The Project Gutenberg EBook of Le Tour du Monde; d'Alexandrette au coude
de l'Euphrate, by Various
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Title: Le Tour du Monde; d'Alexandrette au coude de l'Euphrate
Journal des voyages et des voyageurs; 2e Sem. 1905
Author: Various
Editor: Édouard Charton
Release Date: September 7, 2009 [EBook #29925]
Language: French
*** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK ALEXANDRETTE ***
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LE TOUR DU MONDE
PARIS
IMPRIMERIE FERNAND SCHMIDT
20, rue du Dragon, 20
NOUVELLE SÉRIE--11e ANNÉE
LE TOUR DU MONDE
JOURNAL
DES VOYAGES ET DES VOYAGEURS
Le Tour du Monde
a été fondé par Édouard Charton
en 1860
PARIS
LIBRAIRIE DE HACHETTE ET Cie
79, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 79
LONDRES, 18, KING WILLIAM STREET, STRAND
1905
Droits de traduction et de reproduction réservés.
TABLE DES MATIÈRES
L'ÉTÉ AU KACHMIR
Par _Mme F. MICHEL_
I. De Paris à Srinagar. -- Un guide pratique. -- De Bombay à
Lahore. -- Premiers préparatifs. -- En _tonga_ de
Rawal-Pindi à Srinagar. -- Les Kachmiris et les maîtres du
Kachmir. -- Retour à la vie nomade. 1
II. La «Vallée heureuse» en _dounga_. -- Bateliers et
batelières. -- De Baramoula à Srinagar. -- La capitale du
Kachmir. -- Un peu d'économie politique. -- En amont de
Srinagar. 13
III. Sous la tente. -- Les petites vallées du Sud-Est. --
Histoires de voleurs et contes de fées. -- Les ruines de
Martand. -- De Brahmanes en Moullas. 25
IV. Le pèlerinage d'Amarnath. -- La vallée du Lidar. -- Les
pèlerins de l'Inde. -- Vers les cimes. -- La grotte sacrée.
-- En _dholi_. -- Les Goudjars, pasteurs de buffles. 37
V. Le pèlerinage de l'Haramouk. -- Alpinisme funèbre et
hydrothérapie religieuse. -- Les temples de Vangâth. --
Frissons d'automne. -- Les adieux à Srinagar. 49
SOUVENIRS DE LA CÔTE D'IVOIRE
Par _le docteur LAMY_
_Médecin-major des troupes coloniales_.
I. Voyage dans la brousse. -- En file indienne. -- Motéso.
-- La route dans un ruisseau. -- Denguéra. -- Kodioso. --
Villes et villages abandonnés. -- Où est donc Bettié? --
Arrivée à Dioubasso. 61
II. Dans le territoire de Mopé. -- Coutumes du pays. -- La
mort d'un prince héritier. -- L'épreuve du poison. -- De
Mopé à Bettié. -- Bénie, roi de Bettié, et sa capitale. --
Retour à Petit-Alépé. 73
III. Rapports et résultats de la mission. -- Valeur
économique de la côte d'Ivoire. -- Richesse de la flore. --
Supériorité de la faune. 85
IV. La fièvre jaune à Grand-Bassam. -- Deuils nombreux. --
Retour en France. 90
L'ÎLE D'ELBE
Par _M. PAUL GRUYER_
I. L'île d'Elbe et le «canal» de Piombino. -- Deux mots
d'histoire. -- Débarquement à Porto-Ferraio. -- Une ville
d'opéra. -- La «teste di Napoleone» et le Palais impérial.
-- La bannière de l'ancien roi de l'île d'Elbe. -- Offre à
Napoléon III, après Sedan. -- La bibliothèque de l'Empereur.
-- Souvenir de Victor Hugo. Le premier mot du poète. -- Un
enterrement aux flambeaux. Cagoules noires et cagoules
blanches. Dans la paix des limbes. -- Les différentes routes
de l'île. 97
II. Le golfe de Procchio et la montagne de Jupiter. -- Soir
tempétueux et morne tristesse. -- L'ascension du Monte
Giove. -- Un village dans les nuées. -- L'Ermitage de la
Madone et la «Sedia di Napoleone». -- Le vieux gardien de
l'infini. «Bastia, Signor!». Vision sublime. -- La côte
orientale de l'île. Capoliveri et Porto-Longone. -- La gorge
de Monserrat. -- Rio 1 Marina et le monde du fer. 109
III. Napoléon, roi de l'île d'Elbe. -- Installation aux
Mulini. -- L'Empereur à la gorge de Monserrat. -- San
Martino Saint-Cloud. La salle des Pyramides et le plafond
aux deux colombes. Le lit de Bertrand. La salle de bain et
le miroir de la Vérité. -- L'Empereur transporte ses pénates
sur le Monte Giove. -- Elbe perdue pour la France. --
L'ancien Musée de San Martino. Essai de reconstitution par
le propriétaire actuel. Le lit de Madame Mère. -- Où il faut
chercher à Elbe les vraies reliques impériales. «Apollon
gardant ses troupeaux.» Éventail et bijoux de la princesse
Pauline. Les clefs de Porto-Ferraio. Autographes. La robe de
la signorina Squarci. -- L'église de l'archiconfrérie du
Très-Saint-Sacrement. La «Pieta» de l'Empereur. Les
broderies de soie des Mulini. -- Le vieil aveugle de
Porto-Ferraio. 121
D'ALEXANDRETTE AU COUDE DE L'EUPHRATE
Par _M. VICTOR CHAPOT_
_membre de l'École française d'Athènes._
I. -- Alexandrette et la montée de Beïlan. -- Antioche et
l'Oronte; excursions à Daphné et à Soueidieh. -- La route
d'Alep par le Kasr-el-Benat et Dana. -- Premier aperçu
d'Alep. 133
II. -- Ma caravane. -- Village d'Yazides. -- Nisib. --
Première rencontre avec l'Euphrate. -- Biredjik. --
Souvenirs des Hétéens. -- Excursion à Resapha. -- Comment
atteindre Ras-el-Aïn? Comment le quitter? -- Enfin à Orfa! 145
III. -- Séjour à Orfa. -- Samosate. -- Vallée accidentée de
l'Euphrate. -- Roum-Kaleh et Aïntab. -- Court repos à Alep.
-- Saint-Syméon et l'Alma-Dagh. -- Huit jours trappiste! --
Conclusion pessimiste. 157
LA FRANCE AUX NOUVELLES-HÉBRIDES
Par _M. RAYMOND BEL_
À qui les Nouvelles-Hébrides: France, Angleterre ou
Australie? Le condominium anglo-français de 1887. --
L'oeuvre de M. Higginson. -- Situation actuelle des îles. --
L'influence anglo-australienne. -- Les ressources des
Nouvelles-Hébrides. -- Leur avenir. 169
LA RUSSIE, RACE COLONISATRICE
Par _M. ALBERT THOMAS_
I. -- Moscou. -- Une déception. -- Le Kreml, acropole
sacrée. -- Les églises, les palais: deux époques. 182
II. -- Moscou, la ville et les faubourgs. -- La bourgeoisie
moscovite. -- Changement de paysage; Nijni-Novgorod: le
Kreml et la ville. 193
III. -- La foire de Nijni: marchandises et marchands. --
L'oeuvre du commerce. -- Sur la Volga. -- À bord du
_Sviatoslav_. -- Une visite à Kazan. -- La «sainte mère
Volga». 205
IV. -- De Samara à Tomsk. -- La vie du train. -- Les
passagers et l'équipage: les soirées. -- Dans le steppe:
l'effort des hommes. -- Les émigrants. 217
V. -- Tomsk. -- La mêlée des races. -- Anciens et nouveaux
fonctionnaires. -- L'Université de Tomsk. -- Le rôle de
l'État dans l'oeuvre de colonisation. 229
VI. -- Heures de retour. -- Dans l'Oural. -- La
Grande-Russie. -- Conclusion. 241
LUGANO, LA VILLE DES FRESQUES
Par _M. GERSPACH_
La petite ville de Lugano; ses charmes; son lac. -- Un peu
d'histoire et de géographie. -- La cathédrale de
Saint-Laurent. -- L'église Sainte-Marie-des-Anges. --
Lugano, la ville des fresques. -- L'oeuvre du Luini. --
Procédés employés pour le transfert des fresques. 253
SHANGHAÏ, LA MÉTROPOLE CHINOISE
Par _M. ÉMILE DESCHAMPS_
I. -- Woo-Sung. -- Au débarcadère. -- La Concession
française. -- La Cité chinoise. -- Retour à notre
concession. -- La police municipale et la prison. -- La
cangue et le bambou. -- Les exécutions. -- Le corps de
volontaires. -- Émeutes. -- Les conseils municipaux. 265
II. -- L'établissement des jésuites de Zi-ka-oueï. --
Pharmacie chinoise. -- Le camp de Kou-ka-za. -- La fumerie
d'opium. -- Le charnier des enfants trouvés. -- Le
fournisseur des ombres. -- La concession internationale. --
Jardin chinois. -- Le Bund. -- La pagode de Long-hoa. --
Fou-tchéou-road. -- Statistique. 277
L'ÉDUCATION DES NÈGRES AUX ÉTATS-UNIS
Par _M. BARGY_
Le problème de la civilisation des nègres. -- L'Institut
Hampton, en Virginie. -- La vie de Booker T. Washington. --
L'école professionnelle de Tuskegee, en Alabama. --
Conciliateurs et agitateurs. -- Le vote des nègres et la
casuistique de la Constitution. 289
À TRAVERS LA PERSE ORIENTALE
Par _le Major PERCY MOLESWORTH SYKES_
_Consul général de S. M. Britannique au Khorassan_.
I. -- Arrivée à Astrabad. -- Ancienne importance de la
ville. -- Le pays des Turkomans: à travers le steppe et les
Collines Noires. -- Le Khorassan. -- Mechhed: sa mosquée;
son commerce. -- Le désert de Lout. -- Sur la route de
Kirman. 301
II. -- La province de Kirman. -- Géographie: la flore, la
faune; l'administration, l'armée. -- Histoire: invasions et
dévastations. -- La ville de Kirman, capitale de la
province. -- Une saison sur le plateau de Sardou. 313
III. -- En Baloutchistan. -- Le Makran: la côte du golfe
Arabique. -- Histoire et géographie du Makran. -- Le Sarhad. 325
IV. -- Délimitation à la frontière perso-baloutche. -- De
Kirman à la ville-frontière de Kouak. -- La Commission de
délimitation. -- Question de préséance. -- L'oeuvre de la
Commission. -- De Kouak à Kélat. 337
V. -- Le Seistan: son histoire. -- Le delta du Helmand. --
Comparaison du Seistan et de l'Égypte. -- Excursions dans le
Helmand. -- Retour par Yezd à Kirman. 349
AUX RUINES D'ANGKOR
Par _M. le Vicomte DE MIRAMON-FARGUES_
De Saïgon à Pnôm-penh et à Compong-Chuang. -- À la rame sur
le Grand-Lac. -- Les charrettes cambodgiennes. -- Siem-Réap.
-- Le temple d'Angkor. -- Angkor-Tom -- Décadence de la
civilisation khmer. -- Rencontre du second roi du Cambodge.
-- Oudong-la-Superbe, capitale du père de Norodom. -- Le
palais de Norodom à Pnôm-penh. -- Pourquoi la France ne
devrait pas abandonner au Siam le territoire d'Angkor. 361
EN ROUMANIE
Par _M. Th. HEBBELYNCK_
I. -- De Budapest à Petrozeny. -- Un mot d'histoire. -- La
vallée du Jiul. -- Les Boyards et les Tziganes. -- Le marché
de Targu Jiul. -- Le monastère de Tismana. 373
II. -- Le monastère d'Horezu. -- Excursion à Bistritza. --
Romnicu et le défilé de la Tour-Rouge. -- De Curtea de Arges
à Campolung. -- Défilé de Dimboviciora. 385
III. -- Bucarest, aspect de la ville. -- Les mines de sel de
Slanic. -- Les sources de pétrole de Doftana. -- Sinaïa,
promenade dans la forêt. -- Busteni et le domaine de la
Couronne. 397
CROQUIS HOLLANDAIS
Par _M. Lud. GEORGES HAMÖN_
_Photographies de l'auteur._
I. -- Une ville hollandaise. -- Middelburg. -- Les nuages.
-- Les _boerin_. -- La maison. -- L'éclusier. -- Le marché.
-- Le village hollandais. -- Zoutelande. -- Les bons
aubergistes. -- Une soirée locale. -- Les sabots des petits
enfants. -- La kermesse. -- La piété du Hollandais. 410
II. -- Rencontre sur la route. -- Le beau cavalier. -- Un
déjeuner décevant. -- Le père Kick. 421
III. -- La terre hollandaise. -- L'eau. -- Les moulins. --
La culture. -- Les polders. -- Les digues. -- Origine de la
Hollande. -- Une nuit à Veere. -- Wemeldingen. -- Les cinq
jeunes filles. -- Flirt muet. -- Le pochard. -- La vie sur
l'eau. 423
IV. -- Le pêcheur hollandais. -- Volendam. -- La lessive. --
Les marmots. -- Les canards. -- La pêche au hareng. -- Le
fils du pêcheur. -- Une île singulière: Marken. -- Au milieu
des eaux. -- Les maisons. -- Les moeurs. -- Les jeunes
filles. -- Perspective. -- La tourbe et les tourbières. --
Produit national. -- Les tourbières hautes et basses. --
Houille locale. 433
ABYDOS
dans les temps anciens et dans les temps modernes
Par _M. E. AMELINEAU_
Légende d'Osiris. -- Histoire d'Abydos à travers les
dynasties, à l'époque chrétienne. -- Ses monuments et leur
spoliation. -- Ses habitants actuels et leurs moeurs. 445
VOYAGE DU PRINCE SCIPION BORGHÈSE AUX MONTS CÉLESTES
Par _M. JULES BROCHEREL_
I. -- De Tachkent à Prjevalsk. -- La ville de Tachkent. --
En tarentass. -- Tchimkent. -- Aoulié-Ata. -- Tokmak. -- Les
gorges de Bouam. -- Le lac Issik-Koul. -- Prjevalsk. -- Un
chef kirghize. 457
II. -- La vallée de Tomghent. -- Un aoul kirghize. -- La
traversée du col de Tomghent. -- Chevaux alpinistes. -- Une
vallée déserte. -- Le Kizil-tao. -- Le Saridjass. --
Troupeaux de chevaux. -- La vallée de Kachkateur. -- En vue
du Khan-Tengri. 469
III. -- Sur le col de Tuz. -- Rencontre d'antilopes. -- La
vallée d'Inghiltchik. -- Le «tchiou mouz». -- Un chef
kirghize. -- Les gorges d'Attiaïlo. -- L'aoul d'Oustchiar.
-- Arrêtés par les rochers. 481
IV. -- Vers l'aiguille d'Oustchiar. -- L'aoul de Kaënde. --
En vue du Khan-Tengri. -- Le glacier de Kaënde. -- Bloqués
par la neige. -- Nous songeons au retour. -- Dans la vallée
de l'Irtach. -- Chez le kaltchè. -- Cuisine de Kirghize. --
Fin des travaux topographiques. -- Un enterrement kirghize. 493
V. -- L'heure du retour. -- La vallée d'Irtach. -- Nous
retrouvons la douane. -- Arrivée à Prjevalsk. -- La
dispersion. 505
VI. -- Les Khirghizes -- L'origine de la race. -- Kazaks et
Khirghizes. -- Le classement des Bourouts. -- Le costume
khirghize. -- La yourte. -- Moeurs et coutumes khirghizes.
-- Mariages khirghizes. -- Conclusion. 507
L'ARCHIPEL DES FEROÉ
Par _Mlle ANNA SEE_
Première escale: Trangisvaag. -- Thorshavn, capitale de
l'Archipel; le port, la ville. -- Un peu d'histoire. -- La
vie végétative des Feroïens. -- La pêche aux dauphins. -- La
pêche aux baleines. -- Excursions diverses à travers
l'Archipel. 517
PONDICHÉRY
chef-lieu de l'Inde française
Par _M. G. VERSCHUUR_
Accès difficile de Pondichéry par mer. -- Ville blanche et
ville indienne. -- Le palais du Gouvernement. -- Les hôtels
de nos colonies. -- Enclaves anglaises. -- La population;
les enfants. -- Architecture et religion. -- Commerce. --
L'avenir de Pondichéry. -- Le marché. -- Les écoles. -- La
fièvre de la politique. 529
UNE PEUPLADE MALGACHE LES TANALA DE L'IKONGO
Par _M. le Lieutenant ARDANT DU PICQ_
I. -- Géographie et histoire de l'Ikongo. -- Les Tanala. --
Organisation sociale. Tribu, clan, famille. -- Les lois. 541
II. -- Religion et superstitions. -- Culte des morts. --
Devins et sorciers. -- Le Sikidy. -- La science. --
Astrologie. -- L'écriture. -- L'art. -- Le vêtement et la
parure. -- L'habitation. -- La danse. -- La musique. -- La
poésie. 553
LA RÉGION DU BOU HEDMA
(sud tunisien)
Par _M. Ch. MAUMENÉ_
Le chemin de fer Sfax-Gafsa. -- Maharess. -- Lella Mazouna.
-- La forêt de gommiers. -- La source des Trois Palmiers. --
Le Bou Hedma. -- Un groupe mégalithique. -- Renseignements
indigènes. -- L'oued Hadedj et ses sources chaudes. -- La
plaine des Ouled bou Saad et Sidi haoua el oued. -- Bir
Saad. -- Manoubia. -- Khrangat Touninn. -- Sakket. -- Sened.
-- Ogla Zagoufta. -- La plaine et le village de Mech. --
Sidi Abd el-Aziz. 565
DE TOLÈDE À GRENADE
Par _Mme JANE DIEULAFOY_
I. -- L'aspect de la Castille. -- Les troupeaux en
_transhumance_. -- La Mesta. -- Le Tage et ses poètes. -- La
Cuesta del Carmel. -- Le Cristo de la Luz. -- La machine
hydraulique de Jualino Turriano. -- Le Zocodover. -- Vieux
palais et anciennes synagogues. -- Les Juifs de Tolède. --
Un souvenir de l'inondation du Tage. 577
II. -- Le Taller del Moro et le Salon de la Casa de Mesa. --
Les pupilles de l'évêque Siliceo. -- Santo Tomé et l'oeuvre
du Greco. -- La mosquée de Tolède et la reine Constance. --
Juan Guaz, premier architecte de la Cathédrale. -- Ses
transformations et adjonctions. -- Souvenirs de las Navas.
-- Le tombeau du cardinal de Mendoza. Isabelle la Catholique
est son exécutrice testamentaire. -- Ximénès. -- Le rite
mozarabe. -- Alvaro de Luda. -- Le porte-bannière d'Isabelle
à la bataille de Toro. 589
III. -- Entrée d'Isabelle et de Ferdinand, d'après les
chroniques. -- San Juan de los Reyes. -- L'hôpital de Santa
Cruz. -- Les Soeurs de Saint-Vincent de Paul. -- Les
portraits fameux de l'Université. -- L'ange et la peste. --
Sainte-Léocadie. -- El Cristo de la Vega. -- Le soleil
couchant sur les pinacles de San Juan de los Reyes. 601
IV. -- Les «cigarrales». -- Le pont San Martino et son
architecte. -- Dévouement conjugal. -- L'inscription de
l'Hôtel de Ville. -- Cordoue, l'Athènes de l'Occident. -- Sa
mosquée. -- Ses fils les plus illustres. -- Gonzalve de
Cordoue. -- Les comptes du _Gran Capitan_. -- Juan de Mena.
-- Doña Maria de Parèdes. -- L'industrie des cuirs repoussés
et dorés. 613
TOME XI, NOUVELLE SÉRIE.--12e LIV. Nº 12.--25 Mars 1905.
[Illustration: Dans une sorte de cirque se dressent les pans de
muraille du Kasr-el-Benat (page 142).--D'après une photographie.]
D'ALEXANDRETTE AU COUDE DE L'EUPHRATE
(SYRIE DU NORD ET MÉSOPOTAMIE OCCIDENTALE)
Par M. VICTOR CHAPOT
_membre de l'École française d'Athènes._
I. -- Alexandrette et la montée de Beïlan. -- Antioche et
l'Oronte; excursions à Daphné et à Soueidieh. -- La route d'Alep
par le Kasr-el-Benat et Dana. -- Premier aperçu d'Alep.
[Illustration: Le canal de Séleucie est, par endroits, un tunnel (page
140).]
Les souvenirs que je recueille ici sont le menu profit d'un voyage qui
n'avait pour but ni le plaisir, ni la connaissance d'une région
réservée aux touristes audacieux. J'avais en vue de relever les traces
de vie grecque, romaine ou byzantine, qu'il était possible de
rencontrer dans ce pays où le passé inspire la honte du présent. Cette
pensée m'a dicté le choix de la saison, et en même temps l'itinéraire:
il me fallait les longues journées d'un printemps déjà avancé; je
devais laisser les routes des caravanes, quand elles s'écartent des
points jadis occupés. Ce plan m'a bien servi, éloigné souvent des
sentiers battus; j'ai pu voir des localités dont les noms sont moins
familiers, les habitants encore plus près de la nature, et cela à un
moment de l'année où se révèle pleinement leur caractère. Le goût de
l'actualité sera lui-même servi par ces notes rapides: là où j'ai
passé, s'allongera bientôt le chemin de fer de Bagdad. Je voudrais
donner un aperçu de l'état de cette contrée avant le grand effort de
la poussée européenne.
Le service d'Europe le plus rapide à destination d'Alexandrette est
celui du Lloyd autrichien. Depuis Smyrne, une brève escale à Rhodes; à
Mersina, arrêt plus long, sans grand attrait, et, après une courte
navigation nocturne, le navire jette l'ancre à un mille de la côte où
je dois atterrir. C'est le 6 avril; il fait à peine jour; le froid du
matin me pénètre, et le paysage, que le recul du continent me présente
en un seul tableau, complète la première impression, plutôt pénible.
Presque au bord de l'eau, qui est couleur d'ardoise, une montagne
haute et abrupte, dont on devine le sommet, mais barrée en travers par
une traînée d'épais nuages noirs, qu'on sent de loin chargés
d'humidité, j'allais dire de fièvre. Sous eux, comme écrasée, la ville
minuscule: aux extrémités, deux grandes usines, qui rapetissent les
autres maisons. L'ensemble est misérable et rebutant. En un clin
d'oeil, je revois mes aventures de l'année précédente, un peu plus au
sud, en Palestine et dans le Haouran: le désert nu et mort, le manque
de ressources après un accident soudain, les journées où le soleil
aveugle et assomme, et je songe que bientôt, peut-être, je regretterai
ce temps gris, cette côte qui semble inhospitalière, ce port sale et
laid, qu'anime au moins cette vie factice et intermittente que produit
l'arrivée des bateaux.
En Orient, pour l'étranger de passage, l'activité forcée est, par
bonheur, un dérivatif à l'ennui: je suis vite arraché à mes réflexions
par les soins du débarquement. Déjà, ces gueux de bateliers ont, sans
échelle, on ne sait comment, escaladé le bâtiment et envahi le pont;
au milieu des vociférations gutturales, le prix est débattu, enfin
fixé, les bagages enlevés; me voilà devant la douane. Seul Européen
qui descende à Alexandrette, j'attire toutes les curiosités, faites
surtout de méfiance. Je retrouve avec une colère contenue les espions
ordinaires, manches en loques, tarbouches crasseux, regards hébétés,
pourtant scrutateurs. Mes malles sont retournées dans la poussière; on
explore mes souliers et mes chaussettes; ma caisse de plaques
photographiques fait faire à chacun un pas en arrière, et l'agent
principal me regarde fixement: «Dynamite?» Je proteste vainement:
l'objet suspect est mis à part, délicatement, sans heurts. Avec les
appareils, nouvel émoi; ce gros oeil rond de l'objectif, serait-ce le
canon d'un énorme revolver? Et les cartes, papiers imprimés, lettres
particulières! autant de choses défendues et séquestrées. Mes
vêtements sont rejetés pêle-mêle dans les malles; ce qui ne peut
rentrer, je l'emporte à pleins bras, et à l'autre bout de la place,
j'atteins l'hôtel. Il est nouveau, partant presque propre, la vie
animale n'y pullule pas encore; la chambre est gaie, si la porte ferme
mal, et du toit en terrasse on a vue, fort au loin, sur la côte
cilicienne; le _paidhi_ ou garçon est bel à voir dans sa culotte
bouffante, sous sa coiffure à gros gland, avec sa fière moustache, son
oeil caressant et malin de Grec des îles.
Il me quitte bien vite pour suivre un rassemblement. Nous avions à
bord un ministre plénipotentiaire; pour lui rendre les honneurs
militaires pendant l'escale, la garnison a été mobilisée; elle forme
un groupe de costumes variés,--je ne puis dire d'uniformes,--rapiécés
avec art; les tuniques noires, à brandebourgs jaunes, alternent avec
les vestons bleus ou blancs, les hautes bottes avec les pantoufles. Au
commandement, fusils à pierre, fusils de chasse, fusils innomés,
s'enlèvent avec assez d'ensemble, pour retomber ensuite à terre avec
un incroyable bruit de ferraille. Les physionomies seules ont moins de
variété: on n'y lit guère l'intelligence, mais elles sont mâles et
résolues. C'est toujours une race de soldats; sans nul doute, on devra
compter avec elle....
[Illustration: Vers le coude de l'Euphrate: la pensée de relever les
traces de vie antique a dicté l'itinéraire.]
Mais il fallait songer aux bagages confisqués, que je ne pouvais
obtenir sans l'aide du représentant de la France. J'ai eu la bonne
fortune de trouver aussitôt notre vice-consul, M. Mercinier; je
n'oublierai pas, en dehors de sa victorieuse intervention, son accueil
simple et bon.
Il y a quelque courage à accepter un poste comme le sien; dans les
dernières années, deux de ses prédécesseurs y sont morts, car jusque
dans la ville s'étendent les marécages, et il faut aller loin pour que
l'odeur fade, inquiétante, cesse de vous poursuivre. On travaillait à
l'assèchement sans précipitation, _alla tourca_, comme on dit là-bas,
et sans méthode; aujourd'hui même, il doit rester beaucoup à faire.
Encore ce coin malsain est-il sans grâce; on est mal chez soi et peu
tenté d'en sortir; il n'y a qu'une seule promenade, la route d'Alep,
et, au bout de 2 kilomètres, nul arbre pour l'ombrager. De l'autre
côté, vers Payas, le long de la mer, j'ai dû vite rebrousser chemin;
une pluie violente s'était abattue, inondant les rues et la mauvaise
chaussée; un piéton ne pouvait franchir les flaques où les chevaux
s'enfonçaient à mi-jambe.
[Illustration: L'Antioche moderne: de l'ancienne Antioche il ne reste
que l'enceinte, aux flancs du Silpios (page 137).]
