Antiquités d'Herculanum, Tome III. Peintures

By Tommaso Piroli

The Project Gutenberg EBook of Antiquités d'Herculanum, Tome III., (Vol. 3
of 6), by Tommaso Piroli, Pietro Piranesi, and Francesco Piranesi

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Title: Antiquités d'Herculanum, Tome III., (Vol. 3 of 6)

Author: Tommaso Piroli, Pietro Piranesi, and Francesco Piranesi

Release Date: December 5, 2005 [EBook #17233]

Language: French


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                       ANTIQUITÉS D'HERCULANUM.



                              GRAVÉES
                          PAR TH. PIROLI

                            ET PUBLIÉES
                   PAR F. ET P. PIRANESI, FRÈRES.



                             TOME III.

                             EINTURES.


À PARIS

     {PIRANESI, Frères, place du Tribunat, n°. 1354;
CHEZ {LEBLANC, Imprimeur-Libraire, place et maison
     {Abbatiale St.-Germain-des-Prés, n°. 1121.



                         AN XIII. = 1805.



PLANCHE I.
(_XXVII, t. III de l'Édition royale._)


Ces deux peintures sur fond noir, trouvées ensemble dans les fouilles
de Gragnano, paraissent avoir quelque rapport entre elles. Dans la
première, on voit une jeune femme assise sur un siége doré, demi-nue,
avec une draperie rouge à bordure blanche, tenant d'une main un miroir
dont la couleur est d'or, et, de l'autre, arrangeant ses cheveux;
le miroir et le soin de la parure semblent désigner Vénus dans cette
peinture, comme dans plusieurs monumens antiques. Le personnage qui
fait le sujet du second tableau, également demi-nu, assis sur un siége
semblable, un bras replié sur la tête, pourrait représenter Vulcain se
reposant de ses fatigues. Ses traits rudes, ses cheveux courts et peu
soignés, et le rapprochement du premier sujet, semblent le désigner; et
si l'on ne remarque pas ici la difformité qui le rend célèbre dans la
Mythologie, on doit observer que l'art, qui parle aux yeux, craint, plus
que la poésie, de nous offrir des images offensantes: c'est ainsi que
dans ce Recueil (_planche X, t. I._) on peut considérer sans horreur ce
Polyphême qui reçoit un message de sa Galatée. Cependant sans voir, dans
ces deux tableaux, des sujets mythologiques, on pourrait y reconnaître
deux jeunes mariés; la nouvelle épouse arrangeant ses cheveux au sortir
du lit nuptial, et le jeune époux dans une attitude annonçant le calme
d'un amour satisfait.

CHAQUE SUJET.--Hauteur, 1 P. 4 p°.--Largeur, 9 p°. 9 1ig.



PLANCHE II.
(_XXVIII, t. III de l'Edition royale._)


Le mouvement de cette figure agréablement peinte sur un fond noir,
semble désigner une Danseuse comme celles qui font suite dans notre
premier volume. Nous les avons considérées comme sujets Dionysiaques,
rappelant les mystères de Bacchus ou de Cérès, et ornant avec propriété
un lieu destiné au plaisir de la table et aux délassemens. La bandelette
qui ceint la tête de cette Danseuse, est un ornement adopté par les
suivans de Bacchus; cependant ce pourrait bien n'être ici qu'un ruban,
accessoire ordinaire de la coiffure. Ces draperies larges et flottantes,
et dont le tissu transparent décèle les formes, tenaient au costume des
peuples de l'Asie, dont les Grecs conquérans, et après eux les Romains,
adoptèrent les usages voluptueux; on les voit sur-tout souvent employées
par les Bacchantes. Nous avons déjà cité les étoffes de cette espèce
auxquelles la ville de Tarente avait donné le nom. La draperie de cette
figure est jaune; elle l'enveloppe entièrement et laisse seulement la
tête découverte, en formant au-dessus une espèce de voile. Tous les
plis vivement agités refluent en arrière; la Danseuse paraît en observer
l'effet avec complaisance; le mouvement de ses bras, plein de grâce,
mais étudié, semble désigner une Danseuse de profession.

Cette peinture fut trouvée avec les trois suivantes dans les fouilles de
_Civita_.

Hauteur, 1 P. 3 p°. 3 lig.--Largeur, 11 p°. 3 lig.



PLANCHE III.
(_XXIX, t. III de l'Edition royale._)


Cette figure, peinte avec autant d'agrément que la précédente, est
encore une Danseuse dans le caractère d'une Bacchante. Elle porte la
couronne de lierre; ses cheveux blonds sont dénoués et abandonnés au
vent; la vive action de sa tête, renversée sur ses épaules, exprime
la fureur sacrée qui saisit les Ménades au cri d'_Evoé_. C'est de ce
mouvement que les poètes Grecs ont tiré l'épithète de _Rhiptokephaloi_
(jetant ou agitant violemment la tête) qu'ils donnent aux suivans de
Bacchus. Son ample draperie d'une couleur incertaine entre le vert et le
bleu, d'un tissu tout transparent, est, suivant l'expression des poètes,
comme une vapeur fuyante, promenée par les vents, qui laisse entrevoir
ses formes brillantes et flexibles; un bras est abandonné le long de son
corps; l'autre est étendu, et sa main rassemble avec grâce quelques plis
de son vêtement léger.

Hauteur, 1 P. 3 p°. 3 lig.--Largeur, 11 p°. 3 lig.



PLANCHE IV.
(_XXX, t. III de l'Edition royale._)


La draperie dont cette figure est plutôt voilée que couverte, est
couleur d'eau de mer (_thalassina vestis_, selon l'expression de
_Lucrèce_). Comme l'onde même, fluide, transparente, elle glisse sur le
corps et ne reçoit l'ombre que dans les plis flottans qu'elle dessine
en tombant de la main de la danseuse, en voltigeant derrière elle et en
formant autour de sa tête une espèce de capuchon. Le mouvement de cette
figure est gracieux et tranquille; si ses fonctions sont relatives aux
rites de Bacchus, on pourrait voir, dans le coffret d'or qu'elle porte
d'une main, l'_acerra_ ou cassolette de parfums, qui accompagnait
toujours les autres ustensiles des sacrifices. Ses chaussons rouges sont
attachés sous le pied avec de larges bandes de même couleur.

Hauteur, 1 P. 3 p°. 3 lig.--Largeur, 11 p°. 3 lig.



PLANCHE V.
(_XXXI, t. III de l'Edition royale._)


Le thyrse orné d'un ruban, et la couronne de pourpre que porte ce
personnage, désignent clairement une suivante de Bacchus; une tunique
flottante et une écharpe forment son vêtement; elle porte sur la tête
une corbeille dorée remplie de feuillages et recouverte d'une
draperie. Ces différens attributs rappellent la danse des _Canephores_,
prêtresses, portant les offrandes ou les instrumens du sacrifice. Dans
ce sens, la bandelette jaune qu'on remarque à l'un des poignets de la
figure, est moins un ornement qu'une ligature mystérieuse. On peut,
avec raison, rapporter à la danse le mouvement de la plupart des figures
bacchiques; la danse prêtait son expression à toutes les cérémonies des
mystères (_Lucien, de saltat._). Cependant, sans voir absolument des
Danseuses dans toutes ces charmantes compositions, on peut se rappeler,
sur le témoignage d'Athénée (_XIV, 6, p.629_) que les Artistes
empruntaient souvent les images de la danse pour donner un développement
gracieux leurs figures. Les ouvrages excellens des anciens en camées, où
l'on voit les figures se détacher sur un fond obscur, sans aucun plan de
repos, ont pu faire naître aussi l'idée de peindre, par imitation, des
figures détachées sur des fonds d'une couleur unie, et de leur donner un
mouvement qui motivât leur situation aérienne.

Hauteur, 1 P. 3 p°. 3 lig.--Largeur, 11 p°. 3 lig.



PLANCHE VI.
(_XXXIV, t. III de l'Edition royale._)


Ces quatre Génies et trois de la planche suivante, faisaient partie
de la décoration d'une salle découverte à _Civita_ en 1749, avec les
figures que nous avons données dans le tome Ier, sous le _n° XVII_
et suivans, jusqu'au _n° XXVIII_, et avec les danseurs de corde qu'on
trouvera sous le _n° XIII_ de ce volume. Toutes ces figures ont rapport
à Bacchus, et désignent un lieu consacré aux plaisirs de la table; leur
réunion favorise leur explication mutuelle. Plusieurs de ces Génies
semblent représenter ceux qui servaient dans les festins; le premier,
portant un vase dont il verse la liqueur dans une patère, fait l'office
d'échanson (_pocillator_) particulièrement confié aux enfans. Le second
porte sur l'épaule un grand vase cylindrique à une seule anse (peut-être
le vase dit _cotyla_), et soutient de la main droite une grande patère
qu'il appuie avec grâce sur sa cuisse. Le troisième porte sur ses
épaules un chevreau peint avec beaucoup de vérité, animal consacré à
Bacchus, et faisant peut-être allusion aux danses pétulantes de ses
suivans. Le quatrième, enfin, tient un vase cylindrique en forme de
petite tour, et dans lequel on pourrait reconnaître celui dit _pyrgus_,
où l'on agitait les dés qui nommaient le roi du festin. La forme de ce
dernier instrument n'est cependant pas très-bien déterminée, et l'on
pourrait encore y voir, avec quelques Antiquaires, une lanterne, un
verre presque de la forme ordinaire des modernes, ou, enfin, une petite
_cista_ ou corbeille mystique.

Diamètre, 1 P. 8 p°.



PLANCHE VII.
_(XXXV, t. III de l'Edition royale.)_


Ces Génies, comme les précédens, font allusion aux cérémonies ou aux
plaisirs bacchiques. Le premier, portant le thyrse, le _tympanum_
entouré de sonnettes, et une corbeille sacrée sur la tête, exécute une
danse. Le second porte un vase deux anses, dont la forme semble annoncer
le _cypellon_, vase dont on faisait usage à la fin du repas, et plus
grand que celui dit simplement _poculum_. Le troisième Génie est prêt
à verser le liquide de son petit vase _(hydria)_ dans une coupe
hémisphérique _(ciborium)_ ou _(hemitomum)_ et paraît faire le mélange
de l'eau ou des parfums avec le vin, fonction confiée aux enfans. Le
quatrième, portant sur la tête une conque et tenant un sceptre, emblêmes
de la domination de Vénus, paraît faire allusion au _coup de Vénus_,
célèbre dans le jeu de dés, qui désignait le roi ou la reine du festin.
Ce coup heureux, dit _jactus basilicus_, consistait à amener les trois
six ou à présenter trois points différens. On doit remarquer que ce
dernier Génie n'ayant pas été trouvé avec les sept précédens, cette
circonstance peut rendre raison d'une analogie moins frappante avec les
premiers.

Diamètre, 10 p°. 8 lig.



PLANCHE VIII.
_(XXXVII, t. III de l'Edition royale.)_


Cette peinture curieuse et d'un bon coloris, représente un Bacchus
contemplant en riant un Satyre renversé par terre, et auquel il verse
sa liqueur enivrante. Le Satyre, pressé sous le pied du Dieu, faisant
un vain effort pour se lever, et laissant échapper le vin de sa coupe,
offre l'image de l'abrutissement causé par l'ivresse. Bacchus est
couronné de fleurs et de pampres; son front est ceint du bandeau ou
diadême dont il inventa l'usage; le jeu des rubans qui attachent la
couronne, produit ici deux espèces de cornes qu'on a cru indiquées
mystérieusement; Bacchus se représentait quelques fois avec des cornes,
et, suivant Diodore _(III, 64 et IV, 4.)_ cet attribut rappelait que, le
premier, il avait employé les bœufs à labourer la terre. Le Dieu porte
la nébride, une longue draperie qui le laisse entièrement nu, et les
brodequins formés de la peau d'un animal, dont la tête est figurée au
devant de la jambe. Son vase en forme de corne _(rhyton)_ se termine en
trois pointes destinées peut-être à servir de pied. Le fond du tableau
représente un vaste jardin, planté d'arbres, d'où pendent des pampres
en festons. Sur un piédestal rustique, on remarque le redoutable gardien
des jardins, armé, comme le peint Horace, pour faire peur aux voleurs et
aux oiseaux. (_Vide L.I. sat. 8._)

La frise qui est au bas de la _planche IX_, représente trois figures
grotesques de Pygmées, avec leurs habitations. L'un de ces êtres
fabuleux poursuit une grue, insolente ennemie qui menace sa maison.

Hauteur, 1 P. 6 p°.--Largeur, 1 P. 2 p°. 8 lig.



PLANCHE IX.
(_XXXIX, t. III de l'Edition royale._)


Une Victoire aîlée érige un trophée en présence d'un héros. Ce trophée
rappelle ceux qu'on érigeait, dans les temps les plus reculés, avec les
dépouilles des vaincus. Long-temps un respect religieux pour le malheur,
défendit d'élever un monument plus durable. (_Diod. XIII, 24_). Les
Thébains furent accusés devant la redoutable assemblée des Amphictyons,
pour avoir consacré, par un trophée en bronze, leur victoire sur les
Lacédémoniens. (_Cicero, de Inv. II, 23_). _Domitius Ænobarbus_ et
_Fabius Maximus_ qui, les premiers, élevèrent Rome des tours pour y
suspendre les dépouilles des ennemis vaincus, n'obtinrent point les
éloges de leurs concitoyens (_Florus III, 2_). Cependant l'orgueil
prévalut sur l'humanité; ces trophées en marbre représentant les anciens
trophées tels que ceux dits de Marius au Capitole, ces arcs de triomphe,
ces colonnes rostrales qui décoraient le _forum_, sont encore de nos
jours les fastes de la puissance romaine. Ici la Victoire a dans sa main
un marteau pour attacher les armes au tronc, comme on la voit sur les
médailles d'Agathocles. Le simulacre du trophée est composé d'une armure
complète. On y remarque le casque armé de deux cornes avec les deux
parties qui couvraient les joues (_bucculæ_) et la mentonnière; les bras
avec les deux mains ont été pris pour des brassards et des gantelets;
mais il est évident, par leur dimension plus petite, que ce ne sont que
des bras sculptés en bois, et attachés au tronc du trophée pour y passer
des armes et la cuirasse, proprement dite _thorax_, garnie de la saie.
La multiplicité des boucliers et des autres armes annonce une victoire
signalée. Les cornes, qui font partie des casques, sont, dans les
médailles, l'emblême de la force et de la valeur: ici on peut les
considérer comme la représentation fidelle d'une armure usitée chez
plusieurs nations; on les rencontre également dans les monumens
étrusques. L'un des casques est surmonté d'un panache élevé (_cristæ_).
Le héros est couronné de feuillages; il porte l'égide et la cuirasse,
proprement dite _lorica_, avec la saie, la chlamyde, le baudrier
(_parazonium_) et les brodequins de peau avec des mascarons. Il tient
d'une main une longue lance et attache un étendard au trophée. Cette
peinture fut trouvée dans les fouilles de _Civita_.

SUJET PRINCIPAL.--Hauteur, 1 P. 5 p°..--Largeur, 1 P. 5 p°.



