L'art roman dans le Sud-Manche: Album

By Marie Lebert

The Project Gutenberg eBook of L’art roman dans le Sud-Manche: Album, by Marie Lebert

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Title: L’art roman dans le Sud-Manche: Album

Author: Marie Lebert

Release Date: July 24, 2010 [eBook #33250]
[Most recently updated: October 26, 2021]

Language: French


Produced by: Al Haines

*** START OF THE PROJECT GUTENBERG EBOOK L’ART ROMAN DANS LE SUD-MANCHE: ALBUM ***




L'ART ROMAN DANS LE SUD-MANCHE: ALBUM



MARIE LEBERT



AVEC DES PHOTOS D'ALAIN DERMIGNY ET CLAUDE RAYON



[Note de l'auteur: Cet album est également disponible en anglais,
sous le titre "Romanesque Art in Southern Manche: Album".  Le nom
de l'image correspondante est à la fin de chaque paragraphe.]



[Illustration]

001. Dans cet album, point de monuments présents dans tous les guides.
Voici au contraire quelques modestes églises dont on parle peu, au sud
du département de la Manche, en Normandie. Solides, nichées dans la
verdure ou visibles le long de la côte rocheuse, elles furent
construites au dixième, onzième ou douzième siècle par les villageois
et paroissiens, avec des matériaux locaux (schiste et granite), sur les
voies montoises qu'empruntaient les pèlerins pour se rendre au Mont
Saint-Michel, leur destination finale après des mois de voyage.



[Illustration]

002. Le Sud-Manche. Carte de la région. Du nord au sud, les pastilles
bleues signalent les églises de Saint-Martin-le-Vieux, Bréville,
Yquelon, Saint-Pair-sur-Mer, Angey, Saint-Jean-le-Thomas, Dragey,
Genêts, Saint-Léonard-de-Vains, Saint-Loup et
Saint-Quentin-sur-le-Homme, auquel s'ajoute le beau portail roman de
Sartilly. Carte numérisée par Georges Cercel.



[Illustration]

003. Le Sud-Manche. Carte ancienne de la région. Cette région
appartient au Cotentin pour sa partie nord et à l'Avranchin pour sa
partie sud. La limite entre le Cotentin et l'Avranchin est la petite
rivière du Thar, qui se jette dans la Manche au sud de Granville. Au
Moyen-Âge, cette région était riche, avec une population beaucoup plus
dense qu'à l'intérieur des terres. La vie économique y était active:
pêcheries, salines à proximité de Saint-Martin-de-Bréhal, Bréville et
Saint-Léonard-de-Vains, exploitation de la tangue et du varech utilisés
comme engrais marins, nombreuses cultures intensives. Cette carte
ancienne fait partie des collections de la médiathèque de Granville.
Photo de Claude Rayon. [Claude-02]



[Illustration]

004. Le Sud-Manche. Le doyenné de Saint-Pair. Les paroisses de
Saint-Martin-le-Vieux, Bréville, Yquelon et Saint-Pair-sur-Mer
appartenaient au doyenné de Saint-Pair, l’un des cinq doyennés de
l’archidiachoné de Coutances. L’archidiachoné de Coutances était l’un
des quatre archidiachonés du diocèse de Coutances, les autres étant les
archidiachonés du Cotentin, de Bauptois et du Val-de-Vire. Carte de
Marie Lebert.



[Illustration]

005. Le Sud-Manche. Le doyenné de Genêts. Les paroisses d'Angey,
Sartilly, Saint-Jean-le-Thomas, Dragey et Genêts appartenaient au
doyenné de Genêts et à l'archidiachoné d'Avranches,  tout comme le
prieuré de Saint-Léonard-de-Vains. L'archidiachoné d'Avranches
comprenait trois autres doyennés: le doyenné d'Avranches, le doyenné de
Tirepied (qui incluait la paroisse de Saint-Loup) et le doyenné de la
Chrétienté. Le doyenné de la Chrétienté regroupait les neuf paroisses
rayonnant autour de la cité épiscopale d’Avranches, dont la paroisse de
Saint-Quentin-sur-le-Homme. Carte de Marie Lebert.



[Illustration]

006. Le Sud-Manche. Les chemins montois. La région était traversée par
plusieurs voies montoises qu’empruntaient les pèlerins pour se rendre
au Mont Saint-Michel. Au nord d'Avranches, on avait d'ouest en est le
chemin des grèves venant de Saint-Pair-sur-Mer, le chemin montois
venant de Saint-Pair-sur-Mer (dont l'itinéraire était différent du
chemin des grèves), le chemin montois venant de Coutances, le chemin
montois venant de Saint-Lô, et enfin le chemin montois venant de Caen.
Au sud d’Avranches, un chemin montois permettait aux pélerins de
Tinchebray, Condé-sur-Noireau, Falaise et Lisieux de rejoindre le Mont
Saint-Michel. Carte de Marie Lebert.



[Illustration]

007. Le Sud-Manche. Carte géologique. Toutes les églises sont en granit
et en schiste, qui sont des matériaux locaux. Le sol de la région est
formé de terrains sédimentaires composés de roches schisteuses. Ces
terrains entourent deux larges massifs granitiques, ceux de Vire et
d’Avranches. Allongé d’est en ouest, le massif granitique de Vire forme
une bande rocheuse d’une largeur de cinq kilomètres environ, et se
termine à l’ouest par les falaises de Carolles et Champeaux. Le massif
granitique d’Avranches est une étroite bande granitique orientée
d’ouest en est, dont la largeur ne dépasse pas deux à quatre
kilomètres. Les deux massifs granitiques sont ceinturés d’une auréole
métamorphique composée de schistes et de grauwackes (roches
schisteuses). La formation de Saint-Pair est un flysch (formation
détritique) composé de grauwackes, siltites et argilites noires
présentant des schistosités. La formation de Granville est un flysch
formé d’une alternance de grauwackes et de schistes. Carte de Marie
Lebert.



[Illustration]

008. Saint-Martin-le-Vieux. Emplacement. Le village de
Saint-Martin-le-Vieux est situé entre Bréhal et la mer, près du havre
de la Venlée, très exactement à deux kilomètres à l’ouest de Bréhal et
neuf kilomètres au nord de Granville. Le village était traversé par le
chemin montois venant de Cherbourg et allant à Saint-Pair-sur-Mer pour
arriver au Mont Saint-Michel, destination finale de nombreux pèlerins.



[Illustration]

009. Saint-Martin-le-Vieux. L'église, en ruines, se dresse sur un petit
promontoire. L’église était placée sous le vocable de Saint Martin, et
le second saint était Saint Eutrope. La paroisse appartenait au doyenné
de Saint-Pair et à l'archidiachoné de Coutances. Foulques Paynel, sans
doute un parent de Guillaume Paynel, fondateur de l’abbaye de Hambye en
1145, donna à cette abbaye une partie de la dîme de la paroisse de
Saint-Martin-le-Vieux. Cette donation figure dans le Cartulaire de
l’abbaye de Hambye. Pendant la Révolution, l’église servit d'arsenal et
tout son mobilier fut vendu. Elle fut rendue au culte en 1801. Vers
1804 ou 1805, menaçant de s’effondrer, elle ne fut plus utilisée.
Depuis cette époque, la paroisse de Saint-Martin-le-Vieux est rattachée
à celle de Bréhal. Photo de Claude Rayon. [Claude-01]



[Illustration]

010. Saint-Martin-le-Vieux. Les ruines romanes, avec un double
campanile ajouté au seizième siècle. L’ensemble est envahi par la
végétation. Les maçonneries sont faites de moellons de schiste et de
granit.  Les arcs et piédroits des ouvertures sont en granit. Le
schiste est la pierre locale. Quant au granit, il pourrait provenir du
massif granitique de Vire affleurant à quelques kilomètres au sud.
Photo d'Alain Dermigny. [Alain-002]



[Illustration]

011. Saint-Martin-le-Vieux. Les ruines romanes. Entre le chœur et la
nef, le double campanile (double parce que pouvant accueillir deux
cloches) ajouté au seizième siècle fut édifié en granit rose de
Chausey. Photo d'Alain Dermigny. [Alain-003]



[Illustration]

012. Saint-Martin-le-Vieux. Le plan de l'église. Un vaisseau
rectangulaire régulièrement orienté d’ouest en est comprend une longue
nef suivie d'un chœur à chevet plat. La longueur extérieure totale est
de 26,5 mètres et sa largeur extérieure de 6,4 mètres. Le chœur est
séparé de la nef par un double campanile ajouté au seizième siècle.
Plan de Marie Lebert.



[Illustration]

013. Saint-Martin-le-Vieux. Le mur sud de la nef romane. La grande baie
à l’arc surbaissé a sans doute été ajoutée au seizième siècle, lors de
la construction du double campanile. A la droite de cette grande baie,
le cintre de la petite baie romane bouchée est creusé dans un linteau
monolithe de granit. Photo d'Alain Dermigny. [Alain-004]



[Illustration]

014. Saint-Martin-le-Vieux. Le mur sud de la nef romane et sa porte,
avec son cintre surbaissé et ses piédroits aux contours chanfreinés. La
petite baie présente sur la gauche est elle aussi romane. L'appareil
irrégulier des maçonneries est fait de moellons de schiste et de
granit. De nombreux éléments d’appareil en arêtes de poisson (opus
spicatum) sont visibles, preuve que ce mur sud est bien la partie la
plus ancienne de l'édifice. Au-dessus de la porte, la petite baie
trilobée a sans doute été ajoutée au seizième siècle, lors de la
construction du double campanile.  Photo d'Alain Dermigny. [Alain-005]



[Illustration]

015. Saint-Martin-le-Vieux. La petite baie romane présente dans le mur
sud de la nef, avec son cintre surbaissé et ses piédroits de granit.
Photo de Claude Rayon. [Claude-04]



[Illustration]

016. Saint-Martin-le-Vieux. Derrière la croix ancienne, le double
campanile du seizième siècle, édifié en granit de Chausey. Photo de
Claude Rayon. [Claude-05]



[Illustration]

017. Bréville. Emplacement. Le village de Bréville est situé sur la
côte, à six kilomètres environ au nord de Granville. Il était traversé
par le chemin montois qui, venant de Cherbourg, allait vers
Saint-Pair-sur-Mer pour arriver au Mont Saint-Michel,  destination
finale de nombreux pèlerins.



[Illustration]

018. Bréville. L'église romane devant la ligne de dunes. A
l'arrière-plan, sur la gauche, la pointe de Granville s'avance vers la
mer. Mais, à l'époque romane, Granville était quasi-inexistant et la
ville importante était Saint-Pair-sur-Mer. Photo de Claude Rayon.
[Claude-11]



[Illustration]

019. Bréville. L'église romane enserrée dans les arbres. Au douzième
siècle, la vie économique était active: pêcheries, salines,
exploitation de la tangue et du varech utilisés comme engrais marins,
nombreuses cultures intensives. Le territoire de la paroisse était la
propriété du Mont Saint-Michel depuis 1022, date à laquelle Richard II,
duc de Normandie, donna la baronnie de Saint-Pair au Mont. Au treizième
siècle, le patronage était laïc, avec Guillelmus de Breinville comme
seigneur patron entre 1251 et 1279. La dîme était partagée entre le
curé et l’abbé du Mont Saint-Michel. Au seizième siècle, Bréville, avec
son église et ses salines, formait une prébende au profit de la
cathédrale de Coutances. Photo d'Alain Dermigny. [Alain-006]



[Illustration]

020. Bréville. L'église romane est placée sous le vocable de
Notre-Dame, et le second saint est Saint Hélier. La paroisse
appartenait au doyenné de Saint-Pair et à l'archidiachoné de Coutances.
Photo d'Alain Dermigny. [Alain-007]



[Illustration]

021. Bréville. L'église romane est formée d’une nef de deux travées
suivie d’un chœur de deux travées à chevet plat. La tour carrée s’élève
entre chœur et nef. La majeure partie de la nef, la base de la tour et
les murs latéraux du chœur sont romans, et datent sans doute de la
deuxième moitié du douzième siècle. Les maçonneries présentent un
appareil irrégulier fait de moellons de schiste. Le granit est utilisé
pour les contreforts, le pourtour des ouvertures, les pilastres, les
colonnes et les arcs. Photo de Claude Rayon. [Claude-006]



[Illustration]

022. Bréville. La sacristie est la construction à cinq pans située dans
le prolongement du chœur. Elle fut ajoutée beaucoup plus tard, au
dix-neuvième siècle. Photo d'Alain Dermigny. [Alain-009]



[Illustration]

023. Bréville. Le plan de l'église. Un vaisseau rectangulaire
régulièrement orienté d’ouest en est comprend une nef de deux travées
suivie d’un chœur de deux travées à chevet plat. La longueur extérieure
totale est de 27,75 mètres et la largeur extérieure de la nef  de 7,65
mètres. La tour, implantée dans l’axe du vaisseau, s’élève entre chœur
et nef. La construction à cinq pans située dans le prolongement du
chœur abrite la sacristie. Plan de Marie Lebert.