Les éclaircies m'ont permis quelques pas hors de l'hôtel, et bien
vite, par contagion, je suis redevenu un peu oriental; les buveurs de
café, les joueurs de cartes, les fumeurs de narghilés, désoeuvrés de
tout ordre, semblent déjà mes familiers, et, machinalement, je
distribue les coups de coude aux nez des chameaux pour me livrer
passage. Une nouveauté m'intéresse, c'est le restaurant; il ne
ressemble pas à ceux que j'ai vus ailleurs, où l'Européen était à
part, traité en maître. Ici, il n'y a qu'une vaste salle enfumée; que
de monde! et je ne parle pas des mouches. Au beau milieu, le fourneau
et le cuisinier; celui-ci veille sur des marmites monumentales, où
cuisent des débris multicolores. Inhabile au turc comme à l'arabe,
dépourvu d'interprète, j'en suis réduit à désigner du doigt les plats
de mon choix, et au cadran de ma montre l'heure où je désire être
servi à l'hôtel, dans ma chambre. Somme toute, les talents du traiteur
dépassent mon attente; j'y ai mis le prix, du reste: 4 piastres (18
sous), et il paraît que je suis volé de moitié! Mon bon Grec en
témoigne une indignation qui m'étonne....
Je suis arrivé à Alexandrette, la veille de Pâques; voilà bientôt la
ville en fête; les bannières étrangères flottent sur tous les
consulats: il y en a d'Espagne, de Suède, de Norvège, et... pour quels
nationaux? Le consul de France, protecteur des chrétiens, a l'honneur
de présider aux messes.
La première, le dimanche, celle des Latins; jusqu'à l'achèvement de la
nouvelle église, le sacrifice a lieu dans une espèce de grange. Les
bonnes volontés se sont réunies pour l'orner; les talents ont apporté
leur concours; à l'unisson se font entendre le grave harmonium et les
mandolines. Le lendemain, les Grecs catholiques ont leur tour; leur
chapelle aussi est étroite, mais le _pappas_ a grand air, en
dalmatique brodée, et il chante juste. Cette fois, un orchestre entier
nous accueille; ne me demandez pas de nommer les instruments..., du
moins, ils _attaquent_ avec vigueur. Vers l'offertoire, nous nous
levons, on a cru reconnaître--moins les paroles--la phrase musicale:
«Aux armes, citoyens!» Erreur vite constatée; les gens du pays
n'auraient pas si à contre-temps rendu à la France leur hommage,
toujours impressionnant.
Mais chargé d'une mission bien définie, je me dispose à partir pour
Antioche. Le trajet peut se faire en voiture; mon cocher doit
m'éveiller un peu avant le lever du soleil. À une heure du matin, on
tambourine à ma porte: c'est lui. Je lui fais comprendre qu'il est
beaucoup trop tôt; peu d'instants après, le tapage recommence, et une
nouvelle invitation à partir, chaque fois mal reçue, se reproduit à
chaque demi-heure. Le moment fixé arrive enfin; je suis désarmé, dans
mon courroux, par l'expression tranquille et souriante de l'homme; on
lit sur sa figure le sentiment du devoir exactement accompli.
La route gravit en lacets une pente rapide; on ne peut s'enfoncer dans
le pays qu'en empruntant l'unique col qui donne accès vers l'autre
versant. Cette barrière a découragé, à plusieurs reprises, les
constructeurs de voies ferrées: aucun détour n'est possible, et
comment creuser,--entretenir surtout,--un tunnel dans ce massif aux
roches friables, inclinées et glissantes? Il faut pourtant relier Alep
avec la côte; mais ce lien s'établira plus au nord; Alexandrette
pourrait se trouver prochainement isolée, sans relations suivies avec
l'intérieur.
Donc, une montée de deux heures, jusqu'à Beïlan, bourgade en nid
d'aigle, sanatorium d'été pour les négociants du port; une descente
égale fait suite, et, laissant à ma gauche l'embranchement vers Alep,
j'arrive dans la plaine, tout près du lac d'Antioche, vaste marais
dont les limites s'étendent ou se resserrent, selon l'abondance des
pluies les plus récentes. La longue averse que j'ai subie, le jour de
Pâques, a multiplié les mares, détrempé la route; l'ouragan a emporté
presque tous les ponts; heureusement qu'on sait s'en passer en
Turquie, et même, d'habitude, bêtes et gens ne s'y fient guère; ils
n'ont pas tort. Mou landau va de cahot en cahot, au milieu des
flaques, des tas de pierres, des touffes de roseaux; il quitte souvent
le chemin, quand les ornières sont trop profondes. Distraction, après
tout; sans ces menues difficultés, le voyage serait monotone: 25
kilomètres en ligne droite, sans accident de terrain; j'ai tout juste
aperçu un village, disons un campement formé de masures en bois, et
deux tombeaux de saints nosaïrés, dont les petites coupoles blanches
se dissimulent à demi sous le feuillage d'un grand arbre centenaire.
Pas une maison, quelques champs mal cultivés; seulement, à toute
heure, de longues caravanes, chevaux ou chameaux, signalées de très
loin par le mouvement régulier des cous des bêtes de somme et le
tintement saccadé des clochettes.
[Illustration: Les rues d'Antioche sont étroites et tortueuses;
parfois, au milieu, se creuse un fossé.--D'après une photographie.]
Vers midi enfin, je distingue Antioche: c'est une masse verte, qui
repose mes yeux des tons gris de la route et des collines, où l'herbe
courte est trop clairsemée; peu à peu tout se précise, maisons et
jardins; ma voiture franchit l'Oronte, et, après deux ou trois
ruelles, où glisse à chaque pas le sabot des chevaux, s'arrête dans
une vaste cour, celle de la locanda arménienne, où je dois trouver un
gîte.
Un inconnu me fait monter un escalier étroit et raide et m'introduit
dans la pièce d'honneur. Et maintenant, que faire? mon langage est
inconnu de tous; un cercle de curieux se forme à nouveau autour de
moi, sympathique et empressé, mais ignorant de mes désirs. Un petit
garçon me crie enfin: «Kawas franci?--Evett, Evett.» Oui et Non, c'est
tout ce que je sais de turc. Vaguement renseignée sur moi, la foule se
retire; bientôt on frappe à la porte, et avec plaisir je vois entrer,
stature imposante et bonne figure, Chakir-Ali-Kawas-Effendi.
C'est le drogman du vice-consulat de France; bien plus, une des
notabilités d'Antioche. Il est salué en chemin autant de fois qu'un
colonel dans une ville de garnison, qu'un ministre en voyage, et il
répond de la main et du sourire, sans montrer ni fatigue, ni orgueil;
il a, dans la grand rue, son bureau ouvert à tous, où l'on vient
causer librement et se désaltérer. C'est enfin, par-dessus tout,
l'obligeance personnifiée; j'en profite aussitôt, le voilà mon guide
et mon cicerone.
Il me fait visiter la ville, qui est curieuse, d'aspect vieillot; les
rues sont étroites et tortueuses; parfois, au milieu, se creuse un
fossé, ruisseau-égout en été, torrent aux jours de pluie. Hormis le
bazar et le quartier du petit négoce, Antioche est peuplée de gens
silencieux; les fenêtres sur le dehors sont rares, et bien peu
s'entr'ouvrent. Il y a pourtant des bruits dans l'air, et de telle
nature que j'en viens à me demander: «Suis-je bien en Orient?» Un
grincement continu fait croire au voisinage d'une grande manufacture,
et je remarque, de distance en distance, une _noria_ à grande roue,
qui élève l'eau de l'Oronte et la déverse dans les jardins. Plus
harmonieux, parce qu'il change de note, siffle ou chante, s'élève ou
s'affaiblit, est le bruit du vent dans les grands arbres. Tout à
l'heure, à l'hôtel, il secouait, à les briser, les vitres mal
assujetties, et il me trompait sur la direction du fleuve en faisant
refluer les eaux à la surface.
[Illustration: Le Tout-Antioche inonde les promenades.--D'après une
photographie.]
Antioche est, par l'Oronte, une vaste oasis, en toute saison
habitable, grâce à ce vent; il ne soulève pas de poussière et
rafraîchit sans causer de ravages, parce que les hautes futaies lui
donnent où s'accrocher pour ralentir sa course. L'unique fléau, mais
presque périodique, ce sont les tremblements de terre; les habitants
le savent terrible et construisent leurs maisons en torchis ou en pisé
pour éviter des frais qu'une catastrophe soudaine peut rendre
inutiles; ou, au contraire, ils élèvent de formidables murailles,
qu'ils croient peut-être capables de résister.
La ville antique et la ville moderne ont également souffert des
caprices du sol; de la première, il reste fort peu de chose; les
débris de ses édifices écroulés sont recouverts par l'épaisse couche
de limon, amoncelée peu à peu par la rivière. Cette métropole si
fameuse de l'époque hellénistique ou romaine, longtemps résidence
royale, centre d'études, ne nous a livré que de très rares débris
d'inscriptions; l'ancienne topographie se laisse tout juste deviner,
et notre temps ne trouve plus debout que la solide enceinte de
Justinien, encore cramponnée aux flancs du vieux _Silpios_. Pour
l'Antioche d'aujourd'hui, les guides des voyageurs ont trop peu de
louanges; j'ai admiré plus qu'eux la cité et son cadre, les méandres
du fleuve, les grands vergers, les coins de rues bruyants ou discrets,
où les bêtes conduisent les hommes, et jusqu'aux cimetières, qui n'ont
point l'air délaissé comme de coutume, bien que l'opoponax et les
glaïeuls envahissent les tombes; j'ai apprécié, au dîner du soir, même
l'invariable rôti de mouton, l'éclairage fantastique de la grande
lanterne sourde, l'empressement du vieux bonhomme qui me servait, et
dont j'imitais, malgré moi, la mimique, levant avec gravité le menton
et la main droite en signe de dénégation ou de refus courtois.
Accueil très empressé de la société européenne où Chakir m'a
introduit. Peu nombreuse, mais, chose trop rare, très unie, elle est
groupée auprès de M. Potton, notre vice-consul et compatriote,
qu'entourent l'estime et la considération générales. Deux communautés
chrétiennes, un médecin grec, un ingénieur civil, M. Toselli et sa
famille, forment la colonie; la plupart de ces personnes ne demandent
qu'à rester dans le pays, c'est tout dire. M. Toselli est un Italien,
depuis longtemps fixé en Syrie; son nom est sympathique à tous les
archéologues qui ont visité sa résidence, et plusieurs de mes anciens
de l'École d'Athènes s'étaient déjà loués de ses bons offices.
Son fils m'a accompagné à Daphné, le faubourg de plaisance des anciens
habitants d'Antioche. Ils y avaient les avantages de la ville et de la
campagne, y trouvaient temples et théâtres, portiques, salles de bains
et de conversation, et en même temps, l'air pur qui y souffle encore
maintenant, les eaux vives qui continuent d'y couler, formant des
nuées de ruisseaux et de cascatelles. C'est un ensemble de jardins, de
frais ombrages, de champs de légumes et de plantations de mûriers.
Rien d'oriental encore, hormis l'état des chemins que personne ne
paraît entretenir, la pauvreté des cabanes, basses, étroites, et des
indigènes en guenilles.
Ceux-ci appartiennent à la secte des nosaïrés, apparentée à
l'islamisme, mais qui pourtant s'en distingue. J'aperçois surtout des
bandes de jeunes garçons, aux dents magnifiques, un peu étonnés de me
voir. Ils mènent là une vie libre et insouciante; ils ont l'art de
tout simplifier; en ces lieux-mêmes, il y a quinze cents ans, on
célébrait des festins à triple service, à raffinements multipliés;
aujourd'hui, chaque enfant nosaïré cache dans son vêtement un petit
sac à farine, qu'il va remplir au moulin voisin. Sent-il la faim
venir; il remplit de poudre blanche le creux de sa main, l'arrose de
quelques gouttes puisées dans le ruisseau, et le tout est vite avalé.
Le représentant de l'autorité à Antioche est un kaïmakam, à qui je
dois faire voir mon _bouyourltou_, c'est-à-dire mes lettres
vizirielles, sauf-conduit et recommandation. L'excellent Chakir
m'accompagne à la porte du konak et demande le gouverneur; la
sentinelle prend un air goguenard et incline la tête sur sa main, qui
simule un oreiller.
Ce n'est un secret pour personne dans la ville que ce sous-préfet a,
dans le jour, de longues heures d'assoupissement; musulman, il a subi
l'influence païenne; le délire dionysiaque s'empare de lui, chaque
matin, mais des libations consciencieuses lui procurent un repos non
troublé jusqu'au coucher du soleil. C'est à une heure tardive que nous
sommes admis dans une petite salle obscure; tout autour de la muraille
s'étale un banc chargé de coussins, où je m'assieds et où les autres
s'accroupissent, laissant à terre leurs pantoufles. Le kaïmakam arrive
en longs vêtements blancs; on dirait un prêtre de Bacchus; mais il
faut croire qu'il est en chemise, car il s'excuse de ce négligé qui
m'a charmé. On apporte les «noirs», et chacun boit gravement sa petite
tasse avec de longs sifflements que je croirais rituels. Lecture est
faite de mes papiers, couverts de cette écriture vermiforme, vraiment
décorative, que les illettrés d'Europe désignent du nom de «macaroni».
Je suis en règle; on me répète seulement que j'ai le droit d'étudier
les vieilles pierres «sans les déplacer». Du reste, la surveillance du
gouverneur ne passe pas pour inquisitoriale, et les gens malicieux
disent même qu'il y a à Antioche un notable bien plus puissant que
lui.
[Illustration: Les crêtes des collines sont couronnes de chapelles
ruinées (page 142).]
Chakir m'avait promis merveille de ce que je verrais le lendemain
dimanche; il a dû remarquer mon peu d'enthousiasme après la fête; et
depuis que nous nous sommes ensemble promenés dans Paris, il croit
sans doute m'avoir compris: je suis habitué à plus de luxe!--Au vrai,
tout Antioche inonde les promenades; les gamins allument des pétards;
les femmes vont lentement, par groupes, à l'écart des hommes; de
nombreuses épaisseurs d'étoffes les enveloppent, celle de dessus est
retroussée et sert de capuchon. L'absence de voile sur le visage
distingue seule les chrétiennes; elles ont d'ordinaire un beau type,
mais de trop grands yeux noirs, trop immobiles, d'une expression trop
invariablement tranquille, qui paraissent encore assombris par
artifice; du moins la figure est couverte d'une effroyable couche de
fard; et ce maquillage, les couleurs vives gauchement portées, la
façon dont ces femmes vont s'asseoir, le demi-silence qu'elles
observent entre elles, telles que des figurantes de théâtre,
indifférentes les unes aux autres, tout cela me constitue un décor
d'opérette, une turquerie truquée, et j'en éprouve une déception.
[Illustration: Alep est une ville militaire.--D'après une
photographie.]
Mais j'aurai l'occasion de revoir Antioche sous un meilleur jour.
D'ici-là, je dois me rendre à Soueidieh où fut Séleucie de Piérie; M.
Toselli m'accompagne. Nous suivons l'Oronte presque jusqu'à la mer,
traversant un pays faiblement vallonné, où les lits des torrents
s'appellent des chemins; un _zaptié_ ou gendarme est préposé à ma
garde. C'est un grand diable d'Arabe au teint cuivré, aux mains
larges, aux talents multiples; soldat de profession, au besoin il sera
_moukre_ ou loueur de chevaux et valet d'écurie, cuisinier,
commissionnaire en tous genres, allumera le feu, ira chercher de
l'eau, sollicitera en ma faveur les détenteurs d'antiquités; au
demeurant un très brave homme.
[Illustration: La citadelle d'Alep se détache des quartiers qui
l'avoisinent (page 143).--D'après une photographie.]
Après cinq ou six heures de marche, nous sommes arrivés dans la plaine
de Soueidieh, au bord de la mer; c'est un vaste dédale de sentiers
rocailleux, serpentant à travers des jardins, des plantations de
figuiers et de mûriers, de petits enclos entourant des maisons
sordides où grouillent dans le vêtement national, indéfiniment
rapiécé, Fellahs et Arméniens. La ville antique occupait l'extrémité
nord-ouest de cette plaine; les ruines aussi sont étendues, et
j'aurais mis plus de temps à m'orienter sans mon guide qui connaissait
la région pierre à pierre. Séleucie, son nom l'indique, est une
création d'un Séleucide; il fallait un port à Antioche; on l'a creusé
sur le rivage, de main d'homme, et j'en ai pu voir les contours,
malgré l'envahissement des sables. La ville partait de là; les
maisons, les tombeaux s'étageaient au flanc du _Kasios_, et
l'enceinte, encore partout marquée, enfermait un imposant espace. La
haute ville de jadis est remplacée par le village arménien de
Caboucié; une heure d'ascension y conduit; la montée est rude, mais au
sommet l'ardeur du soleil est moins accablante sans que son éclat
s'affaiblisse; et quelle joie pour les yeux que ce panorama! Reprenant
une idée déjà ancienne, M. Toselli avait projeté l'établissement d'un
chemin de fer de Séleucie à l'Euphrate; il n'a pu réaliser ses plans
longtemps mûris; du moins, ils ont créé un lien entre cette localité
et lui; on s'y est disputé l'honneur de l'accueillir, et moi à sa
suite.
Avril est le moment de croissance des vers à soie; j'ai reçu
l'hospitalité dans leur chambre, au premier étage d'une maison de la
plaine, ouverte à tous les vents. Enfouis dans les feuilles de
mûriers, ils me donnaient l'illusion d'une petite pluie tombant sur le
toit.
[Illustration: Les parois du canal de Séleucie s'élèvent jusqu'à 40
mètres. D'après une photographie.]
Mais il y avait autre chose pour me distraire; le lit de paille où je
reposais livrait asile à tout un menu peuple, et l'on entendait courir
par intervalles des hôtes plus gros, et non moins agiles, de cette
race qu'a chantée La Fontaine. Pour occuper l'agitation que me causait
la leur, j'avais cette précieuse ressource de fredonner deux airs
célèbres de la _Damnation de Faust_ et l'émerveillement de constater
que le rythme accompagnait assez bien les agaceries qui m'étaient
prodiguées. Je garde le souvenir de ces nuits d'Orient, harmonieuses
et claires, d'un pittoresque que je poursuivrais vainement à Paris.
M. Toselli m'a dressé un plan des ruines; il n'en existe que
d'incomplets, faits à la hâte; le sien embrasse l'aire totale de
Séleucie. On y suivra le parcours exact de l'extraordinaire canal qui
a longtemps protégé le petit port contre les alluvions des torrents;
c'est tour à tour un tunnel creusé dans le roc et une tranchée à ciel
ouvert, dont les parois verticales se dressent jusqu'à une hauteur de
40 mètres; il est encore aujourd'hui à peu près tel que les soldats
romains l'ont fait, et, devant l'énormité de la tâche, on devine comme
un certain respect dans les âmes simples qui, parfois, s'y aventurent.
Je suis revenu par un autre chemin, plus accidenté, qui domine
longtemps la vallée de l'Oronte, suivant à mi-côte les contours du
_Kasios_. Il traverse des champs plantureux où l'habileté des
agriculteurs fait merveille; il en faut attribuer l'honneur à des
populations chrétiennes; le village de Koderbeg, vers le milieu de
l'étape, est dans l'ensemble une colonie d'Arméniens; d'épaisses
frondaisons y ombragent les chemins, et les eaux vives y chantent
gaiement dans les ruisseaux.....
[Illustration: Les tombeaux de Séleucie s'étageaient sur le
Kasios.--D'après une photographie.]
Et me voilà de retour à Antioche, à la nuit tombée; c'est l'heure
favorable, les rues s'animent, les cafés des carrefours sont comme
illuminés en même temps que remplis d'une foule bruyante; j'ai
l'illusion que la ville me fait fête, au moment où je reviens pour la
quitter encore. Je n'ai plus, en effet, qu'à organiser ma caravane:
l'interprète est tout trouvé, ce sera le fils Toselli, qui accepte de
partager mes aventures. C'est un compagnon précieux qu'un Européen, un
homme de notre race et de notre esprit, dans les pays perdus où nous
devons nous engager; peut-être a-t-il souffert parfois de la mauvaise
humeur que d'autres me causaient; en son absence sans doute, j'en
aurais éprouvé de plus fréquents accès. Avec lui, j'ai pris un
cuisinier; ce nom semblait convenir au personnage qui se présentait,
muni de toute une batterie, avec quatre couteaux énormes, à manches
rutilants, plantés dans la ceinture; j'ai vu depuis que c'étaient des
armes de parade, comme les baïonnettes et les fusils hors de service
de mes soldats d'escorte. Il n'aurait même pas su ouvrir nos boîtes de
conserves; mais sa paresse dépassait encore son ignorance, et il se
grisait sans honte aux heures de liberté. Néanmoins, comme tout
Oriental a quelque tour dans son sac, il m'a quelquefois été utile par
sa connaissance du kurde; j'ai stationné dans des villages où cette
seule langue était parlée, et nul autre que lui ne l'entendait parmi
nous. Sa canaillerie même m'est devenue profitable: Kurde au besoin
par le langage, il était Turc avec les Turcs, Arménien chez les
Arméniens, Arabe devant une tribu de Bédouins, Tcherkesse encore,--ô
prodige!--s'il le fallait, musulman ou chrétien à volonté. Je ne
serais pas étonné que dans tel ou tel campement de nomades, on nous
ait fait un accueil passable en raison de la confiance qu'inspirait,
durant quelques heures, cet animal d'Abdallah. L'enrôlement du moukre
a eu lieu par les soins de Chakir; une sorte de colosse se présente,
s'accroupit contre la muraille et commence les négociations. Bientôt
son interlocuteur donne des signes de gaieté méprisante: «Voyez-vous
cet imbécile! Il me dit: Fais-lui un bon prix, nous partagerons la
différence.» L'illusion du pauvre homme ne dure pas, et l'on revient
aux conditions ordinaires; finalement, chacun des deux voisins frotte
les paumes de ses deux mains l'une contre l'autre, ce qui, en Turquie,
indique marché conclu.
Et le lendemain, de bonne heure, nous prenons le chemin d'Alep. Le
départ fait sensation; on ne voit pas tous les jours à Antioche une
caravane d'Européens, coiffés du casque de liège, précédés d'un agent
de l'autorité, accompagnés de bagages superflus et emportant avec eux
leur tente. Au premier moment, je trouve, quant à moi, que nous avons
vaguement l'air de saltimbanques: les costumes des voyageurs se
ressemblent si peu; l'uniforme du gendarme est plus que défraîchi; le
moukre adjoint a sur le dos une casaque indescriptible; le cuisinier
est juché très haut sur un amoncellement de sacs et de paniers qui
multiplient sur sa personne les réactions de sa monture. Nos chevaux
ont pauvre mine: petits, très ensellés, le cou plongeant, la lèvre
pendante, l'oeil résigné, ils ont pour bride une corde et sont ferrés
avec trois clous, aux têtes énormes. Mais je connais leurs pareils
pour résistants, insensibles au froid et à la chaleur, capables de
fournir des traites de douze à treize heures sans arrêt. Seulement,
ils vont toujours au pas ou ne trottinent qu'en maugréant, presque sur
place, et régulièrement à l'amble; ils donnent à l'heure 6 kilomètres
en chemin plat et vont en file indienne; deux cavaliers qui veulent
causer ont grand'peine à mener de front leurs chevaux. Cette allure
donne souvent de l'impatience à un Occidental; le cadre où il se meut
semble l'accompagner dans sa marche, il a l'illusion de ne pas
avancer.
Généralement, on traverse une plaine aux horizons lointains comme ceux
de la mer, un peu verte encore après les pluies, en d'autres saisons
grisâtre sans le soleil, et avec lui flamboyante. Rien n'arrête le
regard; pas d'arbres, pas de végétation, un village toutes les trois
heures à peine. La vallée de l'Amouk, où je m'engage d'abord, a
précisément ce caractère; à midi, nous atteignons le pont jeté sur
l'Oronte, qui, près de là, dévie du nord vers l'ouest; pour la
première fois, nous voyons quelques habitations, misérables magasins,
épiceries, débits de tabac, boutiques de bourreliers. À l'heure du
déjeuner, nous ne trouvons qu'un arbre qui puisse nous abriter du
soleil; le vent violent venu de la mer soulève la poussière et en
couvre nos assiettes.
Nous franchissons ensuite une immense prairie où s'ébattent des
chevaux mis au vert; c'est, durant tout l'après-midi, un labeur
forcené de retenir nos animaux, qui, malgré leur chargement,
trépignent à l'envie d'aller paître avec leurs camarades. La fin du
jour nous voit arriver à Yéni Cheir où nous campons: c'est l'heure
bénie. Qu'il est loin mon mouvement de répulsion d'Alexandrette! Au
lieu des hôtelleries misérables, le confort de la tente; on y est bien
chez soi; elle est spacieuse, gaie à voir du dehors avec son élégante
forme blanche, luxueuse au-dedans par sa décoration multicolore qui
fait l'ébahissement des indigènes. Ils viennent toucher du doigt,
constater ces réalités inconnues; les femmes surtout, plus éprises
d'élégance, même au désert; et elles secouent la tête, manifestent,
d'un clappement de la langue, une admiration où il entre quelque
indulgence pour tant de vanité. Les bagages sont réunis autour du
piquet central, car il faut se méfier des petites mains, expertes à se
glisser de l'extérieur entre le bas de la toile et le sol; et mon
zaptié est fort occupé à écarter du fouet la bande de gamins, que la
curiosité n'attire pas seule devant la porte mobile, rejetée sur un
cordage.
[Illustration: À Alep une seule mosquée peut presque passer pour une
oeuvre d'art.--D'après une photographie.]
Yéni Cheir veut dire «nouvelle plaine»; ce nom a été donné par les
gens venus de l'est, surpris de voir soudain ce grand espace
découvert, en quittant l'étroit défilé où nous pénétrons nous-mêmes le
lendemain: le chemin devient affreux, par moments à peine tracé dans
une mer de rochers grisâtres. En un point, il a été taillé dans le roc
pour les besoins militaires des Byzantins. Partout la solitude; il
n'en était pas ainsi, il y a quinze siècles; les crêtes sont
couronnées de ruines qui se signalent de très loin à la vue; elles
sont toutes de même style, et le marquis de Vogüé les a depuis
longtemps étudiées. Ces collines déshéritées ont été choisies à
dessein par de grandes communautés, et aussi par des solitaires, les
Stylites. Mais de quoi y vivaient-ils? Il n'y a plus trace que de leur
existence contemplative, dans d'élégantes petites chapelles aux fines
moulures, entourées de portiques branlants qui marquent la place des
monastères. Le plus souvent, ces constructions se profilent sur les
crêtes, et cela seul les fait apercevoir, car leur ton s'harmonise
avec celui des rochers qui ont fourni les matériaux. Néanmoins, au
point le plus étranglé du passage, les ruines s'accumulent; puis,
brusquement, se produit une large ouverture, et dans une sorte de
cirque se dressent les pans de muraille du _Deir_ ou _Kasr-el-Benat_,
le _couvent_ ou le _camp des filles_. Ce double nom se justifie: le
couvent est attesté par la chapelle, dont l'abside s'orne de délicates
palmettes et de rinceaux, tout le long de sa corniche; mais c'est
aussi un château fort, car une grande tour rectangulaire domine tout
le reste des bâtiments. Il a fallu un oeil toujours ouvert sur cette
ligne stratégique; les habitants ont dû penser qu'ils ne devaient
compter sur le secours de Dieu qu'à condition de se garder eux-mêmes.
