Le Pape et l'antisémitisme : Interview de Léon XIII

By Séverine

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Title: Le Pape et l'antisémitisme
        Interview de Léon XIII

Author: Séverine

Release date: August 11, 2025 [eBook #76671]

Language: French

Original publication: Paris: Le Figaro, 1892

Credits: Claudine Corbasson (This file was produced from images generously made available by the Bibliothèque nationale de France (BnF/Gallica))


*** START OF THE PROJECT GUTENBERG EBOOK LE PAPE ET L'ANTISÉMITISME ***





  Au lecteur


  Séverine (1855-1929), principal nom de plume de Caroline Rémy, est
  une écrivaine française, journaliste, figure marquante du journalisme
  d'investigation, première femme à diriger un grand journal (Le cri du
  peuple) créé par Jules Vallès.

  Cette version numérisée reproduit dans son intégralité la version
  originale.

  La ponctuation a pu faire l'objet de quelques corrections mineures.

  Les mots entourés de = sont en gras dans la version originale.




  38e Année - 3e Série - Nº 217
  Le Numéro: 15 cent. à Paris, 20 cent. dans les Départements.

  Jeudi 4 Août 1892


  LE FIGARO

  Rédacteur en chef: FRANCIS MAGNARD


  SÉVERINE


  LE PAPE
  ET
  L'ANTISÉMITISME


  PARIS




INTERVIEW DE LÉON XIII


Séverine est en ce moment à Rome où elle est allée, pour le _Figaro_,
demander à S. S. Léon XIII ce qu'il fallait penser de la question
antisémitique.

Cette idée, qui nous a séduit par son originalité, et pour le
développement de laquelle nous avons laissé, bien entendu, toute
liberté à son auteur, nous a valu la très curieuse page que voici sur
le Souverain Pontife et le Vatican, avec des déclarations papales du
plus haut intérêt.


PAR DÉPÊCHE

Rome, 3 août 1892.

Alors que l'Antisémitisme fait état d'orthodoxie, tend à se présenter,
sinon comme une inspiration de l'Eglise, du moins comme son émanation,
il m'a semblé d'un puissant intérêt d'aller voir, à ce propos, le chef
suprême de l'Eglise, celui qui lie et délie, le pilote incontesté des
consciences catholiques.

Je n'ai pas été demander au Saint-Père de se prononcer--la situation
politique du Pape l'éloigne, et cela se conçoit, de tout débat où
son _veto_ n'est pas immédiatement nécessaire, de toute intervention
susceptible de soulever des discussions, des polémiques, d'émouvoir
l'irritabilité de telle ou telle puissance, de tel ou tel parti, en
dehors des questions strictement techniques, traitant des points de
dogme ou des intérêts de la foi.

En un mot, je ne me suis pas attachée à connaître ce que Léon XIII
désapprouve... seulement, ce qu'il n'approuve pas!

Voici, au premier abord, une casuistique qui m'est peu familière; ma
netteté s'accommodant mal, d'habitude, de si subtiles distinctions
mais cela se gagne, en Cour de Rome!

Tout ici procède par demi-teintes, par gradations de nuances à peine
indiquées, et dépassant rarement le médium sur l'échelle ascendante,
vers l'accentuation. De même qu'au Vatican, dans la pénombre des
salles, chacun marche sourd, chacun parle étouffé, de même, aussi,
chacun y pense tout bas. Les pas s'y raccourcissent et l'initiative y
replie ses ailes, volontairement, s'astreignant à évoluer dans le cadre
étroit du domaine ecclésiastique.

De là, l'éclat retentissant, l'extraordinaire envolée, lors de chaque
exception à cette règle, de chaque rupture de cette réserve, de chaque
acte décisif--il est fait d'élans refoulés, d'essors contenus!

Il faut donc lire entre les lignes, écouter entre les paroles...

J'aurais honte, je considérerais comme indigne et déloyal de prêter
au Saint-Père un seul mot qui ne soit rigoureusement exact, ni même
d'amplifier ce qu'il lui a plu de me répondre. Or, si, pas une fois, il
n'a dit: «Je blâme», dix fois en une heure, il a dit: «Je n'approuve
pas.»

Je laisse aux catholiques le soin de tirer de cette attitude telle
conclusion qui leur plaira.