PLANCHE X.
(_XL, t. III de l'Edition royale._)


On reconnaît facilement le sujet de ce tableau, l'introduction du fameux
Cheval de bois dans les murs de Troyes. On voit déjà paraître une partie
du colosse, la tête ornée d'une espèce de crète qui prend la place de la
crinière. Il est monté sur un plateau auquel s'attachent les cordes
que tire une foule religieuse. Les masques et le costume succinct
de quelques personnages, semblent indiquer les réjouissances des
Bacchanales ou celles des fêtes de Cybèle, très-souvent confondues, et
célébrées à cette occasion extraordinaire par les Troyens égarés. Au
pied des murs s'avance une procession de personnages vêtus d'habits
longs, voilés et tenant des rameaux. Sur le troisième plan, on voit
en marche une autre file portant des torches allumées en signe
d'allégresse; trois personnages expriment la joie publique par leur
danse; des bandes de pourpre sont suspendues en festons aux crénaux des
murailles. La fatale machine s'avance lentement, renfermant dans son
sein l'épouvante et la mort. Déjà paraît sur un lieu élevé la coupable
Hélène, le sein découvert, et secouant une torche, signal connu des
Grecs. (_Triphiodore, v.5o8_). Sur le devant un vieillard tristement
assis, la tête appuyée sur sa main, semble être le malheureux Laocoon
privé de ses fils, frappé d'aveuglement et prévoyant la ruine de
sa patrie. Une femme à genoux au pied d'une statue de Minerve, est
peut-être Hécube ou Cassandre suppliante; et ce personnage debout
exprimant la compassion, le prêtre _Pantheus_, servant le temple de la
Déesse, qu'on voit un peu plus loin derrière des cyprès. C'est là que
doit arriver le perfide colosse (_Voyez la Table Illiaque, Fabretti,
col. tr. p. 314 et 365_). Au milieu du tableau s'élève une colonne
portant une urne cinéraire, honneur rendu, peut-être, au grand Hector.
Dans le lointain, on apperçoit les murs et les tours qui forment
l'enceinte de la ville.

Cette peinture curieuse, trouvée dans les fouilles de _Civita_ en
1761, est remarquable par la richesse de la composition et la beauté de
l'ordonnance.

Hauteur, 1 P. 1 p°. 10 lig.--Largeur, 1 P. 9 p°..



PLANCHE XI.
(_XLI, t. III de l'Edition royale._)


Douze morceaux de peinture antique faisant le sujet de diverses planches
de l'édition royale, donnent, comme ceux que nous avons sous les yeux,
l'idée de ces portiques d'un _forum_, où s'exerçaient également les arts
libéraux et mécaniques: on peut y distinguer une école de jeunes filles,
rappelant celle où le décemvir _Appius_ devint épris de _Virginie_ en
la voyant lire sous un portique; un marchand de souliers, un écrivain
public ou un dessinateur devant une statue équestre; un marchand
d'effets à l'usage du sexe; une boutique de comestibles, une autre
de potions chaudes, et autres sujets semblables. Ces sujets, d'une
exécution médiocre, offrent peu de variété dans le style ou la
composition, et nous en donnons une idée suffisante dans les deux
que nous réunissons ici. Le premier portique représente une école; le
personnage debout ayant une barbe, vêtu d'un simple manteau, est le
philosophe ou le grammairien qui donne ses leçons; des jeunes gens assis
ou debout sont appliqués la lecture; l'un des écoliers, dépouillé de
ses habits, portés par deux jeunes gens, subit une correction à coups de
verges (_catomum_); punition plus en usage chez les Grecs que chez les
Romains. Le second portique peut représenter une boutique où l'on
voit un marchand d'étoffes en présenter des femmes assises, tandis que
d'autres femmes paraissent entrer aussi pour faire des emplettes.

Toutes ces peintures furent trouvées dans les fouilles de _Civita_.

CHAQUE SUJET.--Hauteur, 1 P. 5 p°. 3 lig.--Largeur, 2 P. 2 p°.



PLANCHE XII.
(_XLVII, t. III de l'Edition royale._)


Cette belle figure d'Hercule représente le héros portant le terrible
sanglier d'Erimanthe, en accomplissement de l'un des douze travaux qui
lui étaient imposés par Eurysthée. Le roi de Mycènes, représenté jeune
et sans barbe, effrayé à la vue de cet objet affreux, se réfugie dans
un tonneau d'airain enfoncé dans la terre, tel que ceux où les anciens
conservaient le vin ou le bled. Diodore (_IV, 12_) rapporte qu'Hercule
prit et porta ainsi le sanglier vivant: on ne distingue point si le
peintre s'est conformé à cette circonstance. Eurysthée, né deux mois
avant le fils de Jupiter, devrait, comme lui, se montrer barbu; cette
marque de virilité peut être refusée, avec intention, au lâche favori de
Junon, qui n'osait pas même soutenir les regards du héros.

Cette peinture fut trouvée à Portici en 1761. La frise qui représente de
jolis vases, n'a aucun rapport avec le sujet.

SUJET PRINCIPAL.--Hauteur, 1 P. 4 p°. 10 lig.--Larg. 1 P. 3 p°. 7 lig.



PLANCHE XIII.
(_XXXIII, t. III de l'Edition royale._)


Ces Danseurs de corde faisaient partie de la décoration d'un lieu
consacré à Bacchus, comme nous l'avons annoncé au _n°. VI_ de ce volume.
Le peintre, en les représentant sous la figure de Faunes, offre un
emblême qui est d'accord avec l'intention de toute la décoration. Il
peut faire aussi allusion l'agilité surprenante de ces baladins célèbres
chez les Romains, et dont les nôtres approchent à peine. Chacun de ces
Faunes porte une coiffure étrangère à son caractère particulier, et qui
paraît appartenir ici au Danseur comme une sorte de défense pour la tête
dans les accidens: en effet, le danger de ces exercices extravagans ne
fut que trop prouvé par de funestes expériences. L'Empereur Marc-Aurèle
ordonna même, pour les prévenir, qu'on fît tendre des matelas sous les
cordes, et dans la suite on imagina, avec plus de prévoyance encore, d'y
substituer des filets; c'est une précaution que l'humanité a négligée
parmi nous, et que la disposition de nos théâtres permettrait d'employer
sans nuire à l'illusion qui excite si vivement notre curiosité pour les
dangers dont nous sommes exempts. Ces Danseurs sont remarquables par
l'énergie du dessin et par la vivacité, l'adresse ou la force de leur
action.

Le cadre de chaque figure a environ 7 p°. 6 lig. de haut, sur 6 p°. 6
lig. de larg.



PLANCHE XIV.
(_I et VIII, t. IV de l'Edition royale._)


Jupiter est porté sur les nuages avec ses attributs. La tête couronnée
de branches de chêne, il tient le sceptre d'une main; l'autre est armée
de la foudre. L'aigle s'élève sur un groupe de nuages; l'arc céleste
paraît en signe de courroux: «Jupiter, dit Homère (_Ill. XVII_) déploye
la rougissante Iris devant les hommes, signal de guerre et de tempête».
Chez les anciens poètes, Iris est toujours une messagère funeste; mais
Cupidon retient le bras vengeur, il semble désigner le sceptre, symbole
d'une domination plus douce. Le maître des Dieux va céder, et déjà la
bonté vient adoucir ses traits sévères. Cette peinture ingénieuse fut
trouvée, ainsi que la suivante, dans les premières fouilles de Portici.

L'usage qu'avaient les anciens de décorer l'intérieur de leurs
appartemens, de peintures voluptueuses, peut rendre raison du sujet de
ce second tableau, à défaut d'indices suffisans pour le déterminer: la
couronne de lierre que porte le jeune homme ne suffit pas pour faire
reconnaître, dans ce groupe, Bacchus et Ariadne; ce sont plutôt deux
amans ou deux nouveaux époux au lit nuptial, et la couronne est un
ornement du festin qui a précédé. La présence du personnage qui touche
de la lyre, celle d'un autre personnage presque effacé, semblent
rappeler la dissolution introduite dans les mœurs par les abus du
culte de Bacchus: cependant, à considérer que les anciens rapprochaient
souvent dans leurs représentations des sujets censés éloignés, on
pourrait penser que la musicienne (_citharistria_) est supposée à la
porte de l'appartement, chantant l'épithalame, suivant l'usage antique.
La faiblesse des teintes, à défaut de plans très-bien sentis, éloigne
cette figure, et rien ne peut la désigner pour celle d'Apollon, qui
chanta l'hymne nuptial aux noces de Bacchus et d'Ariadne.

1er. SUJET.--Hauteur, 1 P. 10 lig.--Largeur, 2 P. 8 lig.
2e. SUJET.--Hauteur, 1 P. 4 p°. 5 lig.--Largeur, 2 P. 2 p°. 6 lig.



PLANCHE XV.
(_II, t. IV de l'Edition royale._)


Le champ de cette peinture est rouge; la niche, proprement dite
_ædicula_, avec la corniche ornée d'arabesques, est peinte d'un jaune
clair; le socle sur lequel elle pose imite un marbre veiné; le piédestal
cylindrique et l'autel qui porte la statue, sont de couleur d'or; la
statue, peinte à l'imitation du marbre, représente le dieu Mars nu,
imberbe, comme dans la belle statue du palais _Ludovisi_, avec le casque
en tête, le bouclier et la lance. Homère et Ovide le représentent
avec ces mêmes armes; ici il porte de plus une épée garnie du baudrier
(_balteus_). On le retrouve avec tous ces attributs sur quelques
médailles et dans d'autres monumens.

Hauteur, 2 P. 1 p°.--Largeur, 1 P. 5 p°. 6 lig.



PLANCHE XVI.
(_III, t. II de l'Edition royale._)


Cette Vénus, portée sur les flots, rappelle la fable de sa naissance, et
telle, sans doute, elle parut portée sur une conque, alors que Zéphyre,
de son souffle propice, la poussa vers Cythère. Deux cercles d'or aux
poignets, deux autres au bas des jambes, un voile étroit sur la tête
laissant échapper les boucles flottantes de sa chevelure; voilà toute sa
parure: rien ne dérobe aux yeux le charme de cette attitude où régnent
la grâce et l'abandon. Vénus est légèrement appuyée sur le coude;
la longue draperie, qui lui sert de tapis jusqu'aux pieds, est d'une
couleur changeante, entre le jaune doré et le vert foncé; formant
un tour à son bras droit, et retenu par l'extrémité dans ses doigts
délicats, le léger tissu s'élève en arc, enflé par l'air, comme une
voile qui dirige la conque sur les flots. Dans la main droite de la
Déesse, on remarque un éventail qui emprunte sa forme à une feuille
d'eau, et sa couleur à la rose. Un Dauphin se joue dans l'onde, et
Cupidon, qu'on voit paraître les aîles étendues derrière la conque,
semble aider sa marche. Les monumens antiques où l'on voit Vénus
représentée avec la conque, sont très-rares: le plus remarquable est un
marbre du palais _Mattei_ à Rome, représentant deux tritons élevant une
conque, où repose Vénus. C'est ainsi que la représente Lucien dans le
dialogue de _Zephyrus_ et de _Notus_. Les coquilles ont été consacrées
à Vénus; et Plaute fait allusion à cet usage, en recommandant, assez
plaisamment, deux jeunes filles à la Déesse (_Rud. III, 3, 43_). Tibulle
invoque Cypris traînée dans sa conque (_III. Ell. III, 34_); les poètes
qui l'ont suivi ont adopté la même figure. Cette peinture, trouvée à
_Civita_, faisait partie de la vue d'un petit jardin, circonstance qui
rappelle encore que les jardins étaient sous la protection de la reine
des Amours, et que son image y était consacrée.

Hauteur, 1 P. 9 p°. 10 lig.--Largeur, 2 P. 6 p°.



PLANCHE XVII.
(_V, t. IV de l'Edition royale._)


On reconnaît, dans ce tableau, Hercule étouffant de ses bras vigoureux
le lion redoutable de la forêt de Némée. Ses cheveux sont bruns et sa
carnation bronzée; mais ses traits annoncent la jeunesse. Quoique cette
circonstance puisse s'appliquer l'aventure du lion Cithéronien, il
est cependant plus vraisemblable que le sujet de cette peinture est la
victoire d'Hercule sur le lion Néméen. Le monstre était invulnérable,
et le fils de Jupiter abandonna ses armes pour l'étouffer dans ses bras:
cette particularité est exprimée dans la peinture par le groupe des
armes du Héros, jetées à terre. Plusieurs médailles et pierres gravées
qui représentent Hercule étouffant le lion, nous l'offrent nu et
imberbe, tel qu'on le voit ici. Des arbres et des rochers où l'on
remarque une caverne, forment le fond du tableau; sa dégradation permet
peu de distinguer quelle est l'espèce de draperie groupée sur le premier
plan, avec la massue, l'arc et le carquois rempli de flèches.

Hauteur, 1 P. 7 p°. 8 lig.--Largeur, 2 P. 4 p°. 5 lig.



PLANCHE XVIII.
(_VI, t. IV de l'Edition royale._)


Cette peinture, trouvée dans les fouilles de _Portici_, se fait admirer
par l'esprit de la composition et l'agrément de l'exécution; elle
représente l'aventure d'_Hylas_. Le favori d'_Hercule_ s'en vint puiser
de l'eau à la source du fleuve Ascagne en Mysie; les Nymphes de
la fontaine, éprises de la beauté du jeune garçon, le saisirent et
l'enlevèrent. Théocrite a conservé les noms de ces Nymphes téméraires
(_Id. XIII, v. 45_): _Eunica, Malis_ et _Nycheia_, dont le regard brille
comme le printemps. Hercule, désolé, courut tout le bois en criant
Hylas! mais en vain; Hylas ne reparut point: de-là le proverbe grec,
_crier Hylas_. Hercule, occupé à chercher son favori, fut laissé par les
Argonautes qu'il accompagnait dans leur expédition. Depuis les habitans
firent tous les ans un sacrifice à la fontaine; le prêtre criait trois
fois Hylas, et l'écho lui répondait. La Nymphe accroupie, qui saisit le
jeune homme par les cheveux, est d'un dessin élégant et gracieux; ses
compagnes semblent, en la regardant, prendre ses avis pour ne point
laisser échapper le beau garçon, qui étend en vain les bras comme pour
se sauver la nage. Le fond du tableau est occupé par une épaisse forêt;
l'altération qu'il a subie empêche de reconnaître une figure éloignée
de la scène, et qu' sa forte proportion on peut imaginer être le héros
_Cius_, qui seul entendit les cris d'Hylas, qui apporta la nouvelle
de sa perte à Hercule, et qui, abandonné comme lui par les Argonautes,
devint le fondateur de la ville de Cios en Mysie.

Hauteur, 1 P. 6 p°.--Largeur, 2 P. 11 p°. 3 lig.