[Illustration]

024. Bréville. La tour de l'église, située entre chœur et nef, dispose
d'une base romane, alors que l'étage et la flèche datent de la fin du
quinzième ou du début du seizième siècle. Photo d'Alain Dermigny.
[Alain-010]



[Illustration]

025. Bréville. La tour de l'église, en vue plongeante... vers le ciel.
Photo de Claude Rayon. [Claude-07]



[Illustration]

026. Bréville. L’étage et la flèche de la tour. L’étage est percé sur
chaque face d’une ouverture longue et étroite. Au-dessus s’élève une
flèche octogonale de pierre aux angles adoucis par des tores, avec un
petit gâble à fines colonnettes situé dans le prolongement de chaque
ouverture. Photo d'Alain Dermigny. [Alain-011]



[Illustration]

027. Bréville. La porte romane, à la base de la tour, côté sud, avec
une arcade en plein cintre formée d’une voussure moulurée d’un tore
suivi d’un chanfrein sculpté de dents-de-scie peu visibles.
L’archivolte est un épais bandeau orné de dents-de-scie en fort relief
sculptées en creux d’un rang de bâtons brisés. L’archivolte repose à
droite sur une pierre sculptée d’une tête humaine. A gauche, elle
disparaît dans les maçonneries de la nef. Le claveau central de la
voussure est orné d’une grande tête sculptée en fort relief. Ces deux
têtes, sculptées dans une pierre calcaire, ont mal résisté à l’usure du
temps. Les corbeilles des chapiteaux des colonnettes engagées sont
sculptées de deux crochets d’angle eux aussi très abîmés. Photo d'Alain
Dermigny. [Alain-012]



[Illustration]

028. Bréville. Croquis de la porte romane, à la base de la tour, côté
sud. Croquis de Marie Lebert.



[Illustration]

029. Bréville. La porte romane, à la base de la tour, côté sud, est
surplombée par une tête humaine. Sculptée dans le calcaire, pierre
friable, cette tête a mal résisté à l’usure du temps, contrairement aux
têtes sculptées dans le granit de la porte sud de l'église d'Yquelon.
Photo d'Alain Dermigny. [Alain-013]



[Illustration]

030. Bréville. La porte romane, à la base de la tour, côté sud.
L’archivolte surmontant l’arcade en plein-cintre repose à droite sur
une pierre de granit sculptée d’une tête humaine. Photo d'Alain
Dermigny. [Alain-014]



[Illustration]

031. Bréville. Un modillon roman sculpté d’une tête humaine, sous la
corniche. La plupart des modillons, plus récents, sont taillés en
biseau. Photo d'Alain Dermigny. [Alain-015]



[Illustration]

032. Bréville. Un modillon roman sculpté d’une tête humaine, sous la
corniche. Celui-ci se situe au-dessus de la baie de la seconde travée
de la nef. Photo d'Alain Dermigny. [Alain-016]



[Illustration]

033. Bréville. Le chœur (intérieur). Sa voûte en croisée d’ogives date
de la fin du quinzième ou du début du seizième siècle. Le carrelage de
la deuxième travée du chœur date de 1863. Le sol de la première travée
est recouvert de dalles de schiste de Beauchamps, posées en 1969. Photo
d'Alain Dermigny. [Alain-017]



[Illustration]

034. Bréville. La nef (intérieur). Son plafond en bois fut remplacé par
un plafond en plâtre en 1852. La porte et la grande baie visibles dans
le mur du fond - qui correspond donc au mur de la façade occidentale -
sont sans grand caractère, suite au remaniement de  cette façade en
1783. La porte chevillée en chêne date de 1970. Les murs sont
recouverts d’un enduit à la chaux datant de 1969, tout comme les dalles
de schiste de Beauchamps recouvrant le sol. Photo d'Alain Dermigny.
[Alain-018]



[Illustration]

035. Bréville. La nef (intérieur). Le plafond de plâtre de 1852 fut à
son tour remplacé par un plafond de bois, ceci récemment. Photo de
Claude Rayon. [Claude-09]



[Illustration]

036. Bréville. La base de la tour (intérieur), entre chœur et nef. Au
premier plan, un arc intérieur aux arêtes chanfreinées repose sur des
demi-colonnes engagées. Cet arc, qui sépare le chœur de la base de la
tour, fut remanié lors de la réfection du chœur au quinzième ou
seizième siècle. A l’arrière-plan, l’arc séparant la nef de la base de
la tour appartient à l’édifice roman original. Il s’agit d’un arc
fourré et légèrement brisé aux claveaux irréguliers. Cet arc repose sur
deux épais pilastres pris dans l’épaisseur du mur. L’imposte des
pilastres est moulurée en forme de bandeau chanfreiné. Photo d'Alain
Dermigny. [Alain-019]



[Illustration]

037. Bréville. Le grand autel situé dans le chevet du chœur, avec à
gauche une statue de Notre Dame, l’église étant placée sous son
vocable, et à droite une statue de Saint Hélier, qui est le second
saint. Photo d'Alain Dermigny. [Alain-020]



[Illustration]

038. Bréville. Détail du grand autel, dans le chevet du chœur. La
statue de Notre Dame, sainte patronne de l'église. Photo d'Alain
Dermigny. [Alain-021]



[Illustration]

039. Bréville. Détail du grand autel, situé dans le chevet du chœur. La
statue de Saint Hélier, second saint de l'église. Photo d'Alain
Dermigny. [Alain-022]



[Illustration]

040. Bréville. La fontaine Saint-Hélier. Cette fontaine était coiffée
de la statue de Saint Hélier, que l'on voit maintenant à
l'arrière-plan, sur la droite. Photo de Claude Rayon. [Claude-10]



[Illustration]

041. Yquelon. Emplacement. Le village d’Yquelon est situé à deux
kilomètres de Granville, entre Donville-les-Bains et Saint-Nicolas, au
sud de la rivière du Boscq. D’origine scandinave, le terme d’Yquelon
signifie «branche de chêne».  Yquelon était situé sur le chemin montois
qui, venant de Cherbourg, allait vers Saint-Pair-sur-Mer avant
d'arriver au Mont Saint-Michel, destination finale de nombreux pèlerins.



[Illustration]

042. Yquelon. L'église romane. Le territoire de la paroisse faisait
partie de la baronnie de Saint-Pair, propriété du Mont Saint-Michel
depuis 1022, date à laquelle Richard II, duc de Normandie, donna la
baronnie au Mont. Le seigneur du lieu, Rogerius de Ikelun, apposa sa
signature au bas de deux grandes chartes de l’abbaye de la Lucerne en
1162. Au treizième siècle, le patronage était certainement laïc. La
dîme se partageait entre le curé, qui en recevait la plus grande
partie, l’abbaye du Montmorel (sise à Poilley, près de Ducey), et la
léproserie Saint-Blaise de Champeaux. Photo d'Alain Dermigny.
[Alain-023]



[Illustration]

043. Yquelon. L’église romane est placée sous le vocable de Saint Pair,
et le second saint est Saint Maur. La paroisse appartenait au doyenné
de Saint-Pair et à l'archidiachoné de Coutances. Les églises d'Yquelon
et de Bréville ont des traits communs et datent de la même époque, la
seconde moitié du douzième siècle. Photo d'Alain Dermigny. [Alain-024]



[Illustration]

044. Yquelon. L'église romane est formée d’une nef de deux travées
suivie d’un chœur de deux travées à chevet plat. Carrée et massive, la
tour est accolée à la première travée du chœur côté nord, avec trois
étages en léger retrait et un toit en bâtière. Les ouvertures
rectangulaires  indiquent que la tour a été reconstruite, au moins en
partie, depuis le douzième siècle. Photo de de Claude Rayon. [Claude-12]



[Illustration]

045. Yquelon. Le plan de l'église. Un vaisseau rectangulaire
régulièrement orienté d’ouest en est comprend une nef de deux travées
suivie d’un chœur de deux travées à chevet plat. La longueur extérieure
totale est de 21,75 mètres et la largeur extérieure de la nef de 7,6
mètres. La tour est accolée à la première travée du chœur côté nord.
Plan de Marie Lebert.



[Illustration]

046. Yquelon. La façade occidentale romane. Son appareil irrégulier est
fait de moellons de schiste et de granit, matériaux locaux. A chaque
extrémité, un contrefort plat prend appui sur un muret de pierre. Les
trois baies en plein-cintre présentes au-dessus du portail datent de
1896. Elles ont remplacé une grande baie rectangulaire qui avait
elle-même remplacé les deux petites baies romanes d’origine. Photo
d'Alain Dermigny. [Alain-025]



[Illustration]

047. Yquelon. La façade occidentale romane. Son mur pignon est surmonté
d’une croix antéfixe aux branches bifides. Photo d'Alain Dermigny.
[Alain-026]



[Illustration]

048. Yquelon. La façade occidentale romane. L'oculus du mur pignon est
d’origine. Son pourtour est orné de billettes avec, dans sa partie
inférieure, une pierre sculptée de deux têtes humaines en fort relief.
Photo d'Alain Dermigny. [Alain-027]



[Illustration]

049. Yquelon. Le portail occidental roman. Son arcade en plein-cintre
est formée d’une voussure non moulurée reposant sur des piédroits sans
ornement et surmontée d’une archivolte. L’archivolte est un cordon
saillant orné de dents-de-scie en fort relief sculptées en creux d’un
rang de bâtons brisés. Ses deux extrémités reposent chacune sur une
pierre de granit sculptée d’une tête humaine. Le claveau central de la
voussure est orné d’une tête humaine plus grande en fort relief. Les
piédroits intérieurs sont moulurés d’une colonnette très engagée à
tailloir et base carrés. Ces piédroits supportent un tympan de granit,
qui fut restauré et sculpté d’une croix d'inspiration romane en 1897.
Photo de Claude Rayon. [Claude-13]



[Illustration]

050. Yquelon. Croquis du portail occidental roman. On note des
similitudes avec la porte sud de l'église de Bréville, située à
quelques kilomètres au nord. Croquis de Marie Lebert.



[Illustration]

051. Yquelon. Le portail occidental roman. Détail de l’arcade en
plein-cintre du portail. L’archivolte repose à chaque extrémité sur une
pierre de granit sculptée d’une tête humaine. Elles ont donc mieux
résisté au temps que les têtes en calcaire visibles dans l'église de
Bréville. Photo d'Alain Dermigny. [Alain-029]



[Illustration]

052. Yquelon. La porte sud romane. Son arcade en plein-cintre est
formée d’une voussure moulurée d’un tore, le tore étant surmonté d’un
chanfrein sculpté d’une rangée de dents-de-scie peu marquées. La
voussure est entourée d’une archivolte formée d’un épais bandeau aux
arêtes chanfreinées. Le chanfrein inférieur est également orné d’un
rang de dents-de-scie peu visibles. La partie interne de la voussure
repose sur deux colonnettes engagées par l’intermédiaire de chapiteaux
dont la corbeille, surmontée d’un tailloir carré, est ornée de petits
crochets d’angle pratiquement disparus. Cette porte a certainement subi
un remaniement: les chapiteaux, sans astragale, sont à la fois mal
raccordés au fût des colonnes et au départ de la voussure, dont le tore
est sectionné à cet endroit. La partie externe de la voussure et
l’archivolte disparaissent dans les maçonneries de la nef à gauche,
alors qu’à droite elles reposent sur une large pierre légèrement
saillante et chanfreinée. Photo de Claude Rayon. [Claude-14]



[Illustration]

053. Yquelon. Croquis de la porte romane sud. On note là aussi des
similitudes avec la porte sud de l'église de Bréville. Croquis de Marie
Lebert.