Tenterai-je de rendre ici l'impression ressentie? Je suis averti par
ma propre expérience: devant le tableau lui-même, le souvenir des
descriptions les plus célèbres m'a causé invariablement une déception.
La photographie aussi est impuissante: elle traduit bien l'opposition
entre l'architecture laborieuse et l'entourage nu, l'isolement qui
grandit l'oeuvre humaine; mais elle ne donne pas toute sa couleur à ce
décor magnifique de majestueuse solitude, à ce curieux bassin où
l'accumulation plus facile des eaux de pluie permet à un léger gazon
de subsister encore en fin d'avril, contrastant avec la teinte du
rocher, terne à l'ombre, mais qu'illumine par endroits une lueur
fauve....
[Illustration: Tout alentour d'Alep la campagne est déserte.--D'après
une photographie.]
Éblouissement d'un instant. Le temps s'est plus d'une fois chargé de
nuages depuis Antioche; il achève de se couvrir, et c'est la pluie qui
m'accueille au terme de l'étape, à Dana. Que dire d'une journée passée
sous la tente et le crépitement de l'averse? Un morceau de mouton
grille devant la porte et m'enfume à demi; je suis étendu sur mon lit
de camp, regardant tomber goutte à goutte, dans une bouteille, l'eau
du réservoir d'à côté que mon filtre transforme en eau pure. Encore un
faux besoin dont mes gens se divertissent! Pour eux, la mare
rencontrée est suffisante, pourvu qu'on puisse s'étendre à plat ventre
sur le bord et approcher les lèvres de la surface. Ils rient d'un
autre genre d'inquiétudes que j'ai peine à cacher: la pluie a chassé
dans ma demeure, au sec, des parasites, dont leur sommeil s'accommode
bien mieux que le mien.... Soudain, auprès de moi, le bruit d'une eau
qui s'écoule: un chat vient de renverser la fiole enfin pleine; il
faut préparer à nouveau le breuvage du lendemain.
De Dana à Alep, deux journées monotones: toujours cette alternance des
champs de terre parfois verdis, livrés autour des villages à de
grossières charrues de bois, et des espaces désolés où le roc affleure
et fait glisser le sabot des chevaux; à peine trouve-t-on, tous les
trois mille pas, quelque figuier sauvage, misérable et comme honteux
d'être seul à émerger. Enfin, au sommet d'une colline, nouveau point
de vue: Alep apparaît, fouillis grisâtre qui va se précisant; mes
hommes signalent d'abord une large tour; puis les minarets deviennent
plus distincts; la citadelle centrale se détache des quartiers qui
l'avoisinent; le détail des constructions s'accentue; au midi
seulement, j'aperçois un peu de verdure; les chemins, aux multiples
ramifications, qui convergent vers le chef-lieu de la grande province
de Syrie, dessinent plus nettement leurs détours capricieux. Voyant
tout alentour la campagne aride et déserte, je me forge l'illusion
d'arriver à La Mecque, en pèlerin, après un long itinéraire.
J'entre dans la ville par le quartier neuf, résidence des étrangers et
des Levantins aisés; il est élégant, bien bâti; les maisons ne sont
point entassées et l'air circule. Là sont réunis les grands édifices
publics: résidence du vali, lycée impérial, casernes; là se trouve
l'hôtel; il marque à peu près la limite extrême du nouveau faubourg;
l'ancienne ville commence à quelques pas. Une vieille porte y donne
entrée et souligne le défaut de transition: le large boulevard
extérieur se continue par une rue étroite, qui est pourtant la voie
principale, où prennent façade les administrations, la régie des
tabacs, la banque ottomane, les grands comptoirs, et qui traverse le
bazar fumeux, empuanti, le marché de la boucherie, où les mouches se
collent à la marchandise et au passant. Elle pousse ses zigzags en
divers sens, se courbe, se rétrécit, bifurque d'une manière déroutante
et finit en cul-de-sac. Toute la ville, d'ailleurs, est un dédale;
seuls, les vieux habitants d'Alep sont sûrs de se reconnaître en tout
endroit.
Le Caire impose par ses contrastes heurtés: luxe éblouissant et misère
extrême, mosquées élancées et sombres taudis. Damas, plus monotone, a
de la masse par l'étendue, mais les habitations sont surbaissées et
exiguës; leur faible hauteur laisse la vive lumière pénétrer un peu
partout dans les ruelles. La ville d'Alep est plus froide, plus grise,
plus sévère; dans le quartier animé des affaires, on ne le remarque
pas instantanément; mais si l'on se glisse dans les voies parallèles,
on est frappé de l'élévation des murailles, rarement percées
d'étroites fenêtres grillées; le jour et l'air arrivent aux habitants
par des cours intérieures. Au dehors, entre ces grands murs nus, on
croit longer des prisons ou suivre le chemin de ronde d'une citadelle.
Il n'y a pas de gaieté dans la ville proprement dite.
J'en apprécie davantage la chambre où je dois passer quelques jours;
ses fenêtres s'ouvrent bien sur un petit marais, mais il n'est pas
nécessaire de les ouvrir; j'ai de l'espace et un bon lit de repos pour
les heures, forcément longues, de la sieste. La vie de l'hôtel se
concentre sous la vérandah, où la table est dressée; j'y retrouve, aux
repas, toute une petite colonie européenne, vrai cercle de famille où
je suis vite admis cordialement. La torpeur orientale n'a pas eu prise
sur lui; on y plaisante, on taquine le propriétaire, le _Baron_
(«Monsieur» en arménien); on se plaint de sa lenteur à exécuter les
ordres, et on s'égaie de la réponse: «_Oui, m'chieu, ça va viendre._»
Avant le dîner du soir et aussitôt après, les groupes de quatre se
forment et on entame le _poker_. Utile passe-temps; ce n'est pas un
jeu silencieux; il faut longtemps le prolonger pour gagner ou perdre
un quart de medjidié; enfin, il est tellement indiqué en terre
ottomane! car tout le monde _bluffe_ plus ou moins en Turquie.
Au dehors, la vie cesse dès dix heures du matin pour ne reprendre qu'à
cinq heures du soir; alors, sur la terrasse qui borde le boulevard,
sous les toits de paille des cafedjis, hommes et femmes allument les
narghilés; les voitures parcourent en nombre la chaussée, et les
officiers arrogants caracolent devant les promeneurs. C'est une ville
militaire qu'Alep; le vilayet qu'elle commande est de grande étendue,
et une partie de la garnison du chef-lieu est souvent appelée au
dehors, car le sultan ne jouit pas dans toute la province d'une
autorité incontestée. Il y place généralement comme gouverneur un
homme énergique; le vali de 1901 n'avait pas son pareil pour la
«poigne», comme on le vit à Trébizonde lors du massacre des Arméniens.
Il arrivait à Alep précédé d'une telle réputation que le corps
consulaire tout entier reçut des ambassades de Constantinople l'ordre
formel de ne point entrer en relations officielles avec lui. Cette
situation bizarre dure peut-être aujourd'hui encore; en tout cas, il
en fut ainsi durant quatre ans au moins, et un consul, publiquement,
déclara ce fonctionnaire escroc et assassin, sans que l'affaire eût
plus de retentissement et de suites.
Il y a encore de beaux jours pour l'_Homme malade_....
(_À suivre._) VICTOR CHAPOT.
[Illustration: Le Kasr-el-Benat, ancien couvent fortifié.]
Droits de traduction et de reproduction réservés.
TOME XI, NOUVELLE SÉRIE.--13e LIV. Nº 13.--1er Avril 1905.
[Illustration: Balkis éveille, de loin et de haut, l'idée d'une
taupinière (page 147).--D'après une photographie.]
D'ALEXANDRETTE AU COUDE DE L'EUPHRATE[1]
(SYRIE DU NORD ET MÉSOPOTAMIE OCCIDENTALE)
[Note 1: _Suite. Voyez page 133._]
Par M. VICTOR CHAPOT _membre de l'École française d'Athènes._
II. -- Ma caravane. -- Village d'Yazides. -- Nisib. -- Première
rencontre avec l'Euphrate. -- Biredjik. -- Souvenirs des Hétéens.
-- Excursion à Resapha. -- Comment atteindre Ras-el-Aïn? Comment
le quitter? -- Enfin à Orfa!
[Illustration: Stèle hittite. L'artiste n'a exécuté qu'un premier
ravalement (page 148).]
À mon premier passage à Alep, je n'ai pas eu la fortune de rencontrer
notre consul, M. Pognon, l'éminent orientaliste, si au courant du
monde musulman. Il venait de s'absenter; son chancelier, M. Guys, n'a
pas ménagé ses peines pour m'être utile. Une seule visite officielle,
chez le pacha militaire: un petit homme gros et court, sanguin, au
profil aquilin, vif de gestes et d'allure, célèbre, lui aussi, dans
les affaires arméniennes, malgré une certaine retenue; c'est l'homme,
non du massacre en grand, mais des exécutions particulières,
compliquées d'intrigues. Disposant de la force armée, il met à mon
service deux soldats, car la route de Mardin n'est pas sûre, et c'est
de ce côté que je me dirige par un détour.
La région de l'Euphrate est largement pourvue de brigands, qui
guettent les petites caravanes et les détroussent. À l'inverse de
l'administration, ils ne tuent pas pour tuer, mais chevaux, armes et
bagages les tentent, s'ils sont en force. Deux soldats, aussi mal
armés que leurs nombreux adversaires, pourraient-ils résister? Le
mieux est de se laisser dépouiller, d'autant que les voyageurs n'en
sortent pas nus comme vers; on leur passe le nécessaire en vivres et
vêtements pour gagner la ville voisine. Là, ils déposent leur plainte,
dont les voleurs n'ont cure; mais, ou égard aux précautions prises,
quoique en vain, le Gouvernement turc est responsable et accepte le
principe de l'indemnité. Les frais élevés d'une escorte équivalent
donc à une prime d'assurance. Mes deux gardiens se nomment des
_esterlys_ (muletiers); ils sont, en effet, montés sur des mulets,
comme toute la cavalerie légère. Plus d'uniforme d'apparat: un
mouchoir sur la tête, un modeste vêtement bleu clair et des
pantoufles! La selle supporte tout un fourniment, sur lequel le
cavalier est proprement assis, les jambes portées très en avant, vers
l'étrier qui est fixé presqu'au bas du cou de la monture; au lieu de
bride, une grosse chaîne, terminée par un long clou. N'importe où il
veut s'arrêter, le soldat plante le clou en terre; la bête est
captive, sans le secours d'un arbre ou d'un poteau.
Mes deux hommes ne se ressemblaient guère: l'un, simple soldat,
silencieux, sans ombre d'intelligence, apte aux locomotions indéfinies
et dévot de stricte observance. Toutes les heures, il piquait un galop,
puis descendait soudain, allongeait à terre son manteau et son fusil, et
s'inclinait profondément vers le midi, où est la ville du prophète.
Khalil aura une belle place au paradis. Au contraire, je n'ai jamais vu
prier Ali-Oum-Bachi (le caporal Ali). Malgré tout, je ne suis pas
inquiet de sa vie future: il n'avait que de jolis défauts. Il parlait
trop, mais c'était une distraction pour les autres; gourmand, friand de
beurre et de sucre, il fallait le voir devant la grande marmite où mes
gens puisaient à la ronde, et qui plus d'une fois tint lieu aux chevaux
d'abreuvoir. Combien serviable, en revanche! Bon garçon, dans toute la
force du terme, et semblant--comment le croire!--prendre à tâche de
limiter mes dépenses de _bakchiches_.
Ma caravane,--sept hommes, huit animaux,--quitte Alep le 2 mai, et
suit, dans la direction du nord-est, une longue route poudreuse.
Premier arrêt à Tell-Erfat: pas d'antiquités; mais le présent me
dédommage. La localité est peuplée d'Yazides; ils passent pour
adorateurs du diable; du moins, toute exclamation contre ce dernier
les indispose. On reconnaît cette secte à la forme de ses habitations;
elles ressemblent à des pains de sucre, ou mieux, à des obus: toutes
minuscules, faites de boue, elles ne sont percées que d'une entrée
basse et, dans le haut, de deux ou trois trous qui laissent passer,
soit la fumée, soit l'air nécessaire aux hommes, chiens, ânes et
moutons qui s'entassent là pêle-mêle; des os plats de chameaux,
plantés au sommet dans la terre crue des briques, rejettent au dehors
les eaux de pluie.
Durant plusieurs jours, la plaine que je traverse conserve le même
caractère, celui de la dévastation; la colère me gagne à voir d'heure
en heure s'accumuler les marques de l'esprit destructeur; les petits
centres d'habitation s'espacent de plus en plus et s'amoindrissent, se
réduisent parfois à cinq ou six maisons; une vingtaine de sauvages
déguenillés y vivent avec quelques ânes, quelques poules. Leur paresse
invétérée trouve peut-être en ce moment une excuse qui suffit à leur
fatalisme: Allah n'a que rigueurs pour qui travaille; l'année est
terrible pour les récoltes de blé et d'orge, qu'un fléau vient
d'anéantir. À plusieurs reprises, nous sommes enveloppés dans un nuage
épais d'énormes sauterelles; ailleurs, la bande nous a précédés, les
criquets ont tout ravagé et, une fois repus, sont morts sur place;
leurs cadavres, littéralement, tapissent le chemin.
[Illustration: Église arménienne de Nisib; le plan en est masqué au
dehors.--D'après une photographie.]
Brusquement, au sentier incertain succède une voie romaine,
accumulation de gros cailloux qui pointent dans tous les sens; une
rangée de pierres plus volumineuses forme rebord de chaque côté. Mes
moukres ne l'apprécient guère, ils préfèrent la lande poudreuse, moins
dure sous les pas. Mais voici, après coup, de quoi donner raison aux
grands routiers du monde antique: le ciel s'est encore chargé de
nuages, et la pluie commence à tomber avec furie; la poussière se
transforme en boue gluante; les chevaux, harassés, fouettés par le
vent, reculent d'un pas sur deux qu'ils font. On regrette déjà la
chaussée, ses pierres disjointes. Nous sommes pourtant sur un grand
chemin de la Syrie; la ligne du télégraphe, qui vient directement
d'Alep, sans faire tous nos zigzags, nous rejoint à l'instant. Elle
aussi semble attester qu'une force ennemie a passé par là: les poteaux
penchent dans tous les sens, quelques-uns sont arrachés, et le fil est
bien près de toucher terre; ailleurs, il repose simplement sur la tige
de l'isolateur dont la faïence a été enlevée ou s'est brisée. Pourtant
cette ruine remplit encore son office; c'est toujours un rappel de
civilisation, un indice de vie humaine. Encouragement bien
nécessaire: mes cartes me trompent sur les distances ou marquent un
village disparu. L'étape s'allonge, et rien devant nous que le vide;
le moukre Sélim commence à protester avec énergie, puis se tait,
voyant qu'il réussit tout juste à me faire rire. Je les connais,
maintenant, les charmes du voyage qu'a chantés le poète hostile aux
voies ferrées: «_Les détours imprévus des pentes variées_» se
multiplient sans nous conduire au gîte nocturne. «_L'espoir d'arriver
tard dans un sauvage lieu_» semble déjà presque insensé, quand enfin,
dans le déclin du jour, apparaissent les quelques masures du village
désiré, au bord d'un affluent de l'Euphrate, où les grenouilles
coassent dans les joncs. Kersin! je n'oublierai pas son nom.... Je
gage qu'Alfred de Vigny, regrettant l'imprévu, ne songeait qu'aux
routes de France.
[Illustration: Tell-Erfat est peuplé d'Yazides; on le reconnaît à la
forme des habitations.--D'après une photographie.]
Le lendemain, nous sommes à Nisib, le seul gros bourg après Killis, et
plus riant que lui. L'abondance des eaux courantes en fait un grand
parc où prospèrent le figuier, la vigne et l'olivier; peut-être aussi
la population plus industrieuse qui y prédomine a-t-elle réalisé ce
dont l'élément turc eût été incapable. Étrange race que ces Arméniens:
en servitude depuis de longs siècles, nulle part chez eux et partout
espionnés, ils en ont gardé quelque chose de timide dans le regard,
d'oblique dans l'attitude. On a signalé ce caractère exceptionnel de
leur architecture: le plan intérieur de leurs églises est entièrement
masqué au dehors; il s'enveloppe de constructions massives et carrées,
qui dissimulent l'ordonnance des nefs et des absides. Un spécimen de
leurs chapelles, orné de fresques, me permet de contrôler ce besoin,
si curieusement manifesté, de voiler ce qu'ils font et ce qu'ils
cherchent.
L'Euphrate est désormais tout proche; sous ses infiltrations, le pays
reverdit et les arbres se font moins rares. Soudain, une trouée se
produit, par où j'aperçois un lambeau de son ruban qui miroite; reste
à descendre jusqu'à lui; il coule en contre-bas d'une haute falaise,
dont la blancheur éblouit, et que le ravinement des pluies a découpée
en petites collines. Sans la majesté plus grande du cours d'eau, je me
croirais revenu en face du Jourdain, parmi les dunes de Jéricho.
Émotion réelle devant ses bords: la vue d'un grand fleuve, dans un
pays perdu, est rassurante; les sentiers du plateau rattachent
d'infimes villages, qui parfois se déplacent; ce sont des voies
artificielles et inconnues; l'Euphrate a son parcours tracé sur toutes
les cartes, on sait d'où il vient et où il va; je crois retrouver une
des grandes routes du globe. J'ai même vu depuis que bien souvent le
même état du ciel s'offre tout le long de sa vallée; chose étrange,
c'est la terre qui resplendit et éclaire le paysage; en l'air
s'étalent d'énormes nuages d'un noir d'encre; trois ou quatre rayons
de soleil à peine s'échappent au travers et font un contraste lugubre.
L'impression s'accentue plus près des rives: cette grande artère a de
pauvres voisins. Le village de Balkis éveille, de loin et de haut,
l'idée d'une taupinière: les gîtes des habitants ont une toiture plate
du même ton gris que le sol, sur lequel leur faible saillie ménage de
rares jeux d'ombre; on croirait voir les orifices de tanières
souterraines où se blottissent des animaux rongeurs. L'humanité a
reculé: les sauvages en haillons, qui approchent de ma tente en foule,
épient anxieusement le dernier tour de clef donné à une boîte de
conserves pour se précipiter sur elle, une fois vide; précieux
ustensile! Deux gamins se disputent un bout de papier de trois
centimètres que j'ai rejeté de ma boîte de cigarettes. Là-haut, sur le
coteau voisin, les hommes d'autrefois ont laissé des témoignages, des
points de comparaison. Une ville importante s'élevait à cette place:
le lent travail des siècles n'a pas encore détruit tous les pavements
de mosaïque; j'ai pu m'engager dans un long couloir, reconnaître une
vaste citerne creusée dans la colline avec une rare habileté. Dans le
cimetière kurde, de petites pierres informes, mal dressées, marquent
seules les tombes; ici, je vois des sarcophages, des grottes taillées,
où sont gravés les noms des morts, à côté de leurs portraits et
d'ornements symboliques, et le temps a respecté ce pieux hommage; les
noms se lisent encore et les silhouettes ont subsisté, bien que la
matière soit friable au doigt comme du plâtre. J'ai retrouvé à terre
deux statues; ce ne sont pas des oeuvres d'art; mais elles témoignent
d'une civilisation où avaient leurs rôles des hommes de pensée et
d'experts ouvriers. Ce peuple ne laissait rien au hasard: une longue
entaille dans le rocher m'a indiqué le niveau où passait la route
riveraine, à l'abri d'une submersion par le fleuve qui, lors des
crues, sort parfois de son lit.
Depuis lors, la métropole du lieu s'est déplacée; je l'aperçois, plus
en aval, à Biredjik. Même phénomène que la veille: le ciel est orageux
et noir, la ville toute blanche, éblouissante, presque coquette, avec
sa façade de premier plan, à petits croisillons; par derrière,
d'autres plans s'enchevêtrent, s'opposent et se répondent; entre eux,
les chemins serpentent avec de brusques dénivellations, des coudes
capricieux. Je camperai en face de la ville, un peu loin de la vaste
berge de sable, où une chaleur accablante s'est emmagasinée, suspend
l'haleine du passant, éblouit ses yeux, lui brûle les semelles. En se
courbant, l'Euphrate s'est rétréci; on le traverse en quelques minutes
dans un bac, large boîte carrée et profonde; les animaux sont réunis
au fond; les hommes, assis tout autour du rebord supérieur de la
coque. La caisse s'abandonne obliquement au courant; l'idée n'est pas
venue de la retenir par un câble; sur la rive droite, à chaque fois,
des corps humains, aux trois quarts nus, la ramènent péniblement en
amont par le halage.
Le télégraphe m'avait déjà signalé, on m'attendait. Le commissaire de
police s'approche en toute déférence et, dans le café du débarcadère,
s'échangent les politesses. Arrivent les «noirs», peu engageants; je
m'habitue à boire la lèvre en retrait, pour lui éviter le contact
dangereux de la tasse. Le commissaire ne veut que de l'eau, mais non
le liquide, à peu près clair, qu'on lui présente; il renverse son
verre avec dédain et l'envoie remplir dans le fleuve, là où débouche
l'égout, donnant une eau plus colorée, plus nourrissante.... Je
pénètre dans la vieille forteresse franco-arabe, qui domine la ville
et la rivière. D'un côté, Biredjik même forme tout le tableau; de
l'autre, vers l'ouest, la plaine s'allonge indéfiniment, unie comme un
grand lac, et le regard va si loin que l'horizon reste trouble et
imprécis, tremblote dans la buée chaude qui monte de terre.
[Illustration: La rive droite de l'Euphrate était couverte de stations
romaines et byzantines. D'après une photographie.]
J'ai repassé l'Euphrate, pour suivre sa rive droite qu'ont couverte
les stations romaines et byzantines; mais c'est d'une autre époque,
bien plus reculée, que datent les premiers vestiges qui s'offrirent à
ma vue. Les plus précieuses parmi les sculptures exhumées à Djerabous
ornent aujourd'hui le Musée britannique; je n'ai retrouvé en place que
les morceaux méprisés. D'autres fouilles, pratiquées ailleurs, ont
encore contribué à faire sortir de l'ombre le peuple énigmatique,
auteur de ces monuments, dont l'écriture nous est connue, mais le
langage mystérieux. Ce sont les Hittites ou Hétéens; ils semblent
avoir couvert une grande partie de l'Asie antérieure, entre le XVe et
le VIe siècle environ avant notre ère. Ils fixaient sur les hauteurs
leurs nécropoles et sculptaient dans le basalte des bas-reliefs qui
rappellent l'art assyrien, avec quelques détails caractéristiques: de
lourdes coiffures, des vêtements brodés, traînants et garnis de
franges, des chaussures au bout pointu et relevé à la poulaine.
On m'a fait voir une stèle de même nature dans un village voisin, à
Kelleklu: une simple ébauche; l'artiste n'a exécuté qu'un premier
ravalement donnant la silhouette et l'attitude du personnage. La
pierre était renversée dans une étable, au-dessous d'un petit mur
maçonné; je désespérais de l'en faire enlever, quand le caporal vient
à mon aide; il persuade le propriétaire, longtemps incertain, et
bientôt l'Hétéen se dresse devant mon objectif. Comme je terminais,
une voix furieuse s'élève derrière moi; la maîtresse du logis, absente
un moment, est revenue, et invective son mari trop complaisant. Les
femmes, dans ces pays sauvages, ont, à l'égard de l'étranger,
infiniment plus de défiance que les hommes; celle-ci s'exaspère dans
sa rage et fait la joie de tous les spectateurs; mais ses cris ont
ameuté les chiens, qui commencent un concert étourdissant, et nous
n'évitons leurs crocs qu'en partant au plus tôt, à reculons, avec
menace de leur jeter des pierres. Ces terribles animaux sont,
d'ordinaire, plus silencieux; on dit qu'ils laissent approcher
l'étranger et se jettent alors sur lui sans aboyer; à cheval,
seulement, on se sent rassuré.
[Illustration: Biredjik vu de la citadelle: la plaine s'allonge
indéfiniment (page 148)--D'après une photographie.]
Et nous poursuivons vers le sud: le pays est de plus en plus
abandonné, l'étendue sablonneuse, inculte; il faut, parfois,
s'éloigner de la rive qui ne livre aucun passage et marcher au hasard,
tantôt rebroussant chemin, tantôt sautant des fossés devant lesquels
les chevaux s'embourbent et hésitent. Les cartes ne font plus foi; les
villages n'ont plus de nom ou en portent plusieurs; ce sont des
campements provisoires de bergers: une douzaine de tentes, formées de
toiles infectes tendues sur des piquets et surmontées d'une lance.
L'indigène est en vain pressé des mêmes questions: «À quelle distance
le prochain village? Y trouve-t-on de l'eau?» Souvent, il ne comprend
pas, regarde d'un air hébété et déclare son ignorance, ou donne au
hasard quelques faux renseignements; la notion de l'heure n'a rien de
précis dans sa cervelle, et ce nomade ne semble connaître que son
séjour du moment.
Avant Rakka, je n'ai trouvé que deux établissements gouvernementaux: à
Meskéné, un bureau de poste et une minuscule caserne; à El-Hammam, un
petit poste de gendarmes. Ces braves gens me signalent, à quatre
heures de marche droit au sud, une ville antique, debout avec ses murs
intacts et ses églises: Rou R'sapha (_Resapha-Sergiopolis_). Le grand
épigraphiste Waddington avait négligé de s'y rendre; mais on m'en dit
tant de merveilles, et c'est si près! En un jour, je puis aller et
revenir; il le faut bien, du reste, car l'endroit est inhabité,
dépourvu d'eau. Je laisse tente et bagages au bord du fleuve, n'emmène
que trois de mes compagnons et pars de bonne heure, d'un pas allongé,
me guidant à la boussole. Je comptais sur la limpidité de l'air pour
me révéler de loin les ruines. Or la pluie se met à tomber et me
dérobe l'horizon. Que faire? Un découragement serait honteux, et quel
regret si le temps doit s'élever! Puisqu'on ne peut avancer, déjeunons
pour gagner une heure. J'aurais voulu sortir de moi-même à ce moment
et contempler notre groupe: n'aurais-je pas pris pour quatre fous ces
quatre hommes encapuchonnés, se courbant pour abriter leur pain, et,
entre leurs quatre chevaux qui baissaient tristement la tête, au
milieu de la campagne nue, mais ruisselante, mangeant avec entrain
sous l'averse? J'aurais mal jugé. Le temps s'éclaircit et nous permet
de repartir; bien tard, nous atteignons enfin la ville, en plein
saisissement. Il est exact que ses murailles ont subsisté, formant un
grand quadrilatère, et creusées sur tout leur pourtour d'un élégant
portique, impeccablement rectiligne, dont je contemple avec admiration
les perspectives lointaines. Sergiopolis ne fut qu'un enclos
artificiel autour d'un lieu de pèlerinage fréquenté, l'église de
Saint-Serge, un rempart destiné à le protéger contre les incursions
des Arabes. Justinien est l'auteur de cette grande oeuvre. Presque
aucun Européen n'en a parlé depuis que deux négociants anglais d'Alep,
il y a deux siècles, y firent une halte aussi brève que la mienne, et
pour le même motif. Ironique mésaventure que ce manque d'eau en
présence des gigantesques citernes que les Byzantins ont creusées là
et maçonnées. J'en sonde la profondeur, 15 mètres, mais non
l'incroyable étendue. Du moins, elles suffiraient à abreuver des
milliers d'hommes; et rien n'en est détruit que les pavements
supérieurs, formant jadis un entonnoir où s'engouffraient les pluies
d'hiver. À l'oeuvre utile, ces ouvriers du VIe siècle ont donné un
cachet artistique: les chapiteaux et les corniches des chapelles sont
ornés de moulures, comme dentelées. Contre la porte nord, à
l'extérieur, s'applique un ordre décoratif grandiose, dont les arceaux
sculptés offrent aux yeux des entrelacs, des fruits et des feuillages.