Pour ma part, en dehors, en dépit de mes opinions--peut-être justement
à cause d'elles--j'ai le respect de toute chose grande, même si elle va
à l'encontre du mien idéal, ou si elle en diffère par quelque point. Et
je préférerais perdre les meilleurs arguments du monde qu'ajouter une
affliction à celles de ce roi sans trône, de ce vieillard si touchant
et si auguste, ignorant de l'anathème, ne levant la dextre que pour
bénir, pour absoudre, pour épandre l'indulgence divine sur toutes les
créatures--quelle que soit leur race, quelle que soit leur religion!

                                   *
                                  * *

Ici, une brève parenthèse, oiseuse, semblera-t-il à ceux qui me
connaissent, mais que je tiens quand même à faire, prévoyant, sans
trop de perspicacité, de quelle nature sera la riposte antisémite et,
d'après la calomnie d'hier, la calomnie de demain.

Quoique, d'après certains sectaires, j'appartienne à la «presse
vile»; quoique je sois--cela est bien connu!--«stipendiée» par la rue
Laffitte, j'aurai le cynisme de déclarer que j'ai entrepris ceci de mon
seul mouvement. Je n'ai pas écrit cet article «sur commande», je l'ai
proposé de moi-même, parce que j'ai parfois des idées que personne ne
m'inspire et que je mets à exécution parce que cela me plaît...... pour
l'amour de l'art!

Je me suis offert ce luxe inouï de faire œuvre de miséricorde envers
les juifs, sans me faire payer--la précision du terme ne m'effraie
pas--par les israélites.... mon socialisme ne s'attardant point aux
questions de croyance ou d'origine, ne reconnaissant d'autre ennemi que
l'Accapareur, youtre ou goym! Il est le voleur des pauvres... cela me
suffit!

Et tous les pauvres sont miens: lamentables Hébreux errant dans le
steppe, traversant l'Europe à pied, tirant, comme des bêtes de somme,
sur le licol des charrettes où sont entassés leurs malades, leurs
vieillards, leurs enfants, quelques nippes échappées au désastre; et
s'abattant, exténués, dans la cour du grand-rabbin, à Paris, fourbus
de fatigue, chancelants d'inanition--misérables spoliés par les
financiers catholiques de là-bas, comme sont spoliés, ici, par leurs
coreligionnaires richissimes, les paysans et les travailleurs de la
chrétienté!

Que vient-on parler de guerre de races, de guerre de religion?...

--J'ai faim!... dit le pauvre.

Et un écho brisé, distendu, hautain cependant, répond, du Vatican:

--Tous les biens de la nature, tous les trésors de la grâce
appartiennent, en commun et indistinctement, à tout le genre humain!
(_Encyclique_ du 15 mai 1891, ch. III.)

                                   *
                                  * *

Je suis arrivée ici sans recommandation, sans appui; je n'ai d'autre
alliée que ma volonté tenace et une lettre d'un camarade pour un haut
dignitaire du Saint-Siège.

Mais je crois à ce magnétisme qui s'exerce à travers la distance et
le temps, qui abrège l'une, supprime l'autre; à l'influence de ce
vouloir ardent dont s'imprègne l'atmosphère entre le but et l'effort;
qui rapproche l'un de l'autre, fatalement, sans qu'on ait rien à faire
qu'hypnotiser son rêve...

Et me voici assise dans l'une des salles du Vatican, perdue dans la
pièce immense, toute semblable, avec ma robe noire, mon voile noir,
l'absence du plus humble bijou, et mes mains dégantées, à toutes les
dévotes qui viennent, seulement satisfaire leur pieuse curiosité.

Leur cœur, certes, ne bat pas plus fort que le mien et Dieu sait,
pourtant, ce que celui-ci demeurerait calme si les hasards du métier
me menaient dans le palais de n'importe quel monarque. Je sais ce que
valent les sceptres et ce que pèsent les couronnes, sous le poing lourd
de la foule ou le doigt léger du destin!

Mais le Pape!... Tous les souvenirs de ma pieuse petite enfance se
lèvent comme un vol de moineaux dans les herbes d'un cimetière. Hier,
n'ai-je pas dit à l'ecclésiastique qui m'expliquait le cérémonial
du triple salut (un à la porte; un au milieu de la salle, un devant
le fauteuil du Saint-Père): «Comme au mois de Marie, alors?» me
rappelant le temps où j'étais de garde dans la chapelle, chargée du
renouvellement des fleurs et fomentant des révoltes--déjà!--entre deux
_Ave_.