PLANCHE XIX.
(_VII, t. IV de l'Edition royale._)


Il est à regretter que cette peinture, trouvée _Civita_, en 1761, ait
souffert de grandes altérations. La belle pose des figures, et sur-tout
l'excellence du coloris et l'extrême délicatesse avec laquelle les nus
sont traités, en font un morceau très-précieux. Le fond représente la
mer et des rochers; de l'un d'eux on voit descendre Andromède, fille de
l'orgueilleuse Cassiope, qui excita le courroux de Neptune en se vantant
d'être plus belle que les Néréides. Le vaillant Persée vient de délivrer
la princesse du monstre horrible auquel elle était exposée. Elle est à
demi-couverte d'une longue draperie d'un bleu très-clair, arrêtée sur
son épaule gauche; ses deux bras nus, son sein, une partie de son corps
et ses pieds, annoncent, dans leurs formes délicates et légères, la plus
tendre jeunesse; un bracelet d'or est à son bras droit; son bras gauche
élevé est soutenu par la main du Héros; l'expression de sa tête est
languissante, et son regard fixé sur son libérateur; ses cheveux blonds
sont retenus sur sa tête par un ruban. Une carnation plus mâle anime
les formes robustes, mais élégantes, du fils de Danaé; son air calme et
sévère annonce un Héros victorieux; toute son attention paraît employée
à soutenir la princesse et à la garantir des écueils. Il a, pour
tout vêtement, la chlamyde agraffée sur la poitrine et retombant par
derrière: il est difficile de distinguer l'objet attaché sur son dos par
un cordon; on peut, cependant, supposer que c'est le casque de Pluton,
qui rendait invisibles ceux qui le portaient sur la tête, et à l'aide
duquel Persée put s'approcher des Gorgones. De la main gauche, le Héros
tient l'arme dite _harpé_ de sa forme recourbée, et qui ressemble assez
ici à une petite hallebarde; à son côté gauche, et comme cachée sous
sa draperie, on voit suspendue la tête redoutable de la Gorgone, qui
pétrifiait ceux qui la regardaient, et dont le secours l'a servi contre
le monstre. La dégradation de la peinture ne permet pas de voir les
pieds de Persée, garnis, sans doute comme ceux de Mercure, de la
chaussure aîlée, ni le monstre qu'il a vaincu. Sur le rivage est un
objet peu visible, et que des cordons peuvent faire soupçonner pour être
le sac où Persée portait la tête de Méduse, suivant Hésiode. (_Scut.
v. 220 et suiv._) Deux Nymphes assises sur un rocher, et dont l'une,
couronnée de roseaux, se montre de profil, paraissent prendre intérêt à
la scène.

SUJET PRINCIPAL.--Hauteur, 1 P. 1 p°. 8 lig.--Largeur, 1 P. 10 lig.



PLANCHE XX.
(_XXI, t. IV de l'Edition royale._)


A l'ombre d'un grand arbre et sur un bloc de pierre, repose un jeune
homme appuyé sur le bras gauche, et tenant le bras droit replié sur la
tête; il porte une espèce de bonnet sans bord (_pileus_); la chlamyde
rouge qui le laisse entièrement nu, les brodequins bleus qui forment
sa chaussure, appartiennent à l'habit de chasse (_Oppianus I, 109 et
Nemesianus, Cyneg. v. 90_); la lance et le chien vigilant désignent
sur-tout un chasseur, et peuvent faire reconnaître dans celui-ci le bel
Endymion endormi, comme on le voit dans le bas-relief du Capitole. Nous
avons déjà parlé de ce célèbre favori de Sélène au _n°. XXXIV_ de notre
second volume.

La planche inférieure représente quelques vases d'airain; l'instrument
dressé contre le petit autel, est le _colum_ dont on se servait pour
mêler la neige avec le vin.

SUJET PRINCIPAL--Hauteur, 1 P.--Largeur, 1 P. 1 p°. 8 lig.



PLANCHE XXI.
(_XXIV, t. IV de l'Edition royale._)


Cette Danseuse paraît désignée, parle disque couleur d'argent qu'elle
soutient de la main gauche, pour être une _Cernophore_. Le mouvement
forcé de la jambe droite paraît convenir à la danse décrite par Pollux
sous le nom de _bibasis (IV, 102)_; c'était une danse lacédémonienne où
l'on devait, dans des sauts vifs et pressés, battre du talon les formes
que découvre notre Danseuse. C'est encore dans l'attitude où elle se
présente, que le scoliaste d'Aristophane (_in Vesp. 1483_) peint une
femme exécutant une autre sorte de danse, dite l'_eclactisma_; mais,
dans cette danse, l'effort demandait plus de souplesse, le talon devait
frapper l'épaule (_Poll, ibid._) Notre personnage rappelle encore les
courtisannes admises dans les fêtes voluptueuses; un voile léger et
transparent, d'une couleur incertaine, entre le bleu et le blanc, retenu
d'un côté sur son bras, de l'autre, soutenu par les doigts de sa main
droite étendue avec grâce, cache à peine quelques-uns de ses charmes.
Les plis qui refluent à l'extrémité de la draperie indiquent la vivacité
du mouvement, et s'ils menacent de venir cacher quelques beautés,
ce sera pour en découvrir de nouvelles. Cette peinture fut trouvée à
_Civita_, en 1761.

Hauteur, 1 P. 10 p°. 6 lig.--Largeur, 1 P. 5 p°. 6 lig.



PLANCHE XXII.
(_XXVIII, t. IV de l'Edition royale._)


Dans le volume précédent, nous avons eu occasion de parler de
l'infortune d'Ariadne; cette peinture semble nous offrir son apothéose:
«Montons ensemble au-ciel, dit Bacchus; tu partages ma couche, partage
aussi mes titres; ne sois plus Ariadne; sois _Libera». (OVID. Fast. III,
510.)_ C'est, en effet, sous ce nom qu'Ariadne était adorée chez les
Romains; elle porte ici sur ses cheveux blonds une coiffe ou _mitra_
relevée sur le devant en forme de diadême, qui se retrouve dans les
médailles de _Libera_; parée de pendans en forme de poire, de bracelets
et d'une chaîne d'or, une main unie à celle de Bacchus, un bras levé
au-dessus de sa tête, elle soutient entre ses doigts la draperie dont
les plis, vivement agités par l'air, forment une ceinture et un voile
qui couvre la partie inférieure de son corps, ne laissant à découvert
que ses pieds dont le cothurne ou la chaussure est blanche. Cette figure
est d'une légèreté charmante et semble monter comme une vapeur. Celle
de Bacchus paraît moins heureuse; les cheveux déliés et couronnés de
lierre, il porte le thyrse sur l'épaule; une peau passe en écharpe sur
sa poitrine; sa draperie ondoyante est d'une couleur changeante,
entre le vert et le jaune; ses traits et ses regards expriment le
contentement; ceux d'Ariadne, la crainte et l'émotion.

Cette peinture intéressante fut trouvée dans les fouilles de _Gragnano_,
en 1761.

Hauteur, 1 P. 10 p°. 6 lig.--Largeur, 1 P. 5 p°. 6 lig.



PLANCHE XXIII.
(_XXXI, t. IV de l'Edition royale._)


La planche qui précède celle-ci dans l'édition originale, représente
deux personnages dans une attitude semblable à celle du jeune homme
assis, et avec les mêmes attributs; on a cru les reconnaître tous les
trois pour les _Cabires_. Ces Divinités, souvent confondues avec les
Curètes et les Corybantes, ont une origine fort obscure; elles étaient
sur-tout célèbres par les mystères de leur culte, et ces mystères
paraissent avoir eu beaucoup de relation avec ceux de Cérès et de
Bacchus. Bacchus lui-même ou Dionysus a été mis au nombre des Cabires.
(_Nonnus, Dionys. XIV, 19._) Plusieurs auteurs font les Cabires fils
de _Vulcain_ et de la nymphe _Cabira_; d'après cette origine, ils
sont considérés comme les protecteurs des arts mécaniques; quelques
Antiquaires leur donnent le marteau pour attribut distinctif; mais
l'auteur cité nous offre un rapprochement avec notre peinture, en nous
peignant un Cabire «élevant l'haste lemnienne (ou de Lemnos) fabriquée
sur l'enclume de son père». (_Non. XXIX._) Le bonnet, la lance et la
nudité peuvent donc, d'après plusieurs autorités, faire reconnaître les
Cabires: c'est ainsi que Fabretti les a désignées dans trois personnages
de la colonne Trajane (_Col. Traj. pag.75 et suiv._) Le disque ou l'écu
(_scutum_) comme on le voit ici, convient encore à ces Divinités; ils
s'en servaient dans leurs danses, selon le même Nonnus (_Dionys. XIII._)
Denis d'Halicarnasse leur attribue aussi l'invention d'une danse armée
qui, comme la pyrrhique, s'exécutait avec la lance et le bouclier. Quoi
qu'il en soit, ces Divinités, confondues aussi quelquefois avec les
Pénates, dont Enée introduisit le culte en Italie, étaient encore
honorées comme protectrices de la maison; c'est peut-être ce que désigne
ici l'attitude de la figure assise dans un repos parfait sur le socle ou
soubassement d'un édifice. Cette peinture et les deux semblables furent
trouvées ensemble à _Gragnano_, avec la figure de femme comprise dans
cette même planche: la similitude de la pose pourrait faire soupçonner
qu'elle a quelque rapport avec les autres. La couronne de lierre ou
d'autres feuilles; le _tympanum_ avec une image sacrée, désignent
particulièrement une Bacchante ou une initiée; mais le rapport des
Corybantes et des Cabires avec Bacchus, ainsi que nous l'avons observé;
la confusion de leurs mystères et de ceux de Cybèle, leur patronne, avec
les orgies dionysiaques, peuvent donner raison de cette réunion.

CHAQUE SUJET.--Hauteur, 1 P. 10 p°. 4 lig.--Largeur, 1 P. 2 p°. 6 lig.



PLANCHE XXIV.
(_XXXII, t. IV de l'Edition royale_.)


Une Bacchante semble se défendre, dans cette peinture, contre la
violence d'un jeune homme; c'est ainsi qu'Euripide peint les Bacchantes,
armées du thyrse, frappant ceux qui voulaient les saisir pour les
conduire à Penthée. (_Bacch. v_. 761.) Le même poète nous apprend
qu'au milieu de l'agitation et de la fureur des orgies, elles savaient
conserver leur honneur. Dans leur origine, sans doute, les mystères
avaient quelque chose d'assez auguste pour contenir la frénésie dans les
bornes de la pudeur; mais la licence est la fille de l'ivresse, et la
religion servit bientôt de voile à la dissolution la plus effrénée.
Lycophron désigne une femme perdue sous le nom de _Bassaras_ une
Bacchante. (_V_. 143, 711 _et_ 1393). Les orgies interdites à Rome
par un décret du Sénat, et célébrées avec tant d'impudeur sous les
Empereurs, témoignent peu en faveur de la retenue des initiées. Cette
Bacchante rappelle, par son mouvement et par le jeu de sa draperie, la
Danseuse du _n°. XXI_. L'action du jeune homme indique aussi la
danse, et l'on peut voir, dans ce groupe, une action simulée par des
personnages bachiques. Cette peinture sur un fond jaune, trouvée dans
les fouilles de _Civita_, a souffert quelque altération; elle est d'un
très-bon coloris; la Bacchante est peinte sur-tout avec beaucoup de
délicatesse.

Dans le second tableau (_pl. IV, t. IV de l'édit. roy._) on voit une
joueuse de cithare, peinte capricieusement sur un fond obscur; sa
draperie légère, d'une couleur changeante, entre le vert et le rouge,
voltige agitée par l'air; à demi-nue, les cheveux épars et couronnés
de lierre, elle touche avec délicatesse les cordes de l'instrument, et
rappelle, suivant des observations précédentes, les courtisannes admises
dans les fêtes.

1er SUJET.--Hauteur, 1 P. 3 p°. 9 lig.--Larg. 1 P. 4 p°. 4 lig.
2e SUJET.--Hauteur, 6 p°. 7 lig.--Larg. 1 P. 4 p°. 4 lig.



PLANCHE XXV.
(XXXIII, t. IV de l'Edition royale.)_


L'habillement et les masques désignent ces trois figures pour des
personnages comiques. Pline fait mention d'un peintre qui se rendait
célèbre par des tableaux de ce genre, _Caladès_ ou _Calacès_. Dans cette
scène, on voit un esclave ou valet faisant un geste injurieux à deux
femmes; son vêtement désigne sa condition et son caractère; il est
composé d'un manteau jaune, d'un habit court de même couleur, avec des
rayes blanches en travers, et d'un petit corset blanc (_somation_) que
Pollux donne aux histrions (_II, 235_). Le geste de ce valet désignait,
chez les Romains et chez les Grecs, le même genre de moquerie qu'il
exprime parmi nous. Des deux femmes, la plus jeune, celle qui se cache
une partie de la figure avec la main, porte une tunique bleue et un
manteau blanc. L'autre femme, qui fait un rôle de nourrice et peut-être
un rôle moins honnête, porte une pièce blanche sur la poitrine; la
coiffe et le reste de l'habillement est rouge, couleur appartenant,
selon Pollux (_IV, 120_) à une profession qu'on ne peut mieux désigner
qu'en taisant son nom. Les trois masques de la frise sont des
masques tragiques; celui du milieu, orné de pendans, et colorié avec
délicatesse, paraît destiné à un rôle de femme.

SUJET PRINCIPAL.--Hauteur, 1 P. 4 p°. 4 lig.--Largeur, 1 P. 3 p°. 4 lig.



PLANCHE XXVI.
(_XXXIV, t. IV de l'Edition royale._)


Cette peinture, trouvée avec la précédente dans les fouilles de
_Portici_, représente, comme elle, une scène comique. Le personnage
debout, appuyé sur son bâton, porte le masque peu gracieux, décrit par
Pollux sous le nom de _Sphenopogon_; chauve, le sourcil élevé et la
barbe en touffe pointue, il est vêtu de blanc, costume affecté aux
vieillards de la comédie, suivant un usage très-antique: la manche, qui
paraît appartenir à l'habit de dessous, est jaune; cette même teinte
se remarque sur les jambes, mais on peut croire que c'est l'effet de
l'altération de la couleur. On ne sait pas que les anciens aient
connu l'usage d'une chaussure étroite, telle que sont nos bas; on sait
seulement que les gens infirmes et délicats y suppléaient par des bandes
spirales dont on ne voit ici aucune trace. On voit d'ailleurs que le
vieillard a les pieds nus, renfermés dans des sandales. Des autres
personnages, tous deux assis, l'un joue des deux flûtes; couronné de
feuillage, il porte le riche habit qui paraît commun aux _Tibicines_ et
aux _Citharèdes_; la tunique de dessous est jaune, à en juger par les
manches; le manteau ou la _palla_ est rouge; on y remarque une longue
pièce rapportée, couleur de pourpre et brochée d'or; cette pièce est
ce que les anciens appelaient _clavus_ et _patagium_, ornement le plus
recherché des tuniques, et en usage dans les habits de théâtre. L'autre
personnage, dont le masque très-chargé exprime le rire, vêtu de
blanc comme l'histrion du tableau précédent, paraît chanter avec
l'accompagnement; la couronne qu'il porte favorise encore cette
conjecture. On distingue mal l'objet qui est à ses pieds. L'intention
générale du tableau peut se rapporter à l'intermède dans lequel le
joueur de flûte venait amuser les spectateurs pour remplir le vide de la
scène; d'autres ont cru y voir le retour imprévu du maître qui surprend
ses serviteurs à se divertir: mais le riche habit du joueur de flûte
paraît s'opposer à cette explication.

