Manuel de synonymie Latine

By Ludwig von Döderlein

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Title: Manuel de synonymie Latine

Author: Ludwig von Döderlein

Translator: Théophile Leclaire

Release date: May 26, 2024 [eBook #73700]

Language: French

Original publication: Lyon: Librairie Classique de Perisse Frères, 1865

Credits: Aurēliānus Agricola


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MANUEL DE SYNONYMIE LATINE
de Louis Dœderlein

Professeur de philologie et d’éloquence à la faculté d’Erlangen,
membre de plusieurs académies et société savantes

Édition française

Publiée avec l’autorisation spéciale de l’auteur

Par Th. Leclaire

Ancien élève de l’École normale, agrégé de l’Université,
Breveté pour l’enseignement de la langue allemande,
professeur au lycée impérial de Colmar.

1865



————

A
MONSIEUR ADLER-MESNARD
MAÎTRE DE CONFÉRENCES À L’ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE,
MEMBRE DE L’ACADÉMIE ALLEMANDE DE BERLIN,
CHEVALIER DE LA LÉGION D’HONNEUR.


MON CHER MAÎTRE,

L’ancienne Université de Paris, parlant par la bouche de Rollin, 
recommandait à ses maîtres un petit livre de l’Allemand 
Steuvéchius, sur les particules de la langue latine, et Rollin 
se plaisait à reconnaître que cet Allemand fort habile avait 
traité son sujet avec beaucoup d’ordre et de précision. L’étude 
des langues classiques n’a point dégénéré en Allemagne depuis le 
temps de Rollin, et notre Université impériale est aussi capable 
que son aînée d’apprécier le mérite d’un savant étranger. Louis 
Dœderlein recevra donc un accueil favorable s’il a réussi, au 
terme d’une longue carrière consacrée à l’étude des langues 
anciennes, à composer un de ces bons livres élémentaires qui 
sont et seront toujours rares.

C’est ce qu’il semble permis d’affirmer quand on lit son Manuel 
dans le texte allemand. C’est votre avis, mon cher maître. Vous 
ne craignez pas de le faire connaître en permettant qu’on vous 
dédie une version française du Manuel. Vous répondez du mérite 
de votre illustre compatriote, et peut-être donnez-vous encore à 
entendre que son œuvre n’est pas trop défigurée dans le travail 
d’un de vos élèves. Double et précieuse recommandation que je 
suis heureux de vous devoir et qui m’autorise à vous donner ici 
un témoignage public d’affection et de reconnaissance.

Th. Leclaire.



————

AVANT-PROPOS


Différentes personnes, entre autres des maîtres que j’estime, 
m’ont engagé à résumer dans un manuel les principaux résultats 
de mon ouvrage en six volumes sur les synonymes et les 
étymologies de la langue latine. Voici douze ans que j’ai 
commencé à m’occuper de la synonymie latine trop longtemps 
négligée, et depuis, les travaux analogues de Habicht, de 
Ramshorn, de Jentzen, de Schmalfeld ont pour ainsi dire encombré 
la librairie de manuels de synonymes; je n’hésite cependant pas 
à satisfaire par le présent extrait au vœu qu’on m’adresse, et 
en affirmant que ma méthode, ma façon d’établir les 
rapprochements est essentiellement distincte de celle de ces 
hommes éminents, je ne crois par là ni rehausser mon mérite ni 
rabaisser le leur. L’extrait que je publie aujourd’hui contient, 
je l’espère, tout ce qu’il y a d’important dans mes six volumes 
en fait de synonymie; j’ai dû omettre par contre certains points 
accessoires dont voici le détail.

*Premièrement*. — Toutes les déductions étymologiques.

*Deuxièmement*. — Tous les passages comparés ou citations à 
l’appui qui n’ont pas une évidence démonstrative. En revanche, 
je communique tout au long les endroits classiques dans lesquels 
les anciens opposent des synonymes les uns aux autres, et les 
distinguent de la sorte dans le courant du discours et non par 
voie de réflexions grammaticales; quand ces endroits me font 
défaut, je place souvent en regard divers passages d’un seul et 
même écrivain dans lesquels il paraît qu’il a observé la 
propriété des termes.

*Troisièmement*. — Toutes les discussions de critique et 
d’interprétation.

*Quatrièmement*. — L’explication détaillée des synonymes grecs. 
Je n’ai pas laissé pour cela de rechercher avec un soin 
scrupuleux et de placer en regard du synonyme latin l’expression 
correspondante la plus exacte que puisse fournir ou la langue 
grecque ou la nôtre, et je me suis en outre efforcé de 
déterminer et de rendre palpable dans tous les cas possibles, 
avec la précision dont j’étais capable, la valeur et la portée 
de l’idée exprimée par le mot latin en indiquant le vrai terme 
contraire.

*Cinquièmement*. — Les vues particulières des auteurs qui ont 
composé des traités de synonymes.

*Sixièmement*. — Les synonymes très-rares et ceux qui ne prêtent 
qu’à des différences subtiles.

J’ajoute une remarque de pratique. Au point de vue de 
l’enseignement on peut diviser les synonymes en trois classes; 
la première comprend ceux que l’élève ne peut jamais apprendre à 
distinguer trop tôt parce que leur parenté purement apparente 
n’est fondée que sur la tentation de les traduire par un même 
mot dans notre langue maternelle, par exemple *liberi* et 
*infantes*, *animal* et *bestia*, *hærere* et *pendere*, 
*sumere* et *adimere*, *hostis* et *inimicus*. La confusion de 
ces synonymes est une bévue qu’il faut ranger sur la même ligne 
qu’un solécisme proprement dit. A la seconde classe 
appartiennent les synonymes entre lesquels on peut établir une 
distinction aisée et sûre, mais qui expriment des idées si 
rapprochées, que les anciens mêmes n’hésitaient pas à les 
prendre les uns pour les autres, par exemple *lascivus* et 
*petulans*, *parere* et *obedire*, *ater* et *niger*, *incipere* 
et *inchoare*, *mederi* et *sanare*, *vacuus* et *inanis*, 
*spernere* et *contemnere*, *tranquillus* et *quietus*. Tant que 
l’élève est encore aux prises avec les éléments de la grammaire, 
le maître est autorisé à lui laisser croire que ces expressions 
ont tout à fait le même sens; mais il convient d’y rendre 
attentifs les élèves plus avancés, soit pour les habituer, quand 
l’occasion se présente, à la propriété des termes, soit pour 
leur faire faire un excellent exercice d’esprit. Je range dans 
une troisième classe les synonymes dont la différence ne saurait 
être établie ni sans peine, ni avec pleine évidence à l’aide des 
textes classiques, et que les anciens, selon toute probabilité, 
ne distinguaient que très-confusément, par exemple *lira* et 
*sulcus*, *remus* et *tonsa*, *pæne* et *prope*, *etiam* et 
*quoque*, *recordari* et *reminisci*, *lævus* et *sinister*, 
*velox* et *pernix*, *vesanus* et *vecors*, *fatigatus* et 
*fessus*, *collis* et *clivus*. De pareilles distinctions n’ont 
que peu ou point d’importance dans la composition, à moins 
qu’une antithèse en forme, par exemple celle de mare, lacus, par 
rapport à amnis, fluvius; de metus, spes, par rapport à timor, 
fiducia, n’impose par occasion la nécessité de recourir aux 
richesses de la langue en synonymes de ce genre. Une sévérité 
excessive en cette matière ne serait à mes yeux qu’un pédantisme 
fâcheux qui ne manquerait pas d’entraver toute liberté d’esprit 
chez l’élève occupé à composer. Comme professeur, je demande que 
les synonymes de la première classe deviennent familiers aux 
élèves dès les cours élémentaires; je n’introduis que dans les 
cours supérieurs l’étude des synonymes de la seconde catégorie; 
c’est vers l’âge de quatorze ans à peu près que j’engage les 
élèves à s’en occuper dans le travail de la composition à propos 
du choix des expressions; c’est alors que je commence à en tenir 
compte dans l’explication des textes, avec mesure s’entend, pour 
aiguillonner l’esprit et non pour embarrasser la lecture. Quant 
à ceux de la troisième catégorie, je me fais une loi de n’en 
parler qu’en expliquant des passages à propos desquels il est 
impossible de l’éviter, par exemple, quand l’auteur associe 
*flumina* et *amnes* et qu’il faut le défendre contre une 
accusation de pléonasme.

J’ai cru rendre mon manuel d’un usage plus commode en fondant la 
table dans le texte. On a ainsi la chance de tomber du premier 
coup sur l’article qu’on cherche, ce qui serait impossible avec 
un index à part.

L’auteur.

Erlangen, décembre 1839.



————

AVIS POUR LA SECONDE ÉDITION


Il y a neuf ans que ce manuel a vu le jour; il reparaît plutôt 
remanié que transformé. Outre que je l’ai revu plusieurs fois, 
j’ai profité de nombreuses observations que je dois à de savants 
amis, soit pour améliorer le fond, soit pour perfectionner 
l’expression, et j’ai inséré quelques articles nouveaux. J’ai en 
revanche supprimé les étymologies, tantôt parce que je m’étais 
trompé en les croyant justes, tantôt (et le plus souvent) parce 
qu’elles n’ont aucun sens pour l’élève et qu’elles peuvent même 
occasionner des méprises quand elles ne sont pas approfondies.

L’auteur.

Erlangen, décembre 1848.



————

MANUEL DE
SYNONYMIE LATINE



A


—Abdere, v. *Celare*.

Abesse. Deesse. Deficere.
1. *Abesse* marque une absence qui se réduit à une relation de 
lieu, ne pas être quelque part, par opposition à *adesse*; 
*deesse* marque une absence qui rend un tout incomplet, comme 
manquer, faire défaut, par opposition à *esse* et *superesse*. 
Cic. Brut. 80. Calidio hoc unum, si nihil utilitatis habebat, 
*abfuit*, si opus erat, *defuit*. Si vous jugez cette qualité 
inutile, j’avouerai qu’elle n’existait pas chez Calidius; si 
vous la jugez nécessaire, je conviendrai qu’elle lui faisait 
défaut.

2. *Deesse* s’applique à ce qui nous fait complétement défaut, 
*deficere*, à ce qui commence à nous faire défaut. Cic. Verr. I, 
11. Vererer ne oratio *deesset*, ne vox viresque *deficerent*. 
Je craindrais que la parole ne me manque, que ma voix et mes 
forces ne faiblissent.

—Abnuere, v. *Negare*.

Abolere. Delere.
*Abolere*, anéantir, faire disparaître et plonger dans l’oubli 
par tous les moyens possibles; *delere*, détruire, mettre en 
mauvais état, hors de service. *Abolere* se dit plutôt des 
œuvres de l’esprit; *delere*, des objets matériels. Leges 
abolentur, urbes delentur. On annule les lois, on détruit les 
villes.

Abominari. Exsecrari. Detestari.
*Abominari*, repousser un présage qui fait horreur, chercher à 
détourner par une pratique religieuse un malheur qui nous 
menace, par opposition à *omen accipere*; *exsecrari*, maudire 
en excluant un coupable de la société des hommes, en le 
déclarant *sacer*, en le dévouant aux dieux des enfers, par 
opposition à bénir; enfin *detestari*, chercher à éloigner de 
nous, en invoquant les dieux, un danger dont nous menace une 
personne ou une chose; il a pour opposé appeler par ses prières.

—Abscondere, v. *Celare*.
—Absolvere, v. *Finire*.
—Abstinentia, v. *Modus*.

Abundare. Redundare.
*Abundare*, abonder, sert, comme περιεῖναι, à parler avec éloge 
de l’abondance prise comme un symbole de plénitude et de 
richesse; *redundare*, surabonder, se prend en mauvaise part, 
comme περισσεύειν; la surabondance est prise comme le symbole de 
l’excès et du luxe. L’*abundans* existe en grande quantité, le 
*redundans* est superflu et inutile.

—Abunde, v. *Satis*.
—Ac, v. *Et*.

Accendere. Incendere. Inflammare. Comburere. Cremare.
*Accendere*, *incendere* et *inflammare*, mettre le feu: 
*accendere*, par dehors et par un seul point, comme allumer, 
ἀνάπτειν; *incendere*, par le dedans, comme ἐνδαίειν; 
*inflammare*, enflammer par le dehors ou le dedans, comme 
ἀναφλογίζειν. *Comburere* et *cremare*, consumer et brûler: 
*comburere*, comme ϰαταϰαίειν, sur des charbons ardents (c’est 
le causatif d’*ardere*); *cremare*, comme πιμπράναι, par flammes 
vives (c’est le causatif de *flagrare*). On brûle les morts, 
mortui *cremantur*, sur un bûcher flamboyant; on brûle les 
vivants à petit feu, vivi *comburuntur*, et cette manière de 
parler rend plus frappante l’horreur de la mort par ce genre de 
supplice.

—Acceptus, v. *Gratus*.

Accidere. Evenire. Contingere. Obvenire. Obtingere.
*Accidere*, *evenire* et *contingere* marquent des événements 
favorables ou défavorables, le premier, lorsqu’ils sont 
inattendus, qu’ils surprennent; le second, lorsqu’ils sont 
attendus, pressentis; le troisième, lorsqu’on les a préparés, 
amenés; *obvenire* et *obtingere* ne se disent que d’événements 
heureux. Les *accidentia* sont l’œuvre du hasard, les 
*evenientia* sont des conséquences de nos actions ou des 
circonstances; les *contingentia*, des effets de nos efforts, de 
nos vœux, de nos fautes; les *obtingentia* et les *obvenientia*, 
des faveurs du sort. Cic. Fam. VI, 21. Timebam ne *evenirent* 
quæ *acciderunt*. Je craignais de voir ces hasards se réaliser. 
Le premier des deux verbes, *evenirent*, se rapporte à Cicéron 
lui-même, à ses pressentiments; le second, *acciderunt*, regarde 
les personnes qui se montrent surprises à l’heure de 
l’événement. Sen. Ep. 110. Scies plura mala *contingere* nobis 
quam *accidere*, c’est-à-dire que nos souffrances sont plus 
souvent les suites de nos propres vœux que l’effet d’un hasard 
aveugle.

—Accipere, v. *Sumere*.
—Accire, v. *Arcessere*.
—Accusare, v. *Arguere*.

Acer. Vehemens.
*Acer* présente la vivacité sous son aspect louable de feu, 
d’énergie, par opposition à *frigidus*, comme ὀξύς; *vehemens*, 
sous son aspect blâmable de chaleur et de passion, par 
opposition à *lenis*, comme σφοδρός.

Acerbus. Amarus.
*Acerbus* marque une amertume qui emporte la bouche, par 
opposition à *mitis*, comme ὀξύς; *amarus*, une amertume qui 
dégoûte, par opposition à *dulcis*, comme πιϰρός.

Acervus. Congeries. Strues. Cumulus.
1. *Acervus* et *congeries*, monceau d’objets de même espèce 
auparavant dispersés qu’on réunit et qu’on entasse en un lieu: 
*acervus* indique, comme σωρὸς, un certain ordre et suppose 
d’habitude une forme conique; *congeries* admet tout le désordre 
de la négligence. *Strues* s’emploie, comme θημών, pour marquer 
que la mise en tas a produit un arrangement nouveau, donné aux 
objets rassemblés une forme déterminée, utile, artificielle. 
Curt. VIII, 7, 11. Passim *acervos* *strues*que accendebant. Ils 
allumaient çà et là des tas et des piles de bois.

2. *Cumulus* ne signifie point le tas lui-même, mais seulement 
la pointe qui le termine, la dernière pierre qui donne seule à 
une construction son élévation régulière et parfaite, à peu près 
comme ϰορυφή; *cumulare*, en particulier, se rapproche tout à 
fait de ϰορυφοῦν. Comparez Liv. XXII, 59. Superstantes *cumulis* 
cæsorum corporum: juchés sur des monceaux de victimes, avec la 
fin du même chapitre: Cannenses campos *acervi* Romanorum 
corporum tegunt. Des tas de cadavres romains couvrent la plaine 
de Cannes. Et XXIII, 5. Molibus ex humanorum corporum *strue* 
faciendis. Faire des digues en empilant des cadavres.

Achivi. Achæi. Achaius. Achaicus. Troius. Troicus.
1. *Achivi*, les Grecs d’Homère, ᾿Αχαιοί; *Achæi* se dit soit 
des habitants de l’Achaïe proprement dite, soit chez les poëtes 
de tous les Grecs considérés en général comme les contemporains 
des Romains. Cic. Divin. I, 16. Cum *Achivi* cœpissent inter se 
strepere. Quand eurent commencé les querelles bruyantes des 
anciens Grecs. Comparez avec Cæcil. 20. Quod eum sibi *Achæi* 
patronum adoptarant. Parce que les Grecs de l’Achaïe l’avaient 
souhaité et choisi pour protecteur.

2. *Achaius* est l’adjectif d’*Achivus*; *Achaicus* celui 
d’*Achæus*.

3. *Troius*, adjectif réservé à l’ancienne Troie héroïque et 
homérique; *Troicus*, adjectif usuel pour le pays de Troie, pour 
la Troade, sans allusion à la guerre de Troie.

Acies. Acumen. Cacumen. Mucro. Cuspis.
1. *Acies*, tranchant propre à couper; *acumen*, pointe propre à 
piquer. Au figuré, l’*acies mentis* débrouille ce qui était 
confus, le fait connaître clairement: on met de l’ordre dans ses 
idées; l’*acumen mentis* approfondit ce qui était caché, aboutit 
à des découvertes ingénieuses: on acquiert des idées nouvelles.

2. *Acumen* et *cacumen*, pointes naturelles: *acumen*, pointe 
du cône, du bec, etc.; *cacumen*, terme spécial, pointe d’une 
montagne. *Mucro* et *cuspis*, pointes artificielles destinées à 
pénétrer et à blesser: *mucro*, pointe de l’épée, du poignard, 
etc.; *cuspis*, de la lance, de la flèche, comme αἰχμή.

—Acies, v. *Pugna*.
—Acta, v. *Ripa*.

Actor. Comœdus. Ludio. Histrio.
1. *Actor* et les termes spéciaux de *comœdus* et *tragœdus*, 
l’acteur considéré comme un artiste estimable; *ludio*, 
*ludius*, le comédien considéré comme un artisan vulgaire avec 
une idée accessoire de trivialité; enfin *histrio* se dit tantôt 
de l’un, tantôt de l’autre, mais avec une idée accessoire de 
fanfaronnade et de bouffonnerie. Cic. Sext. 54. Ipse ille maxime 
*ludius* non solum spectator, sed *actor* et acroama. Ce baladin 
lui-même, car il n’est pas un simple spectateur, il est, vous le 
savez, tour à tour acteur et bouffon[1]. Rosc. com. 10. Nemo ex 
pessimo *histrione* bonum *comœdum* fieri posse existimaret. 
Personne n’imaginerait qu’un misérable farceur pût devenir un 
bon comédien. Ep. ad. Qu. fr. I, a. E. Hortor ut tanquam poetæ 
boni et *actores* industrii solent in extrema parte 
diligentissimus sis. Je t’engage à soigner extrêmement la fin à 
l’exemple des grands poètes et des acteurs consciencieux.

—1 Traduction Guéroult. Dans la collection Panckoucke. Cicéron, 
t. XIII, p. 375.

—Acumen, v. *Acies*.
—Adamare, v. *Diligere*.

Adesse. Interesse. Præsentem esse.
1. *Adesse*, être près d’une personne ou d’une chose; 
*interesse*, prendre part à une action. Cic. Verr. I, 40. 
Crimina ea quæ notiora sunt his qui *adsunt* quam nobis... De 
illo nihil dixit in quo *interfuit*. Ces accusations plus 
familières aux assistants qu’à nous-mêmes... Il n’a rien dit du 
fait auquel il a pris part.

2. *Adesse* marque, en général, notre présence dans un cercle 
dont nous faisons partie; *præsentem esse*, la présence 
immédiate, sensible, visible. D’un hôte qu’on attend on dit 
*adest* quand il se trouve dans nos murs; on dit *præsens est* 
quand il est dans la même pièce que nous. Ter. Ad. III, 3, 29. 
Non quia *ades præsens* dico hoc. Je ne dis pas cela parce que 
tu es près de moi, devant moi.

Adhuc. Hactenus. Hucusque.
*Adhuc* est adverbe de temps: jusqu’à ce moment; *hactenus* et 
*hucusque* sont adverbes de lieu: jusqu’à cet endroit ou jusqu’à 
ce point.

—Adigere, v. *Cogere*.
—Adimere, v. *Demere*.
—Adipisci, v. *Invenire*.
—Admirari, v. *Vereri*.
—Admodum, v. *Perquam*.
—Adolescens, v. *Puer*.
—Adorare, v. *Vereri*.
—Adscendere, v. *Scandere*.
—Adsequi, v. *Invenire*.
—Adsolere, v. *Solere*.
—Adspectus, adspicere, v. *Videre*.
—Adulari, v. *Assentiri*.
—Aduncus, v. *Curvus*.
—Advena, v. *Exterus*.
—Adventor, v. *Hospes*.

Adversarius. Hostis. Inimicus.
1. *Adversarius*, terme général pour tout adversaire à la 
guerre, dans la politique, en justice, comme ἀντιστάτης; 
*hostis*, ennemi à la guerre, en campagne, par opposition à 
*pacatus*, comme πολέμιος; *inimicus*, ennemi du fond du cœur, 
par opposition à *amicus*, comme ἐχθρός. Cic. Man. 10. Pompeius 
sæpius cum *hoste* conflixit quam quisquam cum *inimico* 
concertavit. Pompée compte plus de combats contre des armées 
ennemies, que qui que ce soit au monde ne compte de luttes 
contre un ennemi particulier. Liv. XXII, 39. Nescio an infestior 
hic *adversarius*, quam ille hostis maneat. J’appréhende que ton 
adversaire ne reste plus dangereux que ton ennemi.

2. *Hostilis* et *inimicus* indiquent une disposition 
permanente, *infestus* et *infensus*, un état passager: 
*infestus* ne suppose qu’une attitude hostile, et peut se dire 
même des objets inanimés qui nous menacent d’un danger; 
*infensus* suppose des mouvements passionnés et ne se dit que 
des personnes. Tac. Ann. XV, 28. Non *infensum*, nedum *hostili* 
odio Corbulonis nomen habebatur. Le nom de Corbulon n’avait 
jamais excité de ressentiment, loin d’être l’objet d’une haine 
nationale. Sen. N. Q. III, pr. Animus luxuriæ non *adversus* 
tantum, sed et *infestus*. Ame non-seulement contraire, mais 
rebelle aux plaisirs. Liv. 11, 20. Tarquinium *infesto* spiculo 
petit; Tarquinius *infenso* cessit hosti. Il lance à Tarquin un 
trait dangereux; Tarquin se retira devant cet ennemi furieux.

3. *Hosticus* marque un rapport de convenance: ennemi, qui 
appartient à l’ennemi; *hostilis*, une disposition, comme 
hostile.

Advocatus. Causidicus.
Dans l’âge d’argent de la langue latine, *advocatus* désigne un 
procureur par rapport aux services qu’il rend, et à son client 
dont il est l’ami et l’appui; *causidicus*, par rapport à sa 
condition et à son métier, souvent avec une idée de mépris, 
comme un mercenaire.

—Ædes, v. *Templum*.

Ædificium. Domus. Ædes. Familia.
1. *Ædificium*, terme général pour toute espèce de bâtiment, 
comme οἰϰοδόμημα; *domus* et *ædes*, *ædium*, maison 
d’habitation: *domus*, demeure, siége héréditaire d’une famille, 
comme οἶϰος; *ædes*, assemblage d’appartements, comme δόμοι, 
δώματα. Virg. G. II, 461. Ingentem foribus *domus* alta superbis 
mane salutantum totis vomit *ædibus* undam. La fière demeure par 
ses portes orgueilleuses rejette, dès le matin, de ses 
appartements encombrés un long flot de courtisans.

2. *Domus*, la famille au sens patriarcal, comme une société 
close et intime; *familia*, au sens politique, comme une partie 
de la noblesse, *gens*, de la cité, *civitas*, du peuple, 
*populus*.

Æger. Ægrotus. Morbidus. Morbus. Valetudo.
1. *Æger*, terme général qui s’applique à toute espèce 
d’incommodité et de malaise, au trouble d’esprit comme au mal 
physique; *ægrotus* et *morbidus* supposent une maladie du 
corps; *ægrotus*, chez l’homme, *morbidus*, chez un animal. 
L’*æger* se sent malade, l’*ægrotus* et le *morbidus* sont 
malades.

2. *Morbus* et *valetudo* désignent une maladie actuelle: 
*morbus*, comme un accident auquel l’homme est sujet; 
*valetudo*, comme un état dont le malade a conscience.

—Ægre, v. *Vix*.
—Ægritudo, v. *Cura*.
—Ægrotus, v. *Æger*.
—Æmulatio, v. *Imitatio*.
—Æqualis, v. *Æquus*.
—Æquor, v. *Mare*.

Æquus. Par. Æqualis. Parilis. Compar. Impar. Dispar.
1. *Æquum*, égal en soi, uniforme, composé de parties 
similaires, par opposition à *varius*; *par*, égal à quelque 
chose d’autre, et placé au même degré par opposition à 
*superior* et *inferior*. *Æquo Marte* présente dans son 
ensemble le combat des deux partis; *pari Marte* oppose la 
fortune de l’un à celle de l’autre.

2. *Par*, marque une égalité de grandeur, de puissance, 
d’influence ou encore de nombre, d’équilibre, de proportions, 
comme ἴσος; *æqualis*, une égalité de nature, comme ὅμοιος. 
*Par*, présente à l’esprit l’idée d’un homme d’action qui est 
pour le moins prêt et résolu à entrer en lutte avec ses pairs; 
*æqualis*, l’idée d’un personnage inactif, et le mot ne se prête 
qu’à des comparaisons et à des parallèles. *Paria*, choses ou 
personnes opposées, hostiles, jalouses, qui se disputent la 
prééminence; *æqualia*, choses ou personnes distinctes, mais 
unies, comme des parents qui ont des qualités et des sympathies 
communes. *Pariter*, au même degré, ἴσα; *æqualiter*, de la même 
façon, ὁμοίως, ὁμῶς.

3. *Par*, tout à fait égal; *parilis*, à peu près égal, c’est un 
intermédiaire entre *par* et *similis*.

4. *Par*, égal à quelque chose ou à quelqu’un, exprime un 
rapport simple; *compar*, qui se dit de plusieurs choses ou de 
plusieurs personnes égales entre elles, un rapport réciproque, 
sans renchérir d’ailleurs sur le degré de ressemblance. Cette 
distinction se retrouve dans *finitimi* et *confines*, dans 
ἐγγύς et ξυνεγγύς.

5. *Impar* marque une inégalité, soit comme en arithmétique 
celle des nombres impairs qui ne sont point exactement 
divisibles par deux, soit une inégalité de force qui implique 
une infériorité relative; *dispar* exprime une dissemblance et 
ne précise point de quel côté penche la balance dans un 
parallèle.

Æquus. Planus. Campus.
1. *Æquum*, terrain plat, surface horizontale, par opposition à 
ce qui monte ou descend, à *superior*, *inferior* et *acclivis*; 
*planum*, la plaine unie, par opposition à un sol inégal, à 
*montosus*, *saxosus*. *Æquum*, signifie au figuré l’équité, 
parce que l’injustice commence dès que l’un se met au-dessus de 
l’autre; *planum*, la clarté et la netteté, parce qu’on ne peut 
embrasser d’un seul regard qu’une plaine, où aucune hauteur 
n’arrête la vue.

2. *Æquor* et *planities*, la plaine par rapport à sa forme; 
campus, par rapport à sa position, comme pays bas par opposition 
aux hauteurs.

—Æquus animus, v. *Satis habere*.
—Aer, v. *Anima*.

Ærarium. Fiscus.
*Ærarium*, la caisse de l’état; *fiscus*, la cassette de 
l’empereur. Tac. Ann. VI, 2. Bona Sejani ablata *ærario*, ut in 
*fiscum* cogerentur; tanquam referret. Les richesses de Séjan 
retirées du trésor public entrèrent dans la cassette impériale, 
comme si cela eût tiré à conséquence.

—Ærumna, v. *Labor*.
—Æstimare, v. *Censere*.
—Æstuare, v. *Calere*.
—Æternus, v. *Continuus*.
—Affari, v. *Alloqui*.
—Affatim, v. *Satis*.
—Affinis, v. *Necessarius*.
—Affirmare, v. *Dicere*.
—Ager, v. *Rus* et *Villa*.

Agere. Facere. Gerere. Opus. Factum. Age. I nunc. Degere.
1. *Agere*, marque un effet qui n’a lieu que dans le temps, 
comme agir; *facere*, un effet qui se développe dans l’espace, 
comme faire. Les *acta* sont passés aussitôt que l’*agens* 
s’arrête, deviennent dès lors invisibles, et ne subsistent plus 
que par le souvenir; les *facta* ne sont complets que quand le 
*faciens* s’arrête, et ne prennent qu’à partir de ce moment une 
existence propre. Cela doit s’entendre d’ailleurs d’*acta* et de 
*facta* considérés exclusivement comme participes, non comme 
substantifs. *Agens* donne l’idée de l’activité en général, 
*faciens* l’idée d’une activité pratique.

2. *Agere*, agir dans son propre intérêt; *gerere*, dans 
l’intérêt d’un autre et par commission. Cic. Verr. I, 38. Quæ 
etiamsi voluntate Dolabellæ *fiebant*, per istum tamen omnia 
*gerebantur*. Tout se faisait par la volonté de Dolabella, mais 
par l’entremise de Verrès.

3. *Opus*, œuvre, ἔργον, est le substantif qui répond à 
*facere*; *factum* (pris comme substantif), action, celui 
d’*agere*; *res gestæ*, actes importants, hauts faits, πράξεις; 
*acta*, mesures politiques. Cic. Att. XIV, 17. Multa de *facto* 
ac de *re gesta*, de nombreux détails, tant sur cette entreprise 
que sur ce grand acte: le premier, *facto*, s’appliquant à la 
tentative d’Amatius, le second, *re gesta*, au châtiment que lui 
a infligé Dolabella avec autant de sagesse que de courage.

4. *Age*, *agedum*, encouragement donné sérieusement; *i nunc*, 
encouragement ironique.

5. *Agere*, mener une vie active et affairée; *degere*, vivre 
dans l’oisiveté, soit parce que l’aisance nous dispense de 
travailler, soit parce que nous sommes réduits à l’inaction. 
Tac. Ann. XV, 74. Deûm honor principi non ante habetur quam 
*agere* inter homines desierit. Avant de rendre à un prince les 
honneurs divins, on attend qu’il ne soit plus mêlé aux affaires 
de la vie. Comparez avec IV, 41. Ut Tiberium ad vitam procul 
Roma amœnis locis *degendam* impelleret. Afin de pousser Tibère 
à vivre loin de Rome dans le repos d’un agréable séjour.

—Agere ferre, v. *Vastare*.

Agger. Vallum.
*Agger*, simple levée, comme une digue; *vallum*, levée qui sert 
à clore un espace. L’*agger* peut tenir lieu d’une courtine de 
redoute dans des fortifications de campagne; le *vallum* ou 
rempart fait toujours partie d’une forteresse, d’un camp, d’une 
place forte.

—Agmen, v. *Caterva*.
—Agrestis, v. *Rus*.
—Aio, v. *Dicere*.

Ala. Penna. Pluma. Pinna.
1. *Ala*, la charpente, les muscles de l’aile, πτέρυξ; *penna*, 
l’aile restreinte aux plumes qui concourent au vol, πτερόν. 
Plaut. Pœn. IV, 2, 48. Meæ alæ pennas non habent. Je n’ai pas de 
plumes à mes ailes.

2. *Penna*, plumes grandes et dures qui servent à voler; 
*pluma*, duvet, petites plumes moelleuses qui servent à vêtir le 
corps de l’oiseau, comme πτίλον. Sen. Ep. 42. Meministi, quum 
quemdam affirmares esse in tua potestate, dixisse me volaticum 
esse ac levem, et te non pedem ejus tenere, sed *pennam*; 
mentitus sum, *pluma* tenebatur quam remisit et fugit. Un jour, 
tu dois t’en souvenir, tu prétendais avoir une personne en ton 
pouvoir, et je te répondais qu’elle était volage et légère, que 
tu ne la tenais point par le pied, mais par une plume. Eh bien, 
ce n’était pas vrai: tu ne la retenais que par une petite plume 
de duvet qu’elle t’a laissée, et la voilà partie.

3. *Penna*, la plume entière, tuyau et barbes; *pinna*, les 
barbes seules par opposition au tuyau.

—Alacer, v. *Gaudere*.

Alapa. Colaphus.
*Alapa*, soufflet, coup appliqué sur la figure avec le plat de 
la main, c’est une punition, mais infligée avec modération; 
*colaphus*, coup assené sur la tête avec le poing fermé et avec 
des marques de colère et de fureur.

Albus. Candidus. Albidus.
1. *Albus*, le blanc considéré en général comme l’absence de 
toute couleur, ce qui n’a pas de couleur; *candidus*, le blanc 
pris comme une couleur positive, la plus pure, la plus claire, 
en comparaison de laquelle toutes les autres paraissent sombres 
ou même sales; c’est un beau blanc éclatant. L’*album*, qui a 
pour opposé *ater*, tire, comme le λευϰὸν, sur le jaune pâle; le 
*candidum*, qui a pour opposé *niger*, tire, comme l᾿ἀργὸν, sur 
le bleu pâle. *Alba cutis*, peau d’un malade, d’un hydropique; 
*candida*, d’une personne qui est dans la fleur de la jeunesse. 
Au figuré, *albor* est le symbole du bonheur et de la joie; 
*candor*, de la pureté et de l’innocence.

2. *Albus*, blanc; *albidus*, blanchâtre.

Alere. Nutrire. Nutricare.
*Alere*, nourrir de manière à pousser au développement et à la 
croissance; *nutrire* et *nutricare*, nourrir pour prolonger et 
assurer l’existence. En d’autres termes *alimenta* adjuvant, 
*nutrimenta* sustentant. Les aliments profitent, la nourriture 
soutient. Cic. N. D. II, 63. Neque *ali*, neque *sustentari*. 
N’être ni grassement, ni même pauvrement nourri. *Nutrire*, 
terme général; *nutricare*, terme particulier usité de 
préférence en parlant des animaux.

—Algere, algidus, v. *Frigere*.
—Alienigena, v. *Exterus*.

Alimenta. Penus. Cibus. Esca. Edulia. Cibare. Pascere.
1. *Alimenta* et *penus*, vivres quelconques, solides ou 
liquides: *alimenta*, en général, par rapport à l’homme pris 
individuellement; *penus*, par rapport à l’économie domestique 
de toute une famille. *Cibus* et *esca* ne se disent que des 
aliments solides par opposition à *potio*. *Cibus*, aliment 
fourni par la nature, ressource alimentaire; *esca*, mets qui a 
subi une préparation artificielle, plat apprêté. *Cibus* est le 
seul de ces deux mots qui se dise aussi de la nourriture des 
animaux; *esca*, le seul qui convienne à l’appât qu’on leur 
prépare et qu’on leur présente. Cic. N. D. II, 47. Animalia 
*cibum* partim dentibus capessunt. Un certain nombre d’animaux 
saisissent leur nourriture avec les dents. Comparez avec II, 23. 
Dii nec *escis* nec potionibus vescuntur. Les dieux se passent 
pour vivre de cuisine et de cave.

2. *Cibaria*, denrées alimentaires ordinaires et usuelles; 
*edulia*, morceaux friands et recherchés. Suet. Tib. 46. Comites 
nunquam salario, *cibariis* tantum sustentavit. Les gens de sa 
suite ne tiraient de lui que des vivres, jamais de salaire. 
Comparez avec Cal. 40. Pro *eduliis* certum statumque 
exigebatur. Il avait mis un droit sur les comestibles.

3. *Cibare*, nourrir de sa propre main comme une mère ou une 
bonne d’enfants; *pascere*, fournir seulement la nourriture en 
qualité de tuteur ou de maître. Suet. Tib. 72. Draconem manu sua 
*cibaturus*. Comparez avec Vesp. 18. Sineret se plebeculam 
*pascere*. Un dragon auquel il allait donner à manger de sa 
main. Il lui demanda la permission de laisser au petit peuple sa 
subsistance.

—Aliquando, v. *Nonnunquam*.
—Alites, v. *Volucres*.

Alloqui. Appellare. Affari.
*Alloqui*, adresser la parole à quelqu’un, lui faire l’honneur 
de le saluer et de le reconnaître; *appellare*, prendre les 
devants pour engager une personne dans une conversation, lui 
adresser des paroles sérieuses, sortir des phrases banales; 
*affari*, apostropher d’un ton pathétique plein d’amitié ou de 
solennité. Cic. Cluent. 61. Quum nemo recipere tecto, nemo 
*alloqui*, nemo respicere vellet. Lorsque personne ne voulait ni 
le recueillir sous son toit, ni l’entendre, ni lui adresser la 
parole, ni le regarder. Comparez avec Phil. XIII, 2. Salutabunt 
benigne, comiter *appellabunt* unumquemque nostrum. Ils auront 
pour chacun de nous un abord bienveillant, des paroles aimables 
et prévenantes. Et Brut. 3. Salutatio libri quo me hic *affatus* 
quasi jacentem excitavit. La dédicace du livre dans lequel il 
m’apostrophe et qui m’a retiré d’une sorte d’abattement.

—Alsus, v. *Frigere*.
—Altercatio, v. *Disceptatio*.

Altus. Editus. Procerus. Arduus. Celsus. Excelsus. Sublimis.
1. *Altus*, terme général; il se dit de la hauteur ou de la 
profondeur considérée comme une des trois dimensions de la 
géométrie, et doit s’entendre de la hauteur par opposition à 
*humilis*, à ce qui reste attaché terre à terre, au niveau du 
sol, comme ὑψηλός; *editus*; élevé par opposition à *planus*, à 
ce qui n’offre aux yeux qu’une surface plate; enfin *procerus*, 
ce qui a poussé en hauteur ou en longueur. L’*altitudo* n’a ni 
mesure ni limite; l’*editum* est de la taille d’une colline; la 
*proceritas*, de celle d’un arbre ou d’un corps humain.

2. *Altus*, *editus* et *procerus* réduisent la hauteur à un 
simple rapport de lieu et d’espace; *arduus* se dit de ce qui 
est d’abord haut, puis escarpé et inaccessible, au figuré: 
difficile, impossible; *celsus*, haut par l’effet d’une tendance 
à s’étendre et à s’élancer, au figuré: fier; *excelsus* et 
*præcelsus*, ce qui dépasse encore d’autres points culminants, 
au figuré: éminent; *sublimis*, ce qui se soutient en l’air sans 
toucher à terre, ce qui plane, comme μετέωρος, au figuré: 
sublime.

—Amans, amator, v. *Amicus*.
—Amare, v. *Diligere*.
—Ambiguus, v. *Dubius*.

Ambire. Circumire.
*Circumire* se dit d’un mouvement sinon exactement circulaire, 
du moins tenu de suivre tous les contours d’un espace, faire le 
tour; *ambire* ne désigne qu’un mouvement de va-et-vient, en 
zigzag, aller çà et là, parcourir. Plin. Ep. II, 9. *Ambio* 
domos stationesque *circumeo*. Je vais d’une maison à l’autre, 
je fais le tour des lieux de réunion. Et Cic. Att. XIV, 21. 
Antonium *circumire* veteranos ut acta Cæsaris sancirent, c’est-
à-dire qu’il les sollicite tous à la ronde depuis le premier 
jusqu’au dernier. *Circumire* est plus fort ici qu’*ambire*, 
lequel exprimerait en gros les sollicitations et les manœuvres 
d’Antoine.

—Ambo, v. *Uterque*.

Ambulare. Spatiari. Deambulare. Inambulare. Obambulare.
1. *Ambulare* présente la promenade comme un exercice fait à 
loisir, c’est un mouvement de va-et-vient par opposition d’une 
part à *stare* et *cubare*, d’autre part à *currere* et 
*salire*; *spatiari* donne l’idée d’un exercice au grand air, 
par opposition à l’espace restreint d’une chambre ou d’un lieu 
fermé.

2. *Deambulare*, aller et venir jusqu’à ce qu’on soit fatigué; 
*inambulare*, se promener dans un espace limité; *obambulare*, 
se promener le long d’un mur, d’une allée, ou à côté d’un 
compagnon de promenade.

Amens. Demens. Insanus. Vesanus. Excors. Vecors. Furor. 
Delirium. Rabies. Cerritus. Lymphatus.
1. L’*amentia* a un caractère négatif et passif; la *dementia*, 
une influence positive et violente. L’*amens* manque de raison: 
ou bien il n’agit pas du tout, ou il agit sans raison, comme un 
idiot, ἄφρων; le *demens*, tout en croyant bien faire, rompt en 
visière à la raison, comme l’insensé, παράφρων. On dit *amens 
metu*, *terrore*, hébété par la peur, par l’épouvante; mais 
*demens scelere*, *discordia*, devenu fou à la suite d’un crime, 
d’une querelle.

2. *Insanus* a un sens privatif; *vesanus*, un sens dépravatif. 
L’*insanus* n’a plus d’empire sur les sens, la raison le fuit, 
il dépasse dans un accès de passion la mesure et le but et nous 
paraît coupable. C’est un homme en démence. Le *vesanus*, 
aveuglé par des illusions, sort de la bonne voie, poursuit un 
but trompeur et nous paraît malheureux. C’est un visionnaire.

3. *Excors*, stupide, tout à fait incapable de réflexion et 
d’examen, par opposition à *cordatus*; *vecors*, extravagant, 
incapable de réfléchir avec calme, parce que l’âme est possédée 
par une idée fixe.

4. *Furor*, surexcitation de l’esprit, extase, transport, 
μανιϰός; *delirium*, affaissement des facultés de l’esprit par 
des causes physiques, comme chez une personne qui tombe en 
enfance; *rabies*, accès de fureur méchante qui étouffe le sens 
moral, λύσσα. Le *furibundus* oublie les lois de la matière; le 
*delirus* radote; le *rabidus* veut mordre et nuire à toute 
force.

5. *Cerritus* et *lymphatus* représentent l’emportement comme un 
état de possession: *cerritus* ou *ceritus*, possédé de Cérès; 
*lymphatus*, possédé des nymphes.

—Amictus, amiculum, v. *Vestis*.

Amicus. Amans. Amator.
*Amicus* suppose une affection mutuelle, cordiale et paisible, 
ami, φίλος; *amans* et *amator*, un amour qui peut fort bien ne 
pas être partagé et qui n’en est que plus ardent: *amans*, un 
amour de passage; *amator*, une passion durable, comme ἐραστής. 
Cic. Alba tunc antiquissimus non solum *amicus*, verum etiam 
*amator*. Alba dont l’amitié parfaite s’élevait alors jusqu’à la 
constance de l’amour. Tusc. IV, 12. Inter ebriositatem et 
ebrietatem interest, aliudque est amatorem esse, aliud amantem. 
Je fais une différence entre l’ivrognerie et l’ivresse, je 
distingue l’amant de l’amoureux.

—Amicus, v. *Socius*.

Amittere. Perdere. Jactura.
1. *Amittere*, perdre en ce sens que l’objet perdu cesse d’être 
en notre pouvoir, comme ἀποϐαλεῖν, par opposition à *retinere*; 
*perdere*, en ce sens que l’objet est détruit et ne peut plus 
servir à personne, comme διολέσαι, par opposition à *servare*. 
Tac. Ann. II, 25. *Perdita* classe, *amissis* armis. Malgré la 
ruine de leur flotte et la perte de leurs armes.

2. *Amissio*, perte involontaire; *jactura*, perte volontaire à 
laquelle on se soumet, sacrifice qu’on fait pour éviter une plus 
grande perte, à l’exemple du marin qui jette la cargaison par-
dessus bord pour sauver son vaisseau et sa vie. Plin. Ep. 1, 12. 
*Jacturam* gravissimam feci, si *jactura* dicenda est tanti viri 
*amissio*. Je suis accablé par un malheur auquel ma volonté 
devrait souscrire, si je puis parler ainsi de la perte qui me 
prive d’un si grand homme. (Il s’agit de Corellius Rufus qui a 
cherché dans le suicide la fin de ses souffrances.)

—Amittere, v. *Mittere*.
—Amnis, v. *Fluvius*.
—Amor, v. *Diligere* et *Studium*, n° 2.

Amplecti. Complecti.
*Amplecti* se dit d’un geste auquel on n’emploie souvent qu’un 
seul bras, et qui témoigne d’une inclination et d’une sympathie 
paisible; *complecti*, c’est entourer, serrer avec les deux bras 
en signe d’amour et de passion ou d’abandon familier. De même au 
figuré: *amplecti*, c’est prendre quelque chose en main par 
opposition à négliger et à dédaigner; *complecti*, c’est 
s’emparer tout à fait d’une chose par opposition à posséder à 
demi, à peu près.

—Amplus, v. *Magnus*.
—Anceps, v. *Dubius*.
—Ancilla, v. *Servus*.
—Angor, v. *Cura*.
—Anguis, v. *Repere*.

Angustus. Arctus. Densus. Spissus.
1. *Angustus* et *arctus* ont trait à l’espace même et à la 
proximité des limites qui le restreignent; *densus* et 
*spissus*, aux objets que l’espace contient et à leur voisinage 
entre eux.

2. L’*angustum* a pour limites de simples lignes, et offre la 
plupart du temps une figure oblongue, étroite, il a pour opposé 
*latus*, comme στενός; l’*arctum* est clos par des barrières, 
des murailles, des montagnes, et offre une surface carrée ou 
circulaire, resserrée, par opposition à *laxus*, comme στενωπός. 
On ne peut jamais appeler *arctus* le *clavus angustus*. Mela. 
III, 2, 8. Rhenus ad dextram primo *angustus* et sui similis, 
post ingens lacus Flevo dicitur... fitque iterum *arctior*, 
iterumque fluvius emittitur. A droite le Rhin est d’abord étroit 
et conserve quelque temps ce caractère, puis il se transforme en 
un lac considérable appelé le Flévon, après quoi il rentre dans 
une gorge d’où il ressort sous la forme d’un simple cours d’eau: 
selon que l’on se représente les bords du Rhin comme de simples 
lignes ou comme des murailles.

3. *Densus* présente simplement les objets comme très-rapprochés 
les uns des autres, sans lacune apparente, par opposition à 
*rarus*, comme δασὺς et θαμειός; *spissus* les représente comme 
entassés les uns sur les autres sans aucun intervalle, par 
opposition à *solutus*, comme πυϰνὸς et συχνός. L’idée qui 
domine dans *densus* est celle d’une surabondance d’objets qu’il 
n’est pas nécessaire d’écarter les uns des autres pour couvrir 
un vaste espace; dans *spissus*, c’est l’absence de vides: les 
objets sont tellement pressés qu’ils remplissent tous les 
intervalles.

Anima. Aer. Aura. Spiritus. Sublime.
*Anima* et *aer*, l’air pris comme élément, ἀήρ: *anima*, par 
opposition aux trois autres éléments, à *terra*, *mare*, 
*ignis*; mais *aer*, terme étranger et savant, par opposition à 
l’air épuré des célestes demeures, à *æther*; *aura* et 
*spiritus*, l’air en mouvement: *aura*, l’air doucement agité, 
le souffle léger qui évente, αὖρα; *spiritus*, l’air qui se 
précipite, qui entraîne, tout courant d’air analogue à une 
inspiration ou à une expiration, πνεῦμα; enfin *sublime*, l’air 
suspendu au-dessus de nous: ce dernier marque un simple rapport 
de lieu par opposition à *humus*, comme μετάρσιον, μετέωρον.

Anima. Animus. Mens.
1. *Anima*, l’âme de la physiologie, le principe de la vie 
animale chez les hommes et les bêtes, vie qui cesse avec la 
respiration, ψυχή; *animus*, l’âme de la psychologie et de la 
morale, le principe de la personnalité qui cesse avec la 
volonté, θυμός. Au sens mythologique les âmes des morts 
s’appellent *animæ*, ce sont des ombres; au sens métaphysique 
*animi*, ce sont des esprits. L’*anima* est un des éléments de 
l’existence du corps; le même corps n’a pas d’opposé plus 
tranché qu’*animus*. Sen. Ep. 4. Difficile est *animum* 
perducere ad contemptionem *animæ*. Il est difficile d’amener 
l’âme raisonnable jusqu’au mépris de l’âme sensitive. Juven. XV, 
148. Principio indulsit communis conditor illis tantum *animas*, 
nobis *animum* quoque. Au commencement le créateur commun 
n’accorda aux animaux que des âmes sensitives, il nous accorda 
en outre une âme raisonnable.

2. *Animus*, l’âme humaine prise comme le réceptacle commun de 
toutes les facultés spirituelles; il est alors, avec *mens*, la 
faculté pensante, dans le rapport du tout à une de ses parties. 
Cic. Rep. II, 40. Ea quæ latet in *animis* hominum quæque pars 
*animi* *mens* vocatur. L’intelligence enfouie dans nos âmes et 
qu’on peut appeler une partie de l’âme. Mais comme dans la vie 
l’âme vaut surtout par la volonté, *animus* devient à son tour 
une faculté de l’âme, celle du sentiment et de la volonté qui 
prend place à côté de l’intelligence, de la conscience, *mens*. 
Tac. H. I, 84. Quem nobis *animum*, quas *mentes* imprecentur? 
Quels sentiments, quelles dispositions d’esprit nous 
souhaiteraient-ils? Ter. Andr. I, 1, 137. Mala *mens*, malus 
*animus*. Mauvaise tête, mauvais cœur. Et enfin, comme la pensée 
précède la volonté, que la volonté sert d’intermédiaire entre la 
pensée et l’action, qu’elle peut être considérée comme la 
servante de la pensée, tout comme le corps est le serviteur de 
la volonté, réciproquement *mens* se trouvera avec *animus* dans 
le rapport d’un tout à sa partie. Cic. Tusc. III, 5. Mens cui 
regnum totius *animi* a *natura* tributum est. La raison qui 
exerce une autorité naturelle sur tous les sentiments.

Animadvertere. Notare.
*Animadvertere* se dit de l’esprit qui remarque et observe; 
*notare*, d’une marque à laquelle on a recours pour attirer 
l’attention.

Animal. Animans. Bellua. Bestia. Pecus. Fera.
1. *Animal* et *animans*, les animaux considérés comme des êtres 
doués de vie, l’homme compris: *animal* caractérise la nature de 
l’être; quel que soit son aspect, il appartient à la classe des 
êtres animés; l’opposé est *inanimus*, l’équivalent grec ζῶον. 
*Animans* précise l’état dans lequel se trouve l’être: il vit, 
il respire; l’opposé est *exanimus*. On dit *animalium* 
cadavera; *animantium* cadavera ferait un non-sens. *Bellua*, 
*bestia* et *pecus* ont trait à l’intelligence; c’est l’animal 
déraisonnable par contraste direct avec *homo*; *bestia* et 
*fera* expriment une sorte de rapport moral, c’est la brute 
hostile à l’homme.

2. *Bellua* désigne particulièrement un animal grand et lourd, 
par exemple un éléphant, une baleine, par préférence les 
monstres marins; *pecus*, un animal domestique, par préférence 
des moins intelligents, par exemple un taureau, un mouton, par 
opposition à l’animal en liberté: c’est le bétail; *bestia*, 
bête nuisible, surtout dévorante, par exemple un tigre, un loup, 
par opposition aux oiseaux, comme θηρίον; *fera*, bête farouche, 
hôte des forêts, par exemple un cerf, un loup, un tigre, par 
opposition aux animaux domestiques, comme le gibier et les bêtes 
sauvages, θήρ. Curt. IX, 10, 10. Indi maritimi *ferarum* 
pellibus tecti piscibus sole duratis et majorum quoque 
*belluarum*, quas fluctus ejecit, carne vescuntur. Les Indiens 
des provinces maritimes, couverts de la dépouille des bêtes 
sauvages, se nourrissent de poisson séché au soleil et même de 
la chair des monstres marins que les flots ont rejetés.

Annales. Historiæ.
*Annales*, traité général d’histoire et en particulier histoire 
du passé composée sur les sources, Tite-Live et Tacite; 
*historiæ*, étude d’histoire contemporaine, d’événements 
auxquels l’auteur a assisté, Salluste et Tacite. L’auteur des 
*annales* se propose de faire, année par année, une énumération 
aussi variée que complète de toutes les particularités 
mémorables; celui des *historiæ* traite un point d’histoire et 
laisse de côté les événements les plus remarquables quand ils ne 
s’y rattachent pas.

Antiquus. Priscus. Vetus. Vetustus. Veternus. Pristinus.
1. *Antiquum* et *priscum*, ce qui a existé autrefois et qui 
n’est plus, par opposition à *novum*, comme παλαιός; *vetus* et 
*vetustum*, ce qui existe depuis longtemps et n’a plus de part 
ni aux inconvénients ni aux priviléges de la jeunesse, par 
opposition à *recens*, comme γέρων, γεραιὸς, γερούσιος">. 
*Antiquus homo*, homme du bon vieux temps; *vetus*, vieillard. 
Les classiques s’appellent *antiqui scriptores*, en ce sens que 
leur siècle est depuis longtemps passé; *veteres*, en ce sens 
qu’ils subsistent et servent de modèles depuis deux mille ans. 
Cic. Verr. II, 21. Vereor ne hæc nimis *antiqua* et jam 
*obsoleta* videantur. J’ai peur que ces exemples de modération 
n’aient vieilli et ne paraissent hors d’usage. Comparez avec 
Orat. I, 37. Ut illi *vetus* atque usitata exceptio daretur. 
Pour lui donner le bénéfice de ce privilége ancien et souvent 
appliqué.

2. *Vetus* se rapporte exclusivement à la durée et présente 
l’âge soit comme un avantage, soit comme un désavantage; 
*vetustus* a trait aux priviléges de l’âge: ce qui subsiste de 
vieille date est plus solide, plus respectable, plus à l’épreuve 
que les nouveautés; il a pour opposé *novicius*. Enfin 
*veternus* fait allusion aux infirmités du grand âge usé par les 
années, affaibli, épuisé pour avoir duré trop longtemps. Mais 
comme dans le beau siècle de la langue on ne rencontre 
*veternus* que sous la forme de substantif, *veternum*, dans le 
sens de somnolence, *vetus* le supplée régulièrement et désigne 
plus souvent la décadence que la vigueur de l’âge. Tac. Ann. XI, 
14 et 15. *Veterrimis* Græcorum. Les caractères de l’alphabet 
latin sont empruntés aux plus vieilles formes des lettres 
grecques. Et *vetustissima* Italiæ disciplina. La science des 
aruspices, la plus auguste par son antiquité de toutes les 
sciences que l’Italie cultive.

3. *Antiquus* se dit simplement des choses du vieux temps, du 
temps passé, par opposition au présent; *priscus* est un terme 
pompeux qui ajoute à l’idée principale d’antiquité une idée 
accessoire de respect et de sainteté, comme ἀρχαῖος, par 
opposition à la mode du jour.

4. *Antiquus* et *priscus* se disent d’une époque écoulée depuis 
très-longtemps; *pristinus*, d’un temps passé quelconque, comme 
πρότερος, antérieur.

—Antrum, v. *Specus*.

Anus. Vetula.
*Anus*, servant de féminin à *senex*, femme âgée, avec une idée 
de respect, ou encore vieille femme, avec une idée de défaveur, 
par allusion à sa faiblesse, à sa crédulité, à son bavardage; 
*vetula*, vieille laide et qui n’a rien d’aimable.

Aperire. Patefacere. Aperte. Palam. Manifesto. Propalam.
1. *Aperire*, découvrir un espace fermé par le haut, c’est-à-
dire horizontalement, par exemple une fosse, une source, et par 
cette opération rendre visible; *patefacere*, ouvrir un espace 
fermé par le côté, c’est-à-dire verticalement, par des portes, 
des barrières, des clôtures, et par cette opération rendre 
accessible.

2. *Returare*, donner accès par une ouverture qui était bouchée; 
*recludere*, par une ouverture fermée à clef; *reserare*, paг 
une ouverture fermée au verrou.

3. *Aperte*, ouvertement et sans se cacher, en sorte que tout le 
monde puisse apprendre et savoir les choses, par opposition à 
*occulte*, comme φανερῶς; *palam*, publiquement et sans secret, 
en sorte que tout le monde puisse voir et entendre, comme 
ἀναφανδόν; *manifesto*, manifestement, de manière à rendre 
superflues les recherches, les conjectures, le secours et 
l’effort des sens et de l’esprit, comme δῆλον.

4. *Palam* marque qu’on expose les choses à la vue du public par 
effronterie; *propalam*, par dessein prémédité. Cic. Orat. I, 
35. Neque proposito argento neque tabulis et signis *propalam* 
collocatis, c’est-à-dire à l’admiration de tout le monde. 
Comparez avec Pis. 36. Mensis *palam* propositis, c’est-à-dire 
effrontément et sans gêne.

Apparet. Eminet.
*Apparet* se dit de ce qui est visible à l’observation; 
*eminet*, de ce qui se fait remarquer de soi-même et saute aux 
yeux. Sen. Ir. I, 1. *Apparent* alii affectus, hic (scil. iræ) 
*eminet*. Les signes des autres passions sont visibles, ceux de 
la colère sont frappants.

—Apparet, v. *Constat*.
—Appellare, v. *Alloqui* et *Nominare*.
—Aptus, v. *Idoneus*.

Aqua. Unda. Fluctus. Fluentum.
1. *Aqua*, l’eau prise comme matière élémentaire, par opposition 
à *terra*; *unda*, l’élément liquide toujours en mouvement, par 
opposition à *solum*; *lympha*, simple synonyme poétique 
d’*aqua*, avec l’idée accessoire d’une belle eau claire, sens 
fondé sur une ressemblance fortuite de son avec la première 
syllabe de l’adjectif *limpidus*, qui n’a point la même racine.

2. *Unda* est un intermédiaire entre *aqua* et *fluctus*, comme 
*aura* entre *aer* et *ventus*. Car *unda* désigne comme onde 
l’eau qui semble se mouvoir d’elle-même, mais *fluctus* et 
*fluenta*, le flot, l’eau agitée par quelque cause extérieure, 
comme une tempête: *fluctus*, en général, c’est la mer avec ses 
flots; *fluentum*, la vague isolée. La mer orageuse, le torrent 
impétueux, roulent seuls des *fluctus*, mais toute eau qui n’est 
pas stagnante a des *undas*. Aussi y a-t-il une grande 
différence entre ces deux images dans Cic. Mil. 2, 5. 
Tempestates et procellas in illis duntaxat *fluctibus* concionum 
semper putavi Miloni esse subeundas, c’est-à-dire dans les 
assemblées orageuses et agitées du peuple; et Planc. 6, 15. Si 
campus atque illæ *undæ* comitiorum, ut mare profundum et 
immensum, sic effervescunt quodam quasi æstu, c’est-à-dire les 
réunions populaires faciles à émouvoir. Sen. N. Q. III, 10. Quid 
si ullam *undam* superesse mireris tot *fluctibus* fractis? 
Étonnez-vous plutôt qu’il reste des ondes à la mer pour venir 
remplacer au rivage tant de flots qui s’y sont brisés. Et IV, 2. 
Nec mergit cadens *unda*, sed planis aquis tradit. Et l’onde ne 
les submerge pas dans sa chute, elle les lance sur des eaux 
immobiles.

—Aquosus, v. *Udus*.
—Arbitrari, v. *Censere*.

Arcana. Secreta. Mysteria.
*Arcana* et *mysteria*, les secrets envisagés par leur côté 
honorable, ceux qui tirent d’eux-mêmes leur raison d’être, qui 
tiennent à la nature des choses et qui méritent à ce titre 
d’inspirer un saint respect; *arcana* est d’ailleurs un terme 
populaire pour toute sorte de secrets; *mysteria*, un terme 
savant pour les secrets religieux comparables aux mystères 
d’Éleusis; enfin, *secreta*, les secrets, au sens le plus 
vulgaire, ceux qui ont une origine purement humaine, en parlant 
des choses qu’on tient cachées par crainte. Tac. I, 6. 
Sallustius Crispus particeps *secretorum*... monuit Liviam ne 
*arcana* domus vulgarentur. Sallustius Crispus, pour qui Tibère 
et Livie n’avaient rien de caché, engagea Livie à ne plus livrer 
au public les augustes secrets de la famille impériale.

Arcere. Prohibere.
*Arcere*, repousser et empêcher d’entrer, par opposition à 
*admittere*; *prohibere*, tenir éloigné et empêcher d’approcher, 
par opposition à *adhibere*. L’*arcens* se tient sur la 
défensive, comme le *resistens*, et agit par sollicitude pour la 
personne menacée; le *prohibens* prend l’offensive, comme le 
*propulsans*, et agit par inimitié contre l’agresseur.

Arcessere. Accire. Evocare. Accersere.
1. *Arcessere* et *accersere*, termes généraux, signifient 
simplement faire venir; *accire*, inviter, suppose qu’on 
s’adresse à un égal; *evocare*, mander, à un inférieur. 
L’*arcessens* pousse à se présenter, l’*acciens* engage, 
l’*evocans* ordonne. Cic. Att. V, 1. Tu invita mulieres, ego 
*accivero* pueros. Chargeons-nous, toi de prier les femmes, moi 
d’inviter les jeunes gens. Comparez avec Dej. 5. Venit vel 
rogatus ut amicus, vel *arcessitus* ut socius, vel *evocatus* ut 
qui senatui parere didicisset. Il s’est présenté ou en ami dont 
on souhaitait l’arrivée, ou en allié qu’on faisait venir, ou en 
sujet mandé par le sénat et dressé à lui obéir. Liv. X, 19. 
*Collegæ* auxilium quod *acciendum* ultro fuerit. Le secours de 
son collègue qu’il aurait dû demander sans façon. Comparez avec 
XLIV, 31. *Evocati* litteris imperatoris. Mandés par un ordre 
écrit du général. Et XXXIX, 11. Æbutia *accita* ad Sulpiciam 
venit. Ebutia vint trouver Sulpicie comme elle l’en avait priée. 
Mais 12. Ut Hispalam libertinam *arcesseret* ad sese. Afin de 
faire venir l’affranchie Hispala.

2. *Arcessere* signifiait primitivement pousser à venir; 
*accersere*, à accourir en toute hâte; mais la ressemblance de 
son a fait confondre les deux mots.

—Arctus, v. *Angustus*.

Ardere. Flagrare.
*Ardere*, brûler comme un brasier, αίθειν; *flagrare*, être en 
flammes, comme φλέγεσθαι. Au figuré, *ardere* marque une passion 
qui couve; *flagrare*, une passion qui éclate. Cic. Or. III, 2, 
8. Non vidit Crassus *flagrantem* bello Italiam, non *ardentem* 
invidia senatum. Crassus n’a vu ni l’Italie dévorée par les 
flammes de la guerre, ni le sénat consumé par le feu de la 
jalousie.

Arduus. Difficilis.
*Arduus*, difficile à atteindre, par opposition à *pronus*; 
*difficilis*, à exécuter, par opposition à *facilis*. *Arduus* 
est d’ailleurs le terme le plus fort et marque une difficulté 
voisine de l’impossibilité. Plin. Ep. VI, 17. Est enim res 
difficilis, *ardua*. La chose est pleine de difficultés et 
d’obstacles. Tac. H. II, 76. Æstimare debent an quod inchoatur, 
reipublicæ utile, ipsis gloriosum aut *promptum effectu*, aut 
certe non *arduum* sit. Tous ceux qui osent former de grands 
desseins sont tenus d’examiner si leur entreprise est utile à la 
république, si elle paraît d’une exécution facile, ou du moins 
si elle ne présente pas trop d’obstacles. Cic. Verr. I, 51. Cum 
sibi omnes ad illum allegationes *difficiles*, omnes aditus 
*arduos* ac pæne *interclusos* viderent. Voyant les difficultés 
qu’il y avait pour eux à faire parvenir une députation jusqu’à 
lui, toutes les voies hérissées d’obstacles et pour ainsi dire 
barrées.

—Arduus, v. *Altus*.
—Arena, v. *Sabulo*.

Arguere. Incusare. Culpare. Criminari. Insimulare. Deferre. 
Accusare.
*Arguere*, terme général pour toutes les manières de mettre au 
jour une faute supposée ou réelle par devant la justice ou 
ailleurs, incriminer; *incusare* et le terme rare de *culpare* 
ne marquent qu’une accusation extrajudiciaire; *criminari*, 
accuser avec des sentiments d’hostilité ou de méchanceté, en 
noircissant; *insimulare*, accuser faussement, sans reculer 
devant la calomnie, rendre suspect; *deferre*, dénoncer au juge; 
*accusare*, accuser au criminel. Cic. Lig. IV, 10. *Arguis* 
fatentem. Non est satis. *Accusas* eum. Il avoue, et tu 
l’incrimines. Tu ne t’en tiens pas là. Tu le poursuis devant les 
juges criminels.

Aridus. Torridus. Siccus.
*Aridus* et *torridus* marquent une privation de sucs: les 
*arida* ont perdu leur humidité naturelle par l’effet d’un feu 
qui agit à l’intérieur; l’équivalent grec est αὖος, l’opposé 
*humidus*; les *torrida*, par l’effet d’une chaleur qui agit du 
dehors au dedans; ils ont pour opposé *uvidus*, comme σϰληρός; 
*siccus* ne marque qu’une sécheresse extérieure, limitée à la 
surface, par opposition à *madidus*, comme ξηρός. Plin. H. N. 
XII, 12. Ne sint fragilia et *arida* potius quam *sicca* folia. 
De peur que les feuilles ne soient cassantes et tout à fait 
desséchées, au lieu d’être simplement sèches. Et XV, 29: Cato 
docuit vinum fieri ex nigra myrta *siccata* usque in 
*ariditatem* in umbra. Caton a enseigné qu’on peut fabriquer du 
vin avec les baies de myrte noir qu’on fait sécher à l’ombre 
jusqu’à ce que la dessiccation soit parfaite.

—Arista, v. *Culmus*.
—Armentum, v. *Pecus*.

Armus. Humerus. Ala. Axilla.
*Armus*, le sommet du bras chez l’homme, de la jambe de devant 
chez les animaux, mais partie du corps entier à la différence de 
*scapula*, l’omoplate, qui n’est qu’une partie du squelette, 
ὦμος; *humerus*, la surface plane qui existe chez l’homme au-
dessus du bras, l’épaule, ἐπωμίς; *ala* et *axilla*, le creux 
qui se forme sous le bras, l’aisselle, μασχάλη. Ovid. Met. XII, 
396. Ex *humeris* medios coma dependebat in *armos*. Des 
épaules, sa chevelure descendait jusqu’au-dessous de la 
naissance des jambes. (Il s’agit du centaure Cyllarus.)

—Arrogantia, v. *Superbia*.
—Artes, v. *Litteræ*.
—Artifex, v. *Faber*.
—Artus, v. *Membrum*.
—Arundo, v. *Culmus*.
—Arvum, v. *Villa*.

Ascia. Securis.
*Ascia*, la hache du charpentier pour débiter le bois; 
*securis*, le couperet du boucher pour dépecer la viande.

—Asper, v. *Horridus*.
—Aspernari, v. *Spernere*.

Assentiri. Assentari. Blandiri. Adulari.
1. *Assentiri*, donner son assentiment par conviction; l’opposé 
est *dissentire*; *assentari*, exprimer son assentiment, que ce 
soit par conviction ou par hypocrisie, l’opposé est *adversari*.

2. *Assentari* désigne la flatterie qui a horreur de contredire, 
comme θωπεύειν; *blandiri*, celle qui fait dire des choses 
agréables, comme ἀρεσϰεύειν; *adulari*, celle qui cherche à 
plaire en s’abaissant, comme ϰολαϰεύειν. Entre flatteurs, 
l’*assentans* recherche la faveur d’autrui en résignant son 
droit à toute opinion indépendante; le *blandiens*, par des 
complaisances et des marques visibles d’affection; l’*adulans*, 
en s’abaissant et en donnant des marques d’un indigne respect. 
L’*assentatio*, ou l’art de celui qui dit toujours oui, procède 
de lâcheté ou de sottise; les *blanditiæ* ou cajoleries 
procèdent avant tout de l’envie de paraître aimable, et au pis 
aller de l’égoïsme; l’*adulatio* ou la flatterie, la 
flagornerie, ϰολαϰεία, de sentiments bas, bons pour des esclaves 
ou des chiens. Sen. Ir. III, 8. Magis adhuc proderunt submissi 
et humani et dulces, non tamen usque in *adulationem*, nam 
iracundos nimia *assentatio* offendit. Erat certe amicus... cui 
non magis tutum erat *blandiri* quam maledicere. Un commerce 
plus profitable pour vous, tant que vous en serez là, c’est 
celui des personnes respectueuses, polies, douces, sans 
descendre jusqu’à l’adulation, car une complaisance excessive 
choque les tempéraments colériques. Je possédais en ce genre un 
ami qu’il n’y avait pas plus de sûreté à choyer qu’à rudoyer. Et 
II, 28. Sæpe *adulatio* dum *blanditur* offendit. L’adulation, 
en voulant complaire, s’expose à choquer.

—Asseverare, v. *Dicere*.
—Assiduitas, v. *Opera*.
—Astrum, v. *Stella*.

Astutus. Callidus. Vafer. Versutus.
*Astutus*, en vieux latin *astus*, et *callidus* s’entendent de 
la finesse au sens intellectuel; c’est une variété de la 
prudence: *astutus* se dit de la sagacité qui invente et dirige 
des menées secrètes; il est synonyme de *solers*, rusé; 
*callidus* se dit de la pénétration qui débrouille les affaires 
embarrassées, de la prudence pratique qui provient de la 
connaissance des hommes et de l’expérience du monde; il est 
synonyme de *rerum peritus* et signifie, par corruption, délié, 
comme ϰερδαλέος. *Vafer* et *versutus* désignent la finesse par 
son côté immoral, comme un effet de l’improbité: *vafer* 
caractérise l’adresse à créer des difficultés, surtout en 
justice, en fait de chicanes d’avocat, comme madré, πανοῦργος; 
*versutus*, la prestesse dans l’art de se déguiser, de se tirer 
d’embarras par tous les moyens, retors, comme στροφαῖος; il a 
pour opposé simplex. Plin. Ep. VII, 6. Juvenis ingeniosus sed 
parum *callidus*. Jeune homme qui a de l’esprit naturel, mais 
qui n’est guère avisé. Cic. Brut. 48. *Callidus* et in capiendo 
adversario *versutus*. Avisé et même retors quand il s’agit 
d’embarrasser un adversaire.

Ater. Niger. Pullus.
1. *Ater*, le noir considéré comme une négation de la couleur, 
par opposition à *albus*; *niger*, le noir comme étant une 
couleur par lui-même et la plus foncée de toutes, par opposition 
à *candidus*. L’*atrum* ne cause qu’une impression triste et 
sombre; le *nigrum* produit une impression sévère et imposante 
qui se concilie avec la beauté, comme dans Hor. Carm. I, 32, 11. 
Lycum *nigris* oculis *nigro*que crine decorum. Lycus paré de 
ses yeux noirs et de ses cheveux noirs. Tac. G. 43. *Nigra* 
scuta, tincta corpora, *atras* ad prælia noctes legunt. Ils ont 
des boucliers noirs, ils se peignent le corps, ils choisissent 
pour leurs attaques des nuits sombres.

2. *Ater* et *niger*, le noir parfait, foncé, *pullus*, le brun 
qui tire sur le noir; ce dernier rappelle la parenté qui existe 
entre une couleur sombre et la malpropreté.

—Atque, v. *Et*.

Atrox. Trux. Truculentus. Dirus. Sævus. Torvus.
1. *Atrox*, *trux* et *truculentus* se disent de ce qui a un 
extérieur effrayant, de ce qui fait sur l’imagination, sur les 
yeux et les oreilles une impression terrible, comme 
épouvantable: *atrox* marque une qualité des choses; *trux* et 
*truculentus*, des qualités personnelles. *Dirus* et *sævus* se 
disent de ce qui est vraiment terrible et dangereux: *dirus*, 
par essence, par une propriété des choses, effroyable, δεινὸς, 
mais *sævus*, par caractère, par une qualité propre à des êtres 
animés, sanguinaire, cruel, αἰνός. Plin. Pan. 53. *Atrocissima* 
effigies *sævissimi* domini. L’image effroyable du plus cruel 
des maîtres. Mela. II, 7. Ionium pelagus... *atrox*, *sævum*, 
c’est-à-dire qui a un aspect menaçant et ne cause d’ailleurs que 
trop de malheurs.

2. *Trux* désigne uu regard, une voix épouvantable par leur côté 
héroïque ou tragique, comme autant de signes d’un courage 
barbare ou de quelque sentiment cruel; *truculentus*, par leur 
côté trivial ou comique, comme des signes de mauvaise humeur ou 
d’une passion basse. L’esclave de la comédie de Plaute est 
*truculentus*, Achille courroucé est *trux*. Mais 
*truculentior*, *truculentissimus* servent de comparatif et de 
superlatif à *trux*.

3. *Trux* et *truculentus* vultus regard courroucé qui inspire 
la crainte, comme τραχύς; *torvus* (regard pénétrant, etc.) 
regard pénétrant, perçant, toujours farouche, comme τορὸν ou 
ταυρηδὸν ϐλέπων. Plin. H. N. XI, 54. Contuitu quoque 
multiformes, *truces*, *torvi*, flagrantes. Le regard varie à 
l’infini l’aspect que prennent les yeux; ils paraissent 
courroucés et effrayants, perçants et farouches, étincelants, 
etc.

Attonitus. Stupens.
*Attonitus*, comme frappé de la foudre, c’est un état passager; 
*stupens*, pétrifié, c’est un état durable. Curt. VIII, 2, 3. 
*Attoniti* et *stupentibus* similes. Comme frappés de la foudre 
et pour ainsi dire pétrifiés.

Audere. Conari. Moliri.
*Audere* se dit d’une entreprise considérée sous le rapport du 
danger de l’action et du courage de la personne, comme oser; 
*conari*, sous le rapport de l’importance de l’action et de 
l’énergie de la personne, comme tenter; enfin *moliri*, sous le 
rapport de la difficulté de l’action et des efforts qu’elle 
exige de la part de la personne, comme entreprendre.

—Audacia, audentia, v. *Fides*.

Audire. Auscultare.
*Audire*, entendre, ἀϰούειν, c’est un terme purement passif, 
comme *olfacere*; *auscultare*, écouter, ἀϰροᾶσθαι; c’est 
vouloir entendre, écouter avec attention, soit en cachette, soit 
au grand jour, par un acte de volonté, comme *odorari*. Ter. Ad. 
IV, 5, 45. Æsch. Pater, obsecro, *ausculta*. Mic. Æschine, 
*audivi* omnia. Esch. Père, je t’en supplie, écoute-moi. Mic. 
Eschine, j’ai tout entendu.

—Auferre, v. *Demere*.

Auguria. Auspicia. Prodigia. Ostenta. Portenta. Monstra. Omina.
*Auguria* et *auspicia*, apparitions naturelles qui n’ont de 
sens que pour les personnes versées dans l’art d’interpréter les 
signes: *auguria*, pour les membres savants du collége des 
augures; *auspicia*, pour les magistrats qui avaient le droit de 
prendre les auspices. *Prodigia*, *ostenta*, *portenta*, 
*monstra*, apparitions surnaturelles qui frappent aussi le 
vulgaire et qu’un devin ne peut qu’expliquer avec plus 
d’exactitude; enfin *omina*, signes que toute personne à qui ils 
apparaissent s’explique elle-même sans intermédiaire. L’idée qui 
domine dans *prodigium* est celle de la portée et des 
conséquences du phénomène; dans *ostentum*, c’est le merveilleux 
et le grandiose; dans *portentum*, le côté effrayant, l’annonce 
du danger; dans *monstrum*, le côté contre nature et hideux.