[Illustration: Sérésat: village mixte d'Yazides et de Bédouins (page
146).--D'après une photographie.]
Vers cinq heures, je me détache à regret de ces imposantes murailles,
d'une blancheur plus éclatante que le marbre, étant en pierres
micacées dont les paillettes scintillent au soleil. Nous avons même
trop tardé; la plaine continue à se déployer devant nous comme
derrière, toujours pareille, et rien ne dénonce l'approche du fleuve.
Nos ombres, de plus en plus longues, ont finalement disparu avec le
jour; impossible de se guider d'après le ciel, voilé, ni d'après la
boussole, où je ne distingue plus l'aiguille. Mieux vaut s'arrêter; il
ne reste qu'une croûte de pain à se partager, nos montures n'auront
pas de fourrage, et nous manquons de couvertures à étendre entre nos
corps et la terre fraîchement arrosée. Pour allumer du feu, nous
disposons des mauvaises herbes épineuses et humides dont l'étendue est
parsemée; on se déchire les mains à les arracher; Ali-Oum-Bachi, avec
une rare constance, souffle à pleins poumons sur les brindilles qui ne
produisent, durant deux heures, qu'une fumée blanche. Enfin la flamme
jaillit et éclaire le touchant tableau de deux de nos chevaux qui se
tiennent embrassés à leur manière, en se frottant le cou avec un
faible hennissement plaintif. Le reflet a réveillé des hôtes
insoupçonnés, car des cris indistincts d'animaux sauvages se laissent
percevoir à grande distance. Pourtant, et malgré la dureté du matelas,
j'arrive à sommeiller, quand une voix nasillarde et monotone me
réveille en sursaut: Abdallah s'est mis à chanter pour tuer les
heures.--_Tchok soïlima_, «tais-toi.» Il se résigne au silence avec un
gros rire bête, et la nuit s'achève paisiblement.
Sommes-nous loin du campement? Cette fois, le soleil nous guide; au
bout de dix minutes, un gros point blanc apparaît près de l'Euphrate.
Nous avons mis une heure et demie à le rejoindre, les jambes de nos
bêtes tremblant d'inanition. Une compassion éperdue se lisait sur les
visages des hommes du poste; la veille, ils nous avaient cherchés dans
toutes les directions, excepté la bonne. Il faudra se reposer tout le
jour. Arrive une caravane de Bagdad: on cause de l'état troublé du
pays; la rumeur s'est répandue que des tribus ont été aux prises et
des pertes subies de part et d'autre; mais on s'accorde à penser qu'un
étranger comme moi n'a rien à redouter de ces querelles.
[Illustration: Les Tcherkesses diffèrent des autres musulmans: sur
leur personne, pas de haillons (page 152).--D'après une photographie.]
Le lendemain, nous parvenons en face de Rakka, par où je compte
pénétrer en Mésopotamie; il faut s'empiler à nouveau dans une étrange
barque; l'après-midi presque entière est absorbée par cette pénible
opération; les animaux regimbent, n'entrent dans le bac qu'à force de
coups. Rakka est l'ancien _Nicephorium Callinicum_; près de là
débouche le Belich, qui vient du nord, fil conducteur dès l'antiquité,
dans le steppe uniforme; une route longeait donc son cours
intermittent. La cité a été bâtie à quelque distance du confluent et
de ses alluvions, foyers de paludisme; la forme en est encore très
nettement indiquée, en demi-cercle; mais rien ne semble subsister des
temps antiques. La grande porte orientale, en briques crues, ornée
avec les curieuses ressources de l'art arabe, donne leur date aux
débris de l'enceinte; celle-ci n'est plus représentée que par un fort
remblai de terre, bordé d'un fossé, et qui, par endroits, s'élargit,
marquant la place des tours rondes. Les décombres du rempart ont le
même ton gris jaune de ceux de l'intérieur, qui brûle les yeux tout en
absorbant la lumière et que ne peuvent traduire les plaques les plus
sensibles.
Dès le soir, le gouverneur délègue vers ma tente le _bim-bachi_ ou
commandant de la place, qui bientôt me quitte et va s'accroupir auprès
de mes deux cavaliers;--le sens de la hiérarchie s'oblitère dans les
contrées reculées de l'intérieur.--Une heure après, les trois hommes
causent toujours, rangés en cercle; l'officier cause avec animation,
très longuement, joignant les gestes aux regards sournois, il semble
exposer tout un plan de campagne. L'énigme m'est enfin expliquée: il
voudrait bien une boîte de sardines et a chargé le caporal
d'intercéder auprès du drogman pour qu'il obtienne de moi cette
largesse.
[Illustration: Ras-el-Aïn. deux jours se passent, mélancoliques, en
négociations (page 153).--D'après une photographie.]
Le kaïmakam est lui-même un personnage original: je remarque, dans une
espèce de chenil, un gros homme en redingote qui a aussi son idée
fixe: il désire sa photographie, et sur l'heure. (Entre temps, nouveau
café, tellement amer, qu'on le jurerait mêlé de quinine.) Ma présence,
l'énoncé de mes projets plus encore, le laissent rêveur: «Quel plaisir
trouve cet _effendi_ à faire tant de chemin sans y être obligé?» Je
m'informe sur les dangers d'une traversée de la Mésopotamie: il n'y en
a pas, mais il faudrait un guide. J'en trouverai sans peine parmi les
Tcherkesses qui peuplent Rakka en majorité. Tout le monde connaît de
réputation ces Circassiens, anciens habitants du Caucase, musulmans
que l'intolérance russe a fait émigrer en Turquie. Comme ils diffèrent
des autres habitants de l'empire! Ce n'est pas une race minée par la
saleté et la misère; leurs demeures ne rappellent en rien les tentes
des Bédouins, les huttes de boue des Kurdes ou des Turcs; dans
quelques villes, elles sont des plus avenantes; à distance, groupées
dans le feuillage, offrant à toutes les orientations leurs blanches
façades, elles ont l'air de ces maisons coloniales que les Européens
se construisent dans les pays tropicaux, comprises de manière à
ménager beaucoup d'ombrage et une facile ventilation. Et sur leur
personne, pas de haillons; ils ignorent les guenilles flottantes qui
s'effilochent; ils ont le goût de la propreté, l'instinct de la
parure; leur pantalon, bouffant dans le haut, se colle plus bas à la
jambe et est retenu par des sous-pieds; ils ont le buste drapé dans un
élégant justaucorps qui accuse leur vigueur svelte. Ils travaillent
habilement le cuir, comme on le voit à leurs bottes, à leurs selles et
aux fourreaux de leurs armes. Enfin bons cavaliers, très braves; et
par-dessus tout très fanatiques et très redoutés.
Je rentrai sous la tente pour discuter avec l'un d'eux. Mon intention
était de remonter le Belich jusqu'à Harran (l'ancienne _Carrhæ_), ayant
appris des auteurs anciens que ç'avait été une ligne stratégique
fortifiée par intervalles. Mais il fallut y renoncer: on savait à Rakka
que, tout le long de cette route, les rares citernes étaient bondées de
sauterelles crevées. Restait un autre programme: foncer sur Ras-el-Aïn,
où devait s'élever, il y a des siècles, _Resaina-Theodosiopolis_, dont
l'empereur Théodose avait renforcé les murs, et qu'ensuite Justinien
entoura de fortins avancés, comme un grand camp retranché. Il était bien
tentant de retrouver quelque chose de cet ensemble. Le plan agréa, et un
vieux Tcherkesse en fit son affaire; c'était un homme déjà mûr, avec
quelque chose d'un peu diabolique dans l'expression, et boîteux par
surcroît.
[Illustration: J'ai laissé ma tente hors les murs devant
Orfa.--D'après une photographie.]
Il arrive au matin, sur sa jument blanche, pauvre bête affaissée, qui
semblait devoir rester sur le chemin; lui, pimpant et magnifique,
faisant l'effet bien plus que moi d'être le chef de toute la bande.
Pendant deux jours, il me fait suivre, vers le sud-est, la rive gauche
de l'Euphrate, d'abord parmi les herbes grasses, sur un terrain
boueux, recouvert par les eaux quand elles débordent, puis, dès que la
rive se relève en une petite falaise, dans ces landes sableuses que je
commence à trop connaître. Brusquement, je vois mon guide élever son
fouet à manche court et à longue lanière, il trotte grand train
jusqu'à une troupe de cavaliers qui vient vers nous. Nous savons que
rien n'est à craindre; il a pris à charge notre sécurité, et jamais
les nomades ne s'attaquent aux Circassiens, dont les vendettas sont
trop inexorables. J'observe de loin qu'on échange un mot de passe; le
groupe approche, c'est une vingtaine de Bédouins armés de lances de
huit pieds; des regards noirs, charbonneux, se braquent sur nous sans
bienveillance; mais chaque main droite s'applique sur chaque poitrine
en un salut solennel, et nul ne se retourne que parmi nous.
Ces nouveau-venus annoncent le vrai désert arabique; voici, pour
compléter l'impression, le vent du continent, le khamsin, qui s'élève,
embrase et forme des tourbillons; tous les sons assourdis, hormis le
bruit de son haleine; toutes les couleurs éteintes, confondues dans ce
gris désespérant. Deux villages, en deux jours: Fatsa, puis Haonas. Ce
ne sont que des tentes, un instant délaissées et commises à la garde
des grands chiens jaunes, muets, mais en éveil. Toute la population
s'est éloignée vers le fleuve, et dans le courant s'ébattent chevaux
et hommes, côte à côte. Je vais les imiter au plus vite; je suis tout
blanc; il suffit de me secouer sur un tapis pour le saupoudrer, et
j'ai grand besoin de m'arroser la tête à flots....
Ce temps doit-il durer? Nous n'aurons plus même la ressource des eaux
troubles de l'Euphrate, car nous allons l'abandonner pour pousser vers
le nord. Mais le vent tombe et l'air fraîchit; Allah est propice aux
coureurs d'aventures. Il nous faut sa clémence pour les trois longues
étapes à fournir: 150 kilomètres environ, du fleuve à Ras-el-Aïn, et
notre guide a prévenu qu'il n'y aurait que deux points d'eau sur le
parcours. Qu'adviendra-t-il s'ils ont tari, ou si le vieux Tcherkesse
ne les retrouve pas? Un instinct spécial anime ces races d'hommes,
et, comme aux pigeons voyageurs, leur montre le chemin. Celui-ci va
tout droit, taciturne, sachant bien qu'au bout de douze heures il
tombera juste sur le premier lieu de repos. Nous ne faisons qu'une
courte halte de nuit pour diviser la longueur de la course; nous avons
traversé une plaine uniforme vaguement gazonnée et où pointent des
herbes sauvages, comme dans celle de Resapha. Le temps est si doux
qu'il fait oublier l'ennui de la distance. Bientôt, le jour se levant,
le guide demande ma lorgnette et interroge une masse noire qui émerge;
c'est là qu'est Aïn-el-Beida (Aïn désigne une source). Il retrouve
sans peine le maigre filet d'eau, qui s'étale dans de petits bassins;
une mousse verte en couvre la surface, des animalcules y frétillent
et, au premier essai de me débarbouiller, je constate avec stupeur que
l'eau est grasse et dissout fort mal le savon. Une sorte de cresson
sauvage y pousse cependant et une végétation rabougrie croît sur les
bords. Je cherche un peu d'ombre sous un branchage aux feuilles
jaunies, quand un aboiement sec me fait tressauter, parti d'une cavité
dans le rocher d'en face. Une pauvre chienne, qui accompagnait sans
doute une caravane, a dû s'arrêter là pour mettre bas; de quoi se
nourrit-elle? de quoi vivent, loin de tous débris apparents, les
mouches si actives contre le dormeur, insensibles au vent qui fouette
le toit de la tente?
La vie humaine fait entièrement défaut, mais non la vie animale. La
source est au pied d'un rendement du sol, suivi d'une autre plaine, et
encore d'un coteau allongé, coupé d'un défilé; de grottes naturelles,
au bord du sentier, prennent leur vol des nuées de pigeons sauvages.
Plus loin, une famille de sangliers s'enfuit en toute hâte, s'égare
dans une impasse, cherche une issue. «Tire donc, Khalil,
tire.»--Khalil a un sourire éteint; son fusil n'est pas chargé, et
pour sûr n'a jamais commis aucun méfait.--Mais, plus joli spectacle, à
un tournant, nous mettons en émoi un grand troupeau de gazelles. Il
n'est pas seul: le pelage de ces animaux s'harmonise si bien avec le
sol, leur pas est si léger que nous n'avons longtemps ni vu ni entendu
les nombreuses bandes qui gambadent de toutes parts dans la plaine.
Cette fois, Toselli a pu arracher à Khalil son arme et une cartouche;
le coup part, et la bourre va s'abattre dans le champ, à quatre cents
pas!...
Parvenus à la deuxième source, trop identique à la première, nous
vidons les sacs; plus de pain. D'habitude, on le faisait cuire dans
les villages; les Kurdes le réussissent à merveille: encore chaudes,
leurs galettes, minces comme du papier, sont fort appétissantes. Finis
également les biscuits de Meskéné, lentement amollis dans l'eau
bouillante; épuisé le sac de charbon.--Abdallah devra montrer ses
talents: les chameaux qui ont séjourné à Aïn-Abdul-Aziz y ont laissé
sur le sol des traces de leur passage; elles brûlent comme du bois
mort, et, prudemment, j'ai emporté de la farine. Le cuisinier en
répand au fond d'une poêle à frire, humectée d'eau; et quand la
galette s'est formée, il l'étend sur le combustible même pour hâter la
cuisson. Je suis désormais presque incapable de répugnances;
d'ailleurs le goût de fumée éclipse tous les autres.
[Illustration: Environs d'Orfa: les vignes, basses, courent sur le
sol.--D'après une photographie.]
Enfin le dur trajet est achevé; la ligne verte du Khabour, qui arrose
Ras-el-Aïn, se rapproche; sa rive nous invite au repos. Fatale idée;
un nuage de moucherons nous enveloppe, s'attache aux vivres, exaspère
les chevaux et nous oblige à repartir. D'ailleurs, notre but véritable
est encore éloigné, et on ne peut l'atteindre qu'en faisant un long
détour, pour trouver un passage à gué. Nous longeons d'abord des pans
de murs écroulés; des ruines? Oui bien, mais ruines toutes récentes,
les restes d'un village qu'a fauché une vengeance de tribus. Nous en
saurons bientôt plus long; c'est vers un champ de bataille que nous
marchons à notre insu.
À peine arrivés devant Ras-el-Aïn, dont nous sépare une grande pièce
d'eau, nous sommes environnés d'un bataillon de Circassiens, tous
armés comme mes esterlys de vieilles carabines Martini: «Êtes-vous
venus renverser notre ignoble gouvernement?» On m'a pris pour un
Anglais, et les Tcherkesses s'imaginent que l'Angleterre les
débarrassera du joug ottoman. Le kaïmakam, se sentant mal entouré, a
filé discrètement; il est on ne sait où; la poste, qui est volante,
l'a suivi. Toute la région est livrée à une colossale insurrection: ce
n'est pas une guerre de races, mais de partisans; chacun a dans sa
troupe des Turcs, des Kurdes, des Arabes, des Circassiens. Le sultan,
obligé de choisir, a donné son appui à l'aventurier le plus
redoutable, un certain Ibrahim, devenu par investiture officielle
Ibrahim-Pacha; ses adversaires, Khalil et Faris, se sont aussitôt
créés pachas eux-mêmes. Or il paraît que ces bandes errent tout autour
de Ras-el-Aïn. Comment vais-je m'en aller de cet horrible petit bourg,
où je n'ai rien à faire? car de l'ancienne Resaina, il ne reste pas
pierre sur pierre; les décombres gisent encore derrière le village,
mais n'ont plus forme ni figure. Et personne ne connaît de ruines aux
environs, sauf en un point vers l'ouest. J'y voudrais aller; mais
parmi les chefs de bandes, c'est Ibrahim qui est le plus proche; toute
la population lui est hostile et en a peur, et aucun Circassien ne
consent à risquer sa vie que pour une somme énorme, que je ne saurais
donner. Deux jours se passent mélancoliques, en négociations
ininterrompues; finalement, j'accepte d'aller dans n'importe quelle
direction, mais la difficulté n'en diminue guère. De temps à autre, on
vient me chercher au bord de l'étang, où je taquine de l'hameçon des
carpes avisées qui se moquent de moi comme les hommes; un nouveau
guide s'est présenté; quelques-uns me demandaient quinze ou vingt
livres, il se contentera de dix, de douze. Mais que croire pour la
distance? les indications varient de dix à trente heures. Il est
certain qu'on veut me berner, s'amuser de mon impatience. Les moukres
commencent à frémir, et moi-même à souhaiter que, pour tirer de là la
faible caravane, «_le bon ange du lieu se lève et l'accompagne_».
[Illustration: Vue générale d'Orfa.--D'après une photographie.]
Il apparaît enfin sous les traits d'un Bédouin qui, pour trois
medjidiés, me mènera au nord, à Ouerancher. Je n'avais pas porté cette
station sur mon itinéraire, n'importe, c'est une solution; et nous
partons vers deux heures, précédés de notre guide, qui a bien prévenu
qu'il décamperait à la première alerte. Je le regarde curieusement de
dos: il va pieds-nus; un manteau blanc l'enveloppe comme une cagoule;
il est ceint d'une corde de pénitent, qui supporte un long sabre,
courbe et rouillé. Sans cette arme extraordinaire, je le prendrais
presque pour un moine, mais un moine de carnaval; le reste de la
troupe est à l'avenant: les bagages, ficelés à la hâte,
s'entrechoquent; le second moukre, un grand maigre, fait l'effet sur
son âne, Rossinante rapetissée, d'un chevalier errant: «Eh bien!
Habib, brigands couper tête?» Et le geste l'aide à comprendre....
«Non, M'sieu.» Pourtant, il rit avec contrainte et se retourne par
intervalles pour voir si, du village, on ne nous poursuit pas.
D'habitude, en agitant le cou, nos bêtes faisaient entendre un son
argentin vif et gai; cette fois, c'est bien la cloche de bois, on a
supprimé tout signal dangereux de notre marche. Aussi, les animaux
eux-mêmes semblent soupçonner la situation, le besoin d'aller vite; et
les croupes trottinent avec un gauche dandinement. Le guide est devenu
presque aussitôt inutile; nos premiers pas auraient pu s'égarer, mais
au bout d'une heure, nous nous trouvons tout simplement sur une voie
romaine. Une double ligne de cailloux marque le rebord de la chaussée;
de loin en loin quelques citernes, naturellement comblées aujourd'hui.
À la nuit tombante, nous sommes croisés par cinq Tcherkesses, lancés
au grand trot, le fusil sous la cuisse. Stupéfaits de rencontrer un
étranger, qu'ils devinent Européen, ils ralentissent seulement
quelques secondes et disparaissent. On rit de cette fausse peur,
l'obscurité devient complète; plus loin, de vagues silhouettes se
dessinent devant nous, et nos oreilles sont frappées d'une rumeur
indistincte, mais qui paraît voisine. Bravement, les soldats se
précipitent en avant, et le Bédouin se met à courir derrière eux;
j'entrevois deux cavaliers qui causent, et je porte machinalement la
main à mon revolver. Mais les ombres s'accusent, plongent et se
relèvent d'un mouvement de vagues, j'aperçois de longs cous et, à
côté, des formes humaines. Ce sont de paisibles chameliers, eux-mêmes
à peine rassurés, et qui nous disent enfin que Ouerancher est près de
là.
Nous y arrivons de bonne heure; la ville nous est cachée par un vol de
sauterelles, qui se déplace lentement comme un épais brouillard; une
éclaircie nous montre, en ordre dans la plaine, un groupe de tentes,
d'où parviennent jusqu'à nous les sons d'une diane allègre, criblée de
notes fausses. Il y a plusieurs bataillons et des troupes à cheval,
envoyées d'Alep; deux semaines auparavant, une lutte s'est engagée aux
portes de Ouerancher: Ibrahim a dû livrer combat; on lui a tué 70
hommes, d'après les uns, 150 ou 200, disent les autres; Faris-Pacha a
été vaincu, grâce à l'aide de Khalil, puis celui-ci s'est esquivé,
dérobant 400 chameaux. Il y a encore dans l'air un vent de bataille;
Ouerancher même se prête à l'illusion; du dehors, je ne vois que les
restes des portes massives, les pans de murs démantelés de la ville
byzantine; des fumées s'élèvent par derrière, et des cavaliers passent
à bride abattue. De ce côté nord, se développe en avenues régulières
la vaste nécropole de l'ancienne _Constantina_, où les Kurdes ont fait
des tombes leurs domiciles; les lits funéraires servent de tables, de
bancs ou de dressoirs, et les portes verrouillées sont encore celles
des anciens. Mais beaucoup de ces mausolées demeurent vides, faute de
gens. Et, voyant ce concours de troupes, cette étendue peu habitée, je
me plais à m'imaginer que la domination des «Romains» vient de finir,
et que Constantina a succombé aux attaques d'une horde brusquement
survenue, déployant la bannière verte du prophète.
Désormais la route d'Orfa est nettoyée, parfaitement tranquille. Du
reste, nous serons en nombre; quelques Kurdes ont demandé à faire
route avec nous pour qu'on se prête aide mutuelle; et les voilà qui
prennent avance, poussant leurs petits ânes souffreteux et trop
chargés. Il a fallu, plus d'une fois, au cours des trois étapes, dont
une de treize heures consécutives, secouer le sommeil qui menaçait de
me faire choir sur les arêtes tranchantes des pierres. À force de
parcourir des lieues, j'en étais venu à me figurer que, comme ces
Orientaux groupés auprès de moi, j'avais aussi pour destinée
d'enfourcher chaque jour une bête de somme et de cheminer sans trêve
et sans souci. À Orfa, j'ai eu presque un étonnement de ne plus
chevaucher, de passer dans de vraies rues, devant de vrais magasins,
quoique misérables. Enfin, j'ai retrouvé des compatriotes; les
religieuses d'une mission française m'attendaient avec impatience,
ayant reçu tout un courrier pour moi. Je suis entré avec joie dans une
salle propre et confortable, et je vois encore une jeune soeur, qui
causait en turc avec un des moukres, s'arrêter toute saisie: «Vous
venez de Ouerancher!»
(_À suivre._) VICTOR CHAPOT.
[Illustration: Porte arabe à Rakka (page 152).--D'après une
photographie.]
Droits de traduction et de reproduction réservés.
TOME: XI, NOUVELLE SÉRIE.--14e LIV. Nº 14.--8 Avril 1905.
[Illustration: Passage de l'Euphrate: les chevaux apeurés sont portés
dans le bac à force de bras (page 159).--D'après une photographie.]
D'ALEXANDRETTE AU COUDE DE L'EUPHRATE[2]
(SYRIE DU NORD ET MÉSOPOTAMIE OCCIDENTALE)
[Note 2: _Suite. Voyez pages 133 et 145._]
Par M. VICTOR CHAPOT _membre de l'École française d'Athènes._
III. -- Séjour à Orfa. -- Samosate. -- Vallée accidentée de
l'Euphrate. -- Roum-Kaleh et Aïntab. -- Court repos à Alep. --
Saint-Syméon et l'Alma-Dagh. -- Huit jours trappiste! --
Conclusion pessimiste.
[Illustration: Bédouin.--D'après une photographie.]
Vue de la citadelle, Orfa semble dormir dans un éblouissement de
soleil. C'était l'Édesse des croisades; c'est encore, grâce aux
Francs, une ville fortifiée, dont l'enceinte est formée de solides
murailles, flanquées de tours massives; le château fort qui la domine
a souffert davantage, mais il est vaste et élevé. Malgré cet appareil
de défense, malgré le fossé profond qui le complète, ce n'est point
une impression sévère que produit le panorama: au premier plan, le
Birket-Ibrahim, grand bassin aux eaux claires, étale son miroir calme
entre des espaces verdoyants et des arbres centenaires qui dressent
très haut leurs branches; on voit des enfants courir et jouer sur les
bords, et on les entend rire; des tables se dressent à l'ombre où
viennent s'asseoir les citadins aux heures lourdes du jour. C'est
comme un jardin de plaisance, dont la fraîcheur déborde et semble
monter jusqu'au terre-plein du fort. Derrière, commence la ville, qui
n'est nullement serrée ni ramassée à la mode orientale. Même Biredjik,
pourtant sans tristesse, ne présente que des surfaces nues ou percées
de mornes fenêtres carrées, grillées et en saillie, d'où l'on observe
sans être vu, et qui éveillent l'idée de geôle et d'espionnage. Ici,
des ouvertures, gracieusement arrondies dans le haut, se juxtaposent,
s'accumulent et, s'enlevant en noir sur la blancheur des murs,
simulent des portiques, des vérandahs à l'italienne. Une impression de
tranquillité souriante et,--à distance,--presque une impression d'art.
N'est-ce pas, en effet, un aimable caprice de constructeur, cette
mosquée Ibrahim-Djami, dont les fines colonnettes supportent des
arceaux que le recul allège et amincit, qu'on dirait, comme de la
dentelle, épinglées sur un écrin vert sombre, fait de cyprès d'une
belle venue? Sans l'altier minaret, d'ailleurs égayé lui-même par son
balcon si ouvragé, on s'y croirait dans la villa d'un pacha homme de
goût; les promeneurs flânent dans la cour sans trop songer à la
prière, et de là, par les degrés en pierre de taille, descendent au
bord d'une grande piscine, qui invite au bain et à la rêverie. Enfin,
hors de la ville, les vignes basses aux longs bras, qui courent sur le
sol et s'y cramponnent, prêtent un charme discret aux molles
ondulations des collines.