La frise contient quatre masques; les deux premiers sont tragiques; le
troisième est comique, et le quatrième, bien qu'il exprime les pleurs,
nous paraît appartenir au même genre.

Hauteur, 1 P. 3 p°. 4 lig.--Largeur, 1 P. 3 p°. 4 lig.



PLANCHE XXVII.
(_XXXIX, t. IV de l'Edition royale_.)


Le fond de ce tableau, très-altéré, semble représenter la partie du
théâtre où s'exerçaient les acteurs, appelée _choragium_. L'homme assis
sur un siége recouvert d'une draperie rouge, bordée de bleu, paraît
absorbé dans une profonde méditation. Une tunique à manches courtes,
de couleur grise, et un _pallium_ jaune, forment son vêtement. On peut
reconnaître en lui le poète ou le directeur de la scène; le personnage
qui est entièrement effacé, vient poser près de lui une petite armoire
ouverte, à deux battans, et au fond de laquelle on remarque le dessin
d'une petite figure; cette armoire rappelle celle qu'on avait coutume
d'exposer à l'entrée du théâtre en guise d'annonce, où était représentée
la figure du principal acteur, qui donnait son nom la pièce. La femme
assise, dont la tête manque aussi, est élégamment drapée d'une tunique
bleue et d'un voile rouge; elle tient sur ses genoux un masque comique,
et présente à sa compagne un petit rouleau ou volume qui peut être le
rôle qu'elle doit remplir.

Hauteur, 1 P. 9 p°.--Larg. 1 P. 7 p°. 6 lig.



PLANCHE XXVIII.
(_XL, t. IV de l'Edition royale_.)


Ce fragment nous offre encore un sujet scénique. Un jeune homme debout,
à demi-vêtu d'une draperie d'un blanc sale, porte un masque tragique,
remarquable par une longue chevelure et l'élévation du front. Un autre
personnage d'un âge moyen, négligemment drapé d'un manteau d'une
couleur jaunâtre, est assis devant lui, et considère le masque avec une
attention qui se peint également sur son visage et dans son attitude.
On voit près de lui une espèce de chevalet, destiné, sans doute, à
poser l'attirail du costume théâtral: il est probable que ce tableau
représente des acteurs se préparant paraître sur la scène. La rudesse
de leurs traits et la pauvreté de leur costume, rappellent ces histrions
que Lucien nous dépeint, reprenant leurs viles dépouilles, après
avoir brillé dans la pourpre royale et les riches vêtemens de Priam ou
d'Agamemnon.

Hauteur, 1 P. 3 p°. 10 lig.--Larg. 10 p°. 7 lig.



PLANCHE XXIX.
(_XLI, t. IV de l'Edition royale_.)


Cette peinture, trouvée à _Portici_ en 1761, est une des plus belles
de la collection, et se fait remarquer par l'esprit et la sagesse de
la composition, par la finesse du coloris, et sur-tout par l'heureux
agencement des draperies. On a cru y voir un poète dictant son poëme
à la Muse même de la tragédie, l'un des trois princes de la scène
tragique, Eschyle, Sophocle ou Euripide. Les portraits antiques de ces
deux derniers n'offraient aucune ressemblance avec le personnage du
tableau; celui d'Eschyle, qui n'est pas assez connu, n'éloignait aucune
application, et l'on s'était arrêté à l'idée que ce poète, qui éleva
la tragédie à un grand degré de perfection, était ici l'objet d'une
allégorie ingénieuse: cependant Eschyle, suivant le costume de son pays
et de son siècle, aurait dû porter la barbe; d'un autre côté, il est
bien plus simple de reconnaître, dans ce tableau, un sujet tout-à-fait
du même genre que les précédens. La figure assise, le sceptre d'argent
à fleuron d'or dans sa main droite, l'épée revêtue du fourreau dans sa
gauche, ne sera qu'un acteur remplissant le rôle d'un roi. Une femme
est près de lui; un genou en terre et l'autre élevé, elle trace des
caractères sur une tablette dressée devant elle; sa tunique, retenue
par une ceinture, laisse à découvert son épaule et son bras; ses cheveux
sont relevés avec art sur le sommet de la tête; au-dessus de la tablette
est un masque tragique: cette femme appartenant à la scène, est, à ce
qui paraît probable, dans l'action d'écrire le titre de la tragédie
qu'on va jouer, pour l'afficher à la porte du théâtre. Derrière elle
est un jeune homme prêtant attention, et qui peut désigner un acteur
secondaire, ou l'un des personnages composant la tragédie.

Hauteur, 1 P. 3 p°..--Largeur, 1 P. 1 p°. 3 lig.



PLANCHE XXX.
(_XLII, t. IV de l'Edition royale_.)


Il est à regretter que cette peinture ait subi une grande altération;
trouvée avec la précédente, elle en fait le pendant, et se fait
remarquer par une touche délicate et un fini précieux. Le sujet est
un concert, ou plutôt la répétition d'un concert qui se fait dans
le _Choragium_. Cette explication se rapproche de celle des tableaux
précédens; les personnages sont couronnés de fleurs et richement vêtus.
La joueuse de cithare debout a son instrument attaché au bras avec
un ruban, en sorte que le mouvement de ses deux mains est libre; elle
touche les cordes avec beaucoup de grâce, et de l'archet et des doigts;
le joueur de flûte a les joues resserrées par la bandelette, dite
_capistrum_; on voit, sur le devant de sa tunique, cette même pièce de
pourpre chamarée d'or, que nous avons remarquée dans la _planche XXVI_;
le mouvement de ses pieds indique qu'ils marquent la mesure. Sur un
siége, garni d'un riche coussin, est assise une belle femme, un genou
passé sur l'autre, à demi-penchée, tenant un volume ouvert, où quelques
lignes obscures indiquent des paroles ou des signes représentant les
notes du chant; drapée avec élégance, son épaule reste à nu, ainsi
que son bras; le double bracelet, les pendans d'oreille et la chaîne
à fibules qui descend sur sa poitrine, sont d'or. Les deux figures
d'hommes qu'on voit debout derrière elle, paraissent, par leurs
couronnes de lierre, devoir faire partie du chœur, et prendre leur part
au concert.

Hauteur, 1 P. 3 p°.--Largeur, 1 P. 9 lig.



PLANCHE XXXI.
(_XLIII, t. IV de l'Edition royale_.)


Des femmes occupées à leur toilette font le sujet de cet agréable
tableau. Sachons gré au désir de plaire du soin de la parure; parmi nous
et chez les anciens Romains, une aimable émulation a seule été l'aliment
du goût; les Grecs ombrageux à l'excès, sur ces matières délicates,
avaient des inspecteurs chargés de veiller, dans toutes les réunions,
à la décence et à l'élégance des costumes; mais sans doute les
_Gynéconomes_ ces agréables magistrats, avaient rarement occasion
d'exercer leur censure. Le goût fixa ses modèles sous leur heureuse
administration. La mode puise encore dans ce trésor intarissable;
inconstante, légère, artificieuse, elle étale à nos yeux les richesses
de l'antiquité, et, tous les jours rajeunie, nous paraît fraîche
et nouvelle. Sur une table de forme élégante, repose un objet à
demi-effacé, qui paraît être cette cassette précieuse renfermant tout
l'arsenal féminin (_mundus muliebris_). Quelle autre qu'une initiée
pourrait nombrer tous ces instrumens qui, sous des noms différens,
servaient à l'art de la coiffure, et ces charmes auxiliaires qui
variaient, au gré des amans, les couleurs d'une belle, ou le trompaient
pour lui plaire! L'adroite esclave qui possédait les secrets de cet art,
était la _Cosmetis_. Celle qui savait rendre les cheveux dociles, en
faisant éclater en rosée quelques gouttes d'eau, était la _Psecas_. La
suivante qui coiffe la jeune fille, paraît mériter ce nom; celle-ci
est richement vêtue; sous son manteau bleu-céleste, passe une tunique
couleur de laque, ornée d'une large broderie; ces garnitures étaient
appelées _acupictœ_, peintes à l'aiguille; leur usage, comme nous
l'avons déjà observé, semble être venu de la _Phrygie_. La belle femme
assise avec gravité sur un siége magnifique, est parée avec beaucoup
d'élégance; son voile qui descend de la tête, et qu'elle soutient entre
ses doigts, est d'une couleur dorée. Son premier habit est d'un tissu
blanc, dont la transparence laisse briller sa carnation délicate; son
manteau est couleur de laque; d'un bras elle retient contre son sein une
jeune fille, dont la draperie élégante est blanche et jaune. C'est sans
doute une mère avec ses deux enfans: la noblesse d'un côté; de l'autre,
la grâce et l'ingénuité désignent des personnages de distinction dans
l'intérieur de leur palais.

Hauteur, 1 P. 2 p°. 3 lig.--Largeur, 1 P. 1 p°. 2 lig.



PLANCHE XXXII.
(_XLIV, t. IV de l'Edition royale_).


Le sujet de cette peinture est très-obscur, et son état de dégradation
nous prive peut-être encore de quelques éclaircissemens. Un jeune homme
nu, dont un bout de draperie indique la chlamyde héroïque, s'appuie
sur un long bâton dans l'attitude d'un homme qui vient d'arriver et
qui porte la parole. Il a pour chaussure des semelles lacées avec des
cordons; la tête et l'épaule droite sont effacées. Un héros assis sur
un trône, entièrement nu, une épée près de lui, l'écoute avec attention.
Sur le côté et dans un plan séparé, on aperçoit la partie inférieure
d'un cheval; le reste est dégradé. Le sujet du tableau paraît être un
message qui a rapport l'histoire héroïque, et rappelle ou la députation
des Etoliens à Méléagre, ou les supplications de Patrocle, engageant
Achille à reprendre les armes, ou le message relatif à l'entrevue
d'Etéocle et de Polynice, sans arguer, en faveur de cette opinion,
du Sphinx qui sert d'ornement au trône, rapprochement beaucoup trop
recherché pour en faire ici l'application. On sait que ces monstres de
la fable étaient le soutien le plus ordinaire des bras de siéges; et
celui qui paraît dans ce tableau, n'ayant pas la figure humaine, doit
être envisagé plutôt comme un griffon ou comme une chimère, que comme un
Sphinx.

Hauteur, 1 P. 2 p°. 3 lig.--Largeur, 1 P. 1 p°. 2 lig.



PLANCHE XXXIII.
(_XLV, t. IV l'Edition royale_.)


Ces trois bandes ou frises peintes sur un fond noir, faisaient partie
d'une décoration d'architecture trouvée à _Civita_. Le culte de Bacchus,
de Cérès et des autres Divinités subalternes, présidant aux travaux
rustiques et à la reproduction constante de la nature, avaient, dans la
religion des anciens, des rapports qui, souvent, en faisaient
confondre les mystères et les cérémonies. C'est ce qu'on peut remarquer
particulièrement dans la suite curieuse de figures que nous avons
sous les yeux. Le principal caractère qu'on y saisit, est celui des
processions bachiques et des fêtes dionysiaques. Les bornes, les
colonnes, les Hermès ou Priapes placés de distance en distance, sont les
emblêmes des campagnes et des jardins où l'on faisait des processions
à certains jours de l'année; c'est aussi l'indication des stations
religieuses et la représentation des Divinités, qui, sous différens
noms, présidaient aux chemins (_Dii viales_). L'antique Hermès ou
Mercure avait les mêmes attributs que Priape; on l'adorait comme Dieu de
la génération sous le même emblême. (PAUSAN. _VI_, 26. ARTEMIDORE,
_I, XLVII_.) Bacchus recevait les mêmes honneurs. Dans une médaille
de Béger, on voit un Bacchus avec un Cippe, où est sculpté le signe
ithyphallique; on en portait la représentation dans les pompes du Dieu,
et elle tenait la principale place dans la ciste mystique. Dans notre
peinture, on remarque d'abord un pasteur, indiqué par le _pedum_,
traînant un bouc à l'autel par les cornes, suivant la description de
Virgile (_Georg. II_, 395); vient une femme en habit _talaire_ portant
une corbeille; un autre personnage est assis, couronné et tenant
un thyrse; près d'une colonne, une femme debout et inclinée, prête
attention à une prêtresse richement drapée, assise par terre et récitant
une prière dans le rituel sacré; ensuite est un personnage avec le
thyrse, un enfant tenant un vase et un plateau où l'on peut supposer
des fruits; au milieu de ces figures, l'Hermès, objet du culte. Dans la
seconde bande, un autre Hermès ou Priape, avec le roseau et un bonnet à
deux pointes, paraît l'objet de la cérémonie; une vieille femme assise
tient une branche; une jeune debout, un _flabellum_; d'autres figures
portent le thyrse, un vase et une offrande. Le but de la cérémonie est
plus déterminé dans la troisième frise; l'arbre, la colonne, la table
de pierre, indiquent l'autel principal de la campagne; un prêtre
majestueux, couronné du lierre avec ses corymbes, fait une libation. Le
bouc est traîné à l'autel; deux canephores, une joueuse de flûte,
une prêtresse tenant un roseau, avec une verge entourée d'un serpent,
complètent la solemnité.

CHAQUE FRISE: Hauteur, 4 p.º 7 lig.--Largeur, 2 P. 9 p.º



PLANCHE XXXIV.
(_LII, t. IV de l'Edition royale_.)


Ce tableau, d'un goût fantasque, faisait encore partie d'une décoration.
La scène paraît se passer devant une grotte et sur une rive favorable
aux plaisirs du bain. Une grande voile suspendue à l'arbre qui s'élance
du sommet d'un rocher, offre un abri contre les rayons du soleil.
Des guirlandes de feuillage décorent la voûte, où l'on voit plusieurs
statues, de grandeur inégale, posant sur des tables et sur des soutiens
d'une autre espèce. Ce sont probablement les statues des divinités
locales de ce rivage; leurs symboles se rapportent à cette explication:
l'une d'elles a une corbeille et un bâton recourbé; un peu plus loin,
on voit un _pedum_ et un thyrse; les bandelettes qui décorent l'arbre
desséché et les deux colonnes, témoignent la piété des habitans. Le
sujet principal du tableau paraît être la nymphe ou la jeune fille
surprise par une Divinité champêtre. Son attitude exprime la pudeur et
son embarras; à demi-nue, elle retient ses vêtemens sur ses genoux. Le
Dieu, caractérisé par la couronne de roseaux, le _pedum_ et une peau de
panthère, semble la supplier: on peut le considérer avec ces attributs,
comme le Dieu du fleuve, ou plutôt comme un Sylvan, divinité rustique de
la contrée.

Hauteur, 7 p.º--Largeur, 9 p°.



PLANCHE XXXV.
(_LV, t. IV de l'Edition royale_.)