—Aura, v. *Anima*.
—Auscultare, v. *Audire*.
—Auspicia, v. *Auguria*.

Austerus. Severus. Difficilis. Morosus. Tetricus.
1. *Austerus* présente la sévérité comme une tournure d’esprit; 
*severus*, comme une qualité morale. L’*austerus*, dont l’opposé 
est *jucundus*, répugne à la plaisanterie et aux futilités; il 
demande du sérieux et du positif dans l’art, dans la science, 
dans le commerce de la société, au risque de passer pour un 
esprit sec; le *severus*, dont l’opposé est *luxuriosus*, est 
rigoureux; il hait tout libertinage, tout relâchement; il exige 
des autres et de lui de l’empire sur soi-même et de l’énergie, 
au risque de passer pour un cœur dur. Le stoïcien est *austerus* 
comme philosophe, *severus* comme homme.

2. *Austerus* et *severus* n’impliquent point de blâme; mais 
*difficilis*, *morosus* et *tetricus* désignent l’abus de la 
rigueur. Le *difficilis* ignore l’art d’un commerce facile et 
agréable, à cause de son tempérament hypocondriaque; le 
*morosus* est scrupuleux; il veut tout redresser par excès de 
conscience et défaut de tolérance; le *tetricus* est roide et 
gênant par pédantisme et défaut de bonne humeur.

—Autumare, v. *Censere*.

Auxilium. Opem ferre. Opitulari. Juvare. Adjuvare.
1. *Auxilium*, *opem ferre* et *opitulari*, secourir, supposent 
un opprimé qu’il s’agit de tirer d’embarras et de danger en 
venant à son secours, par opposition à *deserere*, *destituere*: 
il faut se représenter l’*auxilium ferens* comme un allié qui se 
met au service de la personne ou des intérêts de l’opprimé; 
l’*opem ferens*, comme un bienfaiteur qui fait profiter le 
faible de sa puissance et de sa force. *Juvare* et *adjuvare* ne 
supposent, comme soutenir, qu’une personne qui réussira mieux et 
plus vite dans ce qu’elle entreprend, si on l’assiste, par 
opposition à *impedire*. Ter. Heaut. V, 2, 39. Matres solent 
esse filiis in peccato *adjutrices*, *auxilio* in paterna 
injuria. Les mères ne manquent jamais de se prêter aux sottises 
de leurs fils et de les secourir contre l’oppression d’un père. 
Quand Tarquin, dans Liv. II, 6, prie les Véiens: *ferrent opem*, 
*adjuvarent*, il faut se le représenter d’abord comme exilé, 
*exulans*, ensuite comme prétendant, *regnum repetiturus*.

2. *Opem* et *auxilium ferre* ont l’accent sur le substantif; 
c’est du secours qu’on porte, non autre chose; *opitulari* et le 
terme poétique *auxiliari* ont l’accent sur leur racine verbale; 
c’est secourir sans hésiter.

Ave. Salve. Vale.
*Ave*, formule de salutation qui s’emploie également à l’arrivée 
et au départ, comme χαῖρε; *salve*, formule d’usage à l’arrivée; 
*vale*, au départ, comme ἔῤῥωσο. Suet. Galb. 4. Ut liberti mane 
*salvere*, vespere *valere* sibi singuli dicerent. Il maintint 
l’usage qui obligeait ses affranchis à venir lui souhaiter 
chacun le bonjour le matin, et le soir une bonne nuit.

—Aves, v. *Volucres*.
—Avidus, v. *Velle*.

Axes. Plancæ. Tabulæ.
*Axes* ou *asses* et *plancæ*, planches brutes qu’on emploie 
telles qu’elles sortent de la scie: *asses*, terme usuel; 
*plancæ*, terme technique, comme ais. *Tabulæ*, planches 
travaillées avec plus de fini à l’aide du rabot, pour servir à 
des meubles de luxe.

—Axilla, v. *Armus*.


B


Balbus. Blæsus.
*Balbus*, bègue, c’est un défaut habituel; *blæsus*, qui bégaye, 
c’est un accident temporaire.

—Baculus, v. *Fustis*.
—Bajulare, v. *Ferre*.
—Bardus, v. *Stupidus*.
—Baubari, v. *Latrare*.
—Beatus, v. *Felix*.
—Bellua, v. *Animal*.
—Bene moratus, v. *Bonus*.
—Benevolentia, v. *Studium*.
—Benignus, v. *Largus*.
—Bestia, v. *Animal*.

Bibere. Potare.
*Bibere*, boire à la façon des hommes, πίνειν; *potare*, à la 
façon des bêtes et en prendre plus qu’on n’en peut porter. Sen. 
Ep. 122. Inter nudos *bibunt*, imo *potant*. Ils boivent, ils se 
soûlent de vin au milieu des baigneurs nus. Plaut. Curc. I, 1, 
88. Agite, *bibite*, festivæ fores, *potate*, fite mihi volentes 
propitiæ. Bois, bois, charmante porte, soûle-toi, sois-moi 
bienveillante et favorable.

—Bifariam, v. *Duplex*.
—Bilis, v. *Fel*.
—Blæsus, v. *Balbus*.
—Blandiri, v. *Assentiri*.
—Blatire, blaterare, v. *Garrire*.
—Boni consulere, v. *Satis habere*.

Bonus. Bene moratus. Probus. Frugi. Honestus. Sanctus.
1. *Bonus*, *bene moratus*, *probus* et *frugi* marquent un 
degré inférieur de moralité qui consiste à éviter le blâme et le 
châtiment, la haine et le mépris. *Bonus* se prend au sens 
populaire selon lequel la bienveillance et la bonté de cœur 
constituent un des principaux éléments de la moralité, comme 
bon, ἀγαθὸς, par opposition à *malus*. *Bene moratus* se dit, 
dans un sens plus philosophique, d’un caractère formé par 
l’éducation dont les traits indispensables sont de l’empire sur 
soi-même, de la droiture, un certain détachement de l’égoïsme 
vulgaire, moral, qui a des mœurs, εὔτροπος. *Probus* s’entend de 
celui qui ne fait de tort ou d’injustice à personne, le brave 
homme, l’honnête homme, l’homme juste. *Frugi*, c’est celui que 
son savoir-faire, son exactitude, son application, rendent un 
personnage utile dans la vie pratique, l’homme brave et rangé, 
par opposition à *nequam*, comme χρηστός. Quintil. VI, 4, 11. 
Non est altercandi ars... res animi jacentis et *mollis* supra 
modum frontis, fallitque plerumque quod *probitas* vocatur quæ 
est *imbecillitas*. Il faut, pour paraître en maître aux débats, 
une âme qui ne se laisse point abattre, un front qui ne se 
courbe pas trop vite, et la commune erreur vient de ce qu’on 
donne en cette matière le nom de probité à la pure faiblesse 
d’esprit. Cic. Dej. 10. *Frugi* hominem dici non multum laudis 
habet in *rege*. Ce n’est pas faire un grand éloge d’un roi que 
de l’appeler un homme rangé.

2. *Honestus* et *sanctus* désignent un degré supérieur de 
moralité qui s’inspire d’une raison plus haute, qui s’élève au-
dessus du vulgaire et de la morale au jour le jour. *Honestus*, 
âme noble et héroïque qui conforme sa conduite aux principes 
d’un honneur exquis, par opposition à *turpis*. *Sanctus*, âme 
religieuse et sainte que gouverne le désir de plaire à Dieu.

—Brachium, v. *Ulna*.

Brevis. Curtus.
*Brevis*, court par nature; *curtus*, raccourci.

—Brutus, v. *Stupidus*.


C


—Caballus, v. *Equus*.
—Cachinnare, v. *Ridere*.
—Cacumen, v. *Acies*.

Cadaver. Corpus.
Il y a entre *cadaver* et *corpus* à peu près la même différence 
qu’entre os et ossements. Le corps inanimé désigné par *cadaver* 
n’est qu’un objet matériel; désigné par *corpus*, c’est la 
dépouille mortelle d’une personne, et on emploie toujours ce 
dernier mot quand on s’intéresse au mort.

—Cadere, v. *Labi*.
—Cædere, v. *Verberare*.
—Cærimonia, v. *Consuetudo*.
—Cæsar, v. *Primus*.
—Cæsaries, v. *Crinis*.

Cæteri. Reliqui.
*Cæteri*, les autres, par opposition aux premiers nommés, comme 
οἱ ἄλλοι; l’opposition est fortement marquée; *reliqui*, le 
reste, comme simple complément du tout, οἱ λοιποί. Cic. Brut. 2, 
6. Si viveret Hortensius, *cætera* fortasse desideraret una cum 
*reliquis* bonis civibus; hunc aut præter *cæteros* aut cum 
paucis sustineret dolorem. Si Hortensius vivait, il partagerait 
sans doute les autres privations avec le reste des bons 
citoyens; mais une douleur qu’il aurait de plus que les autres 
citoyens ou qu’on n’aurait guère avec lui serait...

—Calamitas, v. *Infortunium*.
—Calculus, v. *Saxum*.
—Calamus, v. *Culmus*.

Calere. Fervere. Æstuare. Calefacere. Fovere.
1. *Calere* et *fervere*, il fait chaud, il fait très-chaud, 
désignent la chaleur même: *calidus*, dont l’opposé est 
*frigidus*, un degré de chaleur modéré; *fervidus*, dont 
l’opposé est *gelidus*, le degré du point d’ébullition. 
*Æstuare*, dont l’opposé est *algere*, désigne la sensation que 
la chaleur fait éprouver, comme avoir chaud.

2. *Calefacere*, chauffer, au sens purement physique, sans idée 
accessoire; *fovere*, chauffer, avec allusion à la sensation 
agréable ou à l’effet bienfaisant de la chaleur.

—Caligo, v. *Obscurum*.
—Calix, v. *Poculum*.
—Callidus, v. *Astutus* et *Sapiens*.
—Callis, v. *Iter*.
—Campus, v. *Equus* et *Villa*.

Candela. Lucerna.
*Candela*, chandelle que l’on peut porter comme une torche, 
λαμπάς; *lucerna*, lumière qui brûle sur une table et qu’on ne 
saurait se représenter autrement.

—Candidus, v. *Albus*.

Canere. Cantare. Psallere. Canticum. Cantilena. Carmen. Poema. 
Poeta. Vates.
1. *Canere*, terme général, faire de la musique, *canere voce*, 
*tibiis*, *fidibus*, μέλπειν; *cantare* se dit de la musique 
vocale, ἀείδειν; *psallere*, de la musique instrumentale 
exécutée avec des instruments à cordes.

2. *Cantica* et *cantilenæ*, compositions exclusivement 
destinées à être chantées, dans lesquelles les paroles et la 
mélodie sont inséparables, comme dans les chants populaires, et 
qui servent d’expression à la joie et aux plaisirs de la vie, 
par opposition au discours, au langage parlé: *canticum*, 
chanson favorite qui égaye; *cantilena*, chanson rebattue qui a 
perdu le charme de la nouveauté et n’est plus qu’une vieillerie. 
*Carmina* et *poemata*, poésies susceptibles d’être chantées, 
mais dont les paroles sont une œuvre d’art, ayant une valeur 
propre, et qui sont consacrées à la religion ou au dieu des 
vers, par opposition à la prose et à la vérité pratique. 
*Carmina*, dans sa signification primitive, désigne des chants 
religieux, ἐπῳδαὶ, et par extension d’autres poésies, surtout de 
petites pièces et des morceaux lyriques, comme ᾠδαί; *poemata*, 
des productions d’un art avancé, de longs poèmes, la plupart du 
temps épiques ou tragiques, comme ποιήματα. Le *carmen* est le 
fruit d’une inspiration naïve; le *poema*, d’une inspiration qui 
se connaît et se maîtrise.

3. *Poeta*, terme savant, technique, ne fait voir dans le poète 
que l’artiste; *vates*, terme religieux qui appartient à la 
vieille langue latine, le présente comme une personne sainte.

—Canna, v. *Culmus*.
—Cantare, v. *Canere*.
—Canterius, v. *Equus*.
—Canticum, cantilena, v. *Canere*.

Caper. Hircus. Hædus.
*Caper*, terme général, nom du bouc en histoire naturelle, 
τράγος; *hircus*, vieux bouc qui a toute sa croissance; *hœdus*, 
*hædus*, jeune bouc, ἔριφος.

—Capere, v. *Sumere*.
—Capillus, v. *Crinis*.
—Carcer, v. *Custodia*.

Carere. Egere. Indigere.
1. *Carere* se rapporte à ce qu’on souhaite de posséder, c’est 
être privé de quelque chose, s’en passer, par opposition à 
*habere*; *egere* et *indigere* se rapportent à ce qu’il nous 
faut absolument et dont nous ne pouvons pas nous passer, comme 
avoir besoin, par opposition à *abundare*. Sen. V. B. 7. 
Voluptate virtus sæpe *caret*, nunquam *indiget*. Le plaisir a 
beau fuir la vertu, elle n’en est jamais en peine. Ep. 9. 
Sapiens *eget* nulla re; *egere* enim *necessitatis* est. Le 
sage n’a aucun besoin, car qui dit besoin dit nécessité. Cic. 
Ep. ad Qu. Fr. I, 3, 2. Nunc commisi ut me vivo *careres*, vivo 
me aliis *indigeres*. Je t’ai donc imposé de mon vivant des 
privations, réduit de mon vivant à dépendre des autres.

2. *Egere* marque le besoin même, par opposition à *uti*; 
*indigere*, le sentiment pressant du besoin et le vif désir de 
le voir satisfait.

—Caritas, v. *Diligere*.
—Carmen, v. *Canere*.
—Carnifex, v. *Homicida*.

Caro. Pulpa. Viscera. Exta. Intestina. Ilia.
1. *Caro*, la chair en général, comme substance, par opposition 
à la graisse, aux nerfs, aux muscles; *pulpa*, terme particulier 
pour la chair qui se mange et qui a du goût, par opposition aux 
os; *viscera*, toutes les chairs et parties charnues comprises 
entre la peau et les os.

2. *Viscera*, au sens restreint, désigne toutes les parties 
internes du corps; *exta*, les parties molles de la poitrine, 
comme le cœur, les poumons; *intestina*, *interanea* et *ilia*, 
les parties molles du ventre, surtout les intestins: 
*intestina*, et après le siècle d’Auguste, *interanea*, les 
intestins considérés comme organes de la digestion; *ilia*, tout 
ce qui se trouve dans l’abdomen, et particulièrement les parties 
mangeables.

Cassis. Galea. Cudo.
*Cassis*, *cassida*, casque de métal; *galea*, casque de peau et 
à proprement parler de peau de belette; *cudo*, casque de forme 
inconnue. Tac. G. 6. Paucis loricæ; vix uni alterive *cassis* 
aut *galea*. Un petit nombre de cuirasses; à peine un ou deux 
casques de métal ou de peau.

—Cassis, v. *Rete*.
—Castigatio, v. *Vindicta*.

Castus. Pudicus. Pudens. Pudibundus.
1. *Castus* représente la chasteté comme une vertu innée, pur, 
innocent; *pudicus*, comme une vertu morale, pudique, modeste.

2. *Pudicus*, *pudicitia*, la modestie naturelle, la peur de 
paraître nu aux yeux des autres, et l’esprit de chasteté qui en 
est la suite au point de vue exclusif des rapports des deux 
sexes, la pudicité; *pudens*, *pudor*, la modestie en général, 
la peur de se faire voir sous un jour fâcheux et de s’exposer au 
mépris, le sens de l’honneur. Cic. Catil. II, 11, 25. Ex hac 
parte *pudor* pugnat, illinc petulantia; hinc *pudicitia*, 
illinc stuprum. La modestie est aux prises avec l’effronterie, 
la pudeur avec la débauche.

3. *Pudicus* et *pudens* s’entendent de la modestie à l’état de 
qualité permanente; *pudibundus*, d’un accès de modestie.

4. La modestie, *pudor*, procède de l’estime de soi-même, on ne 
veut point se compromettre aux yeux des autres; la délicatesse, 
*verecundia*, procède de l’estime qu’on a pour les autres, on ne 
veut donner aucun sujet de scandale à ceux qu’on estime.

Casu. Forte. Fortuito. Fortasse. Forsitan. Haud scio an.
*Casu*, *forte* et *fortuito*, marquent les chances diverses: 
*casu*, la chance inattendue, par accident, par concours de 
circonstances, il est opposé à *consulto*, συμϐεϐηϰότως; 
*forte*, la chance ordinaire, par hasard, τυχόν; *fortuito*, 
*fortuitu*, qui sont emphatiques, la chance extraordinaire, par 
pur hasard, ἀπὸ τύχης; ils ont pour opposé *causa*. *Fortasse*, 
*forsitan* et *haud scio an* marquent une éventualité: 
*fortasse* et *fortassis*, quand on reconnaît et qu’on affirme 
la possibilité: peut-être et même vraisemblablement: ils se 
construisent avec l’indicatif, ἴσως; *forsitan*, *forsan*, quand 
on admet simplement la possibilité: après tout, il est possible: 
ils se joignent au subjonctif, τάχ᾽ ἄν; *haud scio an*, quand on 
feint par modestie de ne pas être sûr de son fait, qu’on 
restreint l’affirmation par euphémisme. *Fortasse verum est* et 
*forsitan verum sit* veulent dire: la chose est vraie peut-être, 
peut-être aussi ne l’est-elle pas; mais *haud scio an verum 
sit*: je la tiens pour vraie, mais sans vouloir la donner pour 
certaine.

Casus. Fors. Fortuna. Fors fortuna. Fatum.
1. *Casus* présente le hasard comme un fait brutal qui ne se 
rattache ni aux calculs de l’homme, ni à des causes connues, 
συμφορά; *fors*, comme une sorte d’être fabuleux qui influe sur 
les choses humaines sans dessein et sans but, sans autre fin, 
pour ainsi dire, que de taquiner les mortels et de confondre 
leurs calculs, τύχη.

2. *Fors*, pris comme un vrai personnage mythologique, c’est le 
même hasard sous les traits d’un bonheur aveugle; *fortuna*, 
c’est le bonheur qui n’est ni aveugle ni étourdi, qui intervient 
dans la marche des affaires humaines pour accorder ou refuser sa 
faveur; enfin, *fors fortuna* est une chance heureuse, ἀγαθὴ 
τύχη.

3. Tous ces êtres sont en opposition avec les *dii* et le 
*fatum* qui amènent ou détournent un événement non par humeur et 
caprice, mais par des motifs plus élevés, les *dii*, selon les 
lois appréciables de la morale, selon le mérite et la dignité, 
selon le droit et l’équité; le *fatum*, selon les lois 
mystérieuses de l’ordre éternel qui préside à l’univers, comme 
l’εἰμαρμένη, la μοῖρα. Tac. Hist. IV, 26. Quod in pace *fors* 
seu natura, tunc *fatum* et ira *deorum* vocabatur. En temps de 
paix, on aurait appliqué à ces faits les noms de hasard et 
d’accidents naturels; on n’avait plus maintenant à la bouche que 
les mots de fatalité et de colère divine.

—Catenæ, v. *Vincula*.

Caterva. Cohors. Agmen. Grex. Globus. Turba.
*Caterva*, *cohors* et *agmen*, multitude assemblée en bon 
ordre: *caterva*, en masse qui constitue un tout, comme par 
exemple un bataillon; *cohors*, sous forme d’escorte et de 
cortége autour d’un chef; *agmen*, en procession solennelle. 
*Turba*, *grex* et *globus*, multitude réunie sans ordre: 
*grex*, sans aucun arrangement; *turba*, avec une idée 
accessoire de désordre et d’embarras; *globus*, en foule qui se 
presse, se gêne et aboutit à former le cercle, chacun cherchant 
à gagner le centre.

—Catus, v. *Sapiens*.
—Caupona, v. *Deversorium*.
—Causidicus, v. *Advocatus*.
—Cautes, v. *Saxum*.
—Caverna, v. *Specus*.
—Cavillator, v. *Lepidus*.

Celare. Occulere. Occultare. Clam. Abdere. Condere. Abscondere. 
Recondere.
1. *Celare*, verbe abstrait, comme céler, tenir secret, ϰεύθειν, 
par opposition à *fateri*, il est synonyme de *reticere*; 
*occulere*, *occultare*, verbes concrets, comme cacher, 
ϰρύπτειν, par opposition à *aperire*, ils sont synonymes 
d’*obtegere*. Les *celanda* restent inconnus hors le cas de 
trahison; les *occultanda* seraient exposés à tous les regards 
si l’on manquait de prévoyance et de précaution.

2. *Clam* et *clanculum* signifient de même secrètement, par 
opposition à *palam*; occulte, en cachette, par opposition à 
*aperte*.

3. *Occulere* se dit de toutes les manières de cacher, mais 
*occultare*, c’est cacher avec soin ou même avec sollicitude, et 
ce dernier verbe ne peut pas plus trouver place dans les 
propositions négatives que *redolere* et autres, aussi forts de 
sens.

4. *Occultare* couvrir d’un voile quelconque pour soustraire à 
la vue; *abdere*, *condere* et *abscondere*, dérober les choses 
à la vue en les éloignant: *abdere*, en les mettant simplement 
de côté, hors du chemin, comme ἀποϰρύπτειν; *condere*, en les 
rangeant à leur place et en les serrant, comme ϰαταϰρύπτειν; 
*recondere*, en les gardant avec un soin extrême; *abscondere*, 
en les gardant après les avoir mises à l’écart.

Celeber. Inclytus. Clarus. Illustris. Nobilis.
*Celeber* et *inclytus*, termes généraux pour signifier la 
célébrité, surtout en parlant des choses, et qui ne s’appliquent 
guère aux personnes que chez les poëtes; *clarus*, *illustris* 
et *nobilis* ont particulièrement rapport à la politique: 
*clarus*, célèbre par des services éminents rendus à la patrie; 
*illustris*, considéré à cause de son rang et de sa fortune; 
*nobilis*, qui appartient à une famille dont les membres ont 
déjà occupé de hautes positions dans l’État.

—Celebrare, v. *Sæpe*.
—Celer, v. *Citus*.
—Celox, v. *Navigium*.
—Celsus, v. *Altus*.

Censere. Judicare. Arbitrari. Æstimare. Opinari. Putare. Reri. 
Autumare. Existimare. Credere.
1. *Censere*, *judicare*, *arbitrari*, *æstimare*, émettre un 
avis à titre d’autorité compétente et commise à cet effet: 
*censere*, comme censeur ou comme sénateur votant; *judicare*, 
comme juge qui rend un arrêt; *arbitrari*, comme arbitre; 
*æstimare*, comme taxateur ou commissaire-priseur. *Opinari*, 
*putare*, *reri* et *existimare*, émettre une opinion comme 
simple particulier, en son propre et privé nom: *opinari* 
exprime un simple sentiment/ou un pressentiment, par opposition 
à la conviction claire et nette et à la certitude, comme croire; 
*putare*, le résultat d’un calcul; *reri* est une expression 
poétique; *autumare*, un mot vieilli.

2. *Æstimare* présente l’avis à donner sous l’aspect d’un devoir 
de police rempli par un véritable taxateur, estimer quelque 
chose, au propre ou au figuré, d’après son prix et sa valeur en 
argent; *existimare*, sous l’aspect d’un devoir de morale, 
estimer une chose par sa valeur intrinsèque ou par ce qu’elle a 
de vrai. Cicéron n’oppose comme opinion particulière au jugement 
de l’autorité compétente, *judicio*, que l’*existimatio*, jamais 
l’*æstimatio*.

3. *Censere*, etc., présentent l’opinion et la croyance comme 
basées sur des réflexions et sur une conviction personnelles; 
*credere*, comme basées sur la confiance qu’on accorde au 
témoignage d’autrui. Sen. Tranq. 11. Non *putavi* hoc futurum, 
nunquam hoc eventurum *credidissem*, à savoir: si quis mihi 
prædixisset. Cela n’entrait pas dans mes prévisions; je n’aurais 
jamais cru que cela pût arriver (même si on me l’avait prédit).

4. *Opinor*, employé sous forme de parenthèse est une formule de 
modestie, comme οἶμαι, à ce que je crois; *credo* est une 
formule d’ironie, comme ὡς ἔοιϰεν. Ce dernier peut signifier: 1º 
je l’imagine bien, j’imagine, dans des affirmations qui vont 
d’elles-mêmes, et l’ironie tombe alors soit sur celui auquel il 
faut dire ou répéter les choses, soit sur celui qui paraîtrait 
tenté d’avoir quelque doute; 2° oui, je le crois, ou: ne devrait-
on pas croire? à propos d’affirmations absurdes qu’on se juge 
autorisé à prêter aux autres et à placer dans leur bouche; 3º je 
le crois, naturellement, cela se conçoit, à propos de 
propositions évidentes, quand on demande pour ainsi dire la 
permission de ne pas les commenter.

—Cernere, v. *Videre*.
—Cerritus, v. *Amens*.
—Certare, v. *Imitatio*.
—Cessare, v. *Vacare* et *Cunctari*.

Chorda. Fides.
*Chorda*, la corde isolée; *fides* exprime toujours au singulier 
comme au pluriel une idée collective, c’est la garniture entière 
ou l’instrument même.

—Cibare, cibus, v. *Alimenta*.
—Cicatrix, v. *Vulnus*.

Cicur. Mansuetus.
*Cicur*, apprivoisé au sens purement physique, terme de 
classification en histoire naturelle, par opposition à *ferus*; 
*mansuetus*, apprivoisé au sens moral, lequel suppose un 
adoucissement de caractère, par opposition à *sævus*.

—Cincinnus, v. *Crinis*.
—Circulus, v. *Orbis*.
—Circumire, v. *Ambire*.
—Circumvenire, v. *Fallere*.
—Cirrus, v. *Crinis*.

Citus. Celer. Velox. Pernix. Properus. Festinus.
1. *Citus* et *celer* s’entendent d’un mouvement rapide, par 
opposition à *tardus*, il s’agit simplement de vitesse; *velox* 
et *pernix*, opposés à *lentus*, se disent de l’agilité due à la 
force du corps et développée par l’exercice, par l’art; 
*properus* et *festinus*, de la hâte, de la volonté d’atteindre 
un but dans le moins de temps possible, par opposition à 
*segnis*.

2. *Citus* marque un mouvement prompt et vif, il se rapproche de 
*vegetus*; *celer*, un mouvement violent et entraînant, il se 
rapproche de *rapidus*.

3. *Pernicitas*, c’est en général l’agilité et la prestesse dans 
tous les exercices du corps, saut, escalade, voltige; 
*velocitas*, c’est par préférence la vitesse à la course, au 
vol, à la nage. Plaut. Mil. III, 1, 36. Clare oculis video, 
*pernix* sum manibus, pedibus mobilis. J’ai des yeux qui voient 
clair, des mains lestes, des pieds qui ne tiennent pas en place. 
Virg. Æn. IV, 180. Famam pedibus *celerem* et *pernicibus* alis. 
La Renommée dont la course est rapide et le vol agile. Curt. 
VII, 7, 53. Equorum *velocitati* par est hominum *pernicitas*. 
L’agilité des hommes égale la vitesse des chevaux.

4. *Properus*, *properare* marquent la hâte d’aller droit au but 
à force d’énergie, elle est opposée au laisser-aller, à 
*cessare*; *festinus*, *festinare*, la hâte qui provient 
d’impatience et qui est voisine de la précipitation.

—Civilitas, v. *Humanitas*.
—Civitas, v. *Gens*.
—Clam, v. *Celare*.
—Claritas, v. *Gloria*.
—Clarus, v. *Celeber*.
—Claustrum, v. *Sera*.
—Clementia, v. *Mansuetudo*.
—Clivus, v. *Collis*.
—Codicilli, v. *Litteræ*.
—Clypeus, v. *Scutum*.

Clangere. Clamare. Vociferari.
*Clangere* se dit du cri des animaux et du son des instruments, 
comme ϰλάγγειν; *clamare* et *vociferari*, du cri de l’homme: 
*clamare* est l’expression de la volonté; *vociferari*, celle de 
la passion dans la colère, la douleur, l’ivresse. Rhet. ad Her. 
III, 12. Acuta *exclamatio* habet quiddam illiberale et ad 
muliebrem potius *vociferationem*, quam ad virilem dignitatem in 
dicendo accommodatum. Des éclats de voix aigus ont quelque chose 
de bas; cela est bon pour des femmes qui criaillent, mais 
indigne d’un orateur. Virg. Æn. II, 310. Exoritur *clamor*que 
virûm *clangor*que tubarum. Les cris des hommes, le son des 
trompettes s’élèvent jusqu’à moi.

—Cœnum, v. *Lutum*.
—Cœpisse, v. *Incipere*.

Coercere. Compescere.
*Coercere* se dit d’un acte de compression par force et abus de 
pouvoir; *compescere*, d’un acte de répression par autorité et 
sagesse.

—Cœtus, v. *Concilium*.

Cogere. Adigere.
*Cogere*, obliger à quelque chose par contrainte et par force; 
*adigere*, déterminer à quelque chose par des motifs qui donnent 
à réfléchir. Tac. Ann. VI, 27. Se ea necessitate ad preces 
*cogi*, per quas consularium aliqui capessere provincias 
*adigerentur*. Dans cette extrémité il se voyait contraint de 
recourir aux prières pour engager des consulaires à se charger 
du gouvernement des provinces.

Cogitare. Meditari. Commentari.
1. *Cogitare* se dit de l’activité habituelle de l’esprit qui 
est toujours occupé d’une chose ou d’une autre; *meditari*, de 
l’activité d’esprit surexcitée, de l’effort qui tend vers un 
résultat déterminé. Le premier équivaut à penser, le second à 
penser à quelque chose. Ter. Heaut. III, 3, 46. Quid nunc facere 
*cogitas*? C’est-à-dire qu’as-tu en tête à présent? Comparez 
avec Adelp. V, 6, 8. *Meditor* esse affabilis, c’est-à-dire: je 
songe aux moyens d’être aimable. Dans les Tusculanes (III, 6,) 
*cogitatio* ne désigne guère que la pensée qui a conscience 
d’elle-même; *meditatio* désigne la réflexion, la spéculation.

2. *Meditari* s’emploie pour marquer l’intensité, c’est méditer 
sérieusement, avec effort, avec ardeur; *commentari* (dans 
Cicéron seulement), pour marquer la durée, méditer à loisir, 
avec calme, à fond.

—Cognatus, v. *Necessarius*.

Cognitio. Notitia. Scientia. Ignarus. Inscius. Nescius.
1. *Cognitio*, acte par lequel l’esprit acquiert une 
connaissance; *notitia* et *scientia*, état de l’esprit: 
*notitia* et *nosse* se disent d’un état dans lequel l’âme est 
passive et ne fait que recevoir des impressions, quand elle a 
conscience d’un phénomène extérieur et en conserve le souvenir; 
*scientia* et *scire* impliquent, comme le savoir, une certaine 
spontanéité et la conviction de la réalité des choses. La 
*notitia* peut se borner à des notions de rencontre; la 
*scientia* doit s’être rendu l’objet familier, l’avoir 
approfondi à force de travail. Cic. Sen. 4, 12. Quanta *notitia* 
antiquitatis! quanta *scientia* juris romani! Quelle pratique de 
l’antiquité! quelle science du droit romain!

2. L’*ignarus* ne possède pas cette *notitia*, l’*inscius* cette 
*scientia*. Tac. Hist. I, 11. Ægyptum provinciam *insciam* 
legum, *ignaram* magistratuum. La province d’Égypte qui n’est ni 
initiée à nos lois, ni façonnée à nos habitudes de gouvernement. 
La législation exige une étude en règle, tandis qu’on peut 
apprendre l’administration par la pratique.

3. *Inscius*, celui qui n’a rien appris ou qui n’a pas appris 
quelque chose, il y a lieu de blâmer; *nescius*, celui qui par 
hasard n’a pas entendu parler de quelque chose, n’en a pas fait 
l’expérience; le mot se prend indifféremment en bonne ou en 
mauvaise part. Cic. Brut. 83. *Inscium* omnium rerum et rudem. 
Ignare et brut. Comparez avec Plin. EP. VIII, 23. Absens et 
impendentis mali *nescius*. J’étais absent, je ne me doutais pas 
du malheur suspendu sur ma tête.

—Cognoscere, v. *Intelligere*.
—Cohors, v. *Caterva*.
—Colaphus, v. *Alapa*.
—Colere, v. *Vereri*.

Collis. Clivus. Tumulus. Grumus.
*Collis* et *clivus*, grande colline qui est une petite 
montagne: *collis*, ϰολωνὸς, hauteur, par opposition à la plaine 
qui est au-dessous, et, par suite colline assez raide; *clivus*, 
ϰλιτὸς, plan incliné, par opposition à la plaine horizontale, 
et, par suite, colline en pente douce. *Tumulus* et *grumus*, 
petite colline qui n’est qu’un gros tertre: *tumulus*, comme 
ὄχθος, tertre naturel ou artificiel, par exemple un tumulus; 
*grumus*, élévation exclusivement artificielle, faite de main 
d’homme, χῶμα. Colum. Arbor. vers la fin. *Collem* autem et 
*clivum* modum jugeri continentem repastinabis operis sexaginta. 
Vous emploierez soixante manœuvres à défricher sur une colline 
une pente de la contenance d’un arpent. Liv. XXI, 32. 
Erigentibus in primos agmen *clivos* apparuerunt imminentes 
*tumulos* insidentes montani. Quand les têtes de colonne de 
l’armée d’Annibal s’élevèrent sur les premières pentes des 
Alpes, elles découvrirent les montagnards établis sur les 
mamelons qui dominaient la route. Hirt. B. Hisp. Ex *grumo* 
excelsum *tumulum* capiebat. Il voulut quitter son tertre pour 
gagner une éminence qui commandait les environs.

—Colloquium, v. *Sermo*.
—Colonus, v. *Incolere*.
—Coluber, v. *Repere*.
—Comburere, v. *Accendere*.
—Coma, v. *Crinis*.

Comere. Decorare. Ornare.
1. *Comere* et *decorare*, parer, pour embellir et pour flatter 
la vue; *ornare*, orner en joignant l’utile à l’agréable.

2. *Comere* présente la parure comme une recherche minutieuse et 
efféminée, souvent avec une idée de blâme, comme *nitere*; il 
s’oppose à la nature, à une simplicité noble, à une négligence 
gracieuse, parer, ϰομμοῦν; *decorare* et *ornare* la présentent 
toujours sous un jour favorable, comme *splendere*, comme un 
signe d’aisance et de richesse: *decorare*, par opposition à ce 
qui est commun et n’a point d’apparence, embellir, ϰοσμεῖν; 
*ornare*, par opposition à ce qui est pauvre et incomplet, 
orner, ἀσϰεῖν.

3. L’idée contenue dans *comere* ne va pas au delà d’une 
question d’arrangement: on ajuste, on polit pour donner bonne 
mine, par exemple en peignant et tressant les cheveux; 
*decorare* et *ornare* supposent une addition matérielle; on 
emprunte des ornements extérieurs, par exemple, un diadème. 
Quintil. XII, 10, 47. *Comere* caput in gradus et annulos. Parer 
une tête de boucles disposées par étages. Et Virg. Ecl. VI, 69. 
Apio crines *ornatus* amaro. Linus, qui orne ses cheveux de 
fleurs et d’ache amère. ТIB. II, 2, 6. Sertis *decorare* comas. 
Relever de guirlandes la beauté des cheveux.

—Comissatio, v. *Epulæ*.

Comitari. Deducere. Prosequi.
*Comitari*, accompagner, dans tous les sens, ἀϰολουθεῖν; 
*prosequi* et *deducere*, avec l’idée accessoire d’un témoignage 
d’estime ou d’amitié: le *prosequens* reconduit les gens comme 
le προπέμπων, soit jusqu’au bout, soit pendant une partie du 
chemin; le *deducens* les ramène chez eux ou les mène du moins 
au terme de leur voyage, comme le ϰατάγων, soit qu’il se mette à 
leur suite dès le départ ou seulement en route.

—Comitas, v. *Humanitas*.
—Comitia, v. *Concilium*.
—Commentari, v. *Cogitare*.
—Committere, v. *Fidere*.

Commodare. Mutuum dare.
*Commodare*, prêter sans formalités ni stipulations, à charge de 
restituer l’objet tel quel, fût-il usé; *mutuum dare*, faire un 
prêt avec ou sans intérêt, à charge de rendre au bout d’un 
certain temps l’équivalent du prêt. La *commodatio* est un 
service rendu par affection, la *mutuum datio* est une affaire.

—Communicare, v. *Impertire*.
—Comœdus, v. *Actor*.
—Compar, v. *Æquus*.
—Compedes, v. *Vincula*.
—Compendium, v. *Lucrum*.
—Compescere, v. *Coercere*.
—Complecti, v. *Amplecti*.
—Conari, v. *Audere*.

Complementum. Supplementum.
*Complementum*, ce qui sert, comme une clef de voûte, à 
compléter, à parfaire; *supplementum*, ce qui sert à remplacer 
après coup, à remplir des lacunes.

Concedere. Permittere. Indulgere. Connivere.
*Concedere* et *permittere*, accorder quelque chose dont on 
dispose en vertu d’un droit personnel illimité: *concedere*, à 
la suite d’une prière ou d’une insinuation, par opposition à 
refuser, concéder, συγχωρῆσαι; *permittere*, par confiance et 
générosité, par opposition à défendre, permettre, ἐφεῖναι. 
*Indulgere* et *connivere*, souffrir une chose qui est 
officiellement défendue: l’*indulgens*, par longanimité patente, 
comme condescendre; le *connivens*, en feignant de fermer les 
yeux.

Concessum est. Licet. Fas est.
*Concessum est*, ἔξεστι, ce qui est permis en général; ce terme 
est dans le rapport du genre à l’espèce avec *licet*, *licitum 
est*, ce qui est permis aux yeux des hommes en vertu de maximes 
consacrées soit par des lois positives, soit par les mœurs et la 
coutume, comme θέμις ἐστὶ, et avec *fas est*, ce qui est permis 
aux yeux des dieux en vertu de maximes révélées soit par la 
religion, soit par le sentiment moral, comme ὅσιόν ἐστι.

Concilium. Concio. Comitia. Cœtus. Conventus.
1. *Concilium*, *concio* et *comitia*, assemblées convoquées 
pour affaires: *concilium*, assemblée de nobles et de notables, 
de l’aristocratie, du sénat, dont les membres sont invités 
individuellement au conseil, συνέδριον; *concio* et *comitia*, 
réunion de la commune convoquée par publication pour prendre une 
résolution ou pour en entendre communiquer une: *concio*, 
*contio*, se dit de toute assemblée régulière de la commune, 
soit peuple, soit armée, dans le premier pays ou le premier camp 
venu, σύλλογος; *comitia* est le terme historique réservé pour 
l’assemblée du peuple romain, comme ἐϰϰλησία pour l’assemblée 
d’Athènes, et ἁλία pour celle de Sparte.

2. *Cœtus* et *conventus*, assemblées volontaires qui se 
réunissent librement: *cœtus*, dans un but quelconque, par 
exemple, pour les plaisirs de la société, pour des 
conspirations, σύνοδος; *conventus*, dans un but sérieux, par 
exemple, pour célébrer une fête, pour écouter une proposition, 
ὁμήγυρις, πανήγυρις.

Conclave. Cubiculum.
*Conclave*, terme général pour toute pièce qui ferme et par 
préférence pièce de parade; *cubiculum*, terme particulier pour 
la pièce où l’on se tient d’habitude.

—Concordia, v. *Otium*.
—Condere, v. *Celare* et *Sepelire*.

Conditio. Status.
*Conditio*, état réglé par la volonté; *status*, état créé par 
les circonstances. Cic. Fam. XII, 23. Omnem *conditionem* 
imperii tui *statum*que provinciæ demonstravit mihi Tratorius. 
Tratorius m’a rendu compte des conditions auxquelles tu as pris 
le commandement et de l’état de ta province.

—Confestim, v. *Repente*.
—Confidentia, v. *Fides*.
—Confidere, v. *Fidere*.
—Confinis, v. *Vicinus*.

Confisus. Fretus.
*Confisus*, plein de confiance et d’abandon, comme *securus* et 
πεποιθώς; *fretus*, protégé, comme *tutus* et ἐῤῥωμένος.

—Confiteri, v. *Fateri*.
—Confligere, v. *Pugnare*.
—Confutare, v. *Refutare*.
—Congeries, v. *Acervus*.
—Conjux, v. *Femina*.
—Connivere, v. *Concedere*.
—Consanguineus, v. *Necessarius*.
—Conscendere, v. *Scandere*.
—Consecrare, v. *Sacrare*.
—Consequi, v. *Invenire*.

Conjugium. Matrimonium. Contubernium. Nuptiæ.
*Conjugium* et *matrimonium*, union durable de l’homme et de la 
femme en vue d’une communauté d’existence et de la reproduction: 
*conjugium*, terme général marquant une simple liaison naturelle 
qui existe même chez les animaux; *contubernium*, union par 
mariage entre esclaves; *matrimonium*, mariage véritable et 
légal entre personnes libres et citoyens, institution civile et 
politique; *nuptiæ* ne désigne que le point de départ du 
*matrimonii*, les noces ou la fête qui accompagne l’union.

Considerare. Contemplari.
*Considerare* présente la contemplation comme un acte de 
l’intelligence qui cherche à former un jugement; *contemplari*, 
comme un acte du sentiment qui s’abîme dans son objet, qui 
s’abandonne entièrement aux impressions agréables ou 
désagréables que l’objet éveille.

—Consors, v. *Socius*.
—Conspectus, conspicere, v. *Videre*.

Constat. Apparet. Elucet. Liquet.
*Constat* veut dire: c’est une vérité démontrée et établie, par 
opposition à un songe creux, à un bruit incertain; *apparet*, 
*elucet* et *liquet* signifient: c’est une chose claire et 
évidente. *Apparet* associe à cette idée l’image d’une 
apparition qui se détache sur un fond; *elucet*, celle de la 
lumière qui jaillit de l’obscurité; *liquet*, celle d’une eau 
qui dégèle et redevient limpide.

—Constituere, v. *Destinare*.

Consuetudo. Mos. Ritus. Cærimonia.
1. Les trois premiers marquent l’observation régulière d’une 
pratique. *Consuetudo* est l’habitude qui se forme d’elle-même, 
qui a sa raison d’être dans les penchants de l’individu ou du 
peuple, dans ce qui leur est commode, έθος; *mos*, les mœurs 
procédant de la raison et de la volonté qui a conscience d’elle-
même, ayant leur raison d’être dans les idées morales ou 
esthétiques du droit, de la vertu et de la décence, ἦθος; 
*ritus*, enfin, usage sacré ou implanté par l’instinct de la 
nature ou introduit par les dieux à titre de cérémonie, n’ayant 
en aucun cas une origine purement humaine. Les *consuetudines* 
n’existent qu’à l’état de simples faits et n’ont point de valeur 
morale; les *mores* ont reçu une sanction morale par un 
consentement tacite, de même que les *jura* *leges*que par une 
convention formelle; les *ritus* existent naturellement et sont 
consacrés par leur haute antiquité. C’est ce dernier mot que les 
bons auteurs en prose emploient par préférence en parlant de 
l’instinct des animaux à cause de la force avec laquelle il 
marque que l’habitude est primitive, naturelle, inséparable de 
l’être même.

2. *Ritus*, usage sacré établi et enseigné par les dieux ou par 
la nature; *cærimonia*, même usage considéré dans ses 
applications au culte.

—Consuevisse, v. *Solere*.
—Consummare, v. *Finire*.
—Contagium, v. *Lues*.

Contaminare. Inquinare. Polluere.
*Contaminare* désigne la souillure par son côté nuisible comme 
venant gâter ce qui était sain et utile; *inquinare*, par son 
côté dégoûtant, elle défigure la beauté; *polluere*, par son 
côté moral, elle viole la sainteté et la pureté. Le second de 
ces trois verbes répond à μορύσσειν; le troisième à μιαίνειν. 
Cic. Cæcil. 21, 70. Judiciis corruptis et *contaminatis*. Les 
arrêts de la justice brisés et flétris. Comparez avec Cœl. 6. 
Libidinibus *inquinari*. Porter les marques affreuses de la 
débauche. Et Rosc. Am. 26, 71. Noluerunt in mare deferri ne 
ipsum *pollueret*, quo cætera quæ violata sunt expiari putantur. 
On ne voulut pas souffrir qu’il fût jeté à la mer, de peur de 
profaner la mer même, qui passe pour purifier toutes les 
souillures.

—Contemnere, v. *Spernere*.
—Contemplari, v. *Considerare*.
—Contendere, v. *Dicere*.
—Contentio, v. *Disceptatio*.
—Contentum esse, v. *Satis habere*.
—Continentia, v. *Modus*.
—Contingere, v. *Accidere*.
—Continuo, v. *Repente*.

Continuus. Perpetuus. Sempiternus. Æternus.
1. *Continuum*, ce qui tient ensemble sans interruption, sans 
lacune; *perpetuum*, ce qui va jusqu’à la fin et ne cesse pas 
avant la fin. Suet. Cæs. 76. *Continuos* consulatus, *perpetuam* 
dictaturam. Des consulats qui se succèdent coup sur coup, une 
dictature perpétuelle.

2. *Perpetuus*, *sempiternus* et *æternus* marquent la 
continuité dans la durée: *perpetuus*, au sens relatif, par 
rapport à un terme arbitraire, par exemple à celui de la vie, ce 
qui dure autant que la vie; *sempiternus* et *æternus*, au sens 
absolu, par rapport au terme du temps en général. *Sempiternum* 
veut dire, comme ἀΐδιον, ce qui dure toujours, ce qui a une 
existence égale à la durée du temps, ce qui marche de pair avec 
le temps; *æternum* signifie, comme αἰώνιον, ce qui est éternel, 
ce qui est au-dessus du temps et ne se peut mesurer que par 
grandes périodes, car le temps n’est qu’une faible partie de 
l’éternité, tempus est pars quædam *æternitatis*. Cic. Inv. I, 
27. L’idée sublime d’une durée qui ne commence ni ne finit, 
contenue dans *æternus*, ne l’est pas dans *sempiternus*, qui 
fait plutôt songer à la longueur de la durée comprise entre le 
commencement et la fin, sans indiquer que l’éternité n’a ni 
commencement ni fin. *Sempiternus* renferme l’expression 
mathématique; *æternus*, l’expression métaphysique de 
l’éternité. Cic. Orat. II, 40, 69. Barbarorum est in *diem* 
vivere, nostra consilia *sempiternum* tempus spectare debent. 
C’est affaire aux barbares de vivre au jour le jour; nos plans 
doivent embrasser un temps indéfini. Finn. I, 6, 17. Motum 
atomorum *nullo* a principio sed ex *æterno* tempore intelligi 
convenire. Il va sans dire qu’il faut concevoir le mouvement des 
atomes comme n’ayant jamais eu de commencement, comme existant 
depuis un temps infini.

—Contrarius, v. *Varius*.
—Controversia, v. *Disceptatio*.
—Contubernium, v. *Conjugium*.
—Contumacia, v. *Pervicacia*.
—Contueri, v. *Videre*.

Contumelia. Injuria. Offensio.
1. *Contumelia*, atteinte portée à l’honneur d’autrui, comme 
l’affront; *injuria*, atteinte au droit d’autrui, comme 
l’injustice. Un coup est une *injuria* en tant que je porte la 
main sur quelqu’un, et une *contumelia* en tant que je lui 
attire par une pareille action la réputation fâcheuse d’être un 
lâche ou un valet. Sen. Clem. I, 10. *Contumelias* quæ 
acerbiores principibus solent esse quam *injuriæ*. Les affronts 
qui paraissent d’habitude plus amers aux princes que les 
injustices. Pacuv. dans NON. Patior facile *injuriam* si vacua 
est *contumelia*. Je supporte aisément une injustice pourvu 
qu’il n’y ait pas d’affront.

2. *Contumelia* et *injuria* sont des actions; *offensio* et 
*offensa* marquent un état, à savoir: le chagrin de l’offensé, 
le ressentiment par opposition à *gratia* ou à *delectatio*. 
Cic. Att. III, 23. Mihi majori *offensioni* sunt quam 
delectationi possessiunculæ meæ. Mes pauvres petites propriétés 
me donnent plus de peine que de plaisir. Plin. Ep. II, 18. 
Oportet me non solum *offensas*, verum etiam simultates æquo 
animo subire. C’est un devoir pour moi de m’exposer sans me 
laisser émouvoir et aux mécontentements et aux rancunes 
jalouses.

—Conventus, v. *Concilium*.
—Convertere, v. *Vertere*.
—Convivium, v. *Epulæ*.
—Convicium, v. *Maledictum*.
—Copia, v. *Occasio*.
—Copiæ, v. *Exercitus*.
—Copiosus, v. *Divitiæ*.
—Cordatus, v. *Sapiens*.
—Corpulentus, v. *Pinguis*.
—Corpus, v. *Cadaver*.

Corrigere. Emendare.
*Corrigere*, corriger à la façon du pédagogue ou du censeur qui 
veut redresser ou rajuster; *emendare*, à la façon du maître 
expérimenté et de l’ami bienveillant qui veut amender. Plin. 
Pan. 6, 2. Corrupta est disciplina castrorum, ut tu *corrector* 
*emendator*que contingeres (le premier par sévérité, le second 
par sagesse). La discipline avait péri dans les camps, mais tu 
devais paraître pour la restaurer et la rétablir. Cic. Mur. 29. 
Verissime dixerim nulla in re te (Catonem) esse hujusmodi, ut 
*corrigendus* potius quam leviter *inflectendus* viderere. Je 
puis dire en toute vérité que tu n’as montré nulle part un 
caractère qui voulût être tout à fait redressé plutôt que 
légèrement dirigé. Comparez avec PLIN. Ep. I, 10. Non *castigat* 
errantes, sed *emendat*. Il ne réprimande pas ceux qui 
s’égarent, il les rend meilleurs.

—Corrumpere, v. *Depravare*.
—Coruscare, v. *Lucere*.

Coxa. Latus. Femur.
*Coxa* et *coxendix*, la hanche; *latus*, la partie comprise 
entre la hanche et l’aisselle ou le flanc; *femur* et *femen*, 
la partie située immédiatement au-dessus de la hanche ou partie 
supérieure de la cuisse.

—Crapula, v. *Ebrius*.
—Crater, v. *Poculum*.

Creare. Gignere. Parere. Generare.
1. *Creare*, faire passer une chose du néant à l’existence par 
sa volonté et sa puissance créatrice; *gignere*, donner le jour, 
c’est le terme générique par rapport à *generare* qui ne se dit 
que du père, et à *parere* qui ne se dit que de la mère.

2. *Gignere* appartient au langage usuel; *generare*, au style 
élevé. Aussi dit-on pour l’ordinaire: homines et belluæ 
*gignunt*; natura et dii *generant*, et corpora *gignuntur*; 
poemata *generantur*. Dans Cic. N. D. III, 16, Herculem Jupiter 
*genuit* est un simple renseignement mythologique; mais Legg. I, 
9, Deus hominem *generavit*, c’est une haute vérité 
métaphysique.

—Crebro, v. *Sæpe*.
—Credere, v. *Censere* et *Fidere*.
—Cremare, v. *Accendere*.
—Crepitus, v. *Fragor*.
—Crepusculum, v. *Mane*.
—Criminari, v. *Arguere*.

Crinis. Capillus. Coma. Cæsaries. Pilus. Cirrus. Cincinnus.
1. *Crinis* et *capillus*, les poils naturels, au sens physique, 
θρίξ: *crinis*, toute espèce de poil par opposition aux places 
nues; *capillus*, le poil de la tête par opposition à la barbe, 
etc. *Coma* et *cæsaries* ajoutent à cette idée celle d’une 
certaine beauté. Ce sont de beaux cheveux, c’est la chevelure 
prise comme un ornement naturel du corps ou comme susceptible 
d’être parée. *Coma* se dit par préférence des cheveux de femme, 
ϰόμη; *cæsaries*, des cheveux d’homme, ἔθειρα. *Crinitus* marque 
simplement qu’on a des poils ou des cheveux; *capillatus* est 
l’opposé d’une tête chauve, et on appelle les Gaulois *Galli 
comati*, parce qu’ils portaient de longs cheveux, ϰαρηϰομόωντες.

2. *Crinis*, *capillus*, *coma*, *cæsaries*, le poil au sens 
collectif, tout celui qui pousse; *pilus*, le poil isolé, et par 
préférence le poil court et hérissé des animaux. *Pilosus* 
s’oppose à une belle peau bien lisse; *crinitus* et *capillatus* 
à la nudité laide et à la calvitie.

3. *Cirrus*, *cincinnus*, cheveux bouclés; mais *cirrus* se dit 
d’une boucle naturelle; *cincinnus*, d’une boucle artificielle.

Cruciatus. Tormentum.
*Cruciatus*, *cruciamenta*, terme général pour toute espèce de 
tourments naturels et artificiels; *tormenta*, terme spécial 
pour les tourments de la question, tortures. Cic. Phil. XI, 4. 
Nec vero graviora sunt carnificum *tormenta* quam interdum 
*cruciamenta* malorum. Les tortures de la question ne sont pas 
toujours plus pénibles que les souffrances qui viennent de nos 
maux.

—Crudelitas, v. *Sævitia*.
—Cruentus, cruor, v. *Sanguis*.

Cubare. Jacere. Situm esse.
*Cubare* se dit d’êtres vivants; *situm esse*, d’objets inanimés 
qui sont couchés ou étendus; *jacere*, des deux. *Cubare* et 
*jacere* sont neutres; *situm esse* se prend toujours au sens 
passif. De plus *cubare* rappelle toujours l’image d’une 
personne fatiguée qui cherche à reprendre des forces, par 
opposition à l’effort qu’il en coûte pour se tenir debout; 
*jacere*, l’image de la faiblesse sans idée accessoire par 
opposition à la manifestation de force qui consiste à se tenir 
debout.

—Cubiculum, v. *Conclave*.

Cubile. Lectus.
*Cubile*, couche naturelle pour les hommes et les animaux, gîte, 
ϰοίτη, εὐνή; *lectus*, couche artificielle, exclusivement à 
l’usage de l’homme, le lit, λέϰτρον.

—Cubitus, v. *Ulna*.
—Cudere, v. *Verberare*.
—Cudo, v. *Cassis*.

Culcita. Pulvinus. Pulvinar.
*Culcita*, coussin dur; *pulvinus* et *pulvinar*, coussins 
moelleux et élastiques: *pulvinus*, pour l’usage ordinaire; 
*pulvinar*, pour un usage solennel et religieux.

Culmen. Fastigium.
*Culmen*, la ligne faîtière du toit; *fastigium*, l’extrémité de 
cette ligne, le point où les solives du toit forment un angle 
par leur inclinaison et leur rencontre. *Fastigium* est une 
partie du *culmen* dans Virg. Æn. II, 458. Evado ad summi 
*fastigia* *culminis*. Je m’élance aux angles de la dernière 
terrasse. Au figuré *culmen* désigne simplement le sommet comme 
le point supérieur, le plus élevé, à peu près comme ϰολοφὸν, ce 
n’est qu’un rapport de lieu; *fastigium* contient une idée de 
prééminence, c’est le plus haut degré, le degré suprême, à peu 
près comme ϰορυφή. *Culmen tecti*, la dernière partie de la 
construction; *fastigium*, la couronne de l’édifice. *Fastigium* 
désignera le trône, tandis que *culmina montium* est bien plus 
usité que *fastigia*.

Culmus. Calamus. Stipula. Spica. Arista. Arundo. Canna.
1. *Culmus*, tige mince et élancée, en particulier celle du blé; 
*calamus*, même tige considérée comme un tuyau, en particulier 
celle du roseau.

2. *Culmus*, la tige du blé qui supporte l’épi de même que le 
corps supporte la tête, partie intégrante du tout; *stipula*, la 
tige considérée comme la partie inutile, sans valeur en 
comparaison de l’épi, le chaume.

3. *Spica*, l’épi plein, le fruit du blé, sans égard à la forme; 
*arista*, l’épi barbu, la pointe ou partie supérieure de la 
tige, sans égard au contenu, parfois les barbes seules. Quintil. 
I, 3, 5. Imitatæ *spicas* herbulæ inanibus *aristis* ante messem 
flavescunt. Mauvaises herbes qui imitent l’épi plein, mais dont 
la tête barbue est vide et qui jaunissent avant la moisson.

4. *Calamus*, dans le sens de roseau, est le terme général; 
*arundo*, roseau long et fort; *canna*, roseau petit et mince. 
Colum. IV, 32. Ea est arundineti senectus, cum ita densatum est, 
ut gracilis et *cannæ* similis *arundo* prodeat. Une plantation 
de roseaux est vieille lorsqu’elle s’est épaissie au point de ne 
plus fournir que des roseaux grêles, semblables à ceux de la 
petite espèce.

Culpa. Noxia. Noxius. Nocens. Sons.
1. *Culpa*, cas de celui qui doit répondre d’un dommage 
(*peccatum*, *delictum*, *maleficium*, *flagitium* ou *nefas*); 
ce mot suppose une responsabilité, et par suite un être 
raisonnable, il est opposé à *casus* ou à *necessitas*; *noxia*, 
cas de celui qui a causé un dommage, il peut être imputé à tout 
être capable d’agir, par opposition à *innocentia*. Liv. III, 
42, 2. Illa modo in ducibus *culpa*, quod ut odio essent civibus 
fecerant; alia omnis penes milites *noxia* erat. Les chefs 
n’avaient qu’un tort, qui était de s’être rendus odieux à leurs 
concitoyens; tout le mal venait d’ailleurs des soldats. Cic. 
Marc. 13. Etsi aliqua *culpa* tenemur erroris humani, a 
*scelere* certe liberati sumus. Et s’il nous reste un tort, 
c’est d’être tombés dans une erreur familière à l’homme; quant 
au crime, nous en sommes certainement débarrassés. Et Ovid. 
Trist. IV, 1, 23. Et *culpam* in facto, non *scelus* esse meo. 
Et s’il y a faute dans mon fait, il n’y a point de crime. Dans 
ces exemples le terme le plus général pour toute espèce de 
faute, *culpa*, se prend particulièrement pour la plus petite de 
toutes, pour le *delictum*.

2. *Culpa* et *noxia* supposent une action dommageable; 
*vitium*, une action ou une qualité blâmable, et même un défaut 
naturel dont personne ne peut nous faire un crime.

3. *Nocens*, *innocens* désignent la culpabilité ou l’innocence 
dans un cas déterminé, à propos d’une action isolée; mais 
*noxius* et *innoxius* ainsi que les adjectifs poétiques 
*nocuus* et *innocuus* se rapportent à l’être et au caractère en 
général. Plaut. Capt. III, 5, 7. Decet *innocentem* servum atque 
*innoxium* confidentem esse; c’est-à-dire un esclave qui se sait 
innocent dans le cas particulier dont il s’agit, et qui en 
général ne fait rien de mal.

4. *Noxius*, le coupable au sens matériel, comme auteur et cause 
d’un dommage, ϐλαϐερός; *sons*, au sens moral et judiciaire, 
comme condamné ou méritant d’être condamné, θῶος.

—Culpare, v. *Arguere*.
—Cultus, v. *Vestis*.
—Cumulus, v. *Acervus*.

Cunæ. Cunabula.
*Cunæ*, le berceau même; *incunabula*, la literie et les autres 
accessoires du berceau. Plaut. Truc. V, 13[1]. Fasciis opus est, 
pulvinis, *cunis*, *incunabulis*. Il faut des bandes, des 
coussins, un berceau, de la literie et du linge.

—1 Ce qui reste du cinquième acte n’est pas divisé en scènes.

Cunctari. Hæsitare. Cessare.
*Cunctari*, hésiter par réflexion, μέλλειν; *hæsitare*, par 
défaut de résolution; *cessare*, par manque de force et 
d’énergie, ὀϰνεῖν. Le *cunctans* remet à commencer; le 
*cessans*, à poursuivre.

—Cuncti, v. *Quisque*.
—Capere, v. *Velle*.

Cupido. Cupiditas. Libido. Voluptas.
1. *Cupido*, le désir qui nous porte vers quelque chose conçu 
comme un principe d’activité par opposition à la répugnance; 
*cupiditas*, la passion conçue comme un état par opposition au 
calme de l’âme. Il faut que *cupido* soit joint, et *cupiditas* 
peut être joint à un génitif exprimé ou sous-entendu; *cupido* 
se rapporte alors par préférence aux biens ordinaires et à 
l’argent; *cupiditas*, à des biens de toute sorte. Vell. P. II, 
33. Pecuniæ *cupidine*, par un vif amour de l’argent. Et tout à 
la suite: interminatam imperii *cupiditatem*. Une passion 
démesurée d’autorité.

2. *Cupido* et *cupiditas* sont opposés au désir modéré; mais 
*libido*, c’est la fantaisie et le caprice par opposition à la 
volonté raisonnable, *ratio* ou *voluntas*. *Libidines*, les 
caprices par rapport au défaut d’empire sur soi-même; 
*voluptates*, les plaisirs par opposition aux goûts sérieux ou 
au chagrin. Tac. H. II, 31. Minus Vitellii ignaræ *voluptates* 
quam Othonis flagrantissimæ *libidines* timebantur. Les plaisirs 
paresseux de Vitellius paraissaient moins redoutables que les 
caprices ardents d’Othon.

Cur. Quare.
*Cur* sert aussi bien pour de véritables questions que pour des 
exclamations sous forme de questions; *quare* ne s’emploie que 
pour des questions qui exigent une réponse.

Cura. Sollicitudo. Angor. Dolor. Ægritudo.
*Cura*, *sollicitudo* et *angor*, impression pénible causée par 
l’idée d’un mal, d’un danger à venir: *cura*, sous forme de 
pensée, le souci, la sollicitude, φροντὶς, par opposition à 
*incuria*; *sollicitudo*, sous forme de sentiment, l’inquiétude, 
l’agitation, μέριμνα, par opposition à *securitas*; *angor*, 
sous forme de passion, l’angoisse, l’anxiété, par opposition à 
*solutus animus*. *Dolor* et *ægritudo* se rapportent à un mal 
présent: *dolor* exprime un désagrément, la douleur, par 
opposition à *gaudium*, ἄλγος; *ægritudo*, une maladie, la 
tristesse noire, ἀνία, par opposition à *alacritas*. Cic. Finn. 
I, 22. Nec præterea res ulla est, quæ sua natura aut 
*sollicitare* possit aut *angere*. Et il n’y a rien hors de là 
qui soit de nature à causer de l’inquiétude ou de l’anxiété. 
Accius dans Nonius. Ubi *cura*, ibi *anxitudo*. Les soucis ne 
vont point sans humeur. Plin. Ep. II, 11. Cæsar mihi tantum 
studium, tantam etiam *curam* (nimium est dicere 
*sollicitudinem*) præstitit ut... César s’est montré si zélé 
pour moi, si soucieux même (car, de dire inquiet, ce serait 
trop) que... Quintil. VIII, pr. 20. *Curam* ego verborum, rerum 
volo esse *sollicitudinem*. J’entends que les mots donnent du 
souci, les choses de l’inquiétude.

Curvus. Uncus. Pandus. Incurvus. Recurvus. Reduncus. Repandus. 
Aduncus.
1. *Curvus* ou en prose *curvatus*, terme général pour tout ce 
qui est courbé, depuis la courbe la plus faible jusqu’à la 
circonférence parfaite; *uncus* suppose une forte courbure qui 
se rapproche du demi-cercle, comme un crochet; *pandus*, une 
courbure faible qui s’éloigne peu de la ligne droite, comme une 
échancrure.

2. Les *curva* forment une courbe continue; les *incurva* 
supposent une ligne droite dont l’extrémité seule dégénère et se 
termine en courbe, comme ἐπιϰαμπὴς, par exemple, le bâton 
augural ou le corps d’un homme qui se baisse, etc.

3. *Recurvus*, *reduncus* et *repandus* désignent des courbes 
tournées en dehors; *aduncus*, une courbe tournée en dedans. 
Plin. H. N. XI, 37. Cornua aliis *adunca*, aliis *redunca*. Chez 
les uns les cornes sont tournées en dedans, chez les autres en 
dehors.

—Cuspis, v. *Acies*.

Custodia. Carcer. Ergastulum.
*Custodia*, lieu quel qu’il soit où sont retenus des 
prisonniers, fourrière; *carcer*, prison bâtie exprès surtout 
pour les citoyens; *ergastulum*, maison de correction pour des 
esclaves.

—Cutis, v. *Tergus*.
—Cyathus, v. *Poculum*.
—Cymba, v. *Navigium*.


D


Damnum. Detrimentum. Jactura.
*Damnum*, perte qu’on fait par sa faute par opposition à 
*lucrum*; *detrimentum*, perte qu’on éprouve par opposition à 
*emolumentum*; enfin *jactura*, perte volontaire par laquelle on 
prétend échapper à une perte ou à un mal plus considérable. 
*Damnum* se dit seul d’une amende, tandis que dans la formule: 
Videant consules ne quid respublica *detrimenti* capiat, on ne 
rencontre jamais *damnum*.

—Dapes, v. *Epulæ*.
—Deamare, v. *Diligere*.
—Deambulare, v. *Ambulare*.
—Debere, v. *Necesse est*.
—Decernere, v. *Destinare*.
—Declarare, v. *Ostendere*.
—Desidia, v. *Ignavia*.
—Decipere, v. *Fallere*.
—Decorare, v. *Comere*.
—Dedecus, v. *Ignominia*.
—Dedicare, v. *Sacrare*.
—Deesse, v. *Abesse*.
—Deducere, v. *Comitari*.
—Deformis, v. *Teter*.
—Deficere, v. *Abesse* et *Turbæ*.
—Deflere, v. *Lacrimare*.
—Degere, v. *Agere*.
—Delectatio, v. *Oblectatio*.
—Defendere, v. *Tueri*.
—De integro, v. *Iterum*.
—Delere, v. *Abolere*.

Delibutus. Unctus. Oblitus.
*Delibutus*, mouillé avec un corps gras; c’est le terme 
générique par rapport à *unctus*, oint d’une matière agréable, 
et à *oblitus*, enduit d’une matière malpropre.

Delictum. Peccatum. Malefactum. Maleficium. Facinus. Flagitium. 
Scelus. Nefas. Impietas.
1. *Delictum* et *peccatum*, transgression légère: *delictum*, 
des lois positives, par légèreté; *peccatum*, des lois de la 
nature et de la raison, par sottise.

2. *Malefactum* est un synonyme et une sorte de périphrase des 
deux mots précédents. *Maleficium* et *facinus* engagent 
directement la morale dans la question. *Maleficium*, tout 
méfait qui mérite un châtiment, parce qu’il procède d’une 
mauvaise intention. *Facinus*, quand on le prend en mauvaise 
part, c’est, comme δεινόν τι, un forfait qui excite de 
l’étonnement ou de l’épouvante, à cause du degré extraordinaire 
d’audace qu’il exigeait.

3. Il y a autant de sortes de mauvaises actions que de sortes de 
devoirs, envers soi-même, envers les autres, envers les dieux. 
*Flagitium* est un manquement contre soi-même, contre son propre 
honneur, par débauche, inconduite, lâcheté, bref, par des 
actions qui proviennent de faiblesse morale plutôt que d’une 
force déréglée, par des manifestations de l’*ignavia*; c’est une 
turpitude. *Scelus* est un manquement contre les autres, contre 
les droits des particuliers ou la paix de la société, par 
brigandage, meurtre et surtout par sédition, bref, par des 
manifestations de la *malitia*, un crime. *Nefas* est un 
manquement contre les dieux ou la nature, par blasphème, pillage 
d’un temple, meurtre de parents, trahison envers la patrie, 
bref, par des manifestations de l’*impietas*, un sacrilége.

Deligere. Eligere.
*Deligere*, faire son choix, ne pas laisser plus longtemps le 
choix en suspens; *eligere*, choisir et ne pas prendre le 
premier venu.

—Delirium, v. *Amens*.
—Demens, v. *Amens*.
—Delubrum, v. *Templum*.

Demere. Adimere. Eximere. Auferre. Eripere. Surripere. Furari.
1. *Demere*, *adimere* et *eximere*, enlever sans violence et 
sans ruse. *Demere*, séparer une partie d’un tout qui se trouve 
diminué par là; il a pour opposé *addere* et *adjicere*; 
*adimere*, prendre un bien à un propriétaire qui en devient plus 
pauvre; il a pour opposés *dare* et *reddere*; enfin, *eximere*, 
ôter un mal à une personne qui se sent alors comme allégée d’un 
fardeau.

2. *Auferre*, *eripere*, *surripere* et *furari* impliquent une 
idée d’arbitraire et d’injustice. *Auferre* est le terme 
général; c’est à peu près prendre. *Eripere*, prendre par 
violence, comme arracher; *surripere* et *furari*, secrètement 
et par ruse; mais *surripere*, par un détournement qui peut 
avoir pour motif une nécessité de légitime défense et de 
prudence; *furari*, en pratiquant le méprisable métier de 
voleur. Sen. Prov. 5. Quid opus fuit *auferre*? accipere 
potuistis; sed ne nunc quidem *auferetis*, quia nihil eripitur 
nisi retinenti. Où était la nécessité de prendre? vous n’aviez 
qu’à ouvrir la main pour recevoir. Et il ne vous sera pas donné 
de prendre, même à présent, car on n’arrache rien qu’à celui qui 
veut garder. Cic. Verr. I, 4, 60. Si quis clam *surripiat* aut 
*eripiat* palam atque *auferat*. Qu’on dérobe secrètement ou 
qu’on arrache ouvertement et qu’on prenne. Et II, 1, 13. Non 
*furem* sed *ereptorem*. Ce n’est pas un voleur, mais un 
ravisseur.

—Demoliri, v. *Destruere*.
—Denegare, v. *Negare*.
—Denuo, v. *Iterum*.
—Demori, v. *Mors*.
—Densus, v. *Angustus*.
—Deplorare, v. *Lacrimare*.

Depravare. Corrumpere.
*Depravare*, terme relatif, gâter, mais de manière qu’on puisse 
encore réparer le mal; il se dira de ce qui a pris un mauvais 
pli; *corrumpere*, terme absolu, abîmer, mettre hors d’usage, en 
sorte qu’il n’y ait plus de remède; il se dira de ce qui est 
brisé.

—Deridere, v. *Ridere*.
—Desciscere, v. *Turbæ*.
—Desertum, v. *Solitudo*.
—Deserere, v. *Relinquere*.
—Desiderare, v. *Requirere*.

Desinere. Desistere.
*Desinere* marque un fait et se dit des personnes, des choses et 
des actions, comme cesser; *desistere* marque un acte de volonté 
dont les personnes seules sont capables, comme renoncer.

—Desolatus, v. *Relinquere*.
—Despicere, v. *Spernere*.
—Desperare, v. *Exspes*.

Destinare. Obstinare. Decernere. Statuere. Constituere.
1. *Destinare* et *obstinare* présentent une résolution à 
laquelle on s’arrête, comme un acte psychologique; *decernere* 
et *statuere*, comme un acte politique.

2. *Destinare*, prendre un parti décisif dont les conséquences 
sont prévues; *obstinare*, prendre une résolution irrévocable 
dans laquelle on persiste avec opiniâtreté ou entêtement.

3. *Decernere* désigne comme conclure le résultat définitif 
d’une délibération en forme ou pour le moins d’un examen conduit 
avec la gravité qui préside à une discussion entre collègues; 
*statuere* marque comme résoudre le terme d’une situation 
incertaine, et on emploie dans le même cas *constituere*, quand 
le sujet ou le régime de l’action est au pluriel. Cic. Fr. 
Tull.[1] Hoc judicium sic exspectatur, ut non *unæ* rei 
*statui*, sed omnibus *constitui* putetur. Ce qu’on attend de ce 
jugement, ce n’est pas tant une décision sur un intérêt 
particulier qu’un règlement sur un intérêt général.

—1 Tome XXXVI, p. 269, §9 dans le Cicéron de la collection 
Panckoucke.

—Destinatio, v. *Pervicacia*.
—Destituere, v. *Relinquere*.

Destruere. Demoliri.
*Destruere*, abattre une œuvre d’art; *demoliri*, une 
construction solide.

Deterior. Pejor.
*Deterior* se dit, comme χείρων, de celui qui est inférieur aux 
autres, qui est moins estimable; *pejor*, comme ϰαϰίων et pire, 
de celui qui est plus corrompu, plus dangereux. On trouve dans 
Sall. Or. Phil. 3. Æmilius omnium flagitiorum postremus, qui 
*pejor* an *ignavior* sit deliberari non potest. Æmilius, le 
dernier de tous les misérables. Est-il plus méchant que lâche ou 
plus lâche que méchant? c’est ce qu’il est impossible de 
décider. Et dans ce passage *deterior* ne formerait pas un 
contraste avec *ignavior*. Catulle emploie, en badinant, le 
superlatif *pessimi*, qui contient l’idée d’une certaine 
énergie; *deterrimus*, pitoyable ou chétif, ne se dit jamais par 
plaisanterie.

—Detestari, v. *Abominari*.
—Detrectatio, v. *Invidia*.
—Deus, v. *Numen*.
—Detinere, v. *Manere*.
—Detrimentum, v. *Damnum*.

Deversorium. Hospitium. Caupona. Taberna. Popina. Ganeum.
*Deversorium*, tout quartier où l’on descend tant que dure un 
voyage, dans une propriété à soi, chez des amis, chez des 
hôteliers; *hospitium*, l’asile qu’on trouve chez un ami avec 
lequel on est en relation d’hospitalité; *caupona*, l’auberge; 
tous ces lieux fournissent le logement comme des hôtelleries. 
Les *tabernæ*, *popinæ*, *ganea* ne fournissent que la pension, 
comme les restaurants: les *tabernæ*, pour les gens du commun, 
comme les cabarets; les *popinæ*, pour les gens du grand monde 
et les gastronomes, comme certaines maisons de traiteurs; les 
*ganea*, pour ces deux sortes de gens et en outre pour les 
voluptueux.

—Devincire, v. *Ligare*.
—Dicare, v. *Sacrare*.
—Dicacitas, v. *Lepidus*.

Dicere. Aio. Inquam. Asseverare. Affirmare. Contendere. Fari. 
Fabulari.
1. *Dicere*, parler pour instruire; il se rapporte à celui qui 
écoute, par opposition à *tacere*, comme le neutre *loqui* et 
λέγειν; *aio*, parler pour affirmer; il se rapporte à celui qui 
parle, par opposition à *nego*, comme φημί.

2. *Ait* se joint au discours indirect et régit un infinitif; 
*inquit*, au discours direct; il amène un indicatif, un 
impératif ou un subjonctif.

3. *Aio* marque la simple affirmation d’une proposition qu’on se 
borne à énoncer; *asseverare*, *affirmare*, *contendere*, 
marquent une affirmation énergique; *asseverare*, c’est affirmer 
sérieusement, par opposition à une affirmation plaisante ou 
légère, à *jocari*; *affirmare*, affirmer en garantissant la 
certitude, par opposition au doute et aux rumeurs, à *dubitare*; 
*contendere*, affirmer en dépit des contradicteurs et soutenir 
son opinion envers et contre tous, par opposition à céder et à 
renoncer.