[Illustration]

054. Yquelon. Le chœur roman (intérieur). La nef ouvre sur le chœur par
un arc triomphal très épais, fourré et légèrement brisé, qui repose sur
deux pilastres pris dans l’épaisseur du mur. Les deux travées du chœur
sont séparées par un arc doubleau, lui aussi très épais et légèrement
brisé. Photo d'Alain Dermigny. [Alain-030]



[Illustration]

055. Yquelon. Le chœur roman (intérieur). Chaque travée est surmontée
d’une voûte en croisée d’ogives. Photo d'Alain Dermigny. [Alain-031]



[Illustration]

056. Yquelon. La voûte romane du chœur. Les ogives, très larges, sont
ornées de deux épais tores d’angle entourant une petite moulure
triangulaire saillante. Cette voûte en croisée d'ogives romane fut sans
doute l'une des premières du genre en Normandie. Photo d'Alain
Dermigny. [Alain-032]



[Illustration]

057. Yquelon. La voûte romane du chœur. Doubleaux et ogives reposent
sur des culots en forme de pyramide renversée. Surmonté d’un tailloir
carré légèrement chanfreiné, le culot du centre supporte à la fois la
retombée d’un doubleau et celle de deux ogives. Photo d'Alain Dermigny.
[Alain-033]



[Illustration]

058. Yquelon. La voûte romane du chœur. Les clefs de voûte sont
sculptées de motifs géométriques en faible relief compris dans un
cercle. Photo de Claude Rayon. [Claude-16]



[Illustration]

059. Yquelon. L'enfeu et sa pierre tombale. Dans le mur nord de la nef,
un enfeu surmonté d'un arc surbaissé abrite une pierre tombale du
douzième siècle en calcaire tendre, qui représente un chevalier. M. de
Lomas la décrit ainsi dans le Bulletin de la Société des Antiquaires de
Normandie de 1886-1887: «La pierre tombale supporte un chevalier en
relief, représenté les mains jointes, la tête appuyée sur un oreiller,
et ayant un lévrier à ses pieds. (…) Elle ne porte ni indication de
nom, ni indication d'année. Il serait par conséquent impossible de
déterminer le personnage dont elle recouvrait les restes. Ce que l'on
peut dire avec certitude, c'est qu'il appartient à la puissante famille
d'Yquelon, dont un des membres, Roger d'Yquelon, apposa sa signature au
bas de deux grandes chartes de l'abbaye de la Luzerne, en 1162.»
Découverte en 1885 dans le cimetière jouxtant le nord de l'église, la
pierre tombale fut encastrée dans l'enfeu en février 1893. La pierre
tombale a sans doute été enterrée dans le cimetière au moment de la
Révolution française, avant d'être découverte en 1885 et de retrouver
son emplacement original. La longueur de l'enfeu, de 2,15 mètres,
correspond en effet exactement à celle de la pierre tombale. Photo de
Claude Rayon. [Claude-17]



[Illustration]

060. Saint-Pair-sur-Mer. Emplacement. Le bourg de Saint-Pair-sur-Mer
est situé sur la côte, à trois kilomètres et demi au sud de Granville.
L’agglomération de Saint-Pair fut prospère jusqu’à la construction de
Granville au quinzième siècle. La migration des habitants se fit alors
vers Granville, au détriment de Saint-Pair qui était jusque-là le
centre vital de la région. Saint-Pair se développa à nouveau à partir
de 1880 lors de l’essor des stations balnéaires. Un chemin des grèves
et une voie montoise permettent aux pèlerins anciens et modernes de
rejoindre le Mont Saint-Michel.



[Illustration]

061. Saint-Pair-sur-Mer. L’église est placée sous le vocable de Saint
Pair, et le deuxième saint est Saint Gaud. L'église est un lieu de
pèlerinage voué au culte de Saint Gaud, dont le sarcophage fut retrouvé
en 1131 lors de la construction de l'édifice roman. Beaucoup plus tard,
en 1880, la nef romane fut détruite pour être remplacée par une nef
plus grande doublée d'un transept permettant d'accueillir les nombreux
paroissiens de cette station balnéaire fort prisée. L’église agrandie
fut consacrée le 26 août 1888. Photo de Claude Rayon. [Claude-18]



[Illustration]

062. Saint-Pair-sur-Mer. L'église est ici prise du nord-est pour tenter
de saisir l'édifice dans son entier. Photo de Marie Lebert. [Marie-07]



[Illustration]

063. Saint-Pair-sur-Mer. L’ancienne église romane, d’après un dessin
d'E. Biguet publié dans la revue Le Pays de Granville de 1934. La nef
romane fut détruite en 1880 pour être remplacée par une nef beaucoup
plus grande doublée d'un transept. Photo d'Alain Dermigny. [Alain-034]



[Illustration]

064. Saint-Pair-sur-Mer. Le plan de l'église avant 1880, tel que nous
pouvons l'imaginer. La longueur extérieure totale était de 37,5 mètres.
La largeur extérieure de la nef était de 11,1 mètres. Plan de Marie
Lebert.



[Illustration]

065. Saint-Pair-sur-Mer. Le plan actuel. L’église comprend une nef de
deux travées précédée d’un porche, un large transept à bras saillants
et un chœur de trois travées terminé par une abside semi-circulaire. La
longueur extérieure totale est de 57,1 mètres et la largeur extérieure
de la nef de 11,1 mètres. De forme carrée, la tour s’élève à la croisée
du transept. Les croisillons du transept ouvrent à l’est sur deux
absidioles à chevet plat. Le chœur ouvre au nord sur deux chapelles,
une côté chevet et une côté tour. A l’angle formé par le bras sud du
transept et le chœur, une construction rectangulaire abrite la
sacristie. Plan de Marie Lebert.



[Illustration]

066. Saint-Pair-sur-Mer. La tour romane. Chose très rare, on peut
précisément dater la construction de la tour. On sait que ses
fondations datent de 1131, grâce à un manuscrit contemporain
mentionnant la découverte du sarcophage de Saint Gaud dans le chœur
lors de ces travaux. Le même manuscrit cite le nom du maître d'œuvre
qui dirigea la construction de la tour, un certain Rogerius de
Altomansiunculo, chose d'autant plus intéressante que les architectes
d'édifices romans restaient le plus souvent anonymes. Photo de Claude
Rayon. [Claude-19]



[Illustration]

067. Saint-Pair-sur-Mer. La tour romane, de forme carrée, comprend deux
étages en léger retrait surmontés d’une flèche octogone. Un groupe de
deux arcatures aveugles orne le premier étage au nord et au sud. De
grandes baies géminées ornent le deuxième étage sur ses quatre faces.
Séparées par une colonnette trapue à tailloir et base carrés, ces baies
géminées sont surmontées d’une arcade en plein-cintre ornée d’une
simple moulure torique et reposant sur des colonnettes engagées. Photo
d'Alain Dermigny. [Alain-035]



[Illustration]

068. Saint-Pair-sur-Mer. La tour romane. Les deux étages de la tour.
Photo de Claude Rayon. [Claude-20]



[Illustration]

069. Saint-Pair-sur-Mer. La tour romane. A l'intérieur, la tour repose
sur quatre piliers massifs parfaitement symétriques supportant quatre
arcs fourrés et légèrement brisés. Ces piliers déterminent la voûte
d’arêtes située sous la tour. Photo d'Alain Dermigny. [Alain-036]



[Illustration]

070. Saint-Pair-sur-Mer. Croquis du pilier sud-ouest de la tour. Ce
pilier se présente ainsi: à l’est, à l’ouest et au sud, un pilastre
forme saillie. Au nord, un pilastre cantonné de deux colonnes engagées
s’appuie sur un dosseret. Moulurée en forme de bandeau chanfreiné,
l'imposte surmontant le pilier forme le tailloir des chapiteaux des
deux colonnes. La corbeille des chapiteaux est sculptée, avec une base
carrée surmontée d’un chanfrein. Le pilier repose sur un socle carré
plus large aux arêtes chanfreinées. Croquis de Marie Lebert.



[Illustration]

071. Saint-Pair-sur-Mer. Détail du pilier nord de la tour. S'appuyant
sur un dosseret, un pilastre cantonné de deux colonnes engagées est
surmonté d’une imposte moulurée en forme de bandeau chanfreiné.
L’imposte forme aussi le tailloir des chapiteaux. La corbeille des
chapiteaux est sculptée de crochets d’angle taillés dans le granit.
Photo d'Alain Dermigny. [Alain-037]



[Illustration]

072. Saint-Pair-sur-Mer. Chapiteau roman sculpté. Sous la tour, l'un
des chapiteaux du pilier nord-ouest présente une corbeille sculptée,
fruste et en bas relief, taillée dans le granit. Un buste d’homme est
présent à l'angle, avec une grosse tête. Son bras droit est levé alors
que son bras gauche est replié sur sa poitrine. Une branche de chêne
est visible sur la droite. Photo d'Alain Dermigny. [Alain-038]



[Illustration]

073. Saint-Pair-sur-Mer. Chapiteau roman sculpté. Sous la tour, un
autre chapiteau de granit est sculpté d’un crochet d’angle en faible
relief. Les corbeilles des chapiteaux des piliers nord-ouest, nord-est
et sud-est sont toutes ornées de crochets d’angle de ce type. Photo
d'Alain Dermigny. [Alain-039]



[Illustration]

074. Saint-Pair-sur-Mer. Le sarcophage de Saint Pair. Un autel en
pierre datant du dix-neuvième siècle recouvre le sarcophage en calcaire
coquiller de Saint Pair. Saint Pair (482-565) fonda avec Saint
Scubilion un oratoire dont les fondations sont présentes sous le chœur
de l’église actuelle. Il donna aussi son nom au village connu
auparavant sous le vocable romain de Scessiacus (Scissy). Les
sarcophages de Saint Pair et Saint Scubilion furent retrouvés en 1875,
à l’occasion de fouilles faites par l’abbé F. Baudry. Photo d'Alain
Dermigny. [Alain-040]



[Illustration]

075. Saint-Pair-sur-Mer. Le plan de l'oratoire dessiné par l'abbé F.
Baudry. En septembre 1875, des fouilles menées par l’abbé F. Baudry
dans le chœur de l’église permirent de retrouver une partie des
fondations de l’oratoire du sixième siècle ainsi que plusieurs
sarcophages. On retrouva les sarcophages en calcaire coquiller de Saint
Pair et de Saint Scubilion et, situés à proximité, ceux de Saint Sénier
et Saint Aroaste. Le sarcophage de Saint Gaud avait été retrouvé en
1131 en creusant les fondations de la tour romane. Ce plan est inclus
dans le livre du chanoine Pigeon intitulé Vie des saints du diocèse de
Coutances et d’Avranches, et publié à Avranches en 1888.



[Illustration]

076. Saint-Pair-sur-Mer. Les fondations de l'oratoire. Dans la seconde
travée du chœur actuel, la double ligne de dallages noirs encadrant une
rangée de dallages clairs recouvre de manière très précise les
fondations de l’ancien oratoire. Ces fondations forment une abside
semi-circulaire prolongée par des murs latéraux se perdant ensuite dans
la construction romane. Fortunat (530-600), évêque de Poitiers, affirme
dans sa Vie de Saint Pair que les cellules des premiers moines furent
bâties au bord de la mer. Les moines vinrent ensuite s’établir sur les
bords de la rivière de la Saigue, à l’emplacement de l’église actuelle,
en attirant dans leur voisinage une population qui se fixa autour de
l’oratoire. Au premier plan, une pierre tombale blanche indique
l’endroit où était enterré le sarcophage de Saint Pair. Photo d'Alain
Dermigny. [Alain-042]



[Illustration]

077. Saint-Pair-sur-Mer. La châsse de Saint Gaud, sise sur l’autel
recouvrant son sarcophage en calcaire coquiller. Saint Gaud (400-491)
dispose de sa propre chapelle, construite au dix-neuvième siècle dans
le mur nord du chœur, l'église étant un lieu de pèlerinage voué au
culte de Saint Gaud. Deuxième évêque d’Evreux, il se serait démis de
ses fonctions après quarante ans d'épiscopat pour venir se retirer dans
la solitude de Saint-Pair. Le sarcophage de Saint Gaud fut retrouvé en
1131 en creusant les fondations de la tour romane. Photo d'Alain
Dermigny. [Alain-041]



[Illustration]

078. Saint-Pair-sur-Mer. La châsse de Saint Gaud. Dans cette photo de
2009, des fleurs accompagnent les ex-voto. Photo de Claude Rayon.
[Claude-21]



[Illustration]

079. Saint-Pair-sur-Mer. Les fonts baptismaux. Photo de Claude Rayon.
[Claude-24]



[Illustration]

080. Angey. Emplacement. Le village d'Angey est situé à deux kilomètres
et demi à l’ouest de la bourgade de Sartilly. La paroisse d’Angey est
rattachée à celle de Sartilly depuis 1914. L'église d'Angey n’est
utilisée qu’en de rares occasions pour des mariages et des enterrements.