Ces petites figures gracieuses, renfermées dans leurs câdres par
compartimens et d'autres semblables, décoraient les parois d'une salle
découverte dans les fouilles de _Gragnano_, en 1759. Leur disposition et
les ornemens accessoires imitaient l'ensemble d'un pavé en mosaïque; cet
art précieux qui, peut-être, a précédé la peinture, lui a souvent fourni
des modèles: on peut en juger par le rapport qu'on trouve entre les
ouvrages en mosaïques et des peintures du genre de la décoration. C'est
ainsi qu'une mosaïque, d'une délicatesse exquise, conservée au Musée
royal de _Portici_, s'est trouvée répétée dans une peinture qui en
offre la copie exacte. Les enfans aîlés et les nymphes qu'on voit
ici, disposés alternativement, et qui font le sujet de la plupart des
mosaïques, dans les tombeaux, les thermes, les salles triclinaires et
les basiliques, peuvent être considérés comme les génies des Divinités
qui s'intéressent à l'existence des mortels. Le plus souvent ces génies
font allusion aux mystères de Bacchus, au culte de Vénus, et à la
recherche de toutes sortes de voluptés. Ici, l'un des enfans tient
un sceptre, ou peut-être le fût d'un flambeau; un autre une lyre; le
troisième paraît figurer une danse. La première nymphe tient l'oiseau de
Junon; la seconde un écrin ouvert, et la dernière une sorte de feuille
servant d'aspersoir ou d'éventail.

Hauteur, 1 P. 6 p°. 10 lig.--Largeur, 2 P. 3 p°. 6 lig.



PLANCHE XXXVI.
(_LXI, t. IV de l'Edition royale_.)


Cette peinture, très-altérée, nous offre une scène semblable à celle
d'Andromède, délivrée par Persée (_voy. planche XIX de ce volume_); mais
les caractères du Héros libérateur paraissent mieux convenir à Hercule
délivrant Hésione, la fille du parjure Laomédon. Les rochers escarpés,
les arbres dépouillés rendent le rivage affreux; la princesse est
attachée les bras étendus; son libérateur s'avance dans les flots, prêt
à frapper le monstre de sa massue. Cette femme qui s'enfuit, est sans
doute l'une des compagnes de la belle Troyenne, effrayée l'aspect du
monstre suscité par Neptune; peu rassurée dans sa terreur par le secours
du Héros, elle jette sur son amie un regard douloureux comme un dernier
adieu.

Hauteur, 11 p°. 4 lig.--Largeur, 1 P. 2 p°. 4 lig.



PLANCHE XXXVII.
(_LXII, t. IV de l'Edition royale_.)


Le tableau précédent a paru nous offrir l'aventure d'Hésione; celui-ci
appartient à la même histoire. Il représente ce qui s'était passé
auparavant, et il nous retrace le péril de la princesse, comme l'autre
nous en a montré la délivrance. Le fond de la scène représente les murs
de Troie; derrière s'élève le mont Ida. La princesse nue est conduite
à la mer par une matrone, sa mère ou sa nourrice. Hercule, armé de sa
massue, lui promet son secours. Télamon, compagnon du Héros dans cette
entreprise, s'avance chargé d'un bloc énorme, prêt à écraser le monstre
qui paraît sur les flots. Le paysage est peint avec vérité; les figures,
d'un coloris incertain, ne paraissent qu'ébauchées.

Hauteur, 11 p°.--Largeur, 10 p°. 8 lig.



PLANCHE XXXVIII.
(_LXIII, t. IV de l'Edition royale_.)


On ne connaît point de monument antique qui représente l'aventure
de Dédale et d'Icare avec autant de précision qu'on le voit ici.
L'imprudent jeune homme est étendu sur le rivage de la mer, laquelle il
a donné son nom; l'une de ses aîles détachées est à ses pieds; son père
le regarde avec douleur en planant dans les airs. Un personnage demi-nu,
assis sur un rocher et tenant un long roseau, rappelle ce pêcheur dont
Ovide peint avec élégance l'étonnement naïf (_liv. VIII, v. 217_.) On
voit en mer une barque avec deux rameurs; sur un rocher s'élève un
petit monument ressemblant à un temple _monoptère_: il fait, sans doute,
allusion à ces monumens qui ornaient, dans les temps anciens, les lieux
élevés, et qui étaient consacrés assez ordinairement à Diane, à
Mercure, à Vénus, à Pan et à Bacchus. Le masque pourrait annoncer plus
particulièrement le culte de ce Dieu.

Hauteur, 1 P.--Largeur, 11 p°. 6 lig.



PLANCHE XXXIX.
(_LX, t. IV de l'Edition royale_.)


La figure élégante tenant un volume déroulé, est extraite d'une
décoration d'un style capricieux. Appuyée contre la porte d'un temple et
sous un vestibule, on peut la considérer comme une prêtresse lisant une
formule sacrée, ou étudiant un hymne.

Le second sujet représente une caricature qu'on applique facilement à un
tableau de l'_Enéide;_ c'est Enée portant son père Anchise, tenant par
la main le petit Ascagne, et regardant avec inquiétude si Créüse le
suit. Des têtes et des pieds de singe caractérisent ces sortes de
figures grotesques; c'est de-là que Martial les a nommées _Cercopitheci_,
singes longues queues; et Pline, _Cynocephali_, singes têtes de chien.
Virgile eut ses détracteurs, et parmi ceux dont les noms se sont
attachés à celui de ce grand poète pour arriver jusqu'à nous, on cite le
peintre Carvilius, qui écrivit l'_Æneidomastix_, le fouet de l'Enéide.
Ce tableau bizarre prouve que tous les siècles ont leurs mauvais
plaisans; on y trouve l'esprit goguenard des caricatures modernes et des
poëmes travestis.

Hauteur, 9 p°.--Largeur, 7 p°.



PLANCHE XL.
(_I, t. VII de l'Edition royale_.)


Pour ne point interrompre l'ordre que nous avons adopté, nous continuons
ce volume par les peintures extraites du VIIe volume de l'édition
royale.

Celle-ci est une des plus belles et des plus importantes de celles
recueillies dans le Musée de _Portici_. Une femme élégamment drapée
d'un manteau violet et d'une tunique jaune transparente, est assise à
l'entrée d'un temple, devant l'Hermès d'un Bacchus, qu'elle fixe avec
attention pour le peindre. D'une main, elle tient une tablette; de
l'autre, le pinceau qu'elle trempe dans sa boîte couleurs, posée sur
un tronçon de colonne. Cette boîte paraît conforme à celle décrite par
Varron (_R. R. III, 17_), divisée en petites cases, où sont distribuées
les couleurs ou les cires coloriées. On sait que les anciens avaient
deux manières de préparer les couleurs; l'une, en les délayant dans
l'eau avec de la colle ou de la gomme; l'autre, en les mêlant dans de la
cire liquéfiée au feu, et c'est cette manière qu'on nommait encaustique.
Selon le témoignage de Pline (_XXXV, 11, sect. 41_) on connaissait trois
manières différentes de peindre dans l'antiquité, qui se réduisaient
cependant toutes l'encaustique et à la gouache vernissée avec de la
cire. On n'en connut point d'autre jusqu'à la découverte précieuse de
la peinture à l'huile, qui, dans le 15e siècle, rendit le nom de
Jean-de-Bruges immortel. L'enfant qui place un tableau au pied de
l'Hermès, rappelle l'usage où étaient les peintres d'employer les enfans
à les servir et à broyer les couleurs. Deux femmes retirées derrière une
colonne, semblent observer l'artiste en secret; l'une d'elles, tenant
une feuille ou un éventail, soigneusement enveloppée dans ses draperies,
est peut-être une convalescente qui a demandé un tableau votif. Nous
avons reconnu un Bacchus dans l'Hermès, au long bâton ou thyrse, et au
canthare qu'il tient à la main. Comme Bacchus Indien, il est drapé et
porte la barbe; cette dernière distinction peut désigner également le
Bacchus _Brisœus_ ou le Bacchus _Hébon_, adoré dans la Campanie, et
dont l'image peut, avec vraisemblance, se trouver à Pompéia, où cette
peinture fut découverte. Parmi les femmes qui se distinguèrent dans la
peinture, Pline fait mention de _Lala_ de Cyzique, qui peignit à Rome
et Naples, également habile à manier le pinceau et le stylet, et qui
surpassa les peintres de portraits les plus renommés de son temps, par
la rapidité de l'exécution. Ce mérite devait compter pour beaucoup dans
l'emploi de l'encaustique, et donner aux artistes un grand avantage sur
leurs rivaux. On pourrait, sans trop d'invraisemblance, voir dans notre
tableau cette femme célèbre.

Hauteur, 1 P. 2 p°.--Largeur, 1 P.



PLANCHE XLI.
(_II, t. VII de l'Edition royale_.)


L'artiste a réuni dans cette peinture, trouvée Pompéia avec la
précédente, la Muse de l'Astronomie et la Déesse qui préside aux
sciences et aux arts. Debout contre un pilastre, Uranie indique avec
la verge (_radius_) une sphère céleste où sont figurés les signes du
Zodiaque; on distingue le Bélier, le Taureau, les Gémeaux, le Cancer,
le Lion et la Vierge. Minerve assise, appuyée du bras gauche sur son
bouclier, la tête couverte d'un casque d'acier orné de plumes, l'égide
sur la poitrine et armée de sa lance, semble écouter la Muse avec
attention. Ce tableau précieux par son exécution, l'est encore en ce
qu'il décide la question qui s'est élevée entre les érudits, si les
anciens, avant les Antonins, avaient des globes célestes avec les
figures du Zodiaque; il confirme l'opinion qui s'appuyait en faveur de
l'antiquité de cet usage, d'un passage du poète Alexis (_Athen. II, 18,
_pag. 60_) qui, dans la description d'un festin, dit d'un plat en forme
de demi-globe céleste, qu'on y voyait représenté ce que le ciel a de
plus beau, des poissons, des chevreaux, un scorpion, etc. Petrone
fait la description d'un plat semblable dans le festin de Trimalchion
(_XXXV_). Ces sortes de plats, en forme d'hémisphère, se nommaient
_poli_, et il est naturel de croire qu'ils ne tenaient ce nom que de
leurs ornemens empruntés des sphères célestes.

Hauteur, 10 p°. 8 lig.--Larg. 8 p°. 6 lig.



PLANCHE XLII.
(_VI, t. VII de l'Edition royale_.)


Les amours de Mars et de Vénus font le sujet d'un grand nombre de
monumens antiques. Ici, par une fantaisie pittoresque, les figures
paraissent portées dans les airs. Le Dieu, vêtu de la chlamyde, n'a de
son armure que le casque ombragé d'un panache; un Amour, volant à
ses côtés, porte son glaive en triomphe. Cythérée tient d'une main un
éventail, et de l'autre soutient un voile qui s'élève au-dessus de sa
tête, enflé par l'air. Elle est parée d'un collier, de bracelets d'or
et de cercles d'or au bas des jambes (_periscelides_). Un autre Amour,
tenant d'une seule main son arc et ses flèches, comme un vainqueur qui
n'a plus besoin de ses armes, vole près de Vénus, et semble sourire avec
malignité à l'union qui est son ouvrage.

Hauteur, 1 P. 5 p°. 6 lig.--Larg. 1 P. 1 p°. 6 lig.



PLANCHE XLIII.
(_XXII, t. VII de l'Edition royale_.)


Cette Muse agréablement peinte sur un fond blanc, couronnée de lauriers,
le manteau d'une couleur changeante entre le vert et le rouge, les
poignets ornés de bracelets, porte pour attributs la massue et un
masque d'Hercule jeune, coiffé de la peau du lion. La massue donnée pour
attribut à la Muse tragique, est regardée comme faisant, en général,
allusion aux Héros des temps les plus reculés. Le masque, ici, semble
confirmer l'opinion qu'elle est plus particulièrement relative au fils
de Jupiter, dont les actions merveilleuses fournissaient aux tragiques
un grand nombre de sujets toujours applaudis. Les anciens n'ont souvent
donné aux images de leurs divinités qu'une partie de leurs attributs,
quand, par-là, elles se trouvaient assez clairement caractérisées. Parmi
les images certaines de la Muse tragique, celles chaussées du cothurne
sont très-rares; cependant, la privation de ce principal attribut de
la tragédie a, ici, donné lieu à une conjecture qui pourrait être plus
ingénieuse que vraie, quoique fondée sur des remarques curieuses: on
a pensé que le peintre avait eu l'intention, de donner à la Muse un
caractère mixte, en faisant allusion aux tragi-comédies dont Hercule
même était le Héros. Les anciens, en effet, lui donnaient deux
caractères, l'un sérieux, comme dans les _Trachinies_ de Sophocle, dans
l'Hercule furieux, et dans l'Hercule _Œteus_ d'Euripide; l'autre gai
ou satyrique, comme dans l'Alceste de ce même poète. Dans les
comi-tragédies inventées par Rhinton de Tarente, cité par Athénée (_liv.
III, pag. 3_), les Dieux même paraissaient en bouffons: de ce genre est
l'Amphytrion de Plaute, qui, peut-être, n'est qu'une traduction ou une
imitation de Rhinton. Ce caractère d'Hercule bouffon, était du reste
tellement décidé, que les auteurs comiques s'en emparaient très-souvent:
ils en ont fait un personnage vorace et toujours affamé, fugitif et
battu, comme dit Aristophane dans _la Paix_ (_v. 740 et suiv._). Le
Scholiaste du poète remarque que Cratinus donnait le même caractère à
Hercule dans ses comédies, et qu'Aristophane le reproduit ainsi dans
_les Oiseaux_ (_v. 1603 et suivans_), dans les _Guêpes_ (_v. 60_), et
ailleurs. Enfin, sans rappeler les exploits qui valurent au Héros ce
renom, et le firent appeler Buphage, il suffira de citer, pour dernier
trait, le proverbe vulgaire dont on se servait pour presser les convives
quand on les menaçait d'un glouton, _Hercule est notre hôte_.

Hauteur, 1 P. 1 p°.--Largeur, 9 p°. 4 lig.



PLANCHE XLIV.
(_XXIV, t. VII de l'Edition royale_.)


Après avoir présenté Hercule chez les poètes scéniques sous un caractère
peu honorable, nous le voyons reparaître dans ce tableau comme l'un des
bienfaiteurs de l'humanité, et méritant cette gloire immortelle qui a
suivi son nom. Le Héros avec la peau de lion, armé de son arc et de ses
flèches, déploie sa force dans une belle attitude, et fait tomber sous
ses coups les oiseaux Stymphalides. Ces oiseaux de proie qui prirent le
nom des marais qu'ils infestaient, étaient, suivant Pausanias (_VIII,
22_) de la grandeur des grues, mais semblables aux ibis, ayant cependant
le bec allongé et plus fort. C'est ainsi qu'ils sont représentés dans
cette peinture et dans d'autres monumens; ils ressemblent encore
par leur blancheur aux ibis qui ont les plumes blanches, excepté à
l'extrémité des aîles et de la queue. D'autres Mythologistes en ont fait
des autruches. La fable ajoutait que ces oiseaux redoutables avaient des
plumes d'acier qu'ils décochaient comme des flèches. Le Dieu du fleuve,
_Stymphalus_, couché sur le devant du tableau, sert encore à préciser le
sujet.

Hauteur, 3 P. 6 p°.--Largeur, 7 P. 4 p°.



PLANCHE XLV.
(_XXV, t. VII de l'Edition royale_.)