4. *Dicere*, dire, sans idée accessoire; *loqui*, pris comme 
verbe actif, contient une idée accessoire de mépris: ce qu’on 
dit n’est que vains propos. Cic. Att. XIV, 4. Horribile est quæ 
*loquantur*, quæ minitentur. Leurs propos, leurs menaces font 
horreur.

5. *Loqui*, pris comme verbe intransitif, parler en général; 
*fabulari*, parler sans façon ou du moins sans gêne, pour passer 
le temps, sans donner une grande attention au fond ou à la 
gravité du discours, causer, λαλεῖν; enfin, *dicere*, pris comme 
verbe neutre, parler avec art, en s’étudiant, particulièrement à 
la tribune, λέγειν. Liv. XLV, 39. Tu, centurio, miles, quid de 
imperatore Paulo senatus decreverit potius quam quid Sergio 
Galba *fabuletur*, audi, et hoc *dicere* me potius quam illum 
audi; ille nihil præterquam *loqui*, et id ipsum maledice et 
maligne didicit. Centurions et soldats, prêtez l’oreille au 
décret du sénat sur la victoire de votre général plutôt qu’aux 
déclamations mensongères de Galba. Prêtez l’oreille à mon 
langage plutôt qu’au sien. C’est un homme qui n’a rien étudié, 
hors l’art de parler, et encore pour insulter et pour nuire. 
Cic. Brut. 58. Scipio sane mihi bene et *loqui* videtur et 
*dicere*. Il me semble que Scipion brille également dans le 
langage ordinaire et dans le langage étudié. Orat. III, 10. 
Neque enim conamur docere eum *dicere* qui *loqui* nesciat. Nous 
n’entreprenons point d’enseigner l’art de la parole à celui qui 
ne sait pas ce que c’est que parler. Suet. Claud. 4. Qui tam 
ἀσαῶς *loquatur*, quî possit quum declamat σαφῶς *dicere* quæ 
dicenda sunt, non video. Comment, avec une parole aussi confuse, 
on pourrait, parlant en public, dire clairement ce qu’il faut 
dire, c’est ce que je ne vois pas.

6. *Fari* présente la parole comme le simple usage mécanique des 
organes de la voix pour former des sons et des mots articulés, 
par opposition à *infantem esse*; *loqui*, comme le moyen 
d’exprimer ses pensées, par opposition à *tacere*. Et comme 
*fari* peut se réduire à prononcer des paroles isolées, on y 
rattache aisément l’idée d’un laconisme extraordinaire, 
imposant, digne d’un oracle, comme dans les arrêts du destin, 
*fati*, tandis que *loqui* fait songer aux discours ordinaires 
des hommes qui dégénèrent souvent en loquacité, *loquacitas*.

—Dicterium, v. *Verbum*.
—Dicto audientem esse, v. *Parere*.

Dies. Tempus. Tempestas. Die. Interdiu.
1. *Dies*, le temps envisagé dans sa nature purement abstraite, 
comme simple extension et simple progression; *tempus* et 
*tempestas*, le temps de la météorologie et de l’astronomie, la 
température, les rapports de la durée. *Tempus* marque plutôt un 
simple point, un moment, une époque; *tempestas*, tout un 
espace, une période. *Dies docebit* a trait à un long espace de 
temps qui doit s’écouler avant que nous soyons instruits, comme 
χρόνος; *tempus docebit*, au moment favorable qui nous 
instruira, comme ϰαιρός.

2. *Die*, par jour, chaque jour, par opposition à l’heure et à 
l’année; *interdiu* et *diu*, de jour, par opposition à *noctu*; 
mais *interdiu* se prend dans toute sorte de circonstances; 
*diu* est toujours joint à *noctu*que. Cic. Att. XIII, 28. 
Credibile non est quantum scribam *die*. Vous auriez peine à 
croire combien j’écris chaque jour. Cels. Med. I, 3. Qui semel 
et qui bis *die* cibum... assumit. Celui qui mange une fois et 
celui qui mange deux fois par jour. Tac. H. II., 5. *Noctu* 
*diu*que. Nuit et jour.

—Dies festi, v. *Solemnia*.

Differre. Proferre. Procrastinare. Prorogare.
1. *Differre* marque le renvoi à un autre temps considéré par 
son côté négatif: loin de faire la chose présentement, on la 
laisse là; *proferre* et *procrastinare* marquent le délai pris 
par le côté positif: la chose aura lieu dans un temps à venir; 
une autre fois, sans dire quand, si l’on se sert de *proferre*; 
dans un avenir très-rapproché, si l’on se sert de 
*procrastinare*.

2. *Differre*, etc., se disent d’une action qu’on tarde å 
commencer; *prorogare*, d’un état auquel on tarde à mettre fin, 
comme prolonger.

—Difficilis, v. *Arduus* et *Austerus*.
—Digladiari, v. *Pugnare*.
—Diligentia, v. *Opera*.
—Dignum esse, v. *Merere*.

Diligere. Amare. Deamare. Adamare. Caritas. Amor. pietas.
1. *Diligere*, c’est l’amour qui naît de l’estime, le résultat 
de nos réflexions sur le mérite de l’objet aimé, comme φιλεῖν; 
*amare*, c’est l’amour par inclination, celui qui a son origine 
dans le sentiment, qui est involontaire ou même irrésistible, 
comme ἐρᾷν, ἔρασθαι. *Diligere* désigne l’amour pur, dégagé du 
joug des sens et de l’égoïsme, calme et paisible: *amare*, 
l’amour ardent qui confine à la passion, qu’il soit d’ailleurs 
sensuel ou platonique. Cic. Att. XIV, 17. Tantum accessit ut 
mihi nunc denique *amare* videar, ante *dilexisse*. Il me 
semble, tant mon amour a grandi, qu’il ne mérite ce nom que 
d’aujourd’hui et que je n’avais auparavant que de l’affection.

2. *Amare*, aimer en général; *deamare*, verbe augmentatif, 
aimer à en mourir, comme *amore deperire*; et *adamare*, verbe 
inchoatif, commencer à aimer.

3. *Caritas*, entendu de l’effet qu’on produit, c’est 
l’affection que les autres ont pour nous. C’est une sorte de 
substantif à sens neutre par rapport au substantif à sens actif, 
*amor*, le penchant que nous éprouvons pour un autre; d’où 
viennent ces constructions: *caritas* apud aliquem; mais *amor* 
erga aliquem.

4. *Caritas*, entendu de l’effet qu’on ressent, tout amour qui 
tourne à la tendresse, particulièrement celui des parents pour 
les enfants, sans aucun mélange de sensualité, il ne se dit que 
des personnes, comme ἀγάπη ou στοργή; *amor*, l’amour ardent et 
passionné pour des personnes ou des choses, comme ἔρως; enfin, 
*pietas*, c’est l’amour instinctif pour des personnes et des 
choses que les liens sacrés de la nature nous obligent à aimer, 
dieux, parents, patrie, bienfaiteurs. La *caritas* se complaît 
dans l’objet aimé, se réjouit de le posséder et se manifeste par 
des prévenances et des sacrifices; l’*amor* vise à réduire 
toujours davantage le même objet en son pouvoir; il est 
difficile à satisfaire; la *pietas* se laisse aller à un 
penchant naturel et à un sentiment religieux.

—Diluculum, v. *Mane*.
—Dimicare, v. *Pugnare*.
—Dirimere, v. *Dividere*.
—Dimetari, dimetiri, v. *Metiri*.
—Dimittere, v. *Mittere*.
—Diripere, v. *Vastare*.
—Dirus, v. *Atrox*.

Disceptatio. Litigatio. Controversia. Contentio. Altercatio. 
Jurgium. Rixa.
1. *Disceptatio*, *litigatio* et *controversia*, différends 
susceptibles d’être terminés à l’amiable et par des voies 
régulières; *contentio*, *altercatio* et *jurgium*, différends 
entachés de passion et de violence, mais qui se passent 
néanmoins en paroles; *rixæ*, différends qui se traduisent ou 
menacent de se traduire en voies de fait, comme les querelles et 
les batteries, et qui tiennent le milieu entre *jurgium* et 
*pugna*. Liv. XXXV, 17. Ex *disceptatione* *altercationem* 
fecerunt. La dispute dégénéra en altercation. Tac. H. I, 64. 
*Jurgia* primum, mox *rixæ* inter Batavos et legionarios. Il y 
eut d’abord de gros mots, puis des rixes entre les Bataves et 
les légionnaires. Dial. 26. Cassius Severus non pugnat, sed 
*rixatur*. Cassius Sévérus cherche des rixes, sinon des 
batailles.

2. Il y a lutte, *controversia*, entre deux partis dès qu’ils 
sont opposés l’un à l’autre; débat, *disceptatio*, dès qu’ils 
s’engagent dans une dispute sous prétexte de rechercher la 
vérité ou de démêler le droit sans avoir dans le principe des 
intentions hostiles; contestation, *litigatio*, dès qu’ils 
s’inspirent d’un esprit d’hostilité et d’intérêt personnel.

3. La *contentio* veut absolument avoir raison et atteindre son 
but en mettant toutes ses forces en jeu dans quelque intention 
que ce soit; l’*altercatio* ou échange de paroles ne veut pas 
demeurer en reste de propos avec son adversaire, elle veut avoir 
le dernier mot; le *jurgium* n’écoute rien et décharge sa 
mauvaise humeur par des paroles dures. La *contentio* offre une 
image sérieuse, celle d’un effort vigoureux; l’*altercatio*, 
l’image comique de personnes qui s’échauffent à la manière des 
femmes; le *jurgium*, l’image repoussante de la colère brutale.

Discernere. Distinguere.
*Discernere*, discerner, diviser conformément à des notions 
acquises; *distinguere*, distinguer par des signes et des 
marques.

—Disciplinæ, v. *Litteræ*.
—Discrimen, v. *Tentare*.

Disertus. Facundus. Eloquens.
*Disertus* et *facundus* désignent un talent oratoire donné par 
la nature; *eloquens* un art de la parole acquis et 
perfectionné. Celui qui parle avec clarté et précision s’appelle 
*disertus*, celui qui parle avec élégance et agrément, 
*facundus*, celui qui réunit les deux, savoir la netteté et la 
beauté du discours, *eloquens*. Le *disertus* fera un bon 
maître, mais il se peut qu’il n’ait pas également cultivé toutes 
les facultés de son esprit; le *facundus* brille en société, 
mais tout son savoir-faire peut n’être qu’une facilité 
superficielle dans le maniement de la parole, sans profondeur et 
sans solidité; l’*eloquens*, avant de prendre la parole comme 
homme d’état ou comme écrivain, doit s’être rendu parfaitement 
maître de la langue et de l’art à force de talent et d’études 
variées. Cic. Orat. 5, 19. Antonius... *disertos* ait se vidisse 
multos, *eloquentem* omnino neminem. J’ai souvent rencontré une 
parole nette, dit Antoine; je n’ai jamais entendu une voix 
parfaitement éloquente. Quintil, VIII, pr. 13. *Diserto* satis 
dicere quæ oporteat; ornate autem dicere proprium est 
*eloquentissimi*. On est disert quand on sait dire ce qu’il 
faut; mais de parer la parole, c’est le fait de la plus haute 
éloquence. Suet. Cal. 53. *Eloquentiæ* quam plurimum adtendit, 
quamvis *facundus* et *promptus*. Il s’applique fort à 
l’éloquence, quoiqu’il ait naturellement la parole agréable et 
facile.

—Dispar, v. *Æquus*.
—Dispertire, v. *Dividere*.
—Disputare, v. *Disserere*.

Disserere. Disputare.
*Disserere*, soutenir son opinion en style didactique, en 
développant ses raisons; *disputare* en style polémique en 
tenant compte des raisons contraires, en opposant à un 
adversaire imaginaire ou réel raison pour raison, afin de 
constater par une sorte de bilan de quel côté est la plus grosse 
somme de vérité. Le *disserens* vise simplement à exprimer ses 
vues personnelles; le *disputans* veut faire prévaloir les 
siennes en qualité de vérités indépendantes de toute 
personnalité. En outre *disserere* marque une manière plus 
libre; *disputare*, une manière plus méthodique de traiter le 
sujet.

—Distinguere, v. *Discernere*.
—Diu, diuturnus, diutinus, v. *Pridem*.
—Distribuere, v. *Dividere*.
—Divellere, v. *Frangere*.
—Diversus, v. *Varius*.

Dividere. Partiri. Dirimere. Dispertire. Distribuere.
1. *Dividere* et *dirimere*, diviser sans autre but que de 
détruire l’unité de l’ensemble et de réduire en parties; 
*partiri*, dans le but d’obtenir par voie de séparation des 
parties dont il soit possible de disposer. De là *divide et 
impera* et *dividere sententias*, mais *partiri prædam*.

2. *Divisio* marque dans les traités de rhétorique la 
décomposition de l’espèce en variétés; *partitio*, celle du tout 
en ses parties.

3. *Dividere* ne se rapporte qu’à une réunion matérielle dans 
l’espace et ne détruit qu’une relation extérieure; mais 
*dirimere* se rapporte à l’union organique d’un tout et supprime 
des rapports intimes. Liv. XXII, 15. Casilinum urbs... Volturno 
flumine *diremta* Falernum ac Campanum agrum *dividit*. C’est 
qu’aux yeux de l’auteur une rivière qui coupe une ville en deux 
constitue une séparation contre nature, tandis que la séparation 
de deux territoires contigus par une ville est toute naturelle.

4. *Dividere* signifie encore distribuer sans idée accessoire; 
*dispertire*, c’est répartir entre futurs propriétaires; 
*distribuere*, entre propriétaires légitimes, ou encore mettre 
chaque partie à une place convenable et appropriée.

Divinare. Præsagire. Præsentire. Prævidere. Vaticinari. 
Prædicere.
1. *Divinare* se dit d’un pressentiment qui provient d’une 
inspiration divine et d’un secours surnaturel, comme 
μαντεύεσθαι; *præsagire*, d’un pressentiment par voie naturelle, 
par suite d’un tour d’esprit particulier qui confine au 
surnaturel; *præsentire* et *prævidere*, par un développement 
extraordinaire des dons naturels de l’esprit, à savoir 
*præsentire* par une vision immédiate, *prævidere*, par de 
profondes et heureuses combinaisons, par prévoyance.

2. *Divinare*, etc., simples actes de l’entendement; 
*vaticinatio* et *prædictio*, expression et communication de ce 
qu’on pressent: *vaticinatio*, par le fait du *divinans* et du 
*præsagiens*, c’est la prophétie, προφητεία; *prædictio*, par le 
fait du *præsentiens* et du *prævidens*, c’est la prédiction.

Divitiæ. Opes. Gazæ. Locuples. Opulentus. Copiosus.
1. *Divitiæ* et *gazæ*, la richesse en général, comme propriété, 
comme moyen de satisfaire ses désirs de toute sorte; *opes*, 
comme le moyen de réaliser un but élevé, de se faire valoir, 
d’acquérir ou de conserver de l’influence. *Divitiæ*, la 
richesse du simple particulier, πλοῦτος; *opes*, la fortune mise 
au service de l’homme d’État ou de l’ambitieux politique; 
*gazæ*, le trésor d’un roi ou d’un prince, θησαυροί.

2. *Dives*, riche par opposition à *pauper*, πλούσιος; 
*locuples*, qui est dans l’aisance, par opposition à *egens*, 
*egenus*, ἀφνειός; *opulentus* et *copiosus*, quia de grandes 
ressources par opposition à *inops*, comme εὔπορος.

—Divortium, v. *Repudium*.
—Divus, v. *Numen*.

Doctor. Præceptor. Magister.
*Doctor*, le maître qui expose la théorie considéré par rapport 
à la science ou à l’art qu’il enseigne, il s’oppose à 
l’auditeur; *præceptor*, le maître qui initie à la pratique par 
rapport au pupille qu’il façonne, il s’oppose à l’écolier; 
*magister*, le maître en général par rapport à sa supériorité et 
à son ascendant et par opposition aux profanes. Cic. Orat. III, 
15. Vetus illa doctrina eadem videtur et recte faciendi et bene 
dicendi *magistra*, neque disjuncti *doctores*, sed iidem erant 
vivendi *præceptores* atque dicendi. On voit cette ancienne 
méthode gouverner à la fois la conduite et la parole; point de 
maîtres distincts; ceux qui forment à la parole forment en même 
temps à la vie.

Doctrina. Eruditio.
*Doctrina*, le savoir considéré comme un des moyens divers par 
lesquels l’esprit se développe; *eruditio*, la science qui 
transforme l’esprit et l’amène à la dernière perfection. Le 
savoir, *doctrina*, ne donne qu’une supériorité de 
connaissances, il se rattache et s’oppose à l’idée qu’exprime le 
mot *exercitatio*, lequel implique une supériorité de savoir-
faire; réduit même à la théorie sèche et mis en regard de la 
pratique plus visiblement utile, il est exposé à être mal vu et 
ridiculisé. La science parfaite, *eruditio*, se rapproche 
beaucoup plus de la pratique, elle implique une certaine 
influence, des connaissances acquises et des études sur le 
perfectionnement de l’homme entier, elle représente la vraie 
humanité dans l’ordre intellectuel, comme *humanitas* dans 
l’ordre moral.

—Doctrina, v. *Litteræ*.

Dolor. Tristitia. Mœstitia. Luctus.
1. *Dolor*, le sentiment des douleurs, le déplaisir intérieur, 
par opposition à *gaudium*; *tristitia*, *mœror*, *luctus*, 
l’expression de ce sentiment. *Tristitia* et *mæstitia*, 
manifestation naturelle qui perce involontairement dans 
l’attitude et dans la physionomie; *luctus*, manifestation 
artificielle, faite à dessein, au grand jour, à l’aide de signes 
conventionnels, comme de se couper les cheveux, de mettre des 
habits de deuil, etc., πένθος. *Mœror* sert en même temps 
d’augmentatif à *dolor*, et *luctus* à *mœror* et *tristitia*, 
en ce sens que la manifestation extérieure vient se joindre au 
sentiment au lieu de lui être opposée. Cic. Att. XII, 28. 
*Mœrorem*, minui, *dolorem*, nec potui, nec si possem vellem. 
J’ai retranché quelque chose des marques de ma douleur; mais 
pour ma douleur même je n’ai rien pris sur elle, et je le 
pourrais que je ne le voudrais pas. Phil. XI, 1. Magno in 
*dolore* sum, vel in *mœrore* potius, quem ex miserabili morte 
C. Trebonii accepimus. Je suis dans la grande douleur, ou plutôt 
dans les effusions de douleur où nous jette la mort déplorable 
de C. Trébonius. Plin. Ep. V, 9. Illud non *triste* solum, verum 
etiam *luctuosum* quod J. Avitus decessit. La perte de J. Avitus 
ne cause pas seulement un chagrin visible, c’est un deuil. Tac. 
Agr. 43. Finis vitæ ejus nobis *luctuosus*, amicis *tristis*. Sa 
fin nous plonge dans le deuil, et ses amis dans la tristesse (la 
parenté seule prend le deuil). Tac. Ann. II, 82. Quanquam nec 
*insignibus lugentium* abstinebant, altius *animis mœrebant*. 
Les marques de deuil ne faisaient pas défaut, mais c’étaient 
surtout les cœurs qui étaient contristés. Cic. Sext. 29, 39. 
*Luctum* nos hausimus majorem, *dolorem* ille *animi* non 
minorem. Ce fut pour nous la source d’une douleur plus 
expansive, pour lui celle d’une douleur concentrée tout aussi 
vive.

2. *Tristitia* présente la manifestation du chagrin par son côté 
repoussant, celui des idées noires, de l’ennui, de la mauvaise 
humeur, par opposition à *hilaritas*; *mœstitia*, par son côté 
pitoyable, celui de la désolation, d’une douleur ordinairement 
justifiée qui nous plonge dans la mélancolie, par opposition à 
*lætus*. *Tristitia* est le fait de la réflexion, *mæstitia*, du 
sentiment. On reconnaît le *tristis* comme le *truculentus* à 
son regard farouche, à son front plissé, à ses sourcils 
contractés; le *mœstus* comme l’*afflictus* à ses yeux mornes et 
à son regard baissé. Tac. Hist. I, 82. Rarus per vias populus, 
*mœsta* plebs; *dejecti* in terram militum vultus ac plus 
*tristitiæ* quam pœnitentiæ. Très-peu de monde dans les rues, la 
population consternée; des soldats qui baissaient les yeux, mais 
d’un air sombre plutôt que d’un air de regret. Cic. Mur. 24, 49. 
*Tristem* ipsum, *mœstos* amicos. Vous-même soucieux, vos amis 
désolés.

—Dolor, v. *Cura*.

Donum. Munus. Largitio. Donarium. Donativum. Liberalitas.
1. *Donum*, cadeau désintéressé, le donateur n’ayant pas d’autre 
vue que de faire plaisir, δῶρον; *munus*, présent qui engage la 
reconnaissance, qui est une marque d’amour ou de faveur de la 
part du donateur, γέρας; enfin *largitio*, présent intéressé 
destiné à gagner et à corrompre les gens sous couleur de 
bienfaisance, la plupart du temps dans un but politique. Suet. 
Cæs. 28. Aliis captivorum millia *dono* afferens, c’est-à-dire 
en pur don et non point seulement par manière de prêt. Comparez 
avec Ner. 46. Auspicanti Sporus annulum *muneri* obtulit, c’est-
à-dire par honnêteté. Tac. Hist. I, 52. Id comitatem 
bonitatemque faventes vocabant quod sine modo *donaret* sua, 
*largiretur* aliena. Les partisans de Vitellius vantaient son 
caractère facile et bienveillant lorsqu’ils lui voyaient 
dissiper ses propres biens en cadeaux, ceux des autres en 
largesses.

2. *Donarium*, terme particulier pour une offrande qu’on fait à 
un temple; *donativum*, pour un don militaire que le nouvel 
empereur accordait aux soldats à son avénement; *liberalitas*, 
pour une munificence de l’empereur destinée à soutenir un noble 
tombé dans la pauvreté.

Dorsum. Tergum.
*Dorsum*, le dos au sens horizontal, celui de l’animal, par 
opposition au ventre, νῶτον; *tergum*, le dos au sens vertical, 
celui de l’homme par opposition à la poitrine, μετάφρενον. 
*Dorsum* montis, la crête; *tergum*, le revers d’une montagne.

Dubius. Ambiguus. Anceps.
*Dubius* et *ambiguus*, douteux quand il ne s’agit que d’un bon 
ou d’un mauvais succès, d’un bonheur ou d’un malheur; *anceps*, 
quand il y va de l’existence entière, d’être ou de ne pas être. 
Vell. P. II, 79. Ea patrando bello mora fuit, quod postea 
*dubia* et *interdum ancipiti* fortuna gestum est. Tels sont les 
retards que souffrit l’ouverture de cette guerre où la fortune 
intervint dans la suite avec des chances douteuses et 
quelquefois critiques.

—Dudum, v. *Pridem*.
—Dulcis, v. *Suavis*.

Dumi. Sentes. Vepres.
*Dumi*, fourrés de broussailles qui offrent un aspect sauvage; 
*sentes*, buissons épineux où l’on se blesse; *vepres* réunit 
les deux idées: broussailles épineuses qui font du sol un lieu 
sauvage.

Duplex. Duplum. Geminus. Dupliciter. Bifariam.
1. *Duplex*, double en parlant de quantités déterminées qu’il 
suffit de compter; *duplum*, en parlant de quantités 
indéterminées qu’il faut peser ou mesurer. *Duplex* s’emploie 
adjectivement, *duplum* substantivement. Quintil. VIII, 6, 42. 
In quo et numerus est *duplex*, nec *duplum* virium. Armée deux 
fois plus nombreuse, mais sans offrir le double de forces.

2. Étant donnés des objets semblables et pareils au nombre de 
deux, c’est l’idée du nombre deux qui domine dans *duplex* comme 
dans διπλοῦς; c’est l’idée de ressemblance et de parité qui 
domine dans *geminus* comme dans δίδυμος. Dans ce passage de 
Cic. Part. 6. Verba *geminata* et *duplicata*, vel etiam sæpius 
iterata, *geminata* se rapporte à la répétition d’une idée par 
le moyen de termes synonymes, *duplicata* à la répétition d’un 
même mot.

3. *Dupliciter* est toujours adverbe de manière: de deux 
manières, à un double point de vue; *bifariam* est adverbe de 
lieu: en deux endroits ou en deux parties. Cic. Fam. IX, 20. 
*Dupliciter* delectatus sum litteris tuis. Ta lettre me charme 
de deux manières. Comparez avec Tusc. III, 11. *Bifariam* 
quatuor perturbationes æqualiter distributæ sunt. Les quatre 
passions fondamentales ont été également réparties en deux 
catégories.


E


Ebrius. Vinolentus. Temulentus. Crapula. Ebriosus.
1. *Ebrietas* présente par leur beau côté les suites d’un excès 
de vin, c’est l’exaltation, l’animation, qui touchent à 
l’inspiration, μέθη; *vinolentia* et le terme archaïque de 
*temulentia* les font envisager par leur vilain côté, celui d’un 
homme qui se soûle et tombe dans l’abrutissement, οἶνωσις; 
enfin, *crapula* exprime la cause matérielle de cet état, les 
fumées du vin, comme ϰραιπάλη.

2. *Ebrius* et le mot d’origine étrangère *madulsa* désignent 
l’état passager d’un homme qui est ivre; *ebriosus* l’habitude 
d’un homme qui s’enivre.

—Ecce, v. *En*.
—Editus, v. *Altus*.
—Edulia, v. *Alimenta*.
—Egestas, v. *Paupertas*.
—Egere, v. *Carere*.
—Egregius, v. *Eminens*.
—Ejulare, v. *Lacrimare*.
—Elaborare, v. *Labor*.
—Eligere, v. *Deligere*.
—Elonginquo, v. *Procul*.
—Eloquens, v. *Disertus*.

Eloqui. Enunciare. Proloqui. Pronunciare. Recitare.
1. *Eloqui* et *enunciare* marquent un acte de l’intelligence 
par lequel on exprime une idée qui était dans l’esprit: 
l’*eloquens* tient autant de compte de la forme que du fond; il 
veut donner à la pensée le tour le plus parfait; l’*enuncians* 
ne s’attache qu’au fond; son but est rempli dès qu’il a fait 
passer ses idées dans le domaine public, qu’il les a 
communiquées. Le style, *elocutio*, appartient à la rhétorique; 
la proposition et le jugement, *enunciatio*, appartiennent à la 
grammaire et à la logique.

2. *Proloqui* marque un acte moral par lequel on se résout à 
exprimer une pensée qu’on tenait secrète, par opposition à 
*reticere*, comme *profiteri*; enfin, *pronunciare* marque un 
acte physique par lequel on exprime mécaniquement et 
intelligiblement ce qu’on a pensé ou écrit, comme *recitare*.

3. *Pronunciare* est un simple usage des organes de la parole et 
ne suppose pas d’autre but que de se faire pleinement entendre; 
*recitare* est le fait de l’art: on vise à produire une 
impression agréable par une juste modulation de la voix conforme 
aux règles de la déclamation. La *pronunciatio* ne s’applique 
qu’aux lettres, aux syllabes et aux mots considérés comme les 
éléments et le corps du discours; la *recitatio* se rapporte, en 
outre, aux termes et au sens considérés comme l’âme du discours.

—Elucet, v. *Constat*.
—Emendare, v. *Corrigere*.

Emere. Mercari. Redimere.
1. *Emere*, faire une emplette; c’est l’acquisition de l’objet 
qui est le point capital, et le prix à payer n’est qu’une idée 
accessoire, πρέασθαι; *mercari*, acheter, il s’agit de la 
conclusion d’un marché fait dans toutes les règles, généralement 
entre commerçants, ἐμπολᾷν.

2. *Emere* s’applique à des objets de commerce proprement dits; 
*redimere*, à des objets qui ne constituent point aux yeux de la 
loi et de la morale de vrais articles de commerce, que 
l’acquéreur pourrait réclamer comme un dû ou qu’il devrait 
obtenir par faveur sans bourse délier, par exemple, la paix, la 
justice, l’affection. Cic. Sext. 30, 66. Quis autem rex qui illo 
anno non aut *emendum* sibi quod non habebat, aut *redimendum* 
quod habebat arbitrabatur? Quel est le roi qui ne se soit cru 
réduit cette année ou à acheter ce qu’il n’avait point ou à 
racheter ce qu’il avait?

Eminens. Excellens. Præclarus. Præstans. Insignis. Singularis. 
Unicus.
1. *Eminens*, *excellens*, *præclarus* et *præstans* servent à 
constater de sang-froid une supériorité; *egregius*, à la 
proclamer avec enthousiasme; *eximius*, avec admiration.

2. *Eximius*, etc., se rapportent tous à des qualités louables 
et ne peuvent se joindre que par ironie à des vices ou à des 
fautes; *insignis*, *singularis* et *unicus* sont des termes 
indifférents qui expriment également la louange ou le blâme à un 
haut degré.

—Eminet, v. *Apparet*.
—Eminus, v. *Procul*.
—Emissarius, v. *Explorator*.
—Emolumentum, v. *Lucrum*.
—Emori, v. *Mors*.

En. Ecce.
*En*, vois ici ce qui était resté jusqu’à présent caché à tes 
yeux, comme ἤν, ἠνί, ἠνίδε; *ecce*, vois là ce que tu n’aurais 
jamais soupçonné, comme ἰδού.

—Ensis, v. *Gladius*.
—Enunciare, v. *Eloqui*.
—Epistola, v. *Litteræ*.

Epulæ. Convivium. Dapes. Epulum. Comissatio.
*Epulæ* est le terme général, le repas, le manger, frugal ou 
recherché, en famille ou avec des convives, au logis ou en 
public; *convivium*, repas de société, en compagnie; *dapes*, 
banquet religieux à la suite d’un sacrifice; *epulum*, banquet 
solennel, ordinairement politique, en l’honneur d’un personnage 
ou d’un succès; *comissatio*, débauche de table, orgie.

Equus. Caballus. Mannus. Canterius.
*Equus*, terme général pour le cheval, c’est le nom de l’espèce; 
*caballus*, cheval commun; *mannus*, cheval de petite taille et 
de luxe, poney; *canterius*, cheval coupé, hongre. Sen. Ep. 85. 
Cato censorius *canterio* vehebatur et hippoperis quidem 
impositis. Oh! quantum decus sæculi, Catonem uno *caballo* esse 
contentum et ne toto quidem! Ita non obesis omnibus *mannis* et 
asturconibus et tolutariis præferres unum illum *equum* ab ipso 
Catone defrictum? Caton le censeur voyageait sur un hongre qui 
portait ses bagages. Oh! quelle gloire pour un siècle que ce 
Caton qui se contentait d’un cheval commun ou plutôt d’une place 
sur ce cheval! Est-ce que vous ne préférez pas à tous les poneys 
potelés, aux coursiers d’Asturie, aux trotteurs, cet unique 
cheval que Caton pansait lui-même?

—Ergastulum, v. *Custodia*.
—Eripere, v. *Demere*.

Errare. Vagari. Palari.
*Errare*, s’égarer, πλανᾶσθαι, aller çà et là malgré soi, faute 
de connaître le bon chemin; *vagari* et *palari*, errer de 
propos délibéré: *vagari*, ἀλᾶσθαι, par ennui d’un séjour fixe 
ou du droit chemin, en changeant souvent de direction; *palari*, 
en s’éloignant de la société dans laquelle on se trouve pour 
courir seul. *Erramus* ignari; *vagamur* soluti; *palamur* 
dispersi. On s’égare par ignorance; on mène une vie errante 
lorsqu’on ne tient à rien; on s’écarte pour se disperser. Tac. 
H. I, 68. Undique populatio et cædes; ipsi in medio *vagi*; 
abjectis armis magna pars, saucii aut *palantes* in montem 
Vocetium perfugiunt. Partout des ravages et des massacres; 
errant entre les deux corps ennemis, jetant leurs armes, blessés 
ou dispersés pour la plupart, les Helvétiens cherchent un refuge 
sur le mont Vocétius.

Erudire. Formare. Instituere.
*Erudire* et *formare* présentent l’éducation par son côté 
idéal, comme un des éléments de la perfection humaine: 
*erudire*, en général, l’éducation délivre de l’ignorance; 
*formare*, dans un sens particulier; elle transporte l’homme 
dans une sphère spéciale; elle le façonne pour un but déterminé 
vers lequel elle dirige l’âme; *instituere* présente la même 
éducation par son côté positif; elle rend propre à un métier.

—Eruditio, v. *Doctrina*.
—Escendere, v. *Scandere*.
—Esca, v. *Alimenta*.
—Esuries, v. *Fames*.

Et. Que. Ac. Atque.
*Et* est la conjonction dont l’usage est le plus général; *que* 
et *et-et* servent à unir des termes opposés: *que*, dès qu’il y 
a opposition, par exemple *terra marique*; *et-et*, pour marquer 
expressément l’opposition, par exemple *et terra et mari*; *ac* 
et *atque* unissent des synonymes: *atque* se place devant les 
voyelles et les consonnes gutturales; *ac*, devant le reste des 
consonnes, par exemple, vir fortis *ac* strenuus.

—Evenire, v. *Accidere*.
—E vestigio, v. *Repente*.
—Evertere, v. *Perdere*.
—Evocare, v. *Arcessere*.
—Excellens, v. *Eminens*.
—Excelsus, v. *Altus*.
—Excipere, v. *Sumere*.
—Excors, v. *Amens*.

Excubiæ. Stationes. Vigiliæ.
*Excubiæ*, sentinelles devant un palais, garde d’honneur et 
sauve-garde; *stationes*, garde placée à une porte, poste 
avancé; *vigiliæ*, garde de nuit, patrouille.

—Excusatio, v. *Purgatio*.

Exemplum. Exemplar.
*Exemplum*, exemple pris entre beaucoup d’autres à cause de sa 
convenance relative; il s’applique à un cas déterminé; 
*exemplar*, exemple choisi de préférence à d’autres à cause de 
sa perfection ou de sa convenance absolue; il représente une 
idée générale, modèle. Vell. P. II, 100. Antonius singulare 
*exemplum* clementiæ Cæsaris. Antoine, exemple frappant de la 
clémence de César. Comparez avec Tac. Ann. XII, 37. Si incolumem 
servaveris, æternum *exemplar* clementiæ ero (*clementiæ*, et 
non pas *clementiæ tuæ*). Si tu me sauves, au lieu de me 
frapper, ta conduite envers moi restera éternellement un modèle 
de clémence.

Exercitus. Copiæ.
*Exercitus*, armée composée de plusieurs légions; *copiæ*, 
troupes composées de plusieurs cohortes.

—Exhibere, v. *Præbere*.
—Exiguus, v. *Parvus*.
—Exigere, v. *Petere*.

Exilis. Macer. Gracilis. Tenuis.
*Exilis* et *macer* se disent de l’exténuation considérée comme 
un vice interne et y rattachent directement une idée de blâme. 
C’est un rétrécissement causé par le défaut de sucs nourriciers. 
*Exilis* est un terme général qui se dit de toute espèce de 
corps et qui marque un appauvrissement et un manque de forces, 
par opposition à *uber*, misérable; *macer*, maigre, se dit 
particulièrement du corps des animaux; il désigne une certaine 
sécheresse, un certain épuisement, par opposition à *pinguis*. 
*Gracilis* et *tenuis* se rapportent à la forme, à l’apparence 
et sont des termes indifférents ou des termes d’éloge: *tenuis*, 
mince, délicat, se dit en général de toute sorte de corps, par 
opposition à *crassus*; *gracilis* a un air de ressemblance avec 
*procerus* et se dit en particulier du corps des animaux, 
élancé, par opposition à *opimus*, à *obesus*.

—Eximere, v. *Demere*.
—Existimare, v. *Censere*.
—Experiri, v. *Tentare*.
—Expilare, v. *Vastare*.
—Eximius, v. *Eminens*.
—Exitium, exitus, v. *Lues*.
—Expetere, v. *Velle*.

Explorator. Speculator. Emissarius.
*Exploratores*, éclaireurs chargés ouvertement de reconnaître le 
terrain ou l’ennemi; *speculatores*, espions envoyés secrètement 
pour découvrir par ruse la situation et les plans de l’ennemi; 
*emissarii*, agents secrets chargés au besoin de mesures et de 
missions extraordinaires.

—Exprobrare, v. *Objicere*.
—Exsequiæ, v. *Funus*.
—Exspectare, v. *Manere*.
—Exsecrari, v. *Abominari*.
—Exsomnis, v. *Vigil*.

Exspes. Desperans.
*Exspes* marque en général l’état d’une personne qui a cessé 
d’espérer; *desperans* présente le désespoir sous l’aspect d’un 
sentiment douloureux.

—Exstructus, v. *Præditus*.
—Exta, v. *Caro*.
—Extemplo, v. *Repente*.
—Exsul, v. *Perfuga*.
—Exsultare, v. *Gaudere*.

Exterus. Externus. Peregrinus. Alienigena. Extrarius. Extraneus. 
Advena. Hospes.
1. *Exterus* et *externus*, l’étranger dans son pays; 
*peregrinus*, *alienigena*, *advena* et *hospes*, l’étranger qui 
réside temporairement dans notre pays.

2. *Externus* ne marque qu’un rapport de lieu et se dit 
également des choses et des personnes; *exterus* marque un 
rapport interne et ne se dit que des personnes. *Externæ 
nationes* est une expression purement géographique; ce sont les 
peuples du dehors; *exteræ nationes* est un terme politique; ce 
sont les peuples étrangers.

3. *Extraneus* se dit du monde extérieur, par opposition à la 
parenté, à la famille, à la patrie; *extrarius*, par opposition 
au moi. Cic. ap. Colum. XII. Comparata est opera mulieris ad 
*domesticam* diligentiam; viri autem ad exercitationem 
*forensem* et *extraneam*. La femme est destinée à donner ses 
soins aux travaux du ménage; l’homme, aux affaires du Forum et 
aux occupations extérieures. Comparez avec Inv. II, 56. Utilitas 
aut in corpore posita est aut in *extrariis* rebus. L’utilité 
est en nous ou hors de nous.

4. *Peregrinus*, celui qui n’est pas citoyen, par opposition à 
*civis*; *alienigena*, celui qui est né à l’étranger, par 
opposition à *indigena*; *advena*, l’émigrant établi dans un 
pays, par opposition à αὐτόχθων, à *aborigines* ou encore à 
*indigena*; *hospes*, le nouveau-venu, par opposition à 
*popularis*.

5. *Peregrinus*, l’étranger au titre politique, privé du droit 
de cité et de séjour, avec une idée de mépris; *hospes*, 
l’étranger à titre d’homme et d’égal, en jouissance du droit 
d’hospitalité. Cic. Rull. II, 34. Nos autem qui hinc Roma 
veneramus, jam non *hospites* sed *peregrini* atque *advenæ* 
nominabamur. Mais nous qui n’arrivions que de Rome, on ne se 
bornait pas à nous traiter de nouveau-venus; nous étions des 
étrangers sans droit de cité, des émigrants en quête d’un 
établissement.

—Extorris, v. *Perfuga*.
—Extraneus, extrarius, v. *Exterus*.

Extremus. Ultimus. Postremus. Novissimus.
*Extremus* et *ultimus*, le dernier, quand il s’agit d’une 
quantité indivise, d’un espace continu: *extremus* se dit de la 
partie extrême d’un espace ou d’une surface, par opposition à 
*intimus* et *medius*, comme ἔσχατος; *ultimus*, du point 
extrême d’une ligne, par opposition à *citimus* et *proximus*, 
comme λοῖσθος. *Postremus* et *novissimus*, le dernier quand il 
s’agit d’une quantité qui offre des subdivisions, d’une série 
numérique: *postremus*, ὕστατος, celui qui vient après les 
autres dans une série toute faite où il occupe la dernière 
place, par opposition à ceux qui tiennent la tête; *novissimus*, 
le dernier dans une série en formation où il vient s’ajouter à 
tous les autres, le tout dernier, par opposition au néant qui 
vient ensuite, comme νέατος.

—Exuviæ, v. *Præda*.


F


Faber. Opifex. Artifex.
*Fabri*, ouvriers dont le travail consiste en une dépense de 
forces physiques, charpentiers et forgerons, χειρώναϰτες; 
*opifices*, artisans qui ne sauraient se passer d’adresse 
mécanique et d’application, ϐάναυσοι; *artifices*, artistes qui 
font preuve d’esprit et d’invention même dans des travaux 
mécaniques.

—Fabulari, v. *Dicere* et *Garrire*.
—Facere, v. *Agere*.
—Facetiæ, v. *Lepidus*.

Facies. Os. Vultus. Oculi.
*Facies* et *oculi*, le visage et les yeux, au sens physique, 
comme traits naturels et comme organe de la vue; *os* et 
*vultus* expriment en outre un rapport moral: l’état temporaire 
et même habituel de l’âme se révèle par les airs et les yeux. 
*Os* se dit du regard et de l’expression correspondante de la 
bouche; *vultus* se dit des mouvements de l’œil et de l’aspect 
simultané des traits qui l’avoisinent, du front serein ou 
sombre. Tac. Agr. 44. Nihil metus in *vultu*, gratia *oris* 
supererat. Son regard ne trahissait pas la moindre crainte et la 
grâce était le trait dominant de sa physionomie. Cic. Orat. 18, 
60. Ut imago animi est *vultus*, sic indices *oculi*. Le front 
et les yeux sont le miroir de l’âme; les yeux sont même des 
délateurs.

—Facilitas, v. *Humanitas*.
—Factio, v. *Partes*.
—Facultas, v. *Occasio*.
—Fallaciter, v. *Perperam*.
—Facinus, v. *Delictum*.
—Factum, v. *Agere*.
—Facundus, v. *Disertus*.

Fallere. Frustrari. Decipere. Circumvenire. Fraudare. Imponere.
*Fallere*, *frustrari* et *imponere*, induire en erreur et 
causer une confusion du vrai avec le faux, σφάλλειν: le 
*fallens* trompe parce qu’il voit les choses sous un jour faux; 
le *frustrans*, parce qu’il a de fausses espérances; 
l’*imponens* met à profit la crédulité d’autrui. *Decipere* et 
*circumvenire*, surprendre par ruse et gagner un avantage 
déshonnête, ἀπατᾷν: le *decipiens*, par une ruse instantanée; le 
*circumveniens*, par une machination, comme circonvenir. 
*Fraudare*, duper, nuire, dépouiller quelqu’un par abus de 
confiance.

—False, falso, v. *Perperam*.
—Fama, v. *Rumor*.

Fames. Esuries. Inedia.
*Fames*, la faim, comme conséquence du défaut de nourriture, 
λιμὸς, par opposition à *satietas*; *esuries*, l’envie de 
manger, comme conséquence du vide et de l’irritation de 
l’estomac, par opposition à *sitis*; enfin, *inedia*, 
l’abstinence en général, sans assignation de cause, mais de 
préférence, par acte volontaire, comme ἀσιτία. *Fame* et *esurie 
perire* signifient périr de faim; *inedia perire*, se laisser 
mourir de faim.

—Familia, v. *Ædificium*.
—Famulus, v. *Servus*.
—Fas est, v. *Concessum est*.
—Fastigium, v. *Culmen*.
—Familiaris, v. *Socius*.
—Fanum, v. *Templum*.
—Fastidium, v. *Spernere*.
—Fastus, v. *Superbia*.

Fateri. Profiteri. Confiteri.
*Fateri*, avouer, sans idée accessoire, par opposition à 
*celare*; *profiteri*, reconnaître librement ou ouvertement, 
sans crainte et sans réticence, qu’on soit interrogé ou non; 
*confiteri*, confesser par suite de questions, de menaces, de 
contrainte. La *professio* a sa raison d’être dans un noble 
effort sur soi-même; c’est le fait d’une personne qui dédaigne 
les déguisements et n’a pas à rougir de ce qu’elle tenait caché; 
mais la *confessio* a pour cause un effort honteux qui fait 
qu’on renonce au secret quoiqu’on ait à rougir de l’aveu. Cic. 
Cæc. IX, 24. Ita libenter *confitetur*, ut non solum *fateri*, 
sed etiam *profiteri* videatur. C’est une confession si franche 
qu’elle ressemble moins à un aveu qu’à une déclaration.

Fatigatus. Fessus. Lassus.
*Fatigatus* et *fessus* expriment l’état d’une personne qui 
soupire après le repos à la suite d’un effort dont elle se 
ressent désagréablement: *fatigatus*, au sens passif; il se dit 
de celui que la fatigue a gagné; *fessus*, au sens neutre; il se 
dit de celui que la fatigue accable. *Lassus* et *lassatus* 
expriment, comme las et lassé, un état dans lequel on a besoin 
de repos, parce qu’on est affaibli par le travail ou le 
mouvement. Cels. I, 2, 15. Exercitationis finis esse debet sudor 
aut certe *lassitudo*, quæ citra *fatigationem* sit. Il faut 
suspendre l’exercice à la première sueur, ou du moins à 
l’arrivée de la lassitude qui précède le sentiment de la 
fatigue. Sall. Jug. 57[1]. Opere castrorum et præliorum *fessi* 
*lassi*que erant. Les campements et les combats les avaient 
fatigués et lassés.

—1 Chap. LIII de la collection Lemaire et de la collection 
Panckoucke.

—Factum, v. *Casus*.
—Fatuus, v. *Stupidus*.
—Faustus, v. *Felix*.

Faux. Glutus. Ingluvies. Guttur. Gurgulio. Gula.
*Faux*, *glutus* et *ingluvies*, l’intérieur du conduit 
alimentaire, le gosier: *glutus*, chez l’homme; *ingluvies*, 
chez les animaux; *faux*, la partie supérieure, l’entrée du 
conduit. *Guttur*, *gurgulio* et *gula*, la gorge ou partie du 
corps qui sert d’enveloppe au conduit: *gurgulio*, chez les 
animaux; *gula*, chez l’homme; *guttur*, chez les animaux et 
chez l’homme.

Fax. Tæda. Funale.
*Fax*, terme général pour toute espèce de flambeaux; *tæda*, 
flambeau naturel en bois résineux; *funale*, flambeau de cire 
qui est un produit de l’art.

Fel. Bilis.
*Fel*, le fiel des animaux, et au figuré le symbole de 
l’amertume dans le goût; *bilis*, le fiel du corps humain, et au 
figuré le symbole de l’amertume dans les sentiments.

Felix. Prosper. Faustus. Fortunatus. Beatus.
*Felix*, *fœlix*, terme général en parlant du bonheur; il a le 
sens actif et le sens neutre qui rend heureux et qui est 
heureux; *prosper* et *faustus* n’ont que le sens actif: qui 
donne, qui apporte le bonheur; *prosperum* se dit de ce qui 
vient remplir les espérances et les vœux de l’homme, de ce qui 
arrive comme à souhait; *faustum*, de ce qui est un effet de la 
faveur, de la grâce des dieux, une sorte de bénédiction. 
*Fortunatus* et *beatus* ont, par préférence ou même 
exclusivement la signification intransitive ou passive, fortuné, 
comblé par le bonheur: le *fortunatus* est un favori de la 
fortune, comme εὐτυχής; le *beatus* se sent heureux et content, 
comme les θεοὶ ῥεῖα ζάωντες, μαϰάριος.

Femina. Mulier. Uxor. Conjux. Marita.
1. *Femina*, la femme considérée dans sa nature physique, par 
opposition à *mas*; *mulier*, la femme sous son aspect moral, 
comme un être faible et tendre, par opposition à *vir*. *Femina* 
seul sert à désigner la femelle de l’animal.

2. *Mulier* signifie encore la femme mariée, par opposition à 
*virgo*; *uxor* et *conjux*, la femme, par opposition au mari: 
*uxor*, dans le simple rapport de la femme à l’homme auquel elle 
est confiée, par opposition à *maritus*; *conjux*, dans ses 
rapports mutuels avec le mari, comme une des moitiés du couple 
et par opposition à *liberi*. Et en tant que l’*uxor* appartient 
à l’homme, tandis que la *conjux* est son égale, *uxor* se dit 
d’un mariage du commun, comme femme; *conjux*, d’un mariage dans 
un rang élevé, comme épouse.

3. *Uxor* appartient à la langue courante; *marita* est un mot 
poétique.

—Femur, v. *Coxa*.
—Ferax, v. *Disertus*.
—Feriæ, v. *Solemnia*.
—Ferire, v. *Verberare*.
—Fera, v. *Animal*.
—Fere, v. *Pæne*.
—Feriari, v. *Vacare*.
—Ferme, v. *Pæne*.

Ferocia. Ferocitas. Virtus. Fortitudo.
*Ferocia* et *ferocitas*, le courage naturel et sauvage que 
peuvent posséder le barbare et la bête; *ferocia* dans 
l’application, *ferocitas* comme instinct. *Virtus* et 
*fortitudo*, le courage moral dont l’homme ne devient capable 
qu’à un haut degré de civilisation: *virtus*, lorsqu’il se 
manifeste par l’action et par l’offensive, comme l’*industria*; 
*fortitudo*, lorsqu’il se manifeste par la résistance et la 
défensive, comme la *constantia*. Tac. Ann. XI, 19. Nos 
*virtutem* auximus, barbari *ferociam* infregere. Cela rehaussa 
le courage discipliné des Romains en rabaissant le courage 
brutal des barbares.

Ferre. Portare. Bajulare. Gerere.
1. *Ferre*, φέρειν, porter, en général; *portare* et *bajulare*, 
ϐαστάζειν, transporter un fardeau: *portare*, pour soi ou pour 
les autres; *bajulare*, en qualité de portefaix. Dans Cæs. B. G. 
I, 16. Ædui frumentum... *conferri*, *comportari*, adesse 
dicere, *conferre* se rapporte à la livraison que chaque sujet 
vient faire de sa contribution partielle entre les mains des 
autorités locales; *comportare*, à la remise à César de toutes 
les réquisitions réunies.

2. *Ferre*, *portare* et *bajulare* n’expriment qu’un rapport 
éventuel, celui du porteur à son fardeau; *gerere*, *gestare* 
expriment, comme φορεῖν, un rapport plus particulier, celui du 
propriétaire à son bien.

*Bellum ferre* ne signifie guère que *inferre* ou *tolerare 
bellum*. *Bellum gerere* se rapproche de *bellum habere* et ne 
s’applique qu’au peuple entier ou au souverain, à celui qui a 
pris la résolution de faire la guerre et qui est en état de 
guerre, mais nullement à l’armée qui combat, ni au général 
chargé de diriger les opérations. *Gerit* bellum populus 
Romanus, administrat consul, capessit miles. Le peuple romain a 
la charge de la guerre, le consul la conduit, le soldat la fait.

Ferre. Tolerare. Perferre. Perpeti. Sustinere. Sinere. 
Sustentare.
1. *Ferre* ne fait voir dans la souffrance qu’un fardeau à 
porter: c’est un terme impersonnel, comme φέρειν; *tolerare*, 
*perferre* et *pati*, *perpeti* peignent la situation d’esprit 
de la personne qui porte et qui souffre: le *tolerans* et le 
*perferens*, τολμῶν, supportent la souffrance sans y succomber, 
avec force et fermeté; ce sont des synonymes de *sustinens*; le 
*patiens* et le *perpetiens* souffrent sans lutter, de bonne 
grâce ou avec résignation, avec patience; ce sont des synonymes 
de *sinens*. *Ferre* et *tolerare* ne peuvent avoir pour régime 
qu’un nom; *pati* peut avoir un nom ou un infinitif.

2. *Perferre*, et en vieux latin *ecferre*, est un augmentatif 
de *tolerare*, comme *perpeti* de *pati*, supporter et souffrir 
héroïquement. Poet. ap. Cic Tusc. IV, 29. Nec est malum, quod 
non natura humana *patiendo* *ecferat*. Et il n’y a point de mal 
dont la nature humaine ne triomphe à l’aide de la résignation. 
Comparez Sen. Thyest. 307. Leve est miserias *ferre*, *perferre* 
est grave. Il est aisé d’être malheureux, il est difficile de 
l’être avec constance. Plin. H. N. XXXVI, 21. Qui *perpeti* 
medicinam non *toleraverant*. Ceux qui n’avaient pas eu la force 
d’endurer le remède. Tac. Ann. III, 3. Magnitudinem mali 
*perferre* visu non *toleravit*. Elle n’eut point la force de 
braver la vue de ce grand malheur.

3. *Tolerare*, continuer à se tenir droit et ne pas succomber 
sous un fardeau; *sustinere*, soutenir le fardeau même et ne 
point le laisser tomber.

4. *Pati*, laisser faire sans objection, se dit d’un assentiment 
d’esprit; *sinere*, ne pas retenir, n’empêcher en aucune façon, 
d’un consentement en forme, comme permettre. *Pati* a 
régulièrement pour régime l’action même et se construit avec 
l’infinitif; *sinere*, la personne, et il se construit avec 
*ut*.

5. *Sustinere* signifie en général soutenir; *sustentare*, 
soutenir à force de mal et de peine. Cic. Muren. 2. Quis mihi in 
republica... debet esse conjunctior quam is cui respublica a me 
uno traditur *sustinenda*, magnis meis laboribus ac periculis 
*sustentata*? Quel est l’homme d’État sur l’attachement duquel 
je dois compter? N’est-ce pas celui que j’appelle moi-même, et 
moi seul, à devenir l’appui de l’État que j’ai péniblement étayé 
au prix de grandes fatigues et de grands dangers? Curt. VIII, 4, 
15. Forte Macedo gregarius miles seque et arma *sustentans* in 
castra venit. Le hasard amena enfin dans le camp un simple 
soldat macédonien qui se traînait avec ses armes. Comparez avec 
V, 1, 11. Tandem Laconum acies languescere, lubrica arma sudore 
*vix sustinens*. La ligne des Spartiates faiblit enfin, leurs 
armes leur échappaient de fatigue, ils en soutenaient à peine le 
poids.

—Fertilis, v. *Disertus*.
—Fervere, v. *Calere*.
—Festa, v. *Solemnia*.
—Festivus, v. *Lepidus*.
—Fidelitas, v. *Fides*.
—Ferula, v. *Fustis*.
—Fessus, v. *Fatigatus*.
—Festinus, v. *Citus*.
—Fidelis, v. *Fidus*.

Fidere. Confidere. Fidem habere. Credere. Committere. 
Permittere.
1. *Fidere*, se fier; *confidere*, se confier à une force et à 
un secours; *fidem habere*, croire sur parole à une bonne 
intention, et *credere*, y croire de soi-même. Liv. II, 45. 
Consules magis non *confidere* quam non *credere* suis 
militibus. Les consuls, sans se défier de leurs soldats, ne 
comptaient plus sur eux. Le premier verbe, *confidere*, se 
rapporte à leur courage; le second, *credere*, à leur fidélité.

2. *Fidere*, etc., présente la confiance à l’état de sentiment; 
*committere*, *permittere*, se disent de la confiance en action: 
le *committens* agit par pleine conviction de la capacité et de 
la bonne volonté de son mandataire, ce qui impose à celui-ci une 
responsabilité morale; le *permittens* ne songe qu’à se 
débarrasser du fardeau d’une affaire, en sorte que le mandataire 
n’a qu’une responsabilité politique ou légale. Cic. Font. 14. 
Ita ut *commissus* sit fidei, *permissus* potestati. On le 
confie à votre honneur, on le remet en votre pouvoir.

Fides. Fidelitas. Fiducia. Confidentia. Audacia. Audentia.
1. *Fides* et *fidelitas*, la fidélité que l’on garde soi-même 
aux autres: *fides*, dans un sens général, comme πίστις, 
l’habitude de tenir parole, la réputation d’homme sûr qu’on doit 
à une honnêteté scrupuleuse, la confiance qu’on inspire par là 
aux autres, l’honneur; *fidelitas*, dans un sens particulier, 
comme πιστότης, la fidélité dans l’attachement à des personnes 
auxquelles on s’est une fois donné. *Fiducia* et *confidentia*, 
la confiance qu’on a dans les autres: *fiducia*, la bonne et 
louable confiance en des choses auxquelles il est réellement 
permis de se fier, l’assurance qui est parente du courage, par 
opposition à *timor*, comme θάρσος; *confidentia*, la confiance 
aveugle et blâmable, particulièrement en sa propre force, par 
opposition à la prévoyance et à la modestie, la suffisance, 
parente de l’orgueil, θράσος.

2. *Fiducia* et *confidentia* ont leur raison d’être dans la 
confiance du succès; *audacia* et *audentia*, dans le mépris du 
danger: l’*audacia* est tantôt une hardiesse louable et comme un 
augmentatif de *fiducia*, tantôt une effronterie blâmable, et il 
se dit alors par euphémisme pour *temeritas*, comme τόλμα; 
l’*audentia* est toujours un esprit d’entreprise louable. Juven. 
XIII, 108. Quum magna malæ superest *audacia* causæ, creditur a 
multis *fiducia*. Qu’on paye d’audace dans une méchante cause, 
la foule croit à une noble confiance. Sen. Ep. 87. Quæ bona sunt 
*fiduciam* faciunt, divitiæ *audaciam*. Les vrais biens 
inspirent une louable confiance, les richesses de l’audace.

—Fides, v. *Religio*.
—Fides, v. *Chorda*.
—Fiducia, v. *Fides*.

Fidus. Fidelis. Infidus. Infidelis. Perfidus. Perfidiosus.
1. *Fidus* marque une qualité native; c’est quelquefois un 
éloge; *fidelis* marque une vertu morale, un trait de caractère; 
c’est toujours un éloge. Liv. XXII, 22. Eo vinculo Hispaniam vir 
unus solerti magis quam *fideli* consilio exsolvit. Abellex erat 
Sagunti, nobilis Hispanus, *fidus* ante Pœnis. L’Espagne fut 
dégagée de ce lien par un seul homme à l’aide d’une combinaison 
qui marquait plus de génie que de fidélité. Il y avait à Sagonte 
un certain Abellex, noble Espagnol, auparavant attaché à la 
cause punique.

2. *Infidus*, qui n’est pas sûr; *infidelis*, infidèle; 
*perfidus* et *perfidiosus*, sans foi: *perfidus*, perfide à 
l’occasion; *perfidiosus*, plein de perfidie, traître dans 
l’âme.

Figura. Forma. Species.
*Figura*, forme quelconque au sens mathématique, pourvu qu’elle 
ait des contours déterminés, comme σχῆμα, la figure; *forma*, la 
forme au sens esthétique, comme expression visible et comme 
empreinte de l’être intérieur, en correspondance avec cet être, 
comme μορφή; enfin, *species*, l’apparence physique opposée à 
l’être intérieur et invisible auquel elle sert simplement de 
couverture, comme εἶδος. *Figurare*, donner une forme arrêtée à 
une matière entièrement informe; *formare*, façonner, c’est-à-
dire donner à une masse grossière la forme qu’elle doit avoir; 
et enfin, *speciem addere*, parer, c’est-à-dire donner à une 
matière déjà façonnée un caractère extérieur qui plaise à l’œil. 
*Figura* se rapporterait donc exclusivement aux contours ou 
linéaments, tandis que *forma* ou du moins *species* 
comprendrait la couleur, la grandeur et autres détails.

—Fimus, v. *Lutum*.

Findere. Scindere.
*Findere*, diviser un corps dans le sens de ses joints naturels, 
le décomposer pour ainsi dire en ses parties élémentaires, comme 
fendre et cliver; *scindere*, le diviser par force sans aucun 
égard aux joints et le mettre en pièces, comme couper et 
déchirer. *Findere lignum* veut dire fendre une bûche de bois en 
s’aidant de la nature même du bois, dans le sens de la longueur; 
mais *scindere*, casser par pure force, en largeur. Le *findens 
æquor nave* considère la mer comme un assemblage de parties 
liquides; le *scindens*, comme n’ayant fait qu’un tout dès 
l’origine.

Finire. Terminare. Consummare. Absolvere. Perficere.
*Finire* et *terminare* marquent la fin d’une action sans égard 
au progrès qu’on a pu faire vers le but: *finire*, finir, par 
opposition à *incipere*; mais *terminare*, mettre un terme, une 
limite, par opposition à *continuare*. *Consummare*, *absolvere* 
et *perficere* marquent l’achèvement d’un ouvrage: *consummare* 
(qui ne paraît qu’après le siècle d’Auguste), comme terme 
général; il s’oppose à une demi-besogne; *absolvere*, par 
allusion à un devoir accompli, à un travail pénible qui vient 
d’être terminé et qui rend l’ouvrier à la liberté; il s’oppose à 
*inchoare*; *perficere*, par allusion à un but qu’on a atteint, 
à une tâche qu’on s’était soi-même imposée, laquelle est 
terminée et parfaite; il s’oppose à *conari*. *Absolutus* ne 
suppose d’ailleurs que l’exécution complète de l’ouvrage, comme 
ἐντελής, tandis que *perfectus* marque la perfection de l’œuvre, 
comme τέλειος.

Finis. Terminus. Limes.
*Finis*, limite considérée comme une ligne mathématique, τέλος; 
*terminus* et *limes*, démarcation matérielle: *terminus*, borne 
qui indique un point extrême, τέρμα; *limes*, bande qui trace 
une ligne de séparation, ὄρος. Cic. Læl. 16. Constituendi sunt 
qui sint in amicitia *fines* et quasi *termini* diligendi. Il 
faut établir quelles doivent être entre amis les limites et, 
pour ainsi dire, les bornes de l’affection. Hor. Carm. II, 18, 
24. Revellis agri *terminos* et ultra *limites* clientium salis 
avarus. Tu arraches les bornes du champ et tu sautes dans ton 
avarice par-dessus les limites de tes clients.

—Finitimus, v. *Vicinus*.
—Fiscus, v. *Ærarium*.
—Flagitium, v. *Delictum*.
—Flavus, v. *Luteus*.
—Fluctus, v. *Aqua*.
—Firmus, v. *Validus*.
—Flagitare, v. *Petere*.
—Flagrare, v. *Ardere*.
—Flere, v. *Lacrimare*.

Fluere. Manare. Liquere.
*Fluere* se dit d’une eau qui court, d’un liquide en mouvement; 
*manare*, d’une eau qui jaillit et déborde, d’un liquide qui se 
répand; *liquere*, d’une eau ou d’un liquide qui se disperse en 
vertu de sa nature physique. La cause de l’effet que marque 
*fluere* est dans l’absence de digue qui permet au corps liquide 
de couler en descendant par la loi de la pesanteur; celle de 
l’effet que marque *manare* est dans le trop-plein de la source; 
enfin, *liquere*, être à l’état liquide, marque l’absence de 
cohésion, la condition négative indispensable pour donner lieu 
aux effets que désignent *fluere* et *manare*. *Fluere* se 
rapproche de *labi* et a pour opposés *hærere*, *stare*; 
*manare*, d’*effundi*, et il a pour opposés *contineri*, 
*claudi*; enfin, *liquere*, de *dissolvi*, et il a pour opposés 
*concrevisse*, *rigere*. Gell. XVII, 11. Plato potum dixit 
*defluere* ad pulmonem, eoque satis humectato *demanare* per eum 
quia sit rimosior et *confluere* inde in vesicam. D’après une 
opinion attribuée à Platon, l’eau que nous buvons coule de haut 
en bas jusqu’au poumon, puis, quand elle l’a suffisamment 
humecté, elle en ressort par une multitude de pores et va se 
réunir dans la vessie.

Fluvius. Flumen. Amnis.
*Fluvius*, *flumen*, marquent, comme ῥόος, ῥεῦμα, un cours d’eau 
ordinaire, par opposition à un étang ou à un lac; *amnis*, un 
grand fleuve, ποταμὸς, par opposition à la mer. Cic. Divin. I, 
35, 78. Ut *flumina* in contrarias partes fluxerint atque in 
*amnes* mare influxerit. Les rivières remontèrent leur propre 
cours et la mer se jeta dans les fleuves. Sen. N. Q. III, 19. 
Habet ergo non tantum venas aquarum terra, ex quibus corrivatis 
*flumina* effici possunt, sed et *amnes* magnitudinis vastæ. La 
terre ne contient pas seulement des filets d’eau qui peuvent 
former des rivières en se réunissant, mais encore des fleuves 
d’un volume immense. Et un peu plus loin: Hanc magnis *amnibus* 
æternam esse materiam, cujus non tangantur extrema sicut 
*fluminum* et *fontium*. Tel est le réservoir qui alimente 
éternellement les grands fleuves, mais dont l’origine n’est pas 
accessible comme celle des rivières et des sources. Tac. Hist. 
V, 13. Quo Mosæ *fluminis* os *amnem* Rhenum Oceano affundit. 
Dans les parages où la Meuse, qui est une rivière, prête son 
embouchure à un fleuve, au Rhin, pour le verser dans l’Océan.

Fœcundus. Fertilis. Ferax. Uber. Frugifer. Fructuosus.
1. *Fœcundus* marque, comme εὔτοχος, la fécondité chez les êtres 
vivants qui font des petits; il est opposé à *effœtus*; 
*fertilis* et *ferax* marquent, comme εὔφορος, la fécondité de 
la nature et des éléments inanimés qui produisent; ils ont pour 
opposé *sterilis*. Tac. Ann. XII, 63. Byzantium *fertili* solo 
*fœcundo*que mari quia vis piscium hos ad portus adfertur. 
Byzance possède un sol fertile et une mer féconde, car des 
circonstances locales poussent une multitude de poissons vers 
les ports de cette côte. Le trope employé ici par Tacite 
consiste à personnifier la mer, ce qui était bien plus aisé que 
de personnifier le sol. C’est la terre, non le sol, qui, après 
avoir d’abord paru comme élément, figure ensuite comme personne 
dans les passages suivants. Tac. Germ. 5. Terra satis *ferax*, 
frugiferarum arborum impatiens, *pecorum fœcunda*, sed plerumque 
improcera. La terre, qui paraît assez fertile, repousse les 
arbres fruitiers; elle est féconde en bestiaux, mais la plupart 
de petite taille. Mela. I, 9, 1. Terra mire *fertilis* et 
animalium *perfœcunda* genetrix. C’est une terre d’une fertilité 
étonnante et d’une fécondité extrême à engendrer pour ainsi dire 
des animaux.

2. *Fertilis* marque la fertilité réelle subordonnée à la 
culture; *ferax*, la fertilité possible fondée sur la nature du 
sol. Cicéron emploie *fertilis* dans le sens propre, *ferax* 
dans le sens figuré.

3. *Fertilis* et *ferax* associent à l’idée de la fécondité 
celle d’une force créatrice et productive, l’image du père et de 
la mère; *uber*, une idée de nourriture et d’entretien, l’image 
de la nourrice, comme εὐθηνής; *frugifer*, l’image de la 
campagne qui porte des moissons; *fructuosus*, celle de l’arbre 
chargé de fruits, comme ἔγϰαρπος.

Fœdus. Societas.
*Fœdus*, association de sûreté mutuelle sur le pied d’un contrat 
consacré par la religion; *societas*, association de simple 
convenance pour des entreprises communes. Liv. XXIV, 6. 
Hieronymus legatos Carthaginem mittit ad *fœdus* ex *societate* 
faciendum. Hiéronyme envoie des ambassadeurs à Carthage pour 
transformer l’engagement en alliance. Cic. Phil. II, 35. Neque 
ullam *societatem*... *fœdere* ullo confirmari posse *credidi*. 
Je crus que tous les traités du monde ne parviendraient pas à 
cimenter un engagement.

—Fœdus, v. *Teter*.
—Fœmina, v. *Femina*.

Fœnus. Usura.
*Fœnus* présente les intérêts comme le revenu du capital, τόϰος; 
*usura*, comme le prix de louage payé par le débiteur qui 
utilise le capital, δάνος.

—Fores, v. *Ostium*.
—Forma, v. *Figura*.
—Formido, v. *Vereri*.
—Formare, v. *Erudire*.

Formosus. Pulcher. Venustus.
1. *Formosus* se dit du beau qui contente, attire et fait 
plaisir par sa régularité; *pulchrum*, de celui qui se fait 
admirer, qui impose et satisfait par sa perfection; *venustum*, 
de celui qui charme, éveille et fait naître le désir d’une 
jouissance. La *formositas* agit sur le sentiment naturel du 
beau, la *pulchritudo*, sur le sens cultivé de l’art, la 
*venustas*, sur les ressorts les plus délicats de la sensualité. 
Suet. Ner. 51. Fuit vultu *pulchro* magis quam *venusto*, c’est-
à-dire qu’il avait dans les traits plus de perfection et de 
beauté régulière que d’agrément, que c’était une beauté froide 
et impassible vers laquelle personne ne se sentait entraîné.

2. *Venustas*, le charme, est un augmentatif de *gratia*, la 
grâce; celui-là entraîne, celle-ci attire.

—Fors, v. *Casus*.
—Fortitudo, v. *Ferocia*.
—Fortunatus, v. *Felix*.
—Fovere, v. *Calere*.
—Forte, fortuito, v. *Casu*.
—Fortuna, v. *Casus*.
—Fovea, v. *Specus*.

Fragor. Strepitus. Crepitus. Sonitus.
*Fragor*, son creux, sourd, craquement, δοῦπος; *strepitus*, son 
retentissant, bruyant, mugissement, bruissement, cri, ϰτύπος; 
*crepitus*, son isolé ou souvent répété, claquement, cliquetis, 
ϰροῦσις, ϰρότος; *sonitus*, son qui provient des vibrations de 
corps élastiques, tintement, résonnance, ἠχή. Cic. Top. 12. 
Quæruntur pedum *crepitus*, *strepitus* hominum. Il y a lieu de 
chercher si l’on n’a pas entendu quelque bruit de pas ou de 
cris.

—Fragrare, v. *Olere*.

Frangere. Rumpere. Divellere.
1. *Frangere*, briser un corps dur en morceaux; *rumpere*, 
déchirer un corps flexible. Cato. ap. PRISC. Si quis membrum 
*rupit* aut os *fregit*, parce que dans le membre rompu ce n’est 
point l’os invisible, mais les chairs visibles qui paraissent 
séparées. Catenæ *franguntur*, vincula *rumpuntur*. On brise des 
chaînes, on déchire des liens. Quand *rumpere* s’applique à 
quelque corps dur, il implique l’idée d’un effort et d’un 
danger: le *frangens* met en pièces ce qui est entier, le 
*rumpens* ce qui le gêne.

2. *Disrumpere* et *diffringere*, mettre en pièces, en morceaux 
ce qui formait dans l’origine un tout; *divellere*, séparer ce 
qui n’était qu’assemblé.

—Fraudare, v. *Fallere*.

Frenum. Habena. Oreæ.
1. *Frenum*, le frein à l’aide duquel le cavalier maîtrise le 
cheval sauvage, χαλινός; *habena*, la bride avec laquelle il 
dirige le cheval docile, ἠνίον. Hor. Ep. I, 15, 13. Læva 
stomachosus *habena* dicet eques; sed equi *frenato* est auris 
in ore, c’est-à-dire il n’obéit pas à la bride et il faut qu’il 
sente le frein. Cic. Orat. I, 53. Senatum servire populo, cui 
populus ipse moderandi et regendi sui quasi quasdam *habenas* 
tradidisset. Le sénat devenir l’esclave du peuple, quand le 
peuple même lui avait donné tout pouvoir de le conduire et de le 
gouverner et mis pour ainsi dire les rênes en main! Comparez 
avec Tac. Dial. 38. Pompeius adstrinxit imposuitque quasi 
*frenos* eloquentiæ. Pompée rétrécit la carrière et mit pour 
ainsi dire un frein à l’éloquence.

2. *Oreæ*, *aureæ*, qui n’est plus usité que dans le composé 
*auriga*, était peut-être le terme générique de *frenum* et 
d’*habena* à peu près comme harnais.

—Frequenter, v. *Sæpe*.
—Fricare, v. *Lævis*.
—Fretus, v. *Confisus*.

Frigere. Algere. Algidus. Alsus. Gelidus. Frigus. Gelu. Glacies.
1. *Frigere*, être froid par opposition à *calere*; *algere*, 
avoir froid par opposition à *æstuare*.

2. *Algidus* se dit du froid qui fait une impression 
désagréable; *alsus*, de la fraîcheur qui apporte du 
soulagement.

3. *Frigidus* se dit d’un degré de froid modéré par opposition à 
*calidus*; *gelidus*, du degré de froid qui amène la congélation 
par opposition à *fervidus*.

4. *Frigus*, le froid en lui-même, celui qui arrive et s’en va; 
*frigedo*, l’état d’un homme saisi par le froid, état qui 
commence et qui cesse; c’est une forme archaïque tombée en 
désuétude par l’emploi général de *frigus*.

5. *Gelu*, *gelus*, *gelum* marquent, comme ϰρύος, le froid 
capable de produire la glace; *gelicidium*, une manifestation 
isolée de ce froid, une nuit où il gèle, comme ϰρυμός; et 
*glacies*, comme ϰρύσταλλος, l’effet de ce froid, la glace.

—Fructuosus, v. *Fœcundus*.
—Frugifer, v. *Fœcundus*.
—Frugi, v. *Bonus*.
—Frui, frunisci, v. *Uti*.

Frustra. Nequidquam. Incassum. Irritus.
1. *Frustra*, en vain, par rapport au sujet qui se voit trompé 
dans son attente et ses calculs; *nequidquam*, inutilement, pour 
rien, pour moins que rien, par rapport à la chose qui ne s’est 
point faite.

2. Même différence entre *frustra* employé adjectivement qui se 
rapporte à la personne, et le véritable adjectif *irritus*, qui 
se rapporte à la chose.

3. *Frustra* et *nequidquam* marquent simplement le manque de 
succès, comme μάτην, sans allusion à une faute; *incassum* 
renferme l’idée accessoire d’un défaut de réflexion, de cette 
réflexion qui aurait pu calculer et prévoir l’échec, comme dans 
bâtir en l’air, bâtir des châteaux en Espagne, εἰς ϰενόν.

—Frustrari, v. *Fallere*.
—Fruticetum, v. *Rami*.
—Fugitivus, v. *Perfuga*.

Fulciri. Niti.
*Fulciri*, *fultus*, se soutenir, soutenu pour se garantir d’une 
chute, en s’appuyant par exemple contre un pilier; *niti*, 
*nisus*, pour s’élancer en l’air ou avancer en prenant un point 
d’appui sur une base.

Fulgur. Fulguratio. Fulmen.
*Fulgur*, *fulgetrum* et *fulguratio* désignent, comme ἀστραπή, 
les apparitions de l’éclair à l’horizon: *fulgur* présente le 
phénomène comme momentané et isolé; *fulguratio*, comme durable 
et répété. *Fulmen*, c’est, comme ϰεραυνός, l’effet de l’éclair 
qui tombe à terre, la foudre. Liv. XL, 59. *Fulguribus* 
præstringentibus aciem oculorum, sed *fulmina* etiam sic undique 
micabant ut peti viderentur corpora. Au milieu des éclairs qui 
éblouissaient les yeux, la foudre même étincelait de toute part 
au point de faire craindre pour les hommes. Plin. H. N. II, 43. 
Si in nube erumpat ardens, *fulmina*; si longiore tractu 
nitatur, *fulgetra*; his findi nubem, illis perrumpi. Quand le 
feu du ciel éclate dans un nuage, c’est la foudre; quand l’effet 
se produit en longueur, c’est l’éclair: l’éclair sillonne la nue 
que la foudre déchire.

—Funale, v. *Fax*.
—Fundus, v. *Villa*.
—Fundamentum, fundus, v. *Solum*.
—Funis, v. *Laqueus*.