Magie trompeuse des points de vue! Quittons la citadelle et sa
plate-forme grandiose, où deux puissantes colonnes, restées debout,
lui font, dans l'esprit du visiteur, un passé magnifique, mais
illusoire; l'abrupte rampe d'accès nous ramène trop vite en pleine
réalité: les rues accusent une autre vie, évoquent d'autres souvenirs.
Elles sont muettes et tristes, semblent faites pour les poursuites
nocturnes; des deux côtés, un trottoir étroit et poli, où n'ont prise
que les pieds nus; au milieu, l'égout en plein air, où suintent des
eaux grasses, où les bêtes crevées se décomposent devant
l'indifférence des habitants et des passants. On sent aussi
l'hostilité irréductible de deux races: l'attitude inquiète, la marche
furtive des Arméniens, rappellent une histoire horrible et toute
récente. Orfa a été, voilà dix ans, un des grands abattoirs
d'Abdul-Hamid. Est-ce huit mille, dix mille personnes qui ont péri? On
ne le saura jamais. Mais des témoins, encore présents, gardent la
mémoire du plus grave épisode: des centaines de femmes enfermées dans
l'église où elles avaient cherché refuge; le feu allumé tout autour,
chauffant les murs comme un four à pain, cuisant à l'étouffée et
faisant fondre, au bas mot, tous ces corps amoncelés. L'exécution fut
bien menée, méthodique, même adroitement restreinte: une seule
population était visée. Contre les troupes du commandeur des croyants,
d'autres soldats furent chargés de défendre le reste des communautés
chrétiennes! Le collège protestant, la maison des soeurs, le couvent
des franciscains, ne furent point inquiétés, mais durent recevoir,
loger, entretenir des escouades, que le gouverneur disait placées là,
pour éviter que quelque erreur ne vint à détourner, sur des protégés
plus directs de l'Europe, la juste irritation des habitants contre les
infidèles. Même quand le massacre eut cessé, on imposa à ces
malheureuses missions de garder de longs mois leurs pensionnaires;
dormant tout le jour et bien nourris, les zaptiés, délégués à cet
office, se faisaient encore des rentes; leurs montures étaient à leurs
côtés, recevaient, chaque jour, l'orge et la paille. Ne fallait-il pas
être prêt à la première alerte? Exquise ironie: quel cheval pourrait
trotter dans les rues d'Orfa? Les sabots des bêtes non chargées
glissent à chaque pas sur les dalles inclinées des ruelles.
[Illustration: Citadelle d'Orfa: deux puissantes colonnes sont restées
debout.--D'après une photographie.]
J'ai laissé ma tente et mes gens devant la porte du sérail, hors des
murs, et accepté l'hospitalité joyeuse des capucins. Ils sont trois:
le doyen de la maison est un Italien qui a passé là plus de quarante
ans de sa vie; il marche à peine aujourd'hui, ne peut plus sortir du
couvent, a presque perdu le sens des choses extérieures; tout glisse
sur lui sans l'impressionner, et il n'est plus guère capable de dire
autre chose que ces quelques mots où s'affirme son unique
préoccupation: «_A Urfa, i cattolici sono pochi._» Orfa était la
patrie d'Abraham, d'après la tradition biblique; j'ai cru retrouver
dans ce vieux père comme un successeur du patriarche. Les deux autres
tiennent, comme les soeurs, une petite école. Curieux ensemble que
cette trentaine de gamins, qui gardent leurs coiffures et posent
auprès d'eux leurs pantoufles, parfois à peine vêtus, sales et
souffreteux; les yeux sont expressifs, les physionomies intelligentes;
on devine surtout de prodigieuses mémoires, le don d'apprendre sans
étude par le contact et les frottements de la vie; ils ânonnent sur
leurs livres, coupent mal les phrases, semblent répéter un langage
inconnu; et, quand je parle d'eux avec le maître dans le même idiome,
je suis frappé de voir que pas un mot ne leur échappe. La tâche est
méritoire de dégrossir ce petit monde, si fréquemment dans le besoin,
et qu'attire surtout l'espoir de quelque aumône. Heureusement, les
deux missionnaires sont gens du pays, qui connaissent toutes ces âmes
et le moyen d'aller à elles. Même auprès des musulmans, ils jouissent
d'un certain crédit; c'est à peine si les jeunes enfants leur lancent
parfois des pierres accompagnées d'injures. On est habitué à
rencontrer le Frère Joseph, actif et rieur, entouré de sa bande qui
l'escorte dans ses tournées de photographe.
Et j'ai pris, quittant à regret mes hôtes, le chemin de Samosate
(aujourd'hui Samsat), une voie romaine, dont les traces s'effacent,
par endroits, pour reparaître plus loin; elle traverse longtemps des
vignobles prospères. Les villages deviennent plus nombreux, moins
misérables; on y essaie de cultiver, et les maisons s'entourent
d'arbres à fruits. La population, au nord d'Orfa, est presque
exclusivement kurde jusqu'à l'Euphrate. J'ai passé le fleuve à
nouveau, avec moins de curiosité cette fois; j'étais habitué, d'ores
et déjà, à la lenteur des préparatifs, aux discussions sur le prix, au
spectacle des chevaux apeurés, portés dans le bac à force de bras, et
lançant de vaines ruades dans toutes les directions.
Le fleuve est plus jaune que jamais; il faut un impérieux besoin de
fraîcheur pour s'y plonger; le fond n'est que vase et limon, les pieds
s'y enfoncent et s'y embarrassent. L'ancien lit est abandonné, il
formait un coude devant Samosate; sa place ne se trouve plus marquée,
depuis quatre ans, à l'étiage, que par des délaissés fangeux. La force
du courant a brusquement rapproché les deux extrémités de la courbure,
et les sauvages du lieu doivent aller, un peu loin, remplir leurs
outres. Les voilà donc, les successeurs de cette petite république,
qui avait ses magistrats, ses assemblées, qui mettait en circulation
des monnaies d'une si belle frappe, et qui comptait, parmi ses
gloires, le satiriste Lucien, quelque chose comme le Voltaire de la
Grèce, le prince, en son siècle, du savoir et du bon goût. Là où il
est né, où son esprit s'est éveillé, personne, aujourd'hui, ne sait
plus lire: jeter le grain à la terre, pétrir, traire..... et fumer,
c'est toute la science des derniers venus. La majesté hellénique ne se
révèle plus que dans des fragments espacés du mur d'enceinte et quatre
hauts piliers maçonnés, seuls débris des constructions de l'acropole.
[Illustration: Orfa: mosquée Ibrahim-Djami; les promeneurs flânent
dans la cour et devant la piscine (page 157).--D'après une
photographie.]
Voilà un mois que je chevauche en plaine, résigné aux horizons reculés
et mornes; les accidents de terrain étaient exceptionnels,
insignifiants; à partir de Samosate, le paysage se transforme. En
amont de Biredjik, l'Euphrate coule constamment entre de hautes
falaises, et il n'arrive guère qu'on en puisse longer les rives.
J'entre dans la région des vallées encaissées, où l'on perd de longues
heures à descendre au torrent par un sentier escarpé, pour remonter
d'autant sur l'autre versant, et, arrivé au sommet, voir s'ouvrir un
nouveau précipice. Le pays est si peu parcouru que les chemins,
parfois, cessent brusquement, aboutissent à un large cours d'eau, dont
on ne sait pas la profondeur et qu'il faut traverser de toute force.
Le surcroît de fatigue, imposé par ces ascensions répétées, se
trouvait compensé par l'imprévu du paysage, la fraîcheur plus grande
de l'atmosphère sur les cimes, enfin par une abondance d'eau de source
qui nous fut, bien souvent, un réconfort. Plus de cloaques dans la
montagne et plus de sable. D'ailleurs, la population restait très
clairsemée; un petit village, toutes les trois heures, vivant surtout
de lait aigre et caillé. Aucune grande ville ancienne ne s'est élevée
dans ces parages; pourtant cette région alpestre n'était point
désertée, un réseau de routes la sillonnait aussi; les hasards du
chemin m'ont conduit devant un pont antique que les Arabes avaient
achevé ou restauré. Au delà j'ai, pour la première fois dans la Syrie
du nord, retrouvé des bornes milliaires romaines, colonnes énormes
mesurant plus de deux mètres de long; leurs bases carrées résistaient
aux efforts pour les faire rouler, afin de voir si quelque inscription
était lisible.
Durant ces exercices, la caravane avait, malgré moi, continué son
chemin. Tout voyageur en Orient a mille difficultés pour imposer à des
moukres un itinéraire de son choix et des arrêts à sa fantaisie.
Habitués au transport des bagages d'une ville à l'autre par les
chemins ordinaires, en faisant halte aux relais connus, ils n'arrivent
pas à pénétrer les intentions de l'Européen et à comprendre que les
voies fréquentées ne sont pas celles qui l'intéressent. Les miens
m'avaient vu bien des fois, pourtant, examiner une ruine ou appliquer
contre une pierre un grand papier destiné à en garder l'empreinte,
déployer des rouleaux où je lisais des noms, et m'amuser à leur
montrer que je connaissais, mieux qu'eux, ceux des villages où je
n'avais jamais mis les pieds. Quelle stupéfaction le jour où, ayant
constaté l'itinéraire d'Humann et Puchstein sur leur carte et demandé
à un vieillard si, en telle année, des étrangers ne m'avaient pas
précédé, j'avais reçu, devant mes hommes, une réponse affirmative et
appris ce détail que l'un des voyageurs était tombé malade en ce lieu
et y avait dû séjourner deux semaines!
Donc mes moukres allaient de l'avant, droit devant eux, par le chemin
le plus court; le bruit des clochettes s'éteignit, et quand nous
repartîmes en hâte, je vis que les deux moitiés de la caravane ne se
rejoindraient pas. Arrivé au hameau d'Alif, je dus envoyer un homme du
pays à la recherche des disparus, qui avaient emporté tous nos vivres.
Heureusement, le village était couvert de ruines intéressantes:
bassins taillés dans le roc, basilique, surtout un curieux mausolée,
bizarrement orné, au-dessus de la frise du premier étage, de toute une
rangée de têtes sculptées.
Mais je vais pouvoir, une dernière fois, me rapprocher de l'Euphrate
avant de le quitter. Un petit berger kurde, nain et bossu, me guide
jusqu'aux falaises qui le surplombent, et où s'élevait une tour de
guet, maintenant écroulée; de là, un sentier de chèvres conduit à une
sorte de belvédère, où une inscription mentionne l'établissement en ce
lieu, sous Vespasien, d'un appareil destiné à faire monter l'eau du
fleuve. Un petit corps de soldats l'avait construit, et, pour charmer
leurs loisirs, des hommes de la troisième légion gallique avaient
sculpté, dans le roc, l'image du Dieu Euphrate, personnage nu couché
sur le côté et, suivant le type habituel, le bras posé sur une urne.
Image grossière, mais curieux document sur les goûts et les
passe-temps des troupes de cette époque. Ce petit détachement servait,
sans doute, à protéger les populations qui devaient, comme
aujourd'hui, se presser en aval, le long des rives. J'ai trouvé là un
jardin ininterrompu, où la végétation luxuriante des arbres à fruits
et des lauriers-roses jette, sur la berge, une ombre épaisse. Nous
cheminons, durant une heure, dans ce verger enchanté, qui nous conduit
jusqu'à Roum-Kaleh.
[Illustration: Pont byzantin et arabe (page 159).--D'après une
photographie.]
Le «château des Francs» fut la principale place de guerre de la
principauté franque d'Édesse, puis du royaume de Petite-Arménie. C'est
une formidable forteresse, établie à un niveau très élevé, sur un
promontoire à pic, dominant l'étroite presqu'île formée par l'Euphrate
et un de ses affluents. J'ai planté ma tente au pied des créneaux et
des tourelles, au seul endroit à peu près horizontal; c'est là que les
Turcs avaient établi leur cimetière; les pierres tombales, au grand
effroi de mes deux soldats, servaient de table à manger et de points
d'attache pour les cordages. Il fallait bien contre le vent leur peu
de résistance. La vallée de l'Euphrate, décidément, est un foyer
d'appel pour les orages: à peine la quittons-nous le lendemain qu'une
forte grêle vient nous assaillir et embarrasse longtemps notre marche.
[Illustration: Mausolée d'Alep, orné d'une frise de têtes sculptées
(page 160).--D'après une photographie.]
J'ai dû cheminer deux longues journées, à travers un pays inculte,
presque inhabité, avant de prendre, à Aïntab, une journée de repos.
Cette ville, aujourd'hui importante, ne remonte pas plus haut que le
Moyen Âge, où elle avait un nom sans éclat. Ses rues sont larges et
bien percées; il y règne une visible aisance, qu'accroît l'industrie
prospère des teinturiers. Mais je n'en connais pas de plus banale;
rien qui attire l'oeil et le séduise. On peut errer dans les rues sans
haut-le-coeur; elles sont relativement propres, mais l'absence totale
de pittoresque et de couleur entraîne un insurmontable ennui. Seul, le
quartier arménien, plus escarpé, mérite d'arrêter les regards. Quand
le gouverneur m'a posé, avec ce sourire figé, inévitable, irritant, la
question traditionnelle: «Cet endroit vous plaît?» l'acquiescement
sollicité a coûté beaucoup de peine à ma franchise. J'ai su gré et
tenu compte à ce joli garçon, à la moustache trop noire et trop
soignée, aux joues trop pleines, trop roses, de sa connaissance du
français, chose exceptionnelle dans le vilayet d'Alep, et de son
penchant à la tolérance, dont se louaient les Pères Franciscains, mes
hôtes, qui m'accompagnaient au konak. Il n'en a pas toujours été
ainsi, depuis le transfert du vice-consulat de France, d'Aïntab à
Marach. On a connu une censure méticuleuse qui lisait avec soin et
corrigeait les livres envoyés par l'Alliance française pour les
écoles, arrachait des pages conçues dans un mauvais esprit, rayait le
mot Dieu pour mettre Allah en marge, et, trouvant sur les couvertures:
_Ouvrage pour l'enseignement primaire dans les colonies françaises_,
barrait les derniers mots, de peur de laisser croire qu'Aïntab avait
un autre maître qu'Abdul-Hamid.
Pour prendre en grippe Aïntab, il m'eût suffi de constater les effets
du fléau qui y sévit. Tout le monde a entendu parler du «bouton
d'Alep», maladie de la peau consistant en des pustules, dont la cause
demeure incertaine, et qui s'attaque à tout le corps, mais
spécialement à la figure. Elle s'étend, en réalité, bien au delà de
cette ville, sur toute la Mésopotamie; Bagdad et Mossoul en sont
affligées; mais, dans aucune localité, elle ne fait autant de ravages
qu'à Aïntab; je ne crois pas avoir rencontré un seul indigène qui
n'eût, au cou, aux joues, au front, une ou plusieurs cicatrices
jaunâtres qui, lorsqu'elles se multiplient, font croire à distance que
les visages, ainsi marqués, sont couverts de plaies.
Une route carrossable, vaguement entretenue, relie Aïntab à Alep; mais
il n'entrait pas dans mes plans de la suivre. C'est une obligation--et
pénible--pour le seul voyageur en voiture, qui arrive tout blanc de
poussière, comme aveuglé. Mieux valent les sentiers accidentés, plus
pittoresques, plus rapprochés aussi des anciens itinéraires. Je
voulais passer à _Cyrrhus_, le siège épiscopal de l'historien du Ve
siècle, Théodoret, à qui l'on fait honneur de l'élégant mausolée,
encore debout aux portes de la ville antique. Elle a gardé, à peu
près, ses murailles, enserrant une grande surface. Rien que la
citadelle, au sommet de la colline dont Cyrrhus couvrait la pente
orientale, a jusqu'à 400 mètres sur son plus grand côté; elle n'en
était pas, pour cela, beaucoup plus formidable: au sud, une colline la
dominait bien de 50 mètres. Cyrrhus n'a pu être qu'une très médiocre
place de guerre. Le forum est encore nettement indiqué; j'y ai
retrouvé des bancs de pierre où venaient s'asseoir les oisifs. Les
tronçons de colonnes, épars sur le pourtour, laissent supposer la
présence d'un portique; cet accessoire devait être bien nécessaire
dans une ville exposée à des chaleurs torrides. J'ai cru prendre une
congestion dans le petit cimetière tout proche, où l'on m'avait montré
un grand cippe octogonal, brisé au sommet, qui était couché dans les
champs. Chaque face portait une inscription; mais la masse du bloc de
pierre m'empêcha de le retourner et d'estamper ce qui était gravé
contre le sol. Ma figure et mes gestes devaient trahir bien vivement
ma déception, car une femme, qui assistait à mes tentatives de
déchiffrement, s'empressa de dire à sa compagne, accroupie devant nous
comme elle: «Tu vois cet étranger, il vient de retrouver la tombe de
ses grands-parents: il n'ose pas pleurer devant nous, mais si nous
partions, il fondrait en larmes.» L'éclat de rire que m'arracha cette
phrase, quand on me l'eut traduite, dut inspirer à mes voisines de
sérieux doutes sur l'état de ma raison.
[Illustration: Mausolée de Théodoret, selon la légende, près Cyrrhus.
D'après une photographie.]
Après Cyrrhus, j'ai rencontré plus d'une fois encore des traces de
routes romaines, des ponts séculaires, et noté divers détails
intéressants pour la topographie de la Syrie antique. Il me fallait
cette occupation pour oublier la monotonie du paysage; j'étais revenu
en plaine, dans les étendues poudreuses et privées d'eau. Malgré la
proximité d'Alep, où je touchais presque, la sauvagerie des
populations semblait plutôt s'accroître. Une bizarrerie curieuse était
l'accoutrement des habitants. De loin, on distingue fort mal les sexes
à leurs costumes: hommes et femmes s'habillent pareillement de
caleçons bleus fort larges, simplement serrés à la taille. La femme se
reconnaît seulement à ses fonctions; il n'y a pas de doute si la
silhouette perçue à distance se complique d'un enfant à la mamelle ou
d'une outre sur le dos. Ce sont là, avec la confection du pain, les
seules attributions de la femme: elle est nourrice et porteuse d'eau.
L'homme pousse son âne, fait les trajets de village à village ou
jusqu'à la ville prochaine; rentré chez lui, il s'étend à terre... et
fume. Quant aux enfants, une fois sevrés, ils s'élèvent eux-mêmes; le
plus âgé surveille les autres, leur donne des soins de propreté. Au
dernier arrêt, dans le village de Nebbol, aux toits coniques, je
voyais, au matin, les grandes filles incliner sur les margelles des
puits les têtes ébouriffées de leurs jeunes soeurs, poursuivre dans
les cheveux les parasites, et renverser par-dessus, pour le dernier
nettoyage, un grand seau, dont elles laissaient retomber, ménagères
économes, le contenu au fond du puits.
[Illustration: Kara-Moughara: au sommet se voit une grotte taillée
(page 165).--D'après une photographie.]
Et je me suis retrouvé, au milieu d'une lourde journée de fin juin, à
l'hôtel du Parc, à Alep, au bout de près de deux mois d'absence. J'y
ai pris, par prudence, un repos de quelques jours, auprès du cercle
sympathique qui s'y réunissait encore. Les parties de poker ont
recommencé de plus belle, agrémentées d'un accompagnement jadis
ignoré, la musique infernale d'un cirque, hachée par les rugissements
des lions, et qui obligeait d'entendre le même air pendant cinq
heures, sans interruption sensible. Il fait chaud dans la ville plus
qu'en rase campagne; les surfaces blanches des maisons sont
accablantes pour la vue, et quand le vent n'est point intercepté, il
vous enveloppe d'un nuage. M. Pognon, revenu de voyage, lui aussi, m'a
fait profiter de sa connaissance du pays, pourvu d'indications utiles.
Je repars enfin, satisfait de la pensée qu'une autre région m'attend,
moins reculée, moins remplie de périls, moins désertique.
[Illustration: L'Euphrate en amont de Roum-Kaleh; sur la falaise
campait un petit corps de légionnaires romains (page 160). D'après une
photographie.]
Les premiers jours, cependant, m'apportent peu de nouveauté:
Tourmanin, où je passe la nuit, ressemble fort à Dana, où j'avais dû
séjourner. Ce n'est plus l'averse qui me cause des tracas, c'est une
tourmente sans pluie; il faut des efforts surhumains pour planter la
tente; les piquets qu'on enfonce dans la terre molle sont arrachés au
fur et à mesure. Essayons de nous contenter du toit qui offrira moins
de prise à la rafale; mais non, il est impossible de se passer d'un
autre abri; et nous déroulons la partie inférieure. Le lendemain, je
commence à peine à m'habiller qu'un souffle plus fort renverse le
piquet central en travers de mon lit et nous ensevelit sous la toile.
Je me suis arrêté au Kalaat Siman ou monastère de Saint-Syméon, une
merveille célèbre de l'architecture syrienne. Si l'ombre du Stylite
vient quelquefois errer sous le portique qu'ont élevé ses fidèles,
longtemps groupés autour de sa colonne et de sa prédication, elle doit
frémir des spectacles qui s'offrent à elle. Le cloître est une écurie
pour chevaux; l'église en forme de baptistère, qui se dresse en face,
une étable à vaches et une demeure pour quels humains! l'ascète en
voit sortir de jeunes enfants entièrement nus. À quelque distance, le
village de Kafr Nabo a gardé le nom du dieu sémitique, à qui l'on
avait offert en ce lieu un sanctuaire. Il n'y a plus que trois
maisons, qui sont des ruines antiques en superbes pierres de taille;
les indigènes y vivent du lait de leurs moutons, en pleine
fainéantise; le plateau est entièrement dénudé; et pourtant une
inscription grecque, copiée dans les décombres d'une basilique et qui
mentionne la dédicace d'un pressoir, m'apprend que, déjà avant la paix
de l'Église, ces crêtes étaient couvertes de plantations d'oliviers.
[Illustration: Trappe de Checkhlé: un grand édifice en pierres a
remplacé les premières habitations (page 165). D'après une
photographie.]
Par un torrent, nous descendons jusqu'à la plaine, où s'aperçoit la
longue ligne blanche de la route qui d'Alexandrette conduit à Alep,
après avoir contourné le massif rocailleux de Saint-Syméon. Qu'on me
permette ici une définition: une route ottomane est une étroite
chaussée, mal empierrée, _le long de laquelle_ peuvent d'ordinaire
circuler les voitures, dont les bornes kilométriques sont généralement
renversées, après martelage des chiffres, et qui franchit les canaux
par des ponts auxquels manque une arche, et à côté desquels il y a le
plus souvent un passage à gué. La route dont je parle est de date
récente, s'est faite par morceaux, raccordés sans intelligence. En un
point de la montagne, à la montée de Beïlan, une société d'entreprises
particulières avait ouvert un sentier provisoire et d'intérêt local,
pour y faire passer une automobile. L'ingénieur en chef crut à une
ancienne voie qu'il suffirait de réparer et d'élargir, et établit la
route à un niveau sottement choisi.
[Illustration: Trappe de Checkhlé: la chapelle (page 166).--D'après
une photographie.]
Je l'ai quittée au pied de l'Alma-Dagh (l'ancien _Amanus_), au point
où se multiplient les marécages couverts de roseaux, où les buffles
vont se vautrer, puis se relèvent, le ventre orné d'une épaisse couche
de boue noirâtre et grasse. Je longe la montagne dans la direction du
nord; c'est un immense réservoir d'eau, car elle s'élève fièrement,
très boisée, et les nuages, qui s'accumulent au fond de la baie
d'Alexandrette, en couronnent fréquemment les hauteurs. Personne ne
songe à utiliser les nombreuses sources; il serait facile de les
canaliser en vue de l'irrigation; les Turcs, au lieu de cela, ont mis
leur zèle et leur habileté accoutumés à les étaler en mares
stagnantes, peuplées de crapauds, remplies de joncs et de broussailles
inextricables. Les habitants sont aussi rares que dans les contrées
reculées que je viens de parcourir, ou à peu près, et l'on rencontre
plus de cimetières que de passants. La végétation cependant
s'accommode à merveille du climat et du sol; j'ai traversé, durant
plusieurs jours, des forêts de grands chênes. Mais on me dit qu'elles
s'éclaircissent de plus en plus: le déboisement est une des sciences
de l'Oriental; or ce maniaque de la destruction, ce fainéant qui ne
songerait pas à disputer au soleil un pied carré de terre, aime
l'ombre et en profite partout où le hasard la lui procure. On
prendrait pour une charge, s'il était fixé sur le papier, le tableau
qui s'est plus d'une fois présenté à ma vue: une étendue sans limites,
entièrement dénudée, où pointait seulement un petit arbuste en
parasol, sous lequel quatre ou cinq hommes, serrés comme des moutons,
trouvaient un refuge contre les chauds rayons du jour.
Le premier village où je me sois arrêté doit son nom de Kara-Moughara
(grotte noire) à un tombeau creusé dans le roc, sur la façade duquel
se développait une longue inscription. Devant cette façade, taillée
comme le fronton d'un temple, à deux rampants, une petite terrasse
était ménagée, où l'on devait accéder par un escalier, maintenant
détruit. L'exiguïté de cet espace m'empêchait de prendre le recul
nécessaire, et j'ai cru à plusieurs reprises me renverser dans le vide
en cherchant à mieux lire à distance les caractères à demi effacés.
Les principaux torrents qui descendent de l'Alma-Dagh y ouvrent, de-ci
de-là, des vallons riants ou sévères, capricieusement ramifiés. Le
premier exemple de cette nature de paysage m'a été offert à
Kara-Moughara même. Là où se cachent dans la verdure de rares maisons
et de petits moulins, bien des civilisations se sont succédé: l'étage
hittite se retrouve au sommet des tells, où les dalles de basalte
demeurent éparpillées; au faite d'un coteau voisin, c'est l'art grec
qui a laissé des vestiges précieux pour leur rareté en Syrie: un
élégant petit temple s'y élevait; enfin l'époque romano-byzantine se
signale en contre-bas par de grossiers sarcophages et les pans de
murailles en blocage de quelque modeste cité. La décadence remonte
haut; elle continue, elle ne peut guère aller plus loin....
Le deuxième carrefour de vallées commence auprès du modeste bourg de
Khassa; ce dernier diffère de tous ceux que j'ai visités en Orient:
c'est une juxtaposition de fermes-miniatures; une maisonnette en
bordure du chemin et un champ par derrière. Enfin, étrangeté
déconcertante, certaines rues sont larges et rectilignes, se coupent à
angle droit.
Nous quittons Khassa le lendemain, croisant un cortège nuptial:
débauche de couleurs vives, rouges, jaunes, dont le luxe éblouit
auprès des humbles atours dont les indigènes se parent ordinairement.