[Illustration]

081. Angey. L'église et son cimetière. Le saint patron de l’église est
Saint Samson et le second saint est Saint Jean-Baptiste. La paroisse
d’Angey appartenait au doyenné de Genêts et à l'archidiachoné
d'Avranches. En 1162, l’église d’Angey et ses dépendances furent
données à l’abbaye de la Lucerne par Guillaume de Saint-Jean. L’église
avait donc l’abbé de la Lucerne pour seigneur patron. Photo de Marie
Lebert. [Marie-12]



[Illustration]

082. Angey. L'église, avec son chœur roman. La base de la tour pourrait
être romane elle aussi, à une période plus tardive, puisque l'appareil
des maçonneries est légèrement différent de celui du chœur. Photo de
Claude Rayon. [Claude-25]



[Illustration]

083. Angey. Le plan de l'église. Un vaisseau rectangulaire
régulièrement orienté d’ouest en est comprend une longue nef prolongée
par un chœur d’une travée. Ce vaisseau a une longueur extérieure totale
de 26,85 mètres et une largeur extérieure de 7,5 mètres. Située dans
l’axe du vaisseau, la tour s’élève entre chœur et nef. Plan de Marie
Lebert.



[Illustration]

084. Angey. Le chœur à chevet plat, avec un clocher en bâtière situé
entre chœur et nef. Photo de Claude Rayon. [Claude-26]



[Illustration]

085. Angey. Les fonts baptismaux, qui dateraient du quatorzième siècle,
sont ornés d'une sculpture en bas relief représentant des arcatures
trilobées. La corde ornant la base sur toute sa longueur symboliserait
la communauté religieuse. Photo de Claude Rayon. [Claude-27]



[Illustration]

086. Saint-Jean-le-Thomas. Emplacement. Le bourg de
Saint-Jean-le-Thomas se trouve sur la route côtière, à douze kilomètres
au sud de Granville et neuf kilomètres au nord d'Avranches.
Saint-Jean-le-Thomas était traversé par deux chemins montois, le
premier venant de Saint-Pair-sur-Mer et le deuxième venant de
Coutances. De plus, un autre chemin reliant Saint-Pair au Mont
Saint-Michel, cette fois par les grèves, traversait les dunes non loin
de là.



[Illustration]

087. Saint-Jean-le-Thomas. L’église est placée sous le vocable de Saint
Jean-Baptiste. La paroisse de Saint-Jean-le-Thomas appartenait au
doyenné de Genêts et à l'archidiachoné d'Avranches. En 917, Guillaume
Longue-Epée, second duc de Normandie, donna à l’abbaye du Mont
Saint-Michel le village de Saint-Jean-au-bout-de-la-mer avec son
église, son moulin, ses vignes et ses prés. Au onzième  siècle, le duc
Robert Ier donna de nouveau au Mont la seigneurie de Saint-Jean et ses
dépendances. En 1162, le seigneur du lieu, Guillaume de Saint-Jean,
second fondateur de l'abbaye de la Lucerne, donna à l’abbaye l’église
de Saint-Jean-le-Thomas avec ses dépendances, et de nombreuses
propriétés aux alentours et en Angleterre. Au quinzième siècle,
l’église était toujours la propriété de l’abbaye de la Lucerne, et
l’abbé de la Lucerne était donc son seigneur patron. Photo de Claude
Rayon. [Claude-28]



[Illustration]

088. Saint-Jean-le-Thomas. L'église. Sa nef romane daterait du onzième
siècle et du début du douzième siècle. Son chœur pré-roman à chevet
plat daterait du dixième siècle. Le portail roman percé dans le mur sud
de la nef est précédé d’un large porche datant du quinzième siècle.
Carrée et massive, la tour est elle aussi accolée au mur sud de la nef,
avec deux étages surmontés d’une balustrade ajourée. Construite en 1895
pour remplacer une tour vétuste, elle fut édifiée en granit des
carrières de Saint-James. Photo d'Alain Dermigny. [Alain-043]



[Illustration]

089. Saint-Jean-le-Thomas. Le plan de l'église. Un vaisseau
rectangulaire régulièrement orienté d’ouest en est comprend une longue
nef suivie d'un chœur à chevet plat. Ce vaisseau a une longueur
extérieure de 31,2 mètres et une largeur extérieure de 8,1 mètres. On
entre dans l’église par un portail situé dans le mur sud de la nef et
précédé d’un porche. Accolée à la partie orientale de la nef, la tour
s'élève au sud du vaisseau. Plan de Marie Lebert.



[Illustration]

090. Saint-Jean-le-Thomas. La façade occidentale et la tour. Le mur de
façade est surmonté d’un léger glacis recouvert de plaquettes de
schiste, en arrière duquel s’élève le mur pignon. La partie médiane est
occupée par un contrefort plat se terminant par un glacis à la base du
pignon. Les deux petites baies romanes situées de part et d’autre du
contrefort furent réouvertes en 1973, lors de la restauration du chœur
de l'église. La tour, massive, fut reconstruite en 1895. Photo d'Alain
Dermigny. [Alain-044]



[Illustration]

091. Saint-Jean-le-Thomas. Le chœur pré-roman et son mur sud. Ce chœur
offre des similitudes avec l'église Notre-Dame-sous-Terre, présente
dans les entrailles du Mont Saint-Michel et construite par les
Bénédictins peu après leur installation au Mont en 966. Dans les deux
édifices, les arcs des baies sont formés de claveaux de briques et
l'appareil des murs est fait de petits blocs de granit assez réguliers
séparés par d'épais joints de mortier. Photo d'Alain Dermigny.
[Alain-045]



[Illustration]

092. Saint-Jean-le-Thomas. Le chœur pré-roman. A gauche de la grande
baie centrale, une petite baie romane est bien visible, avec son arc et
ses piédroits de granit. Photo de Claude Rayon [Claude-31]



[Illustration]

093. Saint-Jean-le-Thomas. Le chœur pré-roman et son mur nord. Haut
situées, les petites baies pré-romanes sont surmontées de claveaux de
briques. La grande baie en plein-cintre à l'arcade trilobée fut percée
en 1895, au moment de la reconstruction de la tour. Les petites baies
pré-romanes furent découvertes et réouvertes en 1965, lors  de la
restauration du chœur en 1965 sous la direction de Yves-Marie
Froidevaux, architecte en chef des monuments historiques. Photo d'Alain
Dermigny. [Alain-046]



[Illustration]

094. Saint-Jean-le-Thomas. Le chœur pré-roman et son mur nord.
L’appareil des maçonneries est fait de moellons de granit assez
réguliers pris dans d’épais joints de mortier. Photo d'Alain Dermigny.
[Alain-047]



[Illustration]

095. Saint-Jean-le-Thomas. Le chœur pré-roman. Le cintre de cette
petite baie pré-romane est fait de claveaux de brique. On retrouve les
mêmes baies dans l'église Notre-Dame-sous-Terre, située dans les
entrailles du Mont Saint-Michel et datant de la même époque. Photo de
Claude Rayon. [Claude-30]



[Illustration]

096. Saint-Jean-le-Thomas. Le chœur pré-roman (intérieur) et son mur
nord. L’appareil de granit des murs et les claveaux de briques des
baies sont également visibles à l’intérieur, suite à la restauration du
chœur en 1965 sous la direction d’Yves-Marie Froideveaux, architecte en
chef des monuments historiques. Les cinq petites baies aux claveaux de
briques - trois au nord et deux au sud - furent retrouvées et
réouvertes à cette date. Photo d'Alain Dermigny. [Alain-048]



[Illustration]

097. Saint-Jean-le-Thomas. Le chœur pré-roman (intérieur). Les deux
grandes baies en plein-cintre visibles de part et d’autre du chœur
furent ajoutées en 1895, lors de la reconstruction de la tour. Photo
d'Alain Dermigny. [Alain-049]



[Illustration]

098. Saint-Jean-le-Thomas. Le chœur pré-roman (intérieur). La voûte en
berceau de bois fut ajoutée en 1965 et terminée en 1973. Photo d'Alain
Dermigny. [Alain-050]



[Illustration]

099. Saint-Jean-le-Thomas. La nef romane (intérieur). Cette nef
daterait du onzième siècle et du début du douzième siècle. Dans le mur
occidental, situé au fond, les deux baies romanes furent réouvertes en
1973 après avoir été retrouvées sous l’enduit. La baie supérieure, une
baie médiane située dans le mur pignon, fut murée à la même date, mais
ses piédroits de granit restent bien visibles. La voûte en berceau de
la nef est en plâtre, et le sol est recouvert de larges dalles de
granit. Photo d'Alain Dermigny. [Alain-051]



[Illustration]

100. Saint-Jean-le-Thomas. La nef romane (intérieur). Une autre vue,
cette fois en direction du chœur. Photo de Claude Rayon. [Claude-32]



[Illustration]

101. Saint-Jean-le-Thomas. La nef romane (intérieur). Des peintures
murales  romanes sont présentes sur le mur sud de la nef, chose
d'autant plus intéressante que les décors peints sont quasi-inexistants
dans la région. L’existence de décors peints aussi anciens, qui
dateraient du douzième siècle, était ignorée jusqu’en 1974, date de la
réfection des enduits intérieurs de la nef. Des taches de couleur
attirèrent l’attention de l’abbé Porée, curé de l’église, qui fit
intervenir les fresquistes des Beaux-Arts. Photo d'Alain Dermigny.
[Alain-052]



[Illustration]

102. Saint-Jean-le-Thomas. Les peintures murales romanes, dans le mur
sud de la nef. Dans la partie dégagée en décembre 1974, trois tableaux
se succèdent: le combat d’un homme contre un ange, situé sur le tympan
du portail muré, puis une lutte entre deux personnages et enfin une
scène champêtre. Ces tableaux sont surmontés de frises. Ces décors
peints pourraient être l’œuvre de pèlerins du Mont Saint-Michel,
l'église étant située sur une voie montoise. Photo d'Alain Dermigny.
[Alain-053]



[Illustration]

103. Saint-Jean-le-Thomas. Les peintures murales romanes, dans le mur
sud de la nef. Sur le tympan du portail muré, le combat d’un homme
contre un ange, «un combat qui pourrait être celui de Jacob contre
l’ange envoyé de Dieu, ou Dieu lui-même manifesté sous une forme
visible», selon l'abbé Porée, curé de l'église au moment de la
découverte de ces peintures murales en 1974. Photo d'Alain Dermigny.
[Alain-054]



[Illustration]

104. Saint-Jean-le-Thomas. Les peintures murales romanes, dans le mur
sud de la nef. La même scène, toujours sur le tympan du portail muré,
prise avec un angle légèrement différent et montrant aussi les deux
frises de rinceaux la surplombant. Photo de Claude Rayon. [Claude-33]



[Illustration]

105. Saint-Jean-le-Thomas. Les peintures murales romanes, dans le mur
sud de la nef. Le même tympan du portail muré tel qu'on le voit à
l'extérieur. Il est surplombé d'une petite baie romane au cintre et aux
piédroits de granit. Photo de Claude Rayon. [Claude-29]



[Illustration]

106. Saint-Jean-le-Thomas. Les peintures murales romanes, dans le mur
sud de la nef. Dans cette scène champêtre, avec épis de blé visibles à
gauche, un personnage portant une grande cape tient une outre et verse
du vin dans un coupe que lui présente un autre personnage. A droite, un
troisième personnage muni d’un instrument aratoire est en partie
effacé. Photo d'Alain Dermigny. [Alain-055]