Funus. Exsequiæ. Pompa.
*Funus*, le transport du cadavre comme ἐϰφορά; *exsequiæ* et 
*pompa*, le cortége solennel qui accompagne le corps: 
*exsequiæ*, le cortége vivant composé de parents et d’amis; 
*pompa*, la pompe inanimée composée des statues des ancêtres et 
autres ornements. Cic. Quint. 15. Funus quo amici conveniunt ad 
*exsequias* cohonestandas. Le convoi où les amis se pressent 
pour embellir le cortége. Nep. Att. 22. Elatus est in lecticula, 
sine ulla *funeris* *pompa*, *comitantibus* omnibus bonis, 
maxima vulgi frequentia. On l’emporta dans une petite litière; 
nulle pompe au convoi, mais un cortége de tous les gens de bien 
et un très-grand concours de peuple.

—Furari, v. *Demere*.
—Furor, v. *Amens*.

Fustis. Ferula. Sudes. Trudis. Rudis. Scipio. Baculus.
1. *Fustis* et *ferula*, bâton qui sert à frapper; *sudes*, 
*trudis* et *rudis*, à porter un coup de pointe; *scipio* et 
*baculus*, à marcher.

2. *Fustis*, gourdin, bâton noueux assez gros pour donner la 
mort; *ferula*, baguette ou verge pour corriger la jeunesse des 
écoles; *sudes* et *trudis*, armes de guerre; *rudis*, bâton 
servant de fleuret dans les salles d’armes; *scipio*, bâton 
d’apparat et de dignité, symbole du pouvoir ou d’un âge 
vénérable; *baculus*, *bacillum*, bâton utile et commode sur 
lequel on s’appuie, mais qui sert d’arme au besoin.


G


—Galea, v. *Cassis*.
—Gannire, v. *Latrare*.
—Ganeum, v. *Deversorium*.

Garrire. Fabulari. Blatire. Blaterare. Loquax. Verbosus.
1. *Garrire* se dit du bavardage par allusion à la démangeaison 
de parler; *fabulari* par allusion à la nullité, *blatire* et 
l’augmentatif *blaterare* à la folie de ce qu’on dit.

2. Le *garrulus* assomme par la nature, le *loquax* par le 
nombre de ses propos. En effet, *garrulitas* exprime le 
bavardage enfantin ou frivole né du plaisir de parler ou de 
s’entendre parler, sans égard à la valeur et au sens des 
paroles, ayant sa source dans un excès de vivacité juvénile ou 
même dans l’abus d’un talent distingué, λαλία; *loquacitas* est 
le flux de paroles propre aux vieilles gens qui se croient 
sages, venant d’une incapacité d’être bref, qui a pour cause 
l’affaiblissement de l’âge, ἀδολεσχία. Le *garrulus* lasse et 
agace aisément par envie de plaire et de distraire; le *loquax* 
ennuie souvent par envie d’instruire et d’être clair.

3. *Garrulus* et *loquax* se disent des personnes, des orateurs; 
*verbosus*, des choses, des discours, des écrits.

Gaudere. Lætari. Hilaris. Alacer. Gestire. Exsultare.
1. *Gaudere* présente la joie comme un état de l’âme, par 
opposition à *dolor*, ἥδεσθαι; *lætari* et *hilarem esse*, comme 
une manifestation de cet état. Tac. H. II, 29. Ut Valens 
processit, *gaudium*, miseratio, favor; versi in *lætitiam*... 
laudantes gratantesque. L’apparition de Valens dispose les 
soldats à la joie, à l’attendrissement, à l’amour; leur joie se 
montre, ils le louent, le félicitent.

2. Le *lætus* manifeste sa joie par une sérénité qui révèle un 
parfait contentement des circonstances présentes, par opposition 
à *mœstus*; l’*hilaris*, par une surexcitation et une gaieté qui 
porte à la plaisanterie et au rire, par opposition à *tristis*; 
l’*alacer* enfin par une vivacité qui dénote un excès de courage 
et d’ardeur, par opposition à *territus*. Le *gaudens*, *lætus*, 
*hilaris* a de la joie à propos d’un bonheur, l’*alacer* a en 
outre du plaisir à ce qu’il fait. Cic. Divin. I, 33, 73. Equum 
*alacrem* *lætus* adspexit. Il regarda avec une joie visible ce 
généreux coursier. La *lætitia* s’annonce de préférence par un 
front déridé et par une bouche qui sourit; l’*hilaritas* par le 
mouvement des yeux qui brillent et rayonnent de joie; 
l’*alacritas*, par des regards animés, pleins de feu et de 
courage. Sen. Ep. 116. Quantam *serenitatem* *lætitia* dat! Quel 
air de sérénité donne l’expression de la joie! Tac. Agr. 39. 
*Fronte latus*, pectore anxius. Le front riant, le cœur troublé. 
Cic. Pis. 5. Te *hilarioribus* oculis quam solitus es intuente. 
Tu avais dans les yeux et les regards plus de gaieté que de 
coutume.

3. *Gaudere* et *lætari* marquent une joie modérée; *exsultare*, 
*gestire* et peut-être encore le verbe archaïque *vitulari*, une 
joie passionnée, excessive, comme jubiler ou triompher: le 
*gestiens* trahit la sienne par une surexcitation involontaire 
de tout son être, par des yeux étincelants, par l’impossibilité 
de se tenir tranquille; l’*exsultans*, en s’abandonnant de plein 
gré et sans réserve à la joie, et sinon par des sauts et des 
bonds, au moins par des explosions de joie que rien n’arrête et 
qui frisent l’extravagance.

4. *Jucundus* marque comme *juvat* me un mouvement de joie, 
*lætus* un état plus durable; aussi *lætus* sert-il à Pline, Ep. 
V, 12, à exprimer l’idée avec plus de force. Quam mihi a 
quocumque excoli *jucundum*, a te vero *lætissimum* est. Venant 
de quelqu’un d’autre, les embellissements de notre ville natale 
me procurent une émotion de plaisir, venant de toi un plaisir 
infini.

—Gazæ, v. *Divitiæ*.
—Gelicidium, gelidus, gelu, v. *Frigere*.
—Geminus, v. *Duplex*.
—Generare, v. *Creare*.
—Gena, v. *Mala*.

Gens. Natio. Populus. Civitas.
1. *Gens* et *natio*, peuple au sens physique et ethnographique, 
comme une société fondée sur une origine et une parenté commune 
qui peut exister en dehors de tout progrès dans la civilisation; 
*populus* et *civitas*, peuple au sens politique, comme société 
perfectionnée, civilisée et dotée d’une constitution. Sall. Cat. 
10, 1. *Nationes* feræ et *populi* ingentes subacti. Des tribus 
sauvages et de grands peuples soumis par la force.

2. *Gens*, race entière qui peut contenir plusieurs peuples ou 
peuplades, φύλον; *natio*, tribu, peuplade, peuple issu et 
détaché de cette race, ἔθνος. Vell. Pat. II, 98. Omnibus ejus 
*gentis* *nationibus* in arma accensis. Ayant allumé le feu de 
la guerre chez toutes les tribus de cette race. Mais de même que 
*gens* dans ce sens physique d’un ensemble de peuplades est un 
terme plus étendu que *natio*, de même dans son sens politique 
et accessoire d’un groupe de familles qui se rattachent à une 
souche commune, γένος, c’est un terme moins étendu que 
*populus*; d’où vient qu’on voit tantôt le *populus* former en 
qualité de peuple civilisé une branche, *natio*, de la race ou 
*gentis* naturelle. Liv. IV, 49. Bolanis suæ *gentis* *populo*. 
Les Èques refusèrent leur appui aux Bolans, quoique peuple de 
leur race: tantôt la *gens* former en qualité de société 
politique une partie du *populi*. Just. VII, 1. Adunatis 
*gentibus* variorum *populorum*. Par la fusion des grandes 
familles de plusieurs peuples.

3. *Civitas*, la cité, πόλις, envisagée dans ses rapports 
intérieurs, la réunion des habitants qui jouissent de la 
plénitude des droits de cité et qui sont les vrais maîtres du 
pays; *populus*, le peuple, δῆμος, dans une acception plus 
générale, au point de vue des relations sociales tant au dedans 
qu’au dehors; il comprend tous ceux qui appartiennent à l’État. 
Un peuple peut se décider à la guerre en qualité de *civitas*, 
mais il ne peut la faire que comme *populus*. La *civitas* est 
de toute nécessité sédentaire, le *populus* peut être une 
population nomade.

—Gens, genus, v. *Stirps*.
—Gestire, v. *Velle* et *Gaudere*.
—Gilvus, v. *Luteus*.
—Gerere, v. *Ferre* et *Agere*.
—Gignere, v. *Creare*.
—Glaber, v. *Lævis*.
—Glacies, v. *Frigere*.

Gladius. Ensis. Pugio. Sica.
1. *Gladius*, terme ordinaire; *ensis*, terme noble et poétique 
pour désigner l’épée.

2. *Pugio*, le poignard comme arme licite et apparente du soldat 
outre l’épée; *sica*, comme arme déshonnête et cachée du bandit, 
venant en aide au poison.

Globus. Sphæra.
*Globus*, terme populaire pour toute espèce de corps sphérique; 
*sphæra*, terme scientifique emprunté au grec pour la sphère 
mathématique.

—Globus, v. *Caterva*.

Gloria. Claritas.
*Gloria*, la gloire qui fait parler des gens, ϰλέος; *claritas*, 
la gloire éclatante qui attire les regards, δόξα.

—Gloriatio, v. *Jactatio*.
—Gnavitas, v. *Opera*.
—Gradatim, v. *Paulatim*.
—Glutus, v. *Faux*.
—Gracilis, v. *Exilis*.
—Gradiri, v. *Ire*.

Gradus. Gressus. Passus.
1. *Gressus*, le pas rapporté à la personne qui marche; 
*gradus*, le pas même. Le *gressus* a lieu par le fait et 
l’action de la personne, le *gradus* est une distance à 
franchir.

2. *Gressus* ne se dit que de la marche; *passus* se dit en 
outre de la station, pourvu que les pieds soient écartés comme 
pour marcher. *Gressus* désigne toute espèce d’allure trop 
courte ou trop longue, trop lente ou trop rapide pour mériter de 
s’appeler un pas; *passus* ne désigne qu’un pas régulier et 
réglé qui pourrait servir au besoin de mesure de longueur. Virg. 
En. I, 414410. Tendere *gressus* ad mœnia. Diriger sa marche 
vers les murs. Comparez avec II, 723. Julus... sequitur patrem 
non *passibus* æquis, Jule suit son père d’un pas inégal.

Græci. Graii. Græculi. Græcanicus.
1. *Græci*, nom ethnographique et historique des Grecs, sans 
idée accessoire; *Graii*, terme d’éloge pour désigner le peuple 
classique et héroïque de l’antiquité; *Græculi*, terme de blâme 
pour le peuple dégénéré sans foi ni loi du temps des écrivains 
romains.

2. *Græcum*, ce qui est authentiquement grec, ce qui existe en 
Grèce ou qui en vient; *græcanicum*, ce qui n’est grec que par 
imitation et plagiat.

—Grandævus, v. *Vetus*.
—Grandis, v. *Magnus*.
—Gratia, v. *Studium*.

Gratias agere, Habere, Referre. Grates. Gratari. Gratulari.
1. *Gratiam* ou *gratias habere*, savoir gré du fond du cœur, 
χάριν εἰδέναι; *gratias agere*, remercier en paroles, 
εὐχαριστεῖν; enfin, *gratiam referre*, prouver sa reconnaissance 
par des actes, χάριν φέρειν, ἀντιχαρίζεσθαι. Cic. Магс. 11, 33. 
Maximas tibi omnes *gratias agimus*, majores etiam *habemus*. 
Nous t’offrons tous les plus vives actions de grâces, et notre 
reconnaissance va encore au delà. Off. II, 20. Inops etiamsi 
*referre* gratiam non potest, *habere* tamen potest. 
L’indigence, impuissante à payer de retour, peut néanmoins être 
reconnaissante.

2. *Gratias agere* est la formule du langage ordinaire; *grates 
agere*, celle du style noble et choisi. Cic. Somn. *Grates* tibi 
ago, summe sol, vobisque, reliqui cœlites. Souverain soleil, 
dieux du ciel, ma voix vous rend grâces.

3. De même *gratulari* désigne des remercîments faits par 
occasion, sans accompagnement de sacrifice et des félicitations 
familières; *gratari*, des prières de remercîment ou des 
félicitations solennelles. Liv. VII, 3. Jovis templum 
*gratantes* ovantesque adire. Porter en triomphe au temple de 
Jupiter des remercîments solennels. Comparez avec Ter. Heaut. V, 
1, 6. Desine deos *gratulando* obtundere. Cesse d’assourdir les 
dieux de tes remercîments.

Gratus. Jucundus. Acceptus. Gratiosus.
1. *Gratum*, ce qui nous agrée, parce que nous y attachons du 
prix, ce qui nous paraît précieux, intéressant, ce qui vaut des 
remercîments; *jucundum*, ce qui nous agrée, parce que nous y 
prenons du plaisir. *Gratus* peut se dire d’une nouvelle 
fâcheuse qui nous met à même de prendre nos mesures en temps 
utile; la nouvelle n’en sera pas moins *injucunda*. Cic. Att. 
III, 24. Ista veritas etiamsi *jucunda* non est, mihi tamen 
*grata* est. Quoique cette vérité ne me fasse point plaisir, 
elle ne laisse pas de m’être précieuse. Famm. V, 18. Cujus 
officia *jucundiora* scilicet sæpe mihi fuerunt, nunquam 
*gratiora*. Ses bons offices m’ont souvent paru plus agréables, 
ils ne m’ont jamais été plus chers.

2. *Gratus* s’entend d’un sentiment; il s’agit de ce qu’on 
souhaite; *acceptus*, de l’expression de ce sentiment, lorsqu’on 
avoue que les choses viennent à propos.

3. Le *gratus alicui* ne rencontre point de défaveur, on l’aime; 
le *gratiosus apud aliquem* est l’objet d’une faveur marquée et 
d’un attachement passionné, c’est le favori.

—Gravitas, v. *Moles* et *Severitas*.

Gremium. Sinus.
*Gremium*, le giron, entre la ceinture et les genoux d’une 
personne assise, et au figuré le symbole de la sollicitude 
maternelle; *sinus*, le sein, et au figuré le symbole de 
l’obscurité qui abrite et protége. Cic. Pis. 37. Ætolia procul a 
barbaris disjuncta gentibus in *sinu pacis* posita medio fere 
Græciæ *gremio* continetur. Séparée des races barbares par son 
éloignement, située au sein de la paix, l’Étolie ne s’étend pas 
hors du giron de la Grèce.

—Gressus, v. *Gradus*.
—Grumus, v. *Collis*.
—Grex, v. *Caterva* et *Pecus*.
—Gula, v. *Faux*.
—Gurgulio, v. *Faux*.
—Gurges, v. *Vorago*.
—Gustus, gustare, v. *Sapor*.

Gutta. Stilla. Stiria.
*Gutta*, goutte naturelle; *stilla*, goutte mesurée 
artificiellement. C’est d’ailleurs l’idée de petitesse qui 
domine dans *gutta*, d’où *guttatim*, goutte à goutte; dans 
*stilla*, c’est l’idée d’humidité, d’où *stillatim*, en 
dégouttant. *Stilla*, goutte liquide; *stiria*, goutte gelée.

—Guttur, v. *Faux*.
—Gyrus, v. *Orbis*.


H


—Habena, v. *Frenum*.
—Habitare, v. *Incolere*.
—Hactenus, v. *Adhuc*.
—Habere, v. *Tenere*.
—Habitus, v. *Vestis*.
—Hædus, v. *Caper*.

Hærere. Pendere.
*Hærere*, rester empêché sans qu’on puisse se détacher ou 
avancer; *pendere*, être suspendu et ne pouvoir tomber à terre. 
Cic. Acadd. II, 39. Ut videamus terra penitusne defixa sit et 
radicibus suis *hæreat*, an *media* pendeat. Pour voir si la 
terre est fixée par sa base et retenue par ses racines ou 
suspendue dans l’espace.

—Hæsitare, v. *Cunctari*.
—Hamus, v. *Uncus*.

Hariolari. Vaticinari.
*Hariolari*, prédire, avec une idée accessoire de charlatanisme, 
χρησμολογεῖν; *vaticinari*, avec une idée accessoire 
d’inspiration, prophétiser, μαντεύεσθαι. Dans ce passage de 
Cicéron, Divin. I, 2. *Hariolorum* et *vatum* furibundæ 
prædictiones; *harioli*, ce sont ceux qui passent d’avance aux 
yeux du public pour des charlatans de profession; *vates*, ceux 
que Cicéron, du haut de sa philosophie, regarde comme autant 
d’autres charlatans.

—Hasta, v. *Missile*.
—Helluo, v. *Prodigus*.
—Heros, v. *Numen*.
—Hircus, v. *Caper*.
—Hirsutus, hirtus, hispidus, v. *Horridus*.
—Historiæ, v. *Annales*.
—Hœdus, v. *Caper*.
—Haud scio an, v. *Casu*.
—Helvus, v. *Luteus*.
—Hilaris, v. *Gaudere*.
—Histrio, v. *Actor*.

Homicida. Interfector. Peremptor. Interemptor. Percussor. 
Sicarius. Carnifex.
1. *Homicida*, meurtrier, en général, coupable du crime de 
meurtre, ἀνδροφόνος; *interfector*, *peremptor* et 
*interemptor*, celui qui porte le coup mortel à une personne 
donnée, que cette action soit un crime ou non, φονεύς; 
*percussor* et *sicarius*, instruments d’autrui et simples 
exécuteurs d’une volonté étrangère: le *percussor* exécute une 
condamnation officielle; le sicaire ou *sicarius* loue et prête 
son bras pour un assassinat. Cic. Rosc. Am. 33, 93. Erat tum 
multitudo *sicariorum*... et homines impune occidebantur... Si 
eos putas... quos qui leviore nomine appellant, *percussores* 
vocant, quæro in cujus fide sint et tutela. Il y avait alors de 
nombreux sicaires et on tuait avec impunité. Si vous entendez 
parler des assassins que les gens qui leur veulent donner le nom 
le plus léger appellent exécuteurs, cherchez quel est leur 
protecteur et leur appui.

2. Le *percussor* est aux ordres de la puissance politique; il 
frappe des citoyens, des proscrits; le *carnifex*, aux ordres de 
la justice; il sévit contre des coupables.

Homo. Mas. Vir. Homunculus. Homuncio. Homullus.
1. *Homo*, l’être humain, homme ou femme, par opposition à 
*deus* et *bellua*, ἄνθρωπος; *mas* et *vir*, l’homme seul: 
*mas*, au sens physique, par opposition à *femina*, comme ἄρσην; 
*vir*, au sens moral, par opposition à *mulier*, comme ἀνήρ. 
Sen. Polyb. 36. Non sentire mala sua non est *hominis*, at non 
ferre non est *viri*. Il faut n’avoir rien d’humain pour ne pas 
sentir ses maux, rien de viril pour ne pas les supporter.

2. *Homunculus* sert à marquer la faiblesse et l’impuissance de 
l’homme comme étant le lot de l’espèce entière, du genre humain, 
par opposition à la toute-puissance de la Divinité, à la 
grandeur de la nature et de l’univers; *homuncio* et *homullus* 
désignent l’homme faible et sans conséquence en sa qualité 
d’individu, par opposition à d’autres hommes: *homuncio*, avec 
un sentiment de compassion; *homullus*, avec un sentiment de 
mépris.

—Honestus, v. *Virtus* et *Bonus*.

Honorare. Honestare.
*Honorare*, honorer quelqu’un par une distinction qu’on lui 
accorde en passant, lui faire honneur; *honestare*, couvrir 
quelqu’un d’honneur en attachant à sa personne un éclat durable.

Hornus. Hornotinus.
*Hornus*, terme poétique; *hornotinus*, forme prosaïque du même 
mot pour désigner ce qui a lieu pendant l’année.

Horridus. Hirtus. Hirsutus. Hispidus. Asper.
*Horridus*, terme général pour tout ce qui est grossier et rude 
par défaut de culture; *hirtus* et *hirsutus* ont un rapport 
particulier à la rudesse du poil ou autre couverture, par 
opposition à moelleux; *hispidus* et *asper* se rapportent à de 
fortes inégalités de surface, par opposition à lisse: *hispidus* 
marque que ces aspérités nuisent à la beauté; c’est une question 
de coup d’œil; *asper*, qu’elles blessent; c’est une question de 
toucher. Vell. P. II, 4, caractérise d’abord par l’emploi 
d’*hirtus*, l’extérieur négligé de Marius, puis la rudesse de sa 
nature par l’emploi d’*horridus*.

—Horror, v. *Vereri*.

Hortari. Monere.
L’exhortation, *hortatio*, s’adresse directement à la volonté 
pour l’obliger à prendre un parti, tandis que l’avertissement, 
*monitio*, s’adresse à la conscience et au jugement. 
L’*hortatio* a pour but l’action même; la *monitio*, une 
représentation qui sert de voie pour conduire à l’action. Sall. 
Jug. 60. *Monere* alii, alii *hortari*. Ils avertissaient, 
exhortaient. Cat. 60[1]. Sed ego vos quo pauca *monerem*, 
convocavi. Je vous ai réunis pour vous donner quelques 
avertissements. Sen. Ep. 13. Nimium diu te *cohortor* quum tibi 
admonitione magis quam *exhortatione* opus sit. Je perds mon 
temps à vous exhorter; vous avez plus besoin d’avis que de 
conseils. Cic. Fam. X, 40. Si aut aliter sentirem, certe 
admonitio tua me reprimere, aut si dubitarem, hortatio impellere 
posset. Si j’étais d’un autre sentiment, un avis de vous 
m’arrêterait; si j’hésitais, un conseil de vous m’entraînerait.

—1 Chap. LVIII, dans la collection Lemaire et la collection 
Panckoucke.

Hospes. Adventor.
*Hospes*, celui qui va loger chez un ami; *adventor*, chez un 
aubergiste. Sen. Benef. I, 14. Nemo se stabularii aut *cauponis 
hospitem* judicat. Personne ne se croit en relation 
d’hospitalité avec un logeur ou un aubergiste.

—Hospes, v. *Exterus*.
—Hospitium, v. *Deversorium*.
—Hosticus, hostis, v. *Adversarius*.
—Hucusque, v. *Adhuc*.

Humanitas. Comitas. Facilitas. Civilitas.
*Humanitas*, vertu qui tient à l’éducation, qui part de 
l’intelligence pour ennoblir l’homme entier, esprit et cœur, qui 
change son être en douceur et en philanthropie, par opposition à 
*feritas*; *comitas*, vertu morale, comme l’affabilité, qui 
traite le premier venu en homme sans s’arrêter au rang; 
*facilitas*, vertu de société, comme l’obligeance indulgente et 
prévenante, qui rend aisé et agréable le commerce de la vie; 
*civilitas*, vertu politique, comme l’humeur républicaine d’un 
prince qui ne fait point sentir la différence relative du maître 
au peuple et qui traite ses sujets en concitoyens. Nep. Milt. 8. 
In Miltiade erat quum summa *humanitas*, tum mira *comitas*, ut 
nemo tam humilis esset cui non ad eum aditus pateret. Miltiade 
joignait à une humanité exquise une affabilité étonnante; les 
plus humbles avaient un libre accès auprès de lui.

Humanitus. Humane. Humaniter.
*Humanitus* fait allusion aux rapports extérieurs de l’homme 
avec les dieux ou la nature, et particulièrement à sa faiblesse 
et à sa fragilité, comme ἀνθρωπείως et ἀνθρωπίνως; *humane* et 
*humaniter* s’entendent de l’homme pris en lui-même, des 
facultés et de la vocation qui en font un être perfectible, et 
alors *humane facere* est l’expression du développement moral, 
de la noblesse dans les sentiments, comme φιλανθρώπως; 
*humaniter facere*, celle du progrès dans l’usage du monde, de 
la politesse, de l’aménité, comme ἐπιειϰῶς. Cic. Phil. I, 4. Si 
quid mihi *humanitus* accidisset. S’il m’arrivait un de ces 
accidents auxquels la pauvre humanité est sujette. Comparez avec 
Tusc. II, 27, 65. Græci morbos tolerantes et *humane* ferunt. 
Contre des maladies à supporter les Grecs sont forts, ils sont 
hommes, et Qu. Fr. II, 1. Fecit *humaniter* Licinius, quod ad me 
misso senatu vesperi venit. C’est un aimable homme que Licinius; 
il est venu chez moi le soir après la clôture du sénat.

—Humare, v. *Sepelire*.
—Humidus, v. *Udus*.
—Humerus, v. *Armus*.
—Humus, v. *Tellus*.


I-J


—Jacere, v. *Cubare*.

Jactatio. Gloriatio. Ostentatio. Venditatio.
*Jactatio* et *gloriatio*, défauts qui ont leur origine dans la 
vanité et la suffisance: *jactatio*, défaut du fat qui se donne 
de grands airs, qui fait étalage de ses avantages et de ses 
mérites, qui les fait ressortir par ses paroles et ses gestes, 
avec une idée accessoire d’étourderie; *gloriatio*, défaut du 
fanfaron qui publie hautement ses avantages ou ses mérites, avec 
une idée accessoire d’impertinence. L’*ostentatio* et la 
*venditatio* ont leur origine dans un calcul habile de l’effet 
qu’on peut tirer d’une fausseté: l’ostentation, *ostentatio*, 
cherche à déguiser sous des apparences brillantes une pauvreté 
réelle; la représentation, *venditatio*, veut paraître en 
faisant valoir outre mesure certains avantages.

—Jactura, v. *Mittere* et *Damnum*.
—Jaculum, v. Missile.
—Janua, v. *Ostium*.
—Icere, v. *Verberare*.

Idoneus. Aptus.
*Idoneus*, qui a ce qu’il faut pour être employé à quelque 
chose, *aptus*, pour le faire, F. A. Wolf. En d’autres termes, 
l’*idoneus* est propre à un emploi par des qualités quelconques 
et par le concours des circonstances, ἐπιτήδειος; l’*aptus*, par 
sa valeur personnelle, par sa capacité, ἱϰανός. L’*idoneus* est 
inactif par lui-même; on se sert de lui pour atteindre un but, 
parce qu’il est un instrument commode; l’*aptus* entre de lui-
même dans une affaire, parce qu’il a les dispositions 
nécessaires pour réussir.

—Ignarus, v. *Cognitio*.

Ignavia. Inertia. Segnitia. Desidia. Socordia. Pigritia.
1. *Ignavia*, opposé à *industria*, l’amour du désœuvrement 
considéré comme une dérogation à la loi du devoir, en ce sens 
qu’on n’est homme, qu’on ne se distingue du vulgaire, qu’on ne 
vaut par soi-même que si on est doué du goût de l’action; 
*inertia*, le même amour envisagé comme une infraction à la loi 
du travail, en ce sens que l’homme ne devient un membre utile, 
plus ou moins estimable de la société, que par son activité 
pratique. L’oisiveté, *ignavia*, est entée sur le naturel; 
l’action lui répugne; la fainéantise, *inertia*, est affaire 
d’habitude et de caractère; elle ne se soucie point de 
travailler. Un méchant esclave est un fainéant, *iners*; un 
noble qui vit sans rien faire est un oisif, *ignavus*.

2. *Segnitia*, *desidia*, *socordia* et *pigritia*, défauts 
divers d’un tempérament trop tranquille. La nonchalance, 
*segnitia*, attend qu’on l’excite, qu’on la contraigne, qu’on la 
prenne corps à corps avant de renoncer au repos; elle a pour 
opposé *promptus*. L’indifférence, *desidia*, se croise les bras 
et attend que les choses se fassent d’elles-mêmes. L’apathie, 
*socordia*, est incapable de prendre à quoi que ce soit un vif 
intérêt et néglige ses devoirs faute d’y songer. La paresse, 
*pigritia*, a une horreur naturelle de toute espèce de mouvement 
et n’est heureuse que dans les bras du repos.

—Ignavia, v. *Vereri*.

Ignominia. Infamia. Dedecus. Probrum. Opprobrium.
1. L’*ignominia* ôte l’honneur légal dont la perte ne dépend 
point des propos du public, mais d’une juste réprimande infligée 
par un magistrat, un censeur, par exemple, ἀτιμία; l’*infamia* 
ôte l’honneur moral, la bonne réputation; elle tient au mépris 
public, elle est la suite d’une conduite honteuse et 
déshonorante, δυσφημία.

2. *Ignominia* et *infamia* sont des termes abstraits qui 
marquent l’état d’une personne déshonorée; *dedecus* et 
*probrum*, des termes concrets qui marquent la cause de cet 
état, l’acte déshonorant. Le *dedecus* s’écarte des façons d’un 
homme d’honneur, de la noblesse qu’on s’attendait à retrouver 
dans toutes ses actions; le *probrum* entache la moralité d’un 
homme qu’on croyait du moins capable de se conduire honnêtement. 
La bassesse expose au *dedecus* dans les fonctions publiques; 
l’inconduite, au *probrum* dans les relations privées.

3. *Probrum*, reproche qu’on serait en droit de nous adresser; 
*opprobrium*, reproche formulé. *Probrum* appelle l’attention 
sur la honte qui a été encourue; *opprobrium*, sur le blâme qui 
s’exprime hautement.

Ignoscere. Veniam dare.
*Ignoscere* est un acte moral: c’est pardonner de tout cœur, 
remettre et oublier, par opposition à garder rancune, comme 
συγγιγνώσϰειν; *veniam dare* est un acte politique; c’est 
substituer la clémence à la justice, par opposition à châtier, 
comme μεθιέναι. L’ami, l’égal pardonne, *ignoscit*; le 
supérieur, le puissant fait grâce, *veniam dat*. Cic. Man. 3. 
Illis imperatoribus laus est tribuenda quod egerunt; *venia 
danda* quod reliquerunt. Il faut louer ces généraux de ce qu’ils 
ont fait; il faut leur faire grâce pour ce qu’ils ont laissé 
inachevé. Comparez avec Att. XVI, 16. *Ignosce* mihi quod eadem 
de re sæpius scribam. Pardonne-moi de revenir si souvent sur le 
même sujet.

—Ilia, v. *Caro*.
—Illico, v. *Repente*.
—Illustris, v. *Celeber* et *Luculentus*.

Imago. Simulacrum. Statua. Signum.
1. *Imago* et *simulacrum*, termes généraux, représentation d’un 
objet par la première œuvre venue de sculpture ou de peinture: 
l’*imago* se rattache à l’original, comme la copie au modèle, 
par une ressemblance frappante, εἰϰών; le *simulacrum* s’oppose 
à l’original, à l’être véritable, c’est une imitation qui fait 
illusion, εἴδωλον. *Statua*, *signum* et *effigies* sont 
exclusivement des ouvrages de sculpture; *tabula* et *pictura*, 
exclusivement des tableaux.

2. *Simulacrum* et *statua* s’entendent de la reproduction 
complète d’une forme donnée, comme les statues en pied de la 
sculpture; *effigies* et *imago* marquent par préférence la 
reproduction des parties caractéristiques, nommément des traits 
du visage; *effigies*, dans la sculpture; ce sont des bustes; 
*imago*, dans la peinture; ce sont des têtes. Tac. Ann. I, 74. 
Alia in *statua* amputato capite Augusti *effigiem* Tiberii 
inditam. Il avait coupé la tête à une autre statue qui 
représentait Auguste et remplacé cette tête par un buste de 
Tibère. XIV, 61. *Effigies* Poppææ proruunt, Octaviæ *imagines* 
gestant humeris. Le peuple renverse les bustes de Poppée et 
promène sur ses épaules les portraits d’Octavie. H. II, 3. 
*Simulacrum* deæ non *effigie* humana. La déesse est représentée 
avec des traits qui s’écartent de la nature humaine. Cic. Tusc. 
III, 2, 3. Optimus quisque consectatur nullam eminentem 
*effigiem* (virtutis) sed adumbratam *imaginem* gloriæ. Ce n’est 
point la vertu avec ses traits frappants et sculptés, c’est un 
portrait indécis de la gloire qui entraîne à sa suite les 
meilleurs d’entre nous.

3. *Signum*, toute espèce de sculpture, par opposition à 
*tabulæ* et *picturæ*; *simulacrum*, statue sacrée, celle d’un 
dieu, ἄγαλμα; *statua*, statue profane, celle d’un homme, 
ἀνδριάς. Cic. Cat. III, 8. *Simulacra deorum* immortalium 
depulsa sunt et statuæ veterum hominum dejectæ. Les statues 
sacrées des dieux immortels furent expulsées, les statues 
profanes des anciens héros abattues. Verr. I, 22. Legati *deorum 
simulacra* venerabantur, itemque *cætera signa* et ornamenta 
lacrimantes intuebantur. Les députés adoraient les statues 
sacrées des dieux, et la vue des autres œuvres de sculpture et 
de décoration leur arrachait des larmes.

—Imbecillis, imbecillitas, v. *Validus*.
—Imber, v. *Pluvia*.
—Infirmus, infirmitas, v. *Validus*.

Imitatio. Æmulatio. Certatio. Rivalitas. Simulatio.
1. *Imitari* marque simplement, sans idée morale accessoire, un 
effort pour produire quelque chose qui ressemble à un objet 
donné; *æmulari* marque, outre l’effort d’imitation, le désir 
d’égaler ou de surpasser celui qu’on imite en considération, en 
honneur, en succès. L’*imitatio* n’a en vue que l’objet donné; 
c’est une tendance généralement modérée et louable; l’*æmulatio* 
n’a d’yeux que pour la personne ornée de la qualité qui vaut la 
peine d’être imitée; elle se montre toujours sous les traits 
d’une passion plus ou moins vive, louable ou blâmable, suivant 
qu’elle tire son origine d’un amour honnête ou d’un amour 
désordonné des honneurs. Plin. Ep. VII, 30. Demosthenis 
orationem habui in manibus non ut *æmularer* (improbum enim ac 
pæne furiosum), at tamen *imitarer* ac *sequerer* tantum. J’ai 
étudié ce discours de Démosthène. Je n’ai point la prétention 
téméraire et presque folle d’être son émule, mais je veux être 
du moins son imitateur et son élève.

2. L’*æmulus* est au-dessous de son adversaire, il vise à 
l’atteindre et à l’égaler un jour; le *certator* et le 
*concertator* lui sont égaux, ils visent à le battre et à le 
vaincre.

3. L’*æmulatio* dispute une supériorité quelconque; la 
*rivalitas* soutient une lutte pour emporter la première place 
dans le cœur d’une personne. Cic. Tusc. IV, 26, 56. Illa vitiosa 
*æmulatione* quæ *rivalitati* similis est, æmulari quid habet 
utilitatis? A quoi bon poursuivre une personne de cette 
émulation fâcheuse qui ressemble à de la jalousie?

4. L’*imitatio* est un effort pour devenir ce qu’on n’est pas 
encore, mais ce qu’on deviendrait volontiers et ce qu’on peut 
devenir en effet; la *simulatio*, un effort pour paraître ou 
devenir ce qu’on n’est point, ne peut ni ne doit être, parce que 
la nature s’y oppose. L’*imitatio* est le chemin qui conduit à 
un idéal réel ou imaginaire; la *simulatio* reste toujours un 
plagiat.

—Immanis, v. *Magnus*.
—Impensa, v. *Sumptus*.
—Impar, v. *Æquus*.
—Imperare, v. *Jubere*.

Impertire. Tribuere. Participare. Communicare.
*Impertire* et *tribuere* signifient partager, distribuer, sans 
donner à entendre que le donateur réserve une part pour lui: 
*impertire* présente ce partage comme un acte libre, volontaire, 
de pure bonté; *tribuere*, comme un acte de justice et de 
prudence. *Participare* et *communicare*, admettre les autres à 
un partage dont on profite soi-même: *participare*, faire 
participer, se rapporte généralement à la personne qui reçoit, 
qui est appelée à prendre part, *communicare*, mettre en commun, 
à la chose dont on fait part et à l’usage de laquelle cette 
personne doit participer.

—Impietas, v. *Delictum*.
—Impius, v. *Scelestus*.
—Imponere, v. *Fallere*.

Imus. Infimus.
*Imum*, la partie la plus basse dans un tout indivisible; 
*infimum*, la base ou le dessous dans un tout divisible. 
L’*imum* est en bas; l’*infimum*, en dessous. Cic. Rosc. com. 7. 
Ab *imis* unguibus usque ad summum verticem. De la plante des 
pieds au sommet de la tête. Comparez avec Divin. I, 33. Ut ab 
*infima* ara subito anguis emergeret. Un serpent sortit tout à 
coup de dessous l’autel. Et avec N. D. II, 20. Luna *infima* est 
quinque errantium. Des cinq planètes, c’est la lune qui est en 
dessous. *Imus* n’exprime d’ailleurs qu’un rapport de lieu; 
*infimus* contient une idée accessoire, celle du dernier rang.

—Inambulare, v. *Ambulare*.

Inanis. Vacuus.
*Inanis*, ce qui est vide au lieu d’être rempli, ce qui ne 
contient rien, par opposition à *plenus*; *vacuus*, ce qui est 
vacant et peut encore se remplir, ce qui n’a point de maître, 
par opposition à *occupatus* ou à *obsessus*. Tac. Ann. VI, 34. 
Jason post avectam Medeam genitosque ex ea liberos *inanem* mox 
regiam *vacuos*que Colchos repetivit, c’est-à-dire le palais 
désert, mort, et le peuple sans maître. Au figuré: *inane*, 
c’est ce qui n’existe point, *vacuum* ce qui est libre.

—Incassum, v. *Frustra*.
—Incedere, v. *Ire*.
—Incestus, v. *Inficetus*.
—Incastus. v. Inficetus,
—Incendere, v. *Accendere*.
—Inchoare, v. *Incipere*.

Incipere. Ordiri. Inchoare. Coepisse.
1. *Incipere*, marque le commencement par opposition à 
l’inaction qui précède et qui suit, c’est-à-dire, à *cessare* et 
à *desinere*, *desistere*, *finire*; *ordiri*, par opposition à 
la continuation de l’action, c’est-à-dire à *continuare*, et à 
son correspondant intransitif *pergere*; enfin, *inchoare*, 
*incohare*, par opposition à l’achèvement ou à l’accomplissement 
de l’action, c’est-à-dire à *perficere*, *consummare*, 
*peragere*, *absolvere*, etc. Cic. Off. I, 37. Ut incipiendi 
ratio fuerit, ita sit desinendi modus. Sachez entrer en matière, 
sachez aussi vous arrêter. Varron. R. R. III, 16. Apes cum 
*evolaturæ* sunt, aut etiam *inceperunt*, consonant vehementer. 
Lorsque les abeilles vont s’envoler ou qu’elles viennent de 
partir, elles font entendre un fort bourdonnement. Cic. Finn. 
IV, 6. Hoc *inchoati* cujusdam officii est, non *perfecti*. Ceci 
n’est encore qu’une ébauche et non point une œuvre achevée. Cic. 
Fr. ap. Non. *Perge*, quæso, nec enim imperite *exorsus* es. 
Continuez, je vous prie, votre début n’est point maladroit.

2. *Cœpi* a le même opposé qu’*incipere*. Sen. Cons. Polyb. 20. 
Quicquid *cœpit* et *desinit*; mais *cœpi* appelle plus 
fortement l’attention sur l’action qui commence, et *incepi* sur 
le commencement que prend l’action. *Cœpi* est une sorte de 
verbe auxiliaire, *incepi* est emphatique; *cœpi* se rapporte 
d’habitude à un infinitif et *incipere* à un substantif. Cic. 
Verr. V, 10. Quum *ver esse cœperat* (sed quum rosam viderat, 
tum ver *incipere* arbitrabatur), dabat se labori. Quand le 
printemps revenait, mais le printemps ne datait pour lui que des 
roses, il affrontait la fatigue.

Incitare. Instigare. Irritare. Instinctus.
1. *Incitare*, synonyme d’*hortari*, porter un paresseux par de 
bonnes paroles, par des encouragements, des apostrophes à une 
action presque toujours louable; *instigare*, synonyme de 
*stimulare*, pousser bon gré, mal gré une personne à une action 
hardie par des moyens énergiques comparables à des coups 
d’aiguillon, par reproches, promesses, menaces; *irritare*, 
synonyme d’*exacerbare*, exciter à un acte de violence un 
personnage paisible en remuant ses passions, son ambition, ses 
désirs de vengeance. Ter. Andr. IV, 2, 9. Age si hic non insanit 
satis sua sponte, *instiga*. Va, s’il ne s’emporte pas assez 
tout seul, pousse à la roue. Lucr. IV, 1075. Et *stimuli* 
subsunt qui *instigant* lædere id ipsum. Et des aiguillons 
secrets les poussent à blesser ce qu’ils aiment.

2. *Instigatus*, aiguillonné par une cause extérieure et 
profane, par des paroles, des ordres; *instinctus*, poussé par 
une cause intérieure d’un ordre élevé, inspiration, amour, voix 
de Dieu.

—Inclytus, v. *Celeber*.

Incolere. Habitare. Incola. Inquilinus. Colonus.
1. *Incolere* est transitif comme habiter; *habitare*, neutre 
comme demeurer. En outre, *incolere* rappelle l’idée du pays 
auquel on appartient en qualité de citoyen ou de sujet; 
*habitare*, celle de la maison où l’on est établi à demeure en 
qualité de propriétaire ou de locataire.

2. *Incola*, au sens restreint, le sujet par opposition au 
citoyen, μέτοιϰος; *inquilinus*, le locataire par opposition au 
propriétaire de la maison ou *dominus*, σύνοιϰος; *colonus*, le 
fermier par opposition au propriétaire foncier, à peu près comme 
θής.

—Incolumis, v. *Salvus*.
—Incurvus, v. *Curvus*.
—Indagare, v. *Quærere*.
—Indignari, v. *Succensere*.
—Indulgere, v. *Concedere*.
—Incuriosus, v. *Tutus*.
—Incusare, v. *Arguere*.
—Indigere, v. *Carere*.
—Indoles, v. *Ingenium*.
—Industria, v. *Opera*.
—Inedia, v. *Fames*.
—Inertia, v. *Ignavia*.
—Infamia, v. *Ignominia*.
—Infans, v. *Puer*.
—Infensus, infestus, v. *Adversarius*.

Inficetus. Infacetus. Incestus. Incastus.
1. *Inficetus* exprime un blâme positif et se dit d’un homme 
lourd et sans goût; *infacetus* n’exprime qu’un blâme négatif, 
c’est un homme qui n’a point d’esprit à revendre.

2. Et de même *incestus* celui qui a souillé son propre sang; 
*incestus*, celui qui n’est point chaste.

—Infidelis, infidus, v. *Fidus*.
—Infitiari, infitias ire, v. *Negare*.
—Infimus, v. *Imus*.
—Inflammare, v. *Accendere*.

Infortunium. Calamitas. Infelicitas. Miseria.
*Infortunium* et *calamitas* désignent un accident isolé: 
*infortunium* un accident fâcheux, un petit malheur, par exemple 
la perte d’une bourse, des coups qu’on a reçus; *calamitas* un 
accident tragique comme la perte d’une personne qu’on aime, de 
la fortune. *Infelicitas* et *miseria* expriment une position 
malheureuse et durable: *infelicitas* comme une simple privation 
de bonheur; *miseria* comme une misère réelle et accablante.

Ingenium. Natura. Indoles.
*Ingenium* et *natura*, le naturel considéré comme la base 
inébranlable de l’individualité humaine et comme rebelle à toute 
altération: *ingenium* se rapporte de préférence aux dons de 
l’esprit, *natura* à ceux du cœur. *Indoles*, le naturel 
considéré comme le germe de l’individualité et comme susceptible 
de culture.

—Ingluvies, v. *Faux*.
—Ingruere, v. *Irruere*.
—Inimicus, v. *Adversarius*.
—Ingredi, v. *Inire* et *Ire*.
—Inimicitia, v. *Odium*.

Inire. Intrare. Introire. Ingredi.
1. *Inire* ne s’emploie guère qu’au figuré, c’est se mettre à 
quelque chose, par exemple, *inire pugnam*, *numerum*, engager 
le combat, chercher un nombre; *intrare*, *introire*, *ingredi* 
expriment l’action d’entrer au sens propre; mais *intrare* est 
d’ordinaire transitif, il a l’accent sur sa racine verbale, 
*introire* est neutre, il a l’accent sur sa racine adverbiale. 
Dans *intrare curiam* on songe surtout au seuil qu’on franchit, 
dans *introire*, aux quatre murs entre lesquels on va 
s’enfermer.

2. *Intrare* et *introire* supposent un espace fermé à dessein 
par des murailles, des barrières, des bornes; *ingredi* ne 
suppose qu’un espace étranglé, une route, *viam*, un pont, 
*pontem*.

Initium. Principium. Primordium.
1. *Initium*, commencement au sens abstrait, comme simple point 
de départ, par opposition à *exitus*; *principium*, au sens 
concret, comme la partie qui se présente avant les autres 
lorsqu’il s’agit de choses, qui précède lorsqu’il s’agit 
d’actions, par opposition à *extremum*. *Initium* n’est qu’un 
commencement dans le temps, *principium* est en outre une base 
posée dans l’espace. L’*initium* disparaît dans ce qui suit, le 
*principium* sert de fondement aux progrès ultérieurs. Les 
*initia philosophiæ* sont les rudiments au-dessus desquels le 
disciple s’élève dans le cours de ses études, les *principia* 
sont les principes auxquels il faut toujours revenir. *Initio* 
signifie ordinairement d’abord comme ceci et ensuite autrement; 
*principio*, dès l’abord et toujours de même.

2. *Primordium* est un augmentatif emphatique de *principium*, 
et suppose un vaste système dont l’origine est assez reculée 
pour qu’on puisse distinguer entre un commencement apparent et 
un commencement réel, primordial, élémentaire.

—Injuria, v. *Contumelia*.
—Innocentia, v. *Virtus*.

Innumerus. Innumerabilis.
*Innumerus*, terme poétique et choisi, comme sans nombre, 
ἀνήριθμος; *innumerabilis*, terme prosaïque et usuel, comme 
innombrable, ἀναρίθμητος.

—Inopia, v. *Paupertas*.
—Inquilinus, v. *Incolere*.
—Insanus, v. *Amens*.
—Inscius, v. *Cognitio*.
—Insimulare, v. *Arguere*.
—Insomnis, v. *Vigil*.
—Instigare, v. *Incitare*.
—Inquam, v. *Dicere*.
—Inquinare, v. *Contaminare*.
—Inscendere, v. *Scandere*.
—Insignis, v. *Eminens*.
—Insolentia, v. *Superbia*.
—Insomnium, v. *Somnus*.

Instituere. Instaurare. Restituere. Restaurare.
*Instituere*, prendre un arrangement profane; *instaurare*, 
organiser une cérémonie sainte, vénérable ou du moins une 
entreprise importante, par exemple un sacrifice, des jeux sacrés 
ou des fêtes, la guerre ou une bataille. *Instituere* est un 
terme usuel, *instaurare* un terme pompeux et choisi. Même 
différence entre *restituere* et *restaurare*.

—Instituere, v. *Erudire*.
—Insuper, v. *Præterea*.
—Integrare, v. *Iterum*.
—Instructus, v. *Præditus*.
—Integer, v. *Salvus*.

Intelligere. Sentire. Cognoscere.
*Intelligere* se dit des notions rationnelles dues à la 
réflexion qui combine des idées; *sentire*, des notions 
naturelles qui s’acquièrent par voie de sentiment, par des 
perceptions ou des impressions instantanées des sens ou de 
l’esprit; enfin, *cognoscere*, des notions historiques fondées 
sur le témoignage des sens et de la tradition, Sen. Ir. III, 13. 
Quidni gauderet, quod iram suam multi *intelligerent*, nemo 
*sentiret*? Je conçois que Socrate ait ressenti un mouvement de 
joie quand sa colère que tous ses familiers discernaient ne 
frappait les yeux de personne. Cic. N. D. III, 24. Quare autem 
in his vis deorum insit tum *intelligam* quum *cognovero*. Quant 
à leur divinité, je la comprendrai quand j’aurai appris à la 
connaître.

Intercapedo. Interruptio. Interpellatio. Interlocutio.
*Intercapedo* et *interruptio*, interruption d’une action, d’une 
affaire: l’*intercapedo* est polie, souvent même bienveillante; 
l’*interruptio* est violente, elle trouble. *Interpellatio* et 
*interlocutio*, interruption d’un discours par un autre discours 
qui vient à la traverse: l’*interpellator* n’a d’autre but que 
d’empêcher l’orateur de continuer; l’*interlocutor* veut se 
faire entendre lui-même au beau milieu du discours d’un autre.

—Interdicere, v. *Vetare*.
—Interdum, v. *Nonnunquam*.
—Interdiu, v. *Dies*.

Interea. Interim.
*Interea* se rapporte à une action durable qui tombe dans une 
période, comme cependant; *interim* à une action momentanée, 
comme là-dessus. Il y a entre eux la même corrélation qu’entre 
un temps passé et l’aoriste, entre un instant et une période. 
Cic. Quint. 6. Hæc dum Romæ geruntur... Quintius *interea* de 
agro detruditur. Voilà ce qui se passait à Rome; cependant 
Quintius est évincé de son champ: c’est-à-dire que la chose se 
fait peu à peu. Comparez avec Famm. X, 12. *Interim* ad me venit 
Manutius noster. Là-dessus je vois venir chez moi notre cher 
Manutius. Tac. Ann. XI, 32. Non rumor *interea* sed undique 
nuntii incedunt... Atque *interim* Ostiensem viam intrat. 
Cependant ce ne sont plus des bruits, ce sont des messagers qui 
arrivent de tous les côtés... Et là-dessus elle prend la route 
d’Ostie.

—Interemptor, v. *Homicida*.
—Interfector, v. *Homicida*.
—Interesse, v. *Adesse*.

Interficere. Perimere. Interimere. Negare. Occidere. Jugulare. 
Obtruncare. Trucidare. Percutere.
1. *Interficere* et *perimere*, termes généraux, mettre à mort, 
faire mourir, tuer pour quelque motif et par quelque moyen que 
ce soit, faim, poison, corde, fer, supplice, ϰτείνειν: mais 
*interficere* est un terme ordinaire, *perimere* un terme 
archaïque, choisi, poétique. *Interimere* suppose accessoirement 
que la chose passe inaperçue, comme se défaire de quelqu’un, 
ἀναιρεῖν; *necare* implique une idée d’injustice ou du moins de 
cruauté, comme assassiner, φονεύειν. Cic. Tusc. V, 20. Dionysius 
alterum jussit *interfici*, quia viam demonstravisset 
*interimendi* sui. Denys le fit mettre à mort pour avoir montré 
comment on pouvait se défaire de lui. Fr. Arat. 11. Quem neque 
tempestas *perimet*, nec longa vetustas *interimet*. Il ne 
périra point sous l’effort d’une saison, il ne succombera point 
à la lente action des siècles. Curt. IX, 7, 8. Boxum *protinus* 
placuit *interfici*; Biconem etiam per cruciatus *necari*. Il 
voulut qu’on mit sur-le-champ Boxus à mort, mais qu’on fît périr 
Bicon dans les tourments.

2. *Occidere*, *jugulare*, *trucidare*, *obtruncare*, 
*percutere*, expriment une mort sanglante: *occidere*, porter 
par terre, c’est le fait du soldat dans un combat franc et 
loyal; *jugulare*, couper la gorge ou le cou, ou plutôt tuer 
d’un coup savant sous la clavicule, c’est le fait du bandit qui 
veut imiter le gladiateur, σφάξαι; *obtruncare*, tailler en 
pièces, massacrer, couper en morceaux comme un meurtrier 
maladroit; *trucidare*, tuer à loisir comme un boucher, en homme 
avide de sang qui met à mort sans rencontrer de résistance et 
triomphe d’une victime sans défense; *percutere*, exécuter, 
simple action mécanique, office du bourreau ou de tout autre 
exécuteur d’une condamnation ou d’un ordre. Senec. Contr. III, 
21. Nec dominum *occidit*, nec domino *venenum* dedit. Il n’a ni 
poignardé ni empoisonné son maître. Hor. Ep. 1, 2, 32. Ut 
*jugulent* homines surgunt de nocte latrones. Les brigands 
sortent de l’ombre pour égorger le monde. Sall. Fr. Cæteri vice 
pecorum *obtruncantur*: en sorte qu’on voyait à terre comme sur 
un étal des membres détachés. Tac. Hist.... Juberet *interfici*; 
offerre se corpora iræ; *trucidaret*. Il n’avait qu’à les faire 
mourir; ils étaient prêts à servir de victimes à sa colère: il 
pouvait les tuer à son aise. Cic. Rosc. Am. 34. Cujus consilio 
*occisus* sit invenio; cujus manu *percussus* sit non invenio. 
Je discerne l’auteur, je ne découvre pas l’instrument de cette 
mort sanglante.

—Interitus, v. *Lues* et *Mors*.
—Interlocutio, v. *Intercapedo*.

Intermittere. Omittere.
*Intermittere*, suspendre, remettre une affaire à un autre temps 
dans l’espérance et dans le dessein de la reprendre: *in tempus 
mittere* cum spe consilioque resumendi; *omittere*, abandonner. 
Varron. Fr. Studia tantum *intermittantur*, ne *omittantur*. 
Interrompez vos études, ne les abandonnez jamais.

—Intermori, v. *Mors*.
—Interrogare, v. *Rogare*.
—Intestina, v. *Caro*.
—Intueri, v. *Videre*.
—Invadere, v. *Irruere*.
—Interpellatio, v. *Intercapedo*.
—Interruptio, v. *Intercapedo*.
—Intrare, introire, v. *Inire*.
—I nunc, v. *Agere*.

Invenire. Reperire. Deprehendere. Nancisci. Adipisci. Consequi. 
Assequi.
1. *Invenire*, terme général, trouver dans toutes les 
conjonctures; *reperire* et *deprehendere* supposent un objet 
caché qu’on songe et qu’on s’applique à trouver: mais le 
*reperiens* se borne à découvrir ce qu’il ne voyait point 
d’abord et qui s’offre ensuite à ses yeux, ἀνευρεῖν; le 
*deprehendens* découvre ce qui voulait se cacher ou échapper et 
qui tombe en son pouvoir. Tac. Ann. I, 74. Perniciem aliis ac 
postremo sibi *invenere*. De bourreaux qu’ils étaient, ils 
finirent par se trouver victimes. Comparez avec XIV, 3. Cædes 
quonam modo occultaretur nemo *reperit*. Personne ne vit jour à 
cacher le meurtre.

2. *Invenire*, *reperire*, *deprehendere* ont pour terme un 
objet caché qu’on découvre; *nancisci*, *adipisci*, *assequi* et 
*consequi*, un objet éloigné qu’on atteint: le *nanciscens* 
arrive au terme avec ou sans peine, parfois même sans le 
souhaiter; c’est une rencontre; l’*adipiscens* a une lutte à 
soutenir; c’est une victoire; le *consequens* voit ses désirs 
comblés, qu’il y ait ou non mis du sien; c’est un bonheur; 
l’*assequens* voit sa constance et ses efforts couronnés; c’est 
un succès. Suet. Tib. 10. Titus ad primam statim mansionem 
febrim *nactus*. Titus prit la fièvre à la première halte. 
Comparez avec Dom. 15. Nero in *adipiscenda* morte manu 
Epaphroditi adjutus est. Néron ne parvint à se donner la mort 
qu’en se faisant aider par la main d’Epaphroditus. Cic. Att. X, 
12. *Nactus* Curionem omnia me consecutum putavi. J’avais eu la 
chance de trouver Curion, je crus avoir tout gagné. Rosc. Com. 
4. Ut neque nihil neque tantum quantum *postulavimus 
consequamur*. Il ne s’agit plus de recevoir tout ce que nous 
avons demandé, il s’agit de ne pas être réduits à rien. Dans 
Cicéron, Mil. 11: Nihil dico quid respublica *consecuta* sit, 
nihil quod vos, nihil quod omnes boni. Je ne tiens aucun compte 
de ce que gagne la république, de ce que vous gagnez vous-mêmes, 
de ce que gagnent tous les gens de bien (à la mort de Clodius à 
laquelle Milon a seul contribué); *assecuta sit* ne serait pas à 
sa place, et réciproquement *consequuntur* serait faible dans ce 
passage de Sen. Brev. 17. Operose assequuntur quæ volunt, anxie 
tenent quæ *assecuti* sunt. Ce qu’ils désirent est pénible à 
acquérir, ce qu’ils ont acquis est inquiétant à garder. Cic. 
Fam. I, 7, 10. Omnia quæ ne per populum quidem sine seditione se 
*assequi* arbitrabantur, per senatum *consecuti sunt*. Ils ont 
reçu des mains du sénat tous les avantages qu’ils désespéraient 
d’acquérir par l’appui du peuple à moins de le soulever.

—Invertere, v. *Vertere*.
—Investigare, v. *Quærere*.
—Invicem, v. *Vicissim*.

Invidia. Livor. Invidentia. Malignitas. Obtrectatio. 
Detrectatio.
1. *Invidia*, envie qui fait qu’on regarde les gens de travers 
et qu’on leur en veut pour des motifs tantôt avouables, tantôt 
immoraux, le plus souvent, mais non point toujours par égoïsme, 
ὑποψία; *livor*, envie dévorante qui infecte l’âme entière et 
qui ôte au corps même les fraîches couleurs de la vie.

2. *Invidia*, terme usuel qui se prend au sens actif pour 
l’envie qu’on porte aux autres, et au sens passif pour l’envie 
dont on est l’objet de leur part; *invidentia*, néologisme de 
Cicéron pour l’envie qu’on porte.

3. *Invidia* et *livor* présentent l’envie comme un accès 
passager; *malignitas*, comme un défaut d’habitude et de nature, 
par opposition à la bonté d’âme ou de cœur. L’*invidus* et le 
*lividus* envient certains biens à certaines personnes dans 
certaines circonstances; le *malignus* est incapable de rien 
souhaiter d’heureux à tout autre qu’à lui-même.

4. *Invidia*, *livor*, *malignitas*, ne marquent qu’un sentiment 
ou un tour d’esprit; *obtrectatio* marque une action ou une 
façon d’agir qui procède de ce sentiment et qui tend à nuire à 
celui qu’on envie par des moyens honteux, comme le dénigrement, 
par exemple. On ne conçoit point l’*obtrectatio* sans *invidia*, 
mais on peut concevoir l’*invidia* sans *obtrectatio* quand 
l’envie est trop lâche pour s’engager dans une lutte.

5. L’*obtrectatio* suppose un rival et tire son origine de la 
jalousie; la *detrectatio* ne suppose qu’un adversaire et 
provient de l’aversion.

—Invidia, v. *Odium*.
—Jocus, v. *Ludus*.
—Irasci, v. *Succensere*.

Ire. Meare. Gradiri. Ingredi. Incedere. Vadere.
1. *Ire* et *meare* expriment la marche, en général, comme 
mouvement d’un lieu vers un autre, *ire*, ἰέναι, se disant 
particulièrement des hommes, c’est la suite d’un acte de 
volonté; *meare*, φοιτᾷν, se dit particulièrement des bêtes, des 
vaisseaux, des cours d’eau, des astres: c’est un mouvement 
mécanique auquel la volonté n’a point de part. *Gradiri* et 
*ingredi*, *incedere* et *vadere* ajoutent à l’idée générale des 
idées accessoires et précises sur la manière de marcher: 
*gradiri* et *ingredi*, une idée de calme et de régularité, par 
opposition à *serpere*, *currere*, *stare*, comme ϐαδίζειν; 
*incedere*, une idée de fierté, de mesure et de convenance à 
propos d’une cérémonie, d’une revue, par opposition à 
*ambulare*, comme ἐμϐαίνειν; *vadere*, une idée de bonne volonté 
et de vivacité, en voyage, dans une attaque de vive force, par 
opposition à *repere*? comme χωρεῖν.

2. *Ingressus*, la marche en général; *incessus*, la démarche 
qui tient à l’individu et à laquelle on le reconnaît comme à une 
seconde physionomie. *Ingressus* est un terme purement physique; 
*incessus*, un terme moral et esthétique.

—Irridere, v. *Ridere*.
—Irritus, v. *Frustra*.
—Irritare, v. *Incitare* et *Lacessere*.

Irruere. Irrumpere. Ingruere. Invadere.
*Irruere*, entrer en courant, à la hâte et à l’étourdie; 
*irrumpere*, pénétrer par force et violence; *ingruere*, avec 
menaces et importunité; *invadere*, tomber quelque part avec 
audace et brusquerie.

Iter. Meatus. Via. Trames. Semita. Callis.
1. *Iter* et *meatus* expriment, au sens abstrait, le chemin 
qu’on fait, la marche, le voyage: *iter*, le chemin que fait un 
être raisonnable; *meatus*, celui que fait un être sans raison 
et sans volonté; mais *via*, c’est le chemin sur lequel on 
marche, c’est un terme concret. Hor. Od. III, 2, 22. Virtus 
negata tentat *iter via*. La vertu se fraye des routes 
nouvelles. Cic. Att. V, 14. *Iter* conficiebamus æstuosa et 
pulverulenta via. Nous cheminions sur une route brûlante et 
poudreuse.

2. *Iter*, pris comme terme concret, chemin, direction qui mène 
au but, comme ϰέλευθος; il n’est pas nécessaire que ce soit une 
voie frayée et fréquentée. *Via*, voie sinon construite, du 
moins régulière et battue, comme ὁδός. César entend, par 
*viarum* atque *itinerum* duces, des guides tenus de montrer les 
routes et les sentiers praticables et d’indiquer la direction à 
suivre quand les voies frayées venaient à manquer.

3. *Via* et *iter* peuvent être étroits ou larges; *trames*, 
*callis* et *semita* ne désignent qu’un chemin ou un sentier 
étroit: *trames*, un chemin ou une rue de traverse, à la 
campagne ou à la ville, propre à conduire au but plus 
promptement ou plus secrètement que la grand’route; *semita*, un 
sentier pour les piétons, souvent un trottoir qui court à côté 
de la route carrossable, οἶμος; *callis*, un chemin de montagne 
ou de forêt qui n’est guère praticable que pour le bétail, 
ἀτραπός. Plaut. Cas. III, 5, 42. De *via* in *semitam* degredi. 
Quitter la route pour un sentier. Cic. Phil. XIII, 9, 19. 
Egressus est non *viis* sed *tramitibus* paludatus. Il n’osa 
suivre les rues et prit les ruelles pour sortir de Rome en tenue 
de général. Virg. Æn. IX, 383. Rara per occultos lucebat 
*semita* *calles*, c’est-à-dire qu’Euryale et Nisus cherchent à 
s’échapper par des sentiers, *semita*, mais qu’ils ont de la 
peine à en découvrir faute de clarté, d’autant que les ombres de 
la nuit et de la forêt leur cachent même les chemins, *calles*.

—Iter facere, v. *Proficisci*.

Iterum. Rursus. Denuo. De integro. Repetere. Integrare.
1. *Iterum* veut dire, comme δεύτερον, pour la seconde fois; 
*rursum* ou *rursus*, αὖθις et πάλιν, une fois de plus, encore 
une fois; *denuo*, νέοθεν, de nouveau: il semble qu’on n’ait 
encore rien fait; *de integro*, αὖθις ἐξ ὑπαρχῆς, derechef, sur 
de nouveaux frais: c’est l’idée précédente exprimée avec plus de 
force. Justin, XXI, 4, 6. Нос consilio præventus *iterum* 
servitia concitat statutaque *rursus* cædium die, quum *denuo* 
se proditum videret. Prévenu dans ce dessein, il soulève une 
seconde fois les esclaves, fixe encore une fois le jour du 
massacre, et, se voyant de nouveau trahi...

2. De même, *pugnam iterare* signifie livrer une seconde 
bataille; *pugnam repetere*, reprendre le combat; *pugnam 
renovare*, le renouveler, et *pugnam integrare*, recommencer la 
bataille sur de nouveaux frais. Auct. Herenn. II, 3, 47. 
Enumeratio est per quam colligimus et commonemus quibus de rebus 
verba fecerimus, breviter, ut *renovetur*, non *redintegretur* 
oratio. L’énumération résume et rappelle les points sur lesquels 
on a parlé; elle est courte, il s’agit de reprendre, non de 
recommencer le discours.

Jubere. Imperare. Præcipere. Mandare.
*Jubere*, ordonner une chose parce qu’on souhaite et qu’on veut 
qu’elle soit faite, par opposition à *vetare*, comme ϰελεύειν; 
*imperare*, commander militairement en vertu de la supériorité 
de grade, ἄρχειν; *præcipere*, prescrire en vertu de l’autorité 
de précepteur, de gouverneur, à peu près comme ἐντέλλεσθαι; 
*mandare*, charger d’une affaire une personne qui a toute notre 
confiance, ἐφίεσθαι.

—Jucundus, v. *Gratus*.
—Jugum, v. *Mons*.
—Jugulare, v. *Interficere*.
—Jumentum, v. *Pecus*.
—Jurgium, v. *Disceptatio*.

Jusjurandum. Juramentum. Sacramentum.
*Jusjurandum* et *juramentum*, qui est d’une époque postérieure, 
serment civil par lequel on confirme ou promet quelque chose; 
*sacramentum*, serment militaire par lequel le soldat s’engage 
et se lie au drapeau. Liv. XXII, 38. Milites tunc quod nunquam 
antea factum erat *jurejurando* a tribunis militum adacti jussu 
consulum conventuros neque injussu abituros; nam ad eam diem 
nihil præter *sacramentum* fuerat. Les tribuns militaires firent 
jurer aux soldats qu’ils se réuniraient sur l’ordre des consuls 
et ne se retireraient point sans leur ordre. Cela ne s’était pas 
encore vu; il n’y avait jamais eu jusqu’à ce jour que le serment 
aux aigles.

—Juvare, v. *Auxilium*.
—Juvenis, v. *Puer*.

Juventa. Juventus. Juventas. Juvenalis. Juvenilis.
1. *Juventa*, la jeunesse considérée comme une période de la 
vie; *juventus*, comme la classe des jeunes gens; *juventas*, 
comme une déesse.

2. *Juvenalis*, terme indifférent pour tout ce qui se rapporte 
aux jeunes gens ou élogieux, par opposition à la faiblesse de 
l’âge; *juvenilis* contient une idée morale accessoire, celle 
des goûts que comporte le caractère des jeunes gens, la plupart 
du temps avec une teinte de blâme, par opposition à la maturité 
de l’âge.


L


Labare. Titubare. Vacillare. Nutare.
*Labare* caractérise le chancellement par rapport au corps 
entier qui ne pose point sur une base solide; *titubare*, par 
rapport aux jambes qui refusent le service et se dérobent; 
*vacillare*, par rapport au haut du corps qui n’a point une 
attitude droite, tranquille, sûre; enfin, *nutare*, par rapport 
à la tête qui ne se soutient plus. Le *titubans* menace de 
s’affaisser sur lui-même; le *vacillans*, de tomber à la 
renverse. La *titubatio* est l’indice de la faiblesse 
corporelle; la *vacillatio*, d’un manque de dignité extérieure, 
de calme et de décence.

—Labes, v. *Vitium*.

Labi. Cadere.
*Labi*, tomber, par rapport au point de départ et à l’espace que 
le corps traverse dans sa chute, tendre vers la terre, ὀλισθεῖν; 
*cadere*, tomber, par rapport au point que le corps atteint au 
bout de sa chute, arriver à terre, πεσεῖν. Virg. Æn. VI, 310. 
*Lapsa* *cadunt* folia. Les feuilles se détachent, glissent et 
tombent. Cic. Brut. 49. Quibus vitiis *labatur* aut *cadat* 
orator. Les défauts qui égarent ou renversent l’orateur.

Labor. Molestia. Ærumna.
1. *Labor*, le travail qui met les forces en jeu et fatigue, 
πόνος; *molestia*, la peine qui fait naître la mauvaise humeur 
parce qu’elle est trop grande ou qu’elle vient mal à propos, 
χαλεπότης; *ærumna*, l’accablement qui surpasse presque les 
forces humaines et terrasse le héros même, ταλαιπωρία; c’est un 
terme archaïque et à demi poétique. Cic. Finn. V, 32. Ut ubi 
virtus sit resque magnæ et summe laudabiles virtute res gestæ, 
ibi esse miseria et *ærumna* non possit, tamen *labor* possit, 
possit *molestia*. Soyez vertueux, accomplissez par vertu de 
grandes choses dignes du plus haut éloge, vous ne succomberez 
jamais sous le poids du malheur, mais vous serez toujours 
sensible à la fatigue et à la peine.

2. *Laborare*, verbe intransitif, être au fort de la peine et du 
travail; *elaborare*, verbe transitif, produire quelque chose 
par sa peine et son travail.

—Labor, v. *Opera*.

Lacerare. Laniare.
*Lacerare*, déchirer de vive force avec les mains, les griffes, 
les serres, les dents; *laniare*, découper à l’aide d’un 
instrument tranchant, les dents, griffes et serres pouvant 
d’ailleurs être considérées comme des instruments de ce genre. 
Appul. Metam. IV, p. 84. Morsibus *laceratus* ferroque 
*laniatus*. Déchiré par les morsures, tailladé par le fer.

—Lacertus, v. *Ulna*.

Lacessere. Irritare. Sollicitare.
1. *Lacessere*, pousser à la contradiction, à la résistance la 
raison et la volonté; *irritare*, exciter jusqu’à la colère les 
sentiments ou les passions. Cic. Mil. 31. Ut vi *irritare* 
ferroque *lacessere* fortissimum virum auderet. Il osa irriter 
par la violence, provoquer par la vue des armes le plus 
courageux des hommes.

2. *Lacessere*, exciter en troublant la paix d’une façon 
grossière; *sollicitare*, en troublant par finesse le repos des 
gens.

Lacrimare. Plorare. Flere. Lamentari. Ejulare. Deflere. 
Deplorare.
1. *Lacrimare* exprime la conséquence physique d’un mouvement de 
l’âme joyeux ou triste, comme δαϰρύειν, répandre des larmes; 
*plorare* est l’expression passionnée de la douleur, comme 
θρηνεῖν, hurler et crier. Entre les deux se trouve *flere*, qui 
a pour opposé *ridere*; il a de commun avec *lacrimare* 
l’absence de passion, et avec *plorare* le ressentiment de la 
douleur, c’est le grec ϰλαίειν, pleurer. Sen. Ep. 63. Nec sicci 
sint oculi amisso amico, nec fluant; *lacrimandum* est, non 
*plorandum*. Vous perdez un ami je n’exige pas que vos yeux 
soient secs, mais ne fondez pas en pleurs; versez des larmes, ne 
criez pas.

2. *Lamentari* et *ejulare* sont encore des augmentatifs de 
*ploratus*: *lamentari* marque, comme ϰωχύειν, un hurlement 
prolongé; *ejulare*, un hurlement interrompu par des cris et des 
sanglots, comme ὀλολύζειν.

3. *Plorare* et *flere* sont intransitifs; *deplorare* et 
*deflere*, transitifs.

Lacuna. Lacus. Stagnum. Palus. Uligo. Lama. Lustrum.
*Lacuna* signifie en langage poétique toute espèce d’eau 
dormante depuis la mer jusqu’à la mare; *lacus* et *stagnum*, 
eaux dormantes, mais salubres, entretenues et rafraîchies par 
des sources ou par un cours d’eau qui s’y jette et qui en sort: 
*lacus*, lac de taille à rappeler l’image de la mer et opposé à 
la mer, λίμνη; *stagnum*, étang assez grand pour ne point 
ressembler à une simple mare, par opposition à une rivière, 
τέναγος. *Palus* et *uligo*, eaux dormantes altérées et 
corrompues: *palus*, marais, contrée recouverte d’une eau 
corrompue, ἔλος; *uligo*, fondrière, terrain pénétré par une eau 
corrompue. Le marais, *palus*, offre l’aspect d’une masse d’eau 
troublée par la vase et le limon, où on peut se noyer; la 
fondrière, *uligo*, celui d’un sol amolli par l’eau, où on peut 
enfoncer. Enfin *lamæ* et *lustra* signifient des eaux dormantes 
de peu de circuit: *lamæ*, de simples flaques, humides et 
boueuses, sur des routes; *lustra*, des mares croupissantes qui 
blessent l’odorat et la vue, dans des forêts et ailleurs.

Lædere. Violare. Offendere.
*Lædere*, endommager, blesser, exprime une atteinte physique; 
*violare*, faire violence, une atteinte au droit; *offendere*, 
choquer, offenser, une atteinte au sentiment. *Lædere* se 
rapporte à un objet auquel il y a quelque chose à gâter; 
*violare*, à un objet pour lequel on a le droit de prétendre à 
des ménagements; *offendere*, à un être doué de raison et de 
sentiment. Cic. Off. I, 28, 99. Justitiæ partes sunt non 
*violare* homines, verecundiæ non *offendere*. Ne pas 
entreprendre sur les autres, c’est justice; ne les choquer en 
rien, c’est délicatesse. Sen. Ir. III, 18. Pleraque eorum 
propter quæ irascimur *offendunt* nos magis quam *lædunt*. Nos 
colères viennent très-souvent de ce qui nous choque plutôt que 
de ce qui nous nuit. Const. 4. Contumelia tantum delicatis 
gravis est, qua non *læduntur*, sed *offenduntur*. Une offense 
ne pèse qu’aux gens chatouilleux on ne leur a pas nui, mais on 
les a choqués. Ovid. Am. III, 3, 31. Formosas superi metuunt 
*offendere* *læsi*. Les dieux craignent d’offenser la beauté qui 
les a blessés.

—Lætari, v. *Gaudere*.

Lævis. Glaber. Fricare. Terere.
1. *Lævis*, *levis*, lisse par opposition à ce qui est rude et 
raboteux, cela est joli et cause une impression agréable; 
*glaber*, nu et uni, par opposition à ce qui est garni de poils 
ou de cheveux, couvert d’une végétation; cela constitue un 
défaut et cause une impression désagréable.

2. *Fricare*, polir pour rendre lisse, ψήχειν; *terere*, frotter 
pour diminuer le volume, τρίϐειν.

—Lævus, v. *Sinister*.
—Lama, v. *Lacuna*.

Lambere. Lingere.
*Lambere*, lécher lorsque la langue sert d’instrument comme la 
main pour saisir ou toucher un objet, que ce soit ou non un 
aliment, qu’il ait du goût ou qu’il n’en ait pas; *lingere*, 
lécher lorsqu’on emploie la langue comme organe du goût pour 
apprécier une saveur. Plin. H. N. XXXV, 7. Canem ex ære vulnus 
suum *lambentem*. Un chien de bronze qui passe la langue sur sa 
blessure. Comparez avec XXI, 4. Pecoribus sal datur *lingendus*. 
On donne au bétail du sel à lécher.

—Lamentari, v. *Lacrimare*.
—Laniare, v. *Lacerare*.
—Lancea, v. *Missile*.

Laniena. Macellum.
*Laniena*, étal sur lequel le boucher, *lanius*, expose en vente 
des bêtes tuées et dépecées; *macellum*, marché où le 
*macellarius* débite toute sorte de viandes, menue viande, 
charcuterie, gibier, volaille, poisson.

—Lapis, v. *Saxum*.

Laqueus. Funis. Restis.
1. *Laqueus*, nœud coulant fait à une corde; *funis* et 
*restis*, la corde même: *funis*, grosse corde destinée à tirer, 
à haler, et qui doit pour cette raison avoir une certaine 
longueur, σχοῖνος; *restis*, corde mince qui servait plutôt à 
lier et à suspendre et qui pouvait être courte, σπάρτη. Le trait 
qui attache le cheval de volée, *equus funalis*, la corde sur 
laquelle danse le funambule, le câble qui remorque la chaloupe 
d’un vaisseau, ne s’appellent jamais *restis* en prose; par 
contre une corde bonne pour se pendre, pour fouetter un esclave, 
pour servir de ceinture, ne prendra guère le nom de *funis*, à 
moins qu’un poète ne s’avise de préférer ce dernier terme comme 
le plus noble.