Bientôt le chemin lui-même semble nous faire fête, il serpente au
milieu des lauriers-roses; toute la campagne verdit peu à peu,
annonçant le voisinage d'une source abondante. À Checkhlé seulement
nous l'avons atteinte; l'eau jaillit, fraîche et claire, de la paroi
rocheuse. C'est elle qui a fixé là une communauté de Pères trappistes,
qui y sont établis depuis une vingtaine d'années; on m'a dit récemment
qu'ils allaient en partir. Ils n'ont certes pas trouvé le séjour idéal
en s'arrêtant à Checkhlé; ils jouissent sans doute d'un climat sain,
mais sont au fond d'un entonnoir, privé par son orientation des
fraîches brises de mer. Il fait très chaud au monastère; on va
fréquemment à la fontaine s'administrer sur le crâne une douche
bienfaisante. La nuit même, toutes fenêtres ouvertes, comme pour
provoquer un courant d'air qui ne vient pas, hors les jours de
rafales, on peut à peine dormir sous un simple drap. Une variété, pour
moi nouvelle, d'énormes mouches exaspère les chevaux sans trêve; elle
ne s'attaque pas à l'homme, mais d'autres songent à lui.
Malgré les rigueurs du climat, les hardis cénobites ont entrepris de
se créer une demeure durable. Ils avaient en arrivant trois tentes que
l'État français leur avait données; il fallait faire le guet durant la
nuit; chacun veillait à tour de rôle et prenait le fusil en main, au
premier grognement des gros et terribles chiens de garde. Puis peu à
peu on a construit de petites huttes de terre séchée et de branchages,
qui, maintenant, servent plutôt de celliers et de magasins; un grand
édifice en pierre, couvert de tuiles, a remplacé les premières
habitations. Aujourd'hui encore la région n'est pas très sûre; à un
quart d'heure du cloître est un coupe-gorge qu'on ne traverse pas sans
mettre la main à la crosse du revolver, car souvent les voyageurs sont
guettés par quelques Tcherkesses, tapis dans un fossé derrière les
bosquets.
Les Pères étaient venus pour travailler la terre, et ils possèdent des
champs étendus; ils dirigent seulement les travaux exécutés par les
Arméniens d'un petit village fondé au-dessus de leur résidence, et qui
s'est accru après les massacres, dans leur ombre protectrice; mais les
Frères mettent eux-mêmes la main à la pioche ou à la charrue; dans les
terrains vierges et rocailleux, achetés à bon compte, par petits lots,
ils s'usent à arracher les pierres et à creuser profond; aussi le
petit cimetière tout proche des cellules compte déjà presque autant de
religieux que le couvent. Pourtant l'exploitation prospère: le jardin
potager répond aux efforts des jardiniers; les vignes surtout couvrent
les domaines de la Trappe, elles poussent vigoureusement et, chaque
année, la récolte progresse. Mais quel vin! Le soleil d'Orient, qui
rend les hommes apathiques, communique souvent aux choses un peu de sa
violence; le crû de Checkhlé est ultra-capiteux; qui peut le boire
sous un tel climat sans beaucoup de réserve? Et, irritante difficulté,
comment le transporter, faute de routes? comment le faire connaître au
dehors? Dans le sentier qui longe les bords de l'Alma-Dagh, il ne
passe presque jamais de caravanes, et aucune ligne ferrée n'y sera
posée.
[Illustration: Père Maronite (page 168).--D'après une photographie.]
La mission de bienfaisance des Pères est elle-même sans grand avenir:
les pires maladies contagieuses ont sévi sur la population des
alentours, et quand on amène au dispensaire quelque tout jeune enfant
déjà atteint, il ne leur reste qu'à constater, infirmiers impuissants,
le même mal héréditaire, inguérissable.
Pour jeter un regard d'ensemble sur le monastère et ses annexes, il
faut franchir un col où s'engage le chemin le plus direct sur Acbès. À
peine a-t-on commencé de s'élever qu'on respire à pleins poumons
l'odeur des pins, nouveauté enivrante dans un tel pays; ces arbres
toujours verts font un décor sévère à la Trappe; c'est bien
l'entourage qui convient à ce lieu de retraite et de silence; c'est en
même temps un sanatorium gagné en quelques minutes. Au point
culminant, j'ai devant moi, sur l'autre versant, un second panorama,
un grand cirque montagneux. Suis-je dans une haute vallée de la
Suisse? Illusion vite détruite: toutes les pentes sont vertes; mais
des champs de vignes, à perte de vue, en forment le principal manteau;
du bouquet d'arbres, dans le bas, émergent non des chalets ou de
coquettes maisons fermières, mais des tanières aux toits plats,
impérieusement dominées par les grandes flèches des minarets. Dans cet
ensemble, un groupe de constructions surtout attire le regard, on les
voit plus spacieuses et mieux aménagées: c'est le couvent des
lazaristes, vers lequel je descends, enveloppé d'une atmosphère qui se
réchauffe à mesure. Les dévoués missionnaires sont peu nombreux, ils
suffisent à leur tâche, qui est l'instruction, l'assistance au besoin,
des enfants chrétiens d'Acbès. J'ai fait une troisième fois
l'inspecteur primaire, étonné des résultats obtenus. La maison est
entourée d'un grand jardin, que les lazaristes avaient rêvé de
transformer en ferme-école. On a introduit des fruits et des légumes
variés, soumis à une culture méthodique. Inutile, disent les gens du
village; tout cela ne viendra pas; en vérité, les plantations
grandissent, se chargent des produits espérés, et sont pillées pendant
la nuit au moment de la maturité. Quand un vieux missionnaire se
promène dans le petit bazar, il y coudoie ses anciens élèves, devenus
hommes; mais ceux-ci ne semblent pas le reconnaître; il n'attendait
rien de mieux du reste; il sait par expérience qu'en Orient, si un
attachement instinctif, inconscient et durable prend quelquefois
naissance, la gratitude en revanche est à peu près chose ignorée.
[Illustration: Acbès est situé au fond d'un grand cirque montagneux
(page 166).--D'après une photographie.]
Une heure de marche à peine sépare Acbès de Checkhlé; les deux
missions se procurent un précieux appui l'une à l'autre; celle des
Trappistes est la plus vaste et la plus considérable; c'est leur
hospitalité que j'ai acceptée durant une semaine, à la grande
satisfaction de nos gens qui ont ainsi profité d'une douce
villégiature. Toujours heureux de ne point agir, doués d'une capacité
de repos illimitée, les Orientaux sont à même en permanence de faire
un énorme repas ou d'observer la diète, de commencer un somme ou de
s'en priver, de marcher de longues heures ou de rester un temps égal
allongés sur le sol, sans que leur état de santé en subisse la moindre
atteinte; mon zaptié, qui ne m'accompagnait pas toujours dans mes
promenades aux environs, en était arrivé à dormir et le jour et la
nuit; ses paupières étaient bouffies par l'abus du sommeil; les
moukres coulaient grasse vie, comme les animaux. En expédition, nous
allions trois ou quatre, sous la conduite du Père Philippe, bien
connu, pour ses multiples aptitudes, de tous ceux qui ont quelques
relations suivies avec la Syrie: vaguement archéologue, dessinateur
expert et doué d'un coup d'oeil très juste en topographie, il a mis à
ma disposition son habitude de la contrée, sa curiosité étendue. Nous
avons ensemble photographié, levé des plans, causé du passé et du
présent, visité un camp romain, une carrière antique. Un Arménien,
mystérieusement, est venu nous parler d'une grande pierre noire,
couverte de dessins et d'inscriptions en trois langues! L'hyperbole du
brave homme m'amuse d'abord, mais ce qu'il vient de déterrer peut
présenter quelque intérêt, car dans les cimetières hittites du
voisinage foisonnent les stèles sculptées. Il doit nous apporter le
lendemain sa trouvaille.--Erreur! la pierre n'avait qu'un grand nombre
d'éraflures à la surface.
Nous poussons au nord jusqu'à Islahyé, l'ancienne _Nicopolis_; mais
les circonstances ne m'ont permis d'en rapporter que de plaisants
traits de moeurs. Au khan ou caravansérail, où nous nous arrêtons pour
le repas de midi, nous voilà bien vite entourés d'une bonne douzaine
de visiteurs, qui nous accablent de tasses de café sans s'oublier
eux-mêmes, et se retirent au bout d'un instant avec force salamalecs,
me laissant la carte à payer. Le gouverneur envoie un représentant;
je lui tends sans inquiétude ma lettre vizirielle, croyant faire
merveille. Miséricorde! elle n'est bonne que pour le vilayet d'Alep,
et je viens par mégarde d'_envahir_ celui d'Adana. Le kaïmakam se
consulte longuement: il connaît bien le Père trappiste; mais les
autres! Faut-il les retenir et faire prendre des instructions à leur
sujet, ou les laisser partir? Finalement le Père Philippe enlève la
permission de nous retirer.
Ç'a été ma dernière aventure; le lendemain, j'ai dit adieu à Checkhlé,
désolé de quitter la Trappe et ses hôtes, mon guide affectueux, le bon
Père maronite si naïvement heureux de poser devant mon objectif.
Contraint quelque temps de suivre au retour le même itinéraire, je
coupe ensuite à travers la montagne pour plus de pittoresque, au lieu
de prendre la grande route, et fais une dernière halte à Beïlan. Il
est difficile de trouver dans cette gorge étroite un espace un peu
vaste où dresser la tente. Enfin, hors du village, nous recourons à la
suprême ressource, le cimetière: les moukres, toujours peureux,
s'effraient du scandale; une bande s'approche, en tête un homme bien
mis, pour sûr un fonctionnaire qui nous vient présenter des
observations. Non, il n'est porteur que de paroles de paix et de deux
pêches, qu'il nous offre, à Toselli et à moi: «O mon Excellence,
monsieur Excellence, pardon, pardon; je connais mon indignité; mais le
moudir est désolé, il ne sait pas parler français, alors il m'a
envoyé.» Le ton est nouveau; dans l'intérieur, il y avait plus de
rudesse et de franchise; je flaire un Grec sous le complimenteur.
Auprès de nous, du reste, j'entends des syllabes qui me rappellent le
langage hellénique, et l'on me dit que les gamins à la voix
désagréable, au geste volontaire, batailleur, qui se disputent et
jouent de la fronde, sont des musulmans crétois émigrés; il en est
venu beaucoup dans la région d'Alexandrette: ce ne seront pas pour
elle d'avantageuses recrues. Tout ceci m'annonce la proximité de la
mer; bientôt je l'aperçois, le terne petit port s'allonge devant moi,
et longtemps avant l'arrivée je commence à percevoir la senteur fade
et écoeurante du marécage.
Une mauvaise nouvelle m'attendait au lieu d'embarquement: la peste est
déclarée un peu partout, les navires se font rares ou subissent des
quarantaines, mes lettres ont subi l'épreuve de la vapeur. La méfiance
accueille l'étranger quand il aborde en Turquie; il ne songe pas à ce
moment qu'il aura encore plus de difficultés pour en sortir.
Dans ces quatre mois, j'ai fait bien du chemin; les malaises m'ont été
épargnés, sinon les péripéties; j'ai pu observer à ma guise, et,
parvenu au terme, chercher à résumer mes impressions. Certaines
personnes parlent volontiers de la fourberie orientale, et à bon
droit; d'autres proclament l'honnêteté du musulman, et je reconnais
après elles au paysan turc une conscience, une droiture, qu'a plutôt
amoindrie le contact avec les Levantins. Mais de telles oppositions se
manifestent sous toutes les latitudes; j'emporte surtout le souvenir
d'un abaissement intellectuel indicible, d'une stupidité qui déroute
l'imagination, l'idée enfin qu'il pourrait y avoir, bien réellement,
des races imperfectibles.
VICTOR CHAPOT.
[Illustration: Trappe de Checkhlé: premières habitations des
trappistes (page 160). D'après une photographie.]
Droits de traduction et de reproduction réservés.
TABLE DES GRAVURES ET CARTES
L'ÉTÉ AU KACHMIR
Par _Mme F. MICHEL_
En «rickshaw» sur la route du mont Abou.
(D'après une photographie.) 1
L'éléphant du touriste à Djaïpour. 1
Petit sanctuaire latéral dans l'un des temples djaïns du mont Abou.
(D'après une photographie.) 2
Pont de cordes sur le Djhilam, près de Garhi. (Dessin de Massias,
d'après une photographie.) 3
Les «Karévas» ou plateaux alluviaux formés par les érosions du
Djhilam. (D'après une photographie.) 4
«Ekkas» et «Tongas» sur la route du Kachmir: vue prise au relais
de Rampour. (D'après une photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 5
Le vieux fort Sikh et les gorges du Djhilam à Ouri. (D'après une
photographie.) 6
Shèr-Garhi ou la «Maison du Lion», palais du Maharadja à Srinagar.
(Photographie Bourne et Sheperd, à Calcutta.) 7
L'entrée du Tchinar-Bagh, ou Bois des Platanes, au-dessus de
Srinagar; au premier plan une «dounga», au fond le sommet du
Takht-i-Souleiman. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 7
Ruines du temple de Brankoutri. (D'après une photographie.) 8
Types de Pandis ou Brahmanes Kachmirs. (Photographie Jadu Kissen,
à Delhi.) 9
Le quai de la Résidence; au fond, le sommet du Takht-i-Souleiman.
(Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 10
La porte du Kachmir et la sortie du Djhilam à Baramoula.
(Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 11
Nos tentes à Lahore. (D'après une photographie.) 12
«Dounga» ou bateau de passagers au Kachmir. (Photographie Bourne
et Shepherd, à Calcutta.) 13
Vichnou porté par Garouda, idole vénérée près du temple de
Vidja-Broer (hauteur 1m 40.) 13
Enfants de bateliers jouant à cache-cache dans le creux d'un
vieux platane. (D'après une photographie.) 14
Batelières du Kachmir décortiquant du riz, près d'une rangée de
peupliers. (Photographie Bourne et Shepherd, à Calcutta.) 15
Campement près de Palhallan: tentes et doungas. (D'après une
photographie.) 16
Troisième pont de Srinagar et mosquée de Shah Hamadan; au fond,
le fort de Hari-Paryat. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 17
Le temple inondé de Pandrethan. (D'après une photographie.) 18
Femme musulmane du Kachmir. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 19
Pandit Narayan assis sur le seuil du temple de Narasthan.
(D'après une photographie.) 20
Pont et bourg de Vidjabroer. (Photographie Jadu Kissen, à
Delhi.) 21
Ziarat de Cheik Nasr-oud-Din, à Vidjabroer. (D'après une
photographie.) 22
Le temple de Panyech: à gauche, un brahmane; à droite, un
musulman. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 23
Temple hindou moderne à Vidjabroer. (D'après une photographie.) 24
Brahmanes en visite au Naga ou source sacrée de Valtongou.
(D'après une photographie.) 25
Gargouille ancienne, de style hindou, dans le mur d'une mosquée,
à Houtamourou, près de Bhavan. 25
Temple ruiné, à Khotair. (D'après une photographie.) 26
Naga ou source sacrée de Kothair. (D'après une photographie.) 27
Ver-Nag: le bungalow au-dessus de la source. (D'après une
photographie.) 28
Temple rustique de Voutanar. (D'après une photographie.) 29
Autel du temple de Voutanar et accessoires du culte. (D'après une
photographie.) 30
Noce musulmane, à Rozlou: les musiciens et le fiancé. (D'après
une photographie.) 31
Sacrifice bhramanique, à Bhavan. (D'après une photographie.) 31
Intérieur de temple de Martand: le repos des coolies employés au
déblaiement. (D'après une photographie.) 32
Ruines de Martand: façade postérieure et vue latérale du temple.
(D'après des photographies.) 33
Place du campement sous les platanes, à Bhavan. (D'après une
photographie.) 34
La Ziarat de Zaïn-oud-Din, à Eichmakam. (Photographie Bourne et
Shepherd, à Calcutta.) 35
Naga ou source sacrée de Brar, entre Bhavan et Eichmakar.
(D'après une photographie.) 36
Maisons de bois, à Palgam. (Photographie Bourne et Shepherd, à
Calcutta.) 37
Palanquin et porteurs. 37
Ganech-Bal sur le Lidar: le village hindou et la roche
miraculeuse. (D'après une photographie.) 38
Le massif du Kolahoi et la bifurcation de la vallée du Lidar
au-dessus de Palgam, vue prise de Ganeth-Bal. (Photographie
Jadu Kissen, à Delhi.) 39
Vallée d'Amarnath: vue prise de la grotte. (D'après une
photographie.) 40
Pondjtarni et le camp des pèlerins: au fond, la passe du
Mahagounas. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 41
Cascade sortant de dessous un pont de neige entre Tannin et
Zodji-Pal. (D'après une photographie.) 42
Le Koh-i-Nour et les glaciers au-dessus du lac Çecra-Nag.
(Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 43
Grotte d'Amarnath. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 43
Astan-Marg: la prairie et les bouleaux. (D'après une
photographie.) 44
Campement de Goudjars à Astan-Marg. (D'après une photographie.) 45
Le bain des pèlerins à Amarnath. (D'après une photographie.) 46
Pèlerins d'Amarnath: le Sadhou de Patiala; par derrière, des
brahmanes, et à droite, des musulmans du Kachmir. (D'après une
photographie.) 47
Mosquée de village au Kachmir. (D'après une photographie.) 48
Brodeurs Kachmiris sur toile. (Photographie Bourne et Shepherd,
à Calcutta.) 49
Mendiant musulman. (D'après une photographie.) 49
Le Brahma Sar et le camp des pèlerins au pied de l'Haramouk.
(D'après une photographie.) 50
Lac Gangabal au pied du massif de l'Haramouk. (Photographie Jadu
Kissen, à Delhi.) 51
Le Noun-Kol, au pied de l'Haramouk, et le bain des pèlerins.
(D'après une photographie.) 52
Femmes musulmanes du Kachmir avec leurs «houkas» (pipes) et leur
«hangri» (chaufferette). (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 53
Temples ruinés à Vangath. (D'après une photographie.) 54
«Mêla» ou foire religieuse à Hazarat-Bal. (En haut, photographie
par l'auteur; en bas, photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 55
La villa de Cheik Safai-Bagh, au sud du lac de Srinagar. (D'après
une photographie.) 56
Nishat-Bagh et le bord oriental du lac de Srinagar. (Photographie
Jadu Kissen, à Delhi.) 57
Le canal de Mar à Sridagar. (Photographie Jadu Kissen, à Delhi.) 58
La mosquée de Shah Hamadan à Srinagar (rive droite). (Photographie
Jadu Kissen, à Delhi.) 59
Spécimens de l'art du Kachmir. (D'après une photographie.) 60
SOUVENIRS DE LA CÔTE D'IVOIRE
Par _le docteur LAMY_
_Médecin-major des troupes coloniales_.
La barre de Grand-Bassam nécessite un grand déploiement de force
pour la mise à l'eau d'une pirogue. (D'après une photographie.) 61
Le féminisme à Adokoï: un médecin concurrent de l'auteur.
(D'après une photographie.) 61
«Travail et Maternité» ou «Comment vivent les femmes de
Petit-Alépé». (D'après une photographie.) 62
À Motéso: soins maternels. (D'après une photographie.) 63
Installation de notre campement dans une clairière débroussaillée.
(D'après une photographie.) 64
Environs de Grand-Alépé: des hangars dans une palmeraie, et une
douzaine de grands mortiers destinés à la préparation de l'huile
de palme. (D'après une photographie.) 65
Dans le sentier étroit, montant, il faut marcher en file indienne.
(D'après une photographie.) 66
Nous utilisons le fût renversé d'un arbre pour traverser la Mé.
(D'après une photographie.) 67
La popote dans un admirable champ de bananiers. (D'après une
photographie.) 68
Indigènes coupant un acajou. (D'après une photographie.) 69
La côte d'Ivoire.--Le pays Attié. 70
Ce fut un sauve-qui-peut général quand je braquai sur les
indigènes mon appareil photographique. (Dessin de J. Lavée,
d'après une photographie.) 71
La rue principale de Grand-Alépé. (D'après une photographie.) 72
Les Trois Graces de Mopé (pays Attié). (D'après une
photographie.) 73
Femme du pays Attié portant son enfant en groupe. (D'après une
photographie.) 73
Une clairière près de Mopé. (D'après une photographie.) 74
La garnison de Mopé se porte à notre rencontre. (D'après une
photographie.) 75
Femme de Mopé fabriquant son savon à base d'huile de palme et de
cendres de peaux de bananes. (D'après une photographie.) 76
Danse exécutée aux funérailles du prince héritier de Mopé.
(D'après une photographie.) 77
Toilette et embaumement du défunt. (D'après une photographie.) 78
Jeune femme et jeune fille de Mopé. (D'après une photographie.) 79
Route, dans la forêt tropicale, de Malamalasso à Daboissué.
(D'après une photographie.) 80
Benié Coamé, roi de Bettié et autres lieux, entouré de ses femmes
et de ses hauts dignitaires. (D'après une photographie.) 81
Chute du Mala-Mala, affluent du Comoé, à Malamalasso. (D'après
une photographie.) 82
La vallée du Comoé à Malamalasso. (D'après une photographie.) 83
Tam-tam de guerre à Mopé. (D'après une photographie.) 84
Piroguiers de la côte d'Ivoire pagayant. (D'après une
photographie.) 85
Allou, le boy du docteur Lamy. (D'après une photographie.) 85
La forêt tropicale à la côte d'Ivoire. (D'après une
photographie.) 86
Le débitage des arbres. (D'après une photographie.) 87
Les lianes sur la rive du Comoé. (D'après une photographie.) 88
Les occupations les plus fréquentes au village: discussions et
farniente Attié. (D'après une photographie.) 89
Un incendie à Grand-Bassam. (D'après une photographie.) 90
La danse indigène est caractérisée par des poses et des gestes
qui rappellent une pantomime. (D'après une photographie.) 91
Une inondation à Grand-Bassam. (D'après une photographie.) 92
Un campement sanitaire à Abidjean. (D'après une photographie.) 93
Une rue de Jackville, sur le golfe de Guinée. (D'après une
photographie.) 94
Grand-Bassam: cases détruites après une épidémie de fièvre jaune.
(D'après une photographie.) 95
Grand-Bassam: le boulevard Treich-Laplène. (D'après une
photographie.) 96
L'ÎLE D'ELBE
Par _M. PAUL GRUYER_
L'île d'Elbe se découpe sur l'horizon, abrupte, montagneuse et
violâtre. 97
Une jeune fille elboise, au regard énergique, à la peau d'une
blancheur de lait et aux beaux cheveux noirs. 97
Les rues de Porto-Ferraio sont toutes un escalier (page 100). 98
Porto-Ferraio: à l'entrée du port, une vieille tour génoise,
trapue, bizarre de forme, se mire dans les flots. 99
Porto-Ferraio: la porte de terre, par laquelle sortait Napoléon
pour se rendre à sa maison de campagne de San Martino. 100
Porto-Ferraio: la porte de mer, où aborda Napoléon. 101
La «teste» de Napoléon (page 100). 102
Porto-Ferraio s'échelonne avec ses toits plats et ses façades
scintillantes de clarté (page 99). 103
Porto-Ferraio: les remparts découpent sur le ciel d'un bleu
sombre leur profil anguleux (page 99). 103
La façade extérieure du «Palais» des Mulini où habitait Napoléon
à Porto-Ferraio (page 101). 104
Le jardin impérial et la terrasse de la maison des Mulini
(page 102). 105
La Via Napoleone, qui monte au «Palais» des Mulini. 106
La salle du conseil à Porto-Ferraio, avec le portrait de la
dernière grande-duchesse de Toscane et celui de Napoléon,
d'après le tableau de Gérard. 107
La grande salle des Mulini aujourd'hui abandonnée, avec ses
volets clos et les peintures décoratives qu'y fit faire
l'empereur (page 101). 107
Une paysanne elboise avec son vaste chapeau qui la protège du
soleil. 108
Les mille mètres du Monte Capanna et de son voisin, le Monte
Giove, dévalent dans les flots de toute leur hauteur. 109
Un enfant elbois. 109
Marciana Alta et ses ruelles étroites. 110
Marciana Marina avec ses maisons rangées autour du rivage et
ses embarcations tirées sur la grève. 111
Les châtaigniers dans le brouillard, sur le faite du Monte
Giove. 112
... Et voici au-dessus de moi Marciana Alta surgir des nuées
(page 111). 113
La «Seda di Napoleone» sur le Monte Giove où l'empereur
s'asseyait pour découvrir la Corse. 114
La blanche chapelle de Monserrat au centre d'un amphithéâtre de
rochers est entourée de sveltes cyprès (page 117). 115
Voici Rio Montagne dont les maisons régulières et cubiques ont
l'air de dominos empilés... (page 118). 115
J'aperçois Poggio, un autre village perdu aussi dans les nuées. 116
Une des trois chambres de l'ermitage. 117
L'ermitage du Marciana où l'empereur reçut la visite de la
comtesse Walewska, le 3 Septembre 1814. 117
Le petit port de Porto-Longone dominé par la vieille citadelle
espagnole (page 117). 118
La maison de Madame Mère à Marciana Alta.--«Bastia, signor!»--La
chapelle de la Madone sur le Monte Giove. 119
Le coucher du soleil sur le Monte Giove. 120
Porto-Ferraio et son golfe vus des jardins de San Martino. 121
L'arrivée de Napoléon à l'île d'Elbe. (D'après une caricature du
temps.) 121
Le drapeau de Napoléon roi de l'île d'Elbe: fond blanc, bande
orangé-rouge et trois abeilles jadis dorées. 122
La salle de bains de San Martino a conservé sa baignoire de
pierre. 123
La chambre de Napoléon à San Martino. 123
La cour de Napoléon à l'île d'Elbe. (D'après une caricature du
temps.) 124
Une femme du village de Marciana Alta. 125
Le plafond de San Martino et les deux colombes symboliques
représentant Napoléon et Marie-Louise. 126
San Martino rappelle par son aspect une de ces maisonnettes à
la Jean-Jacques Rousseau, agrestes et paisibles (page 123). 126
Rideau du théâtre de Porto-Ferraio représentant Napoléon sous la
figure d'Apollon gardant ses troupeaux chez Admète. 127
La salle égyptienne de San Martino est demeurée intacte avec ses
peintures murales et son bassin à sec. 127
Broderies de soie du couvre-lit et du baldaquin du lit de Napoléon
aux Mulini, dont on a fait le trône épiscopal de l'évêque
d'Ajaccio. 128
La signorina Squarci dans la robe de satin blanc que son aïeule
portait à la cour des Mulini. 129
Éventail de Pauline Borghèse, en ivoire sculpté, envoyé en
souvenir d'elle à la signora Traditi, femme du maire de
Porto-Ferraio. 130
Le lit de Madame Mère, qu'elle s'était fait envoyer de Paris à
l'île d'Elbe. 130
Le vieil aveugle Soldani, fils d'un soldat de Waterloo,
chauffait, à un petit brasero de terre jaune, ses mains
osseuses. 131
L'entrée du goulet de Porto-Ferraio par où sortit la flottille
impériale, le 26 février 1815. 132
D'ALEXANDRETTE AU COUDE DE L'EUPHRATE
Par _M. VICTOR CHAPOT_
_membre de l'École française d'Athènes_.