[Illustration]

107. Saint-Jean-le-Thomas. Les peintures murales romanes, dans le mur
sud de la nef. Le troisième tableau, dont la plus grande partie a
disparu, représente la lutte entre un personnage à cape dont la tête
est surmontée d’une auréole et un autre personnage recouvert d’une
armure qui semble être à terre. Il pourrait s'agir de la lutte de Saint
Michel contre le Démon, selon l'abbé Porée, curé de l'église au moment
de la découverte de ces peintures murales en 1974. Photo d'Alain
Dermigny. [Alain-056]



[Illustration]

108. Saint-Jean-le-Thomas. Les peintures murales romanes, dans le mur
sud de la nef.  Situé entre la scène champêtre et la scène de lutte, ce
détail montre que le décor est peint à même l’enduit à la chaux, ce qui
explique le fond clair. Photo d'Alain Dermigny. [Alain-057]



[Illustration]

109. Saint-Jean-le-Thomas. Les peintures murales romanes, dans le mur
sud de la nef. Cette vue partielle de la scène de lutte montre que tous
les contours sont dessinés en peinture ocre. Les surfaces intérieures
sont peintes en ocre et en chamois. Seules ces deux couleurs sont
utilisées, directement sur l'enduit à la chaux. Photo d'Alain Dermigny.
[Alain-058]



[Illustration]

110. Saint-Jean-le-Thomas. Les peintures murales romanes, dans le mur
sud de la nef. Les tableaux sont surmontés de frises de rinceaux
terminées par des feuillages. Les rinceaux courent entre deux bandes
horizontales, qui sont de couleur ocre le long des rinceaux et de
couleur chamois les long des bandes ocre, avec une rangée de points
blancs à la charnière des deux couleurs. Photo d'Alain Dermigny.
[Alain-059]



[Illustration]

111. Saint-Jean-le-Thomas. Le portail roman et son porche, dans la mur
sud de la nef. Comme souvent dans la région, ce portail est précédé
d'un porche plus récent – celui-ci est du quinzième siècle - permettant
d'accueillir pèlerins et paroissiens sur ses deux bancs de pierre, et
de les abriter des vents d'ouest venus de la mer et des averses. Photo
de Claude Rayon. [Claude-54]



[Illustration]

112. Saint-Jean-le-Thomas. Le portail roman, dans le mur sud de la nef.
L'arcade en plein-cintre du portail est formée d’une voussure ornée
d’une simple moulure torique. La voussure repose sur deux colonnettes
très engagées qui prolongent le tore et qui ont sensiblement le même
diamètre que celui-ci. Les colonnettes sont surmontées de chapiteaux à
tailloir carré dont la corbeille est sculptée de petits crochets
d’angle à peine visibles. La base carrée est surmontée d’un double
tore. Photo de Claude Rayon. [Claude-55]



[Illustration]

113. Saint-Jean-le-Thomas. Croquis du portail roman, dans la mur sud de
la nef. Croquis de Marie Lebert.



[Illustration]

114. Saint-Jean-le-Thomas. Le porche. La voûte de pierre du porche du
quinzième siècle est un appareil irrégulier fait de plaquettes de
schiste prises dans un épais mortier. L'arc en plein cintre du portail
roman est orné d'un tore. Photo d'Alain Dermigny. [Alain-060]



[Illustration]

115. Saint-Jean-le-Thomas. La Vierge et l’Enfant. Située sous le porche
du quinzième siècle, cette statue de pierre surplombe le portail roman
du mur sud de la nef. Photo d'Alain Dermigny. [Alain-061]



[Illustration]

116. Dragey. Emplacement. Le village de Dragey est situé sur l’actuelle
route côtière reliant Granville au nord à Avranches au sud, à vingt
kilomètres de Granville et treize kilomètres d’Avranches. Dragey était
traversé par de trois chemins montois, le premier venant de
Saint-Pair-sur-Mer, le deuxième venant de Coutances et le troisième
venant de Saint-Lô. De plus, le chemin des grèves partant de Saint-Pair
traversait les dunes de Dragey avant d'arriver au Mont Saint-Michel,
destination finale de nombreux pèlerins.



[Illustration]

117. Dragey. Panorama. Sur la butte, au pied de l'église, les
silhouettes du Mont et de Tombelaine émergent de la brume. Pour les
pèlerins, cette vue marquait l'annonce de la fin d'une longue quête.
L’église de Dragey fut donnée au Mont Saint-Michel au onzième siècle
par Robert, duc de Normandie. Dragey et son église faisaient partie des
dépendances de Saint-Jean-au-bout-de-la-mer, devenu
Saint-Jean-le-Thomas. Photo de Claude Rayon. [Claude-34]



[Illustration]

118. Dragey. L'église, bâtie sur un promontoire, est isolée avec son
presbytère à un kilomètre environ du village. Elle est placée sous le
vocable de Saint Médard, et le second saint est Saint Eloi. La paroisse
de Dragey appartenait au doyenné de Genêts et à l’archidiachoné
d’Avranches. La nef romane date du onzième ou douzième siècle, alors
que la tour et le chœur datent du treizième siècle. Photo d'Alain
Dermigny. [Alain-062]



[Illustration]

119. Dragey. L'église n'est pas située dans le bourg, contrairement aux
autres églises de la région. Visible de loin en pleine mer, sa tour
servait de point de repère aux navigateurs. Photo d'Alain Dermigny.
[Alain-063]



[Illustration]

120. Dragey. L’église est formée d’un chœur d’une travée suivi d'une
nef de trois travées. La tour est située entre chœur et nef. Seule la
nef est romane. Le chœur et la tour, plus récents, datent du treizième
siècle. Photo de Claude Rayon. [Claude-35]



[Illustration]

121. Dragey. Le plan de l'église. Un vaisseau rectangulaire
régulièrement orienté d’ouest en est comprend une nef de trois travées
suivie d'un chœur d’une travée. Ce vaisseau a une longueur extérieure
totale de 40,8 mètres et une largeur extérieure totale de 9,1 mètres.
La tour, située entre chœur et nef, s’élève dans l’axe du vaisseau.
Plan de Marie Lebert.



[Illustration]

122. Dragey. La façade occidentale. L'appareil irrégulier des
maçonneries est fait de schiste et de granit, matériaux locaux. Sis à
chaque extrémité de la façade, deux épais contreforts sont terminés par
un glacis. La grande baie géminée à l’arc légèrement brisé date du
treizième siècle. Elle fut débouchée et restaurée en 1860. A la même
date, le portail d'origine fut remplacé par un portail sans caractère.
Photo d'Alain Dermigny. [Alain-064]



[Illustration]

123. Dragey. Le mur sud de la nef. Sa porte, romane, est précédée d’un
porche datant du seizième siècle et réouvert en 1969. Photo d'Alain
Dermigny. [Alain-065]



[Illustration]

124. Dragey. La base de la tour est percée d'une porte à l’arc brisé
datant du  treizième siècle. Photo d'Alain Dermigny. [Alain-066]



[Illustration]

125. Dragey. Le mur nord de la nef (intérieur). L’enduit intérieur des
murs latéraux fut gratté par les habitants du village pour mettre à
jour l’appareil en arêtes de poisson (opus spicatum), sous l'égide de
l’abbé Pierre Danguy, curé de Dragey entre 1954 et 1974.
Caractéristique des édifices du onzième siècle et du début du douzième
siècle, l'opus spicatum alterne avec des rangées de plaquettes de
schiste disposées à l’horizontale. La longue baie à fort ébrasement
date du treizième siècle. Photo d'Alain Dermigny. [Alain-067]



[Illustration]

126. Dragey. Le mur nord de la nef (intérieur). Mené par les habitants
du village, le patient travail consistant à gratter l'enduit a permis
de mettre en valeur l'appareil en arêtes de poisson, signe de
l'ancienneté de l'église. L'enduit intérieur ne recouvre plus que le
dernier quart supérieur des murs. Photo de Claude Rayon. [Claude-37]



[Illustration]

127. Dragey. Le mur nord de la nef (intérieur). La grande baie trilobée
date du treizième siècle. Une baie romane bouchée, à fort ébrasement,
est présente sur la droite, avec une arcade formée d’une rangée de
petits claveaux de granit. Cette baie romane est le seul vestige des
ouvertures primitives. Photo d'Alain Dermigny. [Alain-068]



[Illustration]

128. Dragey. Le mur nord de la nef (intérieur). Seul vestige des
ouvertures primitives, la baie romane bouchée est à fort ébrasement,
avec une arcade formée d’une rangée de petits claveaux de granit. Photo
de Claude Rayon. [Claude-36]



[Illustration]

129. Dragey. Le chœur de l’église. Les baies du chœur, qu'on devine à
droite et à gauche, furent agrandies au quinzième siècle. Le chœur
était auparavant très sombre. Photo d'Alain Dermigny. [Alain-069]



[Illustration]

130. Dragey. L'ancienne cuve baptismale supporte un bénitier
fleurdelysé. Photo de Claude Rayon. [Claude-38]



[Illustration]

131. Dragey. Le vitrail d'une des deux grandes baies géminées percées
dans le mur sud de la nef. Il s'agit d'un ex-voto relatant l'une des
nombreuses noyades ayant endeuillé les lieux. Le 5 mai 1921, Harry
Iselin, fils d'une famille de propriétaires terriens de la région, se
noya avec un ami américain au retour d'une traversée de la baie du Mont
Saint-Michel. Photo de Claude Rayon. [Claude-39]



[Illustration]

132. Dragey. Détail du vitrail. En haut, le Mont Saint-Michel et, plus
bas, une vue partielle de l’archange Saint Michel.  Cette grande baie
géminée à l’arcade trilobée remplaça en 1860 une ouverture
rectangulaire elle-même percée en 1790 à l’endroit des petites baies
romanes. C'est également le cas pour les autres grandes baies géminées.
Photo d'Alain Dermigny. [Alain-070]



[Illustration]

133. Genêts. Emplacement. La bourgade de Genêts est situé sur
l’actuelle route côtière reliant Granville à Avranches, à dix
kilomètres au nord d’Avranches. La bourgade se trouve face au Mont
Saint-Michel, à quatre kilomètres environ du rocher du Mont. Empruntées
par les pèlerins pour se rendre au Mont Saint-Michel, des voies
montoises partaient de Saint-Pair-sur-Mer, Coutances, Saint-Lô et Caen
pour aboutir à Genêts avant la traversée des grèves pour arriver au
Mont. De plus, le chemin des grèves reliant Saint-Pair au Mont passait
au Bec d’Andaine, près de Genêts.



[Illustration]

134. Genêts. Le bourg et son église. La tour de l’église - avec son
toit en bâtière, sa balustrade et ses gargouilles - émerge au-dessus
des toits du village. Genêts est une localité très ancienne, qui était
le port d'Avranches, capitale de la région, avant son pillage par les
pirates normands au neuvième siècle. La baronnie de Genêts fut donnée
en 1022 à l’abbaye du Mont Saint-Michel par Richard II, duc de
Normandie, ainsi que les baronnies de Saint-Pair et d’Ardevon. Port de
marée, centre d’une baronnie et d’un doyenné, Genêts devint une
localité importante sous les premiers ducs normands. Au début du
quatorzième siècle, la population s’élevait à près de trois mille âmes.
L’église, qui disposait d’un clergé conséquent, comptait sept chapelles
autour d’elle. Ce fut la péride la plus florissante. Lors de la guerre
de Cent Ans, Genêts fut pillé, rançonné et brûlé par les Anglais dès
1356. Lors des guerres de religion, Genêts fut de nouveau pillé en 1562
par les troupes du protestant Montgommery. Pendant la Révolution
française, Genêts perdit sa sénéchaussée, sa sergenterie, son doyenné,
ses foires et ses marchés, et ne fut plus qu’une simple commune rurale.
Le titre de chef-lieu de canton fut donné à Sartilly. Photo d'Alain
Dermigny. [Alain-083]



[Illustration]

135. Genêts. L'église, de belle facture, est l'œuvre de Robert de
Torigni, abbé du Mont Saint-Michel entre 1154 et 1186, qui la bâtit à
l'emplacement d'une église plus ancienne devenue vétuste. L'église
romane fut consacrée en 1157 par Herbert, évêque d’Avranches,
accompagné de Roger, abbé du Bec-Hellouin. L'église et le cimetière de
Genêts furent classés monuments historiques en 1959. Photo de Claude
Rayon. [Claude-40]



[Illustration]

136. Genêts. L’église est formé d’une large nef, d’un transept à bras
saillants et d’un chœur de trois travées à chevet plat. Une tour
massive surmontée d’un toit en bâtière s’élève à la croisée du
transept. Les éléments romans sont la croisée du transept, une partie
des croisillons et la tour aux deux-tiers de sa hauteur. Le porche
précédant le portail sud de la nef date du seizième siècle. Photo
d'Alain Dermigny. [Alain-071]



[Illustration]

137. Genêts. Le plan de l'église. Régulièrement orientée d’ouest en
est, l'église comprend une large nef, un transept à bras saillants et
un chœur de trois travées à chevet plat. La longueur totale extérieure
est de 53,7 mètres et la largeur extérieure de la nef de 10,8 mètres.
La première travée du chœur ouvre au nord et au sud sur deux chapelles
à chevet plat qui ouvrent elles-mêmes sur les croisillons du transept.
Plan de Marie Lebert.