Il m'a regardée, surpris gaiement, puis avec une inclinaison de tête
indulgente: «Oui; comme au mois de Marie!»

C'est ma grande peur de commettre quelque impair; non que j'y apporte
ombre d'amour-propre, ne me taxant aucunement d'être ferrée sur
l'étiquette, mais parce que toute négligence pourrait passer--de ma
part--pour une affectation blessante et de goût odieux. Aussi, je me
répète à moi-même les formules, comme les répons du catéchisme avant la
récitation... autrefois!

Que c'est immense, ce Vatican, pour arriver à atteindre la partie
restreinte où le Pape vit confiné! Que c'est haut, surtout! Il faut
gravir le perron d'entrée, longer la galerie monumentale où devisent
les gardes suisses, vêtus encore comme les reîtres de Jules II; monter
l'escalier de marbre--trois étages qui en valent bien six!--franchir le
Cortile San-Damaso; regrimper trois autres étages, également de valeur
double; et traverser des salles en si grand nombre que la tête vous
tourne et qu'on finit par ne plus distinguer rien!

J'ai entrevu seulement, au passage, sur une merveilleuse tapisserie,
le Christ accueillant la pécheresse blottie à ses pieds, y cherchant
refuge contre la cruauté humaine...

Tout à coup, dans cette solitude et ce silence, un coup de canon,
discordant comme une fausse note. Il apprend aux Romains qu'il est
midi. Et voici que lui répondent, trottinant les unes après les autres
comme des vieilles femmes courant à la messe, toutes les pendules de
l'antique palais. Il en est de vives et de lentes, d'alertes et de
fatiguées; des petites au timbre aigu, des grosses à voix de contralto.
C'est un carillon familier et d'une grâce ingénue.

Un glissement de semelles sur le pavé de marbre luisant comme s'il
était mouillé; un murmure de syllabes à peine distinctes, en cet idiome
déjà si mélodieux; une soutane qui s'incline et attend, puis marche
devant, se prosterne au seuil d'une pièce voisine, s'efface, semble
disparaître dans le mur...

C'est mon tour d'audience.

J'entre, m'incline trois fois; une main prend la mienne, me relève
doucement:

«Asseyez-vous, ma fille, et soyez la bienvenue...»

                                   *
                                  * *

Très pâle, très droit, très mince, à peine accessible au regard, tant
il reste peu de matière terrestre en cette gaine de drap blanc, le
Saint-Père siège, au fond de la pièce, dans un vaste fauteuil adossé à
une console que surmonte un Christ douloureux.

La lumière, venant de face, tombe d'aplomb sur cet admirable visage de
prélat latin, en fait ressortir les méplats, les finesses de modelé,
la structure «primitive», au sens pictural du mot, vivifiée, animée,
galvanisée pour ainsi dire par une âme si juvénile, si vibrante, si
combative pour le bien, si compréhensive des misères morales, si
pitoyable aux détresses physiques, que le regard étonne, semble une
aube miraculeuse surmontant un déclin de jour...

L'incomparable portrait de Chartran peut seul donner idée de cette
acuité de vision. Mais encore est-il d'un éclat un peu bien somptueux,
et toute la pourpre qui flamboie derrière la soutane neigeuse met-elle
aux joues un reflet, aux prunelles une étincelle qui s'adoucissent dans
la réalité.

Pour rendre mon impression, je dirai que j'ai trouvé le Pape «plus
blanc»; d'un rayonnement plus intime et plus émouvant; moins souverain,
davantage apôtre--presque aïeul!

Une bonté attendrie, timide, semblerait-il, est tapie dans la moue des
lèvres, se dénonce seulement dans le sourire. Et, en même temps, le
nez long, solide, révèle la volonté, une volonté inflexible--_qui sait
attendre!_

Léon XIII ressemble aux modèles du Pérugin et à tous ces portraits de
donateurs qu'on voit dans les tableaux de sainteté, sur les vitraux des
antiques cathédrales, agenouillés, de profil, en leurs habits de laine,
les doigts allongés et humblement rejoints, parmi les apothéoses, les
Nativités, le triomphe des saints et la gloire de Dieu.