Dans une sorte de cirque se dressent les pans de muraille du
Ksar-el-Benat (page 142). (D'après une photographie.) 133
Le canal de Séleucie est, par endroits, un tunnel (page 140). 133
Vers le coude de l'Euphrate: la pensée de relever les traces de
vie antique a dicté l'itinéraire. 134
L'Antioche moderne: de l'ancienne Antioche il ne reste que
l'enceinte, aux flancs du Silpios (page 137). 135
Les rues d'Antioche sont étroites et tortueuses; parfois, au
milieu, se creuse en fossé. (D'après une photographie.) 136
Le tout-Antioche inonde les promenades. (D'après une
photographie.) 137
Les crêtes des collines sont couronnées de chapelles ruinées
(page 142). 138
Alep est une ville militaire. (D'après une photographie.) 139
La citadelle d'Alep se détache des quartiers qui l'avoisinent
(page 143). (D'après une photographie.) 139
Les parois du canal de Séleucie s'élèvent jusqu'à 40 mètres.
(D'après une photographie.) 140
Les tombeaux de Séleucie s'étageaient sur le Kasios. (D'après
une photographie.) 141
À Alep une seule mosquée peut presque passer pour une oeuvre
d'art. (D'après une photographie.) 142
Tout alentour d'Alep la campagne est déserte. (D'après une
photographie.) 143
Le Kasr-el-Benat, ancien couvent fortifié. 144
Balkis éveille, de loin et de haut, l'idée d'une taupinière
(page 147). (D'après une photographie.) 145
Stèle Hittite. L'artiste n'a exécuté qu'un premier ravalement
(page 148). 145
Église arménienne de Nisib; le plan en est masqué au dehors.
(D'après une photographie.) 146
Tell-Erfat est peuplé d'Yazides; on le reconnaît à la forme des
habitations. (D'après une photographie.) 147
La rive droite de l'Euphrate était couverte de stations romaines
et byzantines. (D'après une photographie.) 148
Biredjik vu de la citadelle: la plaine s'allonge indéfiniment
(page 148). (D'après une photographie.) 149
Sérésat: village mixte d'Yazides et de Bédouins (page 146).
(D'après une photographie.) 150
Les Tcherkesses diffèrent des autres musulmans; sur leur personne,
pas de haillons (page 152). (D'après une photographie.) 151
Ras-el-Aïn. Deux jours se passent, mélancoliques, en négociations
(page 155). (D'après une photographie.) 152
J'ai laissé ma tente hors les murs devant Orfa. (D'après une
photographie.) 153
Environs d'Orfa: les vignes, basses, courent sur le sol. (D'après
une photographie.) 154
Vue générale d'Orfa. (D'après une photographie.) 155
Porte arabe à Rakka (page 152). (D'après une photographie.) 156
Passage de l'Euphrate: les chevaux apeurés sont portés dans le
bac à force de bras (page 159). (D'après une photographie.) 157
Bédouin. (D'après une photographie.) 157
Citadelle d'Orfa: deux puissantes colonnes sont restées debout.
(D'après une photographie.) 158
Orfa: mosquée Ibrahim-Djami; les promeneurs flânent dans la cour
et devant la piscine (page 157). (D'après une photographie.) 159
Pont byzantin et arabe (page 159). (D'après une photographie.) 160
Mausolée d'Alif, orné d'une frise de têtes sculptées (page 160).
(D'après une photographie.) 161
Mausolée de Théodoret, selon la légende, près de Cyrrhus.
(D'après une photographie.) 162
Kara-Moughara: au sommet se voit une grotte taillée (page 165).
(D'après une photographie.) 163
L'Euphrate en amont de Roum-Kaleh; sur la falaise campait un petit
corps de légionnaires romains (page 160). (D'après une
photographie.) 163
Trappe de Checkhlé: un grand édifice en pierres a remplacé les
premières habitations (page 166.) 164
Trappe de Checkhlé: la chapelle (page 166). (D'après une
photographie.) 165
Père Maronite (page 168). (D'après une photographie.) 166
Acbès est situé au fond d'un grand cirque montagneux (page 166).
(D'après une photographie.) 167
Trappe de Checkhlé: premières habitations des trappistes
(page 166). (D'après une photographie.) 168
LA FRANCE AUX NOUVELLES-HÉBRIDES
Par _M. RAYMOND BEL_
Indigènes hébridais de l'île de Spiritu-Santo. (D'après une
photographie.) 169
Le petit personnel d'un colon de Malli-Colo. (D'après une
photographie.) 169
Le quai de Franceville ou Port-Vila, dans l'île Vaté. (D'après
une photographie.) 170
Une case de l'île de Spiritu-Santo et ses habitants. (D'après
une photographie.) 171
Le port de Franceville ou Port-Vila, dans l'île Vaté, présente
une rade magnifique. (D'après une photographie.) 172
C'est à Port-Vila ou Franceville, dans l'île Vaté, que la France
a un résident. (D'après une photographie.) 173
Dieux indigènes ou Tabous. (D'après une photographie.) 174
Les indigènes hébridais de l'île Mallicolo ont un costume et
une physionomie moins sauvages que ceux de l'île Pentecôte.
(D'après des photographies.) 175
Pirogues de l'île Vao. (D'après une photographie.) 176
Indigènes employés au service d'un bateau. (D'après une
photographie.) 177
Un sous-bois dans l'île de Spiritu-Santo. (D'après une
photographie.) 178
Un banquet de Français à Port-Vila (Franceville). (D'après
une photographie.) 179
La colonie française de Port-Vila (Franceville). (D'après
une photographie.) 179
La rivière de Luganville. (D'après une photographie.) 180
LA RUSSIE, RACE COLONISATRICE
Par _M. ALBERT THOMAS_
Les enfants russes, aux grosses joues pales, devant l'isba
(page 182). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 181
La reine des cloches «Tsar Kolokol» (page 180). (D'après une
photographie de M. Thiébeaux.) 181
Les chariots de transport que l'on rencontre en longues files
dans les rues de Moscou (page 183). 182
Les paysannes en pèlerinage arrivées enfin à Moscou, la cité
sainte (page 182). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 183
Une chapelle où les passants entrent adorer les icônes
(page 183). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 184
La porte du Sauveur que nul ne peut franchir sans se découvrir
(page 185). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 185
Une porte du Kreml (page 185). (D'après une photographie de M.
Thiébeaux.) 186
Les moines du couvent de Saint-Serge, un des couvents qui
entourent la cité sainte (page 185). (D'après une photographie
de M. J. Cahen.) 187
Deux villes dans le Kreml: celle du XVe siècle, celle d'Ivan,
et la ville moderne, que symbolise ici le petit palais
(page 190). 188
Le mur d'enceinte du Kreml, avec ses créneaux, ses tours aux
toits aigus (page 183). (D'après une photographie de M.
Thiébeaux.) 189
Tout près de l'Assomption, les deux églises-soeurs se dressent:
les Saints-Archanges et l'Annonciation (page 186). (D'après une
photographie de M. Thiébeaux.) 189
À l'extrémité de la place Rouge, Saint-Basile dresse le fouillis
de ses clochers (page 184). (D'après une photographie de M.
Thiébeaux.) 190
Du haut de l'Ivan Véliki, la ville immense se découvre (page 190).
(D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 191
Un des isvotchiks qui nous mènent grand train à travers les rues
de Moscou (page 182). 192
Il fait bon errer parmi la foule pittoresque des marchés moscovites,
entre les petits marchands, artisans ou paysans qui apportent là
leurs produits (page 195). (D'après une photographie de M. J.
Cahen.) 193
L'isvotchik a revêtu son long manteau bleu (page 194). (D'après
une photographie de M. J. Cahen.) 193
Itinéraire de Moscou à Tomsk. 194
À côté d'une épicerie, une des petites boutiques où l'on vend le
kvass, le cidre russe (page 195). (D'après une photographie de
M. J. Cahen.) 195
Et des Tatars offraient des étoffes étalées sur leurs bras
(page 195). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 196
Patients, résignés, les cochers attendent sous le soleil de midi
(page 194). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 197
Une cour du quartier ouvrier, avec l'icône protectrice (page 196).
(D'après une photographie de M. J. Cahen.) 198
Sur le flanc de la colline de Nijni, au pied de la route qui
relie la vieille ville à la nouvelle, la citadelle au marché
(page 204). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 199
Le marché étincelait dans son fouillis (page 195). (D'après une
photographie de M. J. Cahen.) 200
Déjà la grande industrie pénètre: on rencontre à Moscou des
ouvriers modernes (page 195). (D'après une photographie.) 201
Sur l'Oka, un large pont de bois barrait les eaux (page 204).
(D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 202
Dans le quartier ouvrier, les familles s'entassent, à tous les
étages, autour de grandes cours (page 196). (D'après une
photographie de M. J. Cahen.) 203
Le char funèbre était blanc et doré (page 194). (D'après une
photographie.) 204
À Nijni, toutes les races se rencontrent, Grands-Russiens, Tatars,
Tcherkesses (page 208). (D'après une photographie de M. J.
Cahen.) 205
Une femme tatare de Kazan dans l'enveloppement de son grand châle
(page 214). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 205
Nous avons traversé le grand pont qui mène à la foire (page 205).
(D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 206
Au dehors, la vie de chaque jour s'étalait, pêle-mêle, à
l'orientale (page 207). (D'après une photographie de M. J.
Cahen.) 207
Les galeries couvertes, devant les boutiques de Nijni (page 206).
(D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 208
Dans les rues, les petits marchands étaient innombrables
(page 207). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 209
Dans une rue, c'étaient des coffres de toutes dimensions, peints
de couleurs vives (page 206). (D'après une photographie de M.
J. Cahen.) 210
Près de l'asile, nous sommes allés au marché aux cloches
(page 208). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 211
Plus loin, sous un abri, des balances gigantesques étaient pendues
(page 206). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 211
Dans une autre rue, les charrons avaient accumulé leurs roues
(page 206). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 212
Paysannes russes, de celles qu'on rencontre aux petits marchés
des débarcadères ou des stations (page 215). (D'après une
photographie de M. J. Cahen.) 213
Le Kreml de Kazan. C'est là que sont les églises et les
administrations (page 214). (D'après une photographie de M.
Thiébeaux.) 214
Sur la berge, des tarantass étaient rangées (page 216). (D'après
une photographie de M. Thiébeaux.) 215
Partout sur la Volga d'immenses paquebots et des remorqueurs
(page 213). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 216
À presque toutes les gares il se forme spontanément un petit
marché (page 222). (D'après une photographie de M. J. Cahen.) 217
Dans la plaine (page 221). (D'après une photographie de M.
Thiébeaux.) 217
Un petit fumoir, vitré de tous côtés, termine le train
(page 218). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 218
Les émigrants étaient là, pêle-mêle, parmi leurs misérables
bagages (page 226). (D'après une photographie de M. J.
Cahen.) 219
Les petits garçons du wagon-restaurant s'approvisionnent
(page 218). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 220
Émigrants prenant leur maigre repas pendant l'arrêt de leur train
(page 228). (Photographie de M. A. N. de Koulomzine) 221
L'ameublement du wagon-restaurant était simple, avec un bel air
d'aisance (page 218). (Photographie de M. A. N. de Koulomzine) 222
Les gendarmes qui assurent la police des gares du Transsibérien.
(Photographie de M. Thiébeaux.) 223
L'église, près de la gare de Tchéliabinsk, ne diffère des isbas
neuves que par son clocheton (page 225). (Photographie extraite
du «Guide du Transsibérien».) 224
Un train de constructeurs était remisé là, avec son wagon-chapelle
(page 225). (Photographie de M. A. N. de Koulomzine.) 225
Vue De Stretensk: la gare est sur la rive gauche, la ville sur
la rive droite. (Photographie de M. A. N. de Koulomzine.) 226
Un point d'émigration (page 228). (Photographie de M. A. N. de
Koulomzine.) 227
Enfants d'émigrants (page 228). (D'après une photographie de M.
Thiébeaux.) 228
Un petit marché dans une gare du Transsibérien. (Photographie de
M. Legras.) 229
La cloche luisait, immobile, sous un petit toit isolé (page 230).
(D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 229
Nous sommes passés près d'une église à clochetons verts (page 230).
(Photographie de M. Thiébeaux.) 230
Tomsk a groupé dans la vallée ses maisons grises et ses toits
verts (page 230). (Photographie de M. Brocherel.) 231
Après la débâcle de la Tome, près de Tomsk (page 230). (D'après
une photographie de M. Legras.) 232
Le chef de police demande quelques explications sur les passeports
(page 232). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 233
La cathédrale de la Trinité à Tomsk (page 238). (Photographie
extraite du «Guide du Transsibérien».) 234
Tomsk: en revenant de l'église (page 234). (D'après une
photographie de M. Thiébeaux.) 235
Tomsk n'était encore qu'un campement, sur la route de l'émigration
(page 231). (D'après une photographie.) 236
Une rue de Tomsk, définie seulement par les maisons qui la bordent
(page 231). (Photographie de M. Brocherel.) 237
Les cliniques de l'Université de Tomsk (page 238). (Photographie
extraite du «Guide du Transsibérien».) 238
Les longs bâtiments blancs où s'abrite l'Université (page 237).
(Photographie extraite du «Guide du Transsibérien».) 239
La voiture de l'icône stationnait parfois (page 230). (D'après une
photographie de M. Thiébeaux.) 240
Flâneurs à la gare de Petropavlosk (page 242). (D'après une
photographie de M. Legras.) 241
Dans les vallées de l'Oural, habitent encore des Bachkirs
(page 245). (D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 241
Un taillis de bouleaux entourait une petite mare. (D'après une
photographie.) 242
Les rivières roulaient une eau claire (page 244). (D'après une
photographie.) 243
La ligne suit la vallée des rivières (page 243). (D'après une
photographie de M. Thiébeaux.) 244
Comme toute l'activité commerciale semble frêle en face des eaux
puissantes de la Volga! (page 248.) (D'après une photographie
de M. G. Cahen.) 245
Bachkirs sculpteurs. (D'après une photographie de M. Paul
Labbé.) 246
À la gare de Tchéliabinsk, toujours des émigrants (page 242).
(D'après une photographie de M. J. Legras.) 247
Une bonne d'enfants, avec son costume traditionnel (page 251).
(D'après une photographie de M. G. Cahen.) 248
Joie naïve de vivre, et mélancolie.--un petit marché du sud
(page 250). (D'après une photographie de M. G. Cahen.) 249
Un russe dans son vêtement d'hiver (page 249). (D'après une
photographie de M. G. Cahen.) 250
Dans tous les villages russes, une activité humble, pauvre de
moyens.--Marchands de poteries (page 248). (D'après une
photographie de M. G. Cahen.) 251
Là, au passage, un Kirghize sur son petit cheval (page 242).
(D'après une photographie de M. Thiébeaux.) 252
LUGANO, LA VILLE DES FRESQUES
Par _M. GERSPACH_
Lugano: les quais offrent aux touristes une merveilleuse
promenade. (Photographie Alinari.) 253
Porte de la cathédrale Saint-Laurent de Lugano (page 256).
(Photographie Alinari.) 253
Le lac de Lugano dont les deux bras enserrent le promontoire de
San Salvatore. (D'après une photographie.) 254
La ville de Lugano descend en amphithéâtre jusqu'aux rives de son
lac. (Photographie Alinari.) 255
Lugano: faubourg de Castagnola. (D'après une photographie.) 256
La cathédrale de Saint-Laurent: sa façade est décorée de figures
de prophètes et de médaillons d'apôtres (page 256).
(Photographie Alinari.) 257
Saint-Roch: détail de la fresque de Luini à Sainte-Marie-des-Anges
(Photographie Alinari.) 258
La passion: fresque de Luini à l'église Sainte-Marie-des-Anges
(page 260). (Photographie Alinari) 259
Saint Sébastien: détail de la grande fresque de Luini à
Sainte-Marie-des-Anges. (Photographie Alinari.) 260
La madone, l'enfant Jésus et Saint Jean, par Luini, église
Sainte-Marie-des-Anges (page 260). (Photographie Alinari.) 261
La Scène: fresque de Luini à l'église Sainte-Marie-des-Anges
(page 260). 262
Lugano: le quai et le faubourg Paradiso.
(Photographie Alinari.) 263
Lac de Lugano: viaduc du chemin de fer du Saint-Gothard.
(D'après une photographie.) 264
SHANGHAÏ, LA MÉTROPOLE CHINOISE
Par _M. ÉMILE DESCHAMPS_
Les quais sont animés par la population grouillante des Chinois
(page 266). (D'après une photographie.) 265
Acteurs du théâtre chinois. (D'après une photographie.) 265
Plan de Shanghaï. 266
Shanghaï est sillonnée de canaux qui, à marée basse, montrent
une boue noire et mal odorante. (Photographie de Mlle Hélène
de Harven.) 267
Panorama de Shanghaï. (D'après une photographie.) 268
Dans la ville chinoise, les «camelots» sont nombreux, qui débitent
en plein vent des marchandises ou des légendes extraordinaires.
(D'après une photographie.) 269
Le poste de l'Ouest, un des quatre postes où s'abrite la milice
de la Concession française (page 272). (D'après une
photographie.) 270
La population ordinaire qui grouille dans les rues de la ville
chinoise de Shanghaï (page 268). 271
Les coolies conducteurs de brouettes attendent nonchalamment
l'arrivée du client (page 266). (Photographies de Mlle H. de
Harven.) 271
Une maison de thé dans la cité chinoise. (D'après une
photographie.) 272
Les brouettes, qui transportent marchandises ou indigènes, ne
peuvent circuler que dans les larges avenues des concessions
(page 270). (D'après une photographie.) 273
La prison de Shanghaï se présente sous l'aspect d'une grande cage,
à forts barreaux de fer. (D'après une photographie.) 274
Le parvis des temples dans la cité est toujours un lieu de
réunion très fréquenté. (D'après une photographie.) 275
Les murs de la cité chinoise, du côté de la Concession française.
(D'après une photographie.) 276
La navigation des sampans sur le Ouang-Pô. (D'après une
photographie.) 277
Aiguille de la pagode de Long-Hoa. (D'après une photographie.) 277
Rickshaws et brouettes sillonnent les ponts du Yang King-Pang.
(D'après une photographie.) 278
Dans Broadway, les boutiques alternent avec des magasins de belle
apparence (page 282). 279
Les jeunes Chinois flânent au soleil dans leur Cité.
(Photographies de Mlle H. de Harven.) 279
Sur les quais du Yang-King-Pang s'élèvent des bâtiments, banques
ou clubs, qui n'ont rien de chinois. (D'après une
photographie.) 280
Le quai de la Concession française présente, à toute heure du
jour, la plus grande animation. (D'après une photographie.) 281
Hong-Hoa: pavillon qui surmonte l'entrée de la pagode. (D'après
une photographie.) 282
«L'omnibus du pauvre» (wheel-barrow ou brouette) fait du deux à
l'heure et coûte quelques centimes seulement. (D'après une
photographie.) 283
Une station de brouettes sur le Yang-King-Pang. (D'après une
photographie.) 284
Les barques s'entre-croisent et se choquent devant le quai
chinois de Tou-Ka-Dou. (D'après une photographie.) 285
Chinoises de Shanghaï. (D'après une photographie.) 286
Village chinois aux environs de Shanghaï. (D'après une
photographie.) 287
Le charnier des enfants trouvés (page 280). (D'après une
photographie.) 288
L'ÉDUCATION DES NÈGRES AUX ÉTATS-UNIS
Par _M. BARGY_
L'école maternelle de Hampton accueille et occupe les négrillons
des deux sexes. (D'après une photographie.) 289
Institut Hampton: cours de travail manuel. (D'après une
photographie.) 289
Booker T. Washington, le leader de l'éducation des nègres aux
États-Unis, fondateur de l'école de Tuskegee, en costume
universitaire. (D'après une photographie.) 290
Institut Hampton: le cours de maçonnerie. (D'après une
photographie.) 291
Institut Hampton: le cours de laiterie. (D'après une
photographie.) 292
Institut Hampton: le cours d'électricité. (D'après une
photographie.) 293
Institut Hampton: le cours de menuiserie. (D'après une
photographie.) 294
Le salut au drapeau exécuté par les négrillons de l'Institut
Hampton. (D'après une photographie.) 295
Institut Hampton: le cours de chimie. (D'après une
photographie.) 296
Le basket ball dans les jardins de l'Institut Hampton. (D'après
une photographie.) 297
Institut Hampton: le cours de cosmographie. (D'après une
photographie.) 298
Institut Hampton: le cours de botanique. (D'après une
photographie.) 299
Institut Hampton: le cours de mécanique. (D'après une
photographie.) 300
À TRAVERS LA PERSE ORIENTALE
Par _le Major PERCY MOLESWORTH SYKES_
_Consul général de S. M. Britannique au Khorassan._
Une foule curieuse nous attendait sur les places de Mechhed.
(D'après une photographie.) 301
Un poney persan et sa charge ordinaire. (D'après une
photographie.) 301
Le plateau de l'Iran. Carte pour suivre le voyage de l'auteur,
d'Astrabad à Kirman. 302
Les femmes persanes s'enveloppent la tête et le corps d'amples
étoffes. (D'après une photographie.) 303
Paysage du Khorassan: un sol rocailleux et ravagé, une rivière
presque à sec; au fond, des constructions à l'aspect de fortins.
(D'après une photographie.) 304
Le sanctuaire de Mechhed est parmi les plus riches et les plus
visités de l'Asie. (D'après une photographie.) 305
La cour principale du sanctuaire de Mechhed. (D'après une
photographie.) 306
Enfants nomades de la Perse orientale. (D'après une
photographie.) 307
Jeunes filles kurdes des bords de la mer Caspienne. (D'après une
photographie.) 308
Les préparatifs d'un campement dans le désert de Lout. (D'après
une photographie.) 309
Le désert de Lout n'est surpassé, en aridité, par aucun autre de
l'Asie. (D'après une photographie.) 310
Avant d'arriver à Kirman, nous avions à traverser la chaîne de
Kouhpaia. (D'après une photographie.) 311
Rien n'égale la désolation du désert de Lout. (D'après une
photographie.) 312
La communauté Zoroastrienne de Kirman vint, en chemin, nous
souhaiter la bienvenue. (D'après une photographie.) 313
Un marchand de Kirman. (D'après une photographie.) 313
Le «dôme de Djabalia», ruine des environs de Kirman, ancien
sanctuaire ou ancien tombeau. (D'après une photographie.) 314
À Kirman: le jardin qui est loué par le Consulat, se trouve à un
mille au delà des remparts. (D'après une photographie.) 315
Une avenue dans la partie ouest de Kirman. (D'après une
photographie.) 316
Les gardes indigènes du Consulat anglais de Kirman. (D'après une
photographie.) 317
La plus ancienne mosquée de Kirman est celle dite Masdjid-i-Malik.
(D'après une photographie.) 318
Membres des cheikhis, secte qui en compte 7 000 dans la province
de Kirman. (D'après une photographie.) 319
La Masdjid Djami, construite en 1349, une des quatre-vingt-dix
mosquées de Kirman. (D'après une photographie.) 320
Dans la partie ouest de Kirman se trouve le Bagh-i-Zirisf,
terrain de plaisance occupé par des jardins. (D'après une
photographie.) 321
Les environs de Kirman comptent quelques maisons de thé. (D'après
une photographie.) 322
Une «tour de la mort», où les Zoroastriens exposent les cadavres.
(D'après une photographie.) 323
Le fort dit Kala-i-Dukhtar ou fort de la Vierge, aux portes de
Kirman. (D'après une photographie.) 324
Le «Farma Farma». (D'après une photographie.) 325
Indigènes du bourg d'Aptar, Baloutchistan. (D'après une
photographie.) 325
Carte du Makran. 326
Baloutches de Pip, village de deux cents maisons groupées autour
d'un fort. (D'après une photographie.) 327
Des forts abandonnés rappellent l'ancienne puissance du
Baloutchistan. (D'après une photographie.) 328
Chameliers brahmanes du Baloutchistan. (D'après une
photographie.) 329
La passe de Fanoch, faisant communiquer la vallée du même nom et
la vallée de Lachar. (D'après une photographie.) 330
Musiciens ambulants du Baloutchistan. (D'après une
photographie.) 331
Une halte dans les montagnes du Makran. (D'après une
photographie.) 332
Baloutches du district de Sarhad. (D'après une photographie.) 333
Un fortin sur les frontières du Baloutchistan. (D'après une
photographie.) 334
Dans les montagnes du Makran: À des collines d'argile succèdent
de rugueuses chaînes calcaires. (D'après une photographie.) 335
Bureau du télégraphe sur la côte du Makran. (D'après une
photographie.) 336
L'oasis de Djalsk, qui s'étend sur 10 kilomètres carrés, est
remplie de palmiers-dattiers, et compte huit villages.
(D'après une photographie.) 337
Femme Parsi du Baloutchistan. (D'après une photographie.) 337
Carte pour suivre les délimitations de la frontière
perso-baloutche. 338
Nous campâmes à Fahradj, sur la route de Kouak, dans une
palmeraie. (D'après une photographie.) 339
C'est à Kouak que les commissaires anglais et persans s'étaient
donné rendez-vous. (D'après une photographie.) 340
Le sanctuaire de Mahoun, notre première étape sur la route de
Kouak. (D'après une photographie.) 341
Cour intérieure du sanctuaire de Mahoun. (D'après une
photographie.) 342
Le khan de Kélat et sa cour. (D'après une photographie.) 343
Jardins du sanctuaire de Mahoun. (D'après une photographie.) 344
Dans la vallée de Kalagan, près de l'oasis de Djalsk. (D'après
une photographie.) 345
Oasis de Djalsk: Des édifices en briques abritent les tombes
d'une race de chefs disparue. (D'après une photographie.) 346
Indigènes de l'oasis de Pandjgour, à l'est de Kouak. (D'après
une photographie.) 347
Camp de la commission de délimitation sur la frontière
perso-baloutche. (D'après une photographie.) 348
Campement de la commission des frontières perso-baloutches.
(D'après une photographie.) 349
Parsi de Yezd. (D'après une photographie.) 349
Une séance d'arpentage dans le Seistan. (D'après une
photographie.) 350
Les commissaires persans de la délimitation des frontières
perso-baloutches. (D'après une photographie.) 351
Le delta du Helmand. 352
Sculptures sassanides de Persépolis. (D'après une photographie.) 352
Un gouverneur persan et son état-major. (D'après une
photographie.) 353
La passe de Buzi. (D'après une photographie.) 354
Le Gypsies du sud-est persan. 355
Sur la lagune du Helmand. (D'après une photographie.) 356
Couple baloutche. (D'après une photographie.) 357
Vue de Yezd, par où nous passâmes pour rentrer à Kirman. (D'après
une photographie.) 358
La colonne de Nadir s'élève comme un phare dans le désert.
(D'après une photographie.) 359
Mosquée de Yezd. (D'après une photographie.) 360
AUX RUINES D'ANGKOR
Par _M. le Vicomte De MIRAMON-FARGUES_
Entre le sanctuaire et la seconde enceinte qui abrite sous ses
voûtes un peuple de divinités de pierre.... (D'après une
photographie.) 361
Emblème décoratif (art khmer). (D'après une photographie.) 361
Porte d'entrée de la cité royale d'Angkor-Tom, dans la forêt.