[Illustration]

138. Genêts. Le mur nord. La tour est romane aux deux-tiers de sa
hauteur. Sa partie supérieure fut édifiée au début du seizième siècle.
La nef fut entièrement remaniée au milieu du dix-huitième siècle. Photo
d'Alain Dermigny. [Alain-072]



[Illustration]

139. Genêts. Le transept roman, avec son bras nord et son mur pignon.
L'appareil irrégulier des maçonneries est fait de moellons de schiste
et de granit. Le schiste est la pierre locale. Quant au granit, il
provient sans doute du massif granitique d’Avranches affleurant à
quelques kilomètres au sud-est. Le mur pignon est percé d’une grande
baie en plein-cintre. Photo d'Alain Dermigny. [Alain-073]



[Illustration]

140. Genêts. La tour, de vastes proportions, est implantée à la croisée
du transept et comprend deux étages. Elle est romane aux deux-tiers de
sa hauteur, avec des blocs de granit de taille moyenne, alors que la
partie supérieure date du début du seizième siècle, avec des blocs de
granit beaucoup plus gros. L’étage inférieur est aveugle. L’étage
supérieur est ouvert au nord, au sud et à l’ouest par des baies
géminées romanes murées. Ces baies géminées sont prolongées par des
baies gothiques trilobées et munies d’abat-sons, ajoutées au début du
seizième siècle. Photo d'Alain Dermigny. [Alain-074]



[Illustration]

141. Genêts. La tour est surmontée d’un toit en bâtière dont le départ
est caché au nord et au sud par une balustrade ajourée, dont les angles
sont ornés de gargouilles gothiques en forme de chiens, loups et
animaux fantastiques. Photo d'Alain Dermigny. [Alain-075]



[Illustration]

142. Genêts. Une gargouille gothique ornant un autre angle de la
balustrade cachant le départ du toit en batière de la tour. Photo de
Claude Rayon. [Claude-41]



[Illustration]

143. Genêts. Une gargouille gothique ornant l'un des angles de la
balustrade cachant le départ du toit en batière de la tour. Photo
d'Alain Dermigny. [Alain-076]



[Illustration]

144. Genêts. La porte du bras sud du transept. Lourd et très simple, le
portail date du onzième siècle, avec des voussures en plein-cintre sans
aucune mouluration et d’épaisses colonnettes. Il appartient sans doute
à l’édifice antérieur à l’église romane consacrée en 1157. L’arcade en
plein-cintre est formée de deux épaisses voussures non moulurées. La
voussure extérieure repose sur deux épaisses colonnettes engagées
surmontées d’un tailloir carré et chanfreiné, qui se poursuit en un
bandeau chanfreiné sur le nu du mur. La corbeille des chapiteaux est
sculptée de gros crochets d’angle peu visibles. Le niveau du sol
extérieur arrive à la base du fût des colonnettes. Dans le sol subsiste
une base carrée surmontée d’un double tore. Photo d'Alain Dermigny.
[Alain-077]



[Illustration]

145. Genêts. Croquis de la porte du bras sud du transept. Croquis de
Marie Lebert.



[Illustration]

146. Genêts. La croisée du transept romane est délimitée par quatre
puissants piliers de section carrée. Isolés à l’est, ces piliers sont
reliés aux bras du transept et à la nef à l’ouest. Ils reçoivent quatre
arcs légèrement brisés, très épais et fourrés. Ces arcs délimitent la
voûte d’arêtes qui surplombe la croisée du transept. La première travée
du chœur ouvre au nord et au sud sur deux chapelles à chevet plat qui
ouvrent elles-mêmes sur les croisillons du transept. Photo d'Alain
Dermigny. [Alain-078]



[Illustration]

147. Genêts. La croisée du transept romane. Les piliers reçoivent
quatre arcs légèrement brisés, très épais et fourrés, qui délimitent la
voûte d’arêtes surplombant la croisée du transept. Photo d'Alain
Dermigny. [Alain-079]



[Illustration]

148. Genêts. La croisée du transept romane. Les quatre piliers sont
parfaitement symétriques, avec deux côtés présentant une surface plane
sans aucune mouluration et deux autres côtés présentant deux colonnes
jumelles engagées sur dosseret et recevant les arcs brisés. Dans l’un
des angles de chaque pilier, une colonne engagée reçoit la retombée
d’une des arêtes de la voûte. Chaque pilier est surmonté d’une large
imposte moulurée en forme de bandeau chanfreiné. Photo de Claude Rayon.
[Claude-46]



[Illustration]

149. Genêts. La croisée du transept romane. Un des piliers supportant
la tour. Deux de ses côtés présentent une surface plane sans aucune
mouluration. Sur les deux autres côtés, les arcs sont reçus par deux
colonnes jumelles engagées sur dosseret. A l’un des angles, une colonne
engagée reçoit la retombée d’une des arêtes de la voûte. La corbeille
des chapiteaux, sculptée, est surmontée d’un épais tailloir carré. Les
bases carrées sont surmontées d’un double tore. Le pilier repose
lui-même sur une base carrée plus large. Les trois autres piliers sont
parfaitement symétriques à celui-ci. Photo de Claude Rayon. [Claude-45]



[Illustration]

150. Genêts. Croquis du pilier sud-est de la croisée du transept. Ce
pilier est surmonté d’une imposte moulurée en forme de bandeau
chanfreiné. Les côtés est et sud du pilier présentent une surface plane
sans aucune mouluration. Au nord et à l’ouest, les arcs sont reçus par
deux colonnes jumelles engagées sur dosseret. A l’angle nord-ouest, une
colonne engagée reçoit la retombée d’une des arêtes de la voûte. La
corbeille des chapiteaux, sculptée, est surmontée d’un épais tailloir
carré. Les bases carrées sont surmontées d’un double tore. Le pilier
repose lui-même sur une base carrée plus large. Croquis de Marie Lebert.



[Illustration]

151. Genêts. Détail du pilier nord-ouest de la croisée du transept. Les
corbeilles, sculptées en bas relief, sont ornées de motifs végétaux
tels que feuilles de marronnier, feuilles de chêne avec glands et
feuilles de vigne. D’autres corbeilles sont sculptées de grappes de
raisin, de motifs animaux, par exemple des lièvres en train de courir,
ou de motifs géométriques, par exemple des arceaux et bourrelets
saillants. Photo d'Alain Dermigny. [Alain-080]



[Illustration]

152. Genêts. Le porche. Ce vaste porche du seizième siècle précède la
porte sud de la nef, qui date elle-même du treizième siècle. Il permet
d'accueillir pèlerins et paroissiens sur ses deux bancs de pierre, et
de les abriter des vents d'ouest venus de la mer ou des averses
fréquentes. Photo de Claude Rayon. [Claude-44]



[Illustration]

153. Genêts. Le porche du seizième siècle est surmonté d’une charpente
en bois, en carène renversée et entièrement chevillée, ajoutée au
dix-huitième siècle. Photo d'Alain Dermigny. [Alain-082]



[Illustration]

154. Genêts. Le porche. Détail de la carène renversée et entièrement
chevillée ajoutée au dix-huitième siècle. Photo de Claude Rayon.
[Claude-42]



[Illustration]

155. Saint-Léonard-de-Vains. Emplacement. Le village de
Saint-Léonard-de-Vains est situé à l’extrémité du cap du Grouin du Sud,
à deux kilomètres et demi du bourg de Vains et sept kilomètres de la
ville d'Avranches. L’église prieurale domine la baie du Mont
Saint-Michel et le rocher de Tombelaine. Saint-Léonard-de-Vains était
le point d'arrivée de la voie montoise venant de Caen, avant la
traversée vers le Mont Saint-Michel, destination finale de nombreux
pèlerins. L'église étant devenue une propriété privée depuis la
Révolution française, ce village est désormais rattaché à la paroisse
de Vains.



[Illustration]

156. Saint-Léonard-de-Vains. Panorama hivernal. Le village et son
prieuré roman sous la neige, à la fin de l'hiver. Photo d'Alain
Dermigny. [Alain-084]



[Illustration]

157. Saint-Léonard-de-Vains. Panorama hivernal. Le village et son
prieuré roman, vus d'un peu plus près, à la fin de l'hiver. Photo
d'Alain Dermigny. [Alain-085]



[Illustration]

158. Saint-Léonard-de-Vains. Panorama printanier pris dans l'enceinte
du prieuré. Depuis le prieuré, la baie du Mont s'ouvre aux pèlerins et
autres voyageurs. Saint-Léonard est une bourgade très ancienne. Le
saint du même nom y vécut au sixième siècle avant d’être élu huitième
évêque d’Avranches en 578. La bourgade connut les invasions normandes
au neuvième siècle. Après la conquête normande, elle entra dans le
domaine ducal et fut fieffée aux seigneurs de Vains. En 1087, peu de
temps avant sa mort, Guillaume le Conquérant la donna à l’abbaye
Saint-Etienne de Caen. En 1158, Henri II confirma cette donation qui
comprenait un manoir, des terres labourables et des vignes, ainsi que
des salines avec le droit de pêche et de varech. Photo de Claude Rayon.
[Claude-47]



[Illustration]

159. Saint-Léonard-de-Vains. Panorama printanier pris dans l'enceinte
du prieuré. Le prieuré était un prieuré simple, c’est-à-dire un petit
monastère où quelques religieux détachés des grandes abbayes vivaient
sous la direction d’un prieur, mais sans charge d’âmes. L’église
prieurale fut la propriété de l’abbaye Saint-Etienne de Caen jusqu’à la
Révolution française. Photo de Claude Rayon. [Claude-50]



[Illustration]

160. Saint-Léonard-de-Vains. Le prieuré fut vendu en 1793, pendant la
Révolution française, et l’acquéreur transforma l’église en bâtiment de
ferme. Dans un article de la revue Le Pays de Granville de décembre
1976, Jean Bindet relate que, «après la nationalisation des biens du
clergé en novembre 1789 et la vente des biens nationaux à partir de
1791, le prieuré et le colombier furent laissés à l’abandon et leurs
ruines, avec l’église qui n’avait pas trop souffert, furent cédées en
1793 pour la somme de 200 francs en assignats... L’acquéreur, voulant
tirer parti de son achat, résolut de transformer l’église en bâtiment
de ferme. Le chœur de la vénérable église devint une cuisine avec une
cheminée aménagée au chevet de l’abside; la nef devint une grange et
une étable; la tour elle-même fut utilisée: la base comme cellier, et
l’étage fut divisé en chambre et en grenier et surmonté d’une
cheminée.» Le prieuré resta longtemps une ferme, comme l'atteste la
vache à la barrière. Photo ancienne numérisée par Claude Rayon.
[Claude-48]



[Illustration]

161. Saint-Léonard-de-Vains. Le prieuré est toujours une propriété
privée à la fin du vingtième siècle, mais il n'est plus une ferme. En
collaboration avec les Monuments historiques, le propriétaire a
transformé la nef en maison d’habitation, en ouvrant des fenêtres
rectangulaires et en aménageant l’intérieur. Mais, en 1985, la tour et
le chœur sont encore dans un triste état. Photo d'Alain Dermigny.
[Alain-086]