2. *Rudentes*, les écoutes; *retinacula* et *oræ*, les câbles 
des ancres: *retinacula*, comme terme usuel et populaire; *oræ*, 
dans *oras solvere*, comme terme technique.

—Largitio, v. *Donum*.

Largus. Benignus. Liberalis. Munificus.
*Largus* se dit de toute personne qui donne beaucoup, n’importe 
à qui, n’importe dans quelle vue, par opposition à *parcus*; 
*benignus*, *liberalis* et *munificus* n’expriment que des 
vertus. Le *benignus* obéit à un penchant de pure humanité, à 
l’amour du prochain; le *liberalis*, à un noble orgueil, à une 
juste estime de soi-même; le *munificus*, à une vanité bien 
placée qui ferait honneur à un prince. La *benignitas* donne 
abondamment parce qu’elle ne veut ni posséder ni jouir seule, 
c’est de la bonté d’âme; la *liberalitas* fait bien les choses, 
elle consiste à donner en proportion du rang qu’on tient et du 
mérite d’autrui, c’est le fait du galant homme chez lequel on ne 
retrouve aucune trace des calculs méticuleux du marchand; la 
*munificentia* donne plutôt trop que trop peu par plaisir de 
rendre heureux et de surprendre, comme la générosité.

Larva. Persona.
*Larva*, masque grotesque et effrayant; *persona*, masque bien 
fait qui représente un personnage connu.

—Lascivus, v. *Petulans*.
—Lassus, v. *Fatigatus*.

Latebra. Latibulum.
*Latebra*, lieu écarté ou obscur où l’on peut se cacher 
décemment; *latibulum*, réduit où il faut se glisser en rampant, 
comme une bête.

Latrare. Gannire. Baubari.
*Latrare* se dit de l’aboiement hostile d’un gros chien, et au 
figuré d’une querelle, ὑλαϰτεῖν; *gannire*, des jappements 
inoffensifs d’un petit chien, et au figuré du clabaudage, 
ϰνυζᾶσθαι; enfin, *baubari*, des hurlements et gémissements du 
chien, ϐαΰζειν.

—Latro, v. *Præda*.
—Latus, v. *Coxa*.
—Lectus, v. *Cubile*.
—Lembus, v. *Navigium*.
—Legare, v. *Mittere*.
—Lemures, v. *Spectrum*.
—Lenis, v. *Mitis*.
—Lentus, v. *Tardus*.

Lepidus. Facetus. Festivus. Salsus. Dicax. Cavillator.
*Lepos*, *facetiæ* et *festivitas* expriment un genre d’esprit 
inoffensif, la bonne humeur opposée à la gravité et propre à une 
âme bienveillante: *lepos*, l’esprit dispos et léger par 
opposition à la pesanteur; *festivitas*, la gaieté d’esprit par 
opposition à une gravité sombre; *facetiæ*, l’enjouement par 
opposition à un tour d’esprit grave et sérieux. *Sales*, 
*dicacitas*, *cavillatio*, expriment un genre d’esprit vif, 
caustique et pénétrant: *sales*, c’est le piquant opposé au fade 
et au trivial, voué à la recherche du trait, causant au hasard 
du plaisir ou de la peine; *dicacitas*, l’esprit satirique qui 
s’exerce aux dépens d’autrui, mais en sorte que la plaisanterie 
reste le but principal et que la moquerie ne soit qu’un 
accessoire; *cavillatio*, l’esprit moqueur pour lequel la 
blessure à faire est le point important, la plaisanterie un 
simple instrument et une forme comme une autre. Cic. Orat. 30. 
Demosthenes non tam *dicax* fuit quam *facetus*. Est autem illud 
acrioris ingenii, hoc majoris artis. Démosthène est plutôt un 
esprit enjoué qu’un esprit satirique. La satire exige plus de 
vivacité naturelle, l’enjouement plus de savoir-faire.

—Letum, v. *Mors*.
—Libare, v. *Sapor*.
—Liberalis, v. *Largus*.
—Levis, v. *Lævis*.
—Libenter, v. *Sponte*.
—Liberalitas, v. *Donum*.

Libertus. Libertinus.
*Libertus*, l’affranchi par rapport à son maître et par 
opposition à *servus*; *libertinus*, par rapport à sa condition 
et par opposition à *civis* et *ingenuus*. Sen. Contr. III, 21. 
Quærendus mihi gener erat *libertinus*; quid ergo? alieno potius 
*liberto*? J’étais réduit à chercher un gendre dans la classe 
des affranchis. Eh bien, pourquoi pas le mien, plutôt que celui 
d’un autre? Cic. Verr. I, 47. Trebonius fecit heredem *libertum* 
suum... Equiti Romano *libertinus* homo fit heres. Trébonius 
prit son affranchi pour héritier. Un homme de la classe des 
affranchis devient héritier d’un chevalier romain. Tac. Ann. 
XIII, 27. Si separarentur *libertini*, manifestam fore penuriam 
ingenuorum. On n’avait qu’à compter tout ce qui appartenait à la 
classe des affranchis; on ne verrait que trop clairement combien 
on manquait d’hommes libres.

—Libido, v. *Cupido*.

Libra. Pondo.
L’expression complète est *libra pondo*, mot à mot une balance, 
un plateau de balance chargé de manière à faire équilibre à 
l’unité de poids, une livre pesant; *libra* est la formule la 
plus vague: l’ellipse de *pondo* ouvre la porte à une équivoque, 
on pourrait croire qu’il s’agit de la balance même; *pondo* est 
une expression elliptique, en ce sens que l’idée accessoire, 
celle du poids, représente en même temps l’idée principale, 
celle de l’unité de poids. Il y a la même différence entre 
*operæ pretium est* d’une part, et *operæ est*, *pretium est*, 
de l’autre.

Librare. Vibrare.
*Librare hastam*, balancer une pique horizontalement afin de la 
lancer avec plus de force et de justesse; *vibrare*, la brandir 
d’avant en arrière, ou de haut en bas pour témoigner de l’envie 
qu’on a de combattre.

—Liburna, v. *Navigium*.
—Licet, v. *Concessum est*.

Ligare. Viere. Vincire. Nectere. Obligare. Obstringere. 
Devincire.
1. *Ligare* et *viere*, synonymes de *copulare*, lier pour 
empêcher que les parties ne se séparent, δέειν; *vincire* et 
*nectere*, synonymes de *coercere*, enchaîner pour prévenir la 
liberté des mouvements, δεσμεύειν.

2. *Ligare* est le terme général; *viere*, le terme technique à 
l’usage du tonnelier, du vannier, etc.

3. *Obligare*, attacher par des prévenances; *obstringere*, lier 
par des bienfaits; *devincire*, enchaîner à soi par des 
relations intimes et durables. L’*obligatus* se sent engagé par 
les devoirs conventionnels de la vie du monde; l’*obstrictus*, 
par des devoirs de morale ou de religion; le *devinctus*, par 
des devoirs de piété.

Lima. Scobina.
*Lima*, outil pour polir; *scobina*, pour dégrossir.

—Limes, v. *Finis*.
—Lingere, v. *Lambere*.
—Limus, v. *Lutum*.

Lingua. Sermo.
*Lingua*, langage du premier peuple venu, même le plus grossier, 
*gentis* ou *nationis*, pourvu qu’il ait un vocabulaire 
particulier pour rendre ses idées; *sermo*, langue d’un peuple 
civilisé, *populi*, servant d’expression à des pensées suivies. 
Notre idiome, *lingua*, nous est donné quand nous venons au 
monde comme la langue que nous avons dans la bouche, et ce terme 
se rapporte par préférence au matériel des mots; le *sermo* 
suppose comme le discours une certaine initiative personnelle, 
il comprend les règles de la grammaire et du style. Cic. Finn. 
3, 10. Sæpe disserui latinam *linguam* non modo non inopem, sed 
locupletiorem etiam esse quam græcam. J’ai souvent essayé de 
démontrer que le latin, qui est notre idiome, n’est rien moins 
que pauvre, qu’il offre même plus de ressources que le grec. 
Comparez avec Off. I, 31. *Sermone* debemus uti eo qui notus est 
nobis. Employons la langue que nous savons.

—Linter, v. *Navigium*.
—Lira, v. *Porca*.
—Liquere, v. *Fluere* et *Constat*.

Littera. Elementum.
*Littera*, la lettre comme élément indivisible de l’écriture, 
γράμμα; *elementum*, comme élément indivisible de la langue 
parlée, comme un des sons simples que la science grammaticale 
étudie, στοιχεῖον.

Litteræ. Epistola. Codicilli.
*Litteræ*, terme général, lettre; *epistola*, lettre adressée à 
un ami éloigné et envoyée par un messager, missive; *codicilli*, 
billet adressé dans l’enceinte d’une ville. Sen. Ep. 55. Adeo 
tecum sum ut dubitem an incipiam non *epistolas*, sed 
*codicillos* tibi scribere. Je vis si parfaitement avec toi en 
imagination, qu’il me prend des envies de t’écrire au lieu de 
longues missives de simples billets. Cic. Fam. VI, 18. Simul 
accepi a Seleuco tuo *litteras*; statim quæsivi e Balbo per 
*codicillos* quid esset in lege. Aussitôt ta lettre reçue des 
mains de Séleucus, j’écrivis un billet à Balbus pour savoir de 
lui la teneur de la loi.

Litteræ. Artes. Doctrinæ. Disciplinæ.
*Litteræ* et *artes*, les lettres et les sciences considérées en 
général comme le but des études: *litteræ*, au sens restreint, 
la littérature d’imagination ou de raisonnement consignée dans 
les livres, comme moyen direct d’enrichir la mémoire, et moyen 
indirect d’aiguiser l’intelligence et de former le goût; 
*artes*, les lettres et les sciences dans l’acception la plus 
haute quand les connaissances qu’on acquiert servent 
immédiatement à développer l’esprit et le talent. *Doctrinæ* et 
*disciplinæ*, les diverses branches du domaine général de la 
science réduites en systèmes: *doctrinæ*, se disant par 
préférence des sciences spéculatives, abstraites, des études 
philosophiques et savantes; *disciplinæ*, des sciences pratiques 
appliquées aux usages de la vie.

—Litigatio, v. *Disceptatio*.
—Livor, v. *Invidia*.
—Littus, v. *Ripa*.
—Locuples, v. *Divitiæ*.

Locus. Tractus. Regio. Plaga.
*Locus*, espace pris comme un point isolé, endroit, τόπος; 
*tractus*, espace considéré comme une ligne, bande, zone qui 
s’étend au loin, c’est à peu près le grec ϰλίμα; *regio*, espace 
pris comme un cercle, comprenant les environs d’un centre, 
contrée, χῶρος; *plaga*, espace pris comme une surface en 
général.

—Longævus, v. *Vetus*.
—Loquax, v. *Garrire*.
—Longe, v. *Procul*.
—Loqui, v. *Dicere*.

Lucere. Fulgere. Splendere. Nitere. Renidere. Coruscare. Micare. 
Radiare.
1. *Lucere*, *fulgere*, *splendere*, *nitere*, désignent une 
clarté fixe et permanente: *fulgere*, celle d’une lumière 
intense ou d’une couleur de feu qui éblouit, comme φλέγω; 
*lucere*, celle d’une lumière bienfaisante et d’une couleur de 
feu plus douce, comme φαίνω, φέγγω; *splendere*, l’éclat d’une 
surface polie et nette, par opposition à *sordere*, comme λάμπω; 
*nitere* en prose et en vers *renidere*, le lustre d’un corps 
humide, huilé, graissé, verni ou lavé, par opposition à 
*squalere*, comme στίλϐω.

2. *Coruscare*, *micare*, *radiare*, désignent une clarté 
intermittente et mobile comme étinceler et scintiller: 
*coruscare*, briller comme l’éclair qui sort brusquement de la 
nue; *micare*, étinceler comme le métal qu’on agite au soleil; 
*radiare*, lancer des jets de lumière comme le soleil qui darde 
ses rayons. Cic. Cat. II, 3. Qui *nitent* unguentis, qui 
*fulgent* purpura. Ceux qui empruntent le lustre des parfums, 
l’éclat de la pourpre. Auct. ad Herenn. IV, 33. Tantus erat in 
*armis splendor* ut *solis fulgor* obscurior videretur. Ses 
armes resplendissantes semblaient obscurcir les feux ardents du 
soleil. Plin. H. N. XXXVII, 2. *Splendor* murrhinis sine 
viribus, *nitor*que verius quam *splendor*. Il n’y a rien qui 
frappe dans l’éclat de ces vases, et ils ont même, à vrai dire, 
plus de lustre que d’éclat. *Splendor* présente en effet l’éclat 
sous son aspect majestueux, *nitor* sous son aspect aimable, 
comme dans Auct. ad Herenn. IV, 50. Gemmæ *nitore* et auri 
*splendore*. Par le lustre des pierreries et par l’éclat de 
l’or. Au figuré *splendor* marque la magnificence, *nitor* 
l’élégance.

—Lucerna, v. *Candela*.

Lucrum. Emolumentum. Quæstus. Compendium.
*Lucrum* et *emolumentum*, gain dans toutes les circonstances de 
la vie: *lucrum*, gain qu’on doit à ses propres efforts, par 
opposition à *damnum*, ϰέρδος; *emolumentum*, avantage qui 
échoit à quelqu’un, par opposition à *detrimentum*, ὠφέλημα. 
*Quæstus* et *compendium*, bénéfice dans le domaine du commerce: 
*quæstus*, bénéfice soutenu, permanent, par opposition à 
*sumptus*, χρηματισμός; *compendium*, profit accidentel et 
considérable, par opposition à *dispendium*.

—Luctus, v. *Dolor*.

Luculentus. Illustris.
*Luculentus*, synonyme de *probabilis*, ce qui supporte les 
regards et n’a point de raison de fuir la lumière, ce qui est 
comme il faut; *illustris*, synonyme d’*excellens*, ce qui 
attire les regards, ce qui saute aux yeux et brille au soleil. 
*Luculentus* ne contient jamais un éloge emphatique. Cic. Off. 
III, 14, 60. Нос quidem satis luculente, c’est-à-dire cela 
s’entend. Et Finn. I, 5, 15: Cum græce, ut videor, *luculenter* 
sciam. Je crois savoir convenablement le grec, ce qui n’est 
nullement prétentieux. C’est comme si on disait: *sic satis*.

—Lucus, v. *Silva*.
—Ludio, v. *Actor*.

Ludus. Schola.
*Ludus*, école élémentaire pour les enfants qui ont besoin 
d’apprendre et qu’on y oblige; *schola*, école d’enseignement 
supérieur pour les jeunes gens et les hommes qui veulent 
s’instruire. Le *ludus* suppose des écoliers, *discipulos*, un 
maître, *ludi magistrum*, et une discipline classique; la 
*schola* suppose des auditeurs, *auditores*, un professeur, 
*doctorem*, et un genre d’exposition académique.

Ludus. Lusus. Ludicrum. Jocus.
1. *Ludus*, le jeu qui offre à l’homme un moyen de 
divertissement; *lusus*, le jeu auquel l’homme se livre, qu’il 
met en train, qu’il imagine. *Ludus* présente le jeu comme une 
récréation, par opposition à la peine; *lusus*, comme une action 
puérile et vaine, par opposition aux occupations sérieuses. 
Plin. Ep. IX, 33, 3. Pueri quos otium *ludus*que sollicitat. Les 
enfants que dérangent le désœuvrement et le jeu. Comparez avec 
IX, 25: *Lusus* et ineptias nostras legis. Tu lis les bagatelles 
et les sottises auxquelles nous nous sommes amusés. Cic. Flacc. 
5, 12. Græci quibus jusjurandum jocus est, testimonium *ludus*, 
c’est-à-dire les Grecs pour lesquels c’est fort peu de chose que 
de porter un faux témoignage. Comparez avec Sen. Contr. I, 2. 
Piratas... quibus omne fas nefasque *lusus* est, c’est-à-dire 
les pirates aux yeux desquels la différence entre le juste et 
l’injuste n’est qu’un amusement, un jeu de mots sans 
conséquence.

2. Le pluriel *ludi* prend la signification particulière de 
spectacles publics, et, dans cette acception, il a pour 
singulier *ludicrum*.

3. *Ludus* et *lusus* ont un tour négatif; ce sont de simples 
passe-temps, des distractions, comme moyen préservatif contre 
l’ennui; *jocus* est un terme positif, amusements, 
plaisanteries, comme manifestation de la bonne humeur et de la 
vivacité d’esprit. Le *ludens* ne demande qu’à n’être point 
astreint, à ne rien faire de sérieux et à se délasser; le 
*jocans* dépense en frivolités autant d’ardeur qu’on en peut 
mettre aux affaires.

Lues. Contagium. Pestilentia. Pestis. Pernicies. Exitium. 
Interitus. Exitus.
1. *Lues*, terme général, miasme, principe impur et délétère; 
*contagium*, mal contagieux; *pestilentia*, maladie contagieuse, 
et de plus régnante, ou au sens restreint, la peste proprement 
dite. Sall. Cat. 10. Post ubi *contagio* quasi *pestilentia* 
invasit. Puis, quand ce mal contagieux eut fait, comme la peste, 
d’irrésistibles progrès. Plin. H. N. XXIII, 28. Laurus folia 
*pestilentiæ* contagia prohibent. Les feuilles du laurier de 
Delphes préservent des atteintes contagieuses de la peste. 
Lucan. VI, 89. Fluidæ *contagia* *pestis*. L’air se charge 
d’exhalaisons pestilentielles[1].

2. La poésie seule emploie *pestis* pour la peste même; hors de 
là, *pestis* exprime, comme *exitium* et *pernicies*, un fléau 
en général, sans qu’il soit question de maladie; mais *pestis* 
s’emploie régulièrement comme terme concret, *exitium* et 
*pernicies* comme termes abstraits. Sen. N. Q. III, pr. Philippi 
aut Alexandri... qui *exitio* gentium clari non minores fuere 
*pestes* mortalium quam inundatio. Les Philippe et les 
Alexandre, fameux par la destruction de tant de peuples, fléaux 
de l’humanité aussi désastreux qu’un déluge.

3. *Pernicies* a la signification active; il exprime qu’on fait 
périr par meurtre des êtres vivants; *exitium* a la 
signification passive et s’entend même de la destruction 
d’objets inanimés; enfin, *interitus* a, comme *exitus*, la 
signification neutre et se dit d’êtres animés ou inanimés qui 
tombent en décadence. Tac. Ann. XVI, 63. Poppæa non nisi in 
*perniciem* uxoris nupta; postremo crimen omni *exitio* gravius. 
Poppée, qui ne s’était fait épouser que pour perdre la femme 
légitime; une accusation enfin plus pénible que mille morts. 
Cic. Cat. IV, 3. Cum de *pernicie* populi Romani, *exitio* hujus 
urbis cogitarit. L’extermination du peuple romain, la 
destruction de la ville à laquelle il songeait sans cesse. Rull. 
II, 4, 10. Extremi *exitiorum* *exitus*.

4. *Exitium*, fin violente; *exitus*, fin naturelle. Cic. Rull. 
II, 4, 10. Qui civitatum afflictarum perditis jam rebus extremi 
*exitiorum* solent esse *exitus*. Cela exprime pour ainsi dire 
le dernier soupir d’un État qui périt dans les convulsions. 
Verr. V, 6, 12. *Exitus* *exitiales*.

—1 Traduction de la collection Panckoucke. Lucain, tome II, p. 
9.

Lumen. Lux.
*Lumen*, le corps lumineux qui éclaire, φέγγος; *lux*, la 
lumière émise, φάος. Cic. Finn. III, 14, 45. Ut obscuratur et 
offunditur *luce* solis *lumen* lucernæ. De même que la simple 
lumière du soleil fait pâlir et presque évanouir la flamme d’une 
lampe. Curt. VIII, 2, 21. Sed aditus specus accipit *lucem*; 
interiora nisi allato *lumine* obscura sunt. L’entrée de la 
caverne est accessible à la lumière; l’intérieur est plongé dans 
les ténèbres tant qu’on n’y porte point de flambeaux. Cic. 
Acadd. pr. II, 8, 26. Si ista vera sunt, ratio omnis tollitur, 
quasi quædam *lux* *lumen*que vitæ, c’est-à-dire que la raison, 
qui est seule claire et lumineuse en elle-même et par elle-même, 
répand sur la vie sa clarté et sa lumière. Et au sens figuré, 
*lumen* se rapporte au principe, *lux*, au simple fait de la 
célébrité. Cicéron, Man. 5, appelle Corinthe: Græciæ totius 
*lumen*, mais Rome, Cat. IV, 6: *lucem* orbis terrarum. C’est 
comparer Corinthe à un foyer de lumières; c’est dire de Rome que 
toutes les autres villes ne sont en comparaison que des cités 
obscures. *Lucida* oratio, discours plein de clarté, aisé à 
entendre; *luminosa*, discours lumineux, plein de beautés 
éclatantes.

—Luridus, v. *Luteus*.
—Lusus, v. *Ludus*.
—Lustrum, v. *Lacuna*.

Luteus. Gilvus. Helvus. Flavus. Luridus.
*Luteus*, jaune par excellence, par exemple, jaune d’œuf; 
*gilvus* et *helvus*, jaune obscur qui tire sur le rouge, celui 
du miel; *flavus* et *luridus*, jaune clair qui tire sur le 
blanc; *flavus*, jaune agréable et brillant, celui des cheveux 
blonds; *luridus*, jaune pâle, désagréable, le jaune livide de 
la mort.

Lutum. Limus. Cœnum. Sordes. Squalor. Pædor. Situs. Stercus. 
Fimus. Oletum. Merda.
1. *Lutum*, *limus*, *cœnum*, matière malpropre et humide 
*lutum*, boue des rues et des routes, πηλός; *limus*, limon des 
fleuves, ἴλυς; *cœnum*, vase des marais, ϐόρϐορος. Tac. Ann. I, 
63. Cætera *limosa*, tenacia gravi *cœno* aut rivis incerta 
erant. Hors de là des terrains limoneux où l’on reste fortement 
engagé dans la vase ou des terrains coupés par des ruisseaux. 
*Sordes*, *squalor*, *pædor*, *situs*, matière malpropre et 
sèche: *sordes*, opposé à *splendor*, crasse des pauvres, de la 
populace, des avares qui porteront, par exemple, des vêtements 
hors d’usage, ῥύπος; *squalor*, opposé à *nitor*, malpropreté 
des gens qui manquent de savoir-vivre et de goût, qui 
oublieront, par exemple, de se peigner les cheveux, αὐχμός; 
*pædor*, opposé à *munditiæ*, saleté des gens qui ne prennent 
aucun soin de leur personne, vermine, gale, πίνος; *situs*, 
opposé à *usus*, moisissure, rouille, qui proviennent d’un 
abandon prolongé, ἄζη. De là viennent les formes différentes des 
adjectifs: *lutosus*, *limosus*, *cœnosus*, c’est-à-dire plein 
de boue, de limon, de vase; mais *sordidus*, *squalidus*, 
*pædidus*, c’est-à-dire qui se sent des *sordibus*, etc.; et 
dans les périphrases: *oblitus luto*, *limo*, *cœno*, mais 
*obsitus sordibus*, *squalore*, *pædore*.

2. *Stercus*, le femier considéré par son vilain côté, comme 
amas d’immondices, ϰόπρος; *fimus*, par son côté utile, comme 
engrais.

3. *Cœnum*, terme général pour les excréments qui inspirent du 
dégoût; *oletum*, excréments de l’homme; *merda*, des animaux.

—Lux, v. *Lumen*.

Luxus. Luxuria.
*Luxus*, usage ou étalage du luxe, parfois même objet de luxe; 
*luxuria* met toujours l’homme en jeu; c’est une disposition, 
une inclination, un penchant au luxe. Sen. Ir. I, 11. Animis 
delicias, *luxum*, opes ignorantibus. Ces âmes auxquelles les 
jouissances, le luxe, les richesses sont inconnues. Et un peu 
plus loin: Opinionem *luxuriæ* segnitiæque. Les lenteurs de 
Scipion le firent soupçonner d’aimer le luxe et le repos. Sall. 
Cat. 13. Romani famem aut sitim... *luxu* ante capere, c’est-à-
dire par un raffinement que le luxe avait introduit. Comparez 
avec Jug. 90 (ou 85[1], vers la fin du discours de Marius). 
*Luxuria* atque ignavia, pessimæ artes, *luxuria*, c’est-à-dire 
la manie du plaisir.

—1 Dans la collection Lemaire et la collection Panckoucke.

—Lymphatus, v. *Amens*.


M


—Macellum, v. *Laniena*.
—Maceria, v. *Murus*.
—Madidus, v. *Udus*.
—Magnopere, v. *Perquam*.
—Macer, v. *Exilis*.
—Macula, v. *Vitium*.
—Magister, v. *Doctor*.

Magnus. Grandis. Amplus. Ingens. Immanis. Vastus.
1. *Magnus*, *grandis* et *amplus* expriment une grandeur 
convenable; *ingens*, *immanis* et *vastus*, une grandeur 
excessive. Sen. Ir. I, 16, 26. Nec enim *magnitudo* ista est, 
sed *immanitas*. Ce n’est pas le langage d’un grand homme, c’est 
celui d’un monstre.

2. *Magnus* exprime la grandeur sans idée accessoire, par 
opposition à *parvus*, comme μέγας; *grandis*, avec une idée 
accessoire de force et de majesté naturelle, grandiose, par 
opposition à *exilis*, *subtilis*, *tumidus*, *minutus*, 
*exiguus*; enfin, *amplus*, avec l’idée accessoire d’une dignité 
extérieure qui impose et fait impression.

3. *Ingens*, ἄπλετος, fait ressortir ce qu’il y a 
d’extraordinaire; *immanis*, πελώριος, ce qu’il y a d’effrayant; 
*vastus*, ἀχανὴς, ce qu’il y a de disgracieux dans une grandeur 
excessive.

Mala. Maxilla. Gena.
1. *Mala*, la mâchoire supérieure; *maxilla*, la mâchoire 
inférieure.

2. *Mala*, terme usuel, la joue au sens physiologique; *gena*, 
terme archaïque et choisi, la joue, avec une idée accessoire de 
beauté.

Maledictum. Probrum. Convicium.
*Maledictum*, tout ce qu’on dit pour nuire à autrui, soit en 
forme de malédiction pour lui porter malheur, soit en forme de 
paroles injurieuses pour le couvrir de honte, ϰαϰηγορία. 
*Probrum* et *convicium*, ce qu’on dit pour couvrir quelqu’un de 
honte: *probrum*, ὄνειδος, l’invective composée de phrases et de 
propos déshonorants; *convicium*, λοιδορία, l’insulte composée 
de mots détachés et de surnoms déshonorants. *Fur!* est un 
*convicium*; *fur es!* un *probrum*; l’un et l’autre sont des 
*maledicta*.

—Malefactum, maleficium, v. *Delictum*.

Malitia. Malignitas. Malevolentia. Malus. Nequam. Pravus.
1. *Malitia*, la méchanceté qui aime à mentir et à tromper parce 
qu’elle est devenue insensible aux avertissements de la 
conscience; *malignitas*, la malignité qui est une forme de 
l’amour de soi, qui ne souhaite de bien qu’à soi, jamais aux 
autres et provient d’un égoïsme qui court les rues; 
*malevolentia*, la malveillance qui souhaite plutôt du mal que 
du bien à quelqu’un par aversion personnelle. La *malitia* est 
une façon de penser et d’agir punissable parce qu’elle compromet 
la sécurité publique; la *malignitas*, un sentiment méprisable 
qui annonce un fond de misanthropie; la *malevolentia* enfin est 
un défaut haïssable parce qu’elle est portée à se réjouir du mal 
qui arrive aux autres. La malice ne s’appelle jamais en latin 
*malitia*, mais plutôt *malevolentia*, et mieux encore *studium 
nocendi*.

2. *Malus homo*, homme immoral; *nequam*, homme qui n’est bon à 
rien, dont le travers est de fuir les travaux utiles et de se 
plaire aux mauvais tours, vaurien, par opposition à *frugi*; 
enfin, *pravus*, homme qui a pris une mauvaise direction au sens 
physique, intellectuel ou moral, par opposition à *rectus*. 
Quintil. VIII, 3, 48. Nec parricidam *nequam* dixeris hominem, 
nec meretrici forte deditum *nefarium*, quod alterum parum, 
alterum nimium est. Vous ne traiterez ni un parricide de vaurien 
ni un amoureux de monstre; le premier dit trop peu, le second 
dit trop.

—Malignitas, v. *Invidia*.
—Mancipare, v. *Vendere*.
—Mandare, v. *Jubere*.
—Manare, v. *Fluere*.
—Mancipium, v. *Servus*.

Mane. Crepusculo. Diluculo.
*Mane*, le matin, ὄρθρῳ; il s’entend des premiers pas que le 
jour fait dans sa carrière, par opposition, d’une part, à la 
nuit, de l’autre, aux heures de la journée qui précèdent midi; 
*crepusculo*, ἦρι, le matin, au crépuscule, par opposition au 
grand jour; *diluculo*, enfin, le matin, à l’aube, par 
opposition aux ténèbres de la nuit, λυϰόφως.

Manere. Morari. Tardare. Detinere.
1. *Manere*, rester, par opposition à partir; *morari*, 
s’arrêter en route, interrompre un mouvement au lieu d’aller de 
l’avant. Cic. Sen. 23. *Commorandi* natura deversorium nobis, 
non *habitandi* dedit. C’est un asile passager, ce n’est point 
une demeure fixe que nous a donné la nature. Dans Tac. H. II, 
48. Irent *propere* neu *remanendo* iram victoris asperarent. Il 
fallait se hâter d’y aller et éviter tous les retards qui 
pourraient irriter le courroux du vainqueur: la variante 
*remorando* mérite la préférence.

2. *Morari aliquem*, décider quelqu’un à s’arrêter de son plein 
gré, διατρίϐειν; *tardare*, lui susciter des difficultés qui 
l’empêchent de parcourir rapidement son chemin, ϐραδύνειν; 
*detinere*, l’empêcher par force d’avancer, ϰατέχειν. *Tardare* 
se rapporte par préférence à l’action; *detinere*, à la 
personne; *morari*, aux deux.

Manere. Exspectare. Præstolari. Opperiri.
1. *Manere* n’exprime qu’une action physique, comme d’attendre 
et de rester en un lieu jusqu’à ce qu’une chose arrive; 
*exspectare*, *præstolari* et *opperiri* expriment une action de 
l’âme, comme d’attendre quelque chose ou quelqu’un avec une 
certaine tension d’esprit.

2. *Exspectare* présente l’attente comme un acte simple de 
l’esprit, sans idée accessoire d’application pratique; 
*præstolari* et *opperiri* expriment en outre cette idée 
accessoire que celui qui attend compte agir quand la chose ou la 
personne attendue sera arrivée.

3. Le *præstolans* attend une personne au service et à la 
disposition de laquelle il veut se mettre; l’*opperiens*, un 
événement par lequel il ne veut point se laisser surprendre. Le 
*præstolans* est un inférieur; l’*opperiens*, un égal, soit ami, 
soit ennemi, par rapport à la personne attendue. Enfin, 
*præstolari* est un terme prosaïque, *opperiri*, un terme 
poétique ou du moins choisi. Les Latins n’ont point de synonymes 
qui correspondent à la distinction qu’on fait en allemand entre 
warten et harren, entre l’attente paisible, calme, et l’attente 
impatiente qui tend tous les ressorts de l’âme.

—Manes, v. *Spectrum*.
—Manifesto, v. *Aperire*.
—Manice, v. *Vincula*.
—Mannus, v. *Equus*.

Mansuetudo. Clementia.
*Mansuetudo*, la douceur et la magnanimité de l’homme et du 
particulier qui ne tire point vengeance d’une injure, par 
opposition à *iracundia*; *clementia*, l’indulgence et 
l’humanité du souverain ou du juge qui ne fait point subir au 
coupable un châtiment mérité, par opposition à *crudelitas*.

—Mansuetus, v. *Cicur*.
—Manubiæ, v. *Præda*.

Mare. Æquor. Pontus. Pelagus.
1. *Mare*, la mer prise comme un amas d’eau, par opposition à 
*terra* et *aer*, ἄλς, θάλασσα; *æquor*, *pelagus* et *pontus*, 
la mer au point de vue de ses dimensions: *æquor* et *pelagus*, 
de sa dimension horizontale, la surface de la mer, comme 
πέλαγος, d’où vient πελαγίζειν, inonder; *pontus*, de sa 
dimension verticale, la profondeur de la mer, comme πόντος, d’où 
ποντίζειν, submerger. Colum. VIII, 17. Ut in solo piscinæ posita 
libella septem pedibus sublimius esset *maris* *æquor*. En sorte 
qu’un niveau placé sur le fond du vivier marque sept pieds au-
dessous du niveau de la mer. Ovid. Met. II, 872. Mediique per 
*æquora* *ponti* fert prædam. Il traverse les plaines de la 
haute mer avec la proie qu’il emporte.

2. *Æquor*, la surface de la mer au simple sens physique; 
*pelagus*, avec l’idée accessoire de sa vaste étendue, de son 
immensité.

Margo. Ora.
*Margo*, le bord, la limite naturelle d’une surface conçue comme 
une ligne mathématique, et ne comprenant que par extension la 
partie extrême de la surface ou bordure; *ora*, la frange, la 
bordure artificielle de la surface, ajoutée le plus souvent dans 
un but d’ornement et occupant elle-même une certaine largeur. 
Aussi dit-on *ora togæ* et non *margo*, et vice versa *margo 
fluminis* et *ripæ*, quand il s’agit de désigner la ligne de 
bord à l’exclusion de la rive.

—Marita, v. *Femina*.
—Mas, v. *Homo*.
—Matrimonium, v. *Conjugium*.
—Maxilla, v. *Mala*.
—Meare, v. *Ire*.

Mederi. Medicari. Sanare. Medicamen. Medicina. Remedium.
1. *Mederi* et en vers *medicari*, synonymes de *curare*, 
ἰᾶσθαι, présentent la guérison comme le résultat obtenu par le 
médecin et dû à ses soins, à sa prudence, à son art; *sanare*, 
synonyme de *restituere*, ἀϰεῖσθαι, comme l’effet du remède qui 
rend la santé au malade par une action physique.

2. *Medicamentum*, médecine considérée dans sa substance 
matérielle, telle qu’elle sort des mains du pharmacien, 
φάρμαϰον; *medicina*, médecine considérée au point de vue de sa 
vertu curative, telle qu’elle est prescrite par le médecin: 
c’est d’une maladie qu’il s’agit dans les deux cas. *Remedium*, 
toute espèce de secours contre un mal donné, ἄϰος. CIC, N. D. 
II, 53, *Medicamentorum* salutarium plenissimæ terræ. Terres qui 
abondent en simples salutaires. Comparez avec Divin. II, 51. A 
medico petere *medicinam*. Demander une ordonnance au médecin.

—Meditari, v. *Cogitare*.

Medius. Modicus. Mediocris.
*Medius* est toujours adjectif de lieu, au milieu, entre deux, 
par opposition aux points extrêmes; *modicus* est un adjectif de 
quantité qui se rapporte au nombre et à la grandeur, comme 
modéré, par opposition à toute sorte d’excès; *mediocris* est un 
adjectif de qualité qui se rapporte à la valeur d’un objet, 
comme médiocre, par opposition à l’excellence. Il y a identité 
entre *modicæ facultates*, une certaine dose de moyens, et 
*mediocre ingenium*, un génie médiocre. Cic. Rep. II, 31. Haud 
*mediocris* vir fuit, qui *modica* libertate populo data 
facilius tenuit auctoritatem principum. Je ne saurais voir un 
génie médiocre dans l’homme qui ne donna au peuple une liberté 
modérée que pour mieux conserver l’autorité des grands.

—Medius dies, v. *Meridies*.

Membrum. Artus.
*Membrum*, le membre même constituant une partie du corps, comme 
μέλος et χῶλον; *artus*, l’articulation du membre, comme ἄρθρον 
et ἅψος. Sen. Contr. II, 13. Differebatur distortis manibus, 
emotis *articulis*; nondum in sua *membra* *artus* redierant[1]. 
On la tiraillait encore quoique les mains fussent disloquées, 
les articulations luxées; les jointures ne s’étaient pas encore 
rapprochées des membres. Virg. Æn. V, 422. Magnos *artus* 
*membrorum*. Les muscles puissants qui servaient d’attache aux 
membres. Quintil. Decl. Ult. Ut per singulos *artus* *membra* 
laxaret[2]. Afin de déboîter les membres à chaque jointure. 
D’autre part, *membra* se dit de toutes les parties du corps, 
même de la tête et du tronc; *artus* ne désigne que les 
extrémités qui se rattachent par des jointures, *commissuræ*, au 
corps proprement dit, composé de la tête et du tronc.

—1 Collection Lemaire. Tome CXXXIII, p. 219.
—2 Collection Lemaire, Tome XLIX, p. 406.

Meminisse. Reminisci. Recordari.
*Meminisse* présente le souvenir comme un état de l’esprit, 
μεμνῆσθαι, on a conservé un fait dans sa mémoire, on sait encore 
sans avoir jamais oublié, c’est le sens de *memorem esse*; 
*reminisci* et *recordari* présentent le souvenir comme un acte 
de l’esprit, ἀναμιμνήσϰεσθαι, on retrouve une idée qu’on avait 
perdue de vue. Mais *reminisci* exprime, comme in *memoriam 
revocare*, un acte momentané; *recordari* un acte durable, comme 
*revocata in memoriam contemplari*. Cic. Lig. 12, 35. Equidem, 
cum tuis omnibus negotiis interessem, *memoria teneo*, qualis T. 
Ligarius, quæstor urbanus, fuerit erga te et dignitatem tuam; 
sed parum est, me hoc *meminisse*; spero etiam te, qui oblivisci 
nihil soles, nisi injurias, quoniam hoc est animi, quoniam etiam 
ingenii tui, te aliquid de hujus illo quæstorio officio 
cogitantem, etiam de aliis quibusdam quæstoribus *reminiscentem* 
*recordari*. Témoin de tous tes embarras, j’ai la mémoire encore 
pleine de ce que T. Ligarius a fait pour toi, pour ménager ta 
dignité, dans sa questure civile. Mais c’est peu que je me 
souvienne moi. Tu nous as habitués à ne te voir jamais oublier 
que les injustices, c’est là que va la pente de ton âme et de 
ton caractère; j’espère donc qu’en songeant à la manière dont il 
a rempli cette charge, tu t’arrêteras aussi sur les souvenirs 
qui se rapportent à quelques autres questeurs. Ce passage fait 
voir 1º que *memoria tenere* n’est qu’une périphrase de 
*meminisse*; 2° que *recordari* peut être une conséquence de 
*reminisci*, sans que la réciproque soit vraie, car il y a entre 
les deux le même rapport qu’entre *intueri* et *conspicere*. 
Cic. Sen. 21. Pueri... ita. celeriter res innumerabiles 
arripiunt, ut eas non tum primum accipere videantur, sed 
*reminisci* et *recordari*. Les enfants saisissent si 
promptement une foule d’idées qu’ils ont l’air de les retrouver 
et de s’y arrêter par souvenir plutôt que de les recevoir pour 
la première fois. Cicéron aurait pu ajouter: quæ non satis 
*meminerint*, sed in aliquantum temporis obliti sint: idées qui 
ne s’étaient point assez gravées dans leur mémoire, qu’ils 
avaient oubliées pour un temps. Tusc. I, 24, 58. Animus, quum se 
collegit atque recreavit, tum agnoscit illa *reminiscendo*; ita 
nihil aliud est discere, quam *recordari*. L’esprit se recueille 
et reprend des forces, après quoi il retrouve ces idées par un 
effort de mémoire; apprendre, c’est donc s’arrêter sur des 
souvenirs. Sen. Ep. 100. Magis *reminiscor* quam *teneo*. C’est 
un souvenir que je retrouve plutôt qu’un souvenir qui m’est 
resté.

—Menda, mendum, v. *Vitium*.
—Mendicitas, v. *Paupertas*.
—Meracus, v. *Purus*.
—Mens, v. *Anima*.
—Mercari, v. *Emere*.

Mercenarii. Operarii. Operæ.
*Mercenarii*, journaliers qui ne travaillent point à leur 
compte, mais pour un salaire, par opposition au propriétaire qui 
a le profit; *operarii* et *operæ*, manœuvres qui entreprennent 
pour un autre un travail mécanique par opposition au maître qui 
fournit l’idée. Les *mercenarii* sont relégués à un rang 
inférieur par leurs mœurs; les *operarii*, par la grossièreté de 
leur travail,

—Merces, v. *Præmium*.
—Merda, v. *Lutum*.
—Mercimonium, v. *Merx*.

Merere. Dignum esse. Mereri.
1. *Merere* et *mereri*, mériter par une action; *dignum esse*, 
être digne par une qualité.

2. *Merere* est habituellement transitif, il se joint à un 
accusatif ou à une proposition explicative; *mereri* est 
intransitif, et se joint à une expression adverbiale. Cic. Rosc. 
Com. 15. Fructum quem *meruerunt* retribuam. Je leur payerai le 
tribut d’éloges qu’ils ont mérité. Comparez avec Catil. II, 2, 
4. Si illum ut *erat* (sous-entendu: de me) *meritus* morte 
mulctassem. Si je lui avais infligé la peine de mort comme je le 
lui devais.

3. *Merere*, employé comme verbe intransitif ou sans complément, 
signifie servir en qualité de soldat, par ellipse de 
*stipendia*; *mereri*, employé comme verbe transitif ou avec un 
complément signifie gagner, acquérir quelque chose, sans idée de 
mérite.

Meridies. Medius dies.
*Meridies*, le coup de midi considéré comme un point qui sépare 
la matinée de l’après-midi; *medius dies*, le milieu de la 
journée considéré comme un espace qui est compris entre le matin 
et le soir.

—Merus, v. *Purus*.

Merx. Mercimonium.
*Merx*, la marchandise qui est par le fait un article de 
commerce; *mercimonium*, celle qui peut le devenir, la matière 
première. Tac. A. XI, 5. Nec quidquam publicæ *mercis* tam 
venale fuit. De toutes les marchandises qui sont dans le 
commerce, aucune ne se vendait mieux. Comparez avec XV, 38. 
*Mercimonium* quo flamma alitur. Les matières les plus propres à 
servir d’aliment à la flamme.

Metiri. Metari. Dimetiri. Dimetari.
1. *Metiri*, mesurer un espace pour en connaître la grandeur; 
*metari*, jalonner l’espace mesuré pour en indiquer les limites.

2. On emploie *dimetiri* et *dimetari* pour indiquer en outre 
qu’on mesure et qu’on jalonne les subdivisions; *metari castra* 
se rapporte simplement à l’enceinte des retranchements, mais 
quand Tite-Live dit par préférence VIII, 38, Locum castris 
*dimetari*, c’est qu’il marque expressément, ce qui d’ailleurs 
va de soi, qu’on a aussi jalonné les places d’armes, 
*principia*, l’emplacement de la tente du général, *prætorium*, 
etc., dans l’intérieur du camp.

—Metuere, v. *Vereri*.
—Minime, v. *Neutiquam*.
—Minutus, v. *Parvus*.
—Micare, v. *Lucere*.
—Minister, v. *Servus*.

Misereri. Miserari. Miseret me.
1. *Misereri*, avoir le cœur plein de pitié, comme compatir et 
ἐλεεῖν; *miserari*, montrer de la pitié en paroles, comme 
plaindre et οἰϰτείρειν. Les Latins n’ont point de terme spécial 
pour la pitié en action ou erbarmen de l’allemand.

2. *Misereor tui* présente la pitié comme un acte de libre 
arbitre, il peint la générosité de la personne qui compatit, 
comme si on disait en allemand: ich erbarme mich dein, j’ai 
pitié de toi. *Miseret me tui* présente la pitié comme une 
impression irrésistible, tout mérite moral disparaît, et la 
grandeur du malheur d’autrui en ressort d’autant, comme si on 
disait en allemand es erbarmt mich dein, tu me fais pitié. Car 
*miserere* est un verbe causatif, comme οἰϰτίζειν.

—Miseria, v. *Infortunium*.

Missile. Hasta. Lancea. Jaculum. Verutum. Tragulum. Pilum.
*Missile*, terme général pour toute espèce d’arme qui sert à 
combattre de loin, trait ou flèche; *hasta* et *lancea*, armes 
de main et de jet, la pique: *hasta*, l’arme nationale des 
Romains, δόρυ; *lancea*, arme étrangère attribuée aux Suèves, 
λόγχη. *Pilum*, *jaculum*, *verutum*, sont plutôt des armes de 
jet, le javelot: *jaculum*, terme général comprenant l’arme de 
ce genre usitée à la chasse ou épieu, ϐέλος; *verutum* et 
*tragulum*, termes techniques pour les javelots militaires, 
ἄϰων; *pilum*, terme spécial pour le javelot du légionnaire 
romain. Liv. IX, 19. Romano *pilum* haud paulo quam *hasta* 
vehementius ictu missuque telum. Le légionnaire romain a son 
javelot qui n’a guère moins de pénétration que la pique comme 
arme de main et de jet.

Mitis. Lenis. Placidus.
*Mitis*, doux par caractère, par opposition à *acerbus*, comme 
μείλιχος; *lenis*, doux dans ses actions, par opposition à 
*vehemens*, comme πρᾶος; *placidus*, dans ses façons, par 
opposition à *turbidus*, comme ἤπιος.

Mittere. Legare. Amittere. Dimittere. Omittere.
1. *Mittere*, exprime l’idée générique, comme envoyer; *legare*, 
a un sens spécial et politique, comme déléguer. Le *missus* est 
un serviteur ou un messager; le *legatus*, un représentant.

2. *Amittere* et *dimittere*, laisser échapper de ses mains ce 
qu’on tenait en son pouvoir *amittere*, contre sa volonté, comme 
perdre; *dimittere*, après en avoir usé, comme congédier. 
*Omittere*, laisser passer quelque chose devant soi sans en 
prendre possession. Et, pour préciser: *amittimus inviti et 
casu*, *omittimus volentes et sponte*. *Amittere occasionem*, 
c’est perdre une occasion et se mettre hors d’état de l’utiliser 
par indolence, tandis qu’*omittere*, c’est renoncer à en tirer 
parti et ne pas vouloir l’utiliser pour en faire peu de cas. Et 
*vitam amittere*, c’est perdre la vie, mais *omittere*, c’est la 
sacrifier.

—Moderatus, modestia, v. *Modus*.
—Modicus, v. *Medius*.

Modo—modo. Nunc—nunc.
*Modo—modo* ne devrait s’appliquer à la rigueur qu’à des actions 
passées ou futures; *nunc—nunc* à des actions présentes. Cette 
distinction est tombée en désuétude, mais *nunc—nunc* a du moins 
un tour plus vif et appartient à la poésie et à la prose élevée, 
comme tantôt... tantôt; *modo—modo* est, comme une fois... une 
autre fois, le terme propre de la prose dont Cicéron se sert 
constamment.

—Modo, v. *Nuper*.

Modus. Modestia. Moderatio. Temperatio. Continentia. 
Abstinentia.
1. *Modus*, l’idée de la mesure et de la règle prise comme un 
précepte moral indépendant de toute personnalité, ce que les 
Grecs entendent par μέτριον, μηδὲν ἄγαν; *modestia* et 
*moderatio*, la même idée par rapport au sujet qui la possède ou 
la pratique: *modestia*, sous forme de sentiment, et *moderatio* 
sous la forme d’une conduite que dirige ce sentiment de la 
mesure et de la règle.

2. *Moderatio*, la modération qui est fille de l’intelligence, 
du calcul et de la réflexion, elle est parente de la 
*prudentia*; *temperatio* et *temperantia*, qualité qui pénètre 
l’homme entier et ennoblit tout son être, elle est parente de la 
*sapientia*. La *moderatio* suppose, comme l’empire sur soi-
même, une lutte des passions avec la raison dans laquelle la 
raison a le dessus; la *temperatio* suppose, comme la 
tranquillité d’esprit, une raison qui a déjà pris le dessus, 
soit par un effet de la nature, soit par progrès moral.

3. *Temperatus*, *temperatio*, expriment simplement une qualité 
louable qui peut appartenir aux choses; *temperans*, 
*temperantia*, une vertu dont les êtres raisonnables sont seuls 
susceptibles.

4. *Moderatio*, la modération dans l’action par opposition à 
*cupiditas*; *continentia*, dans la jouissance par opposition à 
*libido*.

5. *Continentia*, l’empire qu’on exerce sur les désirs sensuels, 
la continence; *abstinentia*, sur la convoitise de la propriété 
d’autrui, l’honnêteté stricte. Il est moins exact de traduire 
*abstinentia* par désintéressement, cette dernière vertu n’étant 
imposée que par la morale, tandis que l’*abstinentia* est 
commandée par la loi.

6. La *modestia* craint de dépasser la juste mesure ou *modus* 
par égard pour la morale qui la prescrit; la *verecundia* et la 
*reverentia*, par égard pour des personnes auxquelles le 
*verecundus* craint de déplaire et auxquelles le *reverens* 
croit devoir du respect; enfin, la *pudor*, par égard pour elle-
même afin de ne pas s’exposer au mépris. Varron, dans Non. Non 
te tui saltem *pudet*, si nihil mei revereare? N’as-tu point de 
honte pour toi-même, si tu n’as plus aucun respect pour moi? 
Terent. Phorm. I, 5, 3, ou II, 1, 3. Non simultatem meam 
*revereri*? Saltem *pudere*? Ne pas reculer par respect devant 
mon inimitié? Ne pas rougir pour lui-même?

—Mœnia, v. *Murus*.
—Mœstitia, v. *Dolor*.

Moles. Onus. Pondus. Gravitas.
*Moles* et *onus*, la pesanteur envisagée par son côté 
désavantageux: *moles*, au sens absolu, comme un obstacle, en 
parlant d’un objet difficile à remuer à cause de sa grandeur, 
ὄγϰος; *onus*, au sens relatif, comme une charge ou un fardeau 
qui accable le porteur, φόρτος. *Pondus*, la pesanteur envisagée 
par son côté avantageux, comme puissance et comme force, le 
poids, ἄχθος. Enfin, *gravitas* réunit ces deux rapports et 
exprime tantôt la pesanteur qui est à charge, tantôt le poids 
qui devient une force active, ϐάρος.

—Molestia, v. *Labor*.
—Monere, v. *Hortari*.
—Moliri, v. *Audere*.
—Moneta, v. *Pecunia*.

Mons. Jugum.
*Mons*, la montagne, par rapport à sa dimension en hauteur, 
ὄρος; *jugum*, par rapport à ses dimensions en largeur et en 
longueur. *Jugum* a deux sens. Il se dit de la courbe supérieure 
de la montagne, courbe qui prend encore les noms plus précis de 
*dorsum* et de *cacumen*, selon qu’elle est aplatie ou pointue, 
par opposition à *radices montis*. Il se dit aussi des contre-
forts d’une montagne et particulièrement des hauteurs par 
lesquelles différentes montagnes sont réunies de manière à 
former une chaîne. Par opposition à *mons*. Liv. XXII, 18. Sub 
*jugo* montis prælium fuit. Le combat eut lieu au-dessous de la 
crête de la montagne. Comparez avec XLI, 18. Petilius adversus 
Balistæ et Leti *jugum*, quod eos *montes* perpetuo *dorso* 
conjungit, castra habuit. Pétilius campa en face des contre-
forts du Baliste et du Létus qui réunissent ces montagnes par 
une crête continue.

—Monstra, v. *Auguria*.
—Morari, v. *Manere*.
—Monstrare, v. *Ostendere*.
—Morbidus, morbus, v. *Æger*.
—Morosus, v. *Austerus*.
—Morigerari, v. *Parere*.

Mors. Letum. Nex. Obitus. Interitus. Perire. Oppetere. Demori. 
Intermori. Emori.
1. *Mors* et *letum*, la mort naturelle: *mors*, qui est le 
terme ordinaire, se prend simplement au sens physique; c’est le 
chemin qui mène à la dissolution, θάνατος; *letum* est le terme 
choisi, solennel, la mort imposée par le destin, οἶτος; *nex*, 
la mort violente, terme passif, par opposition au terme actif de 
*cædes*.

2. *Mors*, *letum*, *nex*, sont des termes propres; *obitus* et 
*interitus*, des euphémismes. *Obitus* désigne, comme *exitus*, 
une mort naturelle; *interitus* et *perire* désignent 
habituellement, comme *exitium*, une mort violente. Plin. Ep. 
III, 7. Silius ultimus ex Neronianis consularibus *obiit*, quo 
consule Nero *periit*. De tous les consulaires du règne de 
Néron, Silius fut le dernier à partir; la mort violente de Néron 
date de son consulat. Plaut. Epid. III, 4, 56. Malo cruciatu 
*pereas* atque *obeas* cito. Va-t’en périr dans les tourments, 
pars au plus vite.

3. *Perire* présente la mort comme une destruction et une 
corruption; *interire*, comme une disparition, en sorte qu’à la 
rigueur celui-là regarde plutôt le corps, celui-ci plutôt l’âme. 
Plaut. Capt. III, 5, 32. Qui per virtutem periit, at non 
interiit, c’est-à-dire celui qui meurt par un noble trépas, de 
celui-là le corps seul périt, l’essence de son être (il ne 
s’agit pas ici de l’âme, mais de la renommée et de la gloire) ne 
passe point. En outre, *perire* désigne une mort prompte et 
tragique, particulièrement par suicide; *interire*, une mort 
lente et douloureuse ou encore une mort paisible. Tac. Ann. XV, 
44. Et *pereuntibus* Christianis addita ludibria, ut ferarum 
tergis contecti laniatu canum *interirent*. Et pour se faire un 
jeu de la mort violente des chrétiens, on les couvrait de peaux 
de bêtes sauvages, et ils mouraient lentement déchirés par les 
chiens. Serv. ap. Cic Famm. IV, 5. Si quis nostrum *interiit* 
aut *occisus* est. Si l’un de nous est mort tranquillement ou 
s’il a été tué.

4. *Obire mortem* présente la mort comme un accident physique; 
on reste tout à fait passif; *oppetere*, comme un acte moral: si 
l’on ne va pas chercher la mort, on l’attend du moins avec une 
fermeté méprisante.

5. *Demori*, sortir par la mort d’une société dans laquelle on 
laisse un vide; *intermori*, être frappé pour un temps de mort 
apparente, ἐϰθανεῖν; *emori*, mourir tout à fait, par opposition 
à un semblant de vie passée dans le malheur, l’esclavage et la 
honte, πανδίϰως θανεῖν. Cic. Pis. 7. Ut *emori* potius quam 
servire præstaret. Plutôt mille morts que l’esclavage.

—Mos, v. *Consuetudo*.
—Mucro, v. *Acies*.
—Mostellum, v. *Spectrum*.
—Mulcare, v. *Verberare*.

Mulcere. Palpare.
*Mulcere*, passer légèrement la main sur un corps rude, par 
exemple, sur des cheveux pour les lisser; au figuré, adoucir un 
homme en colère, comme ϰαταψῆν; *palpare*, toucher légèrement un 
corps lisse, par exemple, la peau nue, pour causer par 
l’attouchement une sensation agréable; au figuré, se mettre en 
frais d’amabilité, cajoler, comme ψηλαφᾷν.

—Mulcta, v. *Vindicta*.
—Mundus, v. *Purus*.
—Mulier, v. *Femina*.
—Munificus, v. *Largus*.
—Munimenta, v. *Murus*.
—Munus, v. *Donum* et *Officium*.

Murus. Paries. Mœnia. Maceria. Parietinæ. Munimenta.
1. *Murus*, toute espèce de bâtisse en forme de mur, au point de 
vue exclusif de la forme, sans égard à la destination, τεῖχος; 
*paries*, mur latéral, mur mitoyen ou cloison servant à établir 
des séparations, τοῖχος; *mœnia*, murs d’une ville pour servir 
de défense contre l’ennemi, περίϐολος; *maceria*, le mur qui 
entoure une pièce de terre pour en marquer les limites et pour 
la protéger contre les voleurs, la clôture d’un jardin, d’un 
vignoble, θριγϰός. Virg. Æn. VI, 549. *Mœnia* lata videt 
triplici circumdata muro. Il voit une vaste enceinte entourée 
d’un triple mur. Tac. Ann. XV, 43. Nero instituit, ut urbis 
domus non communione parietum sed propriis quæque muris 
ambirentur. Néron décida que les maisons de Rome n’auraient plus 
de murs mitoyens, que chacune aurait les siens.

2. *Muri*, *mœnia*, etc., murs en bon état d’entretien; 
*parietinæ*, murs en ruine.

3. *Mœnia*, remparts d’une ville propres à résister à un coup de 
main; *munimenta*, fortifications régulières d’une place forte 
ou d’un camp retranché, capables de braver un assaut.

Mutilare. Truncare.
*Mutilare* se dit de mutilations légères, comme de briser les 
cornes, de couper le nez, les doigts, etc.; *truncare*, de 
mutilations graves, comme de trancher les bras, les pieds, les 
mains. On peut comparer les *mutilata membra* à des rameaux et à 
des scions rompus; les *truncata*, à de grosses branches 
abattues.

—Mutuo, v. *Vicissim*.
—Mysteria, v. *Arcana*.
—Mutuum, v. *Commodare*.


N


—Nancisci, v. *Invenire*.
—Nares, v. *Nasus*.

Nasus. Nares.
*Nasus*, le nez, partie saillante du visage, ῥίν; *nares*, les 
fosses nasales ou narines, organe actif du sens de l’odorat, 
μυϰτῆρες.

—Natio, v. *Gens*.

Navigium. Navis. Celox. Lembus. Liburna. Scapha. Cymba. Linter.
*Navigium* est le terme général, comme bâtiment; *navis*, 
véritable vaisseau destiné à de longues traversées; *celox*, 
*lembus* et *liburna*, bateaux qu’on peut équiper et armer en 
guerre; *scapha*, *cymba* et *linter*, canots ou nacelles 
destinés à de courtes excursions et à un simple trajet d’un bord 
à l’autre *scapha* et *cymba*, larges, en forme de chaloupe; 
*linter*, long et effilé, en forme de pirogue.

Necessarius. Propinquus. Cognatus. Consanguineus. Affinis.
1. *Necessarius*, toute personne à laquelle on est lié par un 
rapport durable, par des relations d’affaires en qualité de 
*collega*, de *patronus*, de *cliens*, ou par des relations 
privées en qualité de *familiaris*, d’*amicus*, comme 
προσήϰοντες; *propinquus*, toute personne à laquelle on tient 
par des rapports de famille, parent quelconque, comme ἀγχιστεῖς 
et ἔται: c’est le terme générique qui comprend, outre le 
*cognatus* et le *consanguineus* ou parents par le sang, 
l’*affinis* ou parent par mariage ou alliance, comme ϰηδεστής.

2. *Cognatio*, la parenté par le sang entre membres de la 
famille, comme σύναιμος; *consanguinitas*, celle de nations qui 
appartiennent à la même race, comme συγγενής. Cæs. B. G. VII, 
32. Hominem summæ potentiæ et magnæ *cognationis*. Personnage 
très-puissant et de grande famille. Comparez avec I, 11. Ambarii 
necessarii et *consanguinei* Æduorum. Les Ambarriens attachés 
aux Éduens et de même race qu’eux.

Necesse est. Oportet. Opus est. Debere.
1. *Necesse est* exprime une exigence de la nature et de la 
nécessité, comme ἀνάγϰη ἐστίν; *oportet*, une exigence de la 
morale et de l’honneur, comme χρή; opus est, de la prudence, 
comme δεῖ. Cic. Orat. II, 25. Jure omnia defenduntur quæ sunt 
ejus generis, ut aut *oportuerit*, aut licuerit, aut *necesse 
fuerit*. On excuse tous les faits de ce genre en se rejetant sur 
une obligation morale, sur une liberté consacrée par l’usage ou 
sur la nécessité. Att. IV, 6. Si loquor de republica quod 
*oportet*, insanus, si quod *opus est*, servus existimor. Si je 
parle honneur à propos des affaires publiques, je passe pour un 
insensé; si je parle prudence, je passe pour un esclave. Sen. 
Ep. 94. Emo non quod *opus est*, sed quod *necesse est*; quod 
non *opus est*, asse carum est. Je ne fais point tous les achats 
qu’exigerait la prudence, mais seulement ceux qu’exige la 
nécessité; pour une acquisition que la prudence ne commande pas, 
c’est trop d’une pièce de cuivre. Sall. Jug. 31. Nihil vi, nihil 
secessione *opus est*; *necesse est* suomet ipsi more præcipites 
eant. La prudence n’exige de vous ni violence ni retraite sur le 
mont sacré; il faut de toute nécessité que leur propre conduite 
les entraîne à leur perte.

2. *Oportet* exprime le droit que les autres exercent sur nous 
au nom de la morale; *debere*, l’obligation morale à laquelle 
nous nous sentons soumis, comme ὀφείλειν. Tac. H. IV, 7. 
Accusatores etiamsi puniri non *oporteat*, ostentari non 
*debere*. Si on n’était point obligé en droit à punir les 
accusateurs, du moins ne devait-on pas les montrer au public.

—Nectere, v. *Ligare*.
—Nefandus, nefarius, v. *Scelestus*.
—Nefas, v. *Delictum*.

Negare. Infitiari. Infitias ire. Denegare. Pernegare. Recusare. 
Abnuere. Renuere. Repudiare.
1. *Negare*, nier au nom de la vérité qu’on voit ou qu’on 
prétend voir, comme ἀποφάναι, οὐ φάναι; *infiteri*, *infitiari* 
et *infitias ire*, renier, désavouer pour quelque raison 
d’intérêt personnel, comme ἀρνεῖσθαι. Cic. Fr. Tog. cand. p. 
525. Or. Denique illi negare potuerunt et *negarunt*; tu tibi ne 
*infitiandæ* quidem impudentiæ locum reliquisti. Pour eux, ils 
pouvaient nier et ils ont nié le fait; pour toi, tu ne t’es même 
pas réservé le moyen de désavouer ton effronterie.

2. *Infiteri*, terme vieilli; *infitiari*, terme usuel et 
général. *Infitias ire* ne se construit en prose qu’avec une 
négation et répond alors à ne pas disconvenir.

3. *Negatio*, négation qui a pour but ou pour effet d’instruire 
l’auditeur; *pernegatio* ou *negitatio*, de le convaincre quand 
il se montre incrédule; *denegatio*, de le chagriner, 
particulièrement à propos d’une prière qu’on n’exauce pas. Mart. 
Ep. IV, 82. *Negare* jussi, *pernegare* non jussi. J’ai voulu un 
non tout court, je n’ai pas voulu de non répétés. Cic. Phil. XI, 
8, 19. In quo maximum nobis onus imposuit; *assensero*: 
ambitionem induxero in curiam; *negaro*: videbor suffragio meo 
tanquam comitiis honorem homini amicissimo *denegasse*. L. César 
nous a mis là sur les épaules un pesant fardeau. Dire oui, c’est 
introduire des cabales dans le palais du sénat; dire non, c’est 
paraître dénier par mon vote, comme par une décision des 
comices, cet honneur à mon meilleur ami.

4. *Negare* ne suppose qu’une demande, ou faite ou faisable, à 
laquelle on répond non; *recusare* suppose une insinuation qu’on 
repousse, d’où il résulte que *negare* est une manière de parler 
plus répandue et plus douce que *recusare*; car le *negans*, 
qu’on questionne ou qu’on prie, nie simplement la possibilité de 
la chose; le *recusans* se retranche sur-le-champ dans son 
droit, il proteste contre l’insinuation en homme qu’on menace ou 
sur lequel on empiète. Aussi *negare*, *denegare*, sont-ils plus 
usités à propos d’affaires particulières; *recusare*, à propos 
d’affaires publiques.

5. *Negare* et *recusare* exigent des paroles ou des discours; 
*abnuere* et *renuere* n’exigent guère que des signes ou des 
gestes: *abnuere*, un geste de la main pour congédier, comme 
ἀπονεύω; *renuere*, un signe qui consiste à retirer la tête en 
arrière, comme ἀνανεύω.

6. *Abnuere* est une manière amicale; *renuere*, une manière 
hautaine de dire non.

7. *Recusare* se rapporte à un objet qui s’annonce comme un 
fardeau et qui entreprend sur la résignation des gens, par 
opposition à *suscipere*; *repudiare*, à un objet qui s’annonce 
comme un bien et qui promet du profit ou du plaisir, par 
opposition à *assumere*. Cic. Finn. I, 10,33. Sæpe eveniet ut et 
*voluptates repudiandæ* sint et *molestia* non recusanda. Il y 
aura souvent lieu et de congédier les plaisirs et de ne pas 
repousser la peine.

—Negligere, v. *Spernere*.
—Nepos, v. *Prodigus*.
—Nequidquam, v. *Frustra*.
—Nescius, v. *Cognitio*.
—Nemus, v. *Silva*.
—Nequaquam, v. *Neutiquam*.
—Nequitia, v. *Malitia*.

Neutiquam. Nequaquam. Minime.
*Neutiquam*, en aucun cas, par opposition à *utique*; 
*nequaquam*, en aucune façon; *minime*, pas le moins du monde.

—Nex, v. *Mors*.
—Niger, v. *Teter*.
—Nihil agere, v. *Vacare*.

Nihil est. Nihili est. Nullus est.
*Nihil est* exprime le comble de l’impuissance et de 
l’incapacité, comme être autant que rien; *nihili est*, le 
défaut absolu de valeur, l’inutilité complète, comme ne compter 
pour rien; enfin, *nullus est*, la négation de l’existence: 
n’être plus.

—Nitere, v. *Lucere*.
—Nobilis, v. *Celeber*.
—Niti, v. *Fulciri*.
—Nocens, v. *Culpa*.

Nominare. Nuncupare. Vocare. Appellare.
*Nominare* et *nuncupare*, désigner une personne par son nom: 
*nominare*, par un nom qui lui appartient de vieille date; 
*nuncupare*, donner un nom à un objet qui n’en a pas encore, 
dénommer, surnommer. *Appellare* et *vocare*, désigner une 
personne ou un objet par un nom, un titre ou un attribut 
quelconque.

Nonnunquam. Interdum. Aliquando.
*Nonnunquam*, de temps à autre, opposé à *nunquam* et *semper*, 
se rapproche de l’idée exprimée par *sæpius*, comme ἔσθ’ ὅτε; 
*interdum*, parfois, opposé à *crebro*, se rapproche de l’idée 
exprimée par *rarius*, comme ἐνίοτε; enfin, *aliquando*, 
quelquefois, une ou deux fois, opposé à *semel*, se rapproche de 
l’idée exprimée par *propenunquam*, comme ποτέ. Les *interdum 
facta* sont des faits isolés; les *nonnunquam facta*, des faits 
qui se répètent; les *aliquando facta*, des faits rares. Cic. 
Sext. 54. *Comitiorum* et *concionum* significationes interdum 
veræ sunt, nonnunquam vitiatæ et corruptæ. Les manifestations de 
comices et des autres assemblées sont parfois vraies; ne sont-
elles pas, de temps à autre, entachées de fraude et de violence?

—Notare, v. *Animadvertere*.
—Novissimus, v. *Extremus*.
—Notitia, v. *Cognitio*.

Novus. Recens. Novicius.
1. *Novus*, nouveau, se dit de ce qui n’existait pas 
précédemment, par opposition à *antiquus*, comme νέος; *recens*, 
récent, de ce qui n’existe pas depuis longtemps, comme ϰαινός.

2. *Novus* se prend généralement pour tout ce qui est nouveau; 
il y a, de plus, dans *novicius*, l’idée accessoire du novice 
qui a de nouvelles habitudes à prendre ou du nouveau venu auquel 
il faut que les autres s’habituent.

—Noxia, noxius, v. *Culpa*.
—Nullus sum, v. *Nihil est*.

Numen. Deus. Divus. Semo. Heros.
*Numen*, pris dans son acception générale, tout être divin, 
δαίμων. C’est le terme générique, par rapport à *deus*, 
anciennement *divus*, le dieu, θεός, et à *semideus*, le demi-
dieu, ἡμίθεος, ou *semo*, moitié homme, moitié dieu. L’usage a 
donné pour équivalent à ces deux mots, outre *heros*, qui est 
d’origine étrangère, *numen*, pris dans son acception 
restreinte. Plin. Pan. 2, 3. Nusquam ut *deo*, nusquam ut 
*numini* blandimur. Nous ne cherchons aucune occasion de lui 
complaire comme à un dieu, ni même comme à un demi-dieu.

—Nummus, v. *Pecunia*.
—Nuncupare, v. *Nominare*.
—Nunc—nunc, v. *Modo—modo*.

Nuper. Modo.
*Nuper*, il y a quelques jours, quelques mois, même quelques 
années, dernièrement, νεωστί; *modo*, il y a quelques instants, 
à l’instant même, ἄ ρτι. Cic. Verr. IV, 3, 6. *Nuper* homines 
nobiles ejusmodi; sed quid dico *nuper*? imo vero *modo* ac 
plane paulo ante vidimus. De ces hommes illustres nous en avons 
vu dernièrement. Et que signifie ce dernièrement? Ne les voyions-
nous pas encore tout à l’heure, à l’instant? Tusc. I, 24. Quanta 
memoria fuit *nuper* Charmadas! quanta qui *modo* fuit Scepsius 
Metrodorus! Et, dans ces derniers temps, quelle mémoire chez 
Charmadas! quelle encore chez Scepsius Métrodorus, qui vient à 
peine de s’éteindre!

—Nuptiæ, v. *Conjugium*.
—Nutrire, v. *Alere*.
—Nutare, v. *Labare*.


O


—Obambulare, v. *Ambulare*.
—Obesus, v. *Pinguis*.
—Obedire, v. *Parere*.
—Obex, v. *Sera*.

Objicere. Exprobrare.
*Objicere*, adresser à quelqu’un un reproche dont il peut se 
justifier comme d’une accusation; *exprobrare*, un blâme qu’il 
est obligé de laisser peser sur lui. L’*objiciens* entend qu’on 
s’explique; l’*exprobrans* ne cherche qu’à couvrir de honte. 
Cic. Verr. V, 50, 132. Num casus bellicos tibi *exprobrare* aut 
*objicere* videor? Est-ce que j’ai l’air de tirer contre toi des 
hasards de la guerre un sujet de blâme ou de reproche?

—Obitus, v. *Mors*.

Oblectatio. Delectatio.
*Oblectatio*, occupation agréable, passe-temps, amusement qui 
préserve de l’ennui et procure quelque plaisir; *delectatio*, 
véritable divertissement qui procure une jouissance positive et 
un plaisir solide. Cic. Orat. I, 26. In iis artibus, in quibus 
non utilitas quæritur necessaria, sed animi libera quædam 
*oblectatio*. Dans les études qui n’ont point un but d’utilité 
et de nécessité, qui amusent l’esprit sans l’assujettir. Et Ep. 
Qu. Fr. II, 14. Satis commode me *oblectabam*. J’étais assez 
agréablement occupé. Comparez avec Famm. IX, 24. Magna te 
*delectatione* et voluptate privavisti. Tu as perdu par ta faute 
un plaisir vif et charmant.

—Obligare, v. *Ligare*.
—Obliquus, v. *Transversus*.
—Oblitus, v. *Delibutus*.

Obscurum. Tenebræ. Caligo. Tenebricosus. Opacus. Umbrosus.
1. *Obscurum*, sombre, s’entend d’une simple privation 
d’éclairage, comme σϰότος, par opposition à *illustre*; 
*tenebræ*, d’une privation de lumière, c’est l’obscurité, ζόφος, 
ϰνέφας, par opposition à *lux*; enfin, *caligo* signifie quelque 
chose de réel et d’opposé à la lumière et à la clarté, les 
ténèbres, ἄχλυς. *Caligo* renchérit sur *tenebræ*, qui renchérit 
sur *obscuritas*, qui renchérit sur *opacum* et *umbrosum*. Cic. 
Acadd. IV, 23, 72. Sensus quidem non *obscuros* facit sed 
*tenebricosos*. Les sens, loin de nous éclairer, nous retiennent 
dans l’obscurité. Plin. Ep. VII, 21. Cubicula obductis velis 
*opaca*, nec tamen *obscura* facio. Mes tentures donnent de 
l’ombre à mes pièces sans les rendre sombres. Tac. H. II, 32. 
Senatum et populum nunquam *obscurari* nomina, etsi aliquando 
*obumbrentur*. Rien ne ternira jamais les noms du sénat et du 
peuple, quoiqu’une ombre puisse passer dessus. Au figuré, 
*obscurus* désigne ce qui n’a point de prix, ce que personne ne 
remarque; *tenebricosum* marque quelque chose de positivement 
mauvais qui recherche l’obscurité pour passer inaperçu.

2. *Opacus*, ombragé, avec l’idée d’une fraîcheur agréable et 
bienfaisante, par opposition à *apertus* et *apricus*, comme 
εὔσϰιος; *umbrosus*, plein d’ombre, presque sombre, σϰιόεις.

—Obsecrare, v. *Rogare*.
—Obsecundare, obsequi, v. *Parere*.
—Observare, v. *Vereri*.
—Obstinare, v. *Destinare*.
—Obstringere, v. *Ligare*.
—Obtestari, v. *Rogare*.
—Obtrectatio, v. *Invidia*.
—Obtutus, v. *Videre*.
—Obstinatio, v. *Pervicacia*.
—Obtemperare, v. *Parere*.
—Obtingere, v. *Accidere*.
—Obtruncare, v. *Interficere*.
—Obvenire, v. *Accidere*.

Occasio. Opportunitas. Potestas. Copia. Facultas.
*Occasio* et *opportunitas*, l’occasion offerte par la fortune 
et le hasard: *occasio*, en général, celle d’entreprendre 
quelque chose, ϰαιρός; *opportunitas*, celle d’entreprendre une 
chose avec facilité et avec des probabilités de succès, comme 
εὐϰαιρία. *Potestas* et *copia*, l’occasion offerte par les 
hommes et par leur complaisance: *potestas*, la possibilité de 
faire quelque chose légitimement; *copia*, celle de le faire 
commodément; enfin, *facultas*, qui est le terme le plus 
général, la simple possibilité.

—Occidere, v. *Interficere*.
—Occulere, v. *Celare*.
—Oculi, v. *Facies*.

Odium. Invidia. Inimicitia. Simultas.
1. *Odium* et *invidia* expriment le sentiment de l’aversion; 
*inimicitia* et *simultas*, les rapports extérieurs qui dérivent 
de ce sentiment.

2. L’*invidia* a un caractère négatif, comme la malveillance, 
δύσνοια, c’est un sentiment temporaire qui s’oppose à *gratia* 
ou *favor*; l’*odium* a un caractère positif, comme la haine, 
μῖσος, c’est un sentiment profondément enraciné qui s’oppose à 
*amor*. L’*invidia* est le commencement de l’*odii*. L’*invidia* 
ne s’attache qu’aux personnes; l’*odium* s’attache aux personnes 
et aux choses. Tac. Ann. II, 56. Armenii... sæpius discordes 
sunt, adversus Romanos *odio* et in Parthum *invidia*. Les 
Arméniens sont très-souvent partagés entre leur haine pour les 
Romains et leur malveillance pour les Parthes. XIII, 15. Nero 
intellecta *invidia* *odium* intendit. Ces symptômes de 
malveillance que Néron discerna portèrent sa haine au comble. 
Plin. Pan. 84, 2. Exardescit *invidia* cujus finis est *odium*. 
Elle s’enflamme au contact de la malveillance qui aboutit à la 
haine.