(D'après une photographie.) 362
Ce grand village, c'est Siem-Réap, capitale de la province.
(D'après une photographie) 363
Une chaussée de pierre s'avance au milieu des étangs. (D'après
une photographie.) 364
Par des escaliers invraisemblablement raides, on gravit la
montagne sacrée. (D'après une photographie.) 365
Colonnades et galeries couvertes de bas-reliefs. (D'après une
photographie.) 366
La plus grande des deux enceintes mesure 2 kilomètres de tour;
c'est un long cloître. (D'après une photographie.) 367
Trois dômes hérissent superbement la masse formidable du temple
d'Angkor-Wat. (D'après une photographie.) 367
Bas-relief du temple d'Angkor. (D'après une photographie.) 368
La forêt a envahi le second étage d'un palais khmer. (D'après
une photographie.) 369
Le gouverneur réquisitionne pour nous des charrettes à boeufs.
(D'après une photographie.) 370
La jonque du deuxième roi, qui a, l'an dernier, succédé à Norodom.
(D'après une photographie.) 371
Le palais du roi, à Oudong-la-Superbe. (D'après une
photographie.) 371
Sculptures de l'art khmer. (D'après une photographie.) 372
EN ROUMANIE
Par _M. Th. HEBBELYNCK_
La petite ville de Petrozeny n'est guère originale; elle a, de
plus, un aspect malpropre. (D'après une photographie.) 373
Paysan des environs de Petrozeny et son fils. (D'après une
photographie.) 373
Carte de Roumanie pour suivre l'itinéraire de l'auteur. 374
Vendeuses au marché de Targu-Jiul. (D'après une photographie.) 375
La nouvelle route de Valachie traverse les Carpathes et aboutit
à Targu-Jiul. (D'après une photographie.) 376
C'est aux environs d'Arad que pour la première fois nous voyons
des buffles domestiques. (D'après une photographie.) 377
Montagnard roumain endimanché. (Cliché Anerlich.) 378
Derrière une haie de bois blanc s'élève l'habitation modeste.
(D'après une photographie.) 379
Nous croisons des paysans roumains. (D'après une photographie.) 379
Costume national de gala, roumain. (Cliché Cavallar.) 380
Dans les vicissitudes de leur triste existence, les tziganes ont
conservé leur type et leurs moeurs. (Photographie Anerlich.) 381
Un rencontre près de Padavag d'immenses troupeaux de boeufs.
(D'après une photographie.) 382
Les femmes de Targu-Jiul ont des traits rudes et sévères, sous
le linge blanc. (D'après une photographie.) 383
En Roumanie, on ne voyage qu'en victoria. (D'après une
photographie.) 384
Dans la vallée de l'Olt, les «castrinza» des femmes sont
décorées de paillettes multicolores. 385
Dans le village de Slanic. (D'après une photographie.) 385
Roumaine du défilé de la Tour-Rouge. (D'après une photographie.) 386
La petite ville d'Horezu est charmante et animée. (D'après une
photographie.) 387
La perle de Curtea, c'est cette superbe église blanche,
scintillante sous ses coupoles dorées. (D'après une
photographie.) 388
Une ferme près du monastère de Bistritza. (D'après une
photographie.) 389
Entrée de l'église de Curtea. (D'après une photographie.) 390
Les religieuses du monastère d'Horezu portent le même costume
que les moines. (D'après une photographie.) 391
Devant l'entrée de l'église se dresse le baptistère de Curtea.
(D'après une photographie.) 392
Au marché de Campolung. (D'après une photographie.) 393
L'excursion du défilé de Dimboviciora est le complément obligé
d'un séjour à Campolung. (D'après une photographie.) 394
Dans le défilé de Dimboviciora. (D'après des photographies.) 395
Dans les jardins du monastère de Curtea. 396
Sinaïa: le château royal, Castel Pelés, sur la montagne du même
nom. (D'après une photographie.) 397
Un enfant des Carpathes. (D'après une photographie.) 397
Une fabrique de ciment groupe autour d'elle le village de Campina.
(D'après une photographie.) 398
Vue intérieure des mines de sel de Slanic. (D'après une
photographie.) 399
Entre Campina et Sinaïa la route de voiture est des plus
poétiques. (D'après une photographie.) 400
Un coin de Campina. (D'après une photographie.) 401
Les villas de Sinaïa. (D'après une photographie.) 402
Vues de Bucarest: le boulevard Coltei. -- L'église du Spiritou
Nou. -- Les constructions nouvelles du boulevard Coltei. --
L'église métropolitaine.--L'Université.--Le palais Stourdza.
-- Un vieux couvent. -- (D'après des photographies.) 403
Le monastère de Sinaïa se dresse derrière les villas et les
hôtels de la ville. (D'après une photographie.) 404
Une des deux cours intérieures du monastère de Sinaïa. (D'après
une photographie.) 405
Une demeure princière de Sinaïa. (D'après une photographie.) 406
Busteni (les villas, l'église), but d'excursion pour les habitants
de Sinaïa. (D'après une photographie.) 407
Slanic: un wagon de sel. (D'après une photographie.) 408
CROQUIS HOLLANDAIS
Par _M. Lud. GEORGES HAMÖN_
_Photographies de l'auteur._
À la kermesse. 409
Ces anciens, pour la plupart, ont une maigreur de bon aloi. 409
Des «boerin» bien prises en leurs justins marchent en roulant,
un joug sur les épaules. 410
Par intervalles une femme sort avec des seaux; elle lave sa
demeure de haut en bas. 410
Emplettes familiales. 411
Les ménagères sont là, également calmes, lentes, avec leurs
grosses jupes. 411
Jeune métayère de Middelburg. 412
Middelburg: le faubourg qui prend le chemin du marché conduit
à un pont. 412
Une mère, songeuse, promenait son petit garçon. 413
Une famille hollandaise au marché de Middelburg. 414
Le marché de Middelburg: considérations sur la grosseur des
betteraves. 415
Des groupes d'anciens en culottes courtes, chapeaux marmites. 416
Un septuagénaire appuyé sur son petit-fils me sourit
bonassement. 417
Roux en le décor roux, l'éclusier fumait sa pipe. 417
Le village de Zoutelande. 418
Les grandes voitures en forme de nacelle, recouvertes de bâches
blanches. 419
Aussi comme on l'aime, ce home. 420
Les filles de l'hôtelier de Wemeldingen. 421
Il se campe près de son cheval. 421
Je rencontre à l'orée du village un couple minuscule. 422
La campagne hollandaise. 423
Environs de Westkapelle: deux femmes reviennent du «molen». 423
Par tous les sentiers, des marmots se juchèrent. 424
Le père Kick symbolisait les générations des Néerlandais
défunts. 425
Wemeldingen: un moulin colossal domine les digues. 426
L'une entonna une chanson. 427
Les moutons broutent avec ardeur le long des canaux. 428
Famille hollandaise en voyage. 429
Ah! les moulins; leur nombre déroute l'esprit. 429
Les chariots enfoncés dans les champs marécageux sont enlevés
par de forts chevaux. 430
La digue de Westkapelle. 431
Les écluses ouvertes. 432
Les petits garçons rôdent par bandes, à grand bruit de sabots
sonores.... 433
Jeune mère à Marken. 433
Volendam, sur les bords du Zuiderzee, est le rendez-vous des
peintres de tous les pays. 434
Avec leurs figures rondes, épanouies de contentement, les petites
filles de Volendam font plaisir à voir. 435
Aux jours de lessive, les linges multicolores flottent partout. 436
Les jeunes filles de Volendam sont coiffées du casque en dentelle,
à forme de «salade» renversée. 437
Deux pêcheurs accroupis au soleil, à Volendam. 438
Une lessive consciencieuse. 439
Il y a des couples d'enfants ravissants, d'un type expressif. 440
Les femmes de Volendam sont moins claquemurées en leur logis. 441
Vêtu d'un pantalon démesuré, le pêcheur de Volendam a une allure
personnelle. 442
Un commencement d'idylle à Marken. 443
Les petites filles sont charmantes. 444
ABYDOS
dans les temps anciens et dans les temps modernes
Par _M. E. AMELINEAU_
Le lac sacré d'Osiris, situé au sud-est de son temple, qui a été
détruit. (D'après une photographie.) 445
Séti Ier présentant des offrandes de pain, légumes, etc. (D'après
une photographie.) 445
Une rue d'Abydos. (D'après une photographie.) 446
Maison d'Abydos habitée par l'auteur, pendant les trois premières
années. (D'après une photographie.) 447
Le prêtre-roi rendant hommage à Séti Ier (chambre annexe de la
deuxième salle d'Osiris). (D'après une photographie.) 448
Thot présentant le signe de la vie aux narines du roi Séti Ier
(chambre annexe de la deuxième salle d'Osiris). (D'après une
photographie.) 449
Le dieu Thot purifiant le roi Séti Ier (chambre annexe de la
deuxième salle d'Osiris, mur sud). (D'après une photographie.) 450
Vue intérieure du temple de Ramsès II. (D'après une
photographie.) 451
Perspective de la seconde salle hypostyle du temple de Séti Ier.
(D'après une photographie.) 451
Temple de Séti Ier, mur est, pris du mur nord. Salle due à
Ramsès II. (D'après une photographie.) 452
Temple de Séti Ier, mur est, montrant des scènes diverses du
culte. (D'après une photographie.) 453
Table des rois Séti Ier et Ramsès II, faisant des offrandes aux
rois leurs prédécesseurs. (D'après une photographie.) 454
Vue générale du temple de Séti Ier, prise de l'entrée. (D'après
une photographie.) 455
Procession des victimes amenées au sacrifice (temple de
Ramsès II). (D'après une photographie.) 456
VOYAGE DU PRINCE SCIPION BORGHÈSE AUX MONTS CÉLESTES
Par _M. JULES BROCHEREL_
Le bazar de Tackhent s'étale dans un quartier vieux et fétide.
(D'après une photographie.) 457
Un Kozaque de Djarghess. (D'après une photographie.) 457
Itinéraire de Tachkent à Prjevalsk. 458
Les marchands de pain de Prjevalsk. (D'après une photographie.) 459
Un des trente-deux quartiers du bazar de Tachkent. (D'après une
photographie.) 460
Un contrefort montagneux borde la rive droite du «tchou».
(D'après une photographie.) 461
Le bazar de Prjevalsk, principale étape des caravaniers de
Viernyi et de Kachgar. (D'après une photographie.) 462
Couple russe de Prjevalsk. (D'après une photographie.) 463
Arrivée d'une caravane à Prjevalsk. (D'après une photographie.) 464
Le chef des Kirghizes et sa petite famille. (D'après une
photographie.) 465
Notre djighite, sorte de garde et de policier. (D'après une
photographie.) 466
Le monument de Prjevalsky, à Prjevalsk. (D'après une
photographie.) 467
Des têtes humaines, grossièrement sculptées, monuments funéraires
des Nestoriens... (D'après une photographie.) 467
Enfants kozaques sur des boeufs. (D'après une photographie.) 468
Un de nos campements dans la montagne. (D'après une
photographie.) 469
Montée du col de Tomghent. (D'après une photographie.) 469
Dans la vallée de Kizil-Tao. (D'après une photographie.) 470
Itinéraire du voyage aux Monts Célestes. 470
La carabine de Zurbriggen intriguait fort les indigènes. (D'après
une photographie.) 471
Au sud du col s'élevait une blanche pyramide de glace. (D'après
une photographie.) 472
La vallée de Kizil-Tao. (D'après une photographie.) 473
Le col de Karaguer, vallée de Tomghent. (D'après une
photographie.) 474
Sur le col de Tomghent. (D'après une photographie.) 475
J'étais enchanté des aptitudes alpinistes de nos coursiers.
(D'après une photographie.) 475
Le plateau de Saridjass, peu tourmenté, est pourvu d'une herbe
suffisante pour les chevaux. (D'après une photographie.) 476
Nous passons à gué le Kizil-Sou. (D'après des photographies.) 477
Panorama du massif du Khan-Tengri. (D'après une photographie.) 478
Entrée de la vallée de Kachkateur. (D'après une photographie.) 479
Nous baptisâmes Kachkateur-Tao, la pointe de 4 250 mètres que
nous avions escaladée. (D'après une photographie.) 479
La vallée de Tomghent. (D'après une photographie.) 480
Des Kirghizes d'Oustchiar étaient venus à notre rencontre.
(D'après une photographie.) 481
Kirghize joueur de flûte. (D'après une photographie.) 481
Le massif du Kizil-Tao. (D'après une photographie.) 482
Région des Monts Célestes. 482
Les Kirghizes mènent au village une vie peu occupée. (D'après
une photographie.) 483
Notre petite troupe s'aventure audacieusement sur la pente
glacée. (D'après une photographie.) 484
Vallée supérieure d'Inghiltchik. (D'après une photographie.) 485
Vallée de Kaende: l'eau d'un lac s'écoulait au milieu d'une
prairie émaillée de fleurs. (D'après une photographie.) 486
Les femmes kirghizes d'Oustchiar se rangèrent, avec leurs
enfants, sur notre passage. (D'après une photographie.) 487
Le chirtaï de Kaende. (D'après une photographie.) 488
Nous saluâmes la vallée de Kaende comme un coin de la terre des
Alpes. (D'après une photographie.) 489
Femmes mariées de la vallée de Kaende, avec leur progéniture.
(D'après une photographie.) 490
L'élément mâle de la colonie vint tout l'après-midi voisiner
dans notre campement. (D'après une photographie.) 491
Un «aoul» kirghize. 492
Yeux bridés, pommettes saillantes, nez épaté, les femmes de
Kaende sont de vilaines Kirghizes. (D'après une photographie.) 493
Enfant kirghize. (D'après une photographie.) 493
Kirghize dressant un aigle. (D'après une photographie.) 494
Itinéraire du voyage aux Monts Célestes. 494
Nous rencontrâmes sur la route d'Oustchiar un berger et son
troupeau. (D'après une photographie.) 495
Je photographiai les Kirghizes de Kaende, qui s'étaient, pour
nous recevoir, assemblés sur une éminence. (D'après une
photographie.) 496
Le glacier de Kaende. (D'après une photographie.) 497
L'aiguille d'Oustchiar vue de Kaende. 498
Notre cabane au pied de l'aiguille d'Oustchiar. (D'après des
photographies.) 498
Kirghizes de Kaende. (D'après une photographie.) 499
Le pic de Kaende s'élève à 6 000 mètres. (D'après une
photographie.) 500
La fille du chirtaï (chef) de Kaende, fiancée au kaltchè de la
vallée d'Irtach. (D'après une photographie.) 501
Le kaltchè (chef) de la vallée d'Irtach, l'heureux fiancé de
la fille du chirtaï de Kaende. (D'après une photographie.) 502
Le glacier de Kaende. 503
Cheval kirghize au repos sur les flancs du Kaende. (D'après
des photographies.) 503
Retour des champs. (D'après une photographie.) 504
Femmes kirghizes de la vallée d'Irtach. (D'après une
photographie.) 505
Un chef de district dans la vallée d'Irtach. (D'après une
photographie.) 505
Le pic du Kara-tach, vu d'Irtach, prend vaguement l'aspect d'une
pyramide. (D'après une photographie.) 506
Les caravaniers passent leur vie dans les Monts Célestes,
emmenant leur famille avec leurs marchandises. (D'après une
photographie.) 507
La vallée de Zououka, par où transitent les caravaniers de Viernyi
à Kachgar. (D'après une photographie.) 508
Le massif du Djoukoutchiak; au pied, le dangereux col du même nom,
fréquenté par les nomades qui se rendent à Prjevalsk. (D'après
une photographie.) 509
Le chaos des pics dans le Kara-Tao. (D'après une photographie.) 510
Étalon kirghize de la vallée d'Irtach et son cavalier. (D'après
une photographie.) 511
Véhicule kirghize employé dans la vallée d'Irtach. (D'après une
photographie.) 511
Les roches plissées des environs de Slifkina, sur la route de
Prjevalsk. (D'après une photographie.) 512
Campement kirghize, près de Slifkina. (D'après une
photographie.) 513
Femme kirghize tannant une peau. (D'après une photographie.) 514
Les glaciers du Djoukoutchiak-Tao. (D'après une photographie.) 515
Tombeau kirghize. (D'après une photographie.) 516
L'ARCHIPEL DES FEROÉ
Par _Mlle ANNA SEE_
«L'espoir des Feroé» se rendant à l'école. (D'après une
photographie.) 517
Les enfants transportent la tourbe dans des hottes en bois.
(D'après une photographie.) 517
Thorshavn apparut, construite en amphithéâtre au fond d'un petit
golfe. 518
Les fermiers de Kirkeboe en habits de fête. (D'après une
photographie.) 519
Les poneys feroïens et leurs caisses à transporter la tourbe.
(D'après une photographie.) 520
Les dénicheurs d'oiseaux se suspendent à des cordes armées d'un
crampon. (D'après une photographie.) 521
Des îlots isolés, des falaises de basalte ruinées par le heurt
des vagues. (D'après des photographies.) 522
On pousse vers la plage les cadavres des dauphins, qui ont
environ 6 mètres. (D'après une photographie.) 523
Les femmes feroïennes préparent la laine.... (D'après une
photographie.) 524
On sale les morues. (D'après une photographie.) 525
Feroïen en costume de travail. (D'après une photographie.) 526
Les femmes portent une robe en flanelle tissée avec la laine
qu'elles ont cardée et filée. (D'après une photographie.) 527
Déjà mélancolique!... (D'après une photographie.) 528
PONDICHÉRY
chef-lieu de l'Inde française
Par _M. G. VERSCHUUR_
Groupe de Brahmanes électeurs français. (D'après une
photographie.) 529
Musicien indien de Pondichéry. (D'après une photographie.) 529
Les enfants ont une bonne petite figure et un costume peu
compliqué. (D'après une photographie.) 530
La visite du marché est toujours une distraction utile pour le
voyageur. (D'après une photographie.) 531
Indienne en costume de fête. (D'après une photographie.) 532
Groupe de Brahmanes français. (D'après une photographie.) 533
La pagode de Villenour, à quelques kilomètres de Pondichéry.
(D'après une photographie.) 534
Intérieur de la pagode de Villenour. (D'après une photographie.) 535
La Fontaine aux Bayadères. (D'après une photographie.) 536
Plusieurs rues de Pondichéry sont larges et bien bâties.
(D'après une photographie.) 537
Étang de la pagode de Villenour. (D'après une photographie.) 538
Brahmanes français attendant la clientèle dans un bazar.
(D'après une photographie.) 539
La statue de Dupleix à Pondichéry. (D'après une photographie.) 540
UNE PEUPLADE MALGACHE
LES TANALA DE L'IKONGO
Par _M. le Lieutenant ARDANT DU PICQ_
Les populations souhaitent la bienvenue à l'étranger. (D'après
une photographie.) 541
Femme d'Ankarimbelo. (D'après une photographie.) 541
Carte du pays des Tanala. 542
Les femmes tanala sont sveltes, élancées. (D'après une
photographie.) 543
Panorama de Fort-Carnot. (D'après une photographie.) 544
Groupe de Tanala dans la campagne de Milakisihy. (D'après une
photographie.) 545
Un partisan tanala tirant à la cible à Fort-Carnot. (D'après
une photographie.) 546
Enfants tanala. (D'après une photographie.) 547
Les hommes, tous armés de la hache. (D'après une photographie.) 548
Les cercueils sont faits d'un tronc d'arbre creusé, et recouverts
d'un drap. (D'après une photographie.) 549
Le battage du riz. (D'après une photographie.) 550
Une halte de partisans dans la forêt. (D'après une
photographie.) 551
Femmes des environs de Fort-Carnot. (D'après une photographie.) 552
Les Tanala au repos perdent toute leur élégance naturelle.
(D'après une photographie.) 553
Une jeune beauté tanala. (D'après une photographie.) 553
Le Tanala, maniant une sagaie, a le geste élégant et souple.
(D'après une photographie.) 554
Le chant du «e manenina», à Iaborano. (D'après une
photographie.) 555
La rue principale à Sahasinaka. (D'après une photographie.) 556
La danse est exécutée par des hommes, quelquefois par des femmes.
(D'après une photographie.) 557
Un danseur botomaro. (D'après une photographie.) 558
La danse, chez les Tanala, est expressive au plus haut degré.
(D'après des photographies.) 559
Tapant à coups redoublés sur un long bambou, les Tanala en tirent
une musique étrange. (D'après une photographie.) 560
Femmes tanala tissant un lamba. (D'après une photographie.) 561
Le village et le fort de Sahasinaka s'élèvent sur les hauteurs
qui bordent le Faraony. (D'après une photographie.) 562
Un détachement d'infanterie coloniale traverse le Rienana.
(D'après une photographie.) 563
Profil et face de femmes tanala. (D'après une photographie.) 564
LA RÉGION DU BOU HEDMA
(sud tunisien)
Par _M. Ch. MAUMENÉ_
Les murailles de Sfax, véritable décor d'opéra.... (D'après une
photographie.) 565
Salem, le domestique arabe de l'auteur. (D'après une
photographie.) 565
Carte de la région du Bou Hedma (sud tunisien). 566
Les sources chaudes de l'oued Hadedj sont sulfureuses. (D'après
une photographie.) 567
L'oued Hadedj, d'aspect si charmant, est un bourbier qui sue la
fièvre. (D'après une photographie.) 568
Le cirque du Bou Hedma. (D'après une photographie.) 569
L'oued Hadedj sort d'une étroite crevasse de la montagne.
(D'après une photographie.) 570
Manoubia est une petite paysanne d'une douzaine d'années.
(D'après une photographie.) 571
Un puits dans le défilé de Touninn. (D'après une photographie.) 571
Le ksar de Sakket abrite les Ouled bou Saad Sédentaires, qui
cultivent oliviers et figuiers. (D'après une photographie.) 572
De temps en temps la forêt de gommiers se révèle par un arbre.
(D'après une photographie.) 573
Le village de Mech; dans l'arrière-plan, le Bou Hedma. (D'après
une photographie.) 574
Le Khrangat Touninn (défile de Touninn), que traverse le chemin
de Bir Saad à Sakket. (D'après une photographie.) 575
Le puits de Bordj Saad. (D'après une photographie.) 576
DE TOLÈDE À GRENADE
Par _Mme JANE DIEULAFOY_
Après avoir croisé des boeufs superbes.... (D'après une
photographie.) 577
Femme castillane. (D'après une photographie.) 577
On chemine à travers l'inextricable réseau des ruelles
silencieuses. (D après une photographie.) 578
La rue du Commerce, à Tolède. (D'après une photographie.) 579
Un représentant de la foule innombrable des mendiants de Tolède.
(D'après une photographie.) 580
Dans des rues tortueuses s'ouvrent les entrées monumentales
d'anciens palais, tel que celui de la Sainte Hermandad.
(Photographie Lacoste, à Madrid.) 581
Porte du vieux palais de Tolède. (D'après une photographie.) 582
Fière et isolée comme un arc de triomphe, s'élève la merveilleuse
Puerta del Sol. (Photographie Lacoste, à Madrid.) 583
Détail de sculpture mudejar dans le Transito. (D'après une
photographie.) 584
Ancienne sinagogue connue sous le nom de Santa Maria la Blanca.
(Photographie Lacoste, à Madrid.) 585
Madrilène. (D'après une photographie.) 586
La porte de Visagra, construction massive remontant à l'époque
de Charles Quint. (Photographie Lacoste, à Madrid.) 587
Tympan mudejar. (D'après une photographie.) 588
Des familles d'ouvriers ont établi leurs demeures près de
murailles solides. (D'après une photographie.) 589
Castillane et Sévillane. (D'après une photographie.) 589
Isabelle de Portugal, par le Titien (Musée du Prado).
(Photographie Lacoste, à Madrid.) 590
Le palais de Pierre le Cruel. (D'après une photographie.) 591
Statue polychrome du prophète Élie, dans l'église de Santo Tomé
(auteur inconnu). (D'après une photographie.) 592
Porte du palais de Pierre le Cruel. (D'après une photographie.) 593
Portrait d'homme, par le Greco. (Photographie Hauser y Menet,
à Madrid.) 594
La cathédrale de Tolède. 595
Enterrement du comte d'Orgaz, par le Greco (église Santo Tomé).
(D'après une photographie.) 596
Le couvent de Santo Tomé conserve une tour en forme de minaret.
(D'après une photographie.) 597
Les évêques Mendoza et Ximénès. (D'après une photographie.) 598
Salon de la prieure, au couvent de San Juan de la Penitencia.
(D'après une photographie.) 599
Prise de Melilla (cathédrale de Tolède). (D'après une
photographie.) 600
C'est dans cette pauvre demeure que vécut Cervantès pendant son
séjour à Tolède. (D'après une photographie.) 601
Saint François d'Assise, par Alonzo Cano, cathédrale de Tolède. 601
Porte des Lions. (Photographie Lacoste, à Madrid.) 602
Le cloître de San Juan de los Reyes apparaît comme le morceau le
plus précieux et le plus fleuri de l'architecture gothique
espagnole. (Photographie Lacoste, à Madrid.) 603
Ornements d'église, à Madrid. (D'après une photographie.) 604
Porte due au ciseau de Berruguete, dans le cloître de la
cathédrale de Tolède. (Photographie Lacoste, à Madrid.) 605
Une torea. (D'après une photographie.) 606
Vue intérieure de l'église de San Juan de Los Reyes.
(Photographie Lacoste, à Madrid.) 607
Une rue de Tolède. (D'après une photographie.) 608
Porte de l'hôpital de Santa Cruz. (Photographie Lacoste,
à Madrid.) 609
Sur les bords du Tage. (Photographie Lacoste, à Madrid.) 610
Escalier de l'hôpital de Santa Cruz. (D'après une photographie.) 611
Détail du plafond de la cathédrale. (D'après une photographie) 612
Pont Saint-Martin à Tolède. (D'après une photographie.) 613
Guitariste castillane. (D'après une photographie.) 613
La «Casa consistorial», hôtel de ville. (D'après une
photographie.) 614
Le «patio» des Templiers. (D'après une photographie.) 615
Jeune femme de Cordoue avec la mantille en chenille légère.
(D'après une photographie.) 616
Un coin de la Mosquée de Cordoue. (Photographie Lacoste,
à Madrid.) 617
Chapelle de San Fernando, de style mudejar, élevée au
centre de la Mosquée de Cordoue. (D'après une photographie.) 618
La mosquée qui fait la célébrité de Cordoue, avec ses dix-neuf
galeries hypostyles, orientées vers la Mecque. (Photographie
Lacoste, à Madrid.) 619
Détail de la chapelle de San Fernando. (D'après une
photographie.) 620
Vue extérieure de la Mosquée de Cordoue, avec l'église
catholique élevée en 1523, malgré les protestations des
Cordouans. (D'après une photographie.) 621
Statue de Gonzalve de Cordoue. (D'après une photographie.) 622
Statue de doña Maria Manrique, femme de Gonzalve de Cordoue.
(D'après une photographie.) 623
Détail d'une porte de la mosquée. (D'après une photographie.) 624
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Section 3. Information about the Project Gutenberg Literary Archive
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