Il me paraît aussi incarner les armes de sa maison, le blason des
Pecci, avec sa taille aussi svelte, aussi altière que le pin qui se
silhouette en i sur le ciel bleu, et, entre ses paupières, cette clarté
d'étoile matutinale et précurseuse d'aurore qui tremble à la cime du
grand arbre héraldique!

Mais ce qui, presque autant que le visage, attire et retient
l'attention, ce sont les mains; des mains longues, fines, diaphanes,
d'une pureté de dessin incomparable; des mains qui semblent, avec leurs
ongles d'agate, des ex-voto d'un ivoire très précieux, sortis pour
quelque fête de leur écrin.

La voix est comme lointaine, exilée par l'usage de la prière, plus
accoutumée à monter vers le ciel qu'à descendre vers nous. Et,
pourtant, dans la causerie, elle revient, avec, de-ci, de-là, un
ressouvenir d'intonation majeure qui en coupe la mélopée grégorienne.

Puis un rien, une habitude du terroir donne aux propos tenus une saveur
particulière, les épices de nationalité. Alors que le pontife s'exprime
très correctement, très élégamment en français, à toute minute
l'exclamation italienne par excellence: «_Ecco!_» (Voilà!) revient,
fait claquer ses deux syllabes, comme un léger coup de fouet qui active
ou détourne la conversation.

Et les mots, dociles, prennent le galop, bifurquent, mènent où il plaît
au Saint-Père d'aller.

                                   *
                                  * *

Je le suis respectueusement, notant au passage, de mémoire, les
réponses qu'il veut bien me faire, les provoquant d'une brève
interrogation lorsque je le puis; remarquant combien sa pensée,
d'essence toujours évangélique, revêt volontiers le peplum latin, se
traduit en périodes cadencées, harmonieuses, révélant le délicat et
docte lettré.

Comme j'ai parlé de Jésus pardonnant à ses bourreaux, alléguant leur
ignorance pour excuse à leur férocité; comme j'ai demandé si, avant
toute chose, il n'était pas du devoir chrétien d'imiter son exemple:

  «--Le Christ, dit Léon XIII, a versé son sang pour _tous les hommes_,
  sans exception; et même de préférence pour ceux qui, ne croyant
  pas en lui, s'obstinant dans cette méconnaissance, avaient le plus
  besoin d'être rachetés. Envers ceux-là, il a laissé une mission à son
  Eglise: les ramener à la vérité...»

--Par la persuasion ou la persécution, Saint-Père?

  «--Par la persuasion! répond avec vivacité le Pontife. La tâche de
  l'Eglise est, n'est que douceur et fraternité. C'est l'erreur qu'elle
  doit atteindre, s'efforcer d'abattre; mais toute violence envers les
  personnes est contraire à la volonté de Dieu, à ses enseignements, au
  caractère dont je suis revêtu, au pouvoir dont je dispose.»

--Alors, la guerre de religion?...

  «--Ces deux mots-là ne vont pas ensemble!»

Et la main qui porte l'anneau épiscopal a fait un geste impératif.

--Reste, Saint-Père, la guerre de races...

  «--Quelles races? Toutes sont issues d'Adam, que créa Dieu. Que
  les individus, suivant les latitudes, aient un teint différent, un
  aspect dissemblable, qu'importe cela, puisque leurs âmes sont de même
  essence, pétries du même rayon? Si nous envoyons des missionnaires
  chez les infidèles, chez les hérétiques, chez les sauvages, c'est
  parce que tous les humains, tous, vous entendez bien, sont des
  créatures de Dieu! Il y a celles qui ont le bonheur d'avoir la foi
  et celles auxquelles nous avons le devoir de la donner, voilà tout!
  Elles sont égales devant le Seigneur, puisque leur existence est
  l'œuvre de sa commune volonté.»

Puis le Pontife ajoute:

  «--Même quand le Ghetto existait à Rome, nos prêtres le sillonnaient
  en tous sens, causant avec les israélites, s'appliquant à connaître
  leurs besoins, soignant leurs malades, s'efforçant de leur inspirer
  assez confiance pour parvenir à discuter les textes, à les convertir,
  enfin!»

Et quand la populace voulait massacrer les juifs?

  «--Les juifs se mettaient sous la protection du Pape... et le Pape
  étendait sur eux sa protection!»