3. *Inimicitia*, toute espèce d’inimitié fondée sur l’antipathie 
ou sur de mauvais rapports, δυσμένεια, ἔχθρα; *simultas*, 
inimitié politique entre rivaux de pouvoir, φιλονειϰία. Suet. 
Vesp. 6. *Simultas* quam ex *æmulatione* non obscure gerebat. 
Licinius Mucianus, qui ne se cachait point d’être par esprit de 
rivalité l’ennemi politique de Vespasien.

—Odorari, odorus, v. *Olere*.
—Offendere, v. *Lædere*.
—Offensio, v. *Contumelia*.

Officium. Munus.
*Officium*, tâche considérée comme une obligation morale qu’on 
remplit par conscience; *munus*, comme une obligation politique 
imposée par délégation. Cic. Mur. 35. Hæc sunt *officia* 
necessariorum, commoda tenuiorum, *munia* candidatorum. C’est un 
devoir d’affection pour les parents, un profit pour les petites 
gens, une charge imposée aux candidats.

Olere. Olfacere. Fragrare. Odorari. Olidus. Odorus. Redolere. 
Perolere.
1. *Odor* et *olere* expriment l’odeur qu’un corps répand, par 
opposition à *sapor*, etc., comme ὀσμή; *olfactus* et 
*olfacere*, la sensation de cette odeur ou le sens de l’odorat, 
par opposition à *gustus*, etc., comme ὄσφρησις.

2. *Olere*, sentir, par opposition à n’avoir point d’odeur, et 
par préférence sentir fort et mauvais, empester; *fragrare*, 
sentir bon, embaumer. *Redolere* et *perolere* jouent le rôle de 
fréquentatifs; mais *redolere* marque une odeur forte, bonne ou 
mauvaise, indifféremment; *perolere* se prend en mauvaise part 
pour une odeur pénétrante.

3. *Olfactus*, l’odeur perçue par un effet involontaire du sens 
de l’odorat; *odoratus*, odeur saisie par un effort du même 
sens.

4. *Olfacere*, sentir et flairer, est passif, comme *audire*, 
l’odeur monte au nez d’elle-même; *odorari*, aspirer, renifler, 
ῥινηλατεῖν est actif, comme *auscultare*, on attire soi-même 
l’odeur au nez. *Olfaciens* sentit *odorem*, *odorans* captat.

5. *Olidus*, qui sent, et par préférence qui sent mauvais; 
*odorus*, qui parfume. Par rapport à puer, *bene olidus* n’est 
qu’un opposé négatif, comme qui ne sent pas mauvais; *odorus* 
est l’opposé positif, comme: qui sent bon. Et de même, le vieux 
mot *olor* désignait la puanteur, comme *oletum*; *odor* ne 
marque que l’odeur.

—Oletum, v. *Lutum*.
—Omina, v. *Auguria*.
—Omittere, v. *Intermittere*, *Mittere* et *Relinquere*.
—Omnes, v. *Quisque*.
—Onus, v. *Moles*.
—Opem ferre, v. *Auxilium*.
—Olfacere, olidus, v. *Olere*.
—Omnino, v. *Plane*.
—Opacus, v. *Obscurum*.

Opera. Labor. Industria. Gnavitas. Assiduitas. Diligentia.
1. *Opera*, activité qui est loin d’astreindre, simple action, 
simple occupation matérielle, par opposition aux moments 
d’inaction ou encore à la pensée, au discours, au conseil, comme 
ἐργασία; *labor*, activité pleine d’efforts et suivie de 
fatigue, le travail, par opposition au plaisir, comme πόνος. 
Plaut. Aul. II, 3, 7. *Opera* huc est conducta vestra, non 
*oratio*. On a loué vos bras, non votre langue. Cic. Rep. I, 9. 
Otiosiorem *opera* quam *animo*. Plutôt désœuvré que libre 
d’esprit. Liv. XXII, 22. Ut *opera* quoque impensa *consilium* 
adjuvem meum. Pour mettre la main à l’exécution de mon dessein. 
Mais V, 4. *Labor* *voluptas*que dissimillima natura, societate 
quadam naturali inter se sunt conjuncta. Le travail et le 
plaisir dont la nature a fait deux extrêmes et qu’elle n’a pas 
laissé d’unir entre eux par une sorte d’association.

2. *Industria*, *gnavitas* et *sedulitas* présentent l’activité 
comme une qualité habituelle, par opposition à la paresse: 
*industria*, activité qui se déploie dans de grandes 
entreprises, celle qui anime le héros et l’homme d’État, par 
opposition à *ignavia*; *gnavitas*, activité utile, application 
de l’homme rangé et de l’industriel; enfin, *sedulitas*, 
l’activité dans les petites choses qui risque souvent de 
paraître comique, l’agitation perpétuelle d’une ménagère 
diligente, d’une nourrice dévouée, de l’homme qui fait sa cour. 
Colum. XII, præf. 8. Ut cum forensibus negotiis matronalis 
*sedulitas* *industriæ* rationem parem faceret. La femme 
attentive au détail d’une maison vaut l’homme qui consacre ses 
forces aux affaires publiques.

3. *Assiduitas* et *diligentia*, l’application: mais 
*assiduitus* marque plutôt, comme συνέχεια, la continuité: on 
arrive au but par des efforts longs et soutenus; *diligentia* 
marque plutôt l’intensité, comme ἀϰρίϐεια: on arrive par un 
travail soigneux et exact.

4. *Studium*, le zèle, marque exclusivement le goût et l’amour 
de la chose, le penchant intérieur.

—Operæ, v. *Mercenarii*.
—Opifex, v. *Faber*.
—Opinari, v. *Censere*.
—Opitulari, v. *Auxilium*.
—Opperiri, v. *Manere*.
—Opes, v. *Divitiæ*.
—Opimus, v. *Pinguis*.
—Opinio, v. *Sententia*.
—Oportet, v. *Necesse est*.
—Oppetere, v. *Mors*.
—Opportunitas, v. *Occasio*.
—Opprobrium, v. *Ignominia*.
—Optimates, v. *Primores*.
—Opus est, v. *Necesse est*.
—Ora, v. *Margo* et *Ripa*.
—Optare, v. *Velle*.
—Opulentia, v. *Divitiæ*.
—Opus, v. *Agere*.
—Orare, v. *Rogare*.
—Opprimere, v. *Vincere*.
—Oræ, v. *Laqueus*.
—Oratio, v. *Sermo*.

Orbis. Circulus. Gyrus.
*Orbis*, mouvement circulaire, périphérie décrite dans le cours 
de ce mouvement; *circulus*, surface circulaire; *gyrus*, ligne 
courbe et particulièrement ligne serpentine. L’expression in 
*orbem* consistere (serrer les rangs sur la circonférence d’un 
cercle) ne pourrait pas être échangée contre in *circulum* (se 
masser dans l’intérieur d’un cercle), et le cercle formé par une 
société close, *circulus*, ne pourrait point s’appeler *orbis*. 
Tac. G. 6. Equi nec variare *gyros* nostrum in modum docentur; 
in rectum aut uno flexu dextros agunt, ita conjuncto *orbe* ut 
nemo posterior sit. Les Germains ne dressent point, comme nous, 
les chevaux à suivre différentes courbes; ils les poussent droit 
devant eux; quand ils les font tourner, c’est toujours par la 
droite, et ils se suivent alors de si près sur une ligne 
circulaire, qu’on ne distingue pas le premier cavalier du 
dernier.

—Ordiri, v. *Incipere*.
—Oreæ, v. *Frenum*.
—Ornatus, v. *Præditus*.
—Ordo, v. *Series*.
—Ornare, v. *Comere*.
—Os, v. *Facies*.

Osculum. Suavium.
*Osculum*, baiser d’amitié; *suavium*, de tendresse.

Ostendere. Monstrare. Declarare.
*Ostendere*, montrer en ce sens qu’on fait remarquer une chose, 
qu’on la fait voir, qu’on ne la tient pas cachée, comme φῆναι, 
ἐμφανίσαι; *monstrare*, indiquer en ce sens qu’on communique un 
renseignement, comme δεῖξαι; enfin, *declarare*, mettre en 
évidence en ce sens qu’on tire quelque chose au clair et qu’on 
dissipe des doutes, comme δηλῶσαι.

—Ostenta, v. *Auguria*.
—Ostentatio, v. *Jactatio*.

Ostium. Janua. Fores. Valvæ.
*Ostium* et *janua*, porte, ouverture qui sert à entrer et à 
sortir: *ostium*, terme général pour toute espèce de porte, 
θύρα; *janua*, terme spécial, porte de maison. *Fores* et 
*valvæ*, battants destinés à fermer l’ouverture: *fores*, à des 
portes ordinaires, comme θυρίδες; *valvæ*, à des édifices et à 
des temples qui ont des portes doubles, à deux battants. Tac. 
Ann. XIV, 8. Anicetus refracta *janua* obvios servorum adripit; 
donec ad *fores* cubiculi veniret. Anicétus enfonce la porte de 
la maison et se fait suivre par les esclaves qu’il rencontre 
jusqu’à la porte de la chambre d’Agrippine.

—Otiari, v. *Vacare*.

Otium. Pax. Concordia.
*Otium*, la tranquillité en général, tandis que *pax* se 
rapporte aux relations extérieures et *concordia* à la situation 
intérieure.


P


—Pædor, v. *Lutum*.

Pæne. Prope. Fere. Ferme.
*Pæne* et *prope* servent à adoucir une expression trop forte et 
à faire passer une hyperbole: *pæne*, qui est opposé à *plane*, 
se traduit par presque; *prope*, par peu s’en faut que. *Fere* 
et *ferme* ne servent qu’à se précautionner contre la lettre de 
l’assertion, comme à peu près, environ.

—Pætus, v. *Strabo*.
—Palam, v. *Aperire*.
—Palari, v. *Errare*.
—Palus, v. *Lacuna*.
—Pandus, v. *Curvus*.
—Palpare, v. *Mulcere*.
—Palus, v. *Stipes*.
—Par, v. *Æquus*.
—Parere, v. *Creare*.
—Paratus, v. *Præditus*.

Parere. Obedire. Dicto audientem esse. Obsequi. Obsecundare. 
Morigerari. Obtemperare.
*Parere*, *obedire* et *dicto audientem esse* présentent 
l’obéissance comme une obligation, un devoir, une sujétion: 
*parere*, avec une idée d’humilité, l’obéissance du serviteur à 
son maître, du sujet à son prince, par opposition à *imperare*; 
*obedire*, *obedire*, avec un certain air de liberté, celle de 
l’inférieur au supérieur, du citoyen à la loi et à l’autorité; 
*dicto audientem esse*, avec l’idée de la subordination stricte, 
l’obéissance passive du soldat à son général. *Obsequi*, 
*obsecundare*, *obtemperare* et *morigerari* expriment une 
obéissance volontaire et libre, comme être docile. L’*obsequens* 
et l’*obsecundans* sont dociles par amour et complaisance; ils 
se montrent pleins de bonne volonté; le *morigerans* et 
l’*obtemperans* le sont par conviction, estime ou crainte; ils 
font preuve de déférence. Hirt. B. Afr. 57. Jubæ barbaro potius 
*obedientem fuisse* quam nuntio Scipionis *obtemperasse*. Obéir 
à un barbare, à Juba, plutôt que d’écouter le messager de 
Scipion. Tac. H. II, 14. Parata non arma modo, sed *obsequium* 
et *parendi* amor, c’est-à-dire de la docilité inspirée par 
l’estime et l’amour qu’ils portaient au général et du plaisir à 
obéir, parce qu’ils sentaient que leur cause ne pouvait pas se 
soutenir sans subordination et sans ordre. Cic. Orat. 71. Dum 
tibi *roganti* voluerim *obsequi*. Voulant aller au-devant de ta 
prière. Comparez avec Famm. IX, 25. *Obtemperare* cogito 
*præceptis* tuis. Je pense me conformer à tes prescriptions.

—Paries, parietinæ, v. *Murus*.
—Parilis, v. *Æquus*.
—Parma, v. *Scutum*.

Pars. Portio.
*Pars*, la partie, par rapport au tout; *portio*, la portion ou 
la part, par rapport à celui qui en a la jouissance. Plin. H. N. 
XI, 15. Æstiva mellatione decimam *partem* apibus relinqui 
placet, si plenæ fuerint alvi; sin minus, pro rata *portione*. 
Cassius Dionysius veut qu’on laisse aux abeilles le dixième de 
la récolte d’été, lorsque les ruches sont pleines, et une part 
proportionnée lorsqu’elles ne sont pas entièrement remplies. 
(Traduction de Guéroult.)

Partes. Factio.
*Partes*, parti qui se forme de lui-même en vertu de la 
différence des principes et des intérêts; *factio*, faction qui 
se forme par une association étroite entre ses membres, et qui 
agit de concert avec une ardeur aveugle jusqu’à recourir à la 
violence pour assurer la suprématie de sa cause. Sall. Jug. 31. 
Inter bonos *amicitia*, inter malos *factio* est. Cette union, 
qui serait amitié entre des gens de bien, n’est qu’une faction 
entre des scélérats.

—Particeps, v. *Socius*.
—Partiri, v. *Dividere*.
—Participare, v. *Impertire*.

Parumper. Paulisper.
*Parumper*, pour un peu de temps; *paulisper*, pendant un peu de 
temps. Il suit de là que *parumper* se dit par préférence des 
actes de l’esprit, *paulisper*, des faits matériels, parce que 
l’idée de futur contenue dans *parumper* s’associe presque 
nécessairement à ces actes de l’esprit, tandis que *paulisper* 
marque un état et une simple durée, par exemple *paulisper 
morari*, s’arrêter quelque temps, mais *parumper dubitare*, 
hésiter pour un temps.

Parvus. Minutus. Exiguus. Pusillus.
*Parvus* et *minutus* expriment la petitesse dans un sens 
indifférent et purement mathématique, sans idée accessoire: 
*parvus*, une petitesse naturelle et inhérente, par opposition à 
*magnus*, comme μιϰρός; *minutus*, une petitesse factice, 
artificielle. *Exiguus* et *pusillus* expriment en outre une 
idée accessoire de mépris: *exiguus*, avec une nuance de pitié, 
comme misérable, insignifiant, par opposition à *amplus* ou à 
*grandis*; *pusillus*, avec une nuance de ridicule, comme tout 
petit, nain, par opposition à *ingens*, comme τυτθός.

—Pascere, v. *Alimenta*.

Passi. Prolixi. Sparsi.
*Passi capilli*, cheveux dénoués par opposition à ceux qui sont 
retenus par un nœud, *cohibiti nodo*; *prolixi*, cheveux 
flottants par opposition à ceux qui sont relevés sur le haut de 
la tête, *religati in verticem*; enfin *sparsi*, cheveux épars 
et en désordre par opposition à des cheveux bien peignés, 
*pexi*.

—Passus, v. *Gradus*.
—Pati, v. *Ferre*.
—Patefacere, v. *Aperire*.

Paternus. Patrius.
*Paternus*, πατρῷος, ce qui appartient au père et ce qui vient 
de lui, comme paternel; *patrius*, πάτριος, ce qui appartient 
aux ancêtres ou à la patrie et ce qui vient d’eux.

Paulatim. Sensim. Gradatim. Pedetentim.
*Paulatim* et *sensim* présentent la gradation sous l’image d’un 
progrès qui passe inaperçu: *paulatim*, comme peu à peu, par 
opposition à *semel* d’une seule fois; mais *sensim* comme 
insensiblement, par opposition à *repente*, tout à coup; 
*gradatim* et *pedetentim*, sous l’image d’un progrès visible: 
*gradatim*, comme pas à pas et ϐάδην, par opposition à *cursim*, 
*saltuatim*, etc.; *pedetentim*, en avançant avec peine et pied 
à pied par opposition à *cursu*, *equo*, *volatu*, *velis*.

—Paulisper, v. *Parumper*.

Paupertas. Inopia. Egestas. Mendicitas.
*Paupertas*, modicité de ressources qui oblige à se restreindre, 
par opposition à *dives*, comme πενία; *inopia* et *egestas*, 
pauvreté accablante qui impose des souffrances et des 
privations: mais *inopia* exprime comme ἀπορία le dénûment en 
lui-même, le défaut de ressources qui empêche de se tirer 
d’affaire, par opposition à *copia* ou *opulentia*; et *egestas* 
comme ἔνδεια la pauvreté besoigneuse et nécessiteuse, par 
opposition à *abundantia*; enfin *mendicitas*, l’indigence qui 
réduit les gens à mendier, πτωχεία. Le *pauper* n’a pas 
grand’chose, l’*inops* et l’*egenus* ont trop peu de chose, le 
*mendicus* n’a rien du tout. Dans la classification des rangs 
par échelle de richesse les *pauperes* forment la classe moyenne 
qui est obligée de vivre bourgeoisement et parcimonieusement; 
les *inopes* et les *egeni*, quand ces deux mots ne s’appliquent 
point à une gêne passagère, forment la classe des pauvres qui 
vivent au jour le jour de leur travail et sont même exposés à 
souffrir la faim; les *mendici*, la classe des mendiants qui ne 
vivent que d’aumônes, également dépourvus de toute propriété et 
de toute industrie. Cic. Parad. 6. Istam *paupertatem* vel 
potius *egestatem* et *mendicitatem* tuam nunquam obscure 
tulisti. Médiocrité de fortune, pauvreté besoigneuse, indigence, 
tu as constamment porté ton sort au grand jour. Suet. Gr. 14. 
Vixit in summa pauperie et pæne inopia. Il vécut dans une 
extrême médiocrité qui était presque du dénûment. Plin. Ep. IV, 
18. *Inopia* vel potius, ut Lucretius ait, *egestas* patrii 
sermonis. La stérilité ou plutôt, comme parle Lucrèce, 
l’impuissance de la langue maternelle. Cic. Inv. I, 47. Propter 
*inopiam* in *egestate* esse. Tomber du dénûment dans la gêne.

—Pax, v. *Otium*.
—Pavire, v. *Verberare*.
—Peccatum, v. *Delictum*.
—Peculari, v. *Vastare*.
—Peculiaris, v. *Privus*.

Pecunia. Nummus. Moneta.
*Pecunia*, terme collectif, somme d’argent; *nummus*, la pièce 
d’argent par rapport à sa valeur et à son usage; *moneta*, la 
monnaie par rapport à son empreinte et à son aspect.

Pecus. Jumentum. Armentum. Grex.
1. *Pecus*, *pecoris*, terme général pour tous les animaux 
domestiques; *jumenta* et *armenta*, gros bétail, bœufs, ânes, 
chevaux; *pecus*, *pecudis*, petit bétail, cochons, chèvres, et 
par préférence les moutons.

2. *Jumenta*, bêtes de trait, bœufs, ânes, chevaux; *armenta*, 
bêtes de labour, bœufs et chevaux, à l’exclusion des vaches, des 
ânes de bât, des chevaux de selle qui ne vont ni à la voiture ni 
à la charrue.

3. Pris au singulier et comme nom collectif, *armentum* signifie 
un troupeau de gros bétail, ἀγέλη; *grex* est un troupeau de 
petit bétail, comme ποίμνη, πῶϋ. Plin. Ep. II, 16. Multi 
*greges* ovium, multa ibi equorum boumque *armenta*. De nombreux 
troupeaux de petit et de gros bétail, moutons, chevaux, bœufs.

—Pecus, v. *Animal*.
—Pedica, v. *Vincula*.
—Pejor, v. *Deterior*.
—Pellucidus, v. *Perlucidus*.
—Penitus, v. *Plane*.
—Penus, v. *Alimenta*.
—Percussor, v. *Homicida*.
—Pedetentim, v. *Paulatim*.
—Pejerare, v. *Perlucidus*.
—Pelagus, v. *Mare*.
—Pellegere, pellicere, v. *Perlucidus*.
—Pellis, v. *Tergus*.
—Pendere, v. *Hærere*.
—Penna, v. *Ala*.
—Percontari, v. *Rogare*.
—Percutere, v. *Interficere*.

Perdere. Pessundare. Pervertere. Evertere.
*Perdere* et *pessundare*, anéantir: *perdere*, en brisant 
l’objet, par destruction; *pessundare*, par submersion ou par 
quelque autre manière de faire disparaître l’objet. *Evertere*, 
*pervertere* et *subvertere*, renverser: *evertere*, en 
déterrant ou en arrachant ce qui est assujetti par le pied, il 
est opposé à *fundare*; *pervertere*, en jetant à bas ce qui se 
tient debout; *subvertere*, par une voie secrète et souterraine, 
en sapant la base. Cic. Pis. 24. Provincia tibi ista manupretium 
fuerit non eversæ per te sed *perditæ* civitatis. Ce sera ton 
salaire pour avoir causé la chute et même la ruine de l’État.

—Perdere, v. *Amittere*.
—Peregrinus, v. *Exterus*.
—Perferre, v. *Ferre*.
—Perfidiosus, perfidus, v. *Fidus*.
—Peregrinari, v. *Proficisci*.
—Peremtor, v. *Homicida*.
—Perficere, v. *Finire*.

Perfuga. Transfuga. Profugus. Fugitivus. Extorris. Exul. 
Perfugium. Suffugium. Refugium.
1. *Perfuga* et *transfuga*, le déserteur qui fuit d’un parti 
vers l’autre, αὐτόμολος: mais le transfuge, *perfuga*, passe à 
l’ennemi en criminel qui trahit son parti; le *transfuga* n’est 
qu’un homme irrésolu qui abandonne les siens pour aller 
ailleurs. *Profugus* et *fugitivus*, le fugitif qui abandonne sa 
demeure: le *profugus* est un infortuné qui cède à la force en 
fuyant sa patrie et qui court le monde comme un banni, φυγάς; le 
*fugitivus* est un coupable qui se dérobe à son devoir, à son 
poste, à sa prison, à son maître, δραπέτης. On entend 
généralement par *perfuga* et *transfuga* un soldat, par 
*profugus* un citoyen, par *fugitivus* un esclave. Liv. XXX, 43. 
De *perfugis* gravius quam de *fugitivis* consultum. Les 
transfuges furent plus sévèrement traités que les esclaves 
fugitifs.

2. *Perfugium*, asile public et sûr dans des dangers sérieux; 
*suffugium*, asile sinon secret, du moins fortuit et temporaire 
contre des contrariétés; *refugium*, asile préparé ou du moins 
choisi d’avance en cas de retraite.

3. *Profugus* marque un état de fait, celui d’un homme qui fuit 
hors de son pays; *extorris*, un état politique, comme proscrit; 
*exul*, un état légal comme exilé. L’*extorris* subit un 
malheur, il ne peut plus rester dans sa patrie; l’*exul* subit 
un châtiment, il n’a plus le droit d’y rester. Appul. Met. V, p. 
101. *Extorres* et... velut *exulantes*. Proscrits et comme 
exilés.

—Periclitari, periculum, v. *Tentare*.
—Perimere, v. *Interficere*.
—Perire, v. *Mors*.

Perlucidus. Pellucidus. Perlegere. Pellegere. Perlicere. 
Pellicere. Perjurare. Pejerare.
Examinant ces mots par couples, le premier des deux, qui est la 
forme primitive, a chaque fois l’accent sur l’adverbe *per*; le 
second, qui est une forme adoucie par l’assimilation de l’r en l 
ou par l’élimination de l’r, a l’accent sur le nom ou sur le 
verbe, et la racine accentuée prédomine dans la signification du 
composé.

1. *Perlucidus*, très-lumineux; *pellucidus*, transparent.

2. *Perlegere*, lire d’un bout à l’autre; *pellegere*, 
parcourir, feuilleter.

3. *Perlicere*, attirer avec une force irrésistible; 
*pellicere*, séduire.

4. *Perjurare*, prêter un faux serment; *pejerare*, violer un 
serment.

—Permittere, v. *Concedere* et *Fidere*.
—Pernegare, v. Negare.
—Pernicies, v. *Lues*.
—Pernix, v. *Citus*.

Perperam. Falso. False. Fallaciter.
1. *Perperam* s’entend de la fausseté du fait, comme 
inexactement; *falso*, de la personne qui se trompe, comme par 
erreur, par méprise...

2. *Falso agere* ne se dit que d’une erreur où l’on est ou d’une 
illusion qu’on se fait; *false* et *fallaciter agere* supposent 
qu’on va contre ce qu’on sait et contre sa conscience: *false*, 
comme faussement, par crainte et faiblesse de caractère; 
*fallaciter*, comme fallacieusement, avec la mauvaise intention 
de duper et de trahir. Comparez Tacite, Ann. I, 1. Tiberii 
res... ob metum *false* compositæ sunt (d’après le texte de 
Wolf). La peur a dicté des faussetés aux historiens de Tibère; 
avec Germ. 36. Inter impotentes et validos *falso* quiescas. 
Entre des voisins puissants et forts un peuple ne goûte qu’un 
repos trompeur.

3. Les idées exprimées par *falso* et *false* sont réunies dans 
l’adjectif *falsus*, qui ne se distingue que de *fallax*. Cic. 
Phil. XII, 2. Spes *falsa* et *fallax*. Fausse et perfide 
espérance. Tac. Ann. XVI, 32. Specie bonorum *falsos* et 
amicitiæ *fallaces*. La fausseté sous un semblant de vertu, la 
perfidie sous un semblant d’amitié.

—Perpeti, v. *Ferre*.
—Perpetuus, v. *Continuus*.

Perquam. Valde. Admodum. Magnopere.
*Perquam*, extraordinairement, avec une nuance de surprise chez 
la personne qui parle; *valde*, très, *admodum*, assez, et 
*multum*, servent simplement à renforcer le sens de l’attribut 
ou du verbe, *magnopere*, du verbe seul.

—Perseverantia, v. *Pervicacia*.
—Persona, v. *Larva*.
—Pertinacia, v. *Pervicacia*.
—Pervertere, v. *Vertere* et *Perdere*.

Pervicacia. Perseverantia. Pertinacia. Contumacia. Destinatio. 
Obstinatio.
1. *Pervicacia* et *perseverantia* présentent comme une vertu 
l’attachement à un sentiment dans lequel on est entré: la 
*pervicacia* est fondée sur une énergie naturelle, c’est 
l’ardeur opposée à la lassitude; la *perseverantia*, sur le 
développement des qualités sérieuses, c’est la persistance 
opposée à la versatilité. *Pertinacia* et *contumacia* expriment 
un défaut: la *pertinacia* provient d’un attachement opiniâtre à 
une résolution prise comme l’entêtement et la présomption, par 
opposition à la condescendance; la *contumacia*, de l’orgueil 
qu’on met à défendre son libre arbitre, même contre une autorité 
compétente et légitime, comme l’arrogance et l’esprit de 
résistance par opposition à la docilité ou *obsequium*. Accius 
dans Non. Tu *pertinaciam* esse, Antiloche, hanc prædicas, ego 
*pervicaciam* esse aio et a me uti volo. Tu soutiens que c’est 
de l’entêtement; je dis que c’est une fermeté généreuse que je 
tiens à montrer. Cic. Inv. II, 54. Unicuique virtuti finitimum 
vitium reperietur, ut *pertinacia* quæ finitima *perseverantiæ* 
est. On rencontrera un défaut dans le voisinage de toutes les 
vertus; c’est ainsi que l’entêtement est voisin de la 
persévérance.

2. *Pervicacia*, etc., marquent la stabilité dans une résolution 
prise; *destinatio* et *obstinatio* ont plus de rapport à l’acte 
qui consiste à la prendre: *destinatio*, lorsqu’elle est 
irrévocable, c’est de la décision; *obstinatio*, lorsqu’on s’y 
attache en dépit de tous les obstacles, même insurmontables, et 
de toutes les représentations raisonnables, c’est de 
l’endurcissement.

—Pessulus, v. *Sera*.
—Pestilentia, pestis, v. *Lues*.
—Pessundare, v. *Perdere*.

Petere. Rogare. Postulare. Exigere. Poscere. Flagitare.
1. *Petere* et *rogare*, termes généraux pour toute espèce de 
demande, soit qu’on prie, soit qu’on exige; ils tiennent le 
milieu entre *poscere* et *orare*, sauf à se rapprocher quelque 
peu du dernier: *petere* se rapporte à l’objet qu’on souhaite; 
*rogare*, à la personne à laquelle on s’adresse, d’où *petere 
aliquid ab aliquo*, mais *rogare aliquem aliquid*. Cic. Verr. 
IV, 28, 64. Iste *petit* a rege et eum pluribus verbis *rogat*, 
ut id ad se mittat. Il tâche d’obtenir cela du roi et l’en 
sollicite longuement. Famm. II, 6. Ne id quod *petat*, *exigere* 
magis quam *rogare* videatur. Pour tâcher d’en venir à ses fins 
sans se donner des airs de créancier plutôt que de solliciteur.

2. *Postulare* et *exigere* se disent d’une demande pure et 
simple par laquelle on fait tranquillement connaître sa volonté: 
*postulare* s’entend plutôt de ce qu’on veut et souhaite; 
*exigere*, de ce qu’on prétend. *Poscere* et *flagitare* se 
disent d’une demande pressante: *poscere*, d’une demande faite 
d’un ton décidé, avec le sentiment de son droit ou de sa 
puissance; *flagitare*, d’une demande faite avec impétuosité 
dans la passion et dans l’impatience du désir. Tac. H. II, 39. 
Othone per literas *flagitante* ut maturarent, militibus ut 
imperator pugnæ adesset *poscentibus*; plerique copias trans 
Padum agentes acciri *postulabant*. La lettre d’Othon exprimait 
une vive impatience d’en finir; les soldats exigeaient que 
l’empereur payât de sa personne au jour de la bataille; un très-
grand nombre souhaitaient qu’on fît venir les troupes établies 
au delà du Pô. Cic. Verr. III, 34. Incipiunt *postulare*, 
*poscere*, minari. Viennent les demandes, les exigences, les 
menaces. Planc. 19. *Poscere* atque etiam *flagitare* crimen. 
Exiger, vouloir emporter une accusation. Legg. I, 5. 
*Postulatur* a te jam diu vel *flagitatur* potius historia. 
Voilà longtemps qu’on te demande ou plutôt qu’on brûle de 
t’arracher cette histoire.

—Petra, v. *Saxum*.

Petulans. Procax. Protervus. Lascivus.
Le *petulans* blesse le sentiment des convenances, *modestia*, 
par caprice, par des agaceries et des provocations inutiles; le 
*procax*, par indiscrétion, impertinence et importunité; le 
*protervus*, par impétuosité, par un laisser-aller qui ne 
respecte rien; le *lascivus*, par une joie bruyante et folâtre. 
Il faut chercher l’origine de la *petulantia* dans l’aversion 
pour le repos et la paix ou même dans la méchanceté; celle de la 
*procacitas* dans la hardiesse ou l’impudence; celle de la 
*protervitas* dans le sentiment exagéré de sa force ou dans 
l’orgueil; celle de la *lascivia* dans la gaieté du caractère ou 
dans le défaut de gravité. Liv. XXXVIII, 24. Flagitatum quoque 
stipendium, *procacius* quam ex more et *modestia* militari 
erat. On réclama vivement la solde avec une impudence contraire 
à tous les usages et à la subordination.

—Pietas, v. *Diligere*.

Piget. Tædet. Pœnitet.
*Piget* se dit en général de ce qu’on ne se soucie ni de faire 
ni de souffrir; *tædet*, de ce qu’on ne se soucie point de faire 
ni de souffrir plus longtemps; *pænitet*, de ce qu’on aimerait 
mieux n’avoir jamais fait ni souffert.

—Pigritia, v. *Ignavia*.
—Pilum, v. *Missile*.
—Pilus, v. *Crinis*.

Pinguis. Opimus. Obesus. Corpulentus.
1. *Pinguis*, gras dans un sens indifférent ou défavorable, la 
graisse étant de toutes les parties constituantes du corps la 
plus insensible et la moins élastique, d’où au figuré mou; 
*opimus*, gras dans le bon sens, quand c’est un signe que les 
chairs sont pleines et qu’on est bien nourri, d’où au figuré 
abondant.

2. *Obesus* se dit de l’embonpoint, mais en associant à l’idée 
principale une idée accessoire de pesanteur par opposition à 
*gracilis*; *corpulentus* se dit de l’embonpoint pris par son 
beau côté, par rapport à la prestance qui l’accompagne.

—Pinna, v. *Ala*.
—Placidus, v. *Mitis*.
—Pirata, v. *Præda*.
—Plaga, v. *Locus*, *Rete* et *Vulnus*.
—Plancæ, v. *Axes*.

Plane. Omnino. Prorsus. Penitus. Utique.
*Plane*, nettement, *netto* par opposition à *pæne* ou à *vix*; 
*omnino*, entièrement, et en général par opposition aux 
subdivisions, aux cas isolés, aux exceptions, à *magna ex parte* 
ou à *separatim*, comme ὅλως; *prorsus*, précisément, par 
opposition à en quelque sorte ou à pour ainsi dire; *penitus*, 
de fond en comble, jusqu’au fond, par opposition à dans une 
certaine mesure ou à superficiellement, πάντως; *utique*, dans 
tous les cas, il a pour opposés à tout hasard, peut-être, 
ὁπωσδήποτε.

Plerique. Plurimi.
*Plerique*, superlatif absolu, un très-grand nombre; *plurimi*, 
superlatif relatif, la plupart. Tac. Ann. XIII, 27. *Plurimis* 
equitum, *plerisque* senatorum non aliunde originem trahi. La 
plupart des chevaliers, un très-grand nombre de sénateurs 
n’avaient pas d’autre origine.

—Plorare, v. *Lacrimare*.
—Plurimi, v. *Plerique*.
—Pluma, v. *Ala*.

Pluvia. Imber. Nimbus.
*Pluvia*, phénomène bienfaisant, pluie générale qui abreuve le 
sol altéré, ὑετός; *imber* et *nimbus*, phénomène désagréable, 
pluie locale qui vient gâter une belle journée: *imber*, 
lorsqu’elle est accompagnée d’un temps froid et orageux; 
*nimbus*, d’un temps couvert.

Poculum. Calix. Scyphus. Simpuvium. Cyathus. Crater.
1. *Poculum* et *calix*, qui appartiennent à la vieille langue 
latine, se disent de tout vase à boire, sans autre idée que 
celle de l’usage auquel il sert: *poculum*, vase ordinaire pour 
les repas; *calix*, vase, coupe plus riche pour les festins. 
*Scyphus*, *cantharus*, *cymbium*, *culigna*, mots étrangers 
empruntés au grec, se disent de certaines espèces de vases par 
rapport à leur forme.

2. *Poculum*, etc. servent tous de vases à boire; le vieux mot 
romain *simpuvium* et *cyathus* qui est venu plus tard, vases à 
puiser pour remplir les *pocula* en prenant au *crater*, comme 
on remplit les verres à punch en puisant avec la cuiller dans le 
bol.

—Poema, v. *Canere*.
—Pœnitet, v. *Piget*.
—Poena, v. *Vindicta*.
—Poeta, v. *Canere*.
—Pollere, v. *Posse*.

Polliceri. Promittere. Spondere. Recipere.
*Polliceri*, promettre de plein gré, par un acte de complaisance 
et de prévenance, ἐπαγγέλλεσθαι; *promittere*, à la suite d’une 
demande, par un acte de consentement, avec l’intention de tenir, 
ὑπισχνεῖσθαι; *spondere* et *despondere*, promettre 
formellement, à la suite d’une *stipulatio* par un engagement 
qui lie en justice, ἐγγυᾶν; *recipere*, prendre sur soi et 
s’engager d’honneur pour tranquilliser une personne qui est dans 
la peine, ἀναδέχεσθαι. Le *pollicens* fait des offres agréables; 
le *promittens* ouvre une perspective satisfaisante; le 
*spondens* donne une garantie judiciaire; le *recipiens* nous 
ôte nos soucis. Cic. Att. XIII, 1. Quoniam de æstate 
*polliceris* vel potius recipis. Puisque tu t’avances sur ce 
sujet ou plutôt puisque tu te fais fort; car le *pollicens* 
n’engage que sa bonne volonté, le *recipiens* répond du succès. 
Sen. Ep. 19. Jam non *promittunt* de te sed *spondent*. Ils ne 
se bornent plus à promettre, ils s’engagent pour toi. Cic. Famm. 
VII, 5. Neque minus ei prolixe de tua voluntate *promisi* quam 
eram solitus de mea *polliceri*. Et je lui ai promis ta 
bienveillance avec autant d’assurance que si je n’avais eu qu’à 
m’avancer pour mon compte: car Cicéron ne pouvait donner au nom 
de Trébatius que des espérances, mais il pouvait faire de son 
chef des promesses positives.

—Polluere, v. *Contaminare*.
—Pondo, v. *Libra*.
—Pontus, v. *Mare*.
—Populari, v. *Vastare*.
—Pompa, v. *Funus*.
—Pondus, v. *Moles*.
—Popina, v. *Deversorium*.
—Populus, v. *Gens*.

Porca. Sulcus. Lira.
*Porca*, billon, terre relevée entre deux sillons; *sulcus*, 
creux du sillon, trace faite dans la terre par la charrue; 
*lira*, tantôt l’un, tantôt l’autre.

—Porcus, v. *Sus*.
—Portenta, v. *Auguria*.
—Poscere, v. *Petere*.
—Portare, v. *Ferre*.
—Portio, v. *Pars*.

Posse. Quire. Valere. Pollere.
1. *Posse* et *quire* sont originairement transitifs: *posse*, 
être apte par vigueur et par force, δύνασθαι; *quire*, par le 
concours de toutes les qualités qu’on possède, comme οἷόν τ’ 
εἶναι. Cic. Tusc. II, 27. Barbari ferro decertare acerrime 
*possunt*, viriliter ægrotare non *queunt*. Les barbares peuvent 
bien se battre à outrance le fer à la main; aux prises avec la 
maladie, ils sont incapables d’être hommes. *Valere* et 
*pollere* sont neutres, d’où *possum* ou *queo* vincere, mais 
*valeo* ou *polleo* ad vincendum.

2. *Valere*, posséder une juste mesure de forces, valoir un 
autre homme, par opposition à des forces insuffisantes, comme 
σθένειν; *pollere*, avoir un excès de forces et de ressources et 
se distinguer par là de la foule, par opposition à des forces 
ordinaires, comme ἰσχύειν.

—Possidere, v. *Tenere*.
—Posteritas, v. *Stirps*.
—Postremus, v. *Extremus*.
—Postulare, v. *Petere*.
—Potare, v. *Bibere*.

Potentia. Potentatus. Potestas. Vis. Robur.
*Potentia*, *potentatus* et *potestas*, puissance qui vient du 
dehors, qui a des hommes pour instruments et pour sujets; *vis* 
et *robur*, puissance, force intérieure, indépendante du 
concours et de la bonne volonté d’autrui. *Potentia*, pouvoir de 
fait qui se fait sentir à volonté, δύναμις; *potentatus*, rang 
du souverain reconnu par le peuple, δυναστεία; *potestas*, 
autorité légitime et légalement déférée, ἐξουσία. Tac. Ann. 
XIII, 19. Nihil tam fluxum est quam fama *potentiæ* non sua vi 
nixæ. Rien de si fragile que le crédit d’un pouvoir qui n’a 
point en lui-même les éléments de sa force. *Vis*, la force 
active et agressive, comme faculté de contraindre les autres, 
ϰράτος; *robur*, la force au repos, comme faculté de résister et 
de durer, ῥώμη.

—Potestas, v. *Occasio*.

Præbere. Exhibere. Præstare. Repræsentare.
*Præbere* et *exhibere*, aller spontanément au-devant d’un 
besoin ou d’un désir: le *præbens* cède son bien à quelqu’un; 
l’*exhibens* se dessaisit du sien en faveur du public. 
*Præstare* et *repræsentare*, s’exécuter pour remplir un devoir: 
le *præstans* se libère, pour ainsi dire, d’une dette en se 
rangeant à son devoir; le *repræsentans* accomplit une promesse, 
au lieu de tarder encore à la tenir.

—Præceptor, v. *Doctor*.
—Præclarus, v. *Eminens*.
—Præcipere, v. *Jubere*.

Præda. Manubiæ. Spolia. Exuviæ. Rapina. Prædo. Latro. Pirata.
1. *Præda* et *manubiæ*, le butin considéré comme un bien de 
conquête et comme un profit; *spolia* et *exuviæ*, considéré en 
outre comme une marque de victoire et d’honneur.

2. *Præda*, toute espèce de butin; *manubiæ*, le butin légitime 
du soldat, fait à la guerre; *rapina*, le butin illégitime du 
*prædo*, qui trouble la paix publique, le fruit du vol.

3. *Prædo*, brigand en général, celui qui exerce le brigandage 
comme un métier, ληστής. C’est le terme générique, par rapport à 
*latro*, le voleur de grands chemins, σίνις, et à *pirata*, le 
pirate. *Raptor*, le ravisseur d’une personne ou d’un objet 
déterminé, ἁρπαϰτήρ.

—Prædicere, v. *Divinare*.

Præditus. Instructus. Exstructus. Ornatus.
1. *Præditus* s’entend d’une qualité éminente qui est un titre 
d’honneur; *instructus* et *exstructus*, d’une qualité solide 
qui rend propre à certains usages. Les deux idées sont réunies 
dans *ornatus*. L’*instrumentum* sert, le *decus* donne de 
l’éclat, l’*ornamentum* semble tirer son lustre d’une utilité 
éminente. *Instructus* suggérera, par exemple, l’image d’un 
armement complet qui est un gage de protection et de sécurité; 
*ornatus*, celle d’un armement parfait et imposant. Il faut se 
placer à un point de vue élevé et viser à l’idéal pour juger 
l’*ornatus* indispensable; c’est du luxe, par rapport aux 
besoins ordinaires de la vie. Cic. Phil. X, 4. Græcia copiis non 
*instructa* solum, sed etiam *ornata*. La Grèce, qui abonde en 
ressources solides et même apparentes. Sen. Tranq. 9. Sicut 
plerisque libri non studiorum *instrumenta*, sed cœnationum 
*ornamenta* sunt. Pour beaucoup de gens, une bibliothèque n’est 
point un instrument d’étude, c’est un décor indispensable dans 
une salle à manger.

2. *Instructus* se rapporte à des personnes et à des objets 
destinés à jouer un rôle offensif ou défensif; *exstructus*, à 
des objets dont la destination est passive, par exemple, 
*instructæ naves*, mais *exstructæ mensæ*. Les *exstructa* ne 
laissent plus rien à faire; les *instructa* ont reçu un premier 
achèvement, une préparation complète et n’ont plus qu’à remplir 
leur destination.

3. *Instructus* se rapporte à la simple possession des moyens; 
*paratus*, au propriétaire de ces moyens, prêt lui-même à en 
tirer parti.

—Prædium, v. *Villa*.

Præmium. Pretium. Merces.
*Præmium*, récompense honorable destinée à distinguer celui qui 
la reçoit, par opposition à *pœna*, ἆθλον, γέρας; *pretium* et 
*merces*, payement destiné à acquitter une dette: *pretium*, 
prix d’achat pour une marchandise qu’on nous cède, par 
opposition à *gratia*, ὦνος; *merces*, ce qu’on paye pour tout 
ce qu’on prend ou tient à louage, hommes et choses, μισθός.

—Præs, v. *Sponsor*.
—Præsentem esse, v. *Adesse*.
—Præstans, v. *Eminens*.
—Præsagire, v. *Divinare*.
—Præsentire, v. *Divinare*.
—Præstolari, v. *Manere*.

Præterea. Insuper. Ultro.
*Præterea*, de plus, marque simplement qu’on ajoute ce qu’il 
faut pour compléter un compte, comme πρὸς τούτοις; *insuper*, en 
sus, par-dessus le marché, qu’on fait mesure comble, comme 
προσέτι; enfin, *ultro*, en outre, que ce qu’on ajoute va fort 
au delà de ce qu’on avait déjà fait, en sorte que tout ce qui a 
précédé n’a plus aucune valeur.

—Prævidere, v. *Divinare*.
—Pravitas, v. *Malitia*.
—Precari, v. *Rogare*.
—Prehendere, v. *Sumere*.
—Pretium, v. *Præmium*.

Pridem. Diu. Dudum. Diuturnus. Diutinus.
1. *Pridem* marque un point dans le temps, une époque, comme il 
y a longtemps; *diu* et *dudum* marquent un espace, une période, 
comme depuis longtemps: *diu*, depuis bien des jours, des mois, 
des années; *dudum*, depuis plusieurs minutes ou plusieurs 
heures. *Jam pridem mortuus est* veut dire: il est mort il y a 
très-longtemps, c’est un aoriste; mais *jam diu mortuus est*: il 
est depuis longtemps dans la tombe, c’est un parfait. Cic. Cat. 
I, 1. Ad mortem te duci *jam pridem* oportebat; in te conferri 
pestem illam quam tu in nos omnes *jam diu* machinaris. Il y a 
longtemps que j’aurais dû te faire conduire au supplice et 
amasser sur ta tête tous les maux que tu nous prépares depuis 
longtemps. Tac. Ann. XV, 64. Seneca Statium Annæum *diu* sibi 
amicitiæ fide et arte medicinæ probatum orat, provisum *pridem* 
venenum promeret. Sénèque prie Statius Annæus, qui avait depuis 
longtemps sa confiance comme ami et comme médecin, de lui 
apporter le poison dont ils étaient autrefois convenus.

2. *Diuturnus* se dit d’une longue durée, soit indifféremment, 
comme de quelque chose de long, en général, soit par éloge, 
comme de quelque chose de durable et de solide, par opposition à 
ce qui passe vite, χρόνιος; *diutinus* exprime un blâme et se 
dit de ce qui pèse ou ennuie, comme αἰανός. Cic. Senect. 19. 
Nihil mihi *diuturnum* videtur, in quo est aliquid extremum. Une 
durée dont je vois le terme ne me paraît jamais longue. Comparez 
avec Famm. XI, 8. Libertatis desiderio et odio *diutinæ* 
servitutis. Par regret de la liberté et par haine d’un esclavage 
prolongé.

—Primordium, v. *Initium*.

Primores. Principes. Proceres. Optimates.
*Primores* et *principes*, les personnages qui jouent un rôle 
dans l’État, la classe des citoyens influents et notables, par 
opposition à la foule: *primores*, ceux qui sont tout portés à 
cette hauteur par le privilége de la naissance, de la fortune et 
du rang; *principes*, ceux qui, par leur esprit, leurs talents 
politiques, leur activité, deviennent orateurs, chefs de parti, 
et s’élèvent aux premières places parmi les *primores* même et 
dans tout l’État. *Proceres*, les grands envisagés dans leur 
condition naturelle, comme noblesse, par opposition au commun du 
peuple; *optimates*, les mêmes grands considérés comme parti 
politique, comme aristocrates, par opposition aux démocrates. 
Accius dans Non. *Primores procerum* provocaret nomine. Nommer, 
en les défiant, les premiers personnages de la noblesse.

Primus. Princeps. Imperator. Cæsar.
1. *Primus*, le premier à paraître dans l’espace ou dans le 
temps, en sorte que les autres lui succèdent; *princeps*, le 
premier à faire une chose, celui dont les autres suivent 
l’exemple.

2. *Princeps*, l’empereur investi en matière civile de 
l’autorité suprême qui lui avait été insensiblement dévolue en 
sa qualité de prince du sénat, *princeps senatus*; *imperator*, 
l’empereur investi de la plus haute autorité militaire, 
personne, hors lui et les membres de sa famille, ne pouvant plus 
être proclamé *imperator*; enfin, *Cæsar*, l’empereur, comme 
membre, et à partir de Galba, comme simple successeur de la 
famille et de la dynastie de César.

—Principium, v. *Initium*.
—Priscus, pristinus, v. *Antiquus*.

Privus. Proprius. Peculiaris.
*Privus* se dit de la propriété de fait, par opposition à ce que 
les autres possèdent, à *alienus*, comme οἰϰεῖος; *proprius*, de 
la propriété exclusive, par opposition aux biens de droit 
commun, à *communis*, comme ἴδιος; enfin *peculiaris*, des biens 
qu’on a en propre, par opposition à ceux qu’on partage avec tout 
le monde, à *universalis*.

—Probrum, v. *Ignominia* et *Maledictum*.
—Probus, v. *Bonus*.
—Procax, v. *Petulans*.
—Procella, v. *Ventus*.
—Proceres, v. *Primores*.
—Procerus, v. *Altus*.
—Proclivis, v. *Pronus*.
—Procrastinare, v. *Differre*.

Procul. Longe. Eminus. E longinquo.
1. *Procul*, à une certaine distance qui permet encore de voir 
les objets, par opposition à *juxta*, comme ἄποθεν; *longe*, à 
une grande distance, hors de la portée de la vue, par opposition 
à *prope*, comme τῆλε.

2. *Eminus*, de loin, d’une distance dont la mesure est donnée 
par la portée des traits; il est opposé à *cominus*, comme 
πόῤῥωθεν; *e longinquo*, de très-loin, d’une forte distance, par 
opposition à *e propinquo*, comme τηλόθεν.

—Prodigia, v. *Auguria*.

Prodigus. Profusus. Helluo. Nepos.
*Prodigus* et *profusus* présentent la dissipation comme un 
trait de caractère: *prodigus*, en ce sens qu’on ne connaît pas 
la valeur de l’argent et du bien, qu’on n’est ni désireux ni 
capable de les faire valoir parcimonieusement, comme le 
prodigue; *profusus*, en ce sens que rien ne paraît trop cher 
pour satisfaire des fantaisies, par frivolité, comme le 
dissipateur. *Helluo* et *nepos* s’entendent d’un caractère qui 
se résume tout entier en une seule manie, celle de la 
dissipation: *helluo*, le viveur et le libertin émérite; 
*nepos*, le fils de famille qui mange son avoir et celui de ses 
parents.

—Prælium, v. *Pugna*.
—Prorogare, v. *Differre*.

Proficisci. Iter facere. Peregrinari.
1. *Proficisci* désigne le commencement du voyage, comme partir, 
πορεύεσθαι; *iter facere* et *peregrinari* en comprennent toute 
la durée, comme voyager, ὁδοιπορεῖν.

2. *Iter facere* se dit également d’un voyage dans le pays ou à 
l’étranger; mais *peregrinari*, ἐϰδημεῖν, suppose toujours qu’on 
passe la frontière; dans ce dernier cas, la *peregrinatio* 
continue même quand on est arrivé à destination et que l’*iter* 
est fini.

—Profiteri, v. *Fateri*.
—Profusus, v. *Prodigus*.
—Progenies, v. *Stirps*.
—Prohibere, v. *Arcere*.
—Proles, v. *Stirps*.
—Prolixi, v. *Passi*.
—Proloqui, v. *Eloqui*.
—Promittere, v. *Polliceri*.
—Profugus, v. *Perfuga*.
—Pronuntiare, v. *Eloqui*.

Pronus. Proclivis. Propensus.
*Pronus*, au sens moral, marque un penchant en général; 
*proclivis* marque le plus souvent un penchant au bien; 
*propensus*, au mal.

—Propalam, v. *Aperire*.
—Prope, v. *Pæne*.
—Propensus, v. *Pronus*.
—Properus, v. *Citus*.
—Propinquus, v. *Necessarius*.
—Prorogare, v. *Differre*.
—Prosapia, v. *Stirps*.
—Prosper, v. *Felix*.
—Protinus, v. *Repente*.
—Psallere, v. *Canere*.
—Proprius, v. *Privus*.
—Prorsus, v. *Plane*.
—Prosequi, v. *Comitari*.
—Protervus, v. *Petulans*.
—Prudens, v. *Sapiens*.
—Pudens, pudibundus, pudicus, v. *Castus*.
—Puella, v. *Virgo*.

Puer. Infans. Adolescens. Juvenis. Vir. Vetus. Senex.
*Puer*, dans son acception générale, l’homme dans ses années de 
dépendance, tant qu’il n’est ni ne peut être père de famille, en 
trois périodes: 1º comme *infans*, enfant, νήπιος, παιδίον, à 
partir de la première année; 2º comme *puer*, au sens restreint, 
jeune garçon, παῖς, à partir de la septième; 3º comme 
*adolescens*, à l’ouverture de l’adolescence, jeune homme, 
μειράϰιον, νεανίας, à partir de la seizième. *Juvenis*, dans son 
acception générale, l’homme tant que durent les années pendant 
lesquelles il possède et retient la plénitude de ses forces, à 
peu près depuis l’époque de la majorité jusqu’aux premières 
atteintes de l’âge, l’homme jeune, νέος, en trois périodes: 1º 
comme *adolescens*, au déclin de l’adolescence, à partir de la 
dix-huitième année; 2º comme *juvenis*, au sens restreint, 
νεανίας, à partir de la vingt-quatrième; 3º comme *vir*, homme 
fait, ἀνὴρ, à l’ouverture de la virilité, à partir de la 
trentième. *Maturus* se dit des années de maturité avancée quand 
le feu de la jeunesse s’est évaporé, en trois périodes: 1º de 
l’homme fait, *vir*, ἀνὴρ, au déclin de la virilité, à partir de 
la quarantième année; 2º de l’homme âgé, *vetus*, γέρων, à 
partir de la cinquantaine; 3º du vieillard, *senex*, πρεσϐύτης, 
à partir de la soixantaine.

—Pugio, v. *Gladius*.

Pugna. Acies. Prœlium.
*Pugna*, terme général pour toute espèce de combat, depuis le 
duel jusqu’à la bataille rangée la plus sanglante, μάχη; 
*acies*, action décisive, conduite selon les règles de la 
tactique entre les parties belligérantes, bataille rangée; 
*prælium*, combat d’occasion entre des détachements, rencontre, 
engagement, escarmouche, comme συμϐολή.

Pugnare. Confligere. Dimicare. Digladiari.
1. *Pugnare* et *confligere*, vider un différend de vive force; 
ils s’appliquent presque toujours à l’emploi des masses, à une 
bataille; *dimicare* et *digladiari*, le vider par la voie des 
armes et presque toujours en combat singulier.

2. *Pugnare* marque de préférence une bataille en règle, livrée 
à dessein et envisagée par son beau côté, comme exigeant à la 
fois de l’art et du courage; *confligere*, un combat de 
rencontre, pris du vilain côté, comme occasion de meurtre et de 
carnage. Cic. Balb. 9. Qui cum hoste nostro cominus sæpe in acie 
*pugnavit*. Il s’est souvent mesuré de près avec notre ennemi en 
bataille rangée. Comparez avec Off. I, 23. Temere in acie 
versari et manu cum hoste *confligere* immane quiddam et 
belluarum simile est. Se jeter follement dans la mêlée d’une 
bataille et se prendre corps à corps avec l’ennemi, c’est un 
excès de courage qui tient de la brute.

3. *Dimicare* présente l’image d’une lutte soutenue à l’aide de 
la première arme venue, épée, lance, pique, massue, par un homme 
qui défend sa vie; il se prend indifféremment en bonne et en 
mauvaise part; *digladiari* se dit d’un combat à l’épée ou au 
poignard et présente l’image odieuse d’un gladiateur consommé 
dont la vocation et l’art consistent dans l’escrime et dans le 
meurtre. Cic. Tusc. IV, 19. Convenit *dimicare* pro legibus, pro 
libertate, pro patria. Il faut savoir se battre pour les lois, 
la liberté, la patrie. Comparez avec Legg. III, 9. Iis sicis, 
quas ipse se projecisse dicit in forum, quibus inter se 
*digladientur* cives. Ces poignards qu’il se vante d’avoir jetés 
dans le Forum pour forcer ses concitoyens à s’entr’égorger.

—Pulcher, v. *Formosus*.
—Pulpa, v. *Caro*.
—Pulvinar, v. *Culcita*.
—Pullus, v. *Ater*.
—Pulsare, v. *Verberare*.

Pungere. Stimulare.
*Pungere*, piquer pour blesser, pour faire mal; *stimulare*, 
aiguillonner pour réveiller et stimuler par la douleur.

—Punire, v. *Vindicta*.

Purgatio. Excusatio. Satisfactio.
La *purgatio* consiste, comme la justification, à se laver par 
des raisons péremptoires d’un soupçon ou d’une accusation; 
l’*excusatio* ou excuse à reconnaître qu’il y a eu une faute de 
commise, mais en donnant des assurances ou des preuves de 
l’innocence de ses intentions; la *satisfactio* ou satisfaction, 
à apaiser la partie offensée ou lésée, en cas d’innocence, par 
la *purgatio* ou l’*excusatio*, en cas de culpabilité, par la 
*veniæ petitio* ou par la *pœna*.

Purus. Mundus. Merus. Putus. Meracus.
1. *Purus*, synonyme d’*integer* et opposé de *contaminatus*, 
pur et sans tache, ϰαθαρός; *mundus*, synonyme de *nitidus* et 
opposé de *spurcus* et de *sordidus*, pur et net, ϰομψός; enfin, 
*merus*, synonyme de *simplex* et opposé de *mixtus*, pur et 
sans mélange, comme ἀϰήρατος, ἀϰέραιος.

2. *Purus*, terme général et populaire; *putus* ou ordinairement 
*purus putus*, *purus ac putus*, terme technique pour exprimer 
la pureté de l’or et de l’argent massifs.

3. *Merus* se dit de tout ce qui est pur, soit indifféremment, 
soit avec éloge, comme si tout mélange était une falsification; 
*meracus* se dit particulièrement de la pureté du vin qui n’est 
point trempé et, transporté au figuré à d’autres objets, il 
exprime une idée de blâme, comme si la matière pure et sans 
addition n’était pas comme elle doit être, par opposition à 
*temperatus*. C’est le sens de l’ancien allemand eitel.

—Pus, v. *Sanies*.
—Putare, v. *Censere*.
—Pusillus, v. *Parvus*.
—Putus, v. *Purus*.


Q


Quærere. Scrutari. Rimari. Investigare. Indagare.
1. *Quærere*, chercher, en général, on éprouve le désir ou le 
besoin de trouver; *scrutari*, *rimari*, *investigare* et 
*indagare* ajoutent à ce sens une idée accessoire de peine et de 
difficulté.

2. *Scrutari* et *rimari*, se mettre à la recherche d’un objet 
caché: *scrutari*, en fouillant de tous les côtés, on 
s’intéresse à la découverte, on se passionne; *rimari*, en 
creusant pour déterrer, la découverte exige des efforts et de la 
sagacité. *Investigare* et *indagare*, se mettre à la recherche 
d’un objet éloigné: *investigare*, à la façon du chasseur qui 
suit en connaissance de cause la piste ou la trace visible du 
gibier; *indagare*, à la façon du limier qui suit l’odeur guidé 
par son instinct. Curt. IX, 10, 11. Famem sentire cœperunt, 
radices palmarum ubique *rimantes*. Ils éprouvèrent les 
atteintes de la faim et ils cherchaient partout, pour les 
déterrer, des racines de palmiste. Comparez avec IX, 9, 5. 
*Scrutati* omnia tuguria tandem latentes reperere. A force de 
fouiller toutes les cabanes, ils finirent par les trouver dans 
leur cachette. Tac. Ann. VI, 3. *Rimans* secreta omnium. 
Déterrant les secrets de tout le monde. Et XII, 52. Quasi finem 
principis per Chaldæos *scrutaretur*. Furius Scribonianus est 
exilé sous prétexte qu’il avait eu la curiosité de s’adresser 
aux Chaldéens pour découvrir quand et comment l’empereur 
mourrait. Il n’y avait pas d’obstacles à surmonter.

—Quæstus, v. *Lucrum*.
—Que, v. *Et*.
—Quare, v. *Cur*.

Questus. Quiritatio. Querimonia. Querela.
*Questus* et *quiritatio*, expression de la douleur: *questus*, 
par des gémissements rares; *quiritatio*, par des gémissements 
suivis. *Querimonia* et *querela*, expressions du chagrin: la 
*querimonia* part d’un sentiment estimable, celui d’une personne 
lésée qui ne veut pas souffrir une injustice; la *querela*, d’un 
sentiment presque toujours blâmable, celui du mécontent qui ne 
sait supporter aucune contrariété. La *querimonia* est une 
affaire de raisonnement, elle vise à obtenir assistance ou 
satisfaction, comme la plainte; la *querela* est une affaire de 
sentiment; elle ne tend guère qu’à soulager le cœur, comme les 
lamentations. Cic. Cæcil. 3. In populi Romani quotidiana 
*querimonia*. La plainte journalière du peuple romain. Comparez 
avec Famm. V, 14. Tu non intelliges te *querelis* quotidianis 
nihil proficere? Ne veux-tu point comprendre que tu ne gagnes 
rien à tes lamentations journalières?

Quies. Tranquillitas. Requies.
1. *Quies*, le repos, l’inaction absolue, par opposition à toute 
espèce d’activité, ἡσυχία; *tranquillitas*, le calme dans le 
mouvement opposé à l’agitation et à la passion, comme ἑϰηλία. 
Sen. Ep. 3. Et quiescenti agendum et agenti quiescendum est. Il 
faut que l’action succède au repos et le repos à l’action. 
Comparez avec Cic. Top. 3. Ut aut *perturbentur* animi aut 
*tranquillentur*. Pour remuer ou calmer les esprits. *Quietus* 
offre une analogie de signification avec *otiosus*, *segnis*, 
*languidus*, et *tranquillus* avec *lenis*, *placidus*, 
*moderatus*.

2. *Quies*, le repos en lui-même, indépendamment de toute 
relation; *requies*, le repos par lequel on se délasse au sortir 
de l’action ou de la fatigue. Curt. IX, 6, § 2. Ne *quies* 
corpori invalido adhuc necessaria pulsu remorum impediretur. 
Pour ne point déranger par le bruit des rames le repos dont la 
faiblesse du malade avait toujours besoin. Comparez avec § 3. 
Placuit hic locus ad suam et militum *requiem*. Il trouva le 
lieu à son gré pour se livrer au repos avec son armée.

—Quire, v. *Posse*.
—Quiritatio, v. *Questus*.

Quisque. Quivis. Quilibet. Unusquisque. Omnes. Universi. Cuncti. 
Totus.
1. *Quisque*, *quivis* et *quilibet* désignent la totalité des 
individus qui constituent l’espèce; *omnes*, *universi* et 
*cuncti*, la totalité de l’espèce qui comprend et réunit les 
individus.

2. *Quisque*, tout individu pris à part; *quivis*, tout individu 
choisi par préférence entre tous les autres, sans exclure 
personne de ce choix, qui n’en est que plus marqué, comme πᾶς 
τις; *quilibet*, le premier venu, sans choix, avec une nuance de 
mépris, comme ὁστισοῦν; il est synonyme de *primus quisque*, ὁ 
τυχών. Cic. Famm. VIII, 10. *Quidvis* *quamlibet*, tenue 
munusculum. Ce que vous voudrez, le moindre petit présent.

3. *Quisque* est enclitique; on ne le trouve jamais en prose à 
la tête de la proposition; *unusquisque* est accentué et se 
place partout.

4. *Unusquisque*, chacun en particulier, par opposition à 
quelques individus; *singuli*, les individus, par opposition à 
un tout indivisible, comme ἕϰαστος.

5. *Omnes*, tout le monde, sans exception; ce n’est qu’une 
totalité physique, par opposition à *nemo*, *unus*, *aliquot*, 
comme πάντες; *universi*, l’universalité des êtres que l’espèce 
peut embrasser et contenir; c’est une totalité morale, par 
opposition à *singuli* et *unusquisque*, comme σύμπαντες; enfin, 
*cuncti*, tous ceux qui sont rassemblés et réunis; c’est une 
totalité de rencontre et de fait, par opposition à *dispersi*, 
comme ἅπαντες. Liv. VII, 35. Admiratione paventibus cunctis, 
quum *omnium* in se convertisset oculos Decius. Toute 
l’assistance était étonnée et émue, tous les regards tournés 
vers Décius. Nep. Dat. 5. Qui illum *unum* pluris quam se 
*omnes* fieri videbant. Quo facto *cuncti* ad eum opprimendum 
consenserunt. Les courtisans voyaient qu’à lui seul il les 
effaçait tous auprès du roi. Ils entrèrent tous tant qu’ils 
étaient dans une conspiration qui devait l’accabler.

6. *Totus*, *solidus* et *integer* s’appliquent à un tout 
primitif qui ne vient que par extraordinaire à se diviser en 
parties, comme ὅλος; *omnis*, *universus* et *cunctus*, à des 
individus primitivement isolés qui ne forment un tout que par 
leur réunion, πᾶς, σύμπας, ἅπας.

Quotidie. In singulos dies.
*Quotidie* s’entend de ce qui revient tous les jours; *in 
singulos dies*, de ce qui va tous les jours en augmentant. Cic. 
Att. V, 7. *Quotidie* vel potius *in singulos dies* breviores 
litteras ad te mitto. Les lettres que je t’envoie deviennent 
plus courtes tous les jours ou plutôt de jour en jour.


R


—Rabies, v. *Amens*.
—Radiare, v. *Lucere*.

Rami. Ramalia. Virga. Termes. Turio. Surculus. Sarmentum. Stolo. 
Virgultum. Fruticetum.
1. *Rami* et *ramalia*, les branches de l’arbre: *rami*, les 
branches vivantes et vertes, θαλλοί; *ramalia*, les branches 
mortes et sèches. *Virga*, *termes*, *turio*, *surculus*, 
*talea*, *sarmentum* et *stolo* ne se disent que des rameaux: 
*virga* et les termes rares de *termes olivæ* et *turio lauri*, 
simples rameaux sans idée accessoire, ϰλάδος, ϰλὼν, ϰλῆμα; 
*surculus* et *talea*, rameaux considérés comme des membres et 
des rejetons de l’arbre qui servent à la propagation en qualité 
de greffes et de boutures, les pousses, ὀρσός; *sarmentum* et 
*stolo*, rameaux considérés comme des excroissances dont il faut 
débarrasser l’arbre et qui ne sont bonnes qu’à jeter: 
*sarmentum*, rameau inutile, sauvage; *stolo*, branche folle, 
gourmande, parasite.

2. *Virgultum*, lieu couvert de buissons, qui n’est point nu; 
*fruticetum*, lieu embarrassé de halliers, impraticable.

—Rapina, raptor, v. *Præda*.
—Recens, v. *Novus*.
—Recipere, v. *Polliceri* et *Sumere*.
—Recondere, v. *Celare*.
—Recuperare, v. *Sumere*.
—Recusare, v. *Negare* et *Spernere*.
—Redire, v. *Reverti*.
—Reduncus, v. *Curvus*.
—Recitare, v. *Eloqui*.
—Recordari, v. *Meminisse*.
—Recurvus, v. *Curvus*.
—Redimere, v. *Emere*.
—Redolere, v. *Olere*.
—Redundare, v. *Abundare*.
—Refellere, v. *Refutare*.
—Refugium, v. *Perfuga*.

Refutare. Confutare. Refellere.
1. *Refutare* et *confutare*, réfuter par toute sorte de moyens; 
*refellere*, par des raisons solides et par une discussion 
lumineuse. Cic. Orat. II, 50, 203. Neque hæc solum in 
defensione, sed etiam in Scauro cæterisque meis testibus, quorum 
testimonia non *refellendo*, sed ad eumdem impetum populi 
confugiendo *refutasti*. C’est toujours le même artifice et dans 
ta défense et à propos de Scaurus et de mes autres témoins; ce 
n’est point par une vraie réfutation, mais par un nouveau 
recours aux passions populaires que tu réponds à leurs 
témoignages.

2. Le *refutans* se tient sur la défensive et rétorque les 
arguments qu’on lui oppose; le *confutans* prend l’offensive; il 
en fait voir la nullité et les réduit en poussière. Cic. Font. 
1. Plus laboris consumo in poscendis testibus quam defensores in 
*refutandis*. Je me donne plus de peine pour interroger les 
témoins que les défenseurs pour leur répondre. Comparez avec N. 
D. II, 17. Cujus opinionis levitas *confutata* a Cotta non 
desiderat orationem meam. Ce sentiment n’a aucun poids, et Cotta 
l’a pulvérisé de manière à me dispenser de parler. Top. 25. 
*Refutatio* accusationis in qua est depulsio criminis. Répondre 
à un acte d’accusation en repoussant les charges. Comparez avec 
Rhet. ad Her. I, 13. *Confutatio* est contrariorum locorum 
dissolutio. La réfutation consiste à réduire à néant les 
arguments contraires.

—Regalis, v. *Regius*.
—Regio, v. *Locus*.

Regius. Regalis.
*Regius*, ce qui appartient à un roi, ce qui vient d’une suite 
de rois; *regalis*, ce qui convient à un roi, ce qui est digne 
de lui.

Religio. Fides.
*Religio*, probité scrupuleuse fondée sur une obligation 
intérieure, toute de conscience; *fides*, même qualité fondée 
sur une obligation extérieure, sur une promesse.

Relinquere. Deserere. Omittere. Destituere. Desolatus.
1. *Relinquere*, quitter, s’applique à un objet auquel on ne 
tient que par un rapport de lieu et de voisinage; *deserere* et 
*omittere*, à un objet auquel on tient par une obligation morale 
en qualité de possesseur ou d’ami. Il y a au fond de la 
*desertio*, de l’abandon, une lâcheté, un oubli de quelque 
devoir, par opposition à *defensio*, *tutatio*; au fond de 
l’*omissio* une conviction que l’on a d’être autorisé à 
s’abstenir, comme dans renoncer, par opposition à *obtinere*. 
Tac. Dial. 16. Partes quas intellexerimus te non tam *omisisse* 
quam nobis *reliquisse*, ce qui ne veut pas dire qu’on renonce à 
voir le sujet traité, mais qu’on le quitte pour le laisser 
traiter par un autre. Et 9. *Relinquenda* conversatio amicorum 
et jucunditas urbis, *deserenda* cætera officia. Il faut quitter 
le commerce de ses amis, les plaisirs de la ville; il faut 
abandonner ses devoirs. Cic. Verr. I, 4, 11. *Desertum* 
exercitum, *relictam* provinciam. Abandonner l’armée, quitter la 
province.

2. *Deserere*, quitter et trahir dans un danger possible et 
éloigné; *destituere*, dans un danger réel et prochain. Curt. 
IV, 2, 32. *Desertus*, *destitutus*, hostibus deditus. 
Abandonné, délaissé, livré aux ennemis. Liv. VI, 2. Quod 
defensores suos in ipso discrimine periculi *destituat*. Il 
délaisse ses défenseurs dans la crise même du péril.

3. *Desertus* et *destitutus* marquent particulièrement l’oubli 
du devoir; *desolatus*, la dureté impitoyable de cet oubli. 
Suet. Cal. 12. *Deserta* *desolata*que reliquis subsidiis aula. 
La cour abandonnée et anéantie par l’abandon de ses derniers 
appuis.

—Reliqui, v. *Cæteri*.
—Reminisci, v. *Meminisse*.
—Renuere, v. *Negare*.
—Repandus, v. *Curvus*.
—Remedium, v. *Mederi*.
—Renidere, v. *Ridere*.
—Repagulum, v. *Sera*.

Repente. Subito. Extemplo. E vestigio. Illico. Statim. Protinus. 
Confestim. Continuo.
*Repente* et *subito*, tout à coup: *repens*, par opposition à 
l’attente, à *exspectatus*, à *sensim*, comme ἐξαπίνης; 
*subitus*, par opposition à des préparatifs, à *ante provisus*, 
*meditatus*, *paratus*, comme παραχρῆμα. *Extemplo* et *e 
vestigio* se disent par opposition à un délai: *extemplo* marque 
un rapport de temps, comme dans l’instant; *e vestigio*, un 
rapport de lieu, comme sur-le-champ. *Illico*, *ilicet*, à la 
hâte, se prennent par opposition à la lenteur: *illico*, en 
prose, comme παραυτίϰα; *ilicet*, chez les comiques et les 
poëtes. *Statim* et *protinus* s’opposent au temps qui suit: 
*statim*, aussitôt, à *deinde*, *postea*, comme εὐθύς; 
*protinus*, de suite, comme πρόϰα. Enfin, *confestim* et 
*continuo* s’opposent à *ex intervallo*.

Repere. Serpere. Serpens. Anguis. Coluber.
1. *Repere*, avancer à l’aide de pieds très-courts, à petits 
pas, lentement, se traîner; *serpere*, sans pieds, par une 
ondulation du corps entier, et sans bruit, ramper.

2. *Serpens*, nom général pour tout ce qui rampe, à la façon des 
serpents, ἑρπετόν; *anguis*, serpent redoutable par la grandeur 
de sa taille, ὄφις; *coluber*, serpent dangereux, quoique de 
petite taille, ἔχις, ἔχιδνα.

—Reperire, v. *Invenire*.
—Repetere, v. *Iterum*.

Reprehensio. Vituperatio.
*Reprehensio*, blâme destiné à corriger, à ramener dans la bonne 
voie, remontrance, μέμψις; *vituperatio*, blâme destiné à servir 
de châtiment, à reprocher une faute à celui qui l’a commise, 
réprimande, ψόγος. La *reprehensio* a son opposé dans la 
*probatio*, la *vituperatio* dans la *laudatio*.

—Repudiare, v. *Negare*.

Repudium. Divortium.
*Repudium*, renvoi de la fiancée ou de l’épouse du chef du mari 
futur ou actuel; *divortium*, dissolution du mariage ou divorce 
en forme fondé sur un consentement réciproque, à la suite duquel 
chacune des deux parties tire de son côté. La formule du 
*repudii* était: Conditione tua non utor; celle du *divortii*: 
Res tuas tibi habeto. On dit *repudium* mittere, remittere, 
renunciare, dicere alicui, mais *divortium* facere cum aliqua.

—Requies, v. *Quies*.

Requirere. Desiderare.
*Requirere*, réclamer, par un mouvement de l’esprit qui voit le 
côté utile des choses; *desiderare*, regretter, par un mouvement 
du cœur qui s’attache avec amour et sympathie. Le *requirens* a 
des prétentions, il espère qu’on fera droit à sa réclamation; le 
*desiderans* choie un désir et en attend l’accomplissement du 
cours des choses, de la fortune. Cic. Famm. VII, 26. Magis tuum 
officium *desiderari*, quam abs te *requiri* putavi meum. On est 
plus porté selon moi à regretter ton intervention que tu ne l’es 
à réclamer la mienne.

—Reri, v. *Censere*.
—Reserare, v. *Aperire*.

Respectum. Rationem habere.
*Respectum habere*, tenir compte de quelque chose par la pensée 
et par la réflexion, juger digne d’attention; *rationem habere*, 
en tenir compte dans sa conduite et dans ses mesures, comme d’un 
moyen qui peut concourir à conduire au but.

Restare. Superesse.
*Restare* modifie l’idée exprimée par rester en y associant 
celle d’une tâche qui n’est point achevée; *superesse*, en y 
associant celle d’une réserve qui n’est point épuisée. Cic. Cat. 
III, 10. Cum hostes vestri tantum civium *superfuturum* 
putassent, quantum infinitæ cædi *restitisset*. Quand vos 
ennemis avaient réduit dans leur calcul le surplus des citoyens 
à ce qui échapperait au massacre général. Hor. Sat. I, 9, 28. 
Nunc ego *resto*, confice. C’est moi qui vais te servir à 
présent de victime, achève.

—Restaurare, v. *Instituere*.
—Restis, v. *Laqueus*.
—Restituere, v. *Instituere*.