Bacchus, assis sur un rocher, présente un vase à une panthère. L'animal
familier a la peau blanche et semée de taches verdâtres; les pattes
dressées sur les genoux du Dieu, il lèche le vase dont il ne peut
atteindre la liqueur. Bacchus sourit en le regardant; le Dieu, les
cheveux épars, tenant un long thyrse orné de feuillages et d'un ruban,
est à demi-nu, comme on le voit le plus souvent; la draperie suspendue à
son bras, est violette, et celle qui est rassemblée sur ses genoux, est
rouge. Cette composition est pleine d'agrément.

Hauteur, 1 P. 7 p°. 8 lig.--Largeur, 1 P. 3 p°. 6 lig.



PLANCHE XLVI.
(_XXVIII, t. VII de l'Edition royale_.)


Le beau Narcisse, dans une attitude négligente et gracieuse, contemple
son image dans le miroir d'une fontaine; il est couronné de fleurs; sa
draperie qui a glissé sur le rocher, ne cache rien de la délicatesse de
ses formes; il s'admire, et l'amour de lui-même le remplit d'une douce
satisfaction, amour fatal, suivi d'un vain désir que Vénus ne connaît
point et qu'elle ne peut récompenser! Déjà Cupidon désolé renverse
son flambeau; le fils de Céphise va bientôt tomber desséché; une fleur
funeste prendra sa place et son nom. Craignez, jeune amant, de faire
respirer sa dangereuse vapeur à votre amante; mais si la mort vous ravit
l'objet de vos amours, alors, seulement cueillez le narcisse, couvrez sa
tombe de cette triste fleur, elle est consacrée aux tombeaux.

Hauteur, 1 P. 9 lig.--Largeur, 1 P.



PLANCHE XLVII.
(_XXXI, t. VII de l'Edition royale_.)


La passion de Narcisse est exprimée, dans ce tableau, avec plus de
vivacité encore que dans le précédent. Plaignez-le, jeunes beautés, si
ce n'est point lui-même qu'il cherche dans son image. Ecoutez: Narcisse
avait une sœur jumelle qu'il aimait uniquement; belle comme lui, une
ressemblance parfaite semblait offrir le même modèle en deux êtres
différent. Ils s'habillaient l'un comme l'autre, ils allaient ensemble
à la chasse, ils ne se quittaient point. Narcisse perdit sa sœur;
inconsolable, il s'arrêtait au bord des fontaines, et, trompé par sa
propre image, il croyait revoir cette sœur adorée. S'il s'éloignait, son
bonheur le fuyait; il ne voulut plus s'écarter de la rive enchanteresse;
en vain Echo soupira pour lui; en vain l'Amour voulut, le rappeler dans
son empire. Irrité, l'Amour renversa son flambeau, la vie du malheureux
Narcisse s'éteignit avec la flamme de l'amour, et une lugubre fleur
consacra la mémoire de sa triste aventure.

Hauteur, 1 P. 9 p°.--Largeur, 1 P. 6 p°.



PLANCHE XLVIII.
(_XXXII, t. VII de l'Edition royale_.)


Dans un lieu sauvage, sous une roche couverte d'un épais feuillage,
dort une Bacchante; on voit près d'elle son _tympanum;_ ses cheveux sont
couronnés de lierre, et noués sur la tête avec un simple nœud. Un
satyre insolent, habitant dangereux des montagnes, la surprend dans son
sommeil, et, soulevant légèrement la draperie qui la couvrait, rend le
spectateur complice de sa témérité. La couronne de feuilles de pin, que
porte ce satyre, pourrait désigner le dieu Pan lui-même, que les poètes
dépeignent, tel qu'on le voit ici.

Hauteur, 1 P. 8 p°.--Largeur, 1 P. 4 p°.



PLANCHE XLIX.
(_XXXVII, t. VII de l'Edition royale_.)


Ces deux figures qui se détachent sur un fond jaune, forment un groupe
agréable. Une Bacchante couronnée de pampres, élevant d'une main
un cercle de bronze, présente l'autre main à un Faune qui la baise
amoureusement. Une draperie violette en dehors et blanche en dedans,
voltige autour d'elle, et la laisse à demi-nue. Le Faune, couronné de
lierre, porte sur l'épaule un grand vase d'où sort une touffe de vigne
et de feuillages. On rencontre dans d'autres monumens, des suivans de
Bacchus avec ce même attribut. La peau grisâtre, déchiquetée sur
les bords, sert encore à caractériser celui-ci. Sa figure est pleine
d'expression; plus respectueux que nous n'avons vu précédemment ceux de
son espèce, ce Faune retrace cette première soumission de l'amour qui
craint d'effrayer celle dont il désire, dont il attend davantage. C'est
ainsi que le peignirent Théocrite et Ovide: «Que je baise ta main, dit
Polyphême à Galatée, si tu ne me permets un baiser sur tes lèvres. Le
maître des Dieux, enlevant la belle Europe, couvre ses mains de baisers,
dit Ovide; douceur dont il jouit en attendant le bonheur qu'il espère; à
peine, à peine il contient son amour».

Hauteur, 1 P. 8 p°. 6 lig.--Largeur, 1 P. 2 p°. 8 lig.



PLANCHE L.
(_XLV, t. VII de l'Edition royale_.)


Une femme debout, tenant une outre, verse du vin dans un vase à deux
anses que lui présente un Silène assis. Ce personnage bachique est bien
caractérisé par son embonpoint, son front chauve, sa longue barbe, et
l'affaissement de son corps, effet de l'ivresse habituelle. Il porte
un thyrse entouré de feuillages, et s'appuie du coude sur une espèce
de corbeille, d'où sort une draperie verte qui vient retomber sur ses
genoux. Cette corbeille est, sans doute, une ciste mystique, attribut
qui convient Silène, maître des mystères de Bacchus. La femme n'a rien
du caractère d'une Bacchante; la couleur verte de sa draperie semble
désigner plus particulièrement une Nymphe: ces Divinités, nourrices de
Bacchus, furent aussi ses compagnes, et cette union semble, dans un
sens moral, rappeler que le vin doit être très-tempéré par l'eau. Cette
peinture, trouvée à _Portici,_ est très-altérée, et les jambes des deux
figures sont effacées.

Hauteur, 1 P. 1 p°. 3 lig.--Larg. 11 p°. 5 lig.



PLANCHE LI.
(_L., t. VII de l'Edition royale_.)


Nous réunissons ici deux tableaux qui décoraient l'intérieur d'une même
salle, dans une maison découverte à _Civita,_ tous deux précieux par
la délicatesse avec laquelle ils sont traités, et par les sujets qu'ils
représentent. Dans le premier, on voit réunis les trois inventeurs de
la médecine; Apollon, symbole du soleil qui vivifie la nature, et
qui dissipe, par ses rayons, les vapeurs malfaisantes, se montre dans
l'attitude du repos, qui lui est si souvent attribuée; il s'appuie sur
une longue lyre, posée sur la cortine qui rappelle ici l'union de la
médecine et de la divination, toutes deux sœurs et filles d'Apollon,
suivant Hippocrate (_epist. 2, ad Philopœm._) Vient ensuite le centaure
Chiron, qui on attribue les premières connaissances en chirurgie et
en botanique, s'appuyant sur un bâton, et tenant d'une main quelques
simples. Esculape, inventeur de la médecine clinique, est assis, comme
il est le plus souvent représenté; car c'est ainsi qu'on voit le médecin
près du lit du malade. La barbe désigne ici l'âge de l'expérience plutôt
que la vieillesse. Esculape porte le doigt sur la bouche, en signe de
silence; la médecine réside dans les opérations et dans les remèdes, et
non dans de vains discours; aussi Virgile l'appelle la science muette
(_artes mutas. Æn. XII, 395_.) Près du Dieu, est une colonne sur
laquelle est posé un trépied. C'est probablement l'emblême de la science
des pronostics, partie si intéressante de la médecine clinique. Le fond
du tableau, assez obscur, est occupé par des arbres et des rochers.

L'autre peinture, qui a souffert quelque altération, nous offre quatre
femmes occupées d'une cérémonie bachique.

Chaque sujet.--Hauteur, 1 P. 4 lig.--Largeur, 1 P. 7 p°. 9 lig.



PLANCHE LII.
(_LI et XLVI, t. VIII de l'Edition royale_.)


Cette charmante figure est peinte avec autant de vérité que de
délicatesse. Son attitude est pleine d'aisance, et le doigt entre les
lèvres annonce la méditation ou la recherche d'un souvenir; ses cheveux
blonds sont retenus dans un voile d'un rouge clair; une ample draperie
de la même couleur, très-fine et transparente, l'enveloppe toute
entière; par le bas, on voit passer l'habit de dessous, qui est d'une
couleur verte. Les pieds nus, assise sur un siége de métal garni d'un
coussin, avec un marche-pied, il semble, à l'élégante négligence de
sa personne, que l'artiste ait voulu représenter une jeune femme à son
lever; et l'on peut supposer que l'objet de la méditation qui l'occupe
est la parure du jour. Si l'on voulait une explication plus recherchée,
on se rappellerait que, chez les anciens, c'était une opinion reçue,
accréditée par Pline (_XXVIII, 6_.) que les genoux croisés étaient
un maléfice; il était défendu de paraître en cette attitude dans les
conseils et dans les cérémonies religieuses; en faisant l'application de
cette remarque, on verrait dans l'attention et la pose de ce personnage,
une intention de malignité. Mais en écartant ces subtilités, on pourra
dire, avec plus de vraisemblance, que cette figure représente Mnémosyne,
la mère des Muses; l'attitude du recueillement, quelques ressemblances
des figures de Polymnie, Muse de la mémoire; enfin, la conformité avec
quelques statues anciennes qui ont la même pose, viennent à l'appui
de cette opinion. Cette peinture vient des fouilles de _Civita_. La
suivante, trouvée à Pompéia, nous offre un Faune couché par terre et
buvant avec le vase dit _rhyton_; la forme de ce vase est empruntée
d'une corne de bœuf dont on se servait primitivement. Quoique privé des
attributs ordinaires de son espèce, ce Faune est caractérisé par ses
traits rustiques, son nez relevé, son front étroit et ses cheveux
touffus.

1er. SUJET.--Hauteur, 1 P. 8 lig.--Largeur, 1 P. 6 p°. 2e.
SUJET.--Hauteur, 10 p°. 4 lig.--Largeur, 1 P. 6 p°.



PLANCHE LII.
(_LII, t. VII de l'Edition royale_.)


Cette peinture représente deux femmes dans l'intérieur d'un appartement.
Elles sont toutes les deux entièrement vêtues de blanc; celle qui est
debout contre un appui où sont posées quelques bandelettes, et qui
porte une coiffe sur la tête, paraît être une esclave qui parle à sa
maîtresse. Celle-ci, assise sur un lit couvert d'une draperie verte,
tenant d'une main un petit vase de métal, s'appuie de l'autre sur le
lit; c'est une femme à son lever, se disposant à sa toilette; la tête
détournée, elle semble exprimer le mécontentement. Il serait difficile
de préciser cette scène; peut-être pourrait-on y reconnaître la Phèdre
de Sénèque. La nourrice de la princesse l'annonce au chœur: «Inquiète,
agitée, le sommeil a fui de ses yeux; la nuit a été troublée de ses
gémissemens; se levant, retombant sur sa couche, faisant dénouer ses
cheveux et les faisant rattacher, et toujours impatiente d'elle-même,
Phèdre paraît sur son lit, rejetant avec dédain sa parure». C'est la
scène qui se rapporterait à notre tableau. «Ecartez la pourpre et les
habits tissus d'or; loin de moi l'éclat de la teinture de Tyr! que mon
cou demeure privé de son collier, et mes oreilles des trésors de la
mer Indienne, et que mes cheveux ne reçoivent point les parfums de
l'Assyrie». Le poète romain a mis ce tableau sous les yeux; notre Racine
le présente à l'esprit dans ces beaux vers:

PHÈDRE.

Que ces vains ornemens, que ces voiles me pèsent!
Quelle importune main, en formant tous ces nœuds,
A pris soin sur mon front d'assembler mes cheveux?
Tout m'afflige et me nuit, et conspire à me nuire.

ŒNONE.

Vous-même, condamnant vos injustes desseins,
Tantôt à vous parer vous excitiez nos mains.

Hauteur, 1 P. 9 lig.--Larg. 1 P. 1 p°. 6 lig.



PLANCHE LIV.
(_LIII, t. VII de l'Edition royale_.)


Une mère amène son jeune enfant devant un philosophe ou précepteur, pour
le faire instruire. Ce personnage assis porte les enseignes de la secte
philosophique, à l'exception de la barbe. «Le bâton, _pallium,_ la barbe
et l'épaule nue, voilà aujourd'hui, dit une épigramme de l'Anthologie,
les marques distinctives de la science». La privation de la barbe
peut faire reconnaître ici un grammairien dont les leçons sont plus
convenables à l'âge de l'élève. Le maître tient à la main un _papyrus_.
L'enfant en tient un également; son doigt élevé annonce l'attention
qu'il prête à la leçon; près d'eux on remarque une cassette cylindrique
ouverte (_scrinium_), où sont rangés plusieurs volumes.

Hauteur, 11 p°.--Largeur, 9 p°.



PLANCHE LV.
(_LIV, LV, t. VII de l'Edition royale_.)


Une femme assise sur un mur de pierres obscures et quarrées, touche
les cordes d'une lyre d'or cinq cordes. La couronne de laurier semble
désigner en elle une musicienne de profession. A l'imitation d'Apollon,
et avec une négligence affectée, elle a laissé retomber une tresse
de ses cheveux sur son épaule; sa tunique verte, retenue par trois
agraffes, est recouverte d'un manteau d'une couleur changeante entre le
rouge et le vert.

Un jeune homme, dans une attitude semblable, lit avec attention un
_papyrus_; sa draperie est de la même couleur. A l'imitation des
philosophes, il a l'épaule droite découverte; c'est un usage que les
jeunes Grecs suivaient quelquefois dans les écoles. Le peintre a, sans
doute, voulu représenter un étudiant. Cette figure s'est trouvée, ainsi
que la précédente, sur le mur d'une maison, à l'entrée de la ville
antique de _Pompéia_. Ces deux peintures retracent le genre de fabrique
employé dans les murailles de cette même ville.

1er. SUJET.--Hauteur, 1 P.--Largeur, 8 p°.
2e. SUJET.--Hauteur, 7 p°. 8 lig.--Largeur, 5 p°.



PLANCHE LVI.
(_LXIII, t. VII de l'Edition royale_.)