                                   *
                                  * *

  «Seulement, reprend le Saint-Père, si l'Eglise est une mère
  indulgente, aux bras toujours ouverts, pour ceux qui lui arrivent
  comme pour ceux qui lui reviennent, il ne s'ensuit pas que les impies
  qui se refusent à elle doivent être ses préférés. Elle est sans
  colère contre eux, ils sont sa douleur, sa plaie, mais elle garde ses
  prédilections pour les fidèles qui la consolent, qui lui sont des
  fils pieux et fervents. Enfin, si l'Eglise a mission de défendre les
  faibles, elle a mission aussi de se défendre elle-même contre toute
  tentative d'oppression. Et voici qu'après tant d'autres fléaux, le
  règne de l'argent est venu...»

Le successeur de saint Pierre raidit plus encore son torse droit et, le
regard soudainement dur:

  «--On veut vaincre l'Eglise et dominer le peuple par l'argent! Ni
  l'Eglise ni le peuple ne se laisseront faire!»

--Alors, Saint-Père, les grands Juifs?...

Sous le voile des paupières, la lueur a disparu. Et, décolorée soudain,
la voix répond:

  «--Je suis avec les petits, les humbles, les dépossédés, ceux que
  Notre-Seigneur aima...»

Je comprends que c'en est fini sur ce sujet, et n'insiste pas.
D'ailleurs, maintenant, Léon XIII parle de la France, de la tendresse
profonde qu'il lui porte, de son désir de la voir prospère sous quelque
gouvernement qu'elle ait choisi.

Et brusquement, sans préparation, avec une malice apparue soudain aux
angles de sa bouche, aux coins de ses yeux:

  «--Et chez vous, que pense-t-on du Pape? Est-on content de lui?»

--Saint-Père...

C'est que je ne sais quoi répondre, en vérité. Il voit mon embarras, et
avec bonhomie frottant ses longues mains pâles:

  «--Allez, allez! N'ayez pas peur!»

Je rassemble mon courage:

--Saint-Père, voulez-vous me permettre d'employer envers vous un terme
très hardi?

  «--Allez, allez!»

--Eh bien! si les monarchistes en veulent au Pape, les républicains de
gouvernement l'exècrent... il est «la concurrence»!

Un tout petit rire, tout voilé, tout discret, accueille le mot.

  «--Et les socialistes?»

--Pour les socialistes de gouvernement, les états-majors, encore la
concurrence!

  «--Et le peuple?»

--Le peuple? Jamais je ne me permets de parler en son nom. Il est
plutôt indécis, je crois, vaguement méfiant... il a tant été trompé!
Mais tout de même, ça l'étonne, un Pape qui s'occupe de lui... et qui
soumet les cardinaux!

Les longues mains pâles accentuent leur geste satisfait. Et, souriant:

  «--Je ne veux pourtant pas être roi de France! (_sic_).»

                                   *
                                  * *

Maintenant, sans que j'ose l'interrompre, la grêle voix, seule, troue
le silence:

  «--Quand donc comprendront-ils, tous, que l'Eglise ne veut pas, n'a
  pas à faire de politique, qu'elle entend y demeurer étrangère, s'en
  tenir résolument écartée? Mon Maître a dit: «Mon royaume n'est pas
  de ce monde.» Donc, le mien non plus! J'aspire à la domination des
  âmes, parce que je veux leur salut, parce que je souhaite le règne de
  la fraternité entre les hommes, l'oubli des discordes, l'avènement
  de la sainte paix, de la sainte pitié! Mais rien que cela.....cela
  seulement!»

Le haut vieillard est presque debout, et ses yeux, plus lumineux
encore, s'ourlent d'une brume.

Il s'est tu. Alors, très vite, presque bas, contente que j'ai été
d'entendre bien parler de la France, dans cette ville toute pleine
officiellement d'autres tendances:

--Saint-Père, vous savez, cet abbé Jacot, ce renégat, cet
Alsacien-Lorrain qui prêche aux nôtres de là-bas l'oubli de la
mère-patrie, il se vante d'être l'interprète de vos commandements?
Est-ce vrai? Approuvez-vous son acte?

  «--Je le déplore... répond gravement le pontife. J'aime la France.
  C'est vers elle que mes yeux se tournent toujours quand ma voix
  s'élève du fond de ces chambres où j'erre depuis quinze ans... sans
  jamais sortir!»