Rete. Cassis. Plaga.
*Retia*, rets, terme général pour les filets de pêche et de 
chasse; *casses* et *plagæ*, engins réservés à la chasse: 
*casses*, filets destinés à s’emparer du petit gibier qui y 
entre comme dans un sac; *plagæ*, à s’emparer du gros gibier qui 
s’y empêtre. Hor. Ep. 2, 32. Aut trudit acres... apros in 
obstantes *plagas*, aut amite levi rara tendit *retia*. Il 
pousse l’impétueux sanglier vers les rets qui lui barrent le 
passage, il tend au bout d’une perche légère des filets déliés.

—Reticere, v. *Silere*.
—Reterare, v. *Aperire*.
—Revereri, v. *Vereri*.
—Retinacula, v. *Laqueus*.

Reverti. Revenire. Redire.
*Reverti* et *revenire*, pris au propre, marquent des actions 
qui ne durent qu’un moment: *reverti*, opposé à *proficisci*, 
celle qui consiste à se retourner pour revenir sur ses pas; 
*revenire*, opposé à *advenire*, celle qui consiste à rattraper 
le point d’où on était parti. *Redire*, opposé à *porro ire*, 
s’entend de toute la durée de l’action comprise entre ces deux 
extrêmes, comme revenir. Cic. Att. XVI, 7. p. m. Quam valde ille 
*reditu* vel potius *reversione* mea lætatus effudit ille omnia 
quæ tacuerat. Dans le transport qu’il éprouvait à me voir 
revenir ou plutôt faire le premier pas pour revenir, il épancha 
tout ce qu’il n’avait jamais voulu dire.

Ridere. Cachinnare. Renidere. Subridere. Irridere. Deridere.
1. *Ridere* et *cachinnare* se disent d’un rire qu’on entend: 
*ridere*, d’un rire gai et modéré, comme γελᾷν; *cachinnare*, 
d’éclats de rire immodérés et discordants, comme ϰαγχάζειν. 
*Subridere* et *renidere* désignent un sourire qu’on peut bien 
voir, mais non pas entendre: *subridere*, un sourire espiègle ou 
satirique; *renidere*, amical ou mielleux, μειδιᾷν. Cic. Tusc. 
IV, 31. Si *ridere* concessum sit, vituperatur tamen 
*cachinnatio*. On nous permet de rire, mais on nous reprocherait 
de rire aux éclats.

2. *Deridere* s’entend, comme ϰαταγελᾷν, d’un rire moqueur 
considéré comme un trait d’orgueil et de mépris; on rit du haut 
de sa grandeur; *irridere*, comme un trait d’insolence ou de 
malignité; on rit à la barbe des gens, ἐγγελᾷν. Cic. Orat. III, 
14. Istos omnes *deridete* atque contemnite. Riez 
dédaigneusement de tous ces gens-là et méprisez-les. N. D. II, 
3. Claudius etiam per jocum deos *irridens*. Claudius, qui osait 
plaisanter et rire à la barbe des dieux.

—Rimari, v. *Quærere*.

Ripa. Littus. Ora. Acta.
1. *Ripa*, bord d’une rivière, ὄχθη; *littus*, *ora*, *acta*, 
bord de la mer. Mela. III, 9. *Oras* ad Eurum sequentibus nihil 
memorabile occurrit; vasta omnia vastis præcisa montibus ripæ 
potius sunt quam *littora*. Le rivage suivi dans la direction de 
l’est n’a rien de remarquable; des espaces arides coupés par des 
montagnes nues font songer aux bords d’un torrent et ne 
rappellent guère les bords de la mer. Vitruv. II, 9, 14. Circa 
*ripam* fluminis Padi et *littora* maris Adriatici. Au bord du 
Pô et sur les côtes de l’Adriatique.

2. *Littus*, bord conçu comme une ligne qui sépare la terre de 
la mer, ἠιὼν et ῥηγμὶν, la côte; *ora* et *acta*, comme un 
espace et une zone qui s’étend le long de la mer, le rivage, 
ἀϰτὴ et αἰγιαλός: *ora*, au sens géographique, comme terre 
riveraine, par opposition à l’intérieur des terres; mais *acta*, 
au sens esthétique, celui d’un rivage qui offre des paysages 
charmants et un séjour agréable. Liv. XXIV, 8. Classem paravimus 
ut Africæ *oram* popularemur, ut tuta nobis Italiæ *littora* 
essent. Nous avons équipé une flotte: c’est pour dévaster le 
rivage de l’Afrique et pour mettre à l’abri de toute insulte les 
côtes de l’Italie, Plin. Ep. V, 6, 2. Gravis et pestilens *ora* 
Tuscorum, quæ per *littus* extenditur. Il y a en Toscane, le 
long de la côte, une zone malsaine et empestée. On trouve 
*littoris* *ora*, c’est-à-dire *ora per littus extensa*. 
Prudent. contr. Symm. IV, 136. Invenit expositum secreti in 
*littoris* *acta*. Il le trouve exposé dans un enfoncement sur 
une côte retirée. Cic. Famm. IX, 6. Ea tractes quorum et usus et 
delectatio est omnibus illis *actis* et voluptatibus 
anteponenda. Faites-vous des occupations utiles et attrayantes, 
préférables à tous les paysages, à tous les plaisirs qu’on 
demande aux bords de la mer. C’est un mot emprunté au grec que 
Tacite préfère remplacer, H. III, 76, par la périphrase *amœna 
littorum*.

—Ritus, v. *Consuetudo*.
—Rixa, v. *Disceptatio*.
—Robustus, v. *Validus*.
—Rivalitas, v. *Imitatio*.
—Robur, v. *Potentia*.

Rogare. Orare. Obsecrare. Obtestari. Precari. Supplicare.
1. *Rogare* et *orare* se disent d’une demande, d’une requête; 
on exprime tranquillement un désir: le *rogans* se sent l’égal 
de celui auquel il s’adresse et ne veut qu’une complaisance, 
comme l’αἰτῶν; l’*orans* reconnaît la supériorité de l’autre et 
demande un bienfait, comme le δεόμενος. *Obsecrare* et 
*obtestari* expriment une requête passionnée, comme conjurer: 
l’*obsecrans* est vif, comme le λιπαρῶν; l’*obtestans* est 
pressant. Cic. Att. XVI, 16. Igitur, mi Plance, *rogo* te atque 
etiam *oro*. Oui, mon cher Plancus, c’est une demande et même 
une requête. Pseudocic. Red. 16. Pro mea vos salute non 
*rogavit* solum, verum etiam *obsecravit*. Il ne vous a pas 
demandé, il vous a adjurés de me sauver.

2. *Precari* se dit d’une prière faite avec calme en levant les 
mains au ciel, comme εὔχεσθαι; *supplicare*, d’une invocation 
passionnée, comme ἱϰετεύειν; on se jette à genoux ou par terre, 
on se tord les mains. Mais *precor* se dit aussi par hyperbole 
de toute sollicitation, et *supplicare*, de toute humble requête 
adressée à des hommes. Cic. Parad. V, 3. Noctu venire domum ad 
eum, *precari*, denique *supplicare*. Aller le trouver la nuit 
dans sa maison, prier, supplier.

Rogare. Interrogare. Percontari. Sciscitari.
*Rogare*, *interrogare* et *quærere*, faire des questions: 
*rogare*, en comptant sur une réponse, on veut savoir; 
*interrogare*, en espérant une réponse, on souhaite de savoir. 
*Percontari* et *sciscitari*, presser de questions: 
*percontari*, par envie de s’instruire, d’un ton sérieux et 
posé, il s’agit de s’éclairer; *sciscitari*, avec un air de 
curiosité, d’indiscrétion, de précipitation, de finesse; il 
s’agit de se renseigner.

—Rogare, v. *Petere*.
—Rudis, v. *Fustis*.
—Rudentes, v. *Laqueus*.

Ruina. Strages.
*Ruina*, écroulement de matériaux superposés avec ordre, dont la 
base vient à céder; *strages*, chute d’un corps qui se tenait 
debout et qu’un choc renverse. Liv. IV, 33. *Strages* *ruinæ* 
similis. Un abatis qui ressemble à un écroulement.

Rumor. Fama.
*Rumor*, bruit ou nouvelle qui se propage par des voies 
incertaines, obscures, clandestines, par opposition à la 
certitude; *fama*, tradition que répand la voix publique, par 
opposition à ce qu’on sait pour l’avoir vu de ses propres yeux. 
Le bruit, *rumor*, intéresse par sa nouveauté; c’est un sujet de 
curiosité, il passe avec la génération au milieu de laquelle il 
est né; la tradition, *fama*, intéresse par son importance; elle 
entre dans le domaine de la science et se transmet comme un 
héritage à la postérité.

—Rumpere, v. *Frangere*.
—Rursus, v. *Iterum*.
—Rupes, v. *Saxum*.
—Rus, v. *Villa*.

Rus. Ager. Rusticus. Agrestis. Rusticanus.
1. *Rus*, la campagne, par opposition à la ville, le village 
avec sa banlieue; *ager*, la campagne, par opposition à une 
localité quelconque, les champs. Cels. Med. 1. Sanum oportet... 
modo *ruri* esse, modo in urbe, sæpiusque in *agro*. Il faut, 
pour se porter bien, vivre tantôt à la campagne, tantôt à la 
ville, surtout aux champs.

2. *Rusticus*, ἀγροῖϰος, celui qui habite le village; 
*agrestis*, ἄγριος, celui qui a grandi aux champs, en sauvage, 
comme *ferus*: le terme est cependant plus doux, car *ferus* 
exprime directement la sauvagerie comme faisant le fond du 
caractère, et *agrestis* en rappelle seulement l’idée par la 
désignation du séjour ou de l’origine.

3. Transportant ces termes aux qualités de l’esprit, *rusticus* 
désigne plutôt la grossièreté intellectuelle; *agrestis*, la 
grossièreté morale. *Rusticus* s’entend, comme champêtre, de la 
timidité et de la simplicité; il se rapproche dans le bon sens 
de l’innocence et dans le mauvais de la gaucherie; *agrestis* 
marque, comme rustique, l’effronterie et la bassesse; il ne se 
prend jamais en bonne part, il confine à la *feritas*. Le 
*rusticus* (opposé *urbanus*) ne blesse que les conventions du 
savoir-vivre; l’*agrestis* (opposé *humanus*) blesse les lois 
naturelles de la décence.

4. Quand Cicéron veut adoucir encore l’idée exprimée par 
*rusticus* et prévenir toute équivoque, il emploie de préférence 
*rusticanus*. *Rusticus* désigne alors le paysan qui naît, vit 
et meurt au village; *rusticanus*, le citadin que les 
circonstances y relèguent. On peut ranger parmi ces derniers les 
provinciaux, *municipes*, en qualité de *rusticorum similes*.


S


Sabulo. Harena. Sabura.
*Sabulo*, et dans Pline *sabulum*, le sable considéré comme une 
espèce de terre légère; *harena*, *arena*, comme une terre 
sèche, pierreuse, comme des parcelles ou de la poussière de 
pierre, par opposition à un sol fertile; enfin, *sabura*, 
*saburra* se rapporte particulièrement à l’usage qu’on fait du 
sable pour lester les vaisseaux.

—Sacellum, v. *Templum*.

Sacer. Sanctus.
*Sacer*, sacré, s’entend, comme ἱερὸς, de ce qui est la 
propriété des dieux, par opposition à *profanus*; *sanctus*, 
saint, de ce qui est sous leur protection, à l’abri de toute 
souillure, pur et sans tache, par opposition à *pollutus*, comme 
ὅσιος. *Sanctus homo*, âme pure, agréable aux dieux; *sacer*, 
mortel maudit, dévoué aux dieux à titre de victime expiatoire. 
Et de même *sancire* signifie mettre sous la protection 
immédiate des dieux, en parlant, par exemple, de lois et de 
traités d’alliance; *sacrare*, dédier aux dieux, en parlant, par 
exemple, de temples et d’autels.

—Sacramentum, v. *Jusjurandum*.

Sacrare. Consecrare. Dicare. Dedicare.
*Sacrare*, *consecrare*, mettre au nombre des choses saintes, on 
tient à marquer que tout usage profane de ces choses est et 
demeure retiré et interdit aux hommes; *dicare* et *dedicare*, 
consacrer, on tient à marquer qu’on attribue aux dieux la 
propriété de la chose. *Consecrare* peut s’employer absolument, 
mais *dedicare* exige qu’on nomme le nouveau propriétaire.

Sæpe. Crebro. Frequenter. Frequentare. Celebrare.
1. *Sæpe*, souvent, par opposition à *semel*, à *nonnunquam*, à 
*semper*, comme πολλάϰις; il s’agit de la répétition des mêmes 
actes en des temps différents; *crebro* et *frequenter*, 
fréquemment, par opposition à *raro*; il s’agit de la pluralité 
des objets ou des événements: *crebro*, coup sur coup et plutôt 
trop que trop peu, comme θαμά; *frequenter*, bien des fois. 
*Creber* se dit en général d’une multitude pressée et entassée; 
*frequens*, d’une foule nombreuse. *Frequens* contient un éloge, 
comme *largus*; *creber*, un blâme, comme *spissus*. Et on dit 
du sénat *frequentes senatores*, lorsqu’il s’agit de marquer 
qu’il est au complet; on emploierait *crebri*, si la place 
manquait à cause de la presse et si les sénateurs étaient à 
l’étroit sur leurs siéges.

2. *Frequentare*, visiter souvent un lieu, ne le point négliger; 
*celebrare*, le visiter souvent et le rendre par là animé et 
bruyant.

Sævitia. Crudelitas.
*Sævitia*, cruauté sanguinaire du tyran qui a, comme la bête 
féroce, du plaisir à tuer et à faire souffrir, par opposition à 
*mansuetudo*; *crudelitas*, cruauté froide du juge ou du 
souverain qui applique la loi dans toute sa sévérité, par 
opposition à *clementia*.

—Sævus, v. *Atrox*.
—Saltus, v. *Silva*.
—Salsus, v. *Lepidus*.
—Saluber, v. *Salus*.

Salus. Sanitas. Valens. Saluber. Sanus. Salutaris.
1. *Salus* marque en général la prolongation de l’existence, par 
opposition à *interitus*; *sanitas*, un état de bonne santé, par 
opposition à *ægritudo*; il s’entend du corps dans son acception 
primitive, de l’âme dans son acception usuelle.

2. *Sanus* et *valens*, qui approchent du sens d’*integer*, 
marquent un état sain, mais temporaire; *saluber* et *validus*, 
qui approchent du sens de *robustus*, un état sain et constant. 
*Salubris oratio*, langue saine par excellence, pleine d’une 
vigueur naturelle; *sana oratio*, langage sobre et réfléchi.

3. *Sanus* et *saluber* présentent la santé comme un état de 
bien-être; *valens* et *validus*, comme une faculté qui rend 
propre à l’action.

4. Au sens transitif, *saluber*, salubre, se dit de ce qui 
procure et conserve la santé, *sanitatem*, par opposition à 
*pestilens*, comme ὑγιεινός; *salutaris*, salutaire, de ce qui 
sauve et conserve la vie, *salutem*, par opposition à 
*pestiferus*, comme σωτήριος. Caton, dans Plin., H. N. XVIII, 6. 
Nihil *salutare* est nisi quod toto anno *salubre*. Le seul 
régime salutaire, c’est un régime salubre d’un bout de l’année à 
l’autre.

—Salus, v. *Vita*.
—Salve, v. *Ave*.
—Salutaris, v. *Salus*.

Salvus. Sospes. Incolumis. Integer.
*Salvus* et *sospes*, σῶς, conservé et sauvé, par opposition à 
perdu: *salvus*, en langage ordinaire; *sospes*, dans le style 
élevé. *Incolumis* et *integer*, ἀσϰηθὴς, sain et sauf, entier, 
intact: *incolumis*, par opposition à une blessure, etc.; 
*integer*, par opposition à une insulte. Tac. H. I, 84. Mea cum 
vestra *salus* *incolumitate* senatus firmatur, c’est-à-dire 
notre salut dépend de ce qu’on ne touche pas à un seul cheveu du 
sénat. Et I, 66. Verba Fabii *salutem* *incolumitatem*que 
Viennensium commendantis: *salus* se rapporte au danger de mort, 
*incolumitas*, au danger du pillage. Cic. Dejot. 15. Sunt tuæ 
clementiæ monumenta... eorum *incolumitates* quibus *salutem* 
dedisti. La preuve la plus solide de ta clémence, c’est que les 
personnes qui te doivent leur salut n’ont pas souffert le 
moindre dommage.

—Sanare, v. *Mederi*.
—Sanctus, v. *Sacer* et *Bonus*.

Sanguis. Cruor. Sanguineus. Sanguinolentus. Cruentus.
1. *Sanguis*, le sang qui circule dans le corps et qui 
entretient la vie, αἷμα; *cruor*, le sang qui coule ou qui a 
coulé du corps, ϐρότος. Cic. N. D. II, 55. *Sanguis* per venas 
in omne corpus diffunditur. Des vaisseaux distribuent le sang 
dans tout le corps. Comparez avec Rosc. Am. VII, 19. Ut 
*cruorem* inimici quam recentissimum ostenderet. Pour faire 
parade du sang encore tout frais versé de son ennemi. Tac. Ann. 
XII, 47. Mox ubi *sanguis* artus extremos suffuderit, levi ictu 
*cruorem* eliciunt atque invicem lambunt. Dès que le sang s’est 
porté aux extrémités, un coup léger le fait jaillir et chacun 
des deux lèche celui de l’autre. *Sanguis* est le principe de la 
vie physique, *cruor* le symbole du meurtre.

2. *Sanguineus*, qui se compose de sang; *sanguinolentus*, qui a 
l’odeur ou l’aspect du sang; *cruentus*, taché de sang.

Sanies. Pus.
*Sanies*, pus liquide et dégoûtant; *pus*, rongeur et 
pernicieux.

—Sanitas, sanus, v. *Salus*.

Sapiens. Prudens. Callidus. Scitus. Solers. Cordatus. Catus.
1. *Sapiens*, celui qui, n’ayant que des intentions pures, 
choisit les bonnes routes et s’attache imperturbablement à les 
suivre; *prudens* et *callidus*, celui qui sait choisir les 
meilleurs moyens et s’en servir avec circonspection: 
*prudentia*, sagacité ou prudence naturelle qui fait le fond du 
caractère; *calliditas*, connaissance du monde et des hommes 
acquise et gagnée par l’expérience et la pratique. Cic. Fr. 
Scaur. 5. Hominis *prudentis natura*, *callidi usu*, doctrina 
eruditi. Un homme que la nature a doué de finesse, que 
l’expérience a mûri, à qui la science a tout appris.

2. *Prudens*, celui qui possède un coup d’œil juste et pratique, 
par opposition à *stultus*, comme perspicace; *scitus*, celui 
qui a du tact, de l’esprit naturel et du savoir-faire, comme 
avisé; *solers*, *sollers*, celui qui possède un génie pratique 
et inventif, comme ingénieux, par opposition à *iners*; 
*cordatus*, celui qui a un sens droit, par opposition à 
*excors*; *catus*, celui qui découvre et connaît des voies et 
des moyens secrets, comme délié.

Sapor. Gustus. Gustare. Libare.
1. *Sapor*, la saveur propre et particulière à un corps, par 
opposition à *odor*, etc.; *gustus* ou *gustatus*, la perception 
de cette saveur ou le sens du goût, par opposition à *olfactus*, 
etc. Sen. Ep. 109. Debet esse aptatus ad hujus modi *gustum*, ut 
ille tali *sapore* capiatur. Il faut être accoutumé au goût du 
miel pour en apprécier la saveur.

2. Le *libans* ne fait que porter les choses aux lèvres ou à la 
bouche; le *gustans* en perçoit la saveur et en distingue le 
goût. Ovid. Am. I, 4, 34. Si tibi forte dabit, quæ 
*prægustaverit* ipse, rejice *libatas* illius ore dapes. S’il 
arrive qu’il commence par goûter au morceau qu’il t’offre, 
rejette le mets qui a effleuré ses lèvres.

—Sarmentum, v. *Rami*.
—Satiare, v. *Satis*.

Satelles. Stipator.
*Satelles*, garde du corps considéré comme un mercenaire; 
*stipator*, comme un défenseur. Cic. Rull. II, 13. Ex equestri 
loco ducentos in singulos annos *stipatores* corporis 
constituit, eosdem ministros et *satellites* potestatis. Il tire 
tous les ans de l’ordre des chevaliers une compagnie de deux 
cents gardes qui deviennent les serviteurs et les satellites du 
pouvoir.

Satis. Affatim. Abunde.
1. *Satis* désigne, comme suffisamment et ἱϰανῶς, la juste 
mesure sans idée accessoire; *affatim* et *abunde* y ajoutent 
cette idée qu’il y a plutôt trop que trop peu; mais *abunde*, 
copieusement, ἅλις, se prend au sens absolu par rapport à la 
chose, il y a assez; *affatim*, ἀφθόνως, jusqu’à pleine 
satisfaction, se prend au sens relatif, par rapport à la 
personne, on en a assez. On peut avoir à son avis assez 
travaillé, *affatim*, sans que la quantité de travail soit 
suffisante et que ce soit *satis*. Cic. Att. II, 16. Puto enim 
me Dicæarcho *affatim* *satis* fecisse. Je me suis donné 
suffisamment de mal pour Dicéarque, et je trouve que c’est 
assez. Et XVI, 1. *Satis* est et *affatim* prorsus. Cela suffit 
très-amplement. Liv. IV, 22. Frumentum non necessitati *satis*, 
sed copiæ quoque *abunde* ex ante confecto sufficiebat. Les 
anciens magasins fournissaient du blé en suffisance, et même 
fort au-delà, en abondance.

2. *Satiare*, satisfaire, apaiser un besoin en général, la faim, 
un désir vif; *saturare*, apaiser une envie contre nature, 
manie, faim canine, haine, soif du sang.

Satis habere. Contentum esse. Boni consulere. Contentus. Æquus 
animus.
1. *Satis habere*, estimer suffisant, exprime un jugement: il 
n’y a point de passion qui soit en jeu et qui empêche 
d’apprécier la juste mesure; *contentum esse*, se contenter, 
exprime un sentiment: c’est une marque de modestie et d’empire 
sur soi-même; enfin, *boni consulere*, se déclarer satisfait, 
exprime un acte de volonté: on renonce à voir un vœu se 
réaliser, on s’accommode résolument de ce qui ne peut être 
évité. *Satis habere* se construit avec l’infinitif; *contentum 
esse*, avec l’ablatif ou avec *quod*.

2. *Contentus animus* marque un contentement relatif: on prend 
son parti d’une chose, on ne murmure point de ce que le bonheur 
reste incomplet; *æquus animus* exprime le contentement absolu: 
on se sent complétement satisfait et on n’aspire point à un état 
plus heureux.

—Satisfactio, v. *Purgatio*.
—Saucius, v. *Vulnus*.
—Saturare, v. *Satis*.

Saxum. Rupes. Cautes. Petræ. Scopuli. Lapis. Calculus. 
Scrupulus.
1. *Saxum*, *rupes* et *cautes*, grandes masses; *lapis*, *calx* 
et *scrupus*, petites masses de pierre. Plin. H. N. XXXVI, 22. 
Silex viridis ubi invenitur, *lapis*, non *saxum* est. Le jade 
vert est une pierre qu’on ne trouve qu’en morceaux, ce n’est 
point une roche.

2. *Saxa*, grandes masses de pierre de toute forme, πέτραι; 
*rupes* et *petræ*, masses de pierre escarpées et hautes, 
rochers qui peuvent être un obstacle; *cautes* et *scopuli*, 
masses de pierre pleines d’aspérités et de pointes, dangereuses, 
écueils: *cautes*, roches basses, invisibles sous l’eau, 
perfides; *scopuli*, écueils qui se dressent au-dessus des eaux, 
qui menacent, qui annoncent le danger, σϰόπελοι.

3. *Lapis*, terme général, la pierre comme matière, sans égard à 
sa forme, λίθος; *calculus*, pierre polie et ronde, galet; 
*scrupus*, *scrupulus*, pierre raboteuse et anguleuse, caillou; 
mais ce sens de *scrupus* n’a pour lui que l’autorité des 
grammairiens, et il ne se rencontre guère dans les auteurs qu’au 
sens figuré de scrupule.

Scandere. Adscendere. Escendere. Conscendere. Inscendere.
*Scandere*, gravir une hauteur escarpée, grimper avec effort, en 
s’aidant des pieds et des mains. *Adscendere*, *escendere*, 
*conscendere* et *inscendere*, monter en général: *adscendere*, 
sans idée accessoire, simplement par opposition à *descendere*; 
*escendere*, escalader une hauteur qui sert de défense, comme un 
rempart, des murailles, ou encore monter en quelque lieu où l’on 
doit être en vue, comme une tribune aux harangues; 
*conscendere*, monter à plusieurs, par exemple, sur un vaisseau; 
*inscendere*, monter dans un lieu fermé, par exemple, dans une 
voiture.

—Scapha, v. *Navigium*.

Scelestus. Sceleratus. Nefarius. Nefandus. Impius.
*Scelestus* se rapporte aux intentions, comme *ad scelera 
pronus* et *promptus*; *sceleratus*, aux actions, comme 
*sceleribus pollutus atque opertus*. C’est toujours l’adjectif 
*sceleratus* qui accompagne des termes physiques, comme *porta*, 
*campus*, *vicus*, porte, champ, quartier de ville où un crime a 
été commis, et en général des objets ne peuvent pas s’appeler 
*scelesta*, à moins d’être personnifiés. Et de même *nefarius* 
et *impius* ont trait à l’impiété de la personne, avec cette 
seule différence que la perversité: de l’*impius* éclate dans 
ses sentiments, celle du *nefarius* dans ses sentiments et ses 
actions; mais *nefandus* se rapporte exclusivement au caractère 
exécrable de l’action.

—Scelus, v. *Delictum*.
—Scientia, v. *Cognitio*.
—Scipio, v. *Fustis*.
—Scitus, v. *Sapiens*.
—Scopuli, v. *Saxum*.
—Scrobs, v. *Specus*.
—Scrupulus, v. *Saxum*.
—Schola, v. *Ludus*.
—Scindere, v. *Findere*.
—Sciscitari, v. *Rogare*.
—Scobina, v. *Lima*.
—Scropha, v. *Sus*.
—Scrutari, v. *Quærere*.

Scutum. Clypeus. Parma.
*Scutum*, grand bouclier qui couvre l’homme entier, σάϰος; 
*clypeus* et *parma*, bouclier de grandeur moyenne et de forme 
ronde, ἀσπίς: *clypeus*, pour l’infanterie; *parma*, pour 
l’infanterie et la cavalerie; enfin, *pelta*, petit bouclier en 
forme de demi-lune; *cetra*, petit bouclier de cuir. Liv. IX, 
19. Macedonibus *clupeus*... Romano *scutum*, majus corpori 
tegumentum. Les Macédoniens ont le bouclier rond, les Romains le 
grand bouclier droit, qui couvre bien mieux le corps. XXXI, 36. 
*Cetratos*, quos *peltastas* vocant, in insidiis abdiderat. Il 
avait mis en embuscade une troupe de ces soldats qui portent de 
petits boucliers de cuir et qu’on appelle ordinairement 
peltastes.

—Scyphus, v. *Poculum*.
—Secessio, v. *Turbæ*.
—Secreta, v. *Arcana*.
—Securis, v. *Ascia*.
—Securus, v. *Tutus*.

Sedes. Sedile. Sella.
*Sedes*, siége offert par la nature, ἕδος; *sedile* et *sella*, 
meuble fait pour s’asseoir: *sedile*, quelle que soit la forme, 
chaise ou banc, mobile ou à demeure, ἕδρα; *sella*, de forme 
déterminée, chaise ou fauteuil, θρόνος.

—Seditio, v. *Turbæ*.
—Segnitia, v. *Ignavia*.
—Semita, v. *Iter*.
—Semo, v. *Numen*.

Semper. Usque.
*Semper*, toujours et éternellement, sans restriction ni limite, 
au sens absolu; *usque*, toujours, mais dans des limites 
déterminées, au sens relatif, *usque dum*, *donec*, etc.; on le 
rencontre sans complément dans les poëtes, par exemple: Hor. 
Sat. I, 9, 19. *Usque* sequar te. Je te suivrai jusqu’au bout.

—Sempiternus, v. *Continuus*.
—Senecta, senectus, senium, v. *Vetus*.
—Senex, v. *Puer* et *Vetus*.
—Sensim, v. *Paulatim*.

Sententia. Opinio. Suffragium.
1. *Sententia*, manière de voir fondée sur ce qu’on sait 
clairement, conviction acquise, γνώμη; *opinio*, opinion fondée 
sur un simple sentiment, δόξα.

2. *Sententia*, vote motivé du sénateur, etc., γνώμη; 
*suffragium*, simple suffrage qui se réduit à un oui, à un non 
ou à un nom propre, ψῆφος.

—Sentes, v. *Dumi*.
—Sentire, v. *Intelligere*.

Seorsum. Separatim.
*Seorsum*, à part, pour empêcher de tomber dans le domaine 
commun, avec une idée accessoire de secret; *separatim*, 
séparément, pour prévenir la confusion, avec une idée accessoire 
d’ordre.

Sepelire. Condere.
*Sepelire* et *condere* s’entendent de la cérémonie funèbre 
prise dans toute son étendue; c’est conduire un mort à sa 
dernière demeure, avec plus ou moins de pompe, qu’on ait ou non 
commencé par brûler les restes: *sepelire* est le terme propre 
et technique; *condere*, le terme général et euphémique. 
*Humare*, mettre en terre; c’est le dernier acte des 
funérailles, par opposition à *cremare*.

Sera. Claustrum. Pessulus. Repagulum. Obex.
*Seræ* et *claustra*, serrures: *sera*, serrure mobile, cadenas; 
*claustrum*, serrure fixe. *Pessuli*, *repagula* et *obices*, 
verrous qui tiennent lieu de serrures: *pessulus*, petit verrou 
pour les *fores*; *repagulum*, grand verrou pour les *valvas*, 
et *obex* pour les *portas*.

Series. Ordo.
*Series*, série, succession mécanique, accidentelle d’objets de 
même nature et de même espèce; *ordo*, suite, enchaînement 
nécessaire, conçu comme tel, de choses qui vont ensemble par 
destination. *Series* exprime une notion mathématique; *ordo*, 
une idée morale.

Serius. Severus.
*Severus* se prend au sens actif, on ne plaisante pas; *serius* 
a le sens neutre et s’entend de ce qui ne saurait être un sujet 
de plaisanterie. *Severe* veut dire gravement; *serio*, 
sérieusement. *Severus* se joint, comme épithète, à des noms de 
personnes; *serius*, à des noms de choses. Hor. A. P. 107. 
Decent vultum *severum* *seria* dictu. Un rôle grave ne souffre 
que des propos sérieux. Sen. Tranq. 15. Nihil magnum, nihil 
*severum* nec *serium* quidem ex tanto apparatu putat. Tout 
compte fait, il ne reste à ses yeux rien de grand, rien de grave 
ni même de sérieux sur ce vaste théâtre du monde. *Severus* 
s’oppose à *hilaris*, à *remissus*, à *luxuriosus*; *serius*, à 
*jucundus*, *jocosus*, et *serio*, à *joco*, *per jocum*. Tout 
cela n’empêche pas qu’on ne rencontre à la place de *serius* le 
positif *severus* et surtout le comparatif *severior*, le 
superlatif *severissimus*, le substantif *severitas*, parce que 
la langue latine n’a point tiré de *serius* des formes 
correspondantes.

Sermo. Colloquium. Oratio.
*Sermo*, conversation qui a lieu par hasard ou du moins sans but 
déterminé et sérieux; *colloquium*, entretien prémédité qui 
roule sur un point convenu.

2. *Sermo*, discours familier; *oratio*, discours travaillé et 
conforme aux règles de l’art. Qu’une personne prenne et conserve 
un certain temps la parole dans une compagnie, c’est un *sermo*; 
on ne doit guère qu’au hasard de ne pas être interrompu; mais 
l’*oratio* a une étendue déterminée, un commencement, un milieu 
et une fin; on compte qu’on ne sera pas interrompu. Le langage 
de la vie commune est celui qui règne dans le *sermo*, soit en 
prose, soit en vers, comme chez les comiques et dans les 
*Sermonibus* d’Horace; dans l’*oratio*, c’est une langue choisie 
et savante. Cic. Orat. 19. Mollis est *oratio* philosophorum et 
umbratilis... Itaque *sermo* potius quam *oratio* dicitur. Les 
discours des philosophes ont un fond de douceur et un goût de 
retraite. Ils méritent plutôt le nom de causeries que celui de 
discours. Tac. H. I, 19. Apud senatum non comptior Galbæ, non 
longior... *sermo*; Pisonis comis *oratio*. Qu’il fût au sénat 
ou à l’armée, Galba ne mettait ni plus de façon ni plus de temps 
à ses discours; Pison soignait fort les siens.

—Sermo, v. *Lingua*.
—Servilis, v. *Vernalis*.
—Serpens, serpere, v. *Repere*.

Servus. Famulus. Mancipium. Minister. Ancilla. Servitus. 
Servitium.
1. *Servus*, *ancilla*, *famulus* et *mancipium*, personne qui 
n’est point libre, esclave; *minister*, serviteur libre, 
subalterne. Plin. Ep. X, 97. *Ancillæ* quæ ministræ dicebantur. 
Des femmes esclaves qu’on appelait des servantes. Il s’agit des 
réunions des chrétiens.

2. *Servus*, l’esclave au sens politique et légal, comme soumis 
au joug, par opposition à *dominus*, δοῦλος et δμώς; *famulus*, 
au sens patriarcal, comme membre et partie de la famille, par 
opposition à *herus*, οἰϰέτης; enfin, *mancipium*, au sens 
économique, comme propriété et marchandise, ἀνδράποδον.

3. *Serva*, la femme esclave, quand il s’agit de faire ressortir 
l’état légal; *ancilla*, la femme esclave dans la vie ordinaire, 
comme féminin usuel de *servus*.

4. *Servitus*, l’esclavage, au sens indifférent, comme une 
condition régulière, naturelle, légale; *servitium*, comme un 
état extraordinaire, violent, honteux, avec une idée de mépris 
ou de compassion. Mais la plupart des prosateurs n’emploient, 
comme terme abstrait, que *servitus*, et ils se servent de 
*servitium*, particulièrement de *servitia*, comme d’un terme 
concret en lieu et place de *servi*.

Severitas. Gravitas. Strenuitas.
*Severitas*, la gravité qui tient à la manière de penser et de 
juger; *gravitas*, celle qui impose aux gens; *strenuitas*, 
celle qui paraît dans les actions.

—Severus, v. *Austerus* et *Serius*.
—Sica, v. Gladius.
—Sicarius, v. *Homicida*.
—Sidus, v. *Stella*.
—Siccus, v. *Aridus*.
—Signum, v. *Imago*.

Silere. Tacere. Reticere. Obticere.
1. *Silere*, ne faire aucun bruit, σιωπᾷν, par opposition à 
*strepere*; *tacere*, ne dire mot, se taire, σιγᾷν, par 
opposition à *loqui*, *dicere*. Le composé *reticere* signifie 
se taire quand on a quelque chose à dire et qu’on le garde pour 
soi, par opposition à *eloqui*, *proloqui*; le composé 
*obticere*, *obticescere*, rester muet en face d’une personne 
qui adresse une question ou qui attend une explication, par 
opposition à *respondere*. Cic. Harusp. 28. Sed tamen facile 
*tacentibus* cæteris *reticuissem*. Il m’eût été facile d’être 
discret, si les autres avaient su se taire.

2. *Tacens* et *tacitus* présentent le silence comme un état 
temporaire: *tacens* se dit de toute personne qui ne parle 
point; *tacitus*, de celle qui, ayant sujet de parler, à dessein 
ne parle point et observe un silence significatif; *taciturnus* 
marque une qualité habituelle, comme silencieux et taciturne.

Silva. Saltus. Nemus. Lucus.
*Silva*, forêt en général, abondante en arbres qui fournissent 
du bois, ὕλη; *saltus*, forêt considérée comme un lieu sauvage, 
bois de montagnes, νάπη; *nemus*, comme un lieu agréable, 
bocage, parc; *lucus*, comme un lieu saint, bois consacré aux 
dieux, ἄλσος, ἄλτις.

—Simpuvium, v. *Poculum*.
—Simul, v. *Una*.
—Simulatio, v. *Imitatio*.
—Sinere, v. *Ferre*.
—Simulacrum, v. *Imago*.
—Simultas, v. *Odium*.
—Singularis, v. *Eminens*.
—Singuli, v. *Quisque*.

Sinister. Lævus.
Ils s’entendent tous les deux du côté gauche. *Sinister* est le 
terme usuel et prosaïque, comme ἀριστερός; *lævus*, le terme 
choisi et poétique, comme σϰαιός. Au figuré *sinister* est le 
symbole de la défaveur et de la mauvaise chance; *lævus*, celui 
de la perversité et de la maladresse.

—Sinus, v. *Gremium*.

Sistere. Inhibere. Statuere.
*Sistere* et *inhibere*, rendre immobile, arrêter: *sistere*, en 
parlant d’un être qui vit et qui court; *inhibere*, d’un objet 
inanimé qui a été mis en mouvement. *Statuere*, fixer à demeure, 
établir sur un pied solide.

—Situm esse, v. *Cubare*.
—Situs, v. *Lutum*.
—Societas, v. Fœdus

Socius. Sodalis. Sociennus. Amicus. Familiaris. Particeps. 
Consors.
1. *Socii*, gens unis pour agir en commun par des intérêts 
mutuels, compagnons, etc.; *sodales* et *socienni*, ἑταῖροι, 
pour jouir en commun de la vie, parce qu’ils se plaisent 
mutuellement, camarades: *sodalis*, terme noble; *sociennus*, 
terme comique. *Socius* se joint à un génitif qui marque le but 
de l’association ou *sociatio*; *sodalis*, à un génitif ou à un 
adjectif possessif qui désigne l’autre *sodalis*: *socius 
periculi*, *culpæ*, mais *sodalis meus*.

2. *Sodalis*, camarade avec lequel on a des rapports de société 
et surtout des rapports agréables; *amicus*, ami avec lequel on 
fait échange des sentiments sacrés de l’amour et de l’estime; 
*familiaris*, ami intime avec lequel on n’a qu’un cœur et qu’une 
âme, étant lié pour les affaires frivoles comme pour les 
affaires sérieuses.

3. Le *socius rei* travaille ou souffre avec un autre; le 
*particeps* et le *consors* partagent une jouissance ou une 
possession: le *particeps*, par une intervention volontaire, par 
opposition à *expers*, comme μέτοχος; le *consors*, parce qu’il 
lui échoit une part, par opposition à *exsors*. Cic. Balb. 28. 
Fuit hic multorum illi *laborum socius* aliquando; est fortasse 
nunc nonnullorum *particeps commodorum*. Il a été à plusieurs 
reprises le compagnon de ses nombreux travaux; peut-être veut-il 
bien partager à présent quelques avantages avec lui. L’associé à 
l’empire est un *socius imperii*, en ce sens qu’il aide à 
expédier les affaires du gouvernement; c’est un *consors*, en ce 
sens qu’il a dû être appelé à cette dignité.

—Socordia, v. *Ignavia*.
—Sodalis, v. *Socius*.

Solemnia. Feriæ. Dies festi. Festa.
*Solemnia*, les fêtes considérées comme des institutions 
solennelles et périodiques; *feriæ*, comme des jours de repos et 
de délassement; *festa*, ou en prose *dies festi*, comme des 
jours de joie.

Solere. Consuevisse. Adsolere.
1. *Solere* s’emploie à propos d’événements et de toute sorte 
d’actions, comme avoir coutume, φιλεῖν; *consuevisse* ne se dit 
que d’une action personnelle, comme être habitué, εἰωθέναι. Dans 
Liv. XXXVIII, 17. Hæc quibus *insolita* atque *insueta* sunt 
Græci timeant. Les Grecs ne sont ni accoutumés ni habitués aux 
maux qui les menacent: *insolitus* ne fait allusion qu’à la 
fréquence du fait; *insuetus* marque qu’il faut que le sujet 
soit actif, soit passif, se familiarise avec lui.

2. *Solet* se prend en bonne ou en mauvaise part; *assolet* 
contient un éloge et revient à *recte* ou *rite solet*.

—Solers, v. *Sapiens*.
—Sollicitudo, v. *Cura*.
—Sollicitare, v. *Lacessere*.

Solitudo. Vasta. Deserta. Tesca.
*Solitudo* exprime la solitude d’un lieu dans un sens 
indifférent ou avec éloge; *vasta*, *deserta*, *tesca loca* se 
prennent en mauvaise part: *vasta loca*, lieux sans culture, par 
opposition à *culta*; *deserta*, espaces inhabités, par 
opposition à *habitata*; et *tesca*, *tesqua*, désert où règne 
un silence effrayant, par opposition à *celebria loca*.

Solum. Fundus. Vadum. Fundamentum.
*Solum*, *fundus* et *vadum*, base et fond naturel: *solum*, le 
sol sur lequel on a le pied ferme, par opposition aux éléments 
mobiles, à l’air, à l’eau; *fundus*, fond d’un vase, par 
opposition au reste de l’espace que le vase enferme; *vadum*, 
fond d’un cours d’eau, d’un lac, de la mer, par opposition à 
l’eau qui coule ou porte dessus. *Fundamentum*, fondement, base 
artificielle sur laquelle repose un édifice, etc., et qui n’est 
pas moins nécessaire que le sol même, *solum*, lorsqu’il s’agit 
d’élever une construction. On dit proverbialement: Omnis res jam 
in *vado* est, couler une affaire, à fond, par une métaphore 
empruntée d’un nageur qui atteint le fond de l’eau; mais: 
Largitio *fundum* non habet: Profusion n’a pas de fond, par une 
métaphore empruntée au tonneau des Danaïdes. Cic. Brut. 74. 
*Solum* et quasi *fundamentum* oratoris vides. Tu as sous les 
yeux le sol et même le fondement sur lequel bâtit l’orateur.

—Solum, v. *Tellus*.

Somnus. Sopor. Somnium. Insomnium.
1. *Somnus*, terme usuel, prosaïque; *sopor*, terme choisi, 
poétique, pour désigner le sommeil. *Sopor* n’a en prose que la 
signification causative: c’est une drogue ou une influence 
soporifique; ce n’est point un profond sommeil.

2. *Somnium*, le rêve, en prose, ὄναρ; *insomnium*, en poésie, 
ἐνύπνιον.

—Sonitus, v. *Fragor*.
—Sopor, v. *Somnus*.
—Sospes, v. *Salvus*.
—Spatiari, v. *Ambulare*.
—Spectare, v. *Videre*.
—Sons, v. *Culpa*.
—Sordes, v. *Lutum*.
—Sparsi, v. *Passi*.
—Species, v. *Figura*.

Spectrum. Mostellum. Manes. Lemures.
Ces quatre termes se disent également d’un esprit qui revient 
après la mort. Ils diffèrent en ce que *spectrum* renferme 
l’idée d’une apparition surnaturelle; *mostellum*, celle d’une 
apparition effrayante; *manes*, celle d’un esprit bienfaisant; 
*lemures*, d’un esprit taquin.

—Speculator, v. *Explorator*.

Specus. Caverna. Antrum. Spelunca. Spelæum. Fovea. Scrobs.
1. *Specus* et *caverna*, cavités soit souterraines, soit au 
niveau du sol, sorte de termes génériques, par rapport à 
*antrum*, *spelunca* et *spelæum*, cavités à ouverture verticale 
qui pénètrent dans une montagne, et à *scrobs*, *fovea* et 
*favissa*, fosses à ouverture horizontale qui s’enfoncent sous 
terre.

2. *Specus*, crevasse à ouverture longitudinale; *caverna*, trou 
à ouverture ronde.

3. *Spelunca*, caverne, au sens physique, avec allusion à son 
obscurité et à son aspect effrayant; *antrum*, grotte, au sens 
esthétique, avec allusion à son aspect pittoresque et à sa 
fraîcheur; enfin, *spelæum*, mot d’origine étrangère qui ne se 
trouve que chez les poëtes, tanière et repaire des bêtes.

4. *Fovea*, fosse qu’on laisse ouverte ou qu’on recouvre pour 
servir de magasin et surtout de piége pour prendre une bête 
sauvage; *scrobs*, fosse que l’on comble sur-le-champ et qu’on 
ne creuse que pour mettre quelque chose en terre, comme un plant 
d’arbre ou un cadavre.

—Sperare, v. *Vereri*.

Spernere. Contemnere. Despicere. Aspernari. Recusare. Fastidire. 
Negligere.
1. *Spernimus* rejicienda, fugienda, ut libidines. Nous 
dédaignons ce qu’il convient de rejeter ou d’éviter, comme les 
caprices. *Contemnimus* magna, metuenda, ut pericula, mortem. 
Nous méprisons les maux qui effrayent par leur grandeur, comme 
les dangers et la mort. *Despicimus* infra nos posita, ut vulgi 
opiniones. Nous regardons de haut en bas ce qui est au-dessous 
de nous, comme les opinions du vulgaire (Lambin). En d’autres 
termes, *spernere*, *spernari*, *aspernari*, ne pas se soucier, 
par opposition à *appetere*, *concupiscere*, à peu près comme 
ἀποϐάλλειν; *contemnere*, et chez les poētes *temnere*, ne pas 
craindre, par opposition à *timere*, *metuere*, comme 
ϰαταφρονεῖν; enfin, *despicere*, *despectare*, ne faire aucun 
cas, par opposition à *suspicere*, *revereri*, *admirari*, comme 
ὀλιγωρεῖν.

2. *Spernere* présente le dédain sous l’aspect d’un sentiment 
qui se contient; il est synonyme de *parvi putare*, *negligere*, 
comme mépriser et dédaigner; *spernari* et *aspernari*, qui est 
plus usité, se disent de l’expression du dédain; ils sont 
synonymes de *recusare*, *abnuere*, *rejicere*, comme repousser. 
L’idée saillante est dans *spernere* celle du peu d’estime; dans 
*aspernari*, celle de l’aversion. *Spernere* se rapporte à un 
objet qu’il ne tiendrait qu’à nous de posséder; *aspernari*, à 
un objet qui nous est offert ou imposé.

3. *Aspernari*, avouer son aversion sans pousser les choses plus 
loin; *recusare*, protester et refuser irrévocablement. Curt. 
VI, 6, 7. Principes *aspernantes* quidem, sed *recusare* non 
ausos Persicis ornaverat vestibus. Les chefs, qui ne cachaient 
point leur aversion, mais qui n’osaient aller jusqu’à un refus, 
se virent parés par ses mains du costume persan.

4. Le *spernens* obéit à une antipathie qu’autorisent la morale 
et la raison; il a plus ou moins conscience des motifs qui lui 
font dédaigner quelque chose; le *fastidiens* obéit à une 
antipathie physique et instinctive, innée ou accidentelle, qui 
provient d’un accès de satiété ou de quelque cause analogue; 
enfin, le *negligens* n’obéit ni aux suggestions de la raison ni 
à celles de l’instinct et du sentiment: il agit sans penser ni 
vouloir.

—Sphæra, v. *Globus*.
—Spica, v. *Culmus*.
—Spiritus, v. *Anima*.
—Spissus, v. *Angustus*.
—Splendere, v. *Lucere*.
—Spolia, v. *Præda*.
—Spoliare, v. *Vastare*.
—Spondere, v. *Polliceri*.

Sponsor. Vas. Præs.
*Sponsor*, caution en général, garantissant n’importe quoi; 
*vas* et *præs*, caution judiciaire ou légale: *vas*, celui qui 
s’engage à faire comparaître en justice le demandeur ou le 
défendeur; *præs*, celui qui fournit une caution exigée par 
l’État.

Sponte. Ultro. Sua sponte. Voluntate. Libenter.
1. *Sponte*, de soi-même; *ultro*, soudainement. *Sponte* se 
rapporte à l’impulsion qui fait agir; *ultro*, à l’effet. Liv. 
X, 19. Orare ne collegæ auxilium, quod acciendum *ultro* fuerit, 
sua *sponte* oblatum sperneretur. On le prie de ne point 
dédaigner le secours de son collègue, qu’il aurait dû demander 
par une résolution soudaine et qu’on lui offrait de bon cœur. 
*Sponte accusare* veut dire être porté de soi-même à intenter 
une accusation; *ultro accusare*, aller jusqu’à prendre le rôle 
d’accusateur lorsqu’on devrait s’estimer heureux de n’être pas 
accusé soi-même. Cette expression elliptique *ultro accusavit* 
s’explique donc par la phrase complète: Haud contentus non 
accusari ab altero *ultro* etiam progressus est, ut ipse 
accusaret alterum, ou *ultro* progressus accusavit alterum.

2. *Sponte*, de propos délibéré, s’oppose à *casu*, à 
*necessitate*; *sua sponte*, par sa propre impulsion et par 
cette impulsion seule, αὐτομάτως, à *rogatus*, *provocatus* ou 
*invitatus*.

3. *Sponte* et *spontaneus*, ἑϰὼν et ἑϰούσιος, présentent une 
action volontaire et libre comme une affaire d’intelligence; 
*voluntate* et *voluntarius*, ἐθελοντὴς, comme une affaire de 
volonté, par opposition à *invite*; enfin, *libenter* et 
*libens*, ἄσμενος, comme une affaire de sentiment, par 
opposition à *tædio*.

—Squalor, v. *Lutum*.
—Statim, v. *Repente*.
—Statua, v. *Imago*.
—Statuere, v. *Destinare* et *Sistere*.
—Status, v. *Conditio*.
—Stagnum, v. *Lacuna*.

Stella. Astrum. Sidus.
*Stella*, toute étoile prise à part dans le nombre immense des 
globes que contient l’univers, ἀστήρ; *astrum*, chacun des 
grands corps lumineux qui sont au ciel, le soleil, la lune et 
les principales étoiles distinguées par un nom propre, ἄστρον; 
enfin, *sidus*, assemblage d’étoiles, constellation et même, à 
cause de la parenté qu’il y a entre les idées de foule et de 
grandeur, étoile de première grandeur, astre, τέρας, τείρεα. 
*Astrum* et *stella*, étoiles, au sens physique, comme des corps 
célestes lumineux; *sidus*, au sens astronomique et 
astrologique, comme des météores dont l’apparition possède un 
sens et exerce de l’influence sur les affaires de ce monde. Sen. 
Helv. 9. Dum *ortus siderum*, occasus intervallaque et causas 
investigare velocius meandi vel tardius, spectare tot per noctem 
*stellas micantes* liceat. Pourvu qu’on me permette d’observer 
le lever des constellations, leur coucher, leurs distances, les 
causes qui accélèrent ou retardent leur marche, d’arrêter mes 
regards sur cette foule d’étoiles qui brillent dans le cours de 
la nuit.

—Stercus, v. *Lutum*.
—Stimulare, v. *Pungere*.
—Stilla, v. *Gutta*.
—Stipator, v. *Satelles*.

Stipes. Vallus. Palus. Sudes.
*Stipes* et *vallus*, gros pieu, poutre ou pilotis qui ne peut 
être enfoncé qu’à l’aide d’un mouton: *stipes*, bon à différents 
usages, à la guerre et ailleurs; *vallus*, façonné tout exprès 
pour servir de palissade. *Palus* et *sudes*, menu pieu, perche 
ou branche, facile à enfoncer: le *palus* s’emploie à toute 
sorte d’usages, comme pieu de haie, surtout comme piquet, 
échalas ou tuteur; le *sudes* sert spécialement par la pointe, 
comme palis, pique ou javelot.

—Stipula, v. *Culmus*.
—Stiria, v. *Gutta*.

Stirps. Genus. Gens. Prosapia. Posteritas. Progenies. Proles. 
Suboles.
1. *Stirps*, *genus* et *gens*, qui sont des termes abstraits et 
collectifs par rapport à *majores*, désignent ordinairement la 
race ou la ligne ascendante; *prosapia*, *progenies*, *propago*, 
*proles*, *suboles*, la lignée ou la ligne descendante, ce sont 
des termes abstraits et collectifs par rapport à *posteri*.

2. *Prosapia*, terme archaïque et pompeux qui n’est d’usage 
qu’en parlant de familles d’une antique noblesse; *posteritas*, 
terme usuel, prosaïque; *progenies*, terme choisi, noble; 
*proles* et *suboles*, termes poétiques: *proles* présente les 
enfants comme des fruits nouveaux, comme une jeune génération 
destinée à vivre à côté de l’ancienne; *suboles*, comme des 
rejetons destinés à remplacer la génération qui s’en va.

3. *Gens*, famille politique; *genus*, famille naturelle. La 
*gens* se compose de familles que le fondateur de l’État a 
réunies en communauté ou en association; le *genus*, d’espèces 
et d’individus qui, en vertu de leurs caractères communs, 
appartiennent à une seule et même classe.

Stirps. Truncus.
*Stirps*, la tige ou partie essentielle par laquelle l’arbre vit 
et se conserve, par opposition aux branches et aux feuilles 
considérées comme des excroissances et des dépendances; 
*truncus*, le tronc, partie nue et sèche, par opposition aux 
branches, aux feuilles, à la couronne qui servent de parure à 
l’arbre. Il correspond au tronc du corps humain.

—Stolidus, v. *Stupidus*.
—Stolo, v. *Rami*.
—Stomachari, v. *Succensere*.

Strabo. Pætus.
*Strabo*, celui qui louche par nature, infirmité ou mauvaise 
habitude; *pætus*, celui qui fait des yeux louches à dessein et 
par espièglerie.

—Strages, v. *Ruina*.
—Strenuitas, v. *Severitas*.
—Strepitus, v. *Fragor*.
—Strues, v. *Acervus*.

Studium. Benevolentia. Favor. Amor. Gratia.
1. *Studium* désigne ordinairement l’amour et l’attachement de 
l’inférieur pour le supérieur, du soldat pour son général, du 
sujet pour son souverain, du disciple pour son maître, du 
partisan pour son chef et son parti; *favor*, l’amour et la 
faveur du supérieur pour l’inférieur, du public pour un 
comédien, du peuple pour un candidat, du juge pour une des 
parties; enfin, *benevolentia*, l’amour et la bienveillance pour 
un égal. Dans Cic. Rosc. Com. 10. Quod *studium* et quem 
*favorem* secum in scenam attulit Panurgus? Quel zèle et quelle 
faveur quand Panurge entre en scène! il faut se représenter le 
public d’abord comme auditeur, puis comme juge de l’acteur. 
Orat. I, 21. Ego qui incensus essem *studio* utriusque vestrum, 
Crassi vero etiam *amore*. Moi qui étais tout feu dans mon zèle 
pour vous deux, dans mon amour pour Crassus.

2. *Studium*, *favor* et *benevolentia* expriment une 
inclination passagère occasionnée et limitée par les 
circonstances, calme ou même tiède; *amor*, un amour enraciné au 
fond de l’âme et voisin de la passion. Cic. Fam. I, 9. Nihil est 
quod *studio* et *benevolentia* vel potius *amore* effici non 
possit. Je ne sais rien que le zèle et la bienveillance ou 
plutôt l’amour ne soit capable d’accomplir. Att. V, 10. *Amores* 
hominum in te et in nos quædam *benevolentia*. L’amour qu’on te 
porte et une certaine bienveillance qu’on a pour nous.

3. *Favor*, faveur qu’on accorde, par opposition à *invidentia*; 
*gratia*, faveur dont on jouit, par opposition à *invidia*.

Stupidus. Brutus. Bardus. Stultus. Fatuus. Stolidus.
*Stupidus*, *brutus* et *bardus* sont des termes exclusivement 
négatifs qui marquent un défaut d’intelligence: *stupidus*, 
celui de l’homme qui comprend difficilement, qui est épais, 
ἀναίσθητος; *brutus*, celui de la brute et de l’homme qu’un vice 
d’organisation ravale au niveau de la brute, qui n’entend rien, 
qui est dépourvu de raison, ϐλὰξ, idiot; *bardus*, celui de 
l’homme qui ne comprend qu’avec lenteur, qui n’a aucun talent, 
ϐραδὺς, lourd. *Stultus*, *fatuus* et *stolidus* expriment une 
qualité positive de l’esprit qui a des idées fausses et qui juge 
de travers: *stultus*, un défaut de sagesse pratique qui est de 
la déraison, μωρὸς, sot, par opposition à *prudens*; *fatuus*, 
un défaut de bon sens qui est de la puérilité, comme nigaud; 
*stolidus*, un défaut de convenance et de modération qui est de 
la grossièreté, comme impertinent. Liv. XXV, 19. Id non 
promissum magis *stolide* quam *stulte* creditum. Promesse 
impertinente, sotte crédulité.

Suavis. Dulcis.
*Suavis* s’entend, comme ἡδὺς, d’une odeur agréable, et au 
figuré d’un attrait qui se fait suivre; *dulcis* s’entend, comme 
γλυϰὺς, d’une saveur agréable, et au figuré d’un charme qui 
entraîne; il sert à renchérir sur *suavis* dans Plin. Ep. V, 8, 
10. Hæc vel maxima vi, amaritudine, instantia; illa tractu et 
*suavitate* atque etiam *dulcedine* placet. L’historien ne plaît 
guère que par la force, l’austérité, la chaleur; l’orateur plaît 
par l’abondance, l’agrément et la grâce. Plin. H. N. XV, 2732. 
*Dulce* et pingue et *suave*. Le lait, qui n’est point 
précisément un corps gras, ne flatte que médiocrement l’odorat 
et la langue.

—Suavium, v. *Osculum*.
—Sublime, v. *Anima* et *Altus*.
—Subito, v. *Repente*.
—Suboles, v. *Stirps*.

Succensere. Irasci. Indignari. Stomachari.
*Succensere*, garder rancune, et *ægre*, *graviter*, *moleste*, 
*difficiliter ferre*, prendre en mal, expriment un 
mécontentement contenu; *irasci*, *indignari* et *stomachari*, 
un mécontentement qui éclate. La colère, *ira*, porte 
l’empreinte de la passion; elle a soif de vengeance; 
l’indignation, *indignatio*, offre l’image du sentiment moral 
qui se soulève ou se révolte; elle proclame sa désapprobation ou 
son mépris; l’emportement, *stomachatio*, est la marque d’un 
tempérament irritable, la bile déborde, la mauvaise humeur se 
fait jour, on est bruyant et querelleur. L’*iratus* se présente 
sous les traits d’un ennemi, il inspire de la crainte; 
l’*indignabundus*, sous ceux d’un juge, il impose; le 
*stomachans*, sous ceux d’un maniaque, il est ridicule.

—Sudes, v. *Fustis* et *Stipes*.
—Suffragium, v. *Sententia*.
—Sulcus, v. *Porca*.
—Suffugium, v. *Perfuga*.

Sumere. Capere. Prehendere. Accipere. Excipere. Recipere. 
Suscipere. Recuperare.
1. *Sumere*, se munir d’un objet pour s’en servir, comme αἱρεῖν; 
*capere*, s’en saisir pour le posséder, comme λαϐεῖν; enfin, 
*prehendere*, mettre la main dessus pour en être physiquement 
maître. Cic. Phil. XII, 7. Saga *sumpsimus*, arma *cepimus*. 
Nous avons pris des habits de guerre, nous avons saisi nos 
armes.

2. *Accipere*, recevoir ce qu’on nous offre, δέχεσθαι, on y met 
de l’empressement; *excipere*, accueillir ce qui vient à nous, 
ce que nous attendions, ὑποδέχεσθαι; *recipere*, prendre sous sa 
protection, par générosité; *suscipere*, prendre un fardeau sur 
soi, entreprendre par dévouement. L’*accipiens* prend dans la 
main, l’*excipiens* dans les bras, le *recipiens* sur son cœur, 
le *suscipiens* sur les bras ou sur le dos.

3. *Recipere*, recouvrer sans qu’il en coûte de la peine; 
*recuperare*, regagner par ses efforts. Liv. XLII, 53. Urbem 
*recipit*, par une simple occupation. Comparez XXVI, 39. Urbe 
*recuperata*, par conquête.

Summus. Supremus.
*Summus*, marque le plus haut degré d’élévation dans un sens 
indifférent, ce n’est qu’une question de lieu, ἄϰρος, par 
opposition à *imus*; *supremus*, terme poétique et pompeux, 
contient une idée accessoire de sublimité, comme ὕπατος, par 
opposition à *infimus*.

Sumptus. Impensæ.
*Sumptus*, dépense qui ébrèche la fortune et le capital, voisine 
de la prodigalité; *impensæ*, dépenses qui servent à atteindre 
un but et qui tiennent du sacrifice.

—Superare, v. *Vincere*.

Superbia. Arrogantia. Fastus. Insolentia.
La *superbia* met les autres au-dessous d’elle par contentement 
de soi-même, elle ne voit dans leurs qualités que des reflets de 
ses propres mérites, c’est l’orgueil par opposition à 
l’humilité; l’*arrogantia* veut se prévaloir aux dépens des 
autres d’avantages ou de priviléges qui ne lui appartiennent 
point, c’est l’arrogance opposée à la modestie; le *fastus* 
repousse les hommes, comme s’ils n’étaient pas dignes d’entrer 
en relation avec lui, c’est l’air superbe par opposition à la 
simplicité; l’*insolentia* abuse grossièrement de sa supériorité 
pour humilier le faible, c’est la hauteur par opposition à 
l’humanité et à la générosité. Le *superbus* veut éclipser les 
autres; l’*arrogans*, empiéter sur eux; le *fastosus* les 
méprise; l’*insolens* les bafoue.

—Superesse, v. *Restare*.
—Supplementum, v. *Complementum*.
—Supplicare, v. *Rogare*.
—Supremus, v. *Summus*.
—Surripere, v. *Demere*.
—Surculus, v. *Rami*.

Sus. Verres. Scrofa. Porcus.
*Sus*, terme général, nom du cochon en histoire naturelle, ὗς; 
*verres*, *scrofa*, *porcus*, termes d’économie rurale: 
*verres*, verrat; *scrofa*, truie; *porcus*, jeune porc ou 
goret. Le mot *sus* contient une idée accessoire de malpropreté; 
le mot *porcus*, de graisse et d’embonpoint.

—Suscipere, v. *Sumere*.
—Suspicere, v. *Vereri*.

Suspirare. Gemere.
*Suspirare*, soupirer, s’entend d’une aspiration profonde et 
d’une forte expiration, à la suite d’un serrement de cœur; 
*gemere*, gémir, tient plus de la volonté, on donne de l’air à 
une poitrine oppressée. Un soupir, *suspirium* exprime la gêne; 
un gémissement, *gemitus*, la douleur. Cic. Att. II, 21. Cum diu 
occulte *suspirassent*, postea jam *gemere*, ad extremum vero 
loqui omnes et clamare cœperunt. A des soupirs longtemps 
étouffés succèdent les gémissements, puis enfin, un concert de 
plaintes et de cris.

—Sustinere, sustentare, v. *Ferre*.


T


—Taberna, v. *Deversorium*.
—Tacere, taciturnus, v. *Silere*.
—Tæda, v. *Fax*.
—Tæter, v. *Teter*.
—Talio, v. *Vindicta*.
—Tabulæ, v. *Axes*.
—Tædet, v. *Piget*.
—Talea, v. *Rami*.
—Tardare, v. *Manere*.

Tardus. Lentus.
*Tardus*, marque la lenteur qui perd du temps par opposition à 
*citus*; *lentus*, celle qui prend ses aises et marche à pas 
comptés, par opposition à *acer*.

Tellus. Terra. Solum. Humus.
*Tellus*, la terre considérée comme un tout, comme le centre du 
monde, comme une déesse, par opposition à d’autres corps 
célestes ou à d’autres divinités, γαῖα, γῆ; *terra*, comme 
matière et élément par opposition aux autres éléments, γαῖα, γῆ; 
*solum*, comme l’élément solide opposé particulièrement à l’eau, 
πέδον; enfin *humus*, comme la partie la plus basse du monde 
visible par opposition à la région de l’air. Les désinences des 
dérivés *terrenus* opposé à *igneus*, *solidus* à *fluidus*, 
*humilis* à *sublimis*, correspondent à ces différentes 
significations.

—Temetum, v. *Vinum*.
—Tempestas, v. *Ventus*.
—Temperatio, v. *Modus*.

Templum. Fanum. Delubrum. Ædes. Sacellum.
1. *Templum*, *fanum* et *delubrum*, le temple avec le terrain 
consacré qui l’entoure, ἱερόν; *ædes*, l’édifice même, ναός; 
enfin, *sacellum*, emplacement consacré, sans édifice, avec un 
simple autel.

2. Au sens restreint *templum*, temple monumental d’une grande 
divinité; *fanum* et *delubrum*, temple modeste d’un dieu 
inférieur ou d’un héros.

—Tempus, v. *Dies*.
—Tenebræ, v. *Obscurum*.
—Temulentus, v. *Ebrius*.

Tenere. Habere. Possidere.
*Tenere*, tenir dans sa main, c’est la possession physique; 
*habere*, avoir en son pouvoir, c’est la possession de fait; 
*possidere*, avoir en propriété, c’est la possession de droit. 
Plin. Ep. I, 16. *Tenet*, *habet*, *possidet*. Saturninus 
m’attache, me domine, me possède.

Tentare. Periclitari. Experiri. Periculum. Discrimen.
1. *Tentare* et *periclitari*, faire une tentative pour 
s’éclairer: *tentare*, avec le désir de s’instruire, en prenant 
de la peine, c’est un essai; *periclitari*, avec courage, en 
méprisant le danger qu’il peut y avoir, c’est une épreuve; 
*experiri*, acquérir des lumières par cette tentative, c’est une 
expérience.

2. *Periculum*, le danger considéré dans sa durée; *discrimen*, 
comme un simple point dans le temps, comme le moment critique et 
le point culminant du *periculi*. Liv. VI, 17. In ipso 
*discrimine* *periculi* destituat. Abandonner au plus fort de la 
crise.

—Tenuis, v. *Exilis*.
—Tergum, v. *Dorsum*.
—Terere, v. *Lævis*.

Tergus. Cutis. Pellis. Vellus.
*Tergus* et *cutis*, couverture extérieure des chairs à l’état 
de membrane nue et lisse: *tergus*, peau grossière des animaux 
recouvrant une chair tendre et bonne à manger, le cuir δέρμα; 
*cutis*, peau fine de l’homme protégeant la chair vive et 
sensible, χρώς. *Pellis* et *vellus*, peau avec sa garniture: 
*pellis*, peau garnie de poils ou *pili*, fourrure, δορά; 
*vellus*, peau laineuse, garnie de flocons ou *villi*, toison, 
μαλλός. On dit en parlant des hommes, *cutem*; des éléphants, 
serpents, etc., *tergora*; des lions, chèvres, chiens, etc., 
*pelles*; des brebis, *vellera*. Juven. X, 192. Deformem pro 
*cute* *pellem*. Une peau fine autrefois, pleine à présent de 
rides et de poils.

—Termes, v. *Rami*.
—Terminare, terminus, v. *Finire* et *Finis*.

Teter. Fœdus. Turpis. Deformis.
*Teter*, *tæter*, ce qui nous paraît odieux parce qu’il trouble 
notre sécurité en nous inspirant de la crainte ou en nous 
donnant des frissons, à peu près comme effroyable, épouvantable, 
ϐλοσυρός; *fœdus*, parce qu’il offense la nature, parce qu’il 
excite en nous du dégoût ou de l’horreur, comme affreux, μιαρός; 
*turpis*, parce qu’il offense le sens moral ou les convenances 
en provoquant notre désapprobation ou notre mépris, par 
opposition à *honestus*, *gloriosus*, comme laid, honteux, 
αἰσχρός; *deformis*, parce qu’il blesse le goût et déplaît, par 
opposition à *formosus*, comme mal fait, δυσειδής. Cic. Off. I, 
34. Luxuria cum omni ætate *turpis*, tum senectuti *fœdissima* 
est. La débauche honteuse à tout âge est affreuse dans la 
vieillesse. Rep. II, 26. Tyrannus quo neque *tetrius* neque 
*fœdius*... animal ullum cogitari potest. Un tyran, l’être le 
plus effroyable, le plus affreux que l’imagination puisse 
concevoir. Vatin. 3. Quanquam sis omni *diritate teterrimus*. 
Quoique ta dureté fasse de toi un effroyable personnage. Vell. 
P. II, 69. In Vatinio *deformitas corporis* cum *turpitudine* 
certabat ingenii. Chez Vatinius la difformité allait de pair 
avec la turpitude.

—Tesca, v. *Solitudo*.
—Tetricus, v. *Austerus*.
—Tignum, v. *Trabes*.
—Timere, timor, v. *Vereri*.
—Titubare, v. *Labare*.
—Tolerare, v. *Ferre*.
—Tormentum, v. *Cruciatus*.
—Torquere, v. *Vertere*.
—Torridus, v. *Aridus*.
—Torvus, v. *Atrox*.
—Totus, v. *Quisque*.

Toxicum. Venenum. Virus.
*Toxicum*, terme d’histoire naturelle, poison, sans idée 
accessoire; *venenum*, liqueur ou potion empoisonnée qui peut 
être douce et séduisante; *virus*, liqueur ou breuvage 
malfaisant et repoussant. Liv. II, 52. Tribuni plebem agitare 
suo *veneno*, agraria lege. Le peuple que travaille le poison 
préparé par les tribuns, la loi agraire. Comparez Cic. Læl. 23. 
Evomat *virus* acerbitatis suæ. Qu’il vomisse le venin de sa 
misanthropie.

Trabes. Tignum.
*Trabes*, *trabs*, poutrelle longue et mince qui se rapproche de 
la perche; *tignum*, poutre courte et épaisse qui se rapproche 
de la bille. Un radeau se compose de *trabibus* et non point de 
*tignis*; au contraire, les pièces de charpente destinées à 
servir de supports dans une construction se composent de 
*tignis* et non point de *trabibus*, car ce dernier terme 
désigne de préférence les traverses supportées. Cæs. B. C. II, 
9. Supra eum locum duo *tigna* transversa injecerunt, quibus 
*suspenderent* eam contignationem, supraque ea *tigna* directo 
transversas *trabes* injecerunt, easque axibus religaverunt. Ils 
jetèrent par-dessus deux poutres[1] qui se croisaient à angle 
droit et qui devaient supporter la plate-forme, sur les poutres 
un grillage de poutrelles[2] reliées par des ais[3].

—1 Sablières.
—2 Longrines et traverses.
—3 Voliges.

—Tractus, v. *Locus*.
—Trames, v. *Iter*.
—Tragulum, v. *Missile*.
—Tranquillus, v. *Quies*.

Trans. Uls. Ultra.
*Trans* et *uls*, de l’autre côté, πέραν, par opposition à 
*cis*; ce sont des prépositions qu’on n’accentue pas et qui 
servent simplement à distinguer un côté de l’autre, elles 
appartiennent à la même classe que *super*: *trans*, est le 
terme usuel; *uls* a vieilli, il est tombé en désuétude. 
*Ultra*, au delà, πέρα, par opposition à *citra*; on appuie sur 
le mot pour donner une haute idée de l’éloignement de cet autre 
côté au delà duquel il faut chercher l’objet, c’est une 
particule de la même classe que *supra*. La séparation exprimée 
par *ultra* fait songer à une frontière, la séparation exprimée 
par *trans* à un obstacle. Tac. Germ. 29. Protulit magnitudo 
populi Romani *ultra* Rhenum *ultra*que veteres terminos imperii 
reverentiam... Non numeraverim inter Germaniæ populos, quamquam 
*trans* Rhenum Danubiumque consederint, eos qui decumates agros 
exercent. La grandeur du peuple romain a porté au delà du Rhin 
et au delà des vieilles bornes le respect de son autorité... Je 
ne compte point parmi les peuples de la Germanie, quoiqu’établis 
de l’autre côté du Rhin et du Danube, ceux qui cultivent les 
champs soumis à la dîme.

—Transfuga, v. *Perfuga*.

Transversus. Obliquus.
*Transversum*, perpendiculaire, ce qui se dirige à angles droits 
à partir d’un point donné sur une droite; *obliquum*, oblique, 
ce qui s’éloigne du même point en faisant un angle aigu ou 
obtus.

—Tribuere, v. *Impertire*.
—Troicus, troius, v. *Achivi*.
—Truculentus, v. *Atrox*.
—Truncare, v. *Mutilare*.
—Trux, v. *Atrox*.
—Tristitia, v. *Dolor*.
—Trucidare, v. *Interficere*.
—Trudis, v. *Fustis*.
—Truncus, v. *Stirps*.

Tueri. Defendere.
*Tueri* ne suppose qu’un danger possible, comme protéger, par 
opposition à *negligere*; *defendere*, suppose une attaque, 
comme défendre, par opposition à *deserere*. Les mineurs ont des 
protecteurs ou tuteurs, *tutores*, les accusés des défenseurs, 
*defensores*. Le *tuens* fait preuve de sollicitude et d’amour 
en cherchant à prévenir le danger; le *defendens*, de courage et 
de force en faisant face au danger. Sen. Tranq. 11. Neque ille 
solum militat qui in acie stat et dextrum lævumque *cornu 
defendit*; sed et qui *portas tuetur*. Le nom de soldat n’est 
pas exclusivement réservé à celui qui tient ferme à son rang de 
bataille et qui défend l’aile droite ou l’aile gauche; il 
convient également à celui qui garde les portes.

Tum. Tunc.
*Tum*, adverbe qui correspond à *is*, comme en ce temps-ci; 
*tunc*, adverbe qui correspond à *ille*, comme en ce temps-là.

—Tumere, v. *Turgere*.
—Tumulus, v. *Collis*.
—Turba, v. *Caterva*.

Turbæ. Tumultus. Seditio. Secessio. Deficere. Desciscere.
1. *Turbæ* et *tumultus*, désordres de police: *turbæ*, 
attentatoires au bon ordre; *tumultus*, à la tranquillité 
publique. *Seditio* et *secessio*, mouvements politiques par 
suite d’une différence d’opinions nette et tranchée, de 
principes contradictoires: *seditio*, quand l’union vient 
seulement d’être troublée et que la lutte des partis se passe 
encore en paroles; *secessio*, quand on a renoncé à tout espoir 
de conciliation et que les partis sont en présence prêts à se 
battre ou qu’ils ont du moins rompu tout commerce.

2. Les *seditiosi* et les *secedentes* sont citoyens et membres 
d’une communauté libre dont ils troublent seulement l’union; les 
*deficientes* et *desciscentes* violent un contrat en qualité de 
sujets qui se soulèvent ou d’alliés qui font défaut: *deficere*, 
terme général, présente la défection par son côté moral, comme 
une désertion qui provient d’infidélité, d’hésitation et de 
lâcheté; *desciscere*, par son côté politique, comme un 
changement de principes et de système.

—Turbo, v. *Ventus*.

Turgere. Tumere.
*Turgere*, exprime une augmentation de volume qui tient à un 
excès de force et d’abondance, comme σπαργᾷν, σφριγᾷν; *tumere*, 
contient l’idée du néant et du vide déguisés sous l’enflure, 
comme οἰδᾷν. On appelle les voiles *turgida* lorsque le vent qui 
les gonfle est considéré comme un corps réel, capable en effet 
de les remplir, et *tumida*, lorsqu’on ne veut voir dans le même 
vent que de l’air, un air qui n’est rien et qui paraît seulement 
remplir les voiles.

—Turio, v. *Rami*.
—Turpis, v. *Teter*.

Tutus. Securus. Incuriosus.
1. *Tutus* se rapporte à la réalité de la chose et s’entend de 
celui qui est en sûreté, comme ἀσφαλής; *securus* se rapporte à 
la persuasion de l’esprit et s’entend de celui qui se croit en 
sûreté. Au sens réfléchi, *tutus* arrive à exprimer l’idée de 
prévoyance, et *securus* celle d’imprévoyance par euphémisme. 
Sen. Ep. 97. *Tuta* scelera esse possunt, *secura* non possunt. 
Le crime peut être en sûreté, mais il ne possède jamais la 
sécurité. Cependant, comme il n’existe point de substantif tiré 
de *tutus*, *securitas* se prend aussi par catachrèse dans le 
sens de sûreté.