[Illustration]

162. Saint-Léonard-de-Vains. Le prieuré. La nef est devenue une maison
d’habitation à la fin du vingtième siècle, ce qui explique les portes
et fenêtres rectangulaires. Le bâtiment a toutefois gardé sa forme
originale, avec une nef consolidée par des contreforts et un chœur de
deux travées à chevet plat. La tour, implantée entre chœur et nef, est
surmontée d’un toit en bâtière. En 1985, la tour et le chœur n'ont pas
encore été restaurés. Photo d'Alain Dermigny. [Alain-087]



[Illustration]

163. Saint-Léonard-de-Vains. Le prieuré. Présent sur cette photo datant
des années 1980, l'escalier menant au premier étage de la tour a
maintenant disparu, tout comme les baies rectangulaires de la tour et
du chœur et la cheminée surplombant le chœur. Photo de Marie Lebert.
[Marie-19]



[Illustration]

164. Saint-Léonard-de-Vains. Le prieuré. Sur cette photo récente, les
grandes baies rectangulaires percées dans le chœur et la tour ont été
remplacées par des petites baies d'inspiration romane. L'escalier
menant au premier étage de la tour a disparu, tout comme la cheminée
surplombant le chœur. L'ensemble est redevenu harmonieux. Photo de
Claude Rayon. [Claude-49]



[Illustration]

165. Saint-Léonard-de-Vains. Le plan du prieuré. Un vaisseau
rectangulaire régulièrement orienté d’ouest en est comprend une nef
suivie d'un chœur de deux travées à chevet plat. Le vaisseau a une
longueur extérieure totale de 32,75 mètres et une largeur extérieure
totale de 9,65 mètres. La tour, située dans l’axe du vaisseau, est
implantée entre chœur et nef. Plan de Marie Lebert.



[Illustration]

166. Saint-Léonard-de-Vains. La tour romane date du début du douzième
siècle. Située dans le prolongement du chœur, sa base carrée est
surmontée de deux étages en léger retrait. Le premier étage devait être
aveugle à l’origine, avec des ouvertures postérieures à la Révolution
française. Le deuxième étage est percé au nord, à l’est et au sud de
deux arcatures jumelles en plein-cintre. Photo d'Alain Dermigny.
[Alain-088]



[Illustration]

167. Saint-Léonard-de-Vains. La tour romane. L'appareil irrégulier des
maçonneries est fait de plaquettes de schiste et de moellons de granit,
avec quelques rangées de blocs réguliers en granit. Le toit en bâtière
repose au nord et au sud sur une corniche supportée par des modillons.
Photo d'Alain Dermigny. [Alain-089]



[Illustration]

168. Saint-Léonard-de-Vains. La tour romane. Sur trois faces – au nord,
à l'est et au sud - le deuxième étage est orné de deux arcatures
jumelles en plein-cintre dont l’arc double est formé de deux rangées de
claveaux de granit. L’arcade repose sur des piédroits sans ornement par
le biais d’un tailloir carré se prolongeant sur le mur en un bandeau
droit. La corniche est supportée par des modillons sculptés de têtes
humaines très frustes ou moulurés en quart-de-rond. Photo d'Alain
Dermigny. [Alain-090]



[Illustration]

169. Saint-Léonard-de-Vains. La tour romane. Le deuxième étage de la
tour et son toit en bâtière. Deux oiseaux font une pause avant l'envol.
Photo de Claude Rayon. [Claude-51]



[Illustration]

170. Saint-Léonard-de-Vains. La base de la tour romane et son mur nord.
Ce mur est consolidé par un contrefort central encadré de deux baies en
plein-cintre à l’arc formé d’une rangée de claveaux de granit. Le
cintre surbaissé et les piédroits de la porte sont faits de gros blocs
de granit. Photo d'Alain Dermigny. [Alain-091]



[Illustration]

171. Saint-Léonard-de-Vains. La base de la tour romane et son mur nord.
Dans sa partie inférieure, le mur est formé d’un appareil en arêtes de
poisson (opus  spicatum) caractéristique du onzième ou du début du
douzième siècle. La partie haute présente un appareil régulier de
granit. Une rangée de modillons très abîmés subsiste au-dessus des
baies. Photo d'Alain Dermigny. [Alain-092]



[Illustration]

172. Saint-Léonard-de-Vains. La base de la tour romane, avec une porte
cintrée aux contours en granit. L'appareil en arêtes de poisson (opus
spicatum) des maçonneries est un signe d'ancienneté. Photo de Claude
Rayon. [Claude-52]



[Illustration]

173. Saint-Léonard-de-Vains. La base de la tour romane. A l'intérieur,
la tour s'appuie sur de massifs piliers. Photo de Claude Rayon.
[Claude-53]



[Illustration]

174. Saint-Loup. Emplacement. Le village de Saint-Loup - appelé aussi
Saint-Loup-sous-Avranches - est situé au sud-est d’Avranches, à six
kilomètres de la ville, dans une région vallonnée à proximité immédiate
du massif granitique d’Avranches. Le granit était donc facile d'accès
pour la construction de l'église.



[Illustration]

175. Saint-Loup. L'église est le seul édifice entièrement roman ayant
subsisté dans la région. Construite par les seigneurs du lieu, l'église
fut placée sous le vocable de Saint Loup, et le second saint est Saint
Gilles. La paroisse appartenait au doyenné de Tirepied et à
l’archidiachoné d’Avranches. La nef comporte trois travées. Ses murs
latéraux sont épaulés chacun de quatre contreforts plats. Trois petites
baies en plein-cintre sont toujours visibles, deux dans le mur sud et
une dans le mur nord. Les autres baies furent percées ou agrandies par
la suite. L'église fut classée monument historique en 1921. Photo
d'Alain Dermigny. [Alain-093]



[Illustration]

176. Saint-Loup. Le plan de l'église. L’église est formée d’un vaisseau
rectangulaire régulièrement orienté d’ouest en est, avec une nef de
deux travées suivie d’un chœur de deux travées terminé par une abside
semi-circulaire. L'édifice a une longueur extérieure totale de 31
mètres. La largeur extérieure de la nef est de 8,2 mètres. Située dans
l’axe du vaisseau, la tour s’élève au-dessus de la première travée du
chœur. La chapelle latérale nord jouxtant la seconde travée du chœur
fut ajoutée en 1602 par les seigneurs du lieu. Plan de Marie Lebert.



[Illustration]

177. Saint-Loup. La façade occidentale romane. Soutenu par deux
contreforts, le mur de façade est surmonté d’un léger glacis en arrière
duquel s’élève le mur pignon. La baie à l’arc brisé surplombant le
portail roman date sans doute du treizième siècle. Photo d'Alain
Dermigny. [Alain-094]



[Illustration]

178. Saint-Loup. Le portail occidental roman. Son arcade en
plein-cintre est composée de deux voussures surmontées d’une archivolte
formée d’un bandeau chanfreiné. Chaque voussure présente les
moulurations suivantes: un épais tore d’angle, un listel, un cavet peu
profond et un rang de dents-de-scie sculptées en creux et peu marquées.
Les voussures sont reçues par quatre colonnettes engagées. Moulurés en
quart-de-rond, les tailloirs des chapiteaux se prolongent en un bandeau
horizontal le long du mur. Les corbeilles sont ornées de sculptures
frustes: crochets d’angle ou têtes d’angle aux traits effacés. Les
bases carrées sont ornées d’un tore surmontant un chanfrein sculpté de
petites griffes peu visibles. Elles reposent sur un muret de pierre se
prolongeant sur toute la longueur de la façade. Formé d’un gros bloc
monolithe de granit, le linteau est surmonté de pierres losangées
disposées en opus reticulatum. Photo d'Alain Dermigny. [Alain-095]



[Illustration]

179. Saint-Loup. Croquis du portail occidental roman. Croquis de Marie
Lebert.



[Illustration]

180. Saint-Loup. Le mur sud du chœur. Dans la première travée, la porte
sud est encadrée de deux contreforts plats. Entre ces contreforts,
au-dessus de la porte, la maçonnerie repose sur une corniche supportée
par trois gros modillons sculptés. Le premier modillon représente un
être grotesque mettant la main droite à la bouche alors que son bras
gauche est replié. Le deuxième modillon représente une tête d’homme. Le
troisième modillon représente un homme accroupi, les mains sur les
genoux. Photo d'Alain Dermigny. [Alain-097]



[Illustration]

181. Saint-Loup. La tour romane s’élève au-dessus de la première travée
du chœur. Photo d'Alain Dermigny. [Alain-096]



[Illustration]

182. Saint-Loup. La tour romane. Ses murs présentent un appareil
régulier de granit avec des blocs plus petits que pour le reste de
l’église. Le granit provient du massif granitique d’Avranches, situé à
proximité immédiate de Saint-Loup. Au premier plan, on voit l’un des
contreforts à ressaut de la chapelle latérale nord jouxtant la seconde
travée du chœur. Cette chapelle fut ajoutée en 1602 par les seigneurs
du lieu. Photo d'Alain Dermigny. [Alain-098]



[Illustration]

183. Saint-Loup. La tour romane. Cette solide tour carrée est formée de
deux étages de même périmètre surmontés d’une flèche. Le premier étage
est orné de grandes arcatures aveugles au nord et au sud. Le second
étage est percé d’une baie sur chaque face. La séparation des deux
étages est soulignée par un bandeau chanfreiné. Photo d'Alain Dermigny.
[Alain-099]



[Illustration]

184. Saint-Loup. La tour romane. L’étage supérieur est percé d’une baie
sur chaque face. Cette baie est surmontée d’une arcade en plein-cintre
formée de deux voussures entourées d’un cordon chanfreiné. Chaque
voussure est moulurée d’un épais tore d’angle suivi d’un listel puis
d’un large cavet peu profond. De part et d’autre de la baie, les
voussures reposent sur quatre colonnettes engagées. Les corbeilles des
chapiteaux sont sculptées de motifs géométriques - crochets d’angle,
demi-cercles - ou de têtes humaines. Ces corbeilles sont surmontées
d’un tailloir carré prolongées par un bandeau droit sur le mur. La base
carrée des colonnettes est surmontée d’un double tore. Le profil de ces
baies est semblable à celui du portail occidental et de la porte sud,
avec les mêmes moulurations pour les voussures et des sculptures
semblables pour les corbeilles. Photo de Marie Lebert. [Marie-22]



[Illustration]

185. Saint-Loup. La tour romane. L’étage inférieur est orné au nord et
au sud d’une double arcature aveugle en plein-cintre. Celle-ci est
surmontée d’un cordon saillant se prolongeant en un bandeau droit sur
le nu du mur se poursuivant ensuite sur les faces est et ouest. Photo
d'Alain Dermigny. [Alain-100]



[Illustration]

186. Saint-Loup. La tour romane. A l’étage inférieur, un petit appareil
décoratif réticulé (pierres losangées) est présent à l’écoinçon des
arcatures jumelles. Photo d'Alain Dermigny. [Alain-101]



[Illustration]

187. Saint-Loup. La tour romane. L’étage supérieur est percé d’une baie
similaire sur chaque face. L'arcade en plein-cintre de ces baies est
formée de deux voussures entourées d’un cordon chanfreiné et reposant
sur quatre colonnettes engagées. Les corbeilles des chapiteaux sont
sculptées de motifs géométriques tels que crochets d’angle et
demi-cercles alors que d'autres corbeilles sont sculptées de têtes
humaines. Le profil de ces baies est semblable à celui du portail
occidental et de la porte sud, avec les mêmes moulurations pour les
voussures et les mêmes sculptures pour les corbeilles des chapiteaux.
Photo d'Alain Dermigny. [Alain-102]



[Illustration]

188. Saint-Loup. La tour romane. La corniche repose sur des modillons
sculptés de têtes humaines ou moulurés en quart-de-rond. Cette corniche
fut en grande partie refaite lors de la reconstruction de la flèche.
Octogonale sur une base carrée, cette flèche est pourvue de lucarnes.
Photo d'Alain Dermigny. [Alain-103]



[Illustration]

189. Saint-Loup. La tour romane. Détail de la corniche et de ses
modillons sculptés de têtes humaines. Photo d'Alain Dermigny.
[Alain-104]



[Illustration]

190. Saint-Loup. La porte sud romane, située dans la première travée du
chœur. L’arcade en plein-cintre est formée d’une voussure surmontée
d’une archivolte constituée par un cordon chanfreiné. La voussure est
moulurée d’un épais tore d’angle suivi d’un listel puis d’un large
cavet peu profond. Elle repose sur deux colonnettes engagées. Moulurés
en quart-de-rond, les tailloirs des chapiteaux surmontent des
corbeilles ornées de sculptures représentant des têtes humaines. Photo
de Marie Lebert. [Marie-21]



[Illustration]

191. Saint-Loup. Croquis de la porte sud romane, située dans la
première travée du chœur. Croquis de Marie Lebert.



[Illustration]

192. Saint-Quentin-sur-le-Homme. Emplacement. Le village de
Saint-Quentin-sur-le-Homme est situé au sud-est d’Avranches, à cinq
kilomètres et demi de la ville, dans l'un des plis des côteaux de la
Sélune, une rivière coulant vers le sud. Saint-Quentin était situé sur
le chemin montois permettant aux pèlerins de Tinchebray,
Condé-sur-Noireau, Falaise ou Lisieux de rejoindre le Mont
Saint-Michel. La paroisse de Saint-Quentin faisait partie des neuf
paroisses rayonnant autour de la cité épiscopale d’Avranches et
regroupées dans le doyenné de la Chrétienté, lui-même compris dans
l’archidiachoné d’Avranches.