Dans ces deux fragmens semblables, on voit deux Athlètes armés
de cestes, et portant, comme vainqueurs, des couronnes formées de
bandelettes, de feuilles de chêne, et plus particulièrement de feuilles
d'ache (_apium_); l'un d'eux tient, de plus, une branche de palmier et
une autre couronne, où l'on remarque les bourrelets appelés _tori_. «La
Grèce, dit la première épigramme de l'Anthologie, a quatre jeux et
tous sacrés; deux sont pour des hommes et deux pour des dieux, Jupiter,
Apollon, Palémon et Archemore: les prix sont l'olive, les pommes, l'ache
et le pin». C'étaient les jeux olympiques, les pythiques, les isthmiques
et les néméens. Il faut entendre par _pommes_, les baies du laurier
consacré à Apollon. Ovide donne cependant aux vainqueurs des jeux
pythiques, l'_æsculum_, sorte de chêne, dit _latifolium_ chez les
Latins. Il paraît, d'ailleurs, que la couronne de feuilles de chêne
était commune à tous les jeux; les autres feuilles les désignaient plus
particulièrement; voilà pourquoi, sans doute, on voit ces différentes
feuilles mêlées dans les couronnes de nos Athlètes. On sait encore, par
les inscriptions et les médailles, que ces jeux ne se célébraient pas
seulement dans la Grèce, et que, sous les mêmes noms, on les pratiquait
dans des lieux spécialement désignés, et l'on pourrait tirer de notre
peinture l'opinion, qu'ils étaient en usage à Pompéia, ou du-moins qu'on
y connaissait d'autres jeux semblables institués en l'honneur des Héros
et des Empereurs qui leur donnaient leur nom.

1er. SUJET.--Hauteur, 1 P. 4 p°.--Largeur, 11 p°.
2e. SUJET.--Hauteur, 1 P. 4 p°.--Largeur, 8 p°. 9 lig.



PLANCHE LVII.
(_LXV, t. VII de l'Edition royale_.)


Cette peinture, d'un goût fantasque et capricieux, offre un mélange des
attributs et du culte des Divinités qui président aux bienfaits de la
nature. On consacrait, aux Divinités champêtres, des autels et de petits
temples, sous l'ombre d'un bois qui devenait sacré. Les jours de fête on
suspendait aux branches des arbres, aux colonnes, aux autels, des bandes
et des festons, ainsi que des instrumens religieux. La figure debout
sur un stylobate, paraît être une statue; son ombre portée sur le mur du
petit temple, indique qu'elle ne tient pas à la colonne; mais elle
n'a aucun attribut distinctif, si ce n'est son attitude même qui la
caractérise pour une Danseuse ou pour une Bacchante: ce n'est pas
la figure principale ni l'objet du culte. La figure de femme assise,
quoiqu'à demi-effacée, conserve un caractère de grandeur qui paraît en
faire le personnage principal; elle porte un sceptre, et s'appuie sur
un petit tambour garni de grelots, instrument du culte de Cybèle, qu'on
voit aussi consacré sur le sommet du temple; près d'elle, appuyé contre
un autel, est un instrument inconnu, en forme de tablette, avec deux
anneaux, et qui paraît destiné à produire quelque bruit. Un vieillard
barbu, demi-nu, couronné de pampres, tenant d'une main un tambour
semblable aux autres; de l'autre, soutenant une grande corbeille sur sa
tête, paraît être un personnage animé qui s'avance pour célébrer quelque
mystère. Tous les attributs de ce personnage sont bachiques. Sur un mur
élevé, en regard de la figure stylite, est un Sphinx aux aîles étendues,
une draperie sur le dos, ayant une figure de vieillard, avec le _modius_
ou boisseau sur la tête, et qui fait allusion à Jupiter Sérapis. On voit
souvent, dans les monumens de la Campanie, le culte égyptien confondu
avec le culte grec; et en ramenant tout au même principe, on ne doit
point être étonné de voir rapprochés les signes du culte de Bacchus, de
Cérés, de Proserpine ou Libera, d'Isis et d'Osiris, et souvent de Priape
et de Mercure, Divinités qui, toutes, sont le symbole de la nature
agissante et productive.

Hauteur, 2 P. 8 p°.--Largeur, 1 P. 11 p°.



PLANCHE LVIII.
(_LXVII, t. VII de l'Edition royale_.)


Ces deux tableaux, trouvés à Pompéia, représentent des Pygmées, ou
plutôt des Tentyrites. Dans le premier, deux de ces monstres hideux
conduisent une barque contenant des vases de terre; dans l'autre, on en
voit trois dans une barque peinte en rouge, dont la proue se termine
en tête d'épervier. La barque paraît arrêtée dans un marais, où l'on
remarque des plantes aquatiques et deux gros poissons. L'un des Pygmées
tient une espèce de couronne ou de bandelette dont il s'apprête à
ceindre la tête de l'un de ses compagnons qui se baisse dans une
attitude grotesque. Le troisième, la tête appuyée sur sa main, considère
cette action d'un air moqueur, si l'on peut saisir une telle expression
dans cette étrange physionomie.

1er. SUJET.--Hauteur, 1 P. 8 p°.--Largeur, 1 P. 10 p°. 10 lig.
2e. SUJET.--Hauteur, 2 P. 8 p°. 6 lig.--Même largeur.



PLANCHE LIX.
(_LXXIX, t. VII de l'Edition royale_.)


Nous avons, dans les volumes précédens, donné une idée suffisante du
goût des décorations d'architecture, qui occupent une grande place
dans le Recueil des Antiquités d'Herculanum; on pourra juger, par les
fragmens que nous offrons ici et par le suivant, de la manière dont
les ornemens sont distribués dans ces sortes de peintures, sans nuire,
toute-fois, à l'effet des sujets principaux. Dans celle-ci, les ornemens
sont peints sur un fond noir, avec une délicatesse exquise et un fini
précieux. La figure est une Psyché, qu'on reconnaît à ses aîles de
papillon; ses cheveux blonds sont couronnés de feuillages et de fleurs;
elle tient une guirlande et un thyrse, et répond à un Amour qui fait le
sujet d'un tableau semblable, et dont les attributs sont relatifs à la
vie champêtre.


Hauteur, 1 P. 5 p°.--Largeur, 1 P. 10 p°.



PLANCHE LX.
(_LXXX, t. VII de l'Edition royale_.)


Cette peinture, comme la précédente, donne l'idée d'une décoration
composée. Le sujet du tableau principal est un Faune qui surprend une
Bacchante. Sur les côtés, on voit deux personnages qui se détachent
sous une colonnade légère; l'un d'eux est occupé à lire. Dans la partie
supérieure et sous un pavillon, est une Vénus couchée.

Hauteur, 6 P.--Largeur, 4 P. 10 p°.



Nous terminons ici le Recueil des Peintures. En mettant contribution les
savantes dissertations des Académiciens d'Herculanum, sans doute nous
avons tiré peu d'or de cette mine féconde. Chercher à éclaircir le
sujet; arrêter l'attention des lecteurs sur l'esprit de la composition,
sur les beautés de style, sur la sagesse et la convenance des
accessoires; rapprocher les rapports que ces peintures offrent avec les
usages et les mœurs des anciens, telle a été la tâche que nous avons
essayé de remplir dans un câdre borné. Le graveur a fait plus que nous;
son art fixe des images auxquelles il ne manque que des couleurs; et
la parole ne peut leur donner ni le corps ni la vie. L'artiste saura
cependant, sur un récit fidèle, en retrouver les élémens; c'est dans
cette vue que nous sommes entrés dans quelques détails qui peuvent
paraître minutieux, et que nous rassemblons, dans une Table des
Matières, ceux qui nous sont échappés, et qui peuvent l'intéresser.




FIN DU TROISIÈME VOLUME ET DES PEINTURES.



                         TABLE DES MATIÈRES
                             CONTENUES
               DANS LES TROIS VOLUMES DE PEINTURES
                                DES
                      ANTIQUITÉS D'HERCULANUM.



A

ACHILLE et PHŒNIX son instituteur. Peinture sur marbre d'une seule
couleur, dite _monochrome_.--Tome I, pl. 3.

AMOURS (la Marchande d') ou Génies de l'Amour dans ses différens
états.--_Vénus_ le front couvert d'un voile blanc, tunique bleu-céleste,
manteau vert, bracelets, chaussure couleur d'or.--_Pitho_ debout;
draperie violette.--_Penia_ assise; coiffe gris-blanc, tunique jaune,
demi-manches vertes, chaussure blanche, cage verte.--Fond obscur,
tenture jaune.--Tome II, pl. 38.

ANDROMÈDE et PERSÉE. L'une avec une draperie couleur d'or, bordure
bleu-céleste; l'autre, les cheveux châtains, la carnation animée;
chlamyde rouge.--Deux _Nymphes_; la première est vêtue de blanc; on ne
voit que la tête de la seconde.--Tome III, pl. 19.

APOLLON _Musagètes_. Draperie verte. (Les Muses sont à la suite.)--Tome
II, pl. 1.

APOLLON avec la _Pythie_, ou autre personnage.--Tome II, pl. 32.

APOLLON debout avec la lyre.--Tome II, pl. 32.

ARBRES avec une _Dryade_ et _têtes de Méduse_.--Tome I, pl. 47.

ARIADNE abandonnée. Draperie blanche.--Tome II, pl. 14.

ARIADNE abandonnée. La déesse _Némésis_. Un _Amour_.--Tome II, pl. 15.

ARIADNE endormie.--_Bacchus_ et sa suite. La draperie du Dieu est
rouge.--Tome II, pl. 16.

ARIADNE. (Apothéose d') Draperie rose sèche, cothurne blanc.--_Bacchus_,
les cheveux châtains.--Tome III, pl. 22.

ATHLÈTES armés de _cestes_.--Tome II, pl. 56.

B

BACCHANTE surprise par un _Faune_ dans un site sauvage. Draperie
rouge.--Tome I, pl. 15.

BACCHANTE armée d'un _thyrse_, se défendant contre un jeune homme
Draperie violette, draperie rouge.--Tome III, pl. 24.

BACCHANTE avec un _Faune_ qui lui baise la main.--Tome III, pl. 49.

BACHIQUE. (Chœur)--T. II, pl. 19.

BACHIQUE. (Procession)--T. II, pl. 20.

BACHIQUES. (Cérémonies)--T. II, pl. 21, 22, 23.--T. III, pl. 51.

BACHIQUE. (Pompe) Frise d'une décoration. Figures en couleur sur champ
noir.--Tome III, pl. 33.

BACCHUS. (Éducation de) Nymphes, Mercure et Silène.--T. II, pl. 12.

BACCHUS debout.--T. II, pl. 16.

BACCHUS avec un _Satyre_.--T. II, pl. 33.

BACCHUS avec une _Panthère_.--Tome III, pl. 45.

BACCHUS. (Ministres du culte de) Deux ronds.--Tome I, pl. 8.

BACCHUS (Prêtresses de) ou de _Cérès_.--Tome II, pl. 24.

BACCHUS (Offrande à) ou à _Cybèle_. Fond de paysage, un petit temple,
deux statues, divers instrumens, un personnage barbu et vêtu de
blanc.--T. III, pl. 57.

BOUCS.--Tome II, pl. 14, 27.

C

CABIRE. Draperie bleue, disque d'acier.--Autre figure du culte
de _Bacchus_ ou de _Cybèle_. Draperie bleue avec ornement violet,
_tympanum_ bleu, où est peinte une figure blanche.--Tome III, pl. 23.

CAMILLE, Ministre des sacrifices.--Tome II, pl. 26. _Autre_.--Tome II,
pl. 27.

CANEPHORE. Draperie rougeâtre, bandelette jaune au poignet, chaussure
et rubans jaunes, panier couleur d'or, couvert d'une pièce jaune.--Tome
III, pl. 5.

CÈNE domestique. Un jeune homme et une femme sur un lit.--T. I, pl. 24.

CENTAURE. _Eurytus_ assailli par _Thésée_.--_Hippodamie_. Monochrome sur
marbre.--Tome 1. pl. 2.

CENTAURE. _Chiron_ avec _Achille_.--Tome I, pl. 8.

CENTAURE avec une _Bacchante_ en croupe, armée d'un _thyrse_.--Tome I,
pl. 25.

CENTAURE avec un jeune homme tenant une lyre.--T. I, pl. 27.

CENTAURESSE avec une jeune fille ou _Bacchante_.--Tome I, pl. 26.

CENTAURESSE tenant une lyre et jouant des cymbales avec un jeune
homme.--Tome I, pl. 28.

CERFS et CHIENS.--T. I, pl. 23.--T. II, pl. 27.

CHAR traîné par un _perroquet_, et guidé par une _cigale_.--Tome I, pl.
48.

CHAR attelé d'un _cerf_ et d'une _biche_.--Tome III, pl. 53.

CHEVAL DE TROIE. Une foule religieuse fait avancer la fatale machine; au
fond, les murs de la ville.--Tome III, pl. 10

CHLORIS ou l'une des _Heures_.--Tome II, pl. 36.

COMIQUES. (Personnages) Un valet faisant un signe de raillerie; deux
femmes.--Tome III, pl. 25.

COMIQUES. (Personnages) Un vieillard, un chanteur et un joueur de
flûte.--Tome III, pl. 26.

Comique (Poète) dans le _Choragium_. Tunique grise à manches courtes,
manteau jaune; chaussure jaune-foncé, siége avec draperie rougeâtre,
bordée de bleu; marche-pied en bois, armoire en bois à deux battans,
fond bleuâtre; figure obscure.--Femme debout. Tête effacée; tunique
violette, bordure bleue.--Femme assise. Voile rouge-clair, tunique
bleu-céleste, bord violet; autre draperie violette sur les genoux, le
siége et le marche-pied jaune.--Tome III, pl. 27.

D

DANSEUSES ou Figures symboliques du culte de _Bacchus_, de _Cérès_, etc.
savoir:

_Danseuses_ (deux) formant une passe.--Tome I, pl. 17.

_Danseuse_ (une) figurant _Vénus_; partie de la danse antique, dite
_indication_.--Tome I, pl. 18.

----tenant un disque, figurant l'une des _Grâces_ ou des _Heures_.--Tome
I, pl. 19.

----_Bacchante_ agitant un _tympanum._--Tome I, pl. 20.

----_Bacchante_ jouant des cymbales.--Tome I, pl. 21.

----_Nymphe_ ou suivante de _Bacchus_, portant un vase et trois figues
sur un disque.--Tome I, pl. 22.

----_Cernophore_ des fêtes de _Cérès_ ou de _Bacchus_. Robe blanche et
voile d'un vert foncé.--Tome I, pl. 23.

----La _Paix_ ou Prêtresse de _Bacchus_. Tunique blanche, manteau bleu,
bordé de rouge; voile jaune attaché sur la tête avec une bandelette
rouge.--T. I, pl. 24.

----de profession, ou suivante de _Bacchus_. Draperie flottante.--Tome
III, pl. 2.

----exprimant la fureur sacrée des _Ménades_.--Tome III, pl. 3.

----_Nymphe_ ou suivante de _Bacchus_.--Tome III, pl. 4.

----_Cernophore_ ou courtisanne.--Tome III, pl. 21.

DANSEURS de corde sous la figure de _Faunes_.--Tome III, pl. 13.

DÉCORATIONS d'architecture, peintes sur des murs.--Tome I, de la pl. 39
à la pl. 44.

----sur champ noir. Au milieu une _Psyché_; cheveux blonds, draperie
verte.--T. III, pl. 59.

----sur champ jaune, avec un petit tableau au milieu.--_Faune_;
peau rousse en écharpe.--_Bacchante_; cheveux blonds, draperie
jaune-clair.--Tome III, pl. 60.

DÉDALE volant dans les airs. Draperie rouge et ceinture jaune.--_Icare_
étendu sur le rivage.--Vue de mer.--Tome III, pl. 38.

DÉESSES (Trois) s'entretenant sous un portique. Sujet incertain.--Tome
II, pl. 12.

DIANE ou _Nymphe_ de sa suite sur champ bleu.--Tome II, pl. 42.

DIVINITÉS. La tête environnée de rayons. Sujet incertain.--T. II, pl.
11.

E

ENDYMION endormi sur une pierre.--Tome III, pl. 20

ÉNÉE, ANCHISE et ASCAGNE. Caricature sous des figures de singes.
Draperie rouge foncé, brodequins jaunes.--Tome III, pl. 39.

ÉTUDIANT tenant un _papyrus_. Draperie couleur changeante entre le rouge
et le vert.--T. III, pl. 55.

F

FRUITS.--Tome I, pl. 22.

G

GÉNIES des _arts libéraux_ et _mécaniques_, faisant suite.--T. I.

_Génies_ (quatre) de la _Musique_ et de la _Danse_.--Pl. 30.

_Génies_. (quatre)--Pl. 31.

_Génies_ (deux) de la _Musique_.--Pl. 32.

_Génies_ des _jeux enfantins_.--Pl. 32, 33, 34.

----de la _course des chars_.--Pl. 33.

----de la _menuiserie_.--Pl. 34.

----du _pressurage_.--Pl. 35.

----de la _cordonnerie_.--Pl. 35.

----des _fabriques de bandelettes_.--Pl. 36.

----de la _pêche_.--Pl. 36.

----de la _chasse_.--Pl. 37.

----de la _navigation_.--Pl. 37.

----d'_Apollon_.--Pl. 38.

----du _lieu_.--Pl. 38.

GÉNIES de _Bacchus_ et de _Vénus_.--Tome III, pl. 6 et 7.

----de _Bacchus_ et de _Vénus_, tirés d'une décoration peinte à
l'imitation des mosaïques.--T. III, pl. 35.

GÉNIES de _Cupidon_.--Tome II, pl. 17, 30, 31.

----de la _Poésie_.--T. I, pl. 10.

GRACES. (les trois)--T. II, pl. 40.

GRIFFONS.--Tome II, pl. 8.

H

HERCULE avec son fils _Télèphe_, allaité par une chèvre.--T. I, pl. 6.

----enfant, étouffant les serpens.--_Alcmène, Amphytrion_, un
_Pédagogue_ avec _Iphiclus_.--Tome I, pl. 7.

----avec le sanglier d'_Erymanthe_ et _Eurysthée_.--Tome III, pl. 12.

----combattant le _lion_.--T. III, pl. 17.

----tuant les oiseaux _Stymphalides_.--Tome III, pl. 44.

HERMAPHRODITE.--T. II, pl. 26.

HÉROÏQUE. (Sujet) Message. Sur le siége, une draperie rouge, épée avec
un fourreau obscur, pommeau jaune, baudrier vert.--Le Messager, draperie
et chaussure violette, cheval bai-obscur.--Tome III, pl. 2.

HÉSIONE délivrée par _Hercule_.--Tome III, pl. 36.

HÉSIONE délivrée par _Hercule_ accompagné de _Télamon_.--T. III, pl. 37.

HIPPOPOTAME. Vue du _Nil_.--Tome I, pl. 46.

HYLAS enlevé par les _Nymphes_.--Tome III, pl. 18.

I

IBIS.--Tome II, pl. 30 et 31.

ISIS. (Figures d')--Tome I, pl. 44.

ISIS. (Cérémonies du culte d')--Tome II, pl. 30 et 31.

JUPITER sous la forme d'un cygne avec _Némésis_. Voile blanc, draperies
blanches, lit couleur d'or, avec le dossier rouge.--Tome II, pl. 39.

JUPITER désarmé par l'_Amour_.--Tome II, pl. 14.

L

LALA ou autre femme célèbre faisant le portrait d'un Hermès. Bandelette
blanche sur la tête, tunique jaune-clair; dessus, draperie violette,
coussin jaune.--L'enfant avec draperie jaune.--Une femme debout. Voile
couleur de laque, manteau vert bordé de rouge; dessous, tunique d'un
vert plus clair.--Autre femme plus retirée. Manteau jaune, tunique
rouge.--Tome III, pl. 40.

LARA. _Voyez_ MERCURE.

LATONE, _Niobé, Phœbé, Hillaïra_ et _Aglaé_.--Jeu d'osselets. Monochrome
sur marbre.--T. I, pl. 1.

M

MARS dans une niche et sur un piédestal.--Tome III, pl. 15.

MARS et VÉNUS montant au ciel. Draperies sanguine et rouge-clair, casque
d'acier.--Un _Amour_.--Tome III, pl. 42.

MARSYAS et OLYMPE.--T. I, pl. 9.

MARSYAS. (Supplice de)--T. II, pl. 18.

MASQUES tragiques.--T. II, pl. 8.--T. III, pl. 25, 26, 28, 29, 43.

----comiques.--T. III, pl. 27.

----divers.--T. III, pl. 19.

MÉDECINE. (Les inventeurs de la) _Apollon_. Draperie changeante,
rouge et verte; cortine, cuivre rouge.--Chiron. La partie chevaline
bai-obscur, une peau fauve en écharpe.--_Esculape_ assis. Coussin vert,
draperie changeante, verte et rouge.--T. III, pl. 51.

MERCURE avec la déesse _Lara_. Draperie cramoisie, brodequins gris.--La
Déesse, draperie couleur de laque.--Tome II, pl. 41.

MIGNONS--Tome II, pl. 48.

MINERVE. Tunique violette, manteau rouge-clair, cimier d'acier à
plumes rouges, bouclier de métal, siége jaune d'un beau
travail.--_Uranie_.--Tome III, pl. 41.

MNÉMOSYNE.--Tome II, pl. 52.

MONSTRES marins.--T. II, pl. 15, 44, 45, 46.--T. III, pl. 36, 37.

MUSES faisant suite dans l'ordre adopté par Hésiode.--_Clio_. Tunique
violette, manteau rouge foncé, bordure bleu-clair, pendans et bracelets
d'or. (_Euterpe_ manque).--_Thalie_.--_Melpomène_. La tunique courte est
rouge.--_Terpsychore_. La tunique longue, couleur changeante, vert et
bleu-céleste.--_Erato_.--_Polymnie_.--_Uranie_.--_Calliope_. Tunique
verte, manteau blanc.--Tome II, pl. 2 à 9.

MUSES: _Melpomène_ tenant un glaive, prise pour _Didon_.--T. I, pl. 13.

La _même_ tenant la massue et le masque d'_Hercule_ jeune. Draperie
obscure et changeante, verte et rouge, bracelets d'or.--T. III, pl. 43.

_Uranie_. Tunique verte, manteau rouge changeant, globe céleste bleu,
pilastre rougeâtre.--T. III, pl. 41.

MUSICIENS: _Une jeune femme_. Cheveux blonds, draperie amarante, cithare
d'or.--Tome II, pl. 47.

_Autre_.--Tome III, pl. 24.

_Autre_ jouant de la lyre. Cheveux blonds, tunique verte avec trois
agraffes, manteau couleur changeante, rouge et vert, bordure couleur
d'or.--T. IlI, pl. 55.

_Concert_ dans un _Choragium_. Femme debout. Rubans rouges et bleus dans
les cheveux, pendans d'or, voile jaune sur le sein, manteau gris-blanc,
manches violettes à retroussis verts; le reste de la robe violet, bord
vert; l'habit de dessous, tombant sur ses pieds, jaune; archet jaune,
lyre jaune, le ruban qui l'attache, bleu.--_Joueur de flûte double_,
assis. Bandelette blanche qui resserre les joues; manteau jaune, habit
couleur changeante, bleu et rouge-clair, trois pièces appliquées par
devant, deux jaunes, celle du milieu verte; tout l'habit est garni de
petites pièces de pourpre, parsemées d'or; large ceinture jaune, bordée
de rouge, sandales jaunes; les flûtes, le siége jaunes; sur le siége,
draperie rouge avec des raies jaunes; le marche-pied jaune avec des
raies rouges. Le siége de l'autre femme, jaune-clair, le marche-pied
comme le premier, coussin garni de glands d'un beau jaune; couronne de
feuilles, de fleurs blanches et jaunes; pendans, collier à agraffes,
bracelets d'or; l'habit de dessous couleur changeante, bleu et rouge;
manteau tout blanc; pantoufles jaunes.--Deux _Figures_ debout couronnées
de feuilles; celle de profil vêtue de bleu, l'autre de violet.--Tome
III, pl. 30.

N

NARCISSE se mirant dans une fontaine. Draperie rouge.--T. III, pl. 46.

_Le même sujet_. Draperie rouge.--Cupidon; les aîles touchées de
vert.--Tome III, pl. 47.

NÉRÉIDE jouant avec un taureau marin.--Tome II, pl. 44.

_Autre_ sur un _Hippocampe_ ou cheval marin. Draperie rouge-obscur,
bordée de jaune; le monstre, couleur eau-de-mer.--Tome II, pl. 45.

_Autre_ sur une _Panthère marine_. Draperie changeante, verte et jaune;
rênes d'or.--Tome II, pl. 46.

NOCES. Deux époux avec une _cithariste_.--Tome II, pl. 14.

NYMPHE repoussant un _Silène_.--Tome I, pl. 16.

----surprise par un _Satyre_.--Tome III, pl. 48.

----surprise par un _Sylvain_. Draperie jaune-clair, violette au revers.
Vue de mer; grotte avec des statues.--Tome II, pl. 34.

O

ŒNÉE, père de _Méléagre_, recevant un Message des _Étoliens_.--Tome II,
pl. 43.

OISEAUX.--Tome I, pl. 18 et 24.

----avec fleurs et fruits.--T. I, pl. 14 et 19.

OLYMPE. _Voyez_ MARSYAS.

ORESTE en Tauride, reconnu par _Iphigénie_.--Tome I, pl. 2.

ORESTE et PILADE en Tauride, conduits au sacrifice.--Tome I, pl. 12.

OSIRIS. (Figures d')--T. I, pl. 44.

OSSELETS. (Jeu d')--T. I, pl. 1.

P

PAN (Lutte de) et de _Cupidon_.--_Silène_. Draperie blanche.--_Bacchus_
assis.--Draperie rouge, cothurne jaune.--Tome II, pl. 13.

PANTHÈRES.--Tome I, pl. 21.--Tome III, pl. 45.

PARIS séduisant _Hélène_. L'habit de Pâris rouge avec des raies bleues;
le bonnet de marin bleu-clair; pantalon couleur d'or.--T. III, pl. 37.

PAYSAGES.--Tome I, pl. 1, 7, 9, 12, 47, 48.--Tome III, pl. 10.

PHÈDRE et ŒNONE.--Tome III, pl. 53.

PHÈDRE, ŒNONE et HYPPOLYTE.--Tome II, pl. 44.

POÈTE ou philosophe avec un manteau blanc.--Tome II, pl. 25.

POISSONS.--T. I, pl. 5, 20, 24, 45.--Tome III, pl. 58.

POLYPHÊME recevant un Message, apporté par un _Génie_ sur un
Dauphin.--Tome I, pl. 10.

PORTIQUES. Écoles et boutiques.--Tome III, pl. 11.

PRÉCEPTEUR ou philosophe devant lequel une mère amène son fils.--Tome
III, pl. 54.

PRÊTRESSE vêtue de rouge avec un manteau vert, portant un instrument ou
montant d'un siége en argent.--Tome II, pl. 25.

PRÊTRESSES de _Bacchus_ ou de _Cérès_.--Tome II, pl. 24.

PRÊTRESSE lisant une formule sacrée. Cheveux blonds, tunique verte,
manteau couleur de rose.--Tome II, pl. 39.

PYGMÉES avec paysages.--T. III, pl. 9.

PYGMÉES dans des marais. Barques rouges, plantes aquatiques, deux
poisson couleurs variées, rouge, vert et jaune; vases de terre dans une
barque.--Tome III, pl. 58.

S

SATYRES se battant à coups de tête contre des boucs.--T. II, pl. 29.

SILÈNE avec une _Nymphe_, qui lui verse à boire.--T. III, pl. 50.

T

TABLETTES.--Tome II, pl. 2.

THÉSÉE, vainqueur du _Minotaure_. Couleurs perdues.--T. I, pl. 5.

TOILETTE. (Femmes à leur) La première assise. Cheveux châtains,
bandelette et voile couleur d'or, tunique blanche très-claire, bordée de
bleu, manteau couleur de laque, chaussure jaune, siége couleur d'argent,
avec des raies d'or.--_Jeune fille_. Cheveux blonds, bandelette blanche,
pendans et bracelets d'or, tunique blanche, manteau jaune avec garniture
bleue, chaussure rouge.--_Autre jeune fille_. Cheveux châtains;
bandelette, collier, bracelets d'or; tunique couleur de laque, avec
une large bordure d'une couleur plus foncée; manteau bleu.--_Esclave_,
figure très-altérée. Draperie bleue.--_Table_ jaune-clair; dessus deux
bandelettes, l'une blanche, l'autre rougeâtre.--T. III, pl. 31.

TRAGIQUE (Acteur) considérant un masque.--Tome III, pl. 28.

TRAGIQUE. (Poète) Carnation olivâtre; cheveux châtains; habit blanc,
large ceinture dorée; draperie sur les genoux, rouge-incarnat; baudrier
à l'épée, vert; sceptre d'argent à pomme d'or, cothurne couleur de
laque, siége d'or avec cercles d'argent.--_Femme_ un genou en terre.
Pendans, bracelets d'or; rubans verts dans les cheveux; tunique
changeante, vert et jaune; ceinture rose; manteau couleur changeante,
laque et bleu; plume ou poinçon jaune; masque tragique couleur de
terre cuite, avec une chevelure obscure.--_Autre personnage_ vêtu de
blanc.--Tome III, pl. 29.

TRAGIQUE. (Représentation) Trois personnages avec des masques.
Monochrome sur marbre.--T. I, pl. 4.

TRÔNES de _Mars_ et de _Vénus_.--Tome I, pl. 29.

TROPHÉES. _Victoire_ ailée. Tunique blanche, manteau bleu.--_Un
guerrier_ tenant un drapeau blanc.--Tome III, pl. 9.

V

VAISSEAUX de guerre.--Tome I, pl. 45.

VASES.--Tome III, pl. 12 et 20.

VÉNUS portée sur les flots dans une coquille.--Tome III, pl. 16.

VÉNUS et MARS. _Voyez_ MARS.

VÉNUS ou VULCAIN, ou jeunes époux.--Tome III, pl. 1.

VICTOIRE ailée. Tunique blanche. Tome II, pl. 28.

VICTOIRE. _Voyez_ TROPHÉES.

VOLUMES et Manuscrits dans leur boîte.--Tome II, pl. 1 et 2.

VUE du _Nil_ avec plusieurs fabriques.--Tome I, pl. 47.

VUE de Mer avec des _vaisseaux_.--Tome I, pl. 46.

VUES de Mer et Paysages.--T. I, pl. 48.




_Fin de la Table._









End of the Project Gutenberg EBook of Antiquités d'Herculanum, Tome III.,
(Vol. 3 of 6), by Tommaso Piroli, Pietro Piranesi, and Francesco Piranesi

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Section 3.  Information about the Project Gutenberg Literary Archive
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