Sans jamais sortir! a-t-il répété mélancoliquement, ce captif sans
paille ni cachot, prisonnier de sa seule dignité, mais plus entravé par
ces invisibles liens que par les lourdes chaînes de fer.

Je m'incline pour prendre congé; la longue main pâle se pose doucement
sur mon front:

  «--Allez, ma fille, et que Dieu vous garde!...»


  =Séverine.=



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are set forth in this agreement, you must obtain permission in writing
from the Project Gutenberg Literary Archive Foundation, the manager of
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forth in Section 3 below.

1.F.

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including legal fees, that arise directly or indirectly from any of
the following which you do or cause to occur: (a) distribution of this
or any Project Gutenberg™ work, (b) alteration, modification, or
additions or deletions to any Project Gutenberg™ work, and (c) any
Defect you cause.

Section 2. Information about the Mission of Project Gutenberg™

Project Gutenberg™ is synonymous with the free distribution of
electronic works in formats readable by the widest variety of
computers including obsolete, old, middle-aged and new computers. It
exists because of the efforts of hundreds of volunteers and donations
from people in all walks of life.

Volunteers and financial support to provide volunteers with the
assistance they need are critical to reaching Project Gutenberg™’s
goals and ensuring that the Project Gutenberg™ collection will
remain freely available for generations to come. In 2001, the Project
Gutenberg Literary Archive Foundation was created to provide a secure
and permanent future for Project Gutenberg™ and future
generations. To learn more about the Project Gutenberg Literary
Archive Foundation and how your efforts and donations can help, see
Sections 3 and 4 and the Foundation information page at www.gutenberg.org.

Section 3. Information about the Project Gutenberg Literary Archive Foundation

The Project Gutenberg Literary Archive Foundation is a non-profit
501(c)(3) educational corporation organized under the laws of the
state of Mississippi and granted tax exempt status by the Internal
Revenue Service. The Foundation’s EIN or federal tax identification
number is 64-6221541. Contributions to the Project Gutenberg Literary
Archive Foundation are tax deductible to the full extent permitted by
U.S. federal laws and your state’s laws.

The Foundation’s business office is located at 809 North 1500 West,
Salt Lake City, UT 84116, (801) 596-1887. Email contact links and up
to date contact information can be found at the Foundation’s website
and official page at www.gutenberg.org/contact

Section 4. Information about Donations to the Project Gutenberg
Literary Archive Foundation

Project Gutenberg™ depends upon and cannot survive without widespread
public support and donations to carry out its mission of
increasing the number of public domain and licensed works that can be
freely distributed in machine-readable form accessible by the widest
array of equipment including outdated equipment. Many small donations
($1 to $5,000) are particularly important to maintaining tax exempt
status with the IRS.

The Foundation is committed to complying with the laws regulating
charities and charitable donations in all 50 states of the United
States. Compliance requirements are not uniform and it takes a
considerable effort, much paperwork and many fees to meet and keep up
with these requirements. We do not solicit donations in locations
where we have not received written confirmation of compliance. To SEND
DONATIONS or determine the status of compliance for any particular state
visit www.gutenberg.org/donate.

While we cannot and do not solicit contributions from states where we
have not met the solicitation requirements, we know of no prohibition
against accepting unsolicited donations from donors in such states who
approach us with offers to donate.

International donations are gratefully accepted, but we cannot make
any statements concerning tax treatment of donations received from
outside the United States. U.S. laws alone swamp our small staff.

Please check the Project Gutenberg web pages for current donation
methods and addresses. Donations are accepted in a number of other
ways including checks, online payments and credit card donations. To
donate, please visit: www.gutenberg.org/donate.

Section 5. General Information About Project Gutenberg™ electronic works

Professor Michael S. Hart was the originator of the Project
Gutenberg™ concept of a library of electronic works that could be
freely shared with anyone. For forty years, he produced and
distributed Project Gutenberg™ eBooks with only a loose network of
volunteer support.

Project Gutenberg™ eBooks are often created from several printed
editions, all of which are confirmed as not protected by copyright in
the U.S. unless a copyright notice is included. Thus, we do not
necessarily keep eBooks in compliance with any particular paper
edition.

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facility: www.gutenberg.org.

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