2. *Securus*, *securitas* expriment l’absence d’inquiétude et de 
soucis comme un état de l’âme, c’est la sécurité, ἀμέριμνος, par 
opposition à *sollicitus*; *incuriosus*, *incuria*, expriment le 
manque de soin et d’attention, au point de vue pratique, comme 
insouciant, ὀλίγωρος, par opposition à *cura*. Sen. Ep. 100. 
Fabianus non erat *negligens* in oratione, sed *securus*. Il y 
avait dans les discours de Fabianus un air je ne dis pas de 
négligence, mais d’assurance.


U


—Uber, v. *Fœcundus*.

Udus. Uvidus. Humidus. Aquosus. Madidus.
1. *Uvidum* et *udum*, ὑγρὸν, humide, dans tout le sens du mot, 
ce qui est entièrement composé d’eau ou d’un autre liquide, en 
réalité, en apparence, ou encore par hyperbole, *humore 
constans*; *humidum* et *humectum*, humide au sens restreint, ce 
qui est seulement imprégné de parties aqueuses, humore mixtum. 
Sen. N. Q. II, 25. Dicis nubes attritas edere ignem cum sint 
*humidæ*, imo *udæ*. Tu dis qu’il sort du feu des nuages qui 
sont chargés ou plutôt composés d’eau. *Udus*, qui a pour 
opposés *sudus* et *solidus*, est synonyme d’*aquanus* dans 
Tertullien; mais *humidus*, qui a pour opposé *aridus*, est 
synonyme d’*aquosus*, à cette différence près qu’en employant 
*aquosus*, on se représente encore le sec et l’humide comme 
distincts; ils existent l’un à côté de l’autre, tandis qu’en 
employant *humidus*, on se les représente comme mélangés et 
confondus. *Pratum aquosum* signifierait une prairie où il y a 
des mares et des étangs; mais *pratum humidum*, une prairie 
arrosée.

2. *Udus* n’est qu’une contraction d’*uvidus*; *humectus* n’est 
que le participe d’*humidus*. Pacuv. ap. Varr. Terra exhalabat 
auroram *humidam*, *humectam*. La terre exhalait une vapeur 
humide, chargée d’eau.

3. *Humidus*, *humens* se rapporte, comme humide. à la 
constitution intérieure du corps; *madidus*, *madens*, μυδαλέος, 
ruisselant, ne se rapporte qu’à l’extérieur et à la surface du 
corps, par opposition à *siccus*. Cic. Phil. XIV, 3. *Imbuti* 
sanguine gladii legionum exercituumque nostrorum, vel 
*madefacti* potius duobus consulum, tertio Cæsaris prælio. 
L’épée de nos légions et de nos armées est trempée dans le sang; 
elle a ruisselé de sang dans les deux combats livrés par les 
consuls, dans le troisième combat livré par César. *Imbuere*, 
causatif d’*imbibere*, se rapporte, en effet, à l’humidité qui 
pénètre à l’intérieur; *madefieri*, à celle qui s’amasse au 
dehors et qui peut provenir indifféremment de deux causes, 
savoir d’un trop-plein au dedans ou de la nature imperméable 
d’une surface.

—Ulcus, v. *Vulnus*.
—Uligo, v. *Lacuna*.

Ulna. Lacertus. Brachium. Cubitus.
*Ulna*, le bras entier, depuis l’épaule jusqu’à la main, servant 
à mesurer l’aune; *lacertus*, le haut du bras, depuis l’épaule 
jusqu’au coude; *brachium*, l’avant-bras; *cubitus*, le pli 
entre deux, le coude.

—Uls, ultra, v. *Trans*.
—Ultio, v. *Vindicta*.
—Ultimus, v. *Extremus*.
—Ultro, v. *Præterea* et *Sponte*.
—Umbrosus, v. *Obscurum*.

Una. Simul.
*Una*, ensemble, dans le même lieu, ὁμοῦ; *simul*, à la fois, 
dans le même temps ou le même instant, ἅμα.

—Unctus, v. *Delibutus*.

Uncus. Hamus.
*Uncus*, grand crochet comparable à une ancre; *hamus*, petit 
crochet comparable à un hameçon.

—Uncus, v. *Curvus*.
—Unicus, v. *Eminens*.
—Unda, v. *Aqua*.
—Universus, unusquisque, v. *Quisque*.
—Usque, v. *Semper*.
—Usura, v. *Fœnus*.
—Usurpare, v. *Uti*.

Uterque. Ambo. Utervis. Uterlibet.
1. *Uterque*, chacun des deux, s’applique à un tout dans lequel 
on distingue deux unités, comme ἑϰάτερος; *ambo*, tous les deux, 
à un tout dans lequel on distingue deux moitiés, comme ἄμφω. 
Cic. Finn. II, 7. Hic, qui *utramque* probat, *ambobus* debuit 
uti. Puisqu’on admet les deux points de fait, on devrait les 
représenter tous les deux par un terme spécial. Ter. Ad. I, 2, 
50. Curemus æquam *uterque* partem; tu alterum, ego item 
alterum; nam *ambos* curare proреmоdum reposcere illum est quem 
dedisti. Prenons chacun une part égale de la tâche; garde 
Ctésiphon, moi Eschine. T’occuper ainsi de tous les deux, c’est 
presque me redemander celui que tu m’as donné. La différence de 
construction est visible dans Cic. Muren. 18, 37. Duæ res in 
prætura desideratæ sunt, quæ *ambæ* in consulatu Murenæ 
profuerunt... *Horum utrumque* ei fortuna ad consulatus 
petitionem reservavit. Deux choses manquèrent à Muréna dans la 
demande de la préture; et toutes deux l’ont merveilleusement 
servi quand il a sollicité le consulat... La fortune lui 
réservait chacun de ces deux avantages dans ses démarches pour 
le consulat. Et Orat. III, 26. A *quibus utrisque* submittitur 
aliquid. Le poëte et le compositeur sacrifient chacun à la 
simplicité.

2. *Uterque* et *ambo* sont copulatifs et se décomposent en 
*unus* et *alter*; l’attribut est nécessairement commun; 
*utervis*, celui des deux que vous voudrez, et *uterlibet*, 
celui des deux qu’il vous plaira, sont disjonctifs et se 
décomposent en *unus vel alter*; l’attribut est commun par 
accident. Ter. Andr. Prol. 10. Qui *utramvis* recte norit, 
*ambas* noverit. Il suffit de posséder une de ces deux pièces de 
Ménandre, celle que vous voudrez, pour les posséder toutes les 
deux.

Uti. Usurpare. Frui. Frunisci.
*Uti* et *usurpare* expriment l’action de faire usage d’une 
chose, d’en disposer à son avantage; mais *uti* se dit d’un 
usage permanent; *usurpare*, d’un acte isolé. *Frui* et la 
vieille forme *frunisci* expriment le sentiment agréable qui 
accompagne cet usage, comme jouir: *frui* est le verbe primitif, 
*frunisci*, le verbe inchoatif. Sen. Vit. B. 10. Tu voluptate 
*frueris*, ego *utor*. Tu ne cherches dans le plaisir que la 
jouissance, j’y cherche le profit. Flor. II, 6. Hannibal quum 
victoria posset *uti*, *frui* maluit. Annibal pouvait user de sa 
victoire, il aima mieux en jouir. Cic. Rosc. Am. 45, 131. 
Commoda, quibus *utimur*, lucem, qua *fruimur*, spiritumque, 
quem ducimus, a Deo nobis dari. Les avantages dont nous 
profitons tous les jours, la lumière dont nous jouissons, l’air 
que nous respirons sont des dons de Dieu. Cic. Cat. III, 2, 5. 
Quorum opera... assidue *utor*. Je profite constamment de leur 
activité. Comparez avec Finn. II, 35, 118. In ea, quam *sæpe 
usurpabas*, tranquillitate degere omnem vitam. Laisser couler sa 
vie entière dans la tranquillité que tu as su trouver en mainte 
occasion. Cic. Orat. 51, 169. Post inventa conclusio est, qua 
credo *usuros* veteres illos fuisse, si jam nota et *usurpata* 
res esset. La période oratoire fut inventée plus tard; je crois 
que les anciens en auraient fait usage s’ils l’avaient connue et 
vu employer.

—Utique, v. *Plane*.
—Uxor, v. *Femina*.
—Uvidus, v. *Udus*.


V


Vacare. Otiari. Feriari. Cessare. Nihil agere.
*Vacare*, avoir son temps libre, par opposition à l’*occupatio*, 
qui oblige au travail; *otiari*, n’avoir point d’affaires, par 
opposition aux *negotia*, qui font du travail un devoir; 
*feriari*, jouir du repos des jours de fête, par opposition à la 
besogne journalière; *cessare*, cesser son travail et se 
reposer, par opposition à la peine qu’on vient de prendre; 
*nihil agere*, ne rien faire, par opposition à l’activité en 
général.

—Vacuus, v. *Inanis*.
—Vacillare, v. *Labare*.
—Vadum, v. *Solum*.
—Vadere, v. *Ire*.
—Vagari, v. *Errare*.
—Vafer, v. *Astutus*.
—Vale, v. *Ave*.
—Valde, v. *Perquam*.
—Valere, v. *Posse*.
—Valens, v. *Salus*.
—Valetudo, v. *Æger*.

Validus. Firmus. Robustus.
1. *Validus*, fort, au sens actif, pour l’attaque et 
l’exécution, vigoureux, par opposition à *imbecillis*, comme 
σθεναρός; *firmus* et *robustus*, fort, au sens passif, pour la 
défense, pour supporter quelque chose: le *firmum* tire sa force 
d’une assiette inébranlable, on y met sa confiance, il s’oppose 
à *labans*, *vacillans* et même à *imbecillus*, en grec ϐέϐαιος, 
ferme; le *robustum* tire la sienne de sa nature compacte, de 
l’impénétrabilité de sa matière, il dure, par opposition à 
*tenerum*, comme ῥωμαλέος et ἰσχυρὸς, solide.

2. *Imbecillitas* convient à la faiblesse d’esprit; 
*infirmitas*, à la faiblesse corporelle. Cic. Finn. V, 45. In 
*infirma* ætate *imbecilla*que mente: un âge qui n’est point 
fait, une intelligence qui n’a point de ressort. Et quand ils ne 
se disent tous deux de l’esprit, *imbecillitas* signifie une 
faiblesse naturelle de tête ou de cœur, par exemple, un défaut 
de talent ou de courage; *infirmitas*, une faiblesse morale, par 
exemple, la versatilité qui empêche qu’on ne se fie à nous. Cæs. 
B. G. VII, 77. Nolite stultitia ac temeritate vestra aut 
*imbecillitate* animi omnem Galliam prosternere. Ne cédez ni à 
une folle hardiesse ni à une faiblesse d’esprit qui causerait la 
chute de toute la Gaule. Comparez avec IV, 5. Cæsar 
*infirmitatem* Gallorum veritus quod sunt in consiliis capiendis 
mobiles et rebus plerumque novis student. César avait peur de la 
versatilité des Gaulois, qui sont inconstants dans leurs 
desseins et amoureux de changements.

—Vallum, v. *Agger*.
—Vallus, v. *Stipes*.
—Valvæ, v. *Ostium*.

Varius. Diversus. Contrarius. Versicolor. Variegare.
1. *Varium* exprime les différences qu’on remarque dans un seul 
et même objet; *diversum*, celles qui distinguent un objet d’un 
autre. Catull. 47, 10. Quos longe simul a domo profectos 
*diverse* *variæ* viæ reportant, c’est-à-dire que toutes sortes 
de voies ramènent chez eux dans des directions tout à fait 
différentes. Tac. H. I, 25. Otho postquam *vario* sermone 
callidos et audaces cognovit, pretio et promissis onerat... 
Suspensos cæterorum animos *diversis* artibus (i. e. spe et 
metu) stimulant. Othon cause avec eux, varie l’entretien, 
s’assure qu’ils sont rusés et hardis, les achète à prix d’or et 
les comble de promesses... Pour les autres, on aiguillonne par 
divers moyens ces esprits incertains.

2. Les *diversa* n’ont rien de commun entre eux et s’en vont 
dans des directions divergentes ou même opposées; les 
*contraria* se font face et sont diamétralement opposés. D’où la 
gradation Cic. Divin. II, 55. *Diversas* aut etiam *contrarias*. 
Tout ce qui est du domaine de la conjecture... est sujet de la 
part des hommes aux interprétations les plus diverses et souvent 
les plus opposées[1]. Vell. P. II, 75. *Diversa* præsentibus et 
*contraria* exspectatis sperare. Avoir des espérances qui 
s’écartent des conjonctures et qui sont contraires aux 
probabilités.

3. *Varium*, bigarré, qui offre plusieurs couleurs à la fois, 
ποιϰίλον; *versicolor*, chatoyant, qui change autant de fois de 
couleur qu’il y a de manières de l’exposer à la lumière, αἴολον. 
Propert. III, 13, 32. Aut *variam* plumæ *versicoloris* avem. Un 
oiseau bigarré dont le plumage chatoie. Pline (XXXVII, 10) 
exprime les deux idées par des périphrases lorsqu’il appelle à 
la fois la pierre mithrax *multicolor* et contra solem *varie* 
refulgens.

4. *Variare* signifie en général donner un aspect varié; 
*variegare* signifie en particulier donner un aspect dont la 
variété est dans les couleurs, barioler.

—1 Traduction de la collection Panckoucke.

—Vas, v. *Sponsor*.
—Vasta, v. *Solitudo*.

Vastare. Populari. Diripere. Agere ferre. Expilare. Spoliare. 
Peculari.
1. *Vastare*, ravager, détruire par fureur ou par politique la 
propriété de l’ennemi, πέρθειν, πορθεῖν; *populari*, *diripere* 
et *agere ferre*, piller par intérêt personnel: *populari*, en 
grand, par exemple, enlever la moisson entière, emmener les 
troupeaux; *diripere*, en petit, entrer dans les maisons, rompre 
les armoires; *agere ferre*, des deux manières, comme ἄγειν ϰαὶ 
φέρειν.

2. *Spoliare* et *populari*, s’approprier des dépouilles en 
temps de guerre; *expilare* et *peculari*, *depeculari*, en 
temps de paix: *expilare*, par violence; *peculari*, par 
escroquerie et détournement de la propriété de l’État. Cic. 
Parad. VI, 1. Si socios *spolias*, ærarium *expilas*. Si tu 
dépouilles les alliés, si tu portes la main sur le trésor.

—Vates, v. *Canere*.
—Vaticinari, v. *Divinare* et *Hariolari*.
—Vecors, v. *Amens*.
—Vehemens, v. *Acer*.
—Vegetus, v. *Vigens*.

Velle. Optare. Expetere. Cupere. Avere. Gestire.
1. *Velle*, *optare* et *expetere* expriment des actes de la 
raison qui se possède et se gouverne; *cupere*, *avere* et 
*gestire*, des actes du sentiment surexcité et de la passion. 
Sen. Ep. 116. Cum tibi *cupere* interdixero, *velle* permittam. 
Après t’avoir interdit les désirs, je te permettrai d’avoir des 
volontés.

2. *Velle*, vouloir et coopérer à la réalisation de sa propre 
volonté, θέλειν et ϐούλεσθαι; *optare*, souhaiter et s’en 
remettre à d’autres ou au destin pour la réalisation du souhait, 
ποθεῖν; *expetere*, exiger et mettre les autres en demeure de 
remplir cette exigence, ὀρέγεσθαι. Sen. Ep. 95. Sæpe aliud 
*volumus*, aliud *optamus*. Nos volontés sont souvent en 
désaccord avec nos souhaits. Cic. Off. I, 20. Nihil nisi quod 
honestum sit homines aut admirari, aut *optare*, aut *expetere* 
oportet. Il convient que les hommes n’admirent, ne souhaitent, 
n’exigent rien qui ne soit honorable.

3. *Cupere* exprime un désir violent, passionné; *gestire*, un 
désir vif qui se manifeste par des gestes; *avere*, *havere*, un 
désir impatient, pressant. *Cupidus*, désireux, ἐπιθυμῶν; 
*gestiens*, qui se réjouit à l’idée d’avoir une chose, χρῄζων; 
*avidus*, avide. Cic. Sen. 8. Græcas litteras sic *avide* 
arripui, quasi diuturnam sitim explere *cupiens*. Je me suis 
jeté sur la littérature grecque avec avidité, avec la passion 
d’apaiser une soif qui durait depuis longtemps. Comparez avec 
Att. II, 18. Intellexi quam suspenso animo et sollicito scire 
*averes*, quid esset novi. J’ai compris tes incertitudes et tes 
soucis, ton impatience de connaître les nouvelles. Et IV, 11. 
Perge reliqua; *gestio* scire ista omnia. Continue, je me fais 
une fête de savoir tous ces détails.

—Vellus, v. *Tergus*.
—Velox, v. *Citus*.

Vendere. Venundare. Mancipare.
*Vendere* et *venundare* présentent la vente comme une 
transaction commerciale: dans *vendere*, l’idée principale est, 
comme dans vendre, la livraison de l’objet, et le prix d’achat 
n’est qu’un accessoire; il est opposé à *emere*; c’est le grec 
ἀποδόσθαι; *venundare* fait ressortir, comme étaler, la mise en 
vente, l’offre de la marchandise, πιπράσϰειν, πωλεῖν, ἀπεμπολᾷν. 
*Mancipare*, aliéner, présente la vente comme un acte juridique 
par lequel on cède et transporte à un autre la propriété d’une 
chose avec toutes les prétentions qu’on y avait jusque-là, en 
due forme.

—Venditatio, v. *Jactatio*.
—Venenum, v. *Toxicum*.
—Venerari, v. *Vereri*.
—Veniam dare, v. *Ignoscere*.

Ventus. Procella. Tempestas. Vortex. Turbo.
*Ventus*, le vent, comme terme générique; *procella* et 
*tempestas*, vent violent: *procella*, bourrasque, coup de vent; 
*tempestas*, tempête, orage complet, accompagné d’éclairs, de 
tonnerre, de pluie ou de grêle. *Vortex* et *turbo*, tourbillon: 
*vortex*, tourbillon faible qui ne soulève que la poussière; 
*turbo*, tourbillon impétueux qui cause des dégâts.

—Venundare, v. *Vendere*.
—Vepres, v. *Dumi*.
—Venustus, v. *Formosus*.

Verberare. Icere. Ferire. Cedere. Pulsare. Mulcare. Pavire. 
Cudere.
1. *Verberare*, *ferire* et *icere*, frapper en général, de 
loin, de près, de toute manière. Le *verberans* porte un coup 
qui rebondit; l’*iciens* et le *feriens*, un coup qui pénètre, 
blesse ou brise: l’*iciens* lance son coup, par exemple, 
*fulmine ictus*; le *feriens* pousse et heurte, par exemple, 
*murum ariete ferire*. *Cædere*, *pulsare* et *mulcare* sont des 
termes plus particuliers et signifient battre avec un instrument 
fait exprès: *cædere*, avec un instrument tranchant qui fait une 
blessure, hache, sabre, fouet, verges, étrivières; *pulsare* et 
*mulcare*, avec un instrument contondant, un bâton ou le poing. 
*Pulsare* prend, comme battre, un complément quelconque; 
*mulcare*, comme bâtonner, ne peut avoir pour complément que le 
nom d’un être sensible à la douleur, surtout l’homme.

2. Au sens restreint, *verberare* exprime un châtiment 
administré de sang-froid et qui consiste en coups de bâton, 
c’est une punition en forme infligée par l’autorité compétente; 
*pulsare* et *mulcare* signifient un mauvais traitement par 
coups ou bourrades, exercé par des personnes qui n’y sont point 
autorisées, c’est une vengeance. *Pulsare* s’entend d’un 
traitement grossier; on frappe avec la main ou avec une canne, 
on n’en veut guère qu’à l’honneur et à la dignité des gens; 
*mulcare* marque un traitement brutal; on se sert pour frapper 
des poings ou d’un gourdin; on a surtout en vue de causer des 
douleurs physiques, on rosse.

3. *Pavire*, battre, pour solidifier à force de coups une masse 
molle; *cudere*, pour aplatir et élargir une masse dure. 
*Fulgere*, *battuere* et *cajare* sont des termes vieillis ou 
communs pour battre.

—Verbosus, v. *Garrire*.

Verbum. Vocabulum. Vox. Dictum. Dicterium.
1. *Verbum*, le mot considéré comme une partie de la phrase; 
*vocabulum*, comme un élément de la langue. Les mots, *verba*, 
sont du ressort de l’usage; les termes, *vocabula*, sont du 
ressort du dictionnaire.

2. *Verba*, les mots par rapport à leur signification; *voces*, 
par rapport à leur forme et à leur son.

3. Comme terme technique de grammaire, *vox* comprend toutes les 
huit parties du discours; *vocabulum*, tous les mots proprement 
dits, à l’exception des interjections ou sons naturels; *nomen*, 
seulement les noms appellatifs, adjectifs, substantifs et 
pronoms; et *verbum*, seulement les verbes.

4. Au sens collectif, *verbum* s’entend d’une pensée générale, 
comme sentence; *vox*, *dictum* et *dicterium*, d’une saillie 
qui appartient à telle ou telle personne: *vox* est l’expression 
du sentiment ou de la passion, c’est une exclamation; *dictum* 
est un trait d’esprit et d’intelligence, comme un bon mot. Tac. 
H. III, 39. Audita est *sævissima* Vitellii *vox*, qua se 
pavisse oculos spectata inimici morte jactavit. Vitellius eut 
une exclamation cruelle; on l’entendit qui se vantait crûment 
d’avoir rassasié ses yeux au spectacle de la mort d’un de ses 
ennemis particuliers. Comparez avec Ann. VI, 20. Scitum Passieni 
*dictum* percrebuit, neque meliorem unquam servum, neque 
deteriorem dominum fuisse. Un trait spirituel de l’orateur 
Passiénus et qui courut partout, c’est qu’il n’y avait jamais eu 
ni de meilleur esclave ni de plus mauvais maître.

5. *Dictum*, terme général et populaire pour toute parole 
piquante; *dicterium*, terme savant d’une époque postérieure 
pour une parole piquante par excellence qui est le fruit de 
l’esprit naturel développé par l’étude des lettres et le 
commerce de la bonne société.

—Verecundia, v. *Castus*.

Vereri. Timere. Metuere. Spes. Fiducia. Timor. Timiditas. 
Ignavia. Formido. Horror.
1. *Vereri* exprime, comme αἰδεῖσθαι, un effet qui a sa raison 
d’être dans une dignité qui nous impose; *metuere* et *timere* 
expriment, comme δεῖσαι et φοϐεῖσθαι, un effet qui résulte du 
caractère dangereux et menaçant d’un objet. Le *timens* et le 
*metuens* craignent de courir un danger; le *verens* craint 
d’être couvert de honte et de confusion. Cic. Phil. XII, 12: 
Quid? veteranos non *veremur*? nam timeri ne ipsi quidem volunt. 
Eh quoi! est-ce que nous ne révérons point les vétérans? car, 
pour aller jusqu’à la peur, c’est ce qu’ils ne veulent point eux-
mêmes. Sen. II, 37. *Metuebant* eum servi, *verebantur* liberi, 
carum omnes habebant. Ses esclaves le craignaient, ses enfants 
le révéraient, tout le monde le chérissait. Liv. XXXIX, 37. 
*Veremur* quidem vos, Romani, et si ita vultis etiam *timemus*. 
Nous vous révérons, ô Romains, et nous avons même peur de vous, 
si c’est là ce que vous voulez. Afran. ap. Gell. XV, 13. Ubi 
malunt *metui* quam *vereri* se ab suis. Dès qu’ils aiment mieux 
être craints que révérés par les leurs. Sen. Ir. III, 32. 
Quibusdam *timeamus* irasci, quibusdam *vereamur*. Ne nous 
fâchons point contre certains personnages, contre ceux-là par 
peur, contre ceux-ci par une crainte respectueuse.

2. *Metus*, la crainte prise comme l’attente d’un mal qu’on a en 
perspective, auquel on songe, l’inquiétude par prévoyance et 
prudence, comme δέος, synonyme de *cautio*; *timor*, la peur par 
lâcheté et faiblesse. En d’autres termes, la crainte, *metus*, 
est une affaire d’intelligence, elle occupe la pensée; la peur, 
*timor*, est une affaire de sentiment, elle saisit le cœur. 
*Metus* s’oppose à *spes*; *timor*, à *fiducia*, *animus*. Cic. 
Tusc. IV, 31. *Confidere* decet, *timere* non decet. Il s’agit 
d’avoir pleine confiance, il ne s’agit point d’avoir peur.

3. Même différence entre *spes*, l’espérance, et *fiducia*, la 
confiance. Sen. Ep. 16. Jam de te *spem* habeo, nondum 
*fiduciam*. Tu me donnes déjà des espérances, tu ne m’inspires 
pas encore de confiance. Tac. Agr. 3. Nec *spem* modo ac votum 
securitas publica, sed ipsius voti *fiduciam* ac robur 
assumpserit. On ne se borne plus à espérer et à appeler de ses 
vœux la sécurité publique, mais on en jouit avec un sentiment de 
confiance et de stabilité. Suet, Cl. 10. Aliquanto minore *spe* 
quam *fiducia*. Il y avait un peu moins d’espérance que de 
confiance.

4. *Timor* présente la peur comme un état passager; *timiditas* 
présente la timidité comme une qualité habituelle qui se 
comporte, par rapport à l’*ignavia*, comme le terme précis par 
rapport au terme général. Lactant. III, 17. Epicurus... 
*ignavum* prohibet accedere ad rem publicam, pigrum exercere, 
*timidum militare*. Epicure ôte aux gens incapables l’accès des 
affaires, aux gens paresseux leur maniement, aux gens timides la 
guerre. L’*ignavia* est l’incapacité de faire aucune action 
noble et particulièrement aucun exploit courageux; la 
*timiditas* est excusable dans certaines circonstances; 
l’*ignavia* est toujours condamnable.

5. La crainte, *metus*, et la peur, *timor*, naissent de la 
réflexion qui distingue nettement l’objet et la cause de 
l’inquiétude. L’effroi, *horror*, et l’épouvante, *formido*, 
naissent d’une émotion vive et subite qui accable l’esprit en 
lui présentant des images pénibles, des visions affreuses et qui 
le rend incapable de se raisonner: mais *formido*, l’épouvante, 
exprime directement un état de l’âme, ὀῤῥωδία; *horror*, 
l’effroi, n’exprime que la manifestation de cet état lorsqu’il 
se révèle par des cheveux qui se dressent, par des yeux égarés, 
etc., comme φρίϰη. Tac. H. IV, 46. *Metus* per omnes ac præcipua 
Germanici militis *formido*. La crainte partout, l’épouvante au 
plus haut chez les troupes de Germanie.

Vereri. Revereri. Venerari. Colere. Observare. Adorare. 
Admirari. Suspicere.
1. *Vereri* et *revereri*, avoir du respect; *venerari*, 
témoigner du respect. Tac. Ann. XIV, 13. *Venerationem sui*, les 
respects qu’on lui rendrait; comparez avec *matris reverentia*, 
le respect que lui inspirait sa mère.

2. *Vereri* marque la considération poussée jusqu’à la crainte 
et à la timidité; *revereri*, la crainte et la timidité 
inspirées par la considération. Dans *vereri*, c’est la crainte; 
dans *revereri*, la considération qui est l’idée principale. 
*Verecundia* signifie la peur de se mettre dans son tort vis-à-
vis d’une personne que l’on considère; *reverentia*, la 
conviction intime que le mérite de la personne justifie cette 
peur.

3. *Venerari* ne s’emploie (du moins dans Cicéron) qu’en parlant 
des honneurs qu’on rend aux dieux ou à des êtres supérieurs; 
*observare* se dit de ceux qu’on rend aux hommes; *colere*, des 
deux. Cic. Rep. I, 12. Ut... Africanum ut *deum coleret* Lælius, 
domi vicissim Lælium *observaret* in parentis loco Scipio. 
Lélius honorerait comme un dieu Scipion l’Africain; à Rome, 
Scipion à son tour aurait pour Lélius toutes les attentions 
qu’on a pour un père. Le *venerans* ne vise qu’à exprimer le 
respect qu’il doit, et à détourner de lui par son humilité la 
colère des dieux; le *colens* vise par des complaisances, des 
services et des égards de toute sorte, à gagner la faveur de 
quelqu’un et à en retirer des fruits comme d’un champ cultivé. 
La *veneratio* se marque surtout par la prière, le *cultus* par 
le sacrifice; la *veneratio* est un acte isolé, passager, le 
*cultus*, une manifestation permanente de respect. Tac. H. I, 
10. Vespasianus... Titum filium ad *venerationem* *cultum*que 
(Galbæ) miserat, c’est-à-dire que Titus devait présenter au 
nouvel empereur l’hommage de Vespasien et rester à la cour.

4. *Observare* comparé à *colere* donne à la pensée un tour 
indirect et se dit des égards auxquels on ne manque pas, par 
opposition à la négligence; mais il ne suit point de là que l’un 
des deux termes soit plus fort et l’autre plus faible. *Colere* 
s’entend de démonstrations palpables, *operam*; *observare*, 
d’attentions délicates, *pietatem*, et c’est tantôt aux unes, 
tantôt aux autres qu’on attache le plus de prix.

5. *Adorare*, terme général pour toute espèce de culte rendu aux 
dieux; la *veneratio* tend à se restreindre aux gestes, la 
*precatio* aux formules.

6. *Reveremur* validas auctoritates; *admiramur* raras virtutes; 
*suspicimus* excellentia dignitate. Nous respectons l’autorité, 
nous admirons la vertu, nous levons les yeux vers les grandeurs. 
Je me représente d’ailleurs le *reverens* dans un état de 
crainte silencieuse; l’*admirans*, dans un enthousiasme bruyant 
ou du moins visible; le *suspiciens*, sous les traits d’une 
personne étonnée qui sent humblement sa propre infériorité. 
*Revereri* se rapporte particulièrement à une supériorité 
morale; *admirari*, à une supériorité intellectuelle et morale; 
*suspicere*, à une supériorité quelconque, même de hasard.

Vernalis. Vernilis.
*Vernaliter* contient un éloge: avec l’adresse et la prestesse 
d’un serviteur bien appris et zélé; il est synonyme de *sedulo*. 
*Verniliter* contient un blâme: d’une manière ignoble et commune 
qui sent l’esclavage; il est synonyme de *serviliter*; mais 
*verniliter* se rapporte à la grossièreté des façons, comme 
rustiquement; *serviliter*, à la bassesse des sentiments, comme 
servilement.

—Verres, v. *Sus*.
—Versutus, v. *Astutus*.
—Versicolor, v. *Varius*.

Vertere. Torquere. Convertere. Invertere. Pervertere.
1. *Vertere*, tourner ou retourner, c’est-à-dire remuer un objet 
pour lui donner une autre position ou une autre place, τρέπειν; 
*torquere*, tourner dans le sens de mouvoir autour d’un point 
fixe ou d’un axe, στρέφειν.

2. *Convertere* signifie 1º avec un sujet au pluriel: tourner 
tous à la fois, par exemple Cæs. B. C. I, 80. Ut pæne terga 
*convertant*, peu s’en faut qu’ils ne tournent le dos tous à la 
fois; 2º par rapport à l’achèvement de l’action: tourner tout à 
fait. *Invertere* veut dire seulement tourner à moitié, en sorte 
que l’objet prenne la position inverse et montre l’envers; 
enfin, *pervertere*, tourner en sorte que l’objet prenne une 
fausse position, soit hors d’usage, ou perdu, mettre sens dessus 
dessous.

—Verutum, v. *Missile*.
—Vesanus, v. *Amens*.

Vestis. Vestitus. Vestimentum. Amictus. Amiculum. Cultus. 
Habitus.
1. *Vestis*, terme général qui signifie tantôt l’habillement 
entier, *vestitus*, tantôt une pièce de l’habillement, 
*vestimentum*. *Vestem mutare* veut dire prendre le deuil; 
*vestimenta mutare*, changer d’habits.

2. *Vestis* et *vestimentum*, vêtement qui couvre le corps par 
raison de nécessité ou de décence; *amictus* et *amiculum*, 
vêtement qu’on met par-dessus les autres pour avoir plus chaud 
ou pour se parer: *amictus*, tout l’habillement de dessus; 
*amiculum*, pièce détachée, surtout. Tac. G. 17. Feminæ sæpius 
lineis *amictibus* velantur, partemque *vestitus* superioris in 
manicas non extendunt. Les femmes portent plus souvent que les 
hommes des vêtements de dessus en lin, et il n’y a point de 
manches dans le haut de leur habillement.

3. *Cultus* et *habitus* expriment des idées plus complexes que 
*vestis*: *cultus* comprend tout ce qui se rattache à la mise, 
ceinture, chapeau, parures, armes; *habitus*, tout ce qui touche 
de près ou de loin à la toilette, propreté, coiffure, tenue. 
Suet. Cæs. 44. Dicam ea quæ ad formam et *habitum* et *cultum* 
et mores pertineant. Je vais esquisser son portrait et dire un 
mot de sa toilette, de sa mise, de ses mœurs. Cal. 52. *Vestitu* 
calceatuque cæteroque *habitu*. Dans son habillement, dans sa 
chaussure, dans toute sa toilette.

Vetare. Interdicere.
*Vetare*, défendre au nom de la loi par opposition à *jubere*; 
*interdicere*, interdire en vertu des pouvoirs qu’on tient de sa 
charge par opposition à *addicere*, *permittere*.

—Veternus, v. *Antiquus*.
—Vetula, v. *Anus*.

Vetus. Senex. Grandævus. Longævus. Senecta. Senectus. Senium.
1. *Vetus homo*, l’homme vieux à partir de la cinquantaine, par 
opposition à *juvenis*, l’homme jeune, comme γέρων; *senex*, le 
vieillard à partir de la soixantième année avec une idée 
accessoire de dignité, comme πρεσϐυτής: enfin *grandævus* et 
*longævus*, vieillard chargé de jours qui a dépassé la durée 
ordinaire de la vie, c’est-à-dire à partir à peu près de la 
quatre-vingtième année.

2. *Senecta*, la vieillesse au sens indifférent, comme degré de 
la vie; *senectus*, la vieillesse vénérable et expérimentée qui 
impose du respect et des égards; *senium*, le grand âge qui 
affaiblit, accable et qu’on peut regarder comme une infirmité.

—Vetus, vetustus, v. *Antiquus* et *Puer*.
—Via, v. *Iter*.
—Vibrare, v. *Librare*.

Vicinus. Finitimus. Confinis.
*Vicini*, voisins, d’une maison, d’une cour à l’autre; 
*finitimi* et *confines*, d’un pays à l’autre: *finitimi*, au 
sens simple et incomplexe, nos voisins, ceux qui habitent à 
notre frontière, c’est un simple terme géographique; *confines*, 
exprime une relation réciproque, il s’agit de peuples 
mutuellement voisins qui ont une frontière en commun, avec une 
idée morale accessoire, celle d’une amitié qui se joint au 
voisinage. Les *finitimi* sont séparés par une démarcation, 
*finibus diremti*; les *confines* ou *confinio conjuncti* ont 
des points de contact.

Vicissim. Invicem. Mutuo.
*Vicissim* marque comme alternativement et vice versa que deux 
personnes ou deux objets font ou éprouvent successivement 
quelque chose: *invicem* et *mutuo*, qu’ils le font ou 
l’éprouvent en même temps: *invicem* a plus de rapport à des 
actions; *mutuo*, à des situations réciproques. Ils répondent à 
réciproquement et mutuellement.

—Victus, v. *Vita*.

Videre. Cernere. Spectare. Intueri. Conspicere. Adspicere. 
Adspectus. Conspectus. Obtutus.
1. *Videre* et *cernere*, voir, prendre connaissance par 
l’organe de la vue: *videre*, prendre connaissance en gros, 
comme ὁρᾷν, par opposition à ne pas voir à cause de quelque 
obstacle qui boucherait la vue; *cernere*, prendre une 
connaissance précise et claire, par opposition à une vue 
incertaine et troublée. *Spectare*, *intueri*, *tueri* et 
*contueri*, regarder, arrêter les yeux sur un objet: *spectare*, 
regarder tranquillement un objet qui intéresse l’esprit et s’y 
arrêter comme à un spectacle, considérer, θεᾶσθαι; *intueri*, 
fixer son regard sur un objet qui attire l’imagination ou le 
cœur, contempler, θεωρεῖν. Cic. Famm. VII, 1. Neque nos qui hæc 
*spectavimus*, quidquam novi *vidimus*. Et nous-mêmes qui avions 
les yeux ouverts sur cela, nous n’avons rien vu de nouveau.

2. *Intueri* signifie simplement contempler avec attention, mais 
*contueri*, contempler avec fixité, avec pénétration et avec de 
grands yeux.

3. *Conspicere*, apercevoir, c’est-à-dire avoir la vue frappée 
d’un objet et le plus souvent sans s’y attendre; *adspicere*, 
regarder, c’est-à-dire jeter les yeux sur un objet, qu’on ait ou 
non conscience de la sensation.

4. *Adspectus* a le sens actif, c’est le sujet qui regarde; 
*conspectus* a le sens passif, c’est le sujet qui est vu, qui 
fait tableau, c’est encore et souvent le cercle que la vue 
embrasse. *Obtutus*, le regard, a le sens neutre. Suet. Tib. 43. 
Ut *adspectu* deficientes libidines excitaret. Pour rallumer par 
cette vue ses feux épuisés. Comparez avec Cal. 9. Tumultuantes 
*conspectu* suo flexit. Sa vue fit reculer les soldats soulevés. 
Et avec Cic. Orat. III, 5. Qui vultum ejus quum ei dicendum 
esset, *obtutum*que *oculorum* in cogitando probe nosset. Lui 
qui connaissait parfaitement l’air qu’il prenait au moment de 
parler et le regard qu’il avait quand il réfléchissait.

—Viere, v. *Ligare*.

Vigens. Vegetus. Vividus. Vivus. Animans. Vitalis. Vivax.
1. *Vigens* se dit d’un homme frais et vigoureux de corps et 
d’esprit; *vegetus*, d’un homme éveillé et vif sous le rapport 
de l’esprit; *vividus*, d’un homme plein de vie et d’énergie au 
moral. Liv. VI, 22. Exactæ jam ætatis Camillus erat... sed 
*vegetum* ingenium in *vivido* pectore vigebat, virebatque 
integris sensibus. Camille conservait dans un âge avancé un 
esprit vif et frais, un cœur énergique, une constitution intacte 
et florissante.

2. *Vivus*, vivant par opposition à mort; *animans*, animé par 
opposition à inanimé.

3. *Vitalis*, qui a la vie longue; *vivax*, qui a la vie dure.

Vigil. Insomnis. Exsomnis.
*Vigil* présente l’état de veille par le côté positif: on sait 
ce qu’on fait, on veut le faire, on y applique ses forces, on 
est éveillé et agissant, c’est le grec ἄγρυπνος. *Insomnis* et 
*exsomnis* ne présentent ce même état que par le côté négatif, 
comme une privation de sommeil, ἄύπνος; mais l’*insomnis* ne 
peut pas, l’*exsomnis*, ne veut pas dormir. Tac. Ann. I, 65. Cum 
oberrarent tentoriis *insomnes* magis quam *pervigiles*. Ils 
erraient le long des tentes faute de pouvoir dormir plutôt que 
par un surcroît de vigilance. Vell. Pat. II, 88. Mæcenas ubi res 
*vigiliam* exigeret, sane *exsomnis*. Quand les affaires 
exigeaient de la vigilance, Mécène se privait tout à fait de 
sommeil. Hor. Od. III, 7, 6. Noctes non sine multis *insomniis* 
lacrimis agit. Il passe ses nuits dans les pleurs sans sommeil. 
Comparez avec 25, 7. Non secus in jugis *exsomnis* stupet Evias. 
Comme une bacchante qui court la montagne et qui lutte contre le 
sommeil reste stupéfaite à la vue de l’Hèbre.

Villa. Fundus. Prædium. Ager. Campus. Rus. Arvum.
1. *Villa*, maison de campagne ordinairement avec une pièce de 
terre; *fundus*, pièce de terre ordinairement avec une maison de 
campagne; *prædium*, tantôt la maison, tantôt la pièce, comme 
bien de campagne. *Villa* est d’ailleurs un terme 
d’architecture; *fundus*, un terme économique; *prædium*, un 
terme de droit. Cat. R. R. 3. Ita ædifices, ne *villa* *fundum* 
quærat, neve *fundus* *villam*. Bâtissez dans de justes 
proportions en sorte que la maison n’ait pas l’air de courir 
après le domaine, ni le domaine après la maison.

2. *Villa*, *fundus* et *prædium* supposent un propriétaire, 
comme *portio*; *ager*, *arvum*, *rus* et *campus* se conçoivent 
sans aucun rapport à un propriétaire, comme *pars*.

3. *Ager* et *campus*, la campagne, cultivée ou non: *ager*, le 
sol par opposition au terrain occupé par des constructions ou 
des plantations d’arbres, à *urbs*, *oppidum*, *vicus*, 
*hortus*, *silva*, comme ἀγρός; *campus*, les basses terres et 
les plaines, comme πεδίον, par opposition aux hauteurs, à *mons* 
et *collis*.

4. *Rus* et *arvum*, le champ, la terre à blé: *rus*, par 
opposition au village ou à la ville, comme ἄρουρα; *arvum*, par 
opposition aux pâturages et aux plantations d’arbres, à 
*pabulum*, *pascuum*, *pratum*, *olivetum*, comme ἄροτος. Cic. 
Fr. ap. Quintil. IV, 2, 131. *Fundum* habet in *agro* Thurino 
Tullius paternum. Tullius possède un bien patrimonial dans la 
banlieue de Thurium. Orat. III, 33. De *fundo* emendo, de *agro* 
colendo. Un domaine à acheter, un sol à cultiver. Tac. G. 26. 
*Arva* per annos mutant, et superest *ager*. Ils changent tous 
les ans de champs de blé, et ce n’est pas le sol qui leur 
manque.

Vincere. Superare. Opprimere.
1. *Vincere*, chasser l’adversaire de sa position, comme 
vaincre, νιϰᾷν; *superare*, prendre le dessus sur son 
adversaire, comme ὑπερϐάλλεσθαι. Le *vincens* est aux prises 
avec des ennemis, le *superans* avec des obstacles. Tac. Ann. 
II, 25. *Invictos* et nullis casibus *superabiles* Romanos. Les 
Romains sont invincibles et supérieurs à tous les événements[1].

2. *Evincere* marque en particulier l’acharnement et la durée du 
combat; *devincere*, le succès du combat et la plénitude de la 
victoire.

3. *Vincere*, vaincre à la suite d’un combat; *opprimere*, sans 
combat, en paraissant, par surprise ou par une supériorité de 
forces décisive. Cic. Mil. II. Vi *victa* vis vel potius 
*oppressa* virtute audacia est. La force a vaincu la force, ou 
pour mieux dire, le vrai courage a d’abord accablé l’audace. Et 
de même Muren. 15. Mithridatem L. Murena *repressum* magna ex 
parte, non *oppressum* reliquit. Au départ de L. Muréna, 
Mithridate était fort empêché, mais point accablé.

—1 Traduction Panckoucke.

—Vincire, v. *Ligare*.

Vincula. Catenæ. Compedes. Pedicæ. Manicæ.
*Vincula*, toute sorte de liens, terme générique par rapport à 
*catenæ*, comme δεσμοί; *catenæ*, chaînes, soit pour enchaîner, 
soit pour d’autres usages, comme ἁλύσεις; *compedes*, fers en 
général pour les mains ou les pieds: *pedicæ*, pour enchaîner 
les pieds; *manicæ*, pour enchaîner les mains, menottes. Tac. 
Ann. VI, 14. Celsus in *vinclis* laxatam *catenam* et 
circumdatam in diversum tendens suam ipse cervicem perfregit. 
Celsus était lié; à force de tirer sur une chaîne lâche qui 
faisait le tour du cou il réussit à se casser le cou.

Vindicta. Ultio. Talio. Pœna. Mulcta. Castigatio. Puniri.
1. *Vindicta*, acte de justice comme la punition; *ultio*, acte 
de colère comme la vengeance; *talio*, acte de représailles.

2. *Ultio*, *vindicta* et *talio*, actes d’autorité privée; 
*punitio*, *mulctatio* et *castigatio*, actes d’autorité 
publique: *pœna*, peine afflictive qu’exige la loi violée et 
offensée; *mulcta*, satisfaction que réclament la justice et 
l’équité en compensation d’un dommage et qui consiste de 
préférence en une amende; *castigatio*, correction qui s’adresse 
à un individu, surtout par voie de réprimande. La *pœna* profite 
au public, la *mulcta* à la partie adverse, la *castigatio* au 
coupable.

3. *Punire*, punir suivant les principes de la justice; 
*puniri*, dans Cicéron, exercer une vengeance personnelle.

—Vinolentus, v. *Ebrius*.

Vinum. Temetum.
*Vinum*, nom général et usuel; *temetum*, nom archaïque et 
poétique du vin.

—Violare, v. *Lædere*.
—Virga, virgultum, v. *Rami*.
—Vir, v. *Homo* et *Puer*.

Virgo. Puella. Virago.
*Virgo*, fille qui n’est point mariée, jeune ou vieille, par 
opposition à *mulier*, παρθένός; *puella*, jeune femme mariée ou 
non, par exemple l’épouse de Néron, Octavie, à l’âge de vingt 
ans, dans Tac. Ann. XIV, 64, ϰόρη; *virago*, jeune fille forte 
comme un homme, héroïque, par exemple les amazones, ἀντιάνειραι.

Virtus. Innocentia. Honestas.
*Virtus*, la vertu qui se manifeste par des actions solides et 
méritoires; *innocentia*, par une conduite irréprochable et 
surtout désintéressée; *honestas*, par des sentiments vertueux 
et nobles.

—Virtus, v. *Ferocia*.
—Viscera, v. *Caro*.
—Vis, v. *Potentia*.

Vita. Salus. Victus.
1. *Vita*, la vie dans sa durée, par opposition à *mors*; 
*salus*, la vie sauve, par opposition à *interitus*, *exitium*.

2. *Vita*, la vie publique, *victus*, la vie privée d’un homme. 
Nep. Alc. 1. Splendidus non minus in *vita* quam in *victu*. 
Aussi magnifique dans la vie publique que dans la vie privée.

—Vitalis, v. *Vigens*.

Vitium. Menda. Mendum. Labes. Macula.
*Vitium*, défaut quelconque; *menda*, défaut naturel, surtout 
corporel, infirmité, ϐλάϐη; *mendum*, faute qu’on a commise, 
surtout dans des écrits, bévue, ἁμάρτημα; *labes*, faute 
infamante, souillure, λύμη; *macula*, défaut qui défigure, 
tache, ϰηλίς.

—Vituperare, v. *Reprehensio*.
—Vivax, vividus, v. *Vigens*.
—Virus, v. *Toxicum*.
—Vivus, v. *Vigens*.

Vix. Ægre.
*Vix*, à peine, se rapporte exclusivement, comme σχολῄ, à la 
chose qui pour un rien manquerait, par opposition à *omnino 
non*; *ægre*, avec peine et à grand’ peine, μόλις et μόγις, se 
rapporte au sujet qui agit et qui est inquiet de savoir s’il 
réussira complétement ou s’il échouera, par opposition à facile.

—Vocabulum, v. *Verbum*.
—Vocare, v. *Nominare*.
—Vociferari, v. *Clangere*.

Volucres. Aves. Alites.
*Volucres*, tout ce qui vole, y compris les insectes ailés, les 
volatiles, comme πτηνός; *aves* et *alites*, les oiseaux 
seulement: *avis*, terme général d’histoire naturelle pour tous 
les oiseaux, comme ὄρνις; *ales*, terme choisi pour les grands 
oiseaux seulement, comme οἰωνὸς, en particulier l’aigle; et 
*alites*, comme terme technique de la langue des augures, les 
oiseaux dont on observait et interprétait le vol, par opposition 
à *oscines* ou aux oiseaux dont on interprétait le chant et les 
cris. Ovid. Art. am. III, 410. Jovis in multas devolat *ales* 
*aves*. L’oiseau de Jupiter fond sur la gent emplumée.

—Voluntate, v. *Sponte*.
—Voluptas, v. *Cupido*.

Vorago. Vortex. Gurges.
*Vorago* et *barathrum*, qui est étranger et poétique, eau sans 
fond, abîme qui peut exister dans un marais, un étang, un lac; 
*vortex* et *gurges*, supposent une eau agitée: le *vortex* se 
meut dans le sens horizontal, l’eau tourne simplement en cercle, 
empêchant les objets qui surnagent d’aller plus loin, comme le 
tourbillon; le *gurges* se meut dans le sens vertical, il 
entraîne au fond ce qui tombe dans son domaine, comme le 
gouffre. Liv. XXVII, 30. Navis retro *vortice* intorta. Vaisseau 
ramené en arrière par le tourbillon. Comparez avec XXII, 6. 
Deficientibus animis hauriebantur *gurgitibus*. Le cœur leur 
manquait et ils étaient engloutis dans les gouffres.

—Vox, v. *Verbum*.

Vulnus. Plaga. Ulcus. Cicatrix. Saucius.
1. *Vulnus* et *plaga*, lésion qui provient d’une cause 
extérieure: *vulnus*, d’une arme ou d’un instrument tranchant, 
blessure; *plaga*, d’un instrument quelconque, contusion; 
*ulcus*, plaie ouverte ou ulcère, abcès crevés, etc.; et 
*cicatrix*, cicatrice qui remplace la blessure après la 
guérison. Suet. Vit. 10. Verbera et *plagas*, sæpe *vulnera*, 
nonnunquam necem repræsentantes adversantibus. La moindre 
résistance valait aux gens des coups et des contusions, souvent 
des blessures, quelquefois la mort.

2. *Vulneratus*, blessé en général; *saucius*, mis hors de 
combat par une blessure, c’est le terme propre pour les blessés 
à la bataille. Cic. Verr. I, 27. Servi nonnulli *vulnerantur*, 
ipse Rubrius *sauciatur*. Plusieurs esclaves sont blessés, 
Rubrius est mis hors de combat.

—Vultus, v. *Facies*.


INDEX DES SYNONYMES GRECS


Α
Ἀγαθὴ τύχηCasus
ἈγαθόςBonus
ἌγαλμαImago
ἈγάπηDiligere
Ἄγειν ϰαὶ φέρεινVastare
ἈγέληPecus
ἈγροῖϰοςRus
ἈγρόςVilla
ἌγρυπνοςVigil
ἈγχιστεῖςNecessarius
ἈδολεσχίαGarrire
ἈείδεινCanere
ἌζηLutum
ἎθλονPræmium
ΑἰανόςPridem
ΑἰγιαλόςRipa
ΑἰδεῖσθαιVereri
ἈΐδιονContinuus
ΑἶθεινArdere
ΑἷμαSanguis
ΑἰνόςAtrox
ΑἴολονVarius
ΑἱρεῖνSumere
ΑἰσχρόςTeter
ΑἰτῶνRogare
ΑἰχμήAcies
ΑἰώνιονContinuus
ἈϰεῖσθαιMederi
ἈϰέραιοςPurus
ἈϰήρατοςPurus
ἈϰολουθεῖνComitari
ἌϰοςMederi
ἈϰούεινAudire
ἈϰριϐείαOpera
ἈϰροᾶσθαιAudire
ἌϰροςSummus
ἈϰτήRipa
ἌϰωνMissile
ἈλᾶσθαιErrare
ἌλγοςDolor et Cura
ἉλίαConcilium
ἍλιςSatis
Ἄλλοι (οἱ)Cæteri
ἍλςMare
Ἄλσος, ἄλτιςSilva
ἉλύσειςVincula
ἍμαUna
ἉμάρτημαVitium
ἈμέριμνοςTutus
ἌμφωUterque
Ἀνάγϰη ἐστίνNecesse est
ἈναδέχεσθαιPolliceri
ἈναιρεῖνInterficere
ἈναίσθητοςStupidus
ἈναμιμνήσϰεσθαιMeminisse
ἈνανεύωNegare
ἈνάπτεινAccendere
ἈναρίθμητοςInnumerus
ἈναφανδόνAperire
ἈναφλογίζεινAccendere
ἈνδράποδονServus
ἈνδριάςImago
ἈνδροφόνοςHomicida
ἈνευρεῖνInvenire
ἈνήρPuer et Homo
ἈνήριθμοςInnumerus
Ἀνθρωπείως et ἀνθρωπίνωςHumanitus
ἌνθρωποςHomo
ἈνίαCura
ἈντιστατήςAdversarius
ἈντιχαρίζεσθαιGratias agere
ἍπαντεςQuisque
ἈπατᾷνFallere
ἈπεμπολᾷνVendere
ἌπλετοςMagnus
ἈποϐαλεῖνAmittere
ἈποϐάλλεινSpernere
ἈποδόσθαιVendere
ἈποθενProcul
ἈποϰρύπτεινCelare
ἈπονεύωNegare
ἈπορίαPaupertas
Ἀπὸ τύχηςCasu
ἈποφάναιNegare
ἈργόςAlbus
ἈρεσϰεύεινAssentiri
ἌρθρονMembrum
ἈριστερόςSinister
ἈρνεῖσθαιNegare
Ἄροτος, ἄρουραVilla
ἉρπαϰτήρPræda
ἌρσηνHomo
ἈρχαῖοςAntiquus
ΑρχεινJubere
ἈσιτίαFames
ἈσϰεῖνComere
ἈσϰηθήςSalvus
ἌσμενοςSponte
ἈσπίςScutum
ἈστραπήFulgur
ἌστρονStella
ἈσφαλήςTutus
ἈτιμίαIgnominia
ἈτραπόςIter
Αὖθις et αὖθις ἐξ ὑπαρχῆςIterum
ΑὖοςAridus
ἌϋπνοςVigil
ΑὔραAnima
ΑὐτόμολοςPerfuga
ΑὐτομάτωςSponte
ΑὐχμόςLutum
ἈφθόνωςSatis
ἈφνειόςDivitiæ
ἌφρωνAmens
ἈχαιοίAchivi
ἈχανήςMagnus
ἌχθοςMoles
ἌχλυςObscurum
ἍψοςMembrum
Β
ΒάδηνPaulatim
ΒαδίζεινIre
ΒάναυσοιFaber
ΒάροςMoles
ΒαστάζεινFerre
ΒαΰζεινLatrare
ΒέϐαιοςValidus
ΒέλοςMissile
ΒλαϐερόςCulpa
ΒλάϐηVitium
ΒλάξStupidus
Βλέπων (τόρον ou ταυρηδὸν)Atrox
ΒλοσυρόςTeter
ΒόρϐοροςLutum
ΒούλεσθαιVelle
ΒραδύνεινManere
ΒραδύςStupidus
ΒρότοςSanguis
Γ
ΓαῖαTellus
ΓελᾷνRidere
ΓένοςGens
ΓεραιόςAntiquus
ΓέραςDonum
ΓέραςPræmium
ΓερούσιοςAntiquus
ΓέρωνAntiquus, Puer, Vetus
ΓῆTellus
ΓλυϰύςSuavis
ΓνώμηSententia
ΓράμμαLittera
Δ
ΔαίμωνNumen
ΔαϰρύεινLacrimare
ΔάνοςFœnus
ΔασύςAngustus
ΔέεινLigare
ΔεῖNecesse est
Δεινόν τιDelictum
ΔεινόςAtrox
ΔεῖξαιOstendere
ΔεῖσαιVereri
ΔεόμενοςRogare
ΔέοςVereri
ΔέρμαTergus
ΔεσμεύεινLigare
ΔεσμοίVincula
ΔεύτερονIterum
ΔέχεσθαιSumere
ΔῆλονAperire
ΔηλῶσαιOstendere
ΔῆμοςGens
ΔιατρίϐεινManere
ΔίδυμοςDuplex
ΔιολέσαιAmittere
ΔιπλοῦςDuplex
ΑμώςServus
ΔόμοιÆdificium
ΔόξαGloria et sententia
ΔοράTergus
ΔόρυMissile
ΔοῦλοςServus
ΔοῦποςFragor
ΔραπέτηςPerfuga
ΔύναμιςPotentia
ΔύνασθαιPosse
ΔυναστείαPotentia
ΔυσειδήςTeter
Δυσμένεια, δύσνοιαOdium
ΔυσφημίαIgnominia
ΔώματαÆdificium
ΔῶρονDonum
Ε
ἘγγελᾷνRidere
ἘγγυᾷνPolliceri
ἘγγύςÆquus
ἜγϰαρποςFœcundus
Ἕδος, ἕδραSedes
ἜθειραCrinis
ἘθελοντήςSponte
ἜθνοςGens
ἜθοςConsuetudo
ΕἶδοςFigura
Εἴδωλον, εἰϰώνImago
ΕἰμαρμένηCasus
Εἰς ϰενόνFrustra
ΕἰωθέναιSolere
ἝϰαστοιQuisque
ἙϰάτεροςUterque
ἘϰδημεῖνProficisci
ἙϰηλίαQuies
ἘϰθανεῖνMors
ἘϰϰλησίαConcilium
ἙϰούσιοςSponte
ἘϰφοράFunus
ἙϰώνSponte
ἘλεεῖνMisereri
ἝλοςLacuna
ἘμϐαίνεινIre
ἘμπολᾷνEmere
ἘμφανίσαιOstendere
ἘνδαίεινAccendere
ἜνδειαPaupertas
ἘνίοτεNonnunquam
ἘντελήςFinire
ἘντέλλεσθαιJubere
ἘνύπνιονSomnus
ἘξαπίνηςRepente
ἜξεστιConcessum est
ἘξουσίαPotentia
Ἔοιϰεν (ὡς)Censere
ἘπαγγέλλεσθαιPolliceri
ἘπιειϰῶςHumanitus
ἘπιθυμῶνVelle
ἘπιϰαμπήςCurvus
ἘπιτήδειοςIdoneus
ἘπῳδαίCanere
ἘπωμίςArmus
Ἐρᾷν, ἐρᾶσθαιDiligere
ἘργασίαOpera
ἜργονAgere
ἜριφοςCaper
ἙρπετόνRepere
ἘῤῥωμένοςConfisus
ἜῤῥωσοAve
ἜρωςDiligere
Ἔσθ’ ὅτεNonnunquam
ἜσχατοςExtremus
ἜταιNecessarius
ἙταῖροιSocius
ΕὐθηνήςFœcundus
ΕὐθύςRepente
ΕὐϰαιρίαOccasio
ΕὐνήCubile
ΕύποροςDivitiæ
ΕὔσϰιοςObscurum
ΕὔτοϰοςFœcundus
ΕύτροποςBonus
ΕὐτυχήςFelix
ΕύφοροςFœcundus
ΕὐχαριστεῖνGratias agere
ΕύχεσθαιRogare
ἘφεῖναιConcedere
ἘφίεσθαιJubere
ἜχθραOdium
ἘχθρόςAdversarius
Ἔχιδνα, ἔχιςRepere
Ζ
ΖόφοςObscurum
ΖῶονAnimal
Η
ἭδεσθαιGaudere
ἩδύςSuavis
ἮθοςConsuetudo
ἨιώνRipa
ἩμίθεοςNumen
Ἤν, ἤνι, ἠνίδεEn
ἨνίονFrenum
ΉπιοςMitis
ἮριMane
ἩσυχίαQuies
ἨχήFragor
Θ
ΘάλασσαMare
ΘαλλοίRami
ΘαμάSæpe
ΘαμειόςAngustus
Θάνατος, θανεῖν (πανδίϰως)Mors
ΘάρσοςFides
ΘεᾶσθαιVidere
ΘέλεινVelle
Θέμις ἐστίConcessum est
ΘεόςNumen
ΘεωρεῖνVidere
ΘημώνAcervus
Θήρ, θηρίονAnimal
ΘήςIncolere
ΘησαυροίDivitiæ
ΘράσοςFides
ΘρηνεῖνLacrimare
ΘριγϰόςMurus
ΘρίξCrinis
ΘρόνοςSedes
ΘυμόςAnima
Θύρα, θυρίδεςOstium
ΘῶοςCulpa
ΘωπεύεινAssentiri
Ι
ἸᾶσθαιMederi
ἼδιοςPrivus
ἸδούEn
ἸέναιIre
ἸερόνTemplum
ἹερόςSacer
ἹϰανόςIdoneus
ἹϰανῶςSatis
ΙϰετεύεινRogare
ἼλυςLutum
Ἴσα, ἴσωςÆquus
ἸσχύεινPosse
ἸσχυρόςValidus
ἼσωςCasu
Κ
ΚαγχάζεινRidere
ΚαθαρόςPurus
ΚαινόςNovus
ΚαιρόςDies et Occasio
ΚαϰηγορίαMaledictum
ΚαϰίωνDeterior
ΚαρηϰομόωντεςCrinis
ΚαταγελᾷνRidere
ΚατάγωνComitari
ΚαταϰαίεινAccendere
ΚαταϰρύπτεινCelare
ΚαταφρονεῖνSpernere
ΚαταψῇνMulcere
ΚατέχεινManere
ΚελεύεινJubere
ΚέλευθοςIter
Κενόν (εἰς)Frustra
ΚεραυνόςFulgur
ΚερδαλέοςAstutus
ΚέρδοςLucrum
ΚεύθεινCelare
ΚηδεστήςNecessarius
ΚηλίςVitium
ΚλάγγεινClangere
ΚλάδοςRami
ΚλαίεινLacrimare
ΚλέοςGloria
ΚλῆμαRami
ΚλίμαLocus
ΚλιτόςCollis
ΚλώνRami
ΚνέφαςObscurum
ΚνυζᾶσθαιLatrare
ΚοίτηCubile
ΚολαϰεύεινAssentiri
ΚολοφώνCulmen
ΚολωνόςCollis
ΚόμηCrinis
ΚομμοῦνComere
ΚομψόςPurus
ΚόπροςLutum
ΚόρηVirgo
Κορυφή, ϰορυφοῦνAcervus
ΚορυφήCulmen
ΚοσμεῖνComere
ΚραιπάληEbrius
ΚράτοςPotentia
Κρότος, ϰροῦσιςFragor
Κρυμός, ϰρύοςFrigere
ΚρύπτεινCelare
ΚρύσταλλοςFrigere
ΚτείνεινInterficere
ΚτύποςFragor
ΚωϰύεινLacrimare
ΚώλονMembrum
Λ
ΛαϐεῖνSumere
ΛαλεῖνDicere et Garrire
ΛαμπάςCandela
ΛάμπωLucere
ΛέγεινDicere
ΛέϰτρονCubile
ΛευϰόςAlbus
ΛῃστήςPræda
ΛίθοςSaxum
ΛίμνηLacuna
ΛίμοςFames
ΛιπαρῶνRogare
ΛόγχηMissile
ΛοιδορίαMaledictum
Λοιποί (οἱ)Cæteri
ΛοῖσθοςExtremus
ΛυϰόφωςMane
ΛύμηVitium
ΛύσσαAmens
ΛύχνοςCandela
Μ
ΜαϰάριοςFelix
ΜαλλόςTergus
ΜανιϰόςAmens
ΜαντεύεσθαιDivinare et Hariolari
ΜασχάληArmus
ΜάτηνFrustra
ΜάχηPugna
ΜέγαςMagnus
ΜέθηEbrius
ΜεθιέναιIgnoscere
ΜείλιχοςMitis
ΜειράϰιονPuer
ΜέλλεινCunctari
ΜέλοςMembrum
ΜέλπεινCanere
ΜεμνῆσθαιMeminisse
ΜέμψιςReprehensio
ΜέριμναCura
ΜετάρσιονAnima
ΜεταφρένονDorsum
ΜετέωρονAnima
ΜετέωροςAltus
ΜέτοιϰοςIncolere
ΜέτοχοςSocius
Μέτριον, μηδὲν ἄγανModus
ΜιαίνεινContaminare
ΜιαρόςTeter
ΜιϰρόςParvus
ΜισθόςPræmium
ΜῖσοςOdium
Μόγις, μόλιςVix
ΜορύσσεινContaminare
ΜοῖραCasus
ΜορφήFigura
ΜυδαλέοςUdus
ΜυϰτῆρεςNasus
ΜωρόςStupidus
Ν
ΝαόςTemplum
ΝάπηSilva
ΝεανίαςPuer
ΝέατοςExtremus
ΝέοθενIterum
ΝέοςNovus et Puer
ΝεωστίNuper
ΝήπιοςPuer
ΝιϰᾷνVincere
ΝῶτονDorsum
Ξ
ΞηρόςAridus
ΞυνεγγύςÆquus
Ο
ὌγϰοςMoles
ὉδοιπορεῖνProficisci
ὉδόςIter
ΟἰδᾷνTurgere
ΟἰϰεῖοςPrivus
ΟἰϰέτηςServus
Οἰϰοδόμημα, οἶϰοςÆdificium
Οἰϰτείρειν, οἰϰτίζεινMisereri
ΟἶμαιCensere
ΟἷμοςIter
ΟἶνωσιςEbrius
Οἷόν τ’ εἶναιPosse
ΟἶτοςMors
ΟἰωνόςVolucres
ὈϰνεῖνCunctari
ὈλιγωρεῖνSpernere
ὈλίγωροςTutus
ὈλισθεῖνLabi
ὈλολύζεινLacrimare
ὍλοςQuisque
ὍλωςPlane
ὉμήγυριςConcilium
Ὅμοιος, ὁμοίωςÆquus
ὉμοῦUna
ὍμωςÆquus
ὌναρSomnus
ὌνειδοςMaledictum
ὈξύςAcer et Acerbus
Ὅπως δήποτεPlane
ὉρᾷνVidere
ὈρέγεσθαιVelle
ὌρθρῳMane
ὌρνιςVolucres
ὌροςFinis et Mons
ὈῤῥωδίαVereri
ὈρσόςRami
Ὅσιόν ἐστιConcessum est
ὍσιοςSacer
ὈσμήOlere
ὉστισοῦνQuisque
ὌσφρησιςOlere
Ὀυ φάναιNegare
ὈφείλεινNecesse est
ὌφιςRepere
ὌχθηRipa
ὌχθοςCollis
Π
Παιδίον, παῖςPuer
ΠαλαιόςAntiquus
ΠάλινIterum
ΠανήγυριςConcilium
ΠανοῦργοςAstutus
ΠάντεςQuisque
ΠάντωςPlane
ΠαραυτίϰαRepente
ΠαράφρωνAmens
ΠαραχρῆμαRepente
ΠαρθένοςVirgo
Πᾶς τιςQuisque
ΠάτριοςPaternus
ΠατρῷοςPaternus
ΠεδίονVilla
ΠέδονTellus
Πέλαγος, πελαγίζεινMare
ΠελώριοςMagnus
ΠένθοςDolor
ΠενίαPaupertas
ΠεποιθώςConfisus
Πέρα, πέρανTrans
ΠέρθεινVastare
ΠερίϐολοςMurus
ΠεριεῖναιAbundare
ΠερισσεύεινAbundare
ΠεσεῖνLabi
ΠέτραιSaxum
ΠηλόςLutum
ΠιϰρόςAcerbus
ΠιμπράναιAccendere
ΠίνεινBibere
ΠίνοςLutum
ΠιπράσϰεινVendere
Πίστις, πιστότηςFides
ΠλανᾶσθαιErrare
Πλούσιος, πλοῦτοςDivitiæ
ΠνεῦμαAnima
ΠοθεῖνVelle
ΠοιήματαCanere
ΠοιϰίλονVarius
ΠοίμνηPecus
ΠολέμιοςAdversarius
ΠόλιςGens
ΠολλάϰιςSæpe
ΠόνοςLabor et Opera
Πόντος, ποντίζεινMare
ΠορεύεσθαιProficisci
ΠορθεῖνVastare
ΠόῤῥωθενProcul
ΠοταμόςFluvius
ΠοτέNonnunquam
ΠράξειςAgere
ΠρᾶοςMitis
ΠρεσϐύτηςVetus et Puer
ΠρίασθαιEmere
ΠρόϰαRepente
ΠροπέμπωνComitari
ΠροσέτιPræterea
ΠροσήϰοντεςNecessarius
Πρὸς τούτοιςPræterea
ΠρότεροςAntiquus
ΠροφητείαDivinare
ΠτερόνAla
ΠτηνόςVolucres
ΠτίλονAla
ΠτωχείαPaupertas
ΠυϰνόςAngustus
ΠωλεῖνVendere
ΠῶνPecus
Ρ
ῬεῦμαFluvius
ῬηγμίνRipa
ῬίνNasus
ῬινηλατεῖνOlere
ῬόοςFluvius
ῬύποςLutum
ῬωμαλέοςValidus
Σ
ΣάϰοςScutum
ΣθεναρόςValidus
ΣθένεινPosse
ΣιγᾷνSilere
ΣίνιςPræda
ΣιωπᾷνSilere
ΣϰαιόςSinister
ΣϰιόειςObscurum
ΣϰληρόςAridus
ΣϰόπελοιSaxum
ΣϰότοςObscurum
ΣπᾷνBibere
ΣπαργᾷνTurgere
ΣπάρτηLaqueus
Στενός, στενωπόςAngustus
ΣτίλϐωLucere
ΣτοιχεῖονLittera
ΣτοργήDiligere
ΣτρέφεινVertere
ΣτροφαῖοςAstutus
ΣυγγενήςNecessarius
ΣυγγιγνώσϰεινIgnoscere
ΣυγχωρῆσαιConcedere
ΣύλλογοςConcilium
ΣυμϐεϐηϰότωςCasu
ΣυμϐολήPugna
ΣύμπαντεςQuisque
ΣυμφοράCasus
ΣύναιμοςNecessarius
ΣυνέδριονConcilium
ΣυνέχειαOpera
ΣύνοιϰοςIncolere
ΣύνοδοςConcilium
ΣύχνοςAngustus
ΣφάξαιInterficere
ΣφάλλεινFallere
ΣφοδρόςAcer
ΣφριγᾷνTurgere
ΣχῆμαFigura
ΣχοῖνοςLaqueus
ΣχολῇVix
ΣωρόςAcervus
ΣῶςSalvus
ΣωτήριοςSalus
Τ
ΤαλαιπωρίαLabor
Ταυρηδὸν ϐλέπωνAtrox
Τάχ’ ἄνCasu
ΤείρεαStella
ΤεῖχοςMurus
ΤέλειοςFinire
ΤέλοςFinis
ΤέναγοςLacuna
ΤέραςStella
ΤέρμαFinis
ΤεχνῖταιFaber
Τῆλε, τηλόθενProcul
ΤοῖχοςMurus
ΤόϰοςFœnus
ΤόλμαFides
ΤολμῶνFerre
ΤόποςLocus
Τορὸν ϐλέπωνAtrox
ΤράγοςCaper
ΤραχύςAtrox
ΤρέπεινVertere
ΤρίϐεινLævis
ΤυτθόςParvus
ΤύχηCasus
Τύχης (ἀπὸ), τυχόνCasu
Τυχών (ὁ)Quisque
Υ
ὙγιεινόςSalus
ὙγρόνUdus
ὙετόςPluvia
ὙλαϰτεῖνLatrare
ὝληSilva
ὝπατοςSummus
ὙπερϐάλλεσθαιVincere
ὙπισχνεῖσθαιPolliceri
ὙποδέχεσθαιSumere
ὙποψίαInvidia
ὟςSus
ὝστατοςExtremus
ὙψηλόςAltus
Ф
ΦαίνωLucere
Φάναι (οὐ)Negare
ΦανερῶςAperire
ΦάοςLumen
ΦάρμαϰονMederi
ΦέγγοςLumen
ΦέγγωLucere
Φέρειν et ἄγειν ϰαὶ φέρεινFerre
ΦημίDicere
ΦῆναιOstendere
ΦιλανθρώπωςHumanitus
ΦιλεῖνDiligere et Solere
ΦιλονειϰίαOdium
ΦίλοςAmicus
ΦλέγεσθαιArdere
ΦλέγωLucere
ΦοϐεῖσθαιVereri
ΦονεύεινInterficere
ΦονεύςHomicida
ΦορεῖνFerre
ΦόρτοςMoles
ΦρίϰηVereri
ΦροντίςCura
ΦυγάςPerfuga
ΦῦλονGens
Χ
ΧαῖρεAve
ΧαλεπότηςLabor
ΧαλινόςFrenum
Χάριν εἰδέναι, φέρεινGratias agere
ΧείρωνDeterior
ΧειρώναϰτεςFaber
ΧοῖροςSus
ΧρήNecesse est
ΧρῄζωνVelle
ΧρηματισμόϛLucrum
ΧρησμολογεῖνHariolari
ΧρηστόςBonus
ΧρόνιοςPridem
ΧρόνοςDies
ΧρώςTergus
ΧῶμαCollis
ΧωρεῖνIre
ΧῶροςLocus
Ψ
ΨάλλεινCanere
ΨηλαφᾷνMulcere
ΨῆφοςSententia
ΨήχεινLævis
ΨόγοςReprehensio
ΨυχήAnima
Ω
ὨδαίCanere
ὮμοςArmus
ὮνοςPræmium
Ὡς ἔοιϰενCensere
ὨφέλημαLucrum
Lors de la création de cette édition, quelques corrections ont 
été effectuées

Coquilles corrigées:

—Ebrius: madusa > madulsa
—Labor: ærumma (première occurrence) > ærumna
—Paulatim: toup à coup > tout à coup
—Ripa: la péripharse > la périphrase
—Studium: circons ances > circonstances
—Suboles: soboles > suboles

Dans les renvois:

—Advena, v. *Externus* > exterus.
—Alienigena, v. *Externus* > exterus.
—Arena, v. *Sabulum* > sabulo.
—Astrum, v. *Sidus* > stella.
—Crapula, v. *Ebrietas* > ebrius.
—Desperare, v. *Expes* > exspes.
—Dispar, v. *Aequus* > Æquus.
—Eruditio, v. *Litteræ* > doctrina.
—Exsecrari, v. *Abominare* > abominari.
—Exstructus, v. *Praeditus* > præditus.
—Peregrinus, v. *Exterus*.
—Exuviæ, v. *Praeda* > præda.
—Ferax, v. *Facundus* > disertus.
—Fere, v. *Paene* > pæne.
—Ferme, v. *Paene* > pæne.
—Fertilis, v. *Facundus* > disertus.
—Haud scio an, v. *Forte* > Casu.
—Hospes, v. *Externus* > exterus.
—Interitus, v. *Lues* et *Mora* > mors.
—Lamentari, v. *Lacrima* > lacrimare.
—Liquere, v. *Fluere* et *Constare* > Constat.
—Plancæ, v. *Axis* > axes.
—Requies, v. *Quietus* > Quies.
—Sublime, v. *Aer* > anima et *Altus*.
—Temulentus, v. *Ebrietas* > ebrius.
—Tranquillus, v. *Quietus* > quies.
—Umbrosus, v. *Obscurus* > Obscurum.
—Uxor, v. *Femina*.
—Vinolentus, v. *Ebrietas* > ebrius.
—Vituperare, v. *Reprehendere* > reprehensio.

Dans les renvois grecs:

—Ἀνθρωπείως et ἀνθρωπίνως Humaniter > humanitus
—Πέρθειν Vastari > Vastare

 
 





*** END OF THE PROJECT GUTENBERG EBOOK MANUEL DE SYNONYMIE LATINE ***


    

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Literary Archive Foundation

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