[Illustration]

193. Saint-Quentin-sur-le-Homme. L'église est imposante, avec un
narthex (vaste porche) rectangulaire sur toute la longueur de la
façade. La base de la tour et la nef sont romanes – sans doute de la
deuxième moitié du douzième siècle - et présentent des similitudes avec
l'église de Saint-Loup. Plusieurs parties datent du treizième siècle:
le porche rectangulaire précédant la façade occidentale, les deux
étages de la tour, le chœur de trois travées et enfin la chapelle
latérale sud du chœur. La chapelle latérale nord fut édifiée plus tard,
au quinzième ou seizième siècle. Dans le mur de la nef, on voit la
trace des grandes baies ouvertes au dix-huitième siècle à l’emplacement
des petites baies romanes. Les baies actuelles datent de 1951 et leur
taille est sans doute proche de celle des baies originales. Photo
d'Alain Dermigny. [Alain-105]



[Illustration]

194. Saint-Quentin-sur-le-Homme. Le plan de l'église. Régulièrement
orienté d’ouest en est, l'édifice comporte une nef de trois travées
suivie d'un chœur de trois travées à chevet plat, avec une longueur
extérieure totale de 47 mètres. La largeur extérieure de la nef est de
9,6 mètres. Au nord et au sud, deux larges chapelles sont accolées aux
deux premières travées du chœur et constituent de véritables
croisillons. La tour, située dans l’axe du vaisseau, est implantée
entre chœur et nef. La façade occidentale est précédée sur toute sa
longueur d’un narthex (vaste porche) rectangulaire. Plan de Marie
Lebert.



[Illustration]

195. Saint-Quentin-sur-le-Homme. La tour, située entre choeur et nef,
repose sur quatre épais piliers qui reçoivent à l’est et à l’ouest deux
arcs en plein-cintre à double rouleau. La travée entre choeur et nef
est surmontée d’une voûte d’arêtes sur plan barlong. Au premier plan,
la voûte en berceau de la nef, en bois et à poinçons et entraits
apparents, fut refaite en 1926 et 1927. Le dallage de la nef fut posé
en 1929. Les murs de l’église furent recouverts d’un enduit à la chaux
en 1953. Photo de Marie Lebert. [Marie-24]



[Illustration]

196. Saint-Quentin-sur-le-Homme. La tour, massive, a une base romane et
deux étages datant du treizième siècle. Elle est surmontée d’un toit en
bâtière. Au premier plan se dresse un calvaire roman. Photo d'Alain
Dermigny. [Alain-106]



[Illustration]

197. Saint-Quentin-sur-le-Homme. Détail du calvaire roman situé près de
l’église. Photo d'Alain Dermigny. [Alain-107]



[Illustration]

198. Saint-Quentin-sur-le-Homme. La façade occidentale est précédée sur
toute sa longueur d'un narthex (vaste porche) rectangulaire du
treizième siècle. Ce narthex est surmonté d’une balustrade ajourée.
Photo d'Alain Dermigny. [Alain-108]



[Illustration]

199. Saint-Quentin-sur-le-Homme. Le portail roman de la façade
occidentale. Ce portail est surmonté d’une arcade en plein-cintre
formée de deux voussures et d’une archivolte. Ces voussures reposent
sur quatre colonnes engagées, dont les bases carrées sont ornées d’un
tore surmonté d’un chanfrein. Les corbeilles des chapiteaux sont
sculptées de boules, de têtes à menton proéminent et d’un personnage à
quatre pattes. Les sculptures, grossières, sont en fort relief. Photo
d'Alain Dermigny. [Alain-109]



[Illustration]

200. Saint-Quentin-sur-le-Homme. La base de la tour et sa porte romane,
aujourd'hui murée. Cette porte ressemble à la porte sud de l’église de
Saint-Loup. Son arcade en plein-cintre est formée d’une voussure
entourée d’une archivolte au cordon chanfreiné. La voussure est
moulurée d’un épais tore d’angle suivi d’un listel puis d’un large
cavet peu profond. Elle repose sur deux épaisses colonnettes par
l’intermédiaire d’un bandeau mouluré en quart-de-rond formant le
tailloir des chapiteaux et se prolongeant sur le nu du mur. Les
corbeilles des chapiteaux sont sculptées d'un arbre à droite et de deux
têtes humaines à gauche. Les bases sont carrées. A gauche, la base est
surmontée d’un chanfrein orné de petites griffes triangulaires et d’un
tore. A droite, elle est surmontée d’un double tore. Le tympan est
formé d’un gros bloc monolithe de granit reposant sur les piédroits
intérieurs par l’intermédiaire du bandeau mouluré en quart-de-rond.
Photo d'Alain Dermigny. [Alain-110]



[Illustration]

201. Saint-Quentin-sur-le-Homme. Croquis de la porte sud, percée dans
la base de la tour, et aujourd’hui murée. Croquis de Marie Lebert.



[Illustration]

202. Sartilly. Emplacement. Le bourg de Sartilly est situé sur l’axe
routier Granville-Avranches, à quinze kilomètres de Granville et onze
kilomètres d'Avranches. Sartilly était traversé par le chemin montois
reliant Saint-Lô au Mont Saint-Michel, destination finale de nombreux
pèlerins. Le saint patron de l’église est Saint Pair. La paroisse de
Sartilly appartenait au doyenné de Genêts et à l’archidiachoné
d’Avranches.



[Illustration]

203. Sartilly. Le portail roman, situé au sud de l'église actuelle, est
le seul élément subsistant de l'église romane, dont il était le portail
ouest. L'église romane, qui menaçait de s'effondrer, fut détruite et
remplacée en 1858 par un édifice beaucoup plus grand d'inspiration
gothique. Photo de Marie Lebert. [Marie-10]



[Illustration]

204. Sartilly. Le portail roman. Les corbeilles des chapiteaux sont
sculptées de motifs variés: feuilles de chêne, feuilles d’acanthe,
volutes encadrant une feuille d’acanthe à l’angle, volutes d’angle. Ces
sculptures, taillées en fort relief dans le granit, sont beaucoup plus
élégantes que les sculptures des chapiteaux romans vus partout ailleurs
dans la région. La base carrée des colonnettes est surmontée d'un
double tore. Photo de Marie Lebert. [Marie-11]



[Illustration]

205. Sartilly. L’ancienne église romane, détruite en 1858, illustre un
article de la Revue de l'Avranchin de 1924-1926. Cette église est
décrite ainsi dans le registre des délibérations du conseil municipal
de Sartilly de 1837-1864: «L’église qu’il s’agit de remplacer est un
vieil édifice (...) composé: 1) d’une nef obscure de 19 mètres 60
centimètres de longueur sur 7 mètres de largeur dont les murs bas
pénétrés d’humidité et lézardés en plusieurs endroits perdent très
sensiblement leur aplomb, particulièrement vers le bas de l’église; 2)
d’une tour qui sépare la nef du chœur (...); 3) d’un chœur de 9 mètres
de longueur sur 6 mètres de largeur (...).» Photo d'Alain Dermigny.
[Alain-118]



[Illustration]

206. Sartilly. Le portail roman est en granit, qui est la pierre locale
puisque Sartilly est situé au cœur du massif granitique de Vire. Daté
de la seconde moitié du douzième siècle, ce portail est le plus beau
portail roman de la région et présente une facture bien supérieure à
celle des autres portails. Les moulurations des voussures et de
l’archivolte sont le fruit d’un travail très soigné, tout comme les
sculptures des corbeilles de chapiteaux, avec feuilles de chêne,
feuilles d'acanthe et volutes. Photo d'Alain Dermigny. [Alain-111]



[Illustration]

207. Portail de Sartilly. Croquis de l'arcade, de l'archivolte et d'une
colonnette. Ce portail, qui était le portail occidental de l'église
romane, est maintenant le portail sud de l'église reconstruite. Croquis
de Marie Lebert.



[Illustration]

208. Portail de Sartilly. L’arcade du portail est formée de trois
voussures: une voussure au cintre surbaissé et deux voussures en
plein-cintre surmontées d’une archivolte. La première voussure est
moulurée d’un épais tore d’angle suivi d’un listel puis d’un large
cavet orné de gros besants légèrement renflés. La deuxième voussure est
moulurée d’un épais tore d’angle. La troisième voussure est moulurée de
deux tores encadrant un listel. L’archivolte est un cordon saillant
orné de dents-de-scie en fort relief sculptées en creux d’une rangée de
bâtons brisés. Elle repose de part et d’autre de l’arcade sur deux
têtes sculptées aux traits fins et bien dessinés. Photo d'Alain
Dermigny. [Alain-112]



[Illustration]

209. Portail de Sartilly. Les colonnettes de gauche. De chaque côté du
portail, les trois voussures reposent sur trois colonnettes engagées,
par le biais d’une imposte moulurée d’un cavet. La partie carrée de
l’imposte est ornée d’une petite moulure en creux. L’imposte se
prolonge au-dessus du pilastre extérieur sur lequel repose
l’archivolte. Photo d'Alain Dermigny. [Alain-113]



[Illustration]

210. Portail de Sartilly. L'extrémité de l'archivolte (côté gauche).
L’archivolte est formée d’un cordon saillant orné de dents-de-scie en
fort relief sculptées en creux d’une rangée de bâtons brisés. De chaque
côté de l’arcade, elle repose sur une tête sculptée aux traits bien
dessinés. Photo d'Alain Dermigny. [Alain-114]



[Illustration]

211. Portail de Sartilly. L'extrémité de l'archivolte (côté gauche).
Détail montrant la même tête sculptée, de profil. Photo d'Alain
Dermigny. [Alain-115]



[Illustration]

212. Portail de Sartilly. L'extrémité de l'archivolte (côté droit).
Détail montrant la deuxième tête sculptée sur laquelle repose
l’archivolte. Photo d'Alain Dermigny. [Alain-116]



[Illustration]

213. Portail de Sartilly. L'extrémité de l'archivolte (côté droit).
Détail montrant la même tête sculptée, de plus près. Photo d'Alain
Dermigny. [Alain-117]



[Illustration]

214. Fin de cet album, avec un culot décoré d'un ange portant blason,
dans l'église de Saint-Pair-sur-Mer. Merci à Alain Dermigny et Claude
Rayon pour leurs belles photos. Merci à Bernard Beck, Danièle Cercel,
Georges Cercel, Philippe Dartiguenave, Al Haines, Nicolas Pewny,
Martine Valenti, Marie-Noëlle Vivier et Russon Wooldridge pour leur
aide au fil des ans. Photo de Claude Rayon. [Claude-22]




Copyright © 2010 Marie Lebert, Alain Dermigny, Claude Rayon. Tous
droits réservés.




*** END OF THE PROJECT GUTENBERG EBOOK L’ART ROMAN DANS LE SUD-MANCHE: ALBUM